Selon le grand Professeur Nisand, sa collègue gynécologue Brigitte Letombe et Sophie Marinopoulos, psychanalyste, il faudrait « s’inquiéter du recours à l’avortement des jeunes ».
Ces trois professionnels, qui affirment écouter les femmes, disent n’avoir jamais « rencontré de femmes pour qui l’avortement a[it] constitué «un événement fondateur de leur vie d’adulte». Pour eux, il s’agit même d’une « énormité ». Les énormités les saluent donc bien bas et leur présentent quatre témoignages de jeunes femmes ayant avorté à 17 ans. L’une d’elle, dit garder « une dent très nette contre certains médecins, qui projettent leur conception du monde et leurs idées sur leurs patients, et peuvent causer des traumatismes dont ils ne sont sans aucun doute pas conscients. » (Lili) , une autre écrit : « Je n’ai jamais ressenti de regret, de peine ou d’hésitation, depuis le depart tout était trés clair pour moi et je pense que cette experience m’aura fait grandir et murir. » (Claire) ; la troisième affirme : « J’ai 17 ans, je suis lycéenne et je ne regrette pas une seconde ma décision ». (Lou) ; et la quatrième, enfin, déclare n’avoir « pas vécu cette période comme difficile, ni même marquante » (Hélène).
Puisque ces trois professionnels se targuent d’écouter les femmes, en voici ! Et s’ils se demandent pourquoi ils n’entendent pas ces paroles dans le cadre de leur pratique, qu’ils s’interrogent sur les effets de censure que leurs représentations impriment sur les femmes qu’ils reçoivent…
Hélène : « je n’ai pas vécu cette période comme difficile, ni même marquante »
J’avais 17 ans quand je me suis rendue compte que j’étais enceinte du garçon que je venais de quitter, à quelques jours du bac de français. Je n’ai pas voulu en parler à ma famille, je me suis rendue au Planning familial suffisamment tôt pour pouvoir pratiquer un avortement médicamenteux.
Cette grossesse est arrivée juste au moment où je commençais à avoir de vrais projets pour mon orientation après le bac, alors je n’ai pas hésité une seconde, j’ai tout de suite su qu’il fallait que j’avorte.
Je n’ai rien regretté, ni sur le moment, ni par la suite. En dehors du caractère désagréable de l’avortement en lui-même (qui rend d’ailleurs absurde les discours selon lesquels certaines s’en servent comme « moyen de contraception régulier »), je n’ai pas vécu cette période comme difficile, ni même marquante. C’est comme ça, c’était un choix entre moi et moi. Le fœtus avait la taille de l’ongle de mon petit doigt, ET il ne m’est pas venu à l’idée de culpabiliser.
C’est seulement par la suite, devant la réaction de certaines amies plus « conservatrices » à qui j’ai parlé de cet avortement que j’ai pu sentir la pression sociale qui entoure les femmes qui avortent et me sentir culpabilisée (ou en tout cas, sentir que les gens auraient trouvé normal que je le sois).
Aujourd’hui j’ai 25 ans, et je poursuis toujours mes études. Je n’ai vraiment pas l’intention d’avoir un enfant avant un bon moment, et si je devais à nouveau avorter un jour pour pouvoir mener ma vie comme je l’entends, je n’hésiterais pas.
Merci pour cet espace de partage déculpabilisant.
Hélène
Lou : « J’ai 17 ans, je suis lycéenne et je ne regrette pas une seconde ma décision ».
Cela fait 6 mois que j’ai avorté.
J’ai 17 ans, je suis lycéenne et je ne regrette pas une seconde ma décision.
J’ai toujours eu beaucoup de problème avec mes contraceptions. J’ai a peu près tout essayé: pilule, implant contraceptif, anneau, patch… Rien a faire, à chaque fois, les effets secondaires étaient trop importants pour pouvoir continuer. Sauf pour la pilule mais beaucoup de mal à la prendre de façon régulière.
Bref, au moment ou je suis tombée enceinte, il y avait préservatif+pilule. Mais quand je me suis réveillée le lendemain matin, j’ai senti qu’il se passait quelque chose, sans pouvoir l’affirmer avec certitude. J’ai attendu deux semaines avant de faire un premier test, accompagnée de mes amies, qui était négatif mais qui ne m’a pas rassurer pour un sous. Seins tendus, sensations nauséeuses. Ça semblait mal parti.
Cinq jours plus tard, un samedi matin avant d’aller en cours, j’ai refait un test qui cette fois était positif.
Je n’oublies pas cette sensation mélangée entre de la satisfaction (savoir que tout fonctionnait normalement chez moi à été un grand soulagement) mais également une sensation d’impuissance totale.
Je suis restée 10 minutes dans ma chambre, histoire de reprendre mes esprits, et je suis directement allé voir ma mère.
« Maman, je suis enceinte, il faut que tu m’aides, je ne sais pas par où commencer«
Je savais qu’elle ne me jugerais pas, car elle a elle même subit trois IVG avant de me désirer, et ne concevait pas l’idée de devoir subir une grossesse. Son idée est qu’il faut le vouloir pour l’accepter.
Le défilé médical à commencé. Au bout d’une semaine, je me suis entendue dire que l’avortement médicamenteux n’était pas possible, que le planning familial était complet pour trois mois, et que j’avais intérêt à aller dans une clinique privée très chère pour pouvoir avoir une place.
On a donc décidé, avec ma mère, d’en parler à mon beau-père car il avait un ami gynécologue. Deux heures plus tard, j’étais dans son cabinet, il me faisait une échographie, et m’annonçait que je pouvais très bien prendre la pilule RU. Ce que j’ai fais trois jours plus tard.
Cinq minutes après la prise du comprimé, j’étais tordue de douleur, à vouloir m’arracher les tripes.
Cela à durer environ une heure, en se calmant petit à petit. Ma mère et un ami étaient là pour m’accompagner. Et mes règles sont arrivées normalement.
Je n’ai pas souffert moralement de cet avortement, c’était la seule chose à faire, et la seule solution concevable dans ma tête. Un peu mélancolique sur le moment, certes, mais aucuns regrets.
Je vois bien d’ici les caricatures qu’on peut faire de ma situation. Lycéenne et enceinte, quelle irresponsable !
Et bien non, je n’ai pas honte de ce qui m’est arrivé. Et personne ne devrait.
Pour le « père », je ne lui ai jamais dit. Non pas que j’ai honte de lui avouer, mais c’est qu’il n’y avait pas matière à discuter, et que ce n’est pas vraiment une personne de confiance.
Mes amis, eux, sont au courant, et ils ne me regardent pas de travers.
Je n’oublis pas cette période de ma vie, mais je suis très loin d’en faire des cauchemars la nuit.
Je suis fière de ce que je suis, et cette épreuve fait partie de mon histoire.
Alors, je vais bien, merci !
Lou.
Claire : « Je n’ai jamais ressenti de regret, de peine ou d’hésitation, depuis le depart tout était trés clair pour moi et je pense que cette experience m’aura fait grandir et murir. »
C’est arrivé en 2007, j’avais 17ans.
C’était il y a presque trois ans. J’avais un copain depuis quelques mois et puis pas envie de le dire aux parents, pas envie de demander la pilule, pas envi de leur étaler ma vie…
Donc pendant ces quelques mois rapports peu voir pas protégé, pourtant je suis d’un milieu social moyen donc tout à fait au courant des risques encourus. Pas assez apparement puisque je suis tombé enceinte en septembre, j’avais pris la pilule du lendemain… trop tardivement.
Deux semaines plus tard les rêgles qui n’arrivent pas, la peur qui commence à se faire sentir.
J’ai donc pris rendez-vous au planning familliale de ma ville puisqu’il était hors de question pour moi de parler de quoi que se soit avec mes parents.
Le fameux rendez-vous arrive: le test aussi, on vous fait faire pipi dans un bocal, la « gentil » infirmiere y trempe un petit bout de papier… il faut attendre… C’est a se moment qu’elle me regarde, l’air plein de compassion avant de me dire : » ah bah oui, parce que la vous etes enceinte ! «
Merci pour le tact, même s’il n’y a pas 100 facons d’annoncer se genre de chose j’imagine qu’elle aurait pu s’y prendre autrement.
J’encaisse le coup, je pleurs, et la elle me demande se que je souhaite faire .
Je doit avouer que sur le moment je n’ai même pas compris sa question: « comment ca se que je veux faire ?«
-« Bah oui, vous souhaitez le garder ou pas ?«
-« NON !«
-« Vous ne voulez pas y reflechir ?«
-« Ah mais non mais c’est deja tout vu pour moi !«
Aprés ca, elle vous annonce qu’elle va vous examiner pour confirmer le diagnostique. Imaginez , moi gamine de 17ans qui n’a jamais vu un gynéco de sa vie.…
Pour faire une parenthèse je dirait que ce qui m’as le plus marqué dans toute cette histoire ce n’est pas l’avortement en sois, ni l’acte en lui même (ça c’est fait pas médicament) ni le coté éthique de tout ça mais bien toutes les démarches et la facon dont vous etes traité. Du betail. Dans la salle d’attente minuscule où les murs sont peint rouges sang (très subtil comme colorie) on été bien une 10aines à attendre deux heures qu’un gyneco nous examine.
Suite à ca, l’infirmiere me demande comment je compte en parler à mes parents; je lui répond que je n’ai pas l’intention de leur en parler.
Voila que cette trés chère madame m’explique que je suis obligée etc… Or m’étant tout de même renseigné avant je savais qu’il suffisait d’être accompagné de quelqu’un de majeur.
La conversation close, je doit rencontrer une psy quelques jours plus tard pour voir si je confirme ma décision (avec du recul‚ j’ai eu l’impression que tout était fait pour dissuader les femmes d’avorter)
Le rendez vous avec la psy:
Pour le coup, j’ai eu à faire avec une personne agréable, compréhensive et qui m’a bien expliqué mes droits. Soulagement.
Soulagement aussi de savoir que comme j’avais réagi rapidement, il n’y aurait pas d’intervention chirurgicale mais une prise de médicament en deux etapes.
Avant la premiere prise qui doit permettre à la muqueuse uterine de se détacher et donc d’emporter les indésirables cellules avec elle, j’ai du faire une prise de sang.
La prise de sang:
Nouveau problème, ayant tout payé, je demande à ne rien recevoir chez moi. Mais un beau jour en rentrant des cours, je trouve un message sur le répondeur de la secretaire de mon médecin disant qu’elle ne pouvait rien dire à ma mère et que celle ci devrait voir avec moi.
Affolée, j’appel le médecin, et sous couvert de celui ci j’ai pu raconter que cette prise de sang allé servir à ce que je puisse prendre la pilule.
Mini savon de la part des parents… rien de bien méchant en comparaison de ce que je leur caché.
A se moment là, je n’avais plus qu’une hâte: en finir et vite.
Je ne supportais plus de savoir que quelque chose était en train de pousser dans mon ventre.
J’ai donc pris à l’hopital les premiers médicaments et 48h apres j’ai passé une mâtiné à l’hopital pour la deuxième prise.
Autant vous dire que se ne fut pas une partie de plaisir, je pense n’avoir jamais autant souffert de ma vie. Entre les bouffées de chaleurs dut aux hormones et la douleur du aux contractions j’était plutot mal !
Le soir même ca allé deja mieux et j’avais mes règles « classiques », c’est aussi la que j’ai commencé la pilule.
Par la suite j’ai eu une visite de controle pour voir que tout allait bien.
A aucun moment je n’ai eu de regret mais le sentiment qui m’habite même après 3ans c’est toujours celui de la honte.
Honte d’avoir cru que ca ne pouvait arriver qu’aux autres, aux « pauvres filles », et honte de se que les gens pourraient penser de moi s’ils le savaient.
La plupart de mes amies étaient au courant, je n’ai jamais été jugé.
Pour ce qui est du garçon et bien il a été absent de toute ces démarches comme s’il ne se rendait pas réellement compte des enjeux. La seule chose qu’il a pu faire pour m’aider c’est me prêter de l’argent pour les médoc.
Là ou je fus agréablement surprise c’est lorsque je dus parler de tout ca à une Cpe de mon lycée car le lendemain de l’intervention j’était tres mal en cours (merci les hormones).
La Cpe voulait me faire voir l’infirmière mais je lui ai simplement dit que sa ne servait à rien et que si j’était comme ca c’est parce que je venais d’avorter.
Elle m’as simplement dit en souriant que si je l’avais gardé j’aurais été comme ca pendant 9mois ! Sa légèreté ma fait du bien.
Dernier (faux) problème, quelques jours plus tard elle me convoque et me ressort tout les mots d’absences fait et signé par mes soins , en me disant qu’elle suppose que mes parents ne sont pas derrière tout ca.
Effectivement.
Elle m’a juste dit que j’aurais dut lui en parler plus tôt. Et puis c’est tout.
Quand j’y repense j’ai eu de la chance car mes parents n’ont jamais rien su de tout ca, en France on peu « soit disant » avorté sans leur en parler mais dans les faits c’est un vrai parcours du combattant.
J’ai été aidé par de bonnes personnes: mon médecin, sa secretaite, mes amies, la Cpe,la psy, certaines infirmières…
Mais les lourdeurs administratives rendent le tout trés compliqué, l’attente aussi auront été le plus dur pour moi.
Finalement toutes ces choses ont fait que je m’inquiété plus de garder mon secret que de me poser réellement la question de l’avortement.
Je n’ai jamais ressenti de regret, de peine ou d’hésitation, depuis le depart tout était trés clair pour moi et je pense que cette experience m’aura fait grandir et murir.
Certes si j’avais pu l’éviter cela aurait été mille fois mieux mais bon.…
C’est la première fis que j’en parle de façon aussi détaillé, et je pense que je peux enfin tourner une page sur tout ca. Plus de m’éloigne de ces douloureux moments (au sens strict du terme) mieux c’est.
Claire.
Lili : « j’en garde une dent très nette contre certains médecins, qui projettent leur conception du monde et leurs idées sur leurs patients, et peuvent causer des traumatismes dont ils ne sont sans aucun doute pas conscients. »
J’ai avorté en 1999, à 17 ans. Combo d’erreurs fatales: premier chéri, premier rapport, préservatif qui claque, et pilule qui apparemment n’avait pas fait son effet suite à une gastro-entérite carabinée. J’étais alors à la fac, prête à passer un concours. Décembre 1999, règles en retard, sensations d mal-être général. Croyant à un retour en force de soucis gynécologiques, je me suis donc pointée aux urgences gynéco, où un interne m’a gentiment annoncé « Mais vous êtes enceinte, mademoiselle! » Le monde m’est tombé sur la tête. J’ai tout de suite émis l’hypothèse d’une IVG, sans me poser d’autres questions. 17 ans, mineure, en études, à peine partie de chez mes parents, et déjà maman, c’était non. J’ai tout de même eu droit à un sermon de la part de l’interne, qui m’a bien rappelé qu’il faut faire attention (non, sans blague?), qu’à 17 ans on n’est pas capable de prendre de décisions par soi-même (ah tiens), et qu’en prime, vu, je cite dans le texte, « mon bel utérus, ma bonne santé [je ferai] tout à fait une bonne mère ». Et m’a aussi conseillé, par la même occasion, un accouchement sous X. Avec l’argumentaire, je pense, assez classique: « Pensez aux couples stériles qui n’ont pas la chance de procréer, offrez la vie ». Me voilà donc en rendez-vous avec le psychologue de l’hôpital, qui a écouté ce que j’avais à dire (j’en étais arrivée à un extrême: soit j’avorte, soit vous avez un cas pour votre légiste) avant de m’envoyer vers un service d’orthogénie qui ne demandait qu’une autorisation écrite des parents (et non un extrait de livret de famille, et la présence obligatoire d’un tuteur légal – gros avantage, une signature parentale, ça s’imite). J’en avais parlé à mon copain de l’époque, qui n’a absolument pas percuté ce qui se passait, j’y suis donc allée toute seule. Ledit copain ayant préféré ne pas venir. C’était assez bizarre, je n’ai pas senti grand chose, je n’en garde que le souvenir d’un flou artistique. Et d’un goûter avec compote et gaufre. En revanche, je n’avais pas énormément apprécié le « Et vous voulez le voir? » de la part du gynéco de service. Quand on est allongée, les cuisses écartées, sur une table, j’estime qu’on est déjà en position de faiblesse. Alors rajouter de la culpabilité ou que sais-je, une forme de curiosité malsaine, c’est pour le moins original et totalement déplacé.
Rentrée à la maison, j’ai beaucoup pleuré, raté mon année d’études dans la foulée. Je n’ai pu réussir à en parler à mes proches qu’au bout de quelques années.
Sur l’instant, et dans les mois qui ont suivi, je pense que ça a été un des moments les plus douloureux de ma vie. D’autant qu’à ma propre culpabilité et à mes angoisses se sont ajoutées les projections du corps médical, que je juge, a posteriori, blessantes et totalement infantilisantes.
Maintenant, j’ai trente ans, un métier, des projets, une vie. Un chéri avec qui on parle de faire des bébés, quand le moment se présentera, quand on aura déjà construit notre quotidien à deux avant de pouvoir l’envisager à trois.
Le temps a gommé doucement les blessures; maintenant je vais bien. Mais j’en garde une dent très nette contre certains médecins, qui projettent leur conception du monde et leurs idées sur leurs patients, et peuvent causer des traumatismes dont ils ne sont sans aucun doute pas conscients.
Lili.
12 réponses sur « J’ai avorté à 17 ans, et je vais bien, merci ! »
Merci pour cette initiative courageuse et nécessaire.
(Une toute petite réserve. Pour des questions de crédibilité, peut-être aurait-il fallu corriger les très nombreuses énormes fautes qui parsèment cette note)
« qu’à 17 ans on n’est pas capable de prendre de décisions par soi-même […] tout à fait une bonne mère »
L’interne était un crétin fini ou quoi? Dans la même phrase il vous dit qu’à 17ans vous n’êtes pas assez mûre pour décider avorter, mais que vous êtes assez mûre pour élever un enfant?!
Surprenant…
C’est parce que élever un enfant, c’est NATUREL pour une femme, même si elle est une jeune fille. Ça ne demande aucune réflexion, ni maturité.
Si les mecs pouvaient tomber enceint(e)s aussi, bien des choses se passeraient différemment.
Alors comment dire ?
J’ai croisé des médecins odieux. Et je pèse mes mots.
J’ai découvert à 35 ans que j’étais toujours une petite fille.
J’ai découvert que la liberté d’avorter en france est fragile.
A part mon généraliste (je suis à la limite de la vénération pour ce praticien qui écoute, aide, ne juge jamais, prends son téléphone pour prendre RDV pour moi pour mes 2 IVG).
Première IVG j’ai 35 ans et de sérieux soucis de contraception liés à un problème de santé (impossible de supporter la pilule et refus de DIU par tous les gynécos sollicités) en prime des soucis de couple. Me voilà enceinte. L’IVG s’est imposée et tout se serait à peu près bien passé, si le gynéco (obstétricien tout de même mais apprenti en écho vaginales semble-t-il) m’a non seulement fait la morale (« à votre âge tout de même ! ») et m’a permis de me souvenir à quel point un col de l’utérus est sensible et 2 fois encore (forcément écho de contrôle oblige après une IVG par médicament). Je voue une belle haine à ce type, parce que merde, je ne me suis pas levée un matin en me disant « pourquoi ne pas tester l’IVG ?! »
Premier constat : une femme est une éternelle mineure pour certaines choses. Même quand elle est seule concernée.
Et certain-e‑s osent parler d’IVG de confort ? Lesquelles, je suis curieuse de savoir?. Du coup j’ai passé les 5 années suivantes sur un forum IVG.
Parce que non seulement on est mal reçues ‑quand on est reçues !-, mais en prime on nous prends pour des idiotes (euphémisme). Et on repart souvent sans aucune information sur quoi faire, quoi prendre en cas de douleurs. Bref à l’issue de cette première IVG moral en berne, grosses douleurs et une grosse colère envers le corps médical. Grosse claque aussi en réalisant que non, non, non, en france on avorte pas facilement. J’ai été déniaisée une bonne fois sur le sujet !
Deuxième IVG : 42 ans. Obstétricien limite agressif mais qui sait faire une écho vaginale au moins (après autant d’années d’études ‑comme il me l’a expliqué obligeamment- c’est le minimum non ?). Bref.
Re colère mais enfin lui au moins n’est pas un boucher. Il est juste un pro de la culpabilisation : son de l’échographe à fond, mais dommage pour lui pas de rythme cardiaque, l’idée à fait pschitt. Mais le principe reste le même : si tu avortes tu es une salope.
Y’en a marre de tout ça, de ces gens qui sortent de leur fonction alors même qu’on ne leur demande rien, juste de faire le boulot pour lequel ils sont payés toute de même ! Oui je sais c’est trivial, mesquin limite déplacé, mais je suis furax.
J’ai aussi la sale impression que l’IVG est menacée et ça vraiment ça me rend dingue.
A croire que les femmes qui sont mortes n’ont pas laissé plus de souvenir que ça dans la mémoire des gens.… L’Histoire n’apprend jamais rien en effet.…
J’ai 18ans, j’ai subis un avortement chirurgical il y a 2 jours. C’est arrivé comme ça, je le sentais. je n’ai pas eu besoin de faire de test de grossesse pour en être sur, j’avais déjà tous les symptômes. Il n’était pas question pour moi de garder cet enfant, je fais des études de droit, je suis jeune, pas stable. Impossible. Ma décision été prise depuis le début, j’allais avorter. J’ai traîner un peu, mais mon copain m’a soutenu jusqu’au bout, m’a accompagner au planning familial, écho, a fait le tour des hôpitaux avec moi etc.. J’ai fini par opter pour l’hôpital La pitié salpêtrière, dans le 13ème arrondissement de Paris. Je pense que ce fut mon meilleur choix. Je suis arrivée, prise de rendez vous pour voir le médecin ainsi que l’anesthésiste. J’avais, au préalable, opter pour une IVG chirurgicale avec anesthésié locale, et de toute façon, impossible de pratiquer une IVG médicamenteuse : trop douloureuse, trop tard aussi. Les médecins ont été aux petits soins avec moi, tous très très gentils, respectueux, compréhensifs et qui ne jugent à aucun moment! J’ai du repousser mes rendez vous a cause de mes partiels. Non seulement ça ne leur a pas poser de problème, mais ils s’en sont souvenu et m’ont tous demandé comment j’avais passé lors du rendez vous suivent !!!! J’étais rassurée, peu stressée. Ma soeur, mon copain et mes amies me soutenaient jusqu’au bout. Le jour de l’intervention arriva. j’étais à l’hôpital a 8h30 après ma douche à la bétadine, accompagnée de mon copain. On attends en salle d’attente, et lorsque c’est à mon tour de rentrer (on ne peut pas entrer accompagnée) mon homme part, passer des partiels lui aussi. Je ne me souvient que très peu de ce qui s’en suis. Je m’installe dans ma chambre, avec 2 autres filles, vêtues, comme moi, d’une simple blouse bleue, il fallait enlever tout ce qu’on pouvait enlever. plusieurs infirmière, toutes très sympathiques, sont venues me poser quelques questions (si j’étais bien venue a jeun, si j’avais pas fumer, bien pris ma douche la veille et le lendemain à la bétadine etc..) puis, on me posa une perfusion. j’ai pris quelques médicaments à leur demande et puis, trou noir. je me suis endormie sans trop savoir comment. Je me réveille, à l’entrée du bloc opératoire. j’attendais qu’on vienne me chercher. L’anesthésiste arrive quelques temps après, regarde mon dossier et me dis que compte tenue de l’avancée de ma grossesse, il était impossible de pratiquer l’IVG sous anesthésie locale (soulagement, j’avais peur de sentir les piqûre) le personnel a été très gentil. je me suis encore endormie et je me réveille en salle de réveil, une infirmière a coté de moi. elle me fait une perfusion de tramadol vu que j’avais mal au ventre, a appeler ma soeur et mon copain pour les tenir au courant et je me suis rendormie. Je me réveille finalement dans ma chambre. je me sentais parfaitement bien. L’infirmière me remis mon piercing à ma demande (pour éviter qu’il se referme) et on me demande comment je vais. Le médecin vient me voir pour me dire que tout c’est parfaitement bien déroulé, aucune complication et j’allais pouvoir manger. J’ai manger sans problème, les nausées commençaient déjà à disparaître. J’ai pu repartir tout de suite après. je n’ai même pas eu besoin de dormir, je me sentais tellement bien que je suis partie rejoindre mon copain à la fin de ses partiels, qui a été aux petits soins avec moi. C’est important d’être soutenue dans cette période, si je ne l’étais pas, je ne crois pas que je serai dans cet état d’esprit. Pour toute les parisienne, je vous conseille l’hôpital de la pitié, ça a été mon MEILLEUR choix !!!!
J’ai 30 ans, ai avorté il y a deux mois avec le soutien de mon compagnon et je suis loin d’y penser tous les jours ni même de culpabiliser (à ma propre surprise, les mises en garde pour dépression post-avortement étant fréquentes sur les sites d’information). En bref, JE VAIS BIEN, merci!
J’ai 20 ans je suis étudiante, je prends la pilule depuis plusieurs années, mais je suis tête en l’air.
Je me sens faible, fatiguée, nauséeuse, essoufflée, tout de suite je pense que je suis enceinte. Oubli de pilule sans doute. Je prends mon courage à deux mains je vais chez le médecin, si je suis enceinte il faut faire vite. La question ne se pose même pas, il faut que j’avorte et le plus tôt sera le mieux . J’annonce au médecin que « si je suis enceinte c’est d’une semaine tout au plus ». Le médecin me regarde d’un air paternaliste et sourit, il me touche le ventre, il me dit mais « non mademoiselle vous n’êtes pas enceinte, par contre vous avez une otite c’est ça qui vous fatigue ». Pas d’ordonnance pour une prise de sang, rien, il ne m’a pas écoutée. Je ne sais pas quoi penser, je n’ai pas osé le contredire.
Les jours passent, je suis toujours fatiguée, mes seins sont gonflés et douloureux. Je retourne voir un autre médecin. Le planning familial je ne veux pas, je risque d’y croiser une de mes camarades qui y est en stage. Il m’écoute, direction prise de sang.
Au labo l’infirmière me demande pourquoi je fais ces analyses, je me sens obligée de répondre. Elle me regarde l’air ahuri, je me sens obligée de me justifier je lui dit que si c’est positif je ne vais pas le garder. Elle me regarde et me dit quelque chose comme « ah je préfère ça. » J’ai envie de lui dire que personne ne lui demande son avis, je ne le fais pas, je veux juste que tout ça finisse.
Je n’en parle pas à mes parents, je suis dans une autre ville, je m’inquiète de savoir à quelle hauteur ma mutuelle va me rembourser et surtout si elle me remboursera moi ou mes parents. Je ne sais pas. Mes amies me prêtent de l’argent, mon amoureux aussi.
Le rendez-vous est fixé, j’attends, j’ai hâte je veux que cette chose arrête de grandir dans mon ventre, qu’elle arrête de me coloniser. Jamais je me dis que je pourrais le laisser suffisamment grandir, pour que cela devienne un enfant. C’est un problème, problème auquel il existe une solution, j’ai hâte que tout cela soit fini. Je suis fatiguée et dans l’attente.
Voilà c’est fait, j’ai eu peu d’explications, mais je pense que c’est derrière moi. Trois semaines après, je suis chez mes parents, je saigne abondement alors que cela c’était arrêté. J’ai peur j’appelle le SAMU qui me conseille de me rendre aux urgences gynécologiques les plus proches de chez moi.
Je suis obligée d’en parler à ma mère, elle ne me juge pas, elle s’inquiète, elle est triste de ne pas avoir pu m’accompagner et m’aider pendant ce parcours. Elle insiste pour que je change de moyen de contraception. Je sais, je dois le faire. Mais d’abord je veux savoir pourquoi je saigne.
Aux urgences, (d’une autre ville que celle dans laquelle j’ai avorté), on me dit que les saignements ne sont pas inhabituels, rien d’inquiétant. En revanche ce qui les inquiète c’est qu’on ne m’ait pas informée, ni prévenue, qu’on ne m’ait pas donné rendez-vous pour une écho de contrôle.
Ce fut long, je n’ai jamais jamais douté. Heureusement, mais heureusement que je me suis obstinée.
Voilà, j’ai 23 ans maintenant, j’ai avorté il y a trois ans, je me serais bien passé du jugement de l’infirmière du labo, du manque d’informations et de suivi par l’hôpital qui a pratiqué l’acte, j’y repense comme quelque chose de fatiguant et je vais très très bien merci.
J’ai 31.J’ai avorté à 9 semaines de grossesse.
Mon médecin généraliste (cet homme est un saint)a été très professionnel et rassurant me soutenant totalement dans ma décision.
Le jour de mon interruption le personnel hospitalier à également été très professionnel est bienveillant voir carrément déculpabilisant (chose rare apparemment).
J’ai subis un avortement chirurgical.Je n’ai absolument pas souffert,juste quelques crampes après l’iVG.
Je pense avoir eu la chance de bénéficier d’un avortement L’idéal..
J’assume mon choix.
L’avortement est pour moi un droit fondamental de la femme.Mais ce n’est pas un acte anodin.
J’ai avorté je vais bien.
Mais je n’oublierais jamais.
En fait je me demandais si le fameux professeur Nisand etait celui originaire d Alsace. Je suis un peu surprise par ce que je viens de lire a son sujet.
J’ ai 27 ans aujourd’ hui et j’ ai commence la pillule a 15 ans de facon anonyme dans une clinique obstetrique a cote de strasbourg, ou un fameux Nisand pratiquait a l’ epoque.
J’ ai connu ce service au jeune suite a une seance d’information de ce meme Nisand dans notre college. Et j’ ai un bon souvenir de son intervention. En gros je me rappelle d’ un discours deculpabilisant au sujet du sexe chez les jeunes. et la seule notion qu’ il avait fait au sujet de l’ avortement etait que cela pouvait etre eprouvant psychologiquement ou, et physiquement et qu’ il valait mieux se proteger au mieux plutot que d’ en arriver la.
Contrairement a certain,e,s gyneco que j’ ai eu ou en planning fa;ilial, j’ ai toujours ete super bien recue dans le service jeune de cette clinique a chaque fois que j’ y passais. Les entretiens etaient respectueux, non moralisateurs…
Bref apres toutes ces annees j’ en garde toujours un souvenir plus qu’ ok,
Militante a mon petit niveau, et tenant un petit infokiosk de magazines feministes selfmades de differents endroits du monde, je parle souvent d’ avortement avec d’ autres filles. Je viens de subir mon deuxieme avortement depuis le debut de ma vie sexuellem le premier ayant eu lieu avec medicamentation dans une atmosphere moralisatrice et information minimalem le deuxiemem il y a tout juste une semaine a plus de quatre mois dans une clinique hollandaise dans un climat exceptionnellement sympathique et rieur.
bref tout ca pour dire que je savais que le frere du gynecologue en question, investi en politique, si on parle bien du meme Nisand, est un grand imbecile, je ne pensais pas lire ca du professeur Nisand.
Bon si je fais une erreur pardonnez moi, en tous les cas je vais chercher plus loin de l’ info maintenant.
sinon a part ca j’ ai avorte et je vais bien, merci.
Je suis tombé sur votre site totalement par hasard.
Au détour d’un article sur Rue89 qui vous cite et en ce qui me concerne cela fait un bon moment que je ne sais par où commencer.
J’ai également avorté à 17 ans. Conscients des risques nous n’avons jamais voulu mettre de préservatif avec mon copain, avec qui je suis encore aujourd’hui (5 ans après). En début d’été, fin juin début juillet, mes règles n’arrivant et ne les ayant pas encore régulièrement je ne m’inquiète pas plus que ça. Au bout d’un certain moment cela devient inquiétant, je ne me rappelle pas de quelle manière je m’en suis rendue compte mais j’étais enceinte. Vivant encore chez mes parents et avec mon chéri depuis à peine quelques mois il était absolument hors de question que je garde l’enfant. J’aurais eu la force de le garder et de l’élever mais pas les moyens et puis je me fais une certaine idée de l’éducation à donner aux enfants. Je n’ai pas hésité.
Mais par où commencer ? Je n’ai pas voulu en parler à ma mère pour ne pas l’inquiéter et du côté de mon petit ami la discussion n’était même pas envisageable.
Le planning familial. Fort heureusement j’y ai reconnu mon médecin qui me suivait depuis toute petite ce qui m’a donné la force d’entrer au planning. Mais je ne suis pas tombée sur mon médecin et ceux que j’ai pu rencontrer ont été abjects. Moi qui ne posait pas plus de questions que ça ont réussit à me faire culpabiliser de ne pas m’être protégée « Mais pourtant vous êtes au courant, on vous informe » Oui, mais non. Et si je n’en avais pas envie ?
Bref, je fais les démarches seule, aller voir le psy, la prise de sang. D’autant plus que j’étais assez en avance dans le processus de grossesse ce qui a fait sauter un rendez-vous et m’a forcé à se dépêcher. A une semaine prés j’aurais du m’offrir un voyage.
Au fil des rendez-vous et des mes recherches internet je me rends compte que je dois être accompagnée pour avorter. Bon. Il va falloir en parler à ma mère. On fait les démarches, ma mère ne m’a rien dit. Elle ne m’a pas jugé, elle ne m’a pas reprimandé, elle m’a juste questionné. Merci maman. Ribambelle de médecins, rendez-vous, on m’inquiète de l’urgence de la situation et je me rend avec ma mère et mon petit ami à l’hôpital. Le rendez-vous qui a été le plus marquant pour moi est celui de l’échographie. C’est vrai qu’à ce moment on se rend compte qu’on a quelque chose dans le ventre. Mais je préfère encore avorter que de lui offrir une vie médiocre. Alors oui, même si on peut éprouver une sorte « d’amour » pour cet amas de cellule, si on l’aime, on doit être capable de l’épargner d’une telle vie. Je travaillais en centre de loisir à l’époque, j’ai posé une journée pour me rendre à l’hôpital avec un bouquin et c’était parti.
Entrée à la clinique on m’a pris en charge rapidement, douche, blouse d’hôpital et médicaments. Puis on m’emmène dans la salle d’opération, anesthésie générale comme il est d’usage pour une aspiration. Le médecin de l’hôpital que j’avais vu précédemment en entretien avec mon copain a su nous expliquer ce qui allait se passer. Salle de réveil, je n’ai rien senti. Je ne comprend pas je dois y rester un certain temps je me sens bien. Je remonte dans ma chambre et doit me reposer. J’ai dormi toute la journée pendant que mon chéri lisait, il devait être plus stressé que moi puisqu’il n’osait même pas descendre pour fumer… On me remet mon dossier médical, où est-il maintenant ? et je retourne le lendemain au boulot.
Pas plus compliqué que ça. Je ne me suis jamais confrontée à des personnes anti-avortement ni a des gens qui ont absolument vouloir ce qui s’était passé à cette période. Depuis je prend la pilule et tout va bien.
Comme dit dans un précédent témoignage, si c’était à refaire je le referais.
j’ai 23 ans , j’ai avorté il ya 2 mois , je suis encore étudiante, j’avais pas les moyens de e garder … j’ai subie une chirurgie car les médicaments n’ont pas marché sur moi , j’était a 1moi et demi lorsque sa c’est passé . mes parents ne savent rien , mon compagnon m’a aidé , il m’a soutenu . je ne regrette pas, certes ça fait quelque chose mais bon j’avais pas le choix de toute façon, je veux que mon enfant naisse alors que ces parents ont les moyens de lui donné une bonne éducation , et tout ce qu’il désire !!! bref sa me rassure de voir que je ne suis pas la seule a ne pas ressentir de culpabilité , donc voila je vais bien merci .
samya.