Le Planning Familial a lancé le 15 avril le site « L’avortement, un droit à défendre ».
Le droit à l’avortement est encore fortement contesté en Europe et dans le monde, malgré les textes internationaux de l’ONU et de l’OMS recommandant la dépénalisation de l’avortement, au nom de la santé publique et du respect de la dignité des femmes. En France, malgré la loi de 2001, et la suppression de la notion de « détresse » des textes législatifs, les résistances sont encore grandes et ne permettent pas à toutes les femmes d’exercer ce droit en toute liberté.
C’est pourquoi Le Planning Familial lance une campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement.
Conçu en complément des informations contenues dans www.ivg.gouv.fr, ce site a pour objectif principal de faire cesser le silence et la culpabilisation qui pèse sur l’IVG mais aussi :
- De réassurer les femmes quant à leur choix et démonter les idées reçues sur l’avortement
— De lancer un appel à témoignages auprès les femmes, de leur entourage et des professionnels sur l’avortement dans la pratique. Ces données permettront la publication, à la fin de la campagne qui devrait durer un an, d’un ouvrage sur les pratiques, bonnes et mauvaises quant à l’avortement en France (IVG et IMG).
2 réponses sur « Le Planning Familial lance le site « avortement, un droit à défendre » »
J’ai avorté : je suis déjà maman de 2 enfants de 18 mois et 4 ans et demi. L’idée d’un troisième nous avait effleuré l’esprit, mais un voyage m’a montré que je pouvais m’épanouir en tant que femme. Même si j’adore mes enfants, j’ai besoin d’avoir d’autres activités, une vie professionnelle que je ne me sentais pas capable d’assumer avec un autre enfant. Pour être épanoui mes enfants ont besoin d’une maman qui est épanouie. Même si j’y pense encore, je sais que notre décision est la bonne.
J´aimerais aussi témoigner sur ce site.
J´ai´été enceinte à la fin des années 90, j´avais 19 ans. Ma fille va maintenant sur ses 15 ans.
Je n´ai pas osé avorter de peur, justement, de ce « traumatisme » dont m´avaient tant parlé mes parents quand j´étais petite. Même quand j´étais enfant et pas concernée, il leur arrivait de parler de ce sujet, et me dépeignaient les femmes qui avaient avorté comme traumatisées à vie, ce qui me faisait peur.
Mes parents étaient très pratiquants, pro-vie, et relayaient auprès de nous enfants les paroles très pro-vie du pape Jean-Paul II. Nous faisions la prière en famille tous les soirs. Selon ce pape, les femmes mariées devaient ressembler à 100% à la Vierge Marie, c´est à dire dire « oui » à toute grossesse. Jean-Paul II avait une très grande dévotion pour la Vierge Marie, ayant perdu sa mère très jeune. Son père, apparemment, ne s´est jamais remarié. Je me suis un peu intéressée à la vie de ce pape, je pense que c´est la mort de sa mère qui a provoqué sa vision hyper idéaliste et rétro de la femme.
Étant mère célibataire, j´ai du vivre dans un foyer tenu par des bonnes soeurs (qui nous prenaient implicitement pour des pécheresses, bien que nous n´ayions pas avorté, et qui étaient sévères avec nous). Après le foyer de bonnes soeurs, j´ai été confrontée à ce que la société civile pensait de moi: Une idiote qui aurait du avorter, et qui, incompréhensiblement, n´a pas fait usage de ce droit. Un poids pour la société. Je me suis trouvée complètement paumée, incapable de survivre dans la jungle administrative, dans la réalité de la société civile. J´avais subi la pression des religieux, dont certains me considéraient toujours comme une pécheresse, et j´ai subi celle de la société civile, qui ne pouvait pe pas concevoir que j´aie pu renoncer à avorter dans mon cas. Heureusement, la société civile prend conscience des ces faux sites d´info sur l´avortement, qui sont capables de déstabiliser la femme la plus intelligente. Donc l´avortement ne va toujours pas de soi, il y a toujours des femmes dans mon cas qui peuvent se faire conditionner en douceur et culpabiliser.
Quelque part, le fait de garder mon enfant a été traumatisant pour moi, bien que j´aime ma fille.