À peine quelques jours d’ouverture et déjà vous nous avez envoyé de nombreux témoignages pour nous dire « j’ai avorté et tout va bien, merci ! ».
Parmi vous, certaines ont eu la chance de rencontrer de bons médecins, de se rendre dans des structures qui les ont orientées avec bienveillance et sans le moindre jugement…. d’autres en revanche, encore très nombreuses, sont venues témoigner des conditions déplorables dans lesquelles elles avaient été accueillies : jugements, tentatives de culpabilisation, indifférence à la douleur physique, parcours de la combattante pour avoir un rendez-vous…
Merci à vous toutes qui êtes venues témoigner ici, et à vous qui vous apprêtez à le faire.
Pour témoigner, vous pouvez nous contacter par mail, ou en nous laissant un commentaire, rubrique Témoignages.
J’ai avorté depuis 2010 et je vais bien
« Et donc non, je n’en ai pas souffert psychologiquement. Non, je n’ai pas de regret, non, je ne culpabilise pas. (…) Donc voilà, j’ai avorté, je vais bien, merci. Merci à celles et ceux qui se sont battus pour la dépénalisation, merci à ceux qui procèdent à des avortements dans le respect des femmes et de leur choix, tous ceux qui permettent aux femmes de ne pas risquer leur intégrité physique et psychologique, leur vie même en mettant un terme à une grossesse non désirée. »
Lire le témoignage dans son intégralité
« Et voilà, c’est arrivé. Je ne prenais plus la pilule à cause de ses effets sur moi et attendait la fin d’un traitement pour recommencer. C’est bête, je n’ai pas recommencé assez vite. Bref, forcément, quand le test s’est avéré positif, j’ai paniqué. »
« Du coup, je ne me suis même pas posé la question. J’ai contacté immédiatement le planning familial, ils m’ont donné toutes les adresse nécessaires, celle où je serais bien reçue, et pas jugée, parce que ça arrive encore. »
« Bon ensuite, j’ai affine ma recherche et ai trouve un centre ou avorter.… mais a 400 dollars et a 2 heures de chez moi.… un periple dans tous les sens du terme. J’ai subi une intervention chirurgicale dans un centre de Chicago ou nous avons ete accueillis (avec mon ami) par des activites pro-life qui nous tendaient les roses de la vie.… »
J’ai avorté dans les années 2000 et je vais bien
« De cette IVG passée, je ne conserve pas d’autre souvenir que cette colère contre des soignants qui n’avaient pas su, voulu ou pu assumer leur rôle. »
« L’avortement était une évidence. Ça s’est très bien passé. Je n’en garde aucun traumatisme. »
« J’ai 26 ans et j’ai mal au coeur de voir que les conditions de l’IVG en 2011 peuvent être si excécrables. J’ai mal au coeur de devoir gueuler aux gens qui ne me comprennent pas : ‘oui, j’ai avorté, et je vais bien’. »
« Je n’ai jamais regretté ma décision, je n’y pense quasiment jamais, sauf quand j’apprends les difficultés qui s’accumulent pour les femmes qui veulent, comme moi, avoir la liberté de décider de leur vie. Un jour prochain je deviendrai mère, mais c’est moi qui choisirai ce jour »
« La sale gueule de certaines connasses du centre hospitalier. La compassion de celle qui me remet les cachets. L’obligation de faire ça en « maternité » : quelle hérésie. »
« Sortie de là, j’ai oublié rapidement cette histoire, je n’ai pas une seule fois hésité à avorter et heureusement. »
« J’ai eu un peu mal le jour même, j’ai été un peu triste, mais j’ai tout de suite su que c’était la bonne décision. Cet avortement a été décisif dans mon engagement et mon militantisme féministe, et quelques années après (je ne me souviens plus de l’année exacte, c’est dire), je vais bien, merci ! »
« Je ne regrette rien, même si ça n’a pas été facile. Si je l’avais gardé je serais dans une situation merdique, et avec un gamin malheureux!
Je suis maintenant avec un homme merveilleux, un job très intéressant, et nous deviendront parents lorsque nous le décideront.
Je vais très bien, merci ! »
« Je vais très bien et pas de regret, aucun si ce n’est de n’avoir pu avorter à l’hôpital public mais chez moi, sans suivi réel…
et oui je vais et vis bien ! »
« Aujourd’hui, j’ai 25 ans, et je poursuis toujours mes études. Je n’ai vraiment pas l’intention d’avoir un enfant avant un bon moment, et si je devais à nouveau avorter un jour pour pouvoir mener ma vie comme je l’entends, je n’hésiterai pas.
Merci pour cet espace de partage déculpabilisant. »
« J’avais mal, je voulais des anti-douleur, mais le médecin n’était pas très coopératif. Là j’ai ressenti que j’étais considérée comme une fautive : c’était de ma faute après tout si j’étais dans cette position, si je souffrais, je n’avais pas assez pris mes précautions. La douleur physique était comme une manière de me faire expier mes pêchés. (…) Certes, il y avait ces problèmes physiques, difficiles à supporter, mais si je n’avais pas intégré tous ces discours moralisateurs à propos de l’avortement qui est *forcément* vécu comme une tragédie, peut-être l’aurais-je vécu différemment. Vous parlez de prophétie auto-réalisatrice sur votre site, c’est tout à fait cela. »
« Il me rétorque que le serment d’Hippocrate le lui interdit, qu’il doit sauver des vies et non les tuer. Je repars chez moi, et je regarde sur internet. Pendant ma recherche, le médecin m’appelle sur mon portable et me fait un discourt de près d’une heure sur « mes responsabilités de femme qui doit porter la vie et non la détruire ». (…) Quand j’en parle librement aujourd’hui, il y a un malaise, on ne parle pas de ces « choses-là » quand on est une bonne fille… On me dit que « tout le monde n’est pas prêt à supporter ce que je raconte ».
La seule chose que je regrette c’est la honte et le traitement que l’on m’a infligé. Je plains les femmes qui ont encore et auront encore à subir ces épreuves. »
« Il FALLAIT pleurer. L’institution nous OBLIGE à pleurer. (…) Je vais bien aujourd’hui, oui!!! mais pas grâce à l’institution hospitalière qui nous méprise et nous juge! Dans quel siècle vivons nous? Le droit de disposer de son corps est bien loin d’être acquis dans la tête de nombreuses personnes! »
« Un conjoint depuis 7 ans, une vie de couple simple, pleine d’amour, mais je ne veux pas d’enfants. Alors j’ai avorté. C’est plutôt simple, et là merci pour ce blog, ça me permet de ne pas être désolée : non, je ne suis pas désolée ! »
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Myhouseisbroken
Témoignage d’un avortement par myhouseisbroken
J’ai avorté dans les années 90 et je vais bien
« Le jour venu, sur le conseil de ma généraliste, j’avais emporté un baladeur afin de ne pas entendre les bruits de l’aspiration. L’infirmière de service a refusé que je l’utilise au prétexte que « je devais bien me rendre compte de la gravité de mon acte » . (…) Je l’ai échappée belle. J’ai pu disposer de mon corps comme je l’entendais, et comme toute femme devrait pouvoir le faire. »
« Je n’ai pas eu la moindre douleur. ni pendant, ni après Juste quelques état » d’âme ». (…) Depuis je n’ai jamais eu aucun regret bien au contraire.Aujourd’hui encore je me dis que j’ai très bien fait. »
« J’ai avorté à environ 11 semaines, sous anesthésie générale et par aspiration, après quelques jours de saignements tout est rentré dans l’ordre physiquement et je n’ai jamais eu de regret. »
« La chirurgienne, exaspérée visiblement, ne m’a pas beaucoup ménagée. J’ai mis ça sur le compte de ma deuxième fois et que là visiblement on allait me le faire payer.(…) Mais j’étais libre ! »
« Je n’ai eu aucun problème, aucun, une gynécologue femme très compréhensive, un entretien très rapide avec une assistante sociale qui ne m’a pas culpabilisée. Une journée à l’hopital, anesthésie générale, aucune douleur. »
« Aujourd’hui, j’ai trois enfants de l’homme que j’aime et ma « blessure » s’est refermée. »
« A l’heure actuelle, je me suis donc fait avorté 2 fois et merci je vais très bien. »
« Quand j’ai compris que cela irait jusqu’à l’acte sexuel, j’ai brandi un préservatif… qu’il a ignoré. J’ai alors été forcée de ne pas en mettre. 3 semaines plus tard, je faisais le test de grossesse et ce que je redoutais le plus s’est affiché: j’étais enceinte.
Le Planning familial m’a soutenue dans toutes mes démarches. J’avais honte de m’être fait avoir, de n’avoir pas géré la situation, d’avoir été abusée… (…) Aujourd’hui, j’ai deux enfants avec un homme que j’aime et qui me respecte. J’ai fait des études, je suis accomplie et heureuse. »
« Je ne me suis jamais sentie coupable, et non, pour moi ça n’a pas été un traumatisme contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire.Aujourd’hui, j’ai 32ans, j’ai fait des études, j’ai beaucoup voyagé et j’ai plein de projets et d’envies. Oui, je vais bien, merci. »
J’ai avorté dans les années 80 et je vais bien
« Jamais je n’ai regretté l’avortement. L’acte ne m’a absolument pas traumatisée, la douleur,si! Cette souffrance inutile, injuste aurait pu, aurait dû, être évitée.
C’était il y a trente ans. L’année suivante l’IVG a été remboursée par la sécurité sociale. Pendant des années j’ai pensé avec satisfaction que les femmes pouvaient désormais avorter dans de bonnes conditions.
Je me suis trompée. »
« Le rendez-vous est pris, je n’’ai pas d’état d’âme, je n’en veux pas point barre. (…) L’anesthésiste me prend le bras violemment. Je laisse sortir un « aie », le mâle serre encore plus fort mon bras avant d’y enfoncer l’aiguille. Je l’entends me cracher « ce n’est pas de ma faute si vous êtes ici » … (…) Les années ont passé, je n’ai jamais eu de regret mais ce monsieur je ne l’ai jamais oublié……… »
J’ai avorté entre 1976 et 1980 et je vais bien
« A l’instant où il est sorti de mon studio, cette rencontre de fête dansante, j’ai réalisé que je m’étais plantée dans mes calculs. Joué une fois, perdu ! (…) Je n’ai pas hésité une seconde, je n’ai pas regretté une seconde, je vais bien. »
J’ai avorté avant 1975 et je vais bien
« Je me souviens avoir pris le train, seule avec ma petite valise, pour me rendre à la frontière et revenir, toujours seule, le jour même ou le lendemain. Je me souviens d’un médecin à Bruxelles qui vendait des gouttes, dont j’ignore toujours les composants, à verser dans de l’eau et à boire à intervalles réguliers, qui provoquaient effectivement une fausse-couche dont vous pouvez imaginer les dégâts par la suite (Pas de curetage…etc…). »
17 réponses sur « Vous allez bien. Merci ! »
J’ai pratiqué une IVG il y a 4 ans maintenant. Et il fallait vraiment que je sois au clair dans ma tête pour aller jusqu’au bout, pour ne pas flancher. Je suis d’abord aller voir mon médecin généraliste pour lui expliquer. C’était pourtant un bon médecin, plutôt attentif, enfin du genre qui ne se fout pas de ses patients. Cela ne l’a pas empêché de me prédire que j’allais forcément faire une dépression après l’IVG… Ensuite, il a fallu trouvé rapidement un échographe, qui m’a fait la morale… Merci à Martin Winkler et à l’infirmière du centre qui m’ont rappelé que dans la vie on ne fait pas toujours tout comme il faut à 100%… et à Anne Sylvestre pour sa superbe chanson « Tu n’as pas de nom ». Ils m’ont aidé à garder et à retrouver mes forces… et à ne pas m’occuper des commentaires des gens qui croient que ça n’arrivent qu’aux autres et qui jugent au lieu d’essayer de comprendre. Faire une IVG, si on l’a décidé ce n’est pas un drame. Ce qui est problématique c’est la façon dont nous sommes traitées dans les maternités et par beaucoup de médecins.
J’ai avorté trois fois entre 58 et 66. C’était avant la loi: la pose de la sonde sur la table de la cuisine avec l’aide de mon mari, le toubib appelé quelques jours plus tard, qui fait un curetage digital à la maison pour éviter l’hosto et de possibles poursuites; ça fait très mal mais c’est vite oublié.
Jamais je ne me suis sentie coupable; une seule chose comptait: arrêter la grossesse.
J’ai eu aussi trois enfants dans la même période et tout s’est bien passé.
Ma mère m’a appris à cette occasion qu’elle avait avortée en 43, l’année où Marie-Louise Giraud a été guillotinée. Un chirurgien l’a opérée de l’appendicite pour justifier son hospitalisation et éviter son arrestation. C’était sous le régime de Vichy, l’avortement était un crime passible de la peine de mort.
Je milite depuis 66 au planning familial et j’ai pris les premières pilules; j’ai aussi beaucoup manifesté pour réclamer le droit à l’avortement.
A 45 ans j’ai décidé d’arrêter la contraception me disant que si j’étais enceinte je pourrais toujours avorter. J’aurais bien aimé connaître cet avortement légal pour lequel je m’étais battue mais ce n’est pas arrivé, je le regrette un peu.
Aujourd’hui j’ai 72 ans et je vais très bien, je continue à défendre ce droit avec beaucoup de femmes dont mes filles et mes petites filles.
Je me suis fait avorter deux fois, l’une à 17 ans aux Pays Bas, car ce n’était pas encore légal en France. Le Planning familial m’avait donné l’adresse, et je me souviens encore du médecin qui ne parlait pas le français mais m’avait montré mes traces de morsures sur mes mains, en me faisant comprendre que je ne devais pas avoir peur, et que tout allait bien se passer. Ce qui fut le cas.
La deuxième fois, il y a 25 ans, je suis allée en Angleterre car le délai des 10 semaines était écoulé. Là aussi , les choses se sont passées au mieux, c’est à dire qu’il n’y a pas eu de culpabilisation, et que la douleur a été supportable.
Je suis tout à fait consciente de mes actes, je n’en suis pas fière, mais je ne me sent pas coupable non plus. Les fois où j’ai pleuré en pensant à l’avortement, c’est quand, lors de lectures, ou de visionnage de film je me suis rendue compte du sort des femmes qui n’ont pas pu bénéficier de l’aide de médecins humanistes, et de voir dans quels dilemmes elles devaient prendre leur décision, dans quelles souffrances elles mouraient souvent suite à des infections facilement évitables. Pour toutes ces femmes, c’est une décision pleinement réfléchie et inéluctable qui permet justement de continuer à vivre. Alors qu’une naissance non désirée peut démolir la vie de plusieurs personnes (dont celle de l’enfant). Les femmes n’étaient pas capables de choisir leurs gouvernants avant 1944, pas capables de décider si elles allaient garder le fruit d’une relation sexuelle qui parfois leur a même été imposée. Ça suffit maintenant ! Retirer la possibilité aux femmes d’avorter humainement ne supprimera pas les avortements, il ne les diminuera même pas. Simplement les femmes qui avorteront seront punies de la peine de mort ! Est-ce vraiment ce que l’on veut pour notre société de moderne-démocratique-laïque?
Je me suis fait avorter en janvier 2011. Mon copain m’a accompagnée et on a très bien vécu ça, avec humour et tendresse. Aucune séquelle psychologique ni remords. Ce fut une décision mutuelle qui nous a rapprochée. Aujourd’hui, nous somem splus proches et amoureux que jamais. Je suis reconaissante envers mon copain, c’est un ange de patience et de douceur. Le médecin était gentil et tout s’est déroulé calmement.
Merci Christiane, et toutes nos soeurs pour ce combat de toute une vie et je m’engage personnellement à agir pour défendre ce droit qui nous est si cher. Merci encore.
J’ai avorté il y a de cela 4 ans. Je vais bien merci!
Malheureusement, je ne rejoins pas mes consœurs qui avouent ne pas avoir souffert. En revanche, si mon corps à été touché (dans une courte durée je le concède), mon esprit a été très rapidement apaisé par la certitude de mon choix.
Je n’ai qu’un regret; ne pas en avoir parlé à ma mère que je tiens en partie « responsable », et qui doit reproduire avec ma petite soeur l’erreur du » déni sexuel ».
Je déplore le paradoxe qui consiste à reconnaître implicitement la liberté de choix dont disposent les femmes, mais de ne pas leur permettre matériellement d’en profiter.
Combien de parents et de mères( pourtant elles aussi confrontées à un moment aux aléas indisposant de leur genre et de leur sexe) avouent avoir exclu toutes conversations sur le sexe par embarras.… ? Le problème consiste tout autant en un déni (RAS) qu’un « reniement « ; fermer des centres ivg et réduire le budget des plannings voilà une bonne manière d’entraver notre libre arbitre!
30 ans de lutte pour ça?
Je crains que sans la présence des hommes la lutte ne soit perdue d’avance!
Unissions-nous
Bonjour, je m’appelle Hélène et j’ai 24 ans. J’ai avorté il y a maintenant 2 ans et je le vis bien merci!! Merci d’avoir créé un espace comme celui-ci enfin on peut le dire sans honte ni culpabilisation je vais bien. J’ai choisi d’avorter pour plusieurs raisons. La première, je ne me sentais pas du tout prête à être maman, j’étais trop jeune, je le suis encore et je n’avais pas de situation professionnelle stable. Ensuite je suis tombée enceinte au tout début de ma relation amoureuse, cela faisait 15 jours que nous étions ensemble, nous avons donc décidé ensemble que c’était beaucoup trop tôt pour lancer un petit bout à deux. Nous sommes toujours ensemble actuellement et si la situation se représentait nous verrions les choses autrement je pense! Je souhaite réagir à ce témoignage car même si je l’avais décidé, même si pour moi je n’ai rien fait de honteux, je garde un souvenir horrible de ma journée d’hospitalisation. Mon avortement était tardif, le temps d’aller voir ma généraliste, de faire la prise de sang, de prendre rendez-vous au CHU, d’avoir un rendez-vous, ma grossesse en était quasiment à 8 semaines. J’ai donc eu droit à l’aspiration et non l’IVG médicamenteuse. Le premier couac c’était avec le médecin qui ma reçu au centre d’IVG. Il était accompagné d’un interne et je n’ai pas eu le droit de demander à le voir seul. La situation était pénible, me foutre à poil, jambes écartés devant 2 parfaits inconnus… Je lui ai fait part de ma gène et il ma dit que j’aurais du y réfléchir avant… Merci docteur!!! Il me fait l’écho, me triture à l’intérieur sans rien m’expliquer et le comble cet enfoiré pour être sur que je ne regretterais rien, me fait écouter le bruit du fœtus en me disant, il faut vous rendre compte que ce que vous avait en vous est vivant mademoiselle… Comme si je ne le savais pas… J’ai pris sur moi, et il a planifié l’intervention (« rapidement bien sûr vu l’urgence … ») J’avais la mauvaise impression d’être une petite conne inconsciente. Le jour J, mon ami ma accompagné, ils m’ont donné un médicament qui ma fait vomir du vide (j’étais a jeun) et ensuite, on ma descendu au bloc. J’ai patienté dans une salle et j’ai vu passer devant moi une fille sur un brancard. Celle qui était là avant moi pour la même raison avec des tubes dans la bouche, toute blanche. Sa m’a paniqué de m’imaginer comme elle peut après… Mais bien sûr personne à qui parler rien j’avais froid peur je me suis vraiment senti seule… Une impression de travail à la chaine, on rentre, on aspire, on ressort, et au suivant comme disait Brel… Le seul à être humain la dedans c’était l’anesthésiste qui à bien vu que j’étais morte de peur. Merci bonhomme tu n’as pas été trop con toi au moins. Il ma caressé les cheveux en me disant je suis avec vous sa va aller. Heureusement qu’il était là lui parce que pour les autres j’étais rien. Juste une gosse qui viens réparer une connerie… Enfin bref ensuite réveil avec des tubes dans la bouche qui font mal, qu’on veut arracher, infirmières surbookées mais sympa quand même, j’ai mal je saigne c’est normal? Je suis restée 2 heures en observation, je saignais trop apparemment et j’ai enfin pu voir mon ami. J’ai pleuré bien sûr pas en pensant à ce que j’avais fait, mais juste parce que je me suis sentie tellement seule ce jour là.. Depuis je vais bien, j’ai eu néanmoins quelques soucis suite à l’intervention, une infection qui me cause des soucis depuis mais je me soigne!!! Je galère à trouver un gynéco compréhensif, car pour moi, les soucis que j’ai (uréaplasma, staphylocoque et autres petites bêtes sympa) vienne de ce jour là. On était 5 filles à passer ce matin là au bloc et je suis sûre que j’ai chopé une bactérie la bas. Et ça fait plus de 2 ans que je me soigne mais ça reviens à chaque fois. Mon ami est très patient heureusement mais nous n’avons plus de vie sexuelle normale depuis… Et quand je veut en parler avec ma gynéco, c’est la faute de tout sauf du CHU… Je recherche donc un autre médecin, plus sympa, plus ouvert, moins sûr de la toute puissante médecine qui ne considère plus vraiment l’humain… Juste pour dire que nous avons le droit d’avorter, que c’est gratuit et anonyme, ouvert à toutes mais qu’il reste encore un long chemin à parcourir… J’ai une question à poser à tous ces toubibs qui ne font pas attention au gamines: quand deviendrez vous des soignants?
Bonjour a toutes,
J’espère ne jamais avoir a vivre cette situation qu’est l’IVG, je ne sais pas comment je réagirais, si j’irais bien (merci !)ou si au contraire je vivrais l’avortement comme une épreuve.
J espere ne jamais avoir a me tester sur ce sujet.
Ceci étant dit, votre combat me touche, il me semble nécessaire.
Ca fait du bien de lire une autre pensée politiquement incorrecte qui lutte contre les discours moralisants et qui donne enfin une nouvelle voie de reflexion et de pensée.
bravo a vous, en esperant que votre blog aide à l’ouverture d’esprit de tous. Vous oeuvrez pour une cause primordiale.
Leslie
Bonjour, et bravo pour l’idée de ce site, et surtout pour ce gros travail de déculpabilisation que vous faites. J’ai juste une remarque, qui pourra vous sembler idiote, mais, de façon profonde, je ne crois pas qu’elle le soit… Donc, dans ce petit dessin-logo, une chose me choque beaucoup : cet homme hystérique qui semble personnifier la culpabilisation de l’avortement. Il me laisse ce goût amer du connard masculin, et ça ne me parait pas anodin. Certes, il fallait bien personnifier cette culpabilisation, et, après tout, un homme représente l’ordre établi, masculin notamment. Mais en y réfléchissant davantage, l’exigence de maternité, la culpabilisation des femmes ayant avorté, et même, par extension, le conditionnement des femmes à un rôle de nourricière ne me parait pas plus porté par les hommes que par les femmes. C’est même le contraire, me semble-t-il. Je ne parle pas ici de la domination masculine dans la majeure partie de notre société (fonctions, salaires, précarité essentiellement féminine), mais bien de ce rôle conditionné de femmes-reproductrices : je crois même qu’à ce sujet, de par leur conception de la maternité obligatoire qui leur permet de « s’accomplir en temps que femme », ces pensées rétrogrades me semblent davantage portées par les femmes elles-mêmes. Le syndrome de la servitude volontaire, sans doute. Ou, plus simplement, l’incapacité à remettre en cause les rôles sociaux qui nous sont attribués… Car de la même façon que l’antiracisme n’est pas l’apanage des opprimés, le féminisme ne l’est pas des femmes…
J’espère que ma remarque sera matière à discussion…
Bonne continuation !
Benjamin.
Bon… je suis bien évidemment d’accord sur le fond… mais faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un dessin satyrique (bon sang, combien de fois ai-je du justifier ce genre de choses, et combien de fois ai-je lu des âneries concernant le dessin de presse !). On pourrait mettre une femme à la place, mais là encore, on va crier au scandale. Mettre quoi, alors, une chose informe, un extra-terrestre, un catho, un élu, un médecin ? quoique je mette en face de cette pauvre femme, on trouvera toujours à redire, et ça sera toujours sujet à discussion, et on criera à la caricature. Et c’est bien normal, c’en est une.
Ne rien mettre face à cette femme ? non plus : il s’agit bien de personnes, en face d’elle, pas de choses informes, désincarnées. Déshumaniser la personne en face est aussi dangereux. Alors oui, j’ai dessiné un homme, mais sans penser que l’homme était seul à désapprouver ce genre d’opération, ou que l’homme était le mal (le mâle ahah), mais comme « homme universel », à la limite, il n’est pas sexué, ou plutôt, il englobe les deux sexes. Il ne faudrait pas non plus caricaturer mon propos ou interpréter de travers, et je tombe un peu des nues…
« J’espère que ma remarque sera matière à discussion… »
Je trouve cette phrase de Benjamin très paternaliste.
Mais pour revenir au fond:
le dessin d’homme comme représentant du ‘masculin neutre’, ca se tient,
l’autre chose qui se tient, c’est que pour faire un bébé il faut des gamètes femelles et mâles, donc bon…
Mais surtout, le conditionnement des femmes, qui commence avant même la naissance, a pour effet de leur faire croire à leur propre domination comme un fait de nature, et cela part de la domination du groupe social hommes sur le groupe social femmes.
A noter que si h et f sont aliénés à des rôles de genre, seules les femmes sont dominées, et que si elles croient s’accomplir en tant qu’individues par la maternité, c’est bien parce que c’est ce que le système sexiste leur laisse comme voie ‘sacrée’ et… étroitement liée à leur biologie.
Bonjour à tous
encore merci à Simone VEIL et son courage et merci à toues ces
femmes qui se sont battues pour que
ce droit existe. J’ai fait une IVG médicamenteuseà 45ans aprés
avoir eu 2 enfant et des années de pillule et stérilet j’avais
décidé de tout arrêter (marre des hormones) et mon mari avait une
vasectomie de programmée mais pas de chance préservatif qui craque
et me voila confronté à ce soucis mais grace au numéro donné par
le planning familial j’ai pu trouver un médecin pratiquant l’IVG
médicamenteuse et cela a été réglé en 1 semaine.je n’ai eu aucun
sentiment de culpabilité et aucun probléme de choix je ne regrette
en rien ma démarche et mon mari s’est fait opéré et depuis plus de
probléme. merci encore au planning familial
Je ne me suis jamais faite avorter, mais de nombreuses amies y sont passées. 18 ans en 1975, les aînées s’étaient battues pour la pilule et je n’ai pas lâché mon petit cachet quotidien jusqu’au moment où j’ai choisi d’avoir un enfant ! et puis la chance aussi, j’ai réussi à passer au travers. Mais ma jeunesse a été bercée par les histoires sordides de mes tantes qui avaient failli mourir entre hémorragies et infections, par mes copines qui, avant 75, partaient en car qui en Angleterre, qui en Hollande.
Ce combat que nous avons mené dans les années 70/80 d’abord pour légaliser l’avortement, puis pour le remboursement de l’IVG et de la contraception, est loin d’être gagné. Actuellement, les médecins des centres IVG sont encore nombreux à être de vieux militants ; la problématique actuelle est liée non seulement à la diminution drastique des crédits affectés à l’hôpital, mais aussi au remplacement de toute une génération de médecins qui vont partir à la retraite. Quel jeune toubib va décider de nos jours de « faire carrière » dans un centre IVG ??
Quant aux remboursements, ils ont été largement détournés car très peu de contraceptifs et notamment de contraceptifs oraux sont aujourd’hui remboursés.
Devant la politique actuelle de rentabilité imposé à l’hôpital, devant la diminution drastique des subventions versées aux associations (type planing familial), devant les fermetures des hôpitaux de proximité partout sur le territoire et donc de la fermetures de lits, je crains que l’IVG devienne le parent pauvre de l’hôpital. Cet assèchement financier est la menace majeure qui plane sur le libre choix des femmes. Le combat n’est pas terminé et quand on compte le nombre de complets-vestons qui occupent les bancs du Sénat et de l’Assemblée Nationale, quand on voit comment le président de la République s’est débarrassé d’un revers de main de la seule élection paritaire qui existait en France (conseillers régionaux élus sur scrutin de liste à parité obligatoire), on comprend qu’il y a encore du boulot !
Alors bravo pour ce blog et … aux armes, citoyennes !
Moi je trouve courageux qu’un homme se revendique féministe. Mais, force est de constater Benjamin, qu’ils sont peu nombreux dans ce cas. Pour ma part, les toubibs rencontrés avant de pratiquer l’IVG étaient des hommes. Et je peux te dire que l’ignorance, voire l’obscurantisme de certains généralistes quant à la sexualité sont vraiment (comment dire?) ben, en fait, j’ai du mal à trouver le qualificatif, ça me laisse sans voix!
Bonjour. Merci de ce site et de vos temoignages que j’ai eu besoin de lire. Non je n’ai pas pratiqué l’ivg mais ma mère l’a fait et elle vit encore aujourd’hui très mal la chose, ce qui m’a laissé beaucoup d’interrogations (pourquoi me choisir moi comme la confidente de ses problèmes?), un peu de tristesse (puisque je ne peux jamais savoir ce qu’aurait été notre vie avec un petit frère ou une petite soeur), et même des remords (puisque je me suis toujours demandée si l’enfant que j’étais aurait pu apporter un meilleur soutien à ma mère en ce moment de sa vie). Lire votre site m’a permis de (1) mieux comprendre le point de vue des femmes qui ont vécu l’ivg, et (2) comprendre que je n’ai pas besoin de porter le fardeau de ma mère, que son choix et la manière dont elle le vit n’appartiennent qu’à elle. Je vais mieux, merci.
Je n’ai pas avorté. Mais ça pourrait arriver.
On n’est jamais à l’abri d’une contraception défaillante, d’un défaut de prise, d’un accident quelconque de la fécondité.
J’ai un petit garçon, et je vais bientôt à nouveau avoir un enfant. J’ai 26 ans, et je me donne jusqu’à 30 ans pour en avoir fini avec les grossesses et accouchement. Dans tous les cas, je n’irai pas au delà de trois enfants, et je n’aurai pas d’enfants après 30 ans.
Pour des raisons personnelles : je veux profiter jeune d’une famille, mais jeune encore aussi de ne plus avoir les mioches à la maison. Je veux également une chance de me reconvertir encore jeune professionnellement et de faire carrière, éventuellement. Je veux pouvoir acheter une maison, mettre de côté pour les études des enfants, pour mes vieux jours, pour me payer les voyages que j’ai sacrifiés jusqu’à présent.
Et je ne veux pas qu’une grossesse non désirée me force à abandonner tout cela.
Mon homme non plus.
Si donc malgré une contraception et au delà de l’âge ou du nombre maximum d’enfants que je me suis fixée, je devais tomber enceinte, j’avorterais. Sans regrets, ni remords, ni état d’âme.
Et j’irai bien, merci.
Et comme j’ai vécu un premier accouchement foutu en l’air par le corps médical, je serai assez blindée pour me foutre complètement des jugements, des propos culpabilisants de la part des « soignants », pour repousser la boîte de mouchoir insidieusement tendue vers moi.
Je n’aurai pas envie de pleurer, je ne me sentirai pas mal, je serai gaie comme un pinson, parce que j’aurai pris la bonne décision.
Je ne pleurerai pas de dépit face aux paroles de jugement, comme cette amie, qui à 28 ans a avorté parce que le géniteur ne voulait pas assumer sa participation et son rôle ans l’histoire. Contrairement à elle, je saurai que j’ai pris la bonne décision, et je n’aurai pas envie de pleurer.
J’irai bien. Merci.
j’ai avorté hier..
je vais TRES bien merci ! mieux même !
je souffre d’acouphènes depuis 6 ans, une contraception hormonale étant déconseillée, j’ai attendue (??), enfin, plutôt laissé trainer le moment d’aller chez mon gygy pour un sterilet..faut dire qu’il a la tremblote alors…hahem, c’est mon bide quand même..!
bref„ le temps d’en trouver un autre, de calculer (faut croire que je ne sais plus faire ça), paf, test ++ !
le choc m’a causé une poussée d’herpes !
ensuite, les 4 semaines suivantes n’ont été que nausées, fatigues, douleurs dans le dos, les seins, sautes d’humeur, et massacre de mon régime WW..!
en gros, j’attendais avec grande impatience mon premier rdv au planning familial.
mais là…
à mulhouse, voilà qu’il n’y a de premier rdv que dans 3 semaines !
j’ai contacté alors une maternité plus près de chez moi, celle ci ferme son service d’orthogénie pour les vacances (c’est vrai, personne ne tombe enceinte en juin juillet et aout, les zigotos de monsieur sont aussi en congés hein ??) et belfort, un vrai parcoure du combattant.
alors, je me suis rabattue sur un site du gouvernement, recensant tout les services hospitaliers pratiquants les ivg dans ma région..j’ai contacté celui de thann..rdv 1 semaine après, pour ivg 7 jours plus tard…
…l’infirmière qui m’a prise en charge hier s’est dite étonnée et ravie de me voir aussi positive ! tant mieux..à bas la culpabilité.
je ne suis pas qu’un ventre sur pattes, je suis moi..et par cet acte, je le suis redevenu pour moi déjà, pour mon mari qui ‚quoi que silencieux sur le sujet, m’a soutenue, et pour mes deux enfants aussi (12 et 2 ans) et enfin, pour mes collègues qui je l’admet, devaient se taper une râleuse qui trainait des pieds à longueur de journée !
première écho..« il est tout petit, vous inquiètez pas »…(top ! )
la gygy était super, ma très bien conseillée en fonction de mes contraintes, m’a décomplexée avec tout ça ! discours que je n’ai jamais entendue avant !
jour J : arrivée à 8h pile, prise en charge par une infirmière super sympa, qui explique bien le déroulement de la matinée, de la prise des médocs, le protocole en cas de douleurs, passe régulièrement, bref, aux petits soins..
nous étions deux dans la chambre, une autre maman comme moi, avec deux enfants et qui n’en voulait plus non plus..
moi qui pensait passer une journée de m…e, finalement, ça été..le passager clandestin a été débarqué assez rapidement, plus vite que je ne pensais, les douleurs gérables vu que j’avais tout ce qu’il fallait..
sorti vers 15h.
depuis, je peux manger à nouveau sans me sentir mal, j’ai de nouveau mon punch habituel et je me sens MOI !
donc désolé petit bout, tu est devenue une nouvelle petite étoile là haut, pardonne moi de ne plus penser à toi, mais tu as plus de place là haut que ici bas !
voilà, J’AI AVORTE ET JE VAIS TRES BIEN MERCI !