Le site « IVG, je vais bien, merci ! » a un an !
L’année dernière, alors que le Manifeste des 343 fêtait ses 40 ans, nous avons décidé de créer un espace de parole déculpabilisé et déculpabilisant sur l’avortement.
Nous en avions assez qu’une majorité de médias, de politiques et de médecins présentent sans cesse l’avortement comme un drame et un traumatisme dont on ne se remettrait pas. Selon nous, ces discours sur l’avortement sont des slogans éloignés de ce que vivent la grande majorité des femmes, ils ont pour but de les effrayer et de les culpabiliser.
Aussi, nous avons voulu dire :
- Nous en avons marre que l’on nous dicte ce que nous devons penser et ressentir;
- Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale;
- Nous disons haut et fort que l’avortement est notre liberté et non un drame;
- Nous déclarons avoir avorté et n’avoir aucun regret : nous allons très bien !
Nous avons lancé un appel et une pétition, qui a pour l’instant recueilli près de 3000 signatures, et que vous pouvez toujours signer en vous rendant à l’adresse http://jevaisbienmerci.net/
UN AN, UN LIVRE !

Depuis avril 2011, nous avons recueilli sur ce site plus de 250 témoignages de femmes qui ont avorté, et vont très bien (merci !).
Nous voulions absolument que ces témoignages puissent être lus et partagés par un maximum de femmes : nous avons donc décidé de les rassembler dans un livre.
Sa sortie est prévue pour le 18 avril prochain, mais vous pouvez déjà l’acheter en ligne, sur le site des éditions la ville brûle.
Nous tenons absolument à remercier :
- les femmes qui ont témoigné sur ce site et accepté que leur témoignage soit publié dans cet ouvrage ;
- les militant.es et soignant.es qui témoignent dans cet ouvrage ;
- le Planning Familial, qui soutient le livre, et plus particulièrement Carine Favier, présidente du Planning Familial et Danielle Gaudry, membre du bureau confédéral du Planning Familial, chargée de la commission avortement, qui ont préfacé l’ouvrage ;
- Les éditions « la ville brûle », parce que travailler avec un éditeur militant, c’est vraiment agréable ;
- Et enfin, tous les sites, blogs, associations, et personnes qui ont relayé notre appel et ont lutté avec nous.

UN AN, et toujours des autocollants !
Pourquoi des autocollants ? Eh bien, parce que :
- la défense du droit à l’avortement est un combat de plus en plus nécessaire…
- la défense du droit à l’avortement nécessite de ne plus se faire sur la défensive mais en relevant la tête…
- nous sommes passées d’une bataille pour le droit à disposer de son ventre… à une bataille pour le droit à disposer de son ventre ET de sa tête !…
- si en France, on ne meurt plus en avortant depuis 1975, en revanche, on est encore sommée d’en crever… de honte et de culpabilité…
Pour toutes ces raisons, il y a deux autocollants, que vous pouvez acheter en cliquant sur ce lien.
Un an et une bonne nouvelle : les avortées (qui vont bien, merci) ont fait des petites !
Grande nouvelle, donc, on sait maintenant que des avortées peuvent quand même « faire des petites » ! La preuve, il n’y a pas que nous qui avons avorté, et allons très bien : IVG : non je ne regrette rien !
3 réponses sur « Un an et Un livre ! »
Merci pour ce site! Ca fait du bien! Je n’ai jamais avorté, ni même eu d’enfants ( de plus, comble de la « tare »*second degré*, je suis célibataire) mais j’en ai marre du discours ambiant anti-avortement ( sans en avoir l’air), pro-enfant, pro-allaitement-à-tout-prix-sinon-t’es-une-mauvaise-mère et somme toute, disosn le‑, anti-féministe à tout point de vue!
Je me sesn bien seule parfois à constater ce retour en arrière insidueux! Mais non, je ne suis pas seule !!
ben moi je suis pro enfant et pro allaitement! Mais aussi pour le droit à l’avortement, ce n’est pas contradictoire du tout!!!
J’ai deux enfants, et je vais avorter. Je me sens mal et ça fait du bien de lire des personnes qui vivent la chose de manière naturelle.
Le système médical ne me fait pas ressentir que c’est une liberté, c’est contraignant et long, pour ma part je dois attendre deux semaines. Je ne me sens alors pas libre d’action sur mon corps et ma vie. C’est pas encore véritablement une liberté l’avortement…
J’ai lu des commentaires de femmes qui n’avaient pas avorté mais qui
avaient tout de même toute leur place ici.
Alors voilà, moi aussi j’ai envie de témoigner.
J’ai 20, je suis étudiante.
Je suis partie l’année passée en Argentine, où le droit à
l’avortement n’existe pas, ou que dans des cas très restrictifs type
viol, et encore.
Je vivais à Buenos Aires, mais je suis partie deux mois dans le sud:
48 heures de car. J’ai oublié ma pilule.
J’ai eu un retard de règles, la première fois depuis que je prends
la pilule. J’ai eu très peur d’être enceinte.
Alors que jusque là j’aspirais à une certaine « stabilité », je
voulais fonder une famille avec mon compagnon, me poser, avoir un
boulot, j’ai tout de suite réalisé que si j’étais enceinte,
maintenant, j’avorterai.
C’était clair et net. J’avais quelques économies de côté, de quoi
me payer un aller retour pour la France, et lui allait payer la
moitié de cet aller retour. J’ai envoyé un mail au Planning Familial
qui m’a conseillé de rentrer au plus vite si cela se confirmait.
Sa famille me logerait une fois en France, je resterai en observation
s’il le fallait, et je reviendrai en Argentine pour terminer mon
année d’études.
Tous les jours, je pensais à ce qui étais peut-être en moi et dont
je ne voulais pas. J’ai pensé au livre de Gisèle Halimi, la cause
des femmes, et compris dans une autre dimension ce qui y était
parfois expliqué. Je ne voulais pas de cet embryon, c’était une
chose qui m’était étrangère, je ne pouvais pas l’assumer, je n’en
avais ni le temps ni les moyens financiers.
Finalement, je n’étais pas enceinte. Juste un retard dû, peut-être,
au stress, au changement de climat, que sais-je…
Mais si j’avais été enceinte, j’aurai avorté. Nous avons la chance
d’avoir le droit à l’avortement en France, il faut le préserver. En
Argentine, et dans bien d’autres pays, c’est interdit. Des femmes
meurent tous les jours pour avoir refusé une grossesse, pour avoir
choisi. La peine de mort pour avoir fait l’amour ou pour avoir été
violée? Non merci…
Vive le droit à l’avortement libre et gratuit.