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54 réponses sur « J’ai avorté dans les années 90 et je vais bien »
En décembre 93, suite à un accident de pilule doublé d’une imprudence de ma part, je suis tombée enceinte. Je venais juste de m’installer dans une ville où je ne connaissais personne; j’étais sur le point de me faire virer de mon boulot et le géniteur avait déjà une petite amie officielle. De toute façon, même si les conditions idéales avaient été réunies, je savais que je ne voulais pas d’enfant, ni maintenant, ni jamais. Donc, j’ai entamé la procédure pour subir un avortement.
Ma grossesse était encore très récente, mais comme à cette époque préhistorique, le RU 486 n’existait pas, ma généraliste m’a envoyée dans une clinique pour une IVG chirurgicale. Je vous passe l’entretien obligatoire avec la psy et le délai imposé de 7 jours avant de pouvoir procéder à l’opération. Le jour venu, sur le conseil de ma généraliste, j’avais emporté un baladeur afin de ne pas entendre les bruits de l’aspiration. L’infirmière de service a refusé que je l’utilise au prétexte que « je devais bien me rendre compte de la gravité de mon acte ». Et quand ça a été fini, elle m’a agité la bassine avec le foetus sous le nez en me demandant si je voulais voir. Comme quoi, les hommes n’ont pas le monopole de la connerie, de l’intolérance ou de la misogynie.
Bref. Tout ça pour dire que malgré des conditions assez pénibles (solitude, culpabilisation…), cette histoire ne m’a pas traumatisée. Je n’ai pas remis ma décision en cause quand j’ai fini par épouser le géniteur, et je me suis même félicitée de mon choix lorsque nous avons divorcé quelques années plus tard. Je n’ai pas l’impression d’avoir commis un meurtre, et quand j’y pense en me disant « Tiens, si je l’avais gardé, aujourd’hui il aurait tel âge », c’est avec un frisson de soulagement. Je l’ai échappée belle. J’ai pu disposer de mon corps comme je l’entendais, et comme toute femme devrait pouvoir le faire.
Il se trouve qu’aujourd’hui, le droit à l’avortement est remis en cause un peu partout: aux Etats-Unis où l’on flingue les gynécologues qui pratiquent encore des IVG dans certains états, mais aussi en France. De plus en plus de médecins culpabilisent leurs patientes ou les poussent, semble-t-il, à opter pour le RU 486 même en cas d’avortement tardif, parce que la procédure chirurgicale est mal rémunérée et jugée peu valorisante. Même s’il n’y a aujourd’hui plus que très peu de chances que je tombe enceinte, je trouve ça scandaleux. Les générations de femmes qui viendront après moi ne peuvent pas avoir moins de droits. C’est inconcevable. Voilà pourquoi j’ai signé ce manifeste. Si vous êtes dans le même cas que moi, je vous invite à en faire autant.
Bonjour.
Mon ami de l’époque était en déplacement et ne rentrait qu’environ tous les tout 15 js./3 semaines.
Je suis devenue enceinte suite à un « retour » et j’ai eu mon enfant seule.
Environ quatre mois plus tard nouvelle grossesse.Après un accouchement il est fréquent de redevenir enceinte rapidement. A l’époque je ne le savais pas.
Mon compagnon de l’époque n’étant pas souvent la ‚la charge n’un nouveau né et d’une reprise de travail n’étant pas supportable ‚j’ai décidé d’avorter.
J’ai pris rendez vous dans un plannig .
après une semaine de « réflexion obligatoire » j’ai été avortée par un médecin compétent .
Je n’ai pas eu la moindre douleur . ni pendant,ni après Juste quelques état » d’âme »
Nous nous sommes séparé mon ami et moi alors que ma fille avait environ un an .
Depuis je n’ai jamais eu aucun regret bien au contraire.
Aujourd’hui encore je me dis que j’ai très bien fait. Jamais je n’aurais su assumer deux enfants en bas âge seule.
Quelques années plus tard, j’ai eu un second enfant dans de très bonne condition .
C’était en automne 1999, j’avais 22 ans, j’étais depuis fin 1998 avec un homme bien plus âgé que moi, rencontré sur Internet, une relation à distance qui a duré ensuite jusqu’en 2003 (nous sommes toujours en excellents termes).
Impossible de faire accepter cette relation à ma famille! Je venais de quitter la maison parentale grâce à mes premiers salaires, j’étais encore en études, alors quand j’ai découvert que j’étais enceinte (coïtus interruptus foireux), l’idée de garder le bébé ne m’a même pas traversé l’esprit! Mon compagnon a dit qu’il accepterait ma décision quelle qu’elle soit.
J’ai avorté à environ 11 semaines, sous anesthésie générale et par aspiration, après quelques jours de saignements tout est rentré dans l’ordre physiquement et je n’ai jamais eu de regret. Autour de 30 ans j’ai réalisé que « un enfant, un jour, plus tard, on verra » ne voulait rien dire pour moi, je me suis découverte childfree et heureuse de l’être!
J’avais 23 ans en plein dans mes études. Un peu paumée car ayant subis une agression violente dans la rue. 2 étudiants de ma promo que je connaissais à peine ont profité de ma fragilité. Je suis tombée enceinte. J’ai tenté de concerné l’un d’entre eux sur ce qu’ils avaient fait. Il ne me regardait même pas quand je lui parlais de leurs responsabilités. Je n’existais pas, visiblement c’était pas son problème. Je suis allée seule à l’hôpital après une entrevue d’un médecin m’ayant fait la morale sur mon « horloge biologique » et que « c’est maintenant que je dois avoir des enfants », et que « plus tard ce sera trop tard ». J’ai dû le regarder avec une telle consternation et une telle révolte qu’il a abrégé l’entrevue. J’ai attendu une semaine de plus : « réflexion obligatoire » pour que l’on me retire de toute urgence le produit de ce viol. Je me suis débarrassé de cette grossesse étouffante avec le sentiment d’une délivrance totale.
à 27 ans. Une petite histoire avec un type. Je ne prenais plus la pilule, trop contraignante, j’oubliais au moins 2 fois par semaine de prendre le cachet. En plus je buvais et fumais, contre-indiqué pour la pilule. Et ma sexualité était de moins en moins liée à celle des hommes. Ce type a jeté sur moi son dévolu. Je devait être la mère de ses futures enfants. Bien sûr il ne m’a pas demandé mon avis. Hallucinant quand j’y pense. Après lui avoir dit que je ne prenais pas la pilule et que je ne voulais pas tomber enceinte, il n’en a rien fait, et m’a mise devant le fait accomplis. Enceinte pour la deuxième fois. Les conditions d’avortement avaient changés. L’encadrement était bien plus hostile que la 1er fois. Changement de ville peut-être…je sais pas. En tout cas les offensives culpabilisantes étaient bien plus fortes. Les infirmières beaucoup plus insistantes sur la pilules, avec une pointe de reproche tout le long de l’interrogatoire. L’intervention par aspiration s’est moins bien passée. La chirurgienne, exaspérée visiblement, ne m’a pas beaucoup ménagée. J’ai mis ça sur le compte de ma deuxième fois et que là visiblement on allait me le faire payer. J’ai eu quelques contractions à la sortie de l’intervention. Et des leçons de morales des potes de ce type que je rendais malheureux en avortant de sa progéniture injectée contre ma volonté.
Mais j’étais libre !
J’avais trente cinq ans en 1990, deux enfants et un mari rarement présent. Je suis tombée enceinte, et je ne me sentais pas la force d’assumer ces trois enfants seule. Je n’ai eu aucun problème, aucun, une gynécologue femme très compréhensive, un entretien très rapide avec une assistante sociale qui ne m’a pas culpabilisée. Une journée à l’hopital, anesthésie générale, aucune douleur. Moi j’ai regretté car j’aurais aimé avoir cet enfant si je n’avais pas été aussi seule . J’y pense souvent, très souvent mais je revendique haut et fort le droit aux femmes d’avorter dans de bonnes conditions, dans le respect de leur corps, de leur choix, de leur dignité. Les avortements ont toujours existé, permettons toujours que ce soit fait dans la dignité, sans aucun jugement. Je suis pour que les femmes avortent, mais qu’elles le fassent le moins possible. Avorter dans des conditions salubres doit être un droit pour la femme.
On ne doit absolument pas revenir sur ce droit essentiel de la femme.
Anik.
J’ai été enceinte par accident, négligence, à un moment où je ne tournais pas rond. J’ai appris ma grossesse au moment où je me séparais de mon petit ami, qui me reprochait à juste titre de ne pas être amoureuse de lui. Il m’a demandé de garder l’enfant, étant lui-même le fruit d’un abandon. Mais je ne pouvais pas envisager un seul instant cette solution, ni d’accoucher sous X. Je suis donc passée par le bureau du psychologue, pleurant sur ma détresse et à la fois soulagée d’être entendue sur mon choix. On ne m’a pas culpabilisée, une infirmière me tenait la main durant l’opération.
Aujourd’hui, j’ai trois enfants de l’homme que j’aime et ma « blessure » s’est refermée.
Ce que nous comprenons en te lisant, c’est que ce qu’une femme peut regretter, ce n’est pas l’IVG en elle-même, mais le projet d’enfant… et que ces deux choses sont très différentes !
Merci pour ton témoignage !
Alors je devais avoir 14–15ans en 98. Première relation avec l’amoureux de l’époque,je prenais pas la pilule. Voilà que le super préservatif faille à son rôle, je me retrouve enceinte. Je suis jeune, très jeune et surtout trop jeune pour pouvoir assumer un bambin. Heureusement j’étais avec un mec bien, d’ailleurs nous sommes toujours ami, qui est d’accord que la seule et unique solution c’est l’IVG. On en veut pas de ce bébé. On est trop égoïste, on a aucune situation financière vu qu’on est en humanité. On veut pas bousiller nos vies et surtout pas la sienne! On aurait jamais pu subvenir à ses besoins, j’aurai pas été une mère mais une soeur et encore… On inflige pas à un bébé la bêtise ou l’erreur humaine. On a pris rendez-vous dans un planning familiale. J’ai eu rendez-vous avec la psy et la gényco. 1mois après c’était la date fatidique, j’avais juste la trouille mais je ne ressentais pas de culpabilité. J’ai pas vraiment eu mal juste une sensation désagréable quand on m’aspirait l’intérieure. Je savais que je faisais le bon choix pour nous et surtout pour cet enfant. Je n’ai jamais regretté.
Quelques années après en 2006 je pense j’avais 21–22 ans, je sors avec un mec pas si correct. Je prend la pilule mais j’ai une vie totalement déjantée donc je l’oublie tellement que c’est comme si je la prenais pas. Rebelote, déchirure du préservatif, je tombe enceinte sauf que là monsieur s’en contre balance et me quitte. De toute manière c’était déjà très clair bien avant je ne voulais pas non plus de cet enfant.
Donc denouveau avortement de la même manière sauf que se fut une souffrance physique atroce, je n’ai pas su pourquoi. Cette fois-là,c’était la psy qui me donnait la main durant l’intervention. D’un point de vue médicale, je l’ai toujours fait au même planning familiale, ils ont toujours été super! A l’heure actuelle, je me suis donc fait avorté 2 fois et merci je vais très bien. On dit que la troisième fois c’est la bonne en tout cas là je me sens presque prête, j’ai le bon jule qui faut et qui me la demander. On attend juste encore un peu…
Jess.
J’ai avorté à 19 ans et même si cette période de ma vie n’est pas un bon souvenir je n’ai jamais, mais alors jamais, regretté cette décision.
J’étais célibataire et un soir d’été j’ai eu une aventure qui ne devait pas aller plus loin que quelques baisers… Malheureusement, le jeune homme en question en avait décidé autrement… Je me suis un peu trouvée prise au piège, j’étais faible et fragile, il a eu raison de moi… Quand j’ai compris que cela irait jusqu’à l’acte sexuel, j’ai brandi un préservatif… qu’il a ignoré. J’ai alors été forcée de ne pas en mettre.
3 semaines plus tard, je faisais le test de grossesse et ce que je redoutais le plus s’est affiché: j’étais enceinte.
Le Planning familial m’a soutenue dans toutes mes démarches. J’avais honte de m’être fait avoir, de n’avoir pas géré la situation, d’avoir été abusée… Le centre d’IVG a très bien suivi mon avortement, d’autant plus que le gynéco m’avait annoncé que je n’attendais pas un mais DEUX bébés!
Aujourd’hui, j’ai deux enfants avec un homme que j’aime et qui me respecte. J’ai fait des études, je suis accomplie et heureuse.
Si j’avais eu ces deux bébés à 20 ans, je n’en serai sûrement pas là à l’heure qu’il est.
Quoi qu’il nous arrive dans la vie, il nous faut faire preuve de courage.
L’avortement est une preuve de courage.
J’avais 19 ans. En couple depuis un an, mon compagnon avait douze ans de plus que moi, nous étions tous les deux dans des conditions précaires, tant matériellement que sentimentalement.
J’avais oublié de faire renouveler ma pilule, désir et urgence de nos retrouvailles (nous nous voyions peu), il s’est retiré… . Un mois après, mon gynéco m’apprend que je suis enceinte, et que le retrait c’est pas vraiment efficace. Pour moi c’était très clair : impossible de le garder, mon compagnon doutait un peu au départ, mais a très bien compris ma décision. Ça a été plus compliqué lors de l’entretien préalable, lors duquel j’ai eu l’impression de devoir me justifier dans un bureau où sur le murs étaient punaisés quelques posters de foetus…
Mais j’avais pris ma décision et j’avais la chance d’être bien entourée, notamment par ma mère, qui plus jeune avait dû aller en Angleterre pour avorter dans des conditions difficiles et m’avait bien appris que c’était mon droit, que je ne devais en ressentir aucune honte.
Je ne me suis jamais sentie coupable, et non, pour moi ça n’a pas été un traumatisme contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire.
Pour l’anecdote, quelques années plus tard, après une rupture de préservatif je me présente dans un pharmacie pour acheter la pilule du lendemain, et je m’entend dire que non, ils ne vendaient pas ces choses là, et que dis donc, je n’avais qu’à m’abstenir (et puis quoi encore, attendre le mariage et écarter les cuisses pour jouer mon rôle de femme procréatrice?). Il y a encore un long chemin à faire…
Aujourd’hui, j’ai 32ans, j’ai fait des études, j’ai beaucoup voyagé et j’ai plein de projets et d’envies. Oui, je vais bien, merci.
c’était autour de 1995, un an après avoir rompu, nous avons eu de nouveau une aventure ensemble et bien sûr ce que nous avions su éviter pendant notre relation de 6 ans, nous est tombé dessus. j’étais enceinte. nous n’avions jamais eu de projet d’enfant nous étions contre tous les deux. Donc la question ne se posait même pas.
J’ai avorté sous RU à l’hôpital Tenon, l’équipe était à l’écoute je dirais même maternelle, elles m’ont bien fait comprendre que la douleur n’était pas nécessaire que j’étais seule juge de ce que je pouvais supporter. J’ai vécu pleinement mon IVG j’ai vu le résultat dans le fond de la cuvette j’étais soulagée.
Ce qui est hallucinant c’est que l’année suivante j’ai fait une fausse couche, je me suis retrouvé de nouveau à l’hôpital tenon mais aux urgences et là ce n’était pas la même histoire. j’ai du refréner l’urgentiste qui cherchait à sauver le fœtus, je lui ai expliqué que c’était un accident et que si ma grossesse tenait je ferais les démarches pour une IVG . j’ai alors été traitée avec soupçon, mépris et indélicatesse.
heureusement l’infirmière qui délivrait les résultats m’avait compris et a eu les mots adéquats, quand je suis repassée elle m’a dit qu’il n’y avait pas de problème que tout était parti.
aujourd’hui je n’ai pas d’enfant et n’en désire toujours pas. Tout va bien.
Après la naissance de mon deuxième fils ma gynéco m’a installé un Stérilet qui a transpercé la paroi utérine, et je suis tombée enceinte. Mes 2 grossesses précédentes étaient désirées, pas celle là. J’ai avorté, ça n’a pas été rien, mais pas non plus dramatique. Par la suite j’ai avorté une deuxième fois dans les années 2000, après mon divorce, et cette fois ci je n’avais aucun moyen de contraception : pilule plus possible, mauvaise expérience avec le stérilet, difficile de mettre un préservatif , je comptais alors sur le retrait de mon partenaire avant l’éjaculation … Si l’on fait le compte à ce jour, pour moi : 2 avortements pour à peu près 350 ovulations !
Je ne sais même plus en quelle année j’ai avorté, c’est dire le traumatisme.
Un plan cul avec deux inconnus, pilule+capote. Une capote craque et voilà. Je sens que je suis tombée encceinte, j’en suis sûre. Pas de pilule du lendemain, donc rdv chez la gynéco (très bien sur ce coup-là), prise de sang, confirmation de la grossesse.
A aucun moment je n’ai envisagé avoir une potentialité d’enfant dans le ventre; ce que j’avais dans le ventre, c’était un souci, c’est tout.
Rendez-vous d’une heure obligatoire « pour réfléchir » à la situation avec je ne sais plus qui (un assistant social? un psy? je ne m’en rappelle plus). Au bout de 5 minutes on a commencé à parler d’autre chose pour remplir le temps qui nous restait, parce qu’il a immédiatement compris que ça ne servirait à rien de vouloir me faire garder le fruit d’un plan cul.
Ca s’est passé dans le service maternité d’une clinique du 12ème arrondissement de Paris, les regards étaient lourds de reproches, mais comme je n’en avais rien à foutre ça ne m’a pas plus touchée que ça. Ma voisine de chambre avait 40 ans, 5 enfants, n’en voulait pas de 6eme.
Je n’ai jamais éprouvé le moindre regret, je ne me suis jamais demandé quel âge il/elle aurait aujourd’hui (vu que j’ai carrément oublié l’année où ça c’est passé). Aucune culpabilité, je vais très bien merci.
Et merci à vous de lutter contre cette culpabilisation rampante des bien-pensants qui nous voient comme des ventres uniquement.
J’avais 35 ans, c’était en 1994, et j’avais un DIU depuis la naissance de ma 1ere fille en 1984 ( avec bien sur un arrêt pour la naissance de la 2ème en 1988). Ce DIU a bougé ( bien entendu, impossible de m’en rendre compte) donc grossesse ni désirée du tout, ni envisageable. Avec mon mari, nous avions depuis longtemps décidé que nous étions parfaitement heureux avec nos 2 filles et que la construction de leur bonheur à elles était ce qui nous animait dorénavant. J’ai vu illico mon gynéco dès que j’ai compris les symptômes (10 jours de retard, seins douloureux et gonflés à la 3ème grossesse ça ne trompe pas) Ce médecin me suivait depuis des années. Je ne sais pas s’il se reconnaitra dans ce témoignage, mais je tiens à le remercier avec toute la chaleur possible pour l’attitude qu’il a eue envers moi. Vu la date précoce à laquelle je me suis présentée, et au vu du désarroi qui m’envahissait, mon impossibilité de travailler dans cet état qui m’obsédait, il m’a proposé de faire passer l’IVG sous le terme de « révision utérine » pour raison de déplacement de DIU. Ce qui m’a permis de passer 3 jours après à la clinique au lieu d’attendre 2 à 3 semaines pour les entretiens habituels. Donc, anesthésie générale, aspiration, aucune séquelle ni douleur.
Ce médecin , même s’il me connaissait très bien, a pris un gros risque, j’en ai toujours été consciente et reconnaissante, il m’a épargné des jours entiers de souffrance psychologique, car, même si je vais fort bien aujourd’hui et n’ai jamais regretté ma décision, à ce moment-là précis, j’étais anéantie.
En cas de complication ou de revirement de ma part, il s’exposait à des poursuites et pourtant il l’a fait, comme le faisaient certains de ses confrères avant 1975…
Mon mari a été d’un soutien sans faille aussi, et c’est à signaler, mes collègues masculins à qui j’en ai parlé, ont été aussi d’un réconfort certain. De quoi nous réconcilier avec la gente masculine, et force est de constater, que beaucoup sont maintenant à nos côtés dans ce combat. C’est tant mieux, car, le danger de régression est bel et bien là en ce moment.
Il nous faut rester vigilants(es) et actifs(ves), rien n’est acquis, tous les jours nous en apportent la preuve et si ce blog peut aider à organiser et soutenir cette lutte, alors fonçons!! Nos mères et nous-mêmes ne nous serons pas battues en vain.
Bonjour,
en 1999, à 19 ans, je me suis fait avorter. Je ne dis jamais que j’ai » subi » un avortement, parce que cet avortement-là était librement consenti. J’étais étudiante, en séparation d ‘avec le » père », et je n’avais pas les moyens d’assurer la survie d’un bébé, je n’avais pas envie de faire un bébé dans ces conditions, et surtout je n’avais pas envie tout court. Je suis allée dans un centre de planning familial, non culpabilisant et très sympa, j’ai vu une gynécologue, une psy et une assistante sociale. La gynécologue m’a dit que je pouvais réfléchir mais pour moi c’était tout réfléchi, on m’a donné une réflexion de deux semaines, que j’ai réduites à une en appelant le planning familial. Je crois que ça m’aurait brisée si on m’avait refusé l’avortement, si j’avais dû subir cette grossesse, j’aurais vécu ça comme un viol. Je ne comprends pas pourquoi obliger à une femme subir une grossesse dont elle ne veut pas, alors qu’on a les moyens pour le faire dans de bonnes conditions, sinon pour la punir, ce qui est pour moi abusif.
Heureusement qu’ils ont été sympa au centre de planning familial, parce qu’avec tout ce que j’ai entendu sur l’avortement depuis, ben ça, ça m’a fait beaucoup de mal.
Merci à ce blog d’exister, c’est un poids qui me tombe des épaules, je ne suis donc pas la seule me dire que non, je m’en porte mieux d’avoir avorté, j’ai fait le bon choix, et je ne suis pas un monstre. Ouf 🙂
Je me suis faite avorté en 1999 et je vais bien, merci 😉
J’ai avorté vers 1995 ou 1996, tout s’est très bien passé à part que ça fait mal au ventre. bref, si on peut éviter autant éviter mais sinon, autant le faire.
C’était intéressant de pouvoir observer un œuf et je ne comprends pas comment les gens peuvent manger des œufs de poules et trouver horrible qu’on avorte d’un embryon (ça ressemble à un œuf translucide, il faudrait qu’au lieu de fantasmer sur je ne sais quoi, les gens observent pour de vrai les trucs dont on avorte!).
Je n’ai jamais considéré que j’avais vécu un traumatisme, mais je n’ai pas non plus eu envie de recommencer et les femmes ne sont pas des irresponsables qui se mettent à vouloir subir une opération tous les 15 jours comme moyens de contraception!
J’ai avorté 2 fois dans cette décennie. je crois que je jouais un peu avec l’idée d’avoir un enfant, en ne me préoccupant pas trop de ma contraception et puis au dernier moment ça ne me paraissait plus envisageable du tout. Je n’avais pas de relation fixe avec un homme à cette époque, et aucun projet de me mettre en couple et fonder une famille. D’ailleurs à 50 ans maintenant, si je vis en couple mais sans mariage, je n’ai pas fait d’enfant.
Je n’ai pas un mauvais souvenir des entretiens et des opérations. Je suis allée à la clinique des Lilas, j’y ai eu un bon accueil et beaucoup de gentillesse pendant l’opération, un peu mal au ventre après et c’est tout. La deuxième fois, le médecin m’a orienté vers une contraception par implant et je n’ai plus eu à recourir à l’IVG.
J’ai avorté en 1998, le jour de mon anniversaire, pour mes 30 ans. J’avais déjà deux enfants, le dernier avait 6 mois et c’était pas la joie avec leur papa. Nous avons eu un accident de crème spermicide, puisque ce grand garçon ne mettait pas de préservatif. A l’hopital, j’ai demandé a prendre la RU, et la psychologue et la gynéco m’ont finalement proposé un protocole de recherche : l’IVG sous relaxation. J’ai dis banco parce que l’anesthésie me faisait carrément flipper. Du coup j’ai bien « profité » de l’IVG. Une sage femme m’a fait faire de exercice de relaxation 3 ou 4 séances de suite, puis le matin de l’intervention. La gynéco était super attentive, sympa, la sage femme est restée avec moi a me faire faire des exos de respiration pendant l’intervention. Je suis restée lucide pendant tout le temps. Les canules, l’aspiration, et voila, c’est terminé. 3 heures après j’étais chez moi, avec mes enfants, fatigué mais ok. Et je vais bien ! Une troisième grossesse m’aurait épuisée physiquement, émotionellement c’était la cata avec mon partenaire, c’aurait mpiré les choses, et professionnellement, ben ‘avais nvie de penser à moi. Alors, oui, j’ai avorté et je vais bien.
J’ai avorté en 1995, en Belgique.
Après avoir clamé haut et fort que je voulais un bébé pendant des mois, je me suis retrouvée devant le fait accompli suite à un accident de contraception… mais pas du père souhaité.
J’ai très rapidement pris 2 décisions : interrompre cette grossesse que je ne me sentais pas l’envie ni la capacité d’assumer (17 ans, pas de ressources stables, aucune envie de fonder un « foyer » avec le géniteur qui, lui, ne rêvait que de ça avec la première venue pour surmonter le traumatisme du décès de sa fiancée survenu quelques mois plus tôt, en rupture avec ma propre famille, l’envie de poursuivre des études)… et vivre pleinement ces semaines pour n’avoir aucun regret par la suite.
Je me suis rendue dans un centre de planning familial, où un test sanguin a confirmé ce que je savais déjà et où l’on m’a écoutée puis informée de manière neutre et professionnelle, sans me juger, me culpabiliser. Encore une fois il ne s’agissait que d’une confirmation pour moi, puisque j’avais pris soin de m’informer auparavant.
Le médecin a toutefois montré de l’inquiétude lorsque j’ai demandé quelle était la date ultime pour programmer l’intervention, craignant sans doute une fragilité de ma part et un possible revirement.
Je me suis présentée sereine le jour dit, l’aspiration s’est déroulée dans de bonnes conditions sans avoir été agréable pour autant.
Avec la gynécologue, nous avions discuté (et j’avais âprement négocié) la pose d’un stérilet après l’IVG, et j’ai finalement obtenu gain de cause.
L’avortement n’était pas gratuit à l’époque mais pris en charge par la sécu à hauteur de 50%. Au vu de mes ressources limitées, le planning familial a déterminé avec moi un plan d’échelonnement.
Lorsque je lui en ai parlé, le « père » a d’abord cru que je le consultais et m’a parlé layette et éducation du bébé dans son pays. Puis lorsqu’il a compris que de bébé il n’y avait plus, il a tenté de se montrer menaçant en saisissant un couteau dans la cuisine.
Je l’ai désarmé puis consolé. Je comprends aujourd’hui que j’aurais probablement dû lui cacher cette grossesse, mais je ne sais pas mentir sur de telles choses.
Je repense très peu à ce jour qui ne m’a laissé aucun regret. Cette décision était pour moi la bonne. Je vais bien, merci, et je n’imaginais même pas que l’on puisse tenter de dissuader des femmes en leur faisant croire que l’IVG est nécessairement un traumatisme.
J’ai avorté après 93, entre la naissance de mes 2 derniers enfants. A ce moment là, je ne voulais pas d’enfant, je n’en avais pas envie, j’étais enceinte, c’est tout: Donc, pas d’investissement émotionnel, pas de questionnement. Avorter est un droit plein et entier et le préchi précha obligatoire pré intervention sert a culpabiliser les femmes.
Ce n’est pas une dérogation que l’on nous accorde, c’est un droit que l’on exerce.
J’ai été reçue en consultation par une gynécologue du Planning Familial. Elle m’a dit qu’elle partait à la retraite, qu’elle était très inquiète parce que il n’y avait pas de relève, que nos filles auraient de en plus de difficulté à exercer leur droit à avorter.
Ce dont j’avais déjà conscience, ayant choisi d’ étre suivie médicalement par le Planning.
Je témoigne pour que nous restions vigilantes, je le suis pour mes deux filles.
Parents de jumeaux de deux ans ‚pas mal comblés , nous venions de déménager , pleins de projets , mais dans une période un peu incertaine ‚parce que sans boulot . Grossesse sous stérilet, à 33 ans, deux enfants tous petits …Le retrait du stérilet aurait pu entrainer la fin de la grossesse , mais ce ne fut pas le cas . Le rendez vous a donc été pris pour une IVG ‚le rendez vous « psychologique » expédié — visiblement sans problème , je n en ai qu un vague souvenir -; nous voulions qu elle ait lieu à l’hopital public , et pas dans la clinique privée où le gynéco exerçait habituellement . ( on ne se refait pas quand on défend le service public) . Visiblement , ça a agacé le monsieur ( qu’on ne connaissait pas , on venait d’arriver dans la région ) . On est venu tôt , tous les deux , on a jonglé pour trouver des copains pour garder les mômes ‚pas simple, on a attendu , longtemps …des heures . Quand le gynéco a fini par arriver ‚visiblement la tête ailleurs , enervé , il m’a demandé si j’étais à jeun . Honnête , j’ai répondu que j’avais pris une gorgée de café deux heures avant ( c’était long .…) ( et même tirer deux taffes d’une clope) . Il a fait un scandale , il ne nous adressait pas la parole , parlait au reste des soignants ‚a dit qu’il ne pouvait pas pratiquer l’IVG puisque je n’étais pas à jeun, ce que nous ne comprenions pas , puisqu’il n’était pas question d’anesthésie générale . Le médecin a dit qu’il n’intervenait que sous anesthésie , que c’était à prendre ou à laisser , que de toutes façons c’etait « trop tard pour aujourd hui ‚qu elle revienne ce soir ‚elle dormira à l’hosto , pour une intervention demain matin « .…On a essayé d’expliquer la situation, il a tourné le dos , n’avait pas eu le temps de déjeuner , était attendu ailleurs .…
Pas vraiment le choix …
Le soir , chambre triste , personnel silencieux ‚le père était resté s’occuper des marmots , j’ ai été seule avec ma colère , et le sentiment que je n’étais qu’une emmerdeuse qui compliquait la vie du médecin.…
Pour une qui a milité pour le vote de la loi ‚j’aurai voulu l’envoyer au diable , avec une rage sourde quand l’abus de pouvoir et l’absence d’échanges dominent , quand on sent bien que ça dérange .…Ce n ‘est pas l’ivg dont j ai le regret , mais de ne pas avoir dit plus clairement à ce medecin combien il était odieux. Je pensais à celles pour qui c’était moins évident , plus compliqué , plus caché que pour nous .
.Les jumeaux ont une petite soeur , née trois ans après …Aujourd’hui elle est une belle ado amoureuse . Sa soeur aînée, quand elle était collégienne a, accompagné des copines au planning ‚m’a fait jurer que les infos que je donnais , je n’en parlerais pas à d’autres adultes … J’espère que si un jour l’une d’elles , comme d’autres , a recours à l’IVG , elle le fera la tête haute , avec des médecins qui la respecteront .Que dans les collèges , les lycées ‚près d’elles, elles trouveront des adultes à l’écoute , sans jugements , comme leur infirmière scolaire .( vous avez vu , il n’y en a plus beaucoup d’infirmière scolaire ces temps ci).Que des femmes qui ont avorté leur diront sans honte » moi aussi » .
La vie est belle , je vais bien, merci .…et les combats restent à mener …
A 20 ans, jeune maman, j’ai eu un amant indélicat sur la question de la capote. L’avortement était une évidence, je ne voulais ni d’un deuxième enfant, ni surtout d’un enfant de ce salopard.
Mon problème, ça a surtout été d’annoncer à mon mec que j’allais devoir avorter alors qu’on ne couchait plus ensemble. Si l’avortement avait été plus simple à faire, j’aurais gardé ça pour moi, mais aller en secret à trente-six rendez-vous avec un bébé à la maison… Premier rdv, assistante sociale pour le dossier d’aide médicale, psychologue, échographie, re-assistante sociale, deuxième rdv, puis enfin cachet de RU486 n°1 et le lendemain cachet n°2 et observation : pas 36 mais beaucoup quand même. Assez lâchement, j’ai donc eu un rapport sexuel avec lui juste pour pouvoir ensuite lui dire que j’allais avorter sans avoir à préciser de qui ça venait, et ça, c’est un mauvais souvenir car je me suis senti aussi machiavélique que démunie. Oui je le trompais, mais pas comme ça. La libération des moeurs, c’est pour quand déjà ?
L’avortement en lui-même s’est passé sans problème. Je n’étais pas au mieux de ma forme morale, parce que c’est compliqué de dissocier embryon et projet d’enfant quand on est jeune et influençable dans une société qui ne comprend toujours pas la nuance. Mais j’ai été bien accueillie, les gens qui m’ont reçue ont pris le temps, je ne me suis pas sentie brusquée, et par contre les nombreuses formalités ont été menées assez vite pour que je puisse faire un avortement médicamenteux.
Je me souviens de cette petite bulle dorée qui est sortie de moi, chose magnifique et mystérieuse que j’ai gardé au creux de ma main pendant une éternité. J’y serais peut-être toujours, sans la gentille infirmière qui est venue me la prendre doucement en disant qu’il ne fallait pas se mettre dans des états pareils et l’a jeté à la poubelle. Ma grossesse non désirée s’est terminée à ce moment-là, grâce à ce geste qui m’a permis de comprendre qu’un embryon sans désir d’enfant n’était qu’un tas de cellules, très beau certes, mais pas sacré.
L’autre souvenir qui m’a marquée, c’est la voix d’un père qui amenait sa fille dans le service en la traitant de tous les noms. Il l’agonisait d’injures, sans discontinuer. Toujours en douceur, la même infirmière lui tenait tête avec des « Oh ben non Monsieur, faut pas dire des choses comme ça ! ». Je n’ai pas entendu la fille, mais je la plaignais beaucoup. Je voudrais que dans sa campagne, les filles aient maintenant d’autres solutions pour accéder à l’avortement que de se faire amener « à la ville » par leurs propres parents. Malheureusement, c’est plutôt l’inverse ; les hôpitaux de proximité ferment ou suppriment leur service IVG, le moins rentable. La fin du capitalisme, c’est pour quand déjà ?
Une IVG il-y‑a … plu de 10 ans maintenant !!!
Culpabilité à 0 , bien au contrère : merci à Mme Veil , aux sufragettes et au MLF qui m’ont permis d’avoir ce droit !!! Pas d’oublie de pilule ou quoi que ce soit de ce type … simplement une inter-action médicamenteuse … sans travail , avec un homme à plus de 100 km , ma première réaction : » virez-moi ce truc que j’ai dans le ventre , je n’en veux pas , je n’ai rien demandé !!! »
Merci au planning qui m’a tout de suite prise en charge , merci au gygy qui a revu son planning pour me faire passer en priorité car je ne supportais pas d’avoir « cette chose » en moi !!!
Par contre , les IDE (infirmiers infirmières) qui travaillent dans ce type de service , essayez de comprendre que nous ne sommes coupable de rien !!!
J’ai assisté à une séance de morale au près d’une ado de 14 ans , ça oui ça m’a énervée … de mm que l’attitude de l’infirmière … voilà ce qui m’a choquée lors de cette intervention !!!
Je vais très bien , et je suis ravie d’avoir eu le droit d’agir ainsi .
Mais je pense de temps à autres à cette jeune-fille à qui on s’est permis de faire la morale … (j’ai ouvert « ma gueule » mais … moi aussi j’ai été sous AG et en salle de réveil) comment l’a-t-elle vécu ? Quand je suis partie , car qq venait me chercher et que j’avais le droit de signer … elle avait les yeux rouges !!!
Alors oui pour moi a c’est bien passé , oui je le vis bien , merci !!! Car je savais quand , pourquoi comment , où … etc .
Mais qu’en a‑t-il été pour cette mineur ? C’est tout !!!
Et oui , on peut choisir l’IVG et être bien dans ses pompes après !!! Mais certaines femmes ou jeune-femmes restent encore fragiles fasse au discours moralisateur … !!!
Ce n’est que mon témoignage , mais oui , je vais bien , merci !!!
IVG le 8 aout 1999:
Et bien voilà, en 1999, j étais en seconde, du haut de mes 16ans je sortais avec un garçon de 20ans. Au bout de 2mois, un matin, nous nous retrouvons sur le canapé et en l espace de 5s chrono il avait fait sa petite affaire. Je ne m’étais rendu compte qu il avait joui qu’en allant aux toilettes et en trouvant du sperme sur ma jupe (qu il n avait pas enlevé).
Bref pour ma 1ere fois, au moins j ai pas eu mal. Je me rappel encore lui avoir dit, « bon la prochaine fois on se protègera ». Mais au final s’était déjà trop tard.
Évidement, quelques jours après il me quittait et je pars 3 semaines en vacance dans le sud. J aurais du avoir mes règles, mais elles ne viennent pas. Moi qui faisait un petit 38, mes jupes me serrent à la taille, et bien sur la nausée était de la partie. L plus aucun doute juste un faible espoir que je me trompe. Je finis par me confesser à mon père qui me dit juste une chose « quand on rentre tu fais un test ».
Juillet, on rentre à la maison et 1er réflexe la pharmacie. De retour à la maison, là ben voilà c est réel, je suis bien enceinte. En sortant des toilettes, ma mère commence à me dire que c est pas normal que mes règles ne soient pas là et au bout d un acharnement de 5min je lui ai lâché la bombe: « c est normal je suis enceinte ». Ma mère était sous le choc, du cou je suis allée au planning familial en leur expliquant ma situation. Je ne connaissais pas les délais mais au final j étais très limite. Rendez vous chez la gynéco du planning avec ma mère dès le lendemain. Cela s est bien passé, enfin je crois, elle était froide mais pas plus désagréable que d’autres que j ai eu par la suite, par contre il fallait faire vite j étais a 1mois et demi (date limite c était 2 mois) du cou direction l anesthésiste. Dans le couloir j ai fait un malaise, c est ma mère qui m a porté jusqu’à l ascenseur. Arrivée dans son bureau et mes esprits revenus, je l écoute et je me rappelle encore ce commentaire, « un IVG ce n est pas un moyen contraceptif vous vous en rendez compte ?? » (Qu’une gynéco redonné quelques années après, pfff). Prise de sang et rendez vous pris, le 8 aout je passe sur la table.
Voilà, le « grand jour » est arrivée, à jeun, toujours avec ma maman qui m accompagne. Elle règle tout pendant que je m installe dans la chambre en attendant mon tour, 11h allez hop on entre dans la salle d’opération, 14h je me réveille avec la même sensation qu’un jour de règle douloureux. On me ramène à la chambre avec une intraveineuse pour me soulager et un bon petit déjeuner. Et 17h je rentre à la maison et voilà.
Jamais je ne regretterais une telle décision, ma « 1ere fois » si je peux dire ca comme ca et je tombe enceinte, je ne le souhaite à personne et surtout ça n’arrive pas qu aux autres !
Cela fait 10ans et je n en ai jamais eu honte, et dans mon entourage de copines cela est malheureusement arrivé à beaucoup d entre elles (trop jeune, enfant malformé, ou le résultat d’une relation d’un soir), aucune ne l’ont jamais regretté.
Oui j ai eu un IVG à 16ans, Oui je le vis bien !! Et surtout un immense merci à mes parents qui ont été là et ne m’ont jamais jugés !
Mon IVG a moi c’etait en 1996… j’avais 22 ans, des etudes a finir, un copain stable mais faut pas pousser, et des problemes de sante m’interdisant la pilule d’ou des « pratiques a risque » avec le preservatif
je crois que je n’ai jamais vraiment doute, j’allais avorter et puis voila, on n’y met pas plus d’affect pour ne pas compliquer les choses.
ca c’est globalement bien passe, si on oublie le coup de fil du planning familial qui a fait le tour du monde pour me joindre pour une question d’heure de rendez-vous — la secretaire n’a pas reussi a etre assez habile… forcement, comment elle fait pour me joindre, elle appelle ma mere (mon seul numero de telephone stable), qui appelle ma belle-mere, qui appelle le standard de la boite ou je bossais (a proximite de la BM en question)
ah si et cet andouille d’echographiste qui me montre le coeur qui bat lors de l’echo de datation, je lui ai pourtant dit que c’etait une echo avant IVG mais il etait a peine plus vieux que moi, il devait etre depasse par la situation…
je n’ai pas du tout apprecie le climat globalement catastrophiste — je n’en ai pas parle, mais j’ai ete agresse par tous ces messages de la societe « tu as avorte, ma pauvre », « il faut etre gentil avec les filles qui sortent d’une IVG, elles sont si fragiles »
et forcement une pointe d’arriere pensee lorsque ma premiere grossesse s’est finie en fausse couche tardive (il m’a fallu quelques mois, bon une annee, pour comprendre et admettre que IVG et FC n’etaient pas lies cause-consequence, mais avait — de loin — la meme cause, cette fichue thrombophilie, pas de pilule et des caillots dans le placenta, ca fait desordre)
je n’ai trouve qu’une personne capable de reagir « correctement » au bilan (que j’espere definitif) « 2 enfants, 4 fois enceinte ». sans pathos ni curiosite, juste interessee par ma sante.
et il va sans dire que je ne regrette a aucun moment cet IVG, je ne compte pas tout ce dont ma vie manquerait si j’avais du « assumer »
J’ai accouché de ma fille en décembre 1989, après bien de longs mois d’essai et de tentatives vaines (fausses couches, …). Son père venait d’être muté en province et moi, je travaillais sur Paris en attendant ma mutation sans date bien précise. A la maternité, on ne m’avait proposé aucune contraception (pilule ou stérilet) dans l’immédiat et je suis donc « tombée » enceinte bébé prévu pour octobre. Même si je savais que je voulais un autre enfant, hors de question pour moi d’avoir un autre bébé dans la foulée !!! J’ai donc décidé d’avorter et honnêtement, je ne garde aucun souvenir de celui-ci. Je vais bien MERCI, j’ai eu ma 2ème fille 3 ans après la première quand nous l’avions décidé. Il est pour moi INDISPENSABLE de laisser à chacune le choix d’avoir ou non une grossesse. NON aux moralisateurs(trices) et aux culpabilisateurs(trices) de toutes sortes . Chacune doit être libre de ses choix. J’ai beaucoup manifesté et continuerait à me battre pour ça et que les femmes puissent avoir comme moi le choix !!!
J’ai avorté OUI et je vais bien MERCI !!!
Quelques mois après la naissance (désirée) de mon second fils, en 1998, je me suis rendue compte que j’étais enceinte. La question ne se posait pas : je ne voulais pas une troisième grossesse. De nombreuses raisons justifiaient ce choix, mais même si je n’en avais eu qu’une, l’avortement était décidé. Ce que je voudrais souligner, c’est le processus qu’il a fallu suivre pour obtenir le droit d’avorter. À l’époque, on devait prendre rendez-vous auprès d’une assistante sociale (son titre exact m’échappe) pour justifier sa décision. Et cela m’a rendue furieuse. Pourquoi devais-je exposer ma vie privée, pourquoi me forçait-on à raconter mon histoire, à inventer je ne sais quelle justification pour obtenir un petit papier disant « oui, vous pouvez exercer votre droit » ? Mais si c’était un droit, pourquoi fallait-il que j’en justifie l’application ? Je me revois, face à cette dame qui voulait savoir « si tout allait bien », lui rétorquer : « pourquoi me demande-t-on de justifier mon avortement alors qu’on ne m’a pas demandé de justifier la naissance de mes enfants ? Les conséquences d’une naissance sont tout de même nettement plus lourdes, non ? Quelle logique appliquez-vous ? »
Bien sûr, le but de cet entretien n’était pas de culpabiliser les femmes concernées, mais plutôt de déceler un éventuel problème plus grave ou plus profond. N’empêche. C’est ce souvenir-là que j’en garde.
Bonjour,
En 96, alors que la relation avec mon ami de l’époque était houleuse, j’ai appris avec désespoir que j’étais enceinte. J’avais un fibrome dans le sein qui m’interdisait de prendre une pilule normalement dosée et ce qui devait arriver arriva, j’ai oublié pendant quelques heures ma contraception… quelques heures de trop.
Je savais dès le départ que je ne souhaitais pas cet enfant, que mon compagnon ne serait pas celui de ma vie et qu’à 25 ans je n’étais absolument pas prête à élever un enfant.
J’ai été voir mon gynécologue qui a été très compréhensif et m’a orienté vers l’hopital qui pourrait me prendre en charge. Mais au sein de cette structure j’ai été surprise par un accueil mitigé. Culpabilisée de n’avoir pas su prendre mon contraceptif comme il le fallait, on m’a infligé une nouvelle échographie ou l’on m’a montré le coeur « du bébé ». Une « psychologue » m’a reçu et a beaucoup insisté sur le fait que je pouvais mener à terme cette grossesse et abandonner l’enfant.
Une semaine après, on m’a enfin donné le RU 486. Malheureusement celui-ci n’a pas fonctionné et j’ai du subir un curetage 2 semaines plus tard.
J’ai souvent pensé à cet épisode de ma vie et suis sure d’avoir fait le bon choix.
Depuis, je me suis mariée, j’ai eu 3 enfants, ai divorcé et ai eu un 4ème magnifique petit bout.
Je ne regrette rien. J’ai eu la chance de vivre en France et d’avoir un accès à l’IVG.
Je suis très impressionnée par la précision des témoignages précédents… J’ai avorté en 92… ou 93? Sans doute 93, je crois que j’avais 20 ans.
Bref une capote qui se déchire, une deuxième année de DEUG qui commençait, un copain un peu alcoolo dont il paraissait clair qu’il ne serait pas l’homme de ma vie: aucune question, juste l’évidence absolue de l’impossibilité de devenir mère aussi tôt et avec lui.
Pour mémoire, sa première réaction fut: « qu’est-ce que tu vas faire? »… Joli, non? Il l’a vite regretté.
Mes parents furent parfaits comme ils l’ont toujours été: ma mère m’a accompagnée à tous les rendez-vous et à l’opération, ils ont été discrets et présents à la fois, je crois que leur seule peur était que je n’avorte pas!
J’ai un souvenir assez flou de la façon dont ça s’est passé, je me souviens globalement de gens plutôt sympathiques mais aussi de la difficulté de tout faire dans les temps — je crois que le problème est bien plus grave maintenant d’ailleurs.
18 ans plus tard je n’ai jamais eu l’occasion de regretter ce choix, qui à dire vrai n’en fut pas un: pour qu’il y ait choix il faut que les deux possibilités soient envisageable et ce n’était pas le cas. Ce n’est pas un souvenir traumatisant, même pas triste, juste neutre.
Donc pleurer oui ou merde? Merde, bien sûr.
Et bravo et merci!
pour préciser, j’ai maintenant deux enfants, que j’ai eu tard (33 et 36 ans), quand et avec qui je l’ai voulu.
J’ai avorté en 92, j’avais 17 ans et je n’étais pas très régulière dans la prise de la pilule. Je n’étais pas très inquiètes non plus du retard de mes règles, ce qui fait que lorsque je me suis décidée à faire un test, et à avorter, il ne me restait que peu de temps pour rester dans les délais légaux.
Etant mineure, je devais, à l’époque avoir l’aval d’au moins un de mes parents… l’horreur.
Un vrai parcours du combattant pour parvenir, en premier lieu à savoir quoi faire et ensuite à le faire !
J’ai enfin passé une échographie, l’opérateur, qui ne savait pas que je voulais avorter, m’a félicité avant de me demander si il y avait des cas de gémellité dans ma famille. Je ne savais même pas ce que cela voulait dire.
J’ai dû voir des médecins qui m’ont montré les instruments qui allaient « déchiqueter et aspirer les embryons », une assistante sociale qui a bien insisté sur le fait que j’allais « empêcher deux petits bébés de voir le jour » alors que mes parents pouvaient parfaitement m’aider à les élever, que beaucoup n’avaient pas ma chance et pour autant « ne tuaient pas leurs enfants » (je me souviens de ses paroles comme si c’était hier). J’ai fait toutes ces démarches seule.
Le jour J, mes parents ont signé les papiers et m’ont laissé. Je me suis retrouvée dans une salle avec des femmes tellement plus âgées… personne ne m’a parlé alors j’ai attendu, et puis l’anesthésie générale, la première de ma vie, et le réveil…
Enfin, mon père qui vient me chercher et qui me réconforte : « alors, ça t’a plu de te faire tripoter les ovaires ? » Ca aussi, je m’en souviens comme si c’était hier.
J’ai passé mon bac français une semaine après.
J’ai mis du temps, mais aujourd’hui je vais très bien merci.
J’ai pu finir mes études, trouver un travail que j’apprécie et vivre ma vie avant d’avoir mes enfants.
Avec quelqu’un que j’aime et quand on l’a décidé.
J’ai avorté en 1999, à 17 ans. Combo d’erreurs fatales: premier chéri, premier rapport, préservatif qui claque, et pilule qui apparemment n’avait pas fait son effet suite à une gastro-entérite carabinée. J’étais alors à la fac, prête à passer un concours. Décembre 1999, règles en retard, sensations d mal-être général. Croyant à un retour en force de soucis gynécologiques, je me suis donc pointée aux urgences gynéco, où un interne m’a gentiment annoncé « Mais vous êtes enceinte, mademoiselle! » Le monde m’est tombé sur la tête. J’ai tout de suite émis l’hypothèse d’une IVG, sans me poser d’autres questions. 17 ans, mineure, en études, à peine partie de chez mes parents, et déjà maman, c’était non. J’ai tout de même eu droit à un sermon de la part de l’interne, qui m’a bien rappelé qu’il faut faire attention (non, sans blague?), qu’à 17 ans on n’est pas capable de prendre de décisions par soi-même (ah tiens), et qu’en prime, vu, je cite dans le texte, « mon bel utérus, ma bonne santé [je ferai] tout à fait une bonne mère ». Et m’a aussi conseillé, par la même occasion, un accouchement sous X. Avec l’argumentaire, je pense, assez classique: « Pensez aux couples stériles qui n’ont pas la chance de procréer, offrez la vie ». Me voilà donc en rendez-vous avec le psychologue de l’hôpital, qui a écouté ce que j’avais à dire (j’en étais arrivée à un extrême: soit j’avorte, soit vous avez un cas pour votre légiste) avant de m’envoyer vers un service d’orthogénie qui ne demandait qu’une autorisation écrite des parents (et non un extrait de livret de famille, et la présence obligatoire d’un tuteur légal – gros avantage, une signature parentale, ça s’imite). J’en avais parlé à mon copain de l’époque, qui n’a absolument pas percuté ce qui se passait, j’y suis donc allée toute seule. Ledit copain ayant préféré ne pas venir. C’était assez bizarre, je n’ai pas senti grand chose, je n’en garde que le souvenir d’un flou artistique. Et d’un goûter avec compote et gaufre. En revanche, je n’avais pas énormément apprécié le « Et vous voulez le voir? » de la part du gynéco de service. Quand on est allongée, les cuisses écartées, sur une table, j’estime qu’on est déjà en position de faiblesse. Alors rajouter de la culpabilité ou que sais-je, une forme de curiosité malsaine, c’est pour le moins original et totalement déplacé.
Rentrée à la maison, j’ai beaucoup pleuré, raté mon année d’études dans la foulée. Je n’ai pu réussir à en parler à mes proches qu’au bout de quelques années.
Sur l’instant, et dans les mois qui ont suivi, je pense que ça a été un des moments les plus douloureux de ma vie. D’autant qu’à ma propre culpabilité et à mes angoisses se sont ajoutées les projections du corps médical, que je juge, a posteriori, blessantes et totalement infantilisantes.
Maintenant, j’ai trente ans, un métier, des projets, une vie. Un chéri avec qui on parle de faire des bébés, quand le moment se présentera, quand on aura déjà construit notre quotidien à deux avant de pouvoir l’envisager à trois.
Le temps a gommé doucement les blessures; maintenant je vais bien. Mais j’en garde une dent très nette contre certains médecins, qui projettent leur conception du monde et leurs idées sur leurs patients, et peuvent causer des traumatismes dont ils ne sont sans aucun doute pas conscients.
J’ai avorté en 95, j’avais tout juste 15 ans.
J’étais depuis six mois avec mon amoureux et nous avons fait l’amour une seule fois, la première pour moi. Je ne prenais pas la pilule et comme c’était juste à la fin de mes règles, et que j’avais bien appris mes cours de Sces Nat, je « savais » qu’il était impossible que j’ovule à ce moment-là !
Donc pas de capote non plus, et un mois et demi après, en vacances en famille, je flippais comme une malade de n’avoir toujours pas de règles, mais n’osais rien dire… C’est heureusement ma mère qui a abordé le sujet, et m’a emmenée au planning familial. J’y ai rencontré des femmes adorables et pas du tout culpabilisantes.
Psy, délai de réflexion, j’ai beaucoup pleuré à ce moment-là, et je crois que ma mère encore plus ! Je crois surtout que j’étais une gamine et qu’il m’arrivait un truc d’adulte.
Le gynéco a été top, il m’a dit : « N’en parlez pas trop, parce que les gens sont des salauds… ». Une mise en garde sympa, mais qui m’a juste un peu trop enfermée dans le silence quelques années. Alors qu’en parler dédramatise aussi.
Ca aurait peut-être été plus difficle à gérer dans une famille moins ouverte, comme ce fut le cas pour une de mes amies qui s’est vraiment sentie très seule, mais j’étais bien entourée par des parents exceptionnels.
C’est deux ans plus tard, dans un lycée catho, qu’à force d’entendre des discours anti-ivg, j’ai eu une période d’angoisse et de baisse de moral, mais même à cette époque je n’ai jamais douté du bien fondé de ma décision.
J’attends aujourd’hui mon troisième enfant et tout va bien, merci… Et je suis fin prête, quand l’heure viendra, pour parler sexualité avec ma fille aînée !!
en 1991 je suis tombée enceinte, alors que j’avais un diaphragme (je ne supportais pas la pilule); mon ami était en instance de divorce et n’a pas voulu qu’on garde cet enfant; je m’en suis aperçue à presque trois mois; le médecin qui a fait l’échographie m’a fait écouter le coeur du foetus (alors qu’il savait pourquoi je venais)! le jour de l’IVG la gynéco m’a dit qu’elle me ferait une anesthésie locale pour que je me rende compte! et quand elle a commencé l’aspiration elle m’a dit: « je n’arrive pas à le sortir il est déjà trop grand! »; quand j’y suis retournée pour ma visite de contrôle elle m’a dit que l’IVG n’était pas un moyen de contraception!
après je me suis mariée avec mon ami et nous avons essayé d’avoir un enfant, trois FIV, alors que nous n’avions aucun pb ni l’un ni l’autre; et finalement adoption d’une fille de sept ans en Asie; moi qui adorais les bébés! et je me sens pas sa mère; voilà les dégâts.….
Cela faisait assez longtemps que je voulais apporter mon témoignage, mais les propos inacceptables de Mme Le Pen et de son compagnon m’ont décidée à sauter le pas. En 1994, j’avais 23 ans, pas de contraception orale (triple idiote que j’étais), une aventure sans lendemain, un préservatif claqué… Je préparais l’agrégation, qui exige beaucoup de travail et de disponibilité, vivais chez mes parents, n’avais pas de véritable indépendance financière. J’ai eu la chance de m’alarmer dès ma première semaine de retard, du fait que ça ne m’était jamais arrivé. Ma mère m’a soutenue sans faire de commentaire (elle était passée par là quelques années auparavant, les DIU n’étaient pas si efficaces que cela à l’époque). Mon généraliste m’a orientée sans tarder vers un gynécologue parfaitement professionnel et gentil, la dame du planning familial a elle aussi été parfaite comme il se doit, tout le monde m’a traitée comme un individu adulte et conscient, capable d’assumer ses choix. La jeune femme qui m’a fait passer l’échographie a eu la délicatesse de me demander préalablement si j’avais l’intention de mener à terme ma grossesse, afin d’éviter les paroles maladroites. Par la suite, je n’ai ressenti ni chagrin, ni regrets, rien qu’un grand soulagement et beaucoup de reconnaissance pour ceux qui m’ont aidée sans y assortir la moindre parole blessante ou réprobatrice qui n’aurait rien changé à ma décision.
Aujourd’hui? j’ai 41 ans, je n’ai pas d’enfant et n’ai jamais ressenti de vrai désir d’en avoir. Les enfants me paraissent charmants lorsqu’ils courent sur la plage, exaspérants lorsqu’ils courent dans les allées du supermarché, mais ne suscitent en mois aucune nostalgie, aucun regret. Je n’ai jamais eu l’agrégation, mais ceci est une autre histoire.
Au vu des témoignages que je lis çà et là, j’ai l’impression d’avoir eu beaucoup de chance, alors que cela devrait se passer de cette manière pour tout le monde.
Dejà, j’aurais pu témoigner pour les années 80, 90 et 2000. C’est intéressant, ça permet de rappeler que la fécondité d’une femme, c’est minmum 30 ans, au mois de 15 à 45 ans, donc ça permet de dire qu’avorter 3 fois, malgré les stigmatisations ce n’est pas si énorme.
J’ai 42 ans, je ne veux pas d’enfant, je n’en ai jamais voulu. Le problème c’est que je n’arrivais pas à prendre ma pilule régulièrement, d’ailleurs aucun autre médoc. J’ai biend emandé à avoir un stérilet, mais c’était non pour les nullipares. Aujourd’hui je suis sous implant, donc je ne vais plus avorter. j’ai enfin accès à une contraception adaptée, qui ne nécessite pas d’obervance stricte.
j’ai avorté une première fois à 17 ans, une rencontre d’un soir, préservatif mal retiré, pas de pilule. RAS le planning sympa, le gynéco sympa, pas trop de délais un immense soulagement. La procédure médicale est très légère, juste une 1 journée en ambulatoire. 1 jour d’arrêt maladie est amplement suffisant.
25 ans, oubli de pilule, pari : ça craint pas, on a pas de capote, c’est pas grave. J’essaie le RU 486, mauvais choix : très grosses douleurs, on voit vraiment ce que l’on explulse, perso ca ne me traumatise pas, j’ai élévé des chevaux, le sang et autres choses organiques gluantes ne me touchent pas. mais une jeune femme un peu fragile, indécise… pourrait très mal vivre cette « expulsion »
30 et quelques années, oubli de pilule, cpotes jusqu’à la fin du cycle, et la pas de souci jusqu’à ce que mon copain me fasse remarquer que passer du 85 microA au 90 B voire C, c’est louche, même si j’avais mes micro règles de sous pilule. Verdict enceinte de 3 moi 1/2… et oui, les rapports AVANT l’oubli de pilule peuvent être fécondants (en fait 4 jours avant), il faut toujours prendre une pilule du lendemain.
Direction la Hollande, tout va bien, mais j’y suis de ma poche. La good news c’est que depuis je suis restée au 90B… J’ai gagné une jolie poitrine dans l’affaire :-))
Ce témoignage pourrait en horrifier certains, mais jamais je n’ai perçu mes avortements comme graves, émouvants, traumatisants, ma seule obsessions : me débarasser au plus vite de ce foetus, retrouver ma sérénité, et ne surtout pas avoir d’enfants. Je n’en veux pas, j’aurais été une de ces femmes capables de s’enfoncer une aiguille dans le corps pour ne surtout pas avoir un enfant, pour vivre ma vie comme je l’entend, contrôler mon destin. Je ne profite pas d’une faveur j’exerce un droit, celui de controler mon corps, ma fertilité et ma vie.
J’ai 35 ans, j’ai avorté quand j’avais 18 ans.
Pilule pas possible pour des problèmes de cholestérol, à l’époque je n’aimais pas le préservatif et mon chéri me jurait qu’il « faisait attention ». C’était mon premier amour, on était ensemble depuis un an. Je le soupçonne de l’avoir fait exprès en fait.
Enfin bref, je tombe enceinte, c’était le drame, j’étais prête à me suicider. Finalement, j’ai pu avorter tranquillement avec la RU486, chance d’avoir des médecins dans ma famille qui m’ont aidée et qui ont permis d’accélérer le processus. Comme le dit la précédente témoin, on voit ce que l’on expulse et personnellement, cela m’a bien rassurée et non horrifiée. J’étais assez fragilisée par le fait d’être enceinte, mais un peu comme si j’avais un cancer. Quand les gens me demandent si je ne suis pas horrifiée d’avoir vu « ça », je réponds « vous êtes horrifiés à voir un kyste ou un cancer? » parce que c’est à peu près la considération que j’avais pour la chose qui risquait de me foutre en l’air comme n’importe quelle maladie, incurable quand elle n’est pas prise à temps.
Quand j’ai été guérie de ma maladie qui était d’être enceinte, tout est rentré dans l’ordre. J’ai dû louper une journée de cours, j’ai pu terminer mes études tranquillement. J’ai eu la chance que les médecins et infirmières aient été très sympas et ils m’ont trouvée une pilule qui allait bien. Depuis je suis repassée au préservatif, ça protège aussi des IST et finalement je m’habitue bien.
Je ne veux pas d’enfants, si je devais retomber enceinte, je ré-avorterai. Si j’avorte 2 ou 3 fois dans ma vie, ce ne sera pas des bons souvenirs mais j’entends mes copines parler de leurs accouchements, je ne pense pas que ce soit de bons souvenirs non plus.
Bonjour
Juste pour apporter ma pierre à l’édifice.
J’ai avorté 2 fois à 1 an d’intervalle en 1998 et 1999. Je sais ça peut paraitre stupide. On peut penser que je ne suis vraiment pas maline et que j’ai pris l’IVG pour un mode de contraception. Il n’en ai rien.
La première fois, je ne prenais plus la pilule et nous faisions attention avec mon copain de l’époque. Malgré tout je suis tombée enceinte.
J’ai eu la chance lorsque j’ai appelé le planning familiale pour un rendez vous pour une IVG de tomber sur une personne compréhensible. Elle m’a fait un examen m’a proposé un rendez-vous et m’a informé qu’étant enceinte de moins de 5 semaines je pouvais utiliser la RU 485.
La deuxième fois ce fut un peu plus compliqué, j’ai eu droit à une échographie pour bien que je me rende compte de ce que je faisais, le truc un peu culpabilisant… mais ma décision était prise et là aussi RU 485. Surtout que là j’étais sous pilule donc je n’avais rien à me reprocher.…
Je n’ai absolument jamais culpabilisé de mes choix. Les mecs avec lesquels j’étais à ce moment là n’était pas les bonnes personnes. J’étais étudiante et une grossesse impliquait qu’à un moment ou un autre il aurait fallu que j’arrête mes études et cela n’était pas envisageable pour moi.
Ironie du sort j’ai aujourd’hui 35 ans et suis en PMA depuis 5 ans. On arrive pas à avoir de gosses! Le gynéco qui me suit m’a toujours dit qu’il n’y avait pas de lien.
Malgré tout je ne regrette toujours pas, aujourd’hui je pourrais avoir un ou 2 enfants ado mais pas avec le bon père alors à quoi ça sert?
De plus avec un ou 2 enfants eu très jeuns je ne suis pas sure que j’aurai pu avoir le parcours que j’ai actuellement.
IVG = choix d’avoir ou non des enfants et surtout avec qui.
Bonne journéé
1998. J’ai 28 ans. Je suis déja maman d’un petit garçon d’un an, et en pleine procédure de divorce. Un divorce avec un homme caractériel, qui s’est avéré être dangereux. Je suis tombée dans un piège…Epuisée par le combat que je livre contre cet homme depuis deux ans déja, j’entrevois enfin le bout du tunnel. En deux coup de cuillères à pot, je retrouve du travail, j’achète un appartement, je retrouve un semblant de liberté, mais le divorce est loin d’être prononcé, et je tremble encore pour la garde de mon fils. Dans ce contexte troublé, je fais la rencontre d’un homme par l’intermédiaire de mes amies. J’ai tant besoin de sentir des bras aimants autour de moi, tant besoin de tendresse. Badaboum. La nature est cruelle, sotte et aveugle, parfois. Fatiguée comme je le suis à cet instant, j’ai baissé ma garde, et me voilà enceinte. Je suis folle de rage. Je ne suis pas amoureuse de cet homme ! Il serait insensé de garder cet embryon alors même que je me bats pour la garde de mon premier, bien né, bien désiré, lui. Il faut savoir qu’à cette époque, la notion de flagrant délit était toujours d’actualité. Hors de question donc de poursuivre cette grossesse.
Aux abois, je finis par obtenir l’adresse d’un planning familial. Je ne désire pas informer ma famille de cette épreuve supplémentaire, comment pourraient-ils m’aider?
Je tombe sur un docteur, taillé comme un grizzly, barbu, et..brut de décoffrage. Il évoque la procédure sans états d’âme, ça sera un avortement par aspiration, ma petite dame, avec anesthésie locale. Je serai donc bien consciente…Bonhomme, mon docteur évoque l’une de ses amies, qui, me confie-t-il, a déjà avorté quatre fois, et qui est « une grande consommatrice de sexe ». Elle en est donc bien punie. Merci pour le sous-entendu…pas très élégant. Il finit par me proposer une date qui me parait bien lointaine ! trois semaines d’attente…trois semaines à supporter les nausées, qui se révèlent violentes, façon « chimio », et rien pour pallier à ce « petit tracas », comme dirait Laurence Pernoud. Le grizzly ne m’a rien donné. Je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même, après tout. Le jour J, une gentille infirmière me prend la main, me parle doucement. Lui se montre tout aussi cavalier que la première fois, me faisant part de considérations sur la taille de l’embryon, me demandant si je voulais le voir !! j’ai même droit à une petit tape sur les fesses, comme si j’étais une pouliche rétive…
J’ai eu mal. L’anesthésie locale est très insuffisante, un horrible pincement m’a déchiré le ventre. Rien à voir avec la douleur d’un accouchement, néanmoins. Je saigne abondamment, mais je suis libre. Libre ! J’ai fini par appeler ma mère, qui me prend dans ses bras, les larmes aux yeux. « C’est fini », me dit-elle…Oui, c’est fini.
J’ai réalisé à quel point nous avions de la chance de pouvoir avorter. J’ai avorté, et moi aussi, je vais bien, merci. Je ne ressens pas de traumatisme psychologique, je n’ai aucunement souffert de dépression ensuite.Le soi-disant syndrome post-avortement est une invention. Soit une femme ne désire pas réellement avorter, et y a été forcée, soit elle a été culpabilisée à mort. Faites passer l’info, encore et encore…
Janvier 1999,j’avais 19 ans ‚un samedi soir ‚une soirée chez une amie,voila pour planter le décors.
Lors de cette soirée je me suis retrouvée seule avec un garçon que je connaissais un peu ‚il a voulu ‚moi non ‚non et non . Il me l’a fait malgré mes refus ‚il m’a violé.
Suite à ça je me suis retrouvée enceinte ‚chose que je ne pouvais pas supporter .
Je suis donc aller voir mon médecin de famille ‚un grand merci à lui pour m’avoir écouté ‚soutenue …
Avortement par prise de médicaments en cabinet .
Je ne garde aucun traumatisme de cet avortement ‚mais un réel soulagement .
Alors cessons de vouloir nous faire croire que ce dernier est toujours mal vécu ‚mais aidons plutot les femmes à avorter dans de bonnes conditions .
J’ai avorté en 99, six mois après la naissance de mon premier enfant. Autant je le voulais celui-là, autant il n’y avait pas de place pour un autre. J’avais arrêté la came et le shoot — suite à un viol à 17 ans. A 24 ans je me retrouvais donc mère célib, sortie de la rue. Mon fils m’a permis de renaître à moi-même, mais je ne pouvais pas avoir un deuxième enfant dans ces conditions — en plus j’ai pas mal d’hépathites, mon fils n’a rien, mais si… Transmettre la mort en même temps que la vie, c’était trop compliqué pour moi, là, déjà j’avais eu de la chance — j’ai su que j’étais enceinte à trois semaines, alors que celà faisait quatre ans que je n’avais plus mes règles. D’ailleurs une gynéco m’avait assuré que je ne pourrais avoir d’enfants à moins de prendre des traitements.
Elle s’est trompé…
Ensuite, vous allez halluciner, mais chez moi, on ne parlait pas, de rien — ça tapait et ça gueulait, surtout ^^ Le sexe, c’était sale et tabou. Catholique pratiquant et bonne bourgeoisie par devant, père maltraitant et mère fermant les yeux par derrière. Bref, j’ai passé deux ans dans une pension en lorraine où une bonne soeur nous faisait des cours de « morale » : elle nous a passé un film atroce qui s’appelait le cri muet où l’on voyait un avortement par aspiration en gros plan, à 14 ans, histoire d’être sûre que l’on serait bien traumatisées !! Et en sortant de là, j’étais persuadée qu’une femme ne pouvait tomber enceinte pendant ses règles…
L’avortement s’est très bien passé, chru, tout le monde a été très respectueux de mes désirs — lors de la première écho j’ai demandé à ne pas voir l’écran. Ils m’ont proposé le choix entre avortement médicamenteux ou par aspiration sous anésthésie générale — comme une copine m’avait parlé de ses avortements médicamenteux, et que je souhaitais « ne rien voir », j’ai choisi l’anésthésie générale. Tout s’est très bien passé — je n’ai pas eu mal, je ne me suis pas sentie vide, ni rien, je savais que je faisais le bon choix. Pour moi, pour mon fils, pour le père — qui pourtant voulait que je le garde, mais deux enfants si proches, deux enfants tout courts, je ne pouvais pas. C’était très clair dans ma tête, si clair que je n’y pense que très rarement.
J’ai avorté, cela s’est très bien passé, je n’ai pas souffert, l’équipe a été extra, de bout en bout, vive l’hôpital public !! Ils m’ont permis de vivre pleinement ma maternité et d’élever mon fils comme je le souhaitais.
Bonjour,
Moi j’ai avorté en 1997, j’avais 19 ans. J’étais en 2ème année d’études aprés le bac, mon chéri avec qui j’était depuis déjà 2 ans avait 24 ans et était prés à assumer un enfant mais me laissait le choix.
J’ai pris la décision d’avorter. Je ne rentrerais pas dans les détails des rendez-vous et compagnie, j’ai été orientée par une gynéco femme enceinte jusqu’aux yeux vers un confrère car « moi je ne fait pas ça »,…
C’est le seul moment vraiment ou je me suis sentie terriblement honteuse et humiliée. Car ce fameux confrère est restée mon gynécologue jusqu’à sa retraite (et a suivi mes 2 premières grossesse 😉 ). Il est resté trés pro, ne m’a jamais montré l’écho, alors que la grossesse était trés précoce, il n’a pas voulut passer par l’avortement médicamenteux qui d’aprés lui était plus douloureux et plus risqué, une semaine aprés notre rendez-vous, je suis allée dans une clinique privée ou il m’a fait un curetage, sur mon dossier il a mis « curetage thérapeutique », car selon lui le pourquoi ne regardait que moi. Bon sang il m’a manqué ce mec quand j’étais enceinte de ma 3ème fille !!
La période la plus dure pour moi a été cette attente entre le test positif, les rdv et l’ivg. Je suis passée par des montagnes russes émotionnelles, c’était horrible. Par contre aprés l’ivg (qui physiquement c’est trés bien passé, sans aucune douleur), le ressenti principal était le soulagement.
Dés que j’ai finit mes études et trouvé un boulot en cdi, nous avons décidé d’avoir un enfant (toujours avec le même chéri 😉 ), je crois que quelque part j’avais peur d’être « punie » et de ne jamais réussir à tomber enceinte, c’est pour ça que j’ai eu mon premier enfant assez jeune. A 22 ans donc je me suis trouvée maman d’une magnifique petite fille, à qui nous avons donné une petite soeur 3 ans plus tard.
Avec le recul, je me rend compte à quel point la décision d’avorter était la bonne. parce qu’à 22 ans, c’était déjà pas évident, j’ai du grandir et murrir d’un coup, je n’ose pas imaginer quelle mère j’aurais été à 19 ans O‑0 !
Finalement à l’age de 32 ans, alors que mes filles avait 10 et 7 ans, je suis tombée enceinte sous pilule,…
La question de l’avortement s’est à nouveau posée, mais notre situation n’était pas la même, et aprés un gros débat intérieur, nous avons décidé de mener à terme cette grossesse et une 3ème princesse et venue agrandir la famille :).
Et franchement cela m’a encore conforté dans le fait qu’avoir des enfants trop jeunes, ne me correspondait pas. Avec cette petite dernière j’ai été d’une patiente et d’une zénitude incroyables !
J’ai aujourd’hui 35 ans, 3 filles magnifique, le même chéri, qui est entretemps devenu mon mari, depuis 17 ans. J’ai fait de bonnes études, j’ai un boulot de cadre dans une grosse boite avec un bon salaire et pas mal d’avantages, et surtout aucun regret, ni remord !
J’espère que mon témoignage pourra en aider certaines. Et surtout si je peux me permettre un conseil de vieille routadre ;), n’allez surtout pas sur les soit disant sites d’écoute et d’entraide ivg, ce ne sont que des ramassis de fanatiques religieux qui trés insidieusement vont tenter de vous convaincre que l’embryon que vous portez est un enfant quasi déjà formé (ce qui est totalement faux !!), et surtout que l’ivg provoque forcément un syndrôme psychologique dont vous souffrirez toute votre vie, et ça je peux vous l’affirmer, à partir du moment ou la décision viens de vous, il n’y a pas de raison d’en souffrir.
J’ai avorté à 16 ans, en 96 …
accident de capote, un petit copain amoureux mais récent du même âge que moi … tout les deux au lycée, bref, je lui en ai parlé et il a immédiatement dit, « si tu veux le garder, j’arrête les études et je trouve un taff, mais avant tout, ça reste ton choix, tu n’es pas obligée. »
Pour moi la question ne se posait pas, même si j’ai toujours voulue être mère et ça depuis mes 12 ans, je n’étais pas inconsciente au point de détruire ma vie et celle d’un enfant en me lançant dans l’éducation à cet age.
La première personne à qui j’en ai parlé était ma mère, pour lui demander d’aller chez le gyneco pour prendre la pilule parce que j’avais un copain et que ça devenait nécessaire (en précisant que j’avais deux jours de retard sur mes règles … et oui c’était déjà trop tard …)
Elle a été géniale, présente, elle m’a accompagnée du début à la fin à tout les rendez vous ( et le « papa » aussi d’ailleurs) elle a avancée tout les frais (environ 3000fr à l’époque) et mon copain a bossé pendant ses vacances pour rembourser la moitié des frais …
J’avoue que j’ai peu de souvenir des rendez vous, gyneco et psy … je me souvient juste de ma détermination à ne pas me laisser fléchir. J’ai eu la possibilité de bénéficier d’un RU technique toute nouvelle à l’époque. Mon chéri m’a tenu la main pendant les 4h de douleurs à l’hopital.
Je n’ai jamais eu aucun regret, j’ai 38 ans aujourd’hui, j’ai déjà deux enfants et je suis enceinte du petit 3ème. Cet enfant que je n’ai pas eu ne m’a jamais empêché de dormir, pas une seule fois. et j’ai heureusement bien été entourée.
J’ai avorté en 98.
Accident de contraception, deux enfants dont le dernier âgé de 8 mois. Pas de soucis de couple, nous sommes toujours marié 15 ans après, mais NON ce n’étais pas voulu, pas désiré à ce moment là.
Je n’ai eu aucun soucis, j’ai eu de la chance que ma gynéco de ville travaillait également pour un centre d’orthogénie, prendre un rdv en faisant parti de la clientèle privé du D. X a été facile.
Un rdv avec le psychologue standard, ma situation devait être simple, cette grossesse n’était pas désirée, ce n’était pas un problème de couple, pas du problème d’argent, pas un problème d’age, juste qu’elle n’était pas désirée.
Une petite sensation de malaise quand même le service faisait parti de la maternité, pour moi qui ne me posait pas de question, qui était déjà mère 2 fois, cela ne changeait rien. Mais j’ai pensé aux jeunes filles, à celle qui ne se sentaient pas avoir le choix de cette décision.
Shootée par l’anesthésie, même légère je ne me souviens de rien, juste d’avoir entendu des râles.
Ma sœur était venue avec moi, mon mari travaillait, le lendemain je bossais.
Depuis, je n’y pense pas de temps à autre quand le débat se présente, mais c’est tout et surtout jamais avec des regrets ou des questions, comme un fait.
Depuis j’ai eu volontairement un 3ème enfant, 4 ans plus tard, quand c’était le moment.
Je suis là ce soir par un hasard de lien en lien, à l’occasion du site ivg.gouv.fr, cet acte a été tellement naturel que je ne me sens même pas l’âme d’une militante.
Mais je mesure la chance d’avoir pu le mener à bien tranquillement, et donc je tiens à ce droit, à ce choix et je tiens à le défendre.
Nous sommes au début des années 90, Marseille. Enceinte par négligence de mon copain de l’époque dont je savais pertinemment qu’il ne serait jamais le père de mes enfants ni le compagnon de toute une vie. Je me retrouve donc seule (le géniteur ayant trouvé que filer de l’argent était beaucoup plus facile que soutenir moralement sa nana), dans une ville que je connais peu, à essayer de trouver qui peut pratiquer un avortement.
Parce que le droit je le connais ; j’ai le droit d’avorter, de disposer de mon corps comme je l’entends. Par contre, faire valoir ce droit quand on n’y connait rien relève du parcours du combattant. Visite dans le premier hôpital du coin : « bonjour, c’est pour un avortement. Ça se passe où? ». Encaisser le regard mi-horrifié, mi-moralisateur de la dame à l’accueil. J’ai outrepassé la bienséance qui veut que l’on ne parle pas de ces choses là en public, aussi ouvertement. Elle me renvoie sur un autre établissement public. Qui m’accueille en entrouvrant la porte de la maternité, sans même me laisser entrer. Et qui me renvoie encore ailleurs. Je crois que j’ai fait tous les établissements de soins de Marseille, publics ou privés. Le dernier m’a donné un numéro à appeler, une gynéco. J’ai fondu en larmes au téléphone. Pas par ma situation, je savais très bien ce que je voulais faire. Mais par le déni qui était fait de mon droit, le mépris que l’on m’opposait. Une fois le contact établi avec cette gynéco, tout s’est passé comme cela aurait du : prise en charge, entretiens, quelques heures à l’hôpital (vive le RU !). Aucun regret.
Et un jour, alors que j’attendais pour régler la consultation chez mon obstétricien qui suivait ma deuxième grossesse, une femme s’est approchée de l’accueil et a demandé comment faire pour un avortement. Le regard de mépris que lui a lancé l’hôtesse d’accueil m’a renvoyée 10 ou 12 ans en arrière. Finalement, les choses n’ont pas évolué…
J’ai avorté en 93 et je vais bien, merci.
J’étais jeune, 17 ans, sans emploi, lycéenne, incapable de subvenir aux besoins d’un enfant. Je ne voulais pas de cet enfant, je ne voulais pas être mère.
Accident de contraception.
Mon petit ami m’a accompagné dans ma décision et dans les démarches. J’en ai parlé à ma mère qui a essayé de me convaincre de le garder. Elle voulait se charger de l’élever. C’était impossible pour moi. Je sais qu’elle y repense encore aujourd’hui et le regrette.
Pas moi.
Malgré tout, elle a pris les rdv et a pris les soins en charge sans me juger ou me faire de reproche. Elle a pris soin de moi.
Le personnel de l’hôpital a été poli et courtois, se permettant de me dire que la prochaine fois, ce serait bien d’éviter et d’avoir une contraception digne de ce nom. (Ah bon ?? je ne savais pas !)
Je me suis sentie soulagée d’avoir avorté. Légère, comme si ma vie m’appartenait à nouveau.
Cela n’a peut-être rien à voir mais je me suis mariée avec mon petit ami de l’époque pour divorcer quelques années plus tard victime de violences psychologiques, viols conjugaux et autres joyeusetés.
10 ans après mon divorce, je repense parfois à cet avortement et je suis toujours soulagée voire plus : si j’avais gardé cet enfant, il aurait été en contact avec cet homme pour toujours et moi aussi. Dans quel état serai-je aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je n’ai pas d’enfant. Je sais que cet avortement me permet de vivre pleinement ma vie, de me réaliser en tant que femme.
Ce qui a failli me détruire, c’est la violence de mon ex conjoint. Je pense que je n’aurai pas d’enfant (vu mon grand âge !). J’ai un petit pincement au coeur lorsque je pense à cela, mais JAMAIS je n’ai regretté cette décision.
C’est un droit qui ne doit jamais être remis en cause.
Toute femme est maîtresse de son corps.
Bonjour,
J’ai avorté en 1998, j’avais déjà un enfant de 9 ans et commençais une nouvelle vie, avec un autre que le père de mon enfant. Bien que chômeuse, j’avais des projets et entrepris une formation, je voulais devenir autre chose que caissière dans la grande distribution, j’en avais la volonté mais aussi les capacités. Ce parcours était un peu long et en fin de droit entre deux formations je travaillais dans une usine, pour assurer le minimum. On était bien, pas riches du tout mais bien, mon compagnon bossait en intérim, tant bien que vaille. Quand je suis tombée enceinte, je prenais la pilule, mais n’étais pas suivie par un gynéco; Quoiqu’il en soit le ciel m’est tombé sur la tête: Je ne voulais pas de cet enfant, mon compagnon non plus. Nous voulions un enfant, oui mais pas là, pas dans cette situation de précarité, pas d’un autre enfant tant que nous arrivions tout juste à élever mon grand. En plus mes projets professionnels avancaient bien, je bossais en usine tout en sachant que j’atteindrai bientôt mon objectif : avoir un travail sûr, qui me permette de gagner ma vie correctement et d’être disponible (j’avais auparavant travaillé les dimanches, jours fériés, samedi jusque 22h et mon enfant était blaqueboulé à droite à gauche, je lui manquais, il me manquait). Bref cet enfant je n’en voulais pas. Le simple fait d’y penser me révulsait. J’ai donc, en accord avec « le père » pris la décision d’avorter. Cette idée ne me choquait pas plus à l’époque que maintenant, c’est comment dire, pour moi un fait: on fait tout pour pas être enceinte, mais si cela arrive et bien nous avons un dernier recours. Trés franchement, je m’en veux plus d’être tombée enceinte alors que je ne voulais pas d’enfant que d’avoir avorté. J’ai contacté l’hôpital public de mon secteur; Consultations gynéco qui atteste que la grossesse n’est pas trop avancée; Consultation psycho seule: pas trés long, j’étais déterminée, je ne ressentais rien, rien pour cette vie qui se développait en moi, pour moi de vie il n’y en pas si moi, mère je n’en veut pas. Puis Psycho » père » même détermination puis tous les deux. C’est ok, l’équipe médicale consent à mon avortement. Je suis extrêmement soulagée. Je n’ai pas peur de l’acte médical, j’ai confiance, je suis à l’hôpital public. La suite c’est entrer à l’hôpital, une chambre, choyée par une équipe médicale au top. Je me suis réveillée dans ma chambre, tout c’était bien passé. A côté de moi une jeune fille de 17 ans, avec oui, oui ses parents à sons chevet, qui s’excusaient presque pour elle.. Une amourette, manque de précaution et la voilà. J’ai été touchée par la présence de ses parents et de son père tout attentionné avec ce regard plein de tendresse, on a discuté un peu. elle était trés triste; Elle du haut de ses 17 ans avec son romantisme, et sa douleur, moi avec mes 31 ans, moins romantique avec cette envie d’enfant quand je veux. Je suis sortie le jour même. Nous n’en avons parlé qu’à trés peu de personnes : une amie proche et ma soeur. Plus tard, je l’ai dit à tous mes proches, c’était assez étrange, ils avaient l’air soulagés de le savoir après. Nous avons eu un enfant en 2001, c’est une merveille. Il sait que j’ai avorté, je lui ai parlé ( il m’a dit je l’ai échappé belle ) à son frère aussi. Je pense qu’ils ont compris que le droit d’avoir un enfant ne regarde que celles et ceux qui sont concernés, qu’une maman n’est une maman que si elle a le désir de son enfant, que si on en veut pas il vaut mieux pouvoir avorter sereinement médicalement assistée. Mais que aussi cela les regarde eux, parce que en se battant pour l’avortement c’est aussi les hommes qu’ils défendent. Je n’ai ni remords, ni regrets, je n’y pense plus. Je n’aurais pas aimé cet enfant, la simple pensée de lui donner vie me révulsait. Je témoigne là parce que en ces temps obscurs, nous devons exprimer haut et fort que nous n’ accepterons aucun retour en arrière. Aucun.
Bien entendu, j’apprends a mes garçons le préservatif. Bien entendu, depuis la naissance du dernier, j’utilise un moyen de contraception, sûr pour moi et qui me convient et qui fonctionne.. mais c’est aussi parce que j’ai les moyens d’être suivie par un gynéco. Il n’empêche que je pense souvent à la gamine que j’ai été , sans moyens, sans écoute et qui a eu recours au planning familial à 17 ans. Je trouve lamentable qu’ils ferment les uns aprés les autres et je vais les soutenir. Tout comme je vais contre manifester face aux anti IVG devant les hôpitaux. ça c’était calmé mais les revoilà alors soyons prêtes…
Ton histoire est pfffff… C’est exactement cela .
J’ai avorté en février 98. J’allais avoir 20 ans et je finissais un Deug. Mon ami avait eu l’année précédente un cancer des testicules metastasé. Le médecin avait été clair avant la chimiothérapie sur ses capacités à procréer après le traitement et il avait donc congelé ses spermatozoïdes. Nous ne prenions donc plus de précautions. .. Je me suis aperçue très vite de ma grossesse et j’ai pris la décision de ne pas la poursuivre. Mon ami était partagé entre la surprise de n’être pas stérile et le fait qu’il ne désirait pas non plus d’enfant. J’en ai parlé à ma mère qui m’a accompagnée au planning familial. Un seul gynécologue acceptait de pratuquer les Ivg dans toute la ville ! Heureusement pour moi ma grossesse etait précoce et j’ai pu me permette d’attendre le rdv preparatoire plus de 2 semaines. L’assistante sociale qui m’a reçue s’ est montrée professionnelle et ne m’a pas jugée. L’intervention a eu lieu en ambulatoire. J’étais dans la même salle que des femmes enceintes qui venaient pour être soignées mais cela ne m’a pas gênée car je ne me sentais pas moi même enceinte. Je n’ai jamais regretté cette décision me si parfois j’y pense avec un pincement au coeur mais depuis j’ai eu un petit garçon avec un autre homme et je sais que je n’aurai jamais pu accueillir un enfant à cette époque de ma vie.
J’avais à peine 19 ans quand je suis tombée enceinte bêtement. Il était hors de question que j’ai un enfant à cet age, sans avoir pu faire des études et me construire en tant que femme, et encore moins pour le laisser à ma mère. Dès le début de notre relation, nous étions d’accord: avortement si grossesse. Il n’aurait pas été d’accord, ça n’aurait d’ailleurs rien changé. l’acte s’est bien passé, malgré les questions imbéciles du gynécologue qui m’a examinée avant et l’entretient post-opératoire sur la contraception, dispensé par une femme d’une arrogance incroyable derrière son diplôme. 23 ans plus tard, je suis toujours avec le même homme, nous somme mariés et notre fils a été désiré, attendu et accueilli dans la joie.
Quand j’y repense, 3 à 4 fois par ans, je me dis que j’ai bien fait et que si c’était à refaire, je ferais pareil.
L’avortement est une affaire personnelle, qui ne concerne que la femme enceinte, quelle que soit la cause de la grossesse. On a trop disposé du corps de la femme sans son consentement pour laisser le patriarcat et les différentes religions se mêler de la législation. Qu’une femme choisisse ou non d’avorter, c’est son choix, à elle et à elle seule, puisqu’elle sera toujours seule à en assumer les conséquences.
J’ai avorté à l’âge de 19 ans, je suis tombée enceinte pendant des vacances à l’étranger entre ma 1ère et ma 2ème année d’étude après un accident de préservatif. Lorsque je suis rentrée en France, je me suis tournée vers une gynéco qui, sur un ton réprobateur, m’a indiquée la démarche à suivre: prise de sang, échographie et RV à l’hôpital.
L’échographie a été assez difficile à vivre car l’échographiste a insisté pour que je regarde l’écran pour voir battre le cœur du bébé, ce que je n’ai pas fait. Je n’avais pas de projet de vie pour ce petit être et en même temps j’étais très en colère contre ce soignant qui, lui ayant fait les études nécessaires pour accéder à une qualité de vie convenable, essayait d’influer sur la jeune femme en devenir que j’étais.
A l’hôpital, l’entretien avec l’assistante sociale s’est bien passée, elle s’est montrée à l’écoute et réconfortante. Selon la procédure, elle m’a rappelée la loi et le clause de détresse, qui de manière troublante ne s’appliquait certainement pas à mon cas: j’aurais très bien pu assumer cette grossesse jusqu’au bout, mes parents auraient étaient très en colère mais se seraient sûrement ralliés à ma cause émotionnellement et financièrement. Non, cette clause ne s’appliquait résolument pas à mon cas, je n’avais juste pas envie d’enfant, je n’étais pas prête.
Après le délai légal, je me suis rendue à l’hôpital pour la procédure avec une amie. L’opération chirurgicale s’est bien passée et le médecin s’est montré courtois, c’était un homme d’origine asiatique, nous n’avons pas beaucoup communiqué mais le ton était serein et sans jugement.
Aujourd’hui, je sais que j’ai fait le bon choix, j’ai pu vivre ma jeunesse, me former et mettre en oeuvre tous les projets auxquels une jeune femme peut prétendre (4 ans à l’étranger et un Master en poche).
J’ai, sans doute, mis un peu plus de temps à fonder ma famille qu’une autre femme car je n’ai eu ma fille qu’à 33 ans mais cet enfant a été accueilli dans les conditions auxquelles j’aspirais: un couple stable et émotionnellement prêt.
Allez, je me lance, j’ai sorti les « archives » ma grosse pochette avec tous mes papiers médicaux, j’ai cherché jusqu’au fond du fond de la pile. Un bilan fait le 16 juin 1997, b HCG positif, date des dernières règles : 15/05/1997.
J’avais 18 ans. Je sortais avec le premier copain avec qui j’avais des rapports sexuels. Depuis plus d’un an je crois. Sans contraception. Préservatifs, puis sans préservatifs mais il se retirait, puis un jour il a décidé sans m’en parler de ne pas se retirer. Je crois que j’ai su tout de suite que j’allais tomber enceinte… D’ailleurs je n’ai pas attendu d’avoir plus de 24h de retard de règle. Je suis allée faire le test de grossesse tout de suite, puis après avoir récupéré le résultat je me souviens m’être précipitée chez la gynécologue de ma mère, que je n’avais jamais vue avant. Je me vois dire à la secrétaire, toute essoufflée encore d’avoir monté les étages à pied que j’étais enceinte, m’entendre lui répondre que non, je ne souhaitais pas de rendez-vous de suivi de la grossesse mais que j’avais besoin de voir le docteur pour qu’elle me dise ce que je devais faire pour m’en débarrasser. J’ai été reçue. Bien reçue même. Elle m’a donné les coordonnées du CIVG et je suis partie.
Et j’ai avorté. Ca s’est bien passé. Mes parents étaient au courant. Ma mère m’a accompagnée au premier rendez-vous alors que étant déjà majeure rien ne m’y obligeait, puis le copain est venu le jour de l’IVG. Je me souviens d’avoir eu un peu mal, d’avoir vomi.
Dans cette même période, en ce même mois de juin 1997 j’ai passé mon bac S. Je ne retrouve pas les dates exactes mais j’ai faire cette IVG juste avant ou juste après les épreuves. Et comble du hasard, le sujet de SVT cette année là a porté sur le mode de fonctionnement du RU 486 !
J’ai avorté, je vais très bien merci. Je n’ai jamais eu l’ombre d’un regret.
Si je ne l’avais pas fait, j’aurai aujourd’hui un enfant de 17 ans…
J’en ai deux, de 5 et 3 ans… Que j’emmène à l’école et à la crèche le matin avant d’aller travailler à mon cabinet. Je suis médecin généraliste et je reçois des femmes à qui je donne le RU 486 quand elles sont enceintes et qu’elles ne veulent pas de cette grossesse.
Je suis tombée enceinte à 18 ans: je prenais la pilule, j’avais un copain régulier et puis je me suis ratée.. Oubli de pilule jusqu’au lendemain, début d’après midi. Sur l’instant, je ne me suis pas affolée et puis au bout d’une dizaine (?) de jours, j’ai ressenti les premières nausées, la tension dans les seins.…
Ok, j’étais enceinte, pas de doute. Je suis allée consulter le médecin de famille qui me connaissait depuis toujours, elle m’a alors prescrit un test en laboratoire qui s’est bien évidemment révélé positif.
J’étais partagée entre la joie et la panique la plus totale, mais très vite j’ai réalisé que j’étais si jeune . Nous en avons discuté avec mon copain qui, bien sûr, était tout à fait d’accord pour que je me fasse avorter.
Je suis retournée voir mon médecin de famille. C’était une femme d’une cinquantaine d’années, qui m’avait toujours semblé ouverte, moderne,… Je lui expliquais mon désir de ne pas poursuivre cette grossesse, et c’est alors qu’elle me dit :« Il faut que tu comprennes ce que tu vas faire exactement ». Et là voilà qui me sort des images de foetus pour bien me faire savoir que je mettais fin à une vie! J’étais écœurée et ce fut ma dernière rencontre avec elle.
J’ai pris rendez-vous dans le centre IVG de ma ville, cela a été très rapide.
Je me souviens encore du matin de l’intervention. Je suis arrivée en compagnie de mon copain , on m’a accueillie assez froidement. J’ai subi une aspiration, j’étais consciente, anesthésie locale. je me souviens le stress, la tristesse de ce moment, je me souviens des discussions techniques du gynécologue et de ses assistants, je me souviens des commentaires à voie basse « voyez, il y a deux embryons », je me souviens la douleur pinçante au niveau de l’utérus, je me souviens des remarques de l’après : » et surtout, ne croyez pas qu’il s’agisse d’une méthode de contraception », je me souviens de l’envie de vomir en retrouvant la lumière du jour, dans la rue.
Je me souviens surtout de la solitude de cet instant et de la culpabilité que j’ai ressentie ou qu’on a voulu me faire ressentir : les personnes du centre IVG qui ont cru bon de me rappeler que la pilule n’était pas faite pour les chiens, mon compagnon qui m’a demandé de surtout ne rien dire, de bien garder le silence (parce que c’est honteux) et qui a passé les mois suivants a me demander si j’avais bien pris ma pilule. Mais je n’ai jamais, jamais regretté d’avoir choisi de ne pas donner la vie tout simplement parce que ce n’était pas le choix que j’avais fait.
bonjour
J’ai avorté le 1er avril 1996 et je vais bien!
J’ai 21 ans et je suis follement amoureuse.
On fait beaucoup l’amour, je n’ai pas encore repris la pilule car ça ne fait pas longtemps qu’on se connait et puis aussi j’aime pas trop prendre des hormones (d’ailleurs je comprendrais plus tard que sous pilule, mon désir disparait, et ce fut comme ça à chaque prise de pilule),
et puis je suis jeune et je me sens invincible.
On fait un peu n’importe quoi en se disant qu’on fait attention..mais je ne connais pas bien mon corps et mon cycle
Retard de règles, je suis tellement sur mon petit nuage que je ne fais pas attention et c’est mon amoureux qui me fait remarquer que je suis peut être enceinte.
et je le suis!! merde!
Heureusement, ce jour là, je pars chez ma meilleure amie dans ma ville d’adolescence..j’appelle ma gyneco qui me reçoit, très compréhensive…elle me rassure…ne me juge pas du tout… elle fait un courrier pour l’hôpital parisien où je devrais me rendre plus tard…elle me dit aussi d’en parler à ma mère.…qui a été sa patiente…mais je n’ai pas pu (ce que ce médecin ne sait pas c’est que ma mère est une femme violente et dépressive, cela ne se voit pas masqué sous son vernis bourgeois)
Heureusement mon amoureux me soutient…et à aucun moment nous n’envisageons de garder ce bébé…c’est tellement évident que je ne me rappelle pas m’être posée cette question…il m’accompagne à l’hôpital, il paye les frais, il vient chez le psychologue…mais il a lui aussi un vécu difficile et il est parfois très dur.
Premier rv avec le gyneco de l’hôpital, un jeune type, plutôt mignon, mais n’ayant visiblement pas envie d’être là, il m’ausculte violemment…il dit que cet embryon est à un stade beaucoup plus avancé que ne l’écrit le courrier…j’ai peur qu’il me refuse l’avortement…il tient un discours qui montre qu’il est clairement contre.
Heureusement, il a signé le papier d’hospitalisation.
Le jour arrive, nous sommes 3 jeunes femmes à avorter en même temps…toutes les 3 dans des situations très différentes, de milieux et d’origines différents.
Heureusement, le jeune gynéco n’est pas là finalement. Le médecin est une femme plutôt âgée avec un fort accent slave, souriante, encourageante, positive, on la sent féministe et militante.
je suis rassurée.
une des infirmières ne sera pas aussi agréable…mais j’avorte!!
Au réveil de l’anesthésie, j’ai des visions très paisibles.
3 ans plus tard, étrangement j’ai rencontré et vécu longtemps avec un homme qui a un fils ayant exactement l’âge de cet enfant avorté.
Maintenant j’ai 40 ans, et je n’ai pas d’enfant…non pas parce que je n’en voulais pas, bien au contraire..mais je n’ai jamais rencontré d’homme avec lequel faire ce projet.
Je voulais pour mon enfant le mieux: être désiré par ses deux parents, et bien sûr que ces deux parents puissent lui offrir un cadre rassurant et bienveillant.
Peut être que je n’aurais pas d’enfant car j’ai bientôt passé l’âge mais…
Je n’ai jamais regretté