Les projets de lois pour limiter, entraver, et abolir de fait, le droit des femmes à l’avortement se multiplient aujourd’hui sur tout le territoire USaméricain.
Les républicains (en particulier) se sont fait une spécialité de tenter d’abolir, sans y arriver, toutefois, l’arrêt Roe v. Wade, qui reconnaît l’avortement depuis 1973 comme un droit constitutionnel.
Cependant, les groupes anti-IVG sont parvenus à rendre l’avortement toujours plus difficile d’accès, grâce à la complicité des élus de certains états qui, soit ont omis volontairement de prendre des mesures pour faire appliquer le droit à l’avortement, soit ont adopté des lois sournoises pour le limiter – qu’il s’agisse du remboursement de l’acte, d’examens obligatoires à la charge de la patiente, d’obligation de consulter un « cabinet de conseils » en matière de soins reproductifs ou de l’inaccessibilité des centres d’IVG.
Sans parler de l’autorisation de se prévaloir de la « clause de conscience » pour les personnels soignants, les pharmaciens ou les centres hospitaliers, de l’indifférence des autorités au harcèlement et aux menaces que subissent les personnels de ces centres, leurs familles et les femmes qui s’y rendent pour avorter.
Cela, en vertu du 1er Amendement qui garantit la liberté d’expression et la liberté de conscience en matière de religion.
Malgré cela, ces mesures ne sont toujours pas satisfaisantes pour le lobby anti-avortement, qui revient à la charge avec d’autres projets de loi visant à porter un coup fatal à la loi sur l’IVG, et qui est soutenu par certains élus des congrès des états qui débordent d’imagination pour interdire aux femmes – et plus particulièrement aux plus démunies — l’accès à l’IVG.
Après la Virginie, le Texas, et l’Iowa , entre autres, c’est maintenant au tour de la Louisiane de remettre sa copie au Congrès de l’état.
L’état de Louisiane présente aujourd’hui un projet de loi qui interdira à quiconque de pratiquer des avortements s’il n’est pas médecin agréé.
Selon NOLA.com (publié le 1 mars 2012) :
« Les avortements pratiqués par toute personne qui n’est pas docteur en médecine accrédité par l’état de Louisiane seraient considérés comme un crime en vertu de la loi proposée jeudi 1 mars par le sénateur démocrate Rick Ward III. Ward a déclaré que sa proposition de loi concernerait les infirmier-ère‑s diplomé-e‑s d’état, les infirmiers auxiliaires, les assistants des médecins, les aides-soignant-e‑s et ceux qui n’ont reçu aucune formation médicale.
Le projet de loi de Ward introduit la notion d’ »homicide volontaire aggravé par le démembrement du fœtus » quand ceux qui ne sont pas docteurs en médecine se seront servis de pinces, de forceps ou d’autres moyens pour démembrer le fœtus au cours de l’avortement. Quiconque accusé de ce crime serait passible d’une peine de un à dix ans de prison, d’un amende entre 10 000 et 100000 dollars, ou à la fois d’une amende et d’une peine de prison.
Un autre aspect intéressant de ce projet de loi, c’est que les médecins doivent attester par écrit qu’une femme qui a subi une intervention à la suite d’un avortement spontané ou d’une grossesse qui se passait mal, nécessitait vraiment une intervention pour ce motif, en joignant à son dossier les documents et échographies prouvant le diagnostic du médecin ».