Au planning familial de Poitiers, les femmes qui arrivent ne sont pas reçues individuellement : ici, on pratique « l’accueil collectif », c’est à dire que les militantes accueillent toutes les femmes dans une même pièce, en même temps. On ne parle pas de sa situation dans l’entre-soi d’un rapport médecin/patient. On parle toutes ensemble, on « crée du collectif », on « dédramatise » et on tente une analyse politique et féministe des situations qui nous sont communes », comme nous l’explique Françoise, l’une des militantes.

L’endroit est accueillant : des affiches colorées aux murs, une bibliothèque dans un coin, et au centre, des tables basses entourées de sièges sur lesquels s’installent militantes et femmes venues à la permanence du planning, ouverte tous les lundis soirs, à partir de 18 heures.
Ici, on ne trouve pas de salariées, ni de médecins ou d’assistantes sociales. Ce sont des militantes féministes bénévoles qui reçoivent des femmes (surtout), des hommes, des couples, venus pour des questions à propos de contraception, d’IVG, de violences conjugales…
Comment ces militantes accueillent-elles des femmes ? Pourquoi avoir fait le choix de l’accueil collectif ? Et comment les femmes acceptent-elles de parler toutes ensemble de leur situation ? Comment les militantes accueillent-elles les femmes désirant avorter ? Les filles des 343 vous proposent un entretien avec cinq des quinze militantes du planning familial de Poitiers.
- Sabine, 29 ans, militante au planning familial depuis 2008.
- Claire, bientôt trente ans, militante depuis 2007 au sein de l’association ;
- Liliane, 51 ans, qui milite quant à elle depuis onze ans ;
- Fanny, 62 ans, militante depuis environ sept ans ;
- Françoise, 67 ans, militante au planning familial de Poitiers depuis 32 ans.