Depuis l’ouverture du blog, vous êtes plus de 110 femmes à avoir témoigné ! Merci à vous ! Vous êtes également plus de 2360 à avoir signé l’appel. Si vous ne l’avez pas encore fait, c’est par ici.
Vos témoignages ont suscité l’intérêt de journalistes de RUE89 et de l’Humanité.
Nous tenions à remercier celles et ceux qui nous ont témoigné leur soutien, via les commentaires laissés sur le site de RUE 89, suite à l’article : « Un blog pour celles qui ont avorté, et « vont bien, merci ! » » (25/04/11).
Voici quelques uns de ces mots d’encouragement :
Je trouve cette initiative salvatrice et utile. Nous sommes encore embourbé-es dans une société ou l’ivg est taxé de honteux, et on a très vite fait de culpabiliser celles qui y ont recours. Avec toujours en filigranne ces idées nauséabondes et sexistes, de la femme irresponsable, la femme criminelle, la femme égoïste…
Et c’est de ce jugement sociétal et de cette culpabilisation ambiante que nombre de femmes ne peuvent pas se dire ouvertement soulagées et s’en retourner sereine d’un avortement. Ce qui est honteux, c’est qu’encore à l’heure actuelle, des sournois viennent condamner et culpabilser les femmes. Femmes qui la plupart du temps vont bien, et irait encore mieux si on ne les jugeaient pas et si on les laissaient tranquilles. Donc, le but de ce blog allant dans ce sens et dans la dédramatisation d« un tabou qui n’a plus lieu d’être ne peut que être salué.
Bravo à ces femmes qui ont créé ce site !! Et bravo pour toutes celles qui témoignent. Je commençais à en avoir assez d’entendre tous ces hommes politiques (Obama y compris) parler de la gravité de l’avortement, du deuil nécessaire, et toutes ces conneries.
En voilà bien des palabres pour une chose que l’on peut ressentir si nettement : avoir envie d’un enfant… ou pas du tout.
Bravo à ces jeunes femmes, bravo et encore bravo… le refus de la culpabilisation est le premier pas vers la liberté.
soutenable lourdeur du néant :
Merci pour ce papier salutaire. La « deuxième peine » des nanas qui avortent est souvent cette culpabilité… d’aller bien!!! Décidément, le vieux fond religieux est d’un collant…
Bon courage, les filles.
J’apprécie une initiative de ce genre qui introduit un peu d’humour dans une question sérieuse et qui permet donc de l’aborder plus sereinement.
L’humour est l’arme majeure du féminisme depuis ses débuts historiques ; c’est une arme intelligente et qui jusqu’à nouvel ordre est non-violente.
Oui, avorter c’est pas forcément rigolo, et suivant les raisons / le contexte / le suivi / l’entourage ça peut avoir des conséquences physiques et psychologiques. Mais qu’on ne se trompe pas de responsable : éliminons les injonctions des bonnes âmes, les actes barbares et cruels de certains soignants, les situations de détresse sociale et de solitude criante de certaines femmes, et on éliminera 99% des causes de ce soi-disant syndrome post-avortement dont les pro-life se délectent. Ce n’est pas l’acte lui-même qui fait éventuellement souffrir, c’est ce qui l’entoure et qui est de nature politique et pas purement psychologique.
Qu’on désapprouve l’avortement pour des raisons religieuses ou morales, pourquoi pas, et la liberté de conscience est une chose respectable. Mais qu’on exige de son voisin qu’il obéisse aux mêmes préceptes que soi-même juste parce qu’on est persuadé de détenir la vérité, c’est inacceptable.
L’avortement doit être un droit entier pour chaque femme ; après c’est à chacune de décider librement d’y avoir ou non recours.
Le journal l’Humanité a également relayé l’information sur son site.
Société —
le 26 Avril 2011
Santé IVG
Elles ont avorté et elles vont bien, merci !
Depuis le 2 avril, un groupe de copines a eu l’idée de poser un acte « sympathique et subversif» pour clamer haut et fort tout simplement : «J’ai avorté : je vais bien, merci.» Sur le blog jevaisbienmerci.net, il est possible de signer l’appel de ces femmes qui revendiquent « le droit d’avorter la tête haute. Cette décision doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n’avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses».
En signant Les filles des 343 salopes, elles revendiquent la filiation avec les 343 femmes qui avaient accepté, en 1971, de sortir du bois pour lancer à la face du monde qu’elles avaient avorté dans l’illégalité. Au 18 avril, le blog avait déjà recueilli 2 070 signatures.
Témoignage d’Eva, recueilli sur le blog
« Cela fait aujourd’hui un an et des brouettes que j’ai avorté et je vais bien. Le feu de l’action, la capote qui pète… La pilule du lendemain pour laquelle il y a, je ne le savais pas, un certain taux d’échec, retard de règles, test et bingo, en plein dedans. J’ai évidemment contacté mon “partenaire” pour lui annoncer la nouvelle. À l’époque en fin de formation professionnelle, sans emploi, tributaire de Pôle emploi financièrement, célibataire, je ne me voyais pas du tout future mère ! Assez rapidement, j’ai pris la décision d’avorter. (…) Je suis allée voir ma gynécologue, qui a confirmé le test et m’a demandé ce que j’envisageais. Elle m’a laissé le temps de parler, m’a expliqué ce qui se passait et m’a parlé de l’avortement médicamenteux (ma grossesse était très jeune : 15 jours ). (…)
J’ai eu droit à la semaine de réflexion, à la documentation. (…) J’ai envie de dire que, pour moi, cela a été cette semaine qui a été la plus difficile dans cette histoire. (…) Cela a été plus fort que moi, j’en ai parlé à trois amies. Je ne pouvais pas rester seule dans tout cela. Je ne me suis pas sentie jugée, j’ai tout expliqué, mon choix (un peu de culpabilité certainement) et je leur ai demandé de m’aider, comme au futur ex-papa. Je dois vous dire que ces personnes ont été géniales, vraiment : ma gynéco, mes amies, ce mec…
Une semaine plus tard, j’ai réaffirmé vouloir me faire avorter. Le jour J, je suis allée chez ma gynéco qui m’a donné un médicament (le RU, un truc comme cela) et une copine est venue pour me raccompagner chez moi. Ensuite, les trois sont venues au cours de la journée, elles se sont relayées. La soirée s’est finie avec le futur ex-papa qui m’a veillée jusqu’au lendemain.
Par la suite, j’ai revu plusieurs fois la gynéco pour prendre encore un médicament puis un peu plus tard pour une visite de suivi. (…) Je tiens à dire que je n’ai rien eu à payer et que, sur toutes les feuilles de soin ou de remboursement, le fait qu’il s’agisse d’un IVG n’a jamais été mentionné.
Je remercie ces personnes de leur compréhension, leur aide, leur accueil, leur amour. Je remercie ces personnes qui se sont battues pour que l’IVG soit un droit et puisse se passer sans que la mort en soit l’issue. Ces gens qui ne posent pas un regard accusateur. »
Pour signer l’appel : jevaisbienmerci.net
J’ai 30 ans, j’ai fait de longues études, je suis fonctionnaire, je suis fille de médecin, j’ai une vie des plus ordinaires. Pour moi ce genre de choses ne pouvait pas m’arriver…mais non, finalement, ça n’arrive pas qu’aux autres.
J’ai rencontré mon partenaire du moment peu de temps avant, je pars en vacances une semaine et à mon retour j’apprends qu’il est allé voir ailleurs, c’est pas bien grave, un de perdu dix de retrouvés, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Seulement voilà, ma poitrine qui avait bizarrement pris du volume pendant mes vacances est de plus en plus voluptueuse, le café que je bois en quantité industrielle, je n’en supporte plus l’odeur, le petit déj dont je ne peux me passer est remplacé par des nausées. Moi qui suis réglée comme une horloge, j’ai beau compter dans tous les sens et bien oui j’ai du retard.Je sais au fond de moi ce qui se passe, j’en parle à un ami qui me dit fais un test je suis sûr que tu t’inquietes pour rien, tu ne vas pas passer le week end à te faire du souci. Il m’a bien remonté le moral le bougre, j’y aurais presque cru, je fais donc un test pour me rassurer et là pas moyen d’échapper à la vérité, je suis enceinte. Enceinte et seule. Je reprends contact avec le géniteur, je le choque à son tour, histoire de.
Nous sommes au tout début du mois d’aout, on est aussi perdu l’un que l’autre. Pas de bol le planning familial de ma ville est fermé en août, répondeur qui laisse le numéro d’une sorte de plate forme, genre accueil téléphonique service après vente. Tout ce qui interesse la personne que l’on a au bout du fil, c’est l’état de notre couple mais on s’en fiche!C’est pas ça la question, il n’y a pas de couple. Finalement, elle dit d’aller voir telle et telle autre clinique de ma ville mais pas possible pour moi, j’ai trop peur de voir des gens que je pourrais connaitre. Elle nous oriente alors vers deux gynéco habilités a accompagner les IVG médicamenteuses, on s« y pointe illico et coup de rererepasdebol, les deux sont partis en vacances en meme temps. Il nous faut les conseils d’un médecin, de quelqu’un qui puisse nous aider et vite! Mon ex partenaire de l’époque a une entière confiance en son généraliste, on y va. Je n’ai pas vu de psy pendant cette période, ça ne m’a pas été proposé mais ce généraliste là est au top, je l’ai vu 3 fois: lorsque j’ai appris la nouvelle, avant l’IVG et après. Cet homme là aurait pu faire courir un marathon à un paraplégique. Il m’a aidé à relativiser, m’a fait me poser les bonnes questions et m’a remonté le moral comme personne. Faire un IVG est une décision que l’on prend oui mais ce n’est pas quelque chose que l’on fait de gaité de coeur. Ce docteur là m’a conseillé d’écrire le pour et le contre, m’a demandé de mettre sur papier la vie dont je rêvais et comment je voyais les choses pour moi. Ca peut paraitre un peu bateau, un peu fleur bleue mais ma vie, je la vois entourée d’amour, un homme que j’aime, un nid construit, des enfants voulus, faits dans l’amour et attendus. Ce dont je revais pour moi, n’était pas là, j’étais tombée enceinte par accident, il n’y avait pas d’amour entre mon ex partenaire et moi. Je me retrouverais seule avec un seul salaire forcement, je pouvais faire une croix sur mes projets d’acheter un appart et d’évoluer professionnellement. En étant très terre à terre, avoir un enfant dans la situation dans laquelle je me trouvais, signifiait me tirer une balle dans le pied et faire une croix sur mes projets pour un certain nombre d’années.
Nous sommes donc allés dans une ville voisine, j’ai vu un gynéco, j’ai attendu la semaine légale de réflexion, qui n’a pas été des plus simples parce qu’avec tout ce que j’avais pu lire, j’avais peur de regretter, mais j’arrivais pas à savoir quoi puisqu’il n’y avait rien de positif dans ma liste. La prise des médicaments se fait sur deux jours. La première prise sert à stopper la croissance de l’oeuf et la seconde permet l’expulsion. Il n’y a pas forcement besoin d’etre arrêté pour la première prise mais mon super médecin m’a mise en arrêt de travail direct une semaine avec un motif fallacieux.Le jour de la première prise a été un vrai jour de délivrance, toutes mes craintes de regretter se sont envolées. Pour la deuxième prise, je suis restée à la clinique une demie journée. Les sages femmes ont été moyennement bof, inexistantes mais bon, j’étais prête mentalement et la semaine de reflexion avait été utilisée mine de rien à bon escient. Par contre et là j’en reviens toujours pas, j’étais à l’étage maternité, les chambres d’à coté étaient pleines de mamans et de nouveaux nés, si ‚si!
Tout ça c’est le passé mais je n’oublie pas. Tous les rêves que j’ai couché sur le papier et qui m’ont permis de prendre la décision, je ne les rêve plus, je mets tout en place pour les réaliser, je ne suis plus passive de ma vie, maintenant j’agis. Cette décision a été un sacré coup de pied aux fesses, allé hop bouge toi maintenant! Voilà ce dont tu rêves, alors fais le!
En septembre, j’ai rencontré l’homme qui partage ma vie, je lui ai donné ma « liste de rêves » dans laquelle je faisais également part de mes décisions. L’appart dont je rêvais, maintenant il est à moi, avec mon compagnon on passe notre temps à savoir comment aménager notre petit nid. L’évolution professionnelle, je la perds pas de vue non plus. Un bébé, on y pense sérieusement aussi mais ça sera un bébé de l’amour.
Merci à Jérôme de m’avoir conseillé de faire un test et de m’avoir soutenue, tu as été le seul à savoir ce qui se passait dans ma vie à ce moment là sans être directement concerné, tu dirais, c’est normal, c’est le rôle d’un ami mais moi je dis merci qd meme c’est à toi que j’ai parlé et c’est pas pour rien.
Merci à toi Stéphane, le géniteur, ex partenaire, notre relation n’a pas toujours été facile mais tu ne m’as pas laissé dans la merde toute seule, tu m’as accompagnée comme t’as pu.
Merci au petit boudha, le super médecin, vous avez su me guider sans pour autant m’influencer.
Merci à toi Alexandre, d’avoir su entendre mon histoire et d’avoir accepté ma liste des rêves avec tant d’émotions.
Merci aux 343 salopes, chapeau bas!
Merci à vous d’avoir fait ce site, s’il avait existé il y a quelques mois il m’aurait beaucoup aidé j’en suis sûre.
Angélique
Une réponse sur « Ils parlent de vous ! »
Croire qu’on est enceinte, après un viol. Vouloir mourir, parce qu’on ne sait même pas que l’avortement existe ! Et ne devoir sa vie aujourd’hui qu’à ce « manque de courage », de n’avoir pas pu mettre fin à ses jours. C’était en 1979. Se dire qu’heureusement on n’a pas eu ce courage de mourir, car on n’était pas enceinte en fait. L’absence de règles était dû au traumatisme psychologie et/ou physique. Alors vive le droit à l’avortement, le droit d’être informée que ce droit existe ! et merci à votre site ;o)