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232 réponses sur « J’ai avorté depuis 2010 et je vais bien »
Aujourd’hui, ça fait un an et un mois que j’ai avorté. J’étais, et je suis toujours, étudiante, même chose pour mon copain. On vit toujours chez papa-maman et n’avons pas de revenus réguliers.
Depuis presque 2 ans que nous étions ensembles, nous avions déjà eu l’occasion de parler de ce risque, et la décision était très claire pour tous les 2 : pas de situation potable + pas plus de 25 ans = pas de bébé.
Et voilà, c’est arrivé. Je ne prenais plus la pilule à cause de ses effets sur moi et attendait la fin d’un traitement pour recommencer. C’est bête, je n’ai pas recommencé assez vite. Bref, forcément, quand le test s’est avéré positif, j’ai paniqué. A qui j’allais en parler en 1er, qui contacter pour m’aider. Ca a été mon médecin traitant, puis mon copain, et ça a fini chez le gynéco. J’ai eu droit à l’IVG médicamenteuse, et du coup, en une semaine, c’était réglé.
Ca a été dur au début, même si je savais très bien que l’autre choix n’aurait rendu personne heureux. J’en ai parlé à quelques amies et à ma mère, il m’a fallu un mois ou deux pour m’en remettre, mais maintenant, tout va bien. Je ne pleure pas en voyant un bébé dans une poussette en me disant que ça pourrait être le mien, je ne pense pas à ce minuscule amas de cellules chaque jour qui passe, je ne m’en veux pas d’avoir épargné un enfant d’un début de vie difficile, je suis contente de continuer mes études et de sortir avec mes amis, je suis bien dans ma vie actuelle et je sais que j’aurai dû faire une croix sur ma jeunesse si j’avais gardé le bébé. Et en plus, je suis toujours avec le même homme, qui n’a jamais cessé de me soutenir pendant cette période.
Je ne suis pas traumatisée par mon choix et je sais très bien que ça ne m’empêchera pas de retenter le coup quand le bon moment sera venu. Parce que oui, j’aime les enfants, mais pas au point de leur gâcher la vie en en faisant une flopée avant mes 25 ans.
Avorter, c’est aussi épargner des vies, et ça, tout le monde n’en a pas conscience !
J’ai 25 ans, j’ai fait un IVG depuis quelques mois et tout va bien.
Je viens de finir mes études, je n’ai pas de travail, je suis au RSA, et quand j’ai appris un peu par hasard que j’étais enceinte, j’étais en sous-location à deux dans un 14 m².
Bref! De plus, avec mon copain, tout va bien, mais on ne veux pas passer notre vie ensemble. Ça fait deux ans qu’on est ensemble, et on avait déjà parlé de l’éventualité qu’un accident arrive. On était tous les deux d’accord pour un IVG.
Du coup, je ne me suis même pas posé la question. J’ai contacté immédiatement le planning familial, ils m’ont donné toutes les adresse nécessaires, celle où je serais bien reçue, et pas jugée, parce que ça arrive encore.
Mon copain est rentrée pour m’accompagner aux rendez-vous. Même si on est sûre de ce qu’on fait, c’est important de ne pas être seule, d’après moi, parce que c’est un peu impressionnant. De plus, dans mon cas, l’excès d’hormone change l’humeur, et tout sentiment devient un peu exalté — amour, anxiété.
Voilà, c’est fini, je n’ai pas eu mal. J’ai utilisé la méthode médicamenteuse.
Est-ce que je regrette un « enfant mort ». Euh…pas vraiment. A l’échographie, c’était tellement petit qu’ils ne voyaient quasiment rien. En fait, ça mesurait 2mm. Franchement, 2mm! J’essaie de faire le lien entre enfant et 2mm, mais non en fait, pas possible.
Évidemment, je n’en ai pas parlé à ma famille, je ne me suis même pas fait remboursé, pour que tout soit anonyme, j’ai payé en cash et j’ai brûlé l’ensemble des papiers. Parce qu’en 2011, il y a encore des familles où ça ne se fait pas — tomber enceinte « toute seule » — même à 25ans, et pas 16.
J’ai trouvé un travail à l’étranger, et je vais vraiment faire ce que j’aime. Si un jour, je veux un enfant, je le ferais avec la personne que j’ai choisie, avec un toit sur la tête, et un salaire à la fin du mois, et pas en situation de totale dépendance aux aides sociales, et avec ma famille sur le dos, voire ma belle famille forcée.
Quand je vois un bébé dans une poussette, je ressens juste un immense soulagement.
J’ai avorte il y a presque 6 ans alors que j’etais etudiante aux Etats-Unis. Je ne prenais pas la pillule car j’avais des problemes hormonaux et je voulais savoir si j’etais capable d’avoir mes regles sans qu’elles soient declenchees. Mon gyneco m’avait dit et redit que probablement, j’aurais beaucoup de difficultes a faire un enfant et que je devrais le prevoir avec plusieurs annees d’avance. Alors, jeune et naive, je me suis dit qu’un moment d’inattention ne me causerait pas d’ennui… Mais voila, je suis tombee enceinte.… Je me suis tout simplement reveillee un matin et c’est comme si mon corps m’avait parle. J’en etais persuadee. Je ne l’explique pas. Le test etait positif.
J’etais aux Etats-Unis et sur le coup, completement perdue et paniquee… Le moment etait vraiment effrayant. J’en ai parle a mon copain (de l’epoque) et pour moi, il n’y avait meme pas de question a se poser, pour lui non plus d’ailleurs. Je n’ai pas reflechi un instant a savoir si c’etait la bonne solution.
J’ai donc commence par prendre le bottin et j’ai trouve un endroit (apparemment une association) ou on pouvait trouver de l’aide et recevoir des conseils sur la marche a suivre. J’y suis allee et me suis retrouvee devant deux bonnes femmes d’une cinquantaine d’annees qui m’ont fait refaire un test et qui m’ont explique que je devais garder la vie qui etait en moi et que je ne devais pas etre egoiste… il y avait toujours une solution… Quelle propagande!! Je suis sortie de la en courant et ai trouve leur demarche tellement malhonnete.…
Bon ensuite, j’ai affine ma recherche et ai trouve un centre ou avorter.… mais a 400 dollars et a 2 heures de chez moi.… un periple dans tous les sens du terme. J’ai subi une intervention chirurgicale dans un centre de Chicago ou nous avons ete accueillis (avec mon ami) par des activites pro-life qui nous tendaient les roses de la vie.… Dans la clinique, tout le monde etait tres gentil et ca s’est tres bien et vite passe. J’etais endormie, je n’ai donc rien senti et suis ensuite rentree chez moi. J’ai pleure un bon coup, non pas a cause de l’avortement mais a cause de tout le stress cause par cette demarche qui est un vrai parcours du combattant. Le vivre, c’est se rendre compte de l’absence d’un reel droit sur son corps.
(Je m’excuse de l’absence d’accent mais je travaille sur clavier anglais…)
J’ai avorté l’an dernier, et je vais bien.
J’étais dans une période dépressive assez sévère, grosses crises d’angoisse liées à la fin de mes études, et plus vraiment capable de prendre soin correctement de moi, y compris au niveau contraceptif. Me voilà donc enceinte.
La question de continuer la grossesse ou pas ne s’est pas posée, il n’en était tout simplement pas question, ni pour moi ni pour mon compagnon.
Heureusement, je n’ai pas eu de problème pour savoir où aller, ayant eu des échos positifs du centre de planning familial lié à l’université libre de Bruxelles. Et je dois dire que ces échos ont été confirmés par mon expérience, les gens qui y travaillent ont vraiment été très bien, et ce, dès la prise de rendez-vous par téléphone.
Avant de voir la gynécologue il y a eu une entrevue avec une psychologue, dans un premier temps sans mon compagnon, pour s’assurer qu’il s’agit bien de ma décision et pas d’une pression de sa part. Je n’ai pas eu l’impression de devoir me « justifier », ni d’être poussée dans un sens ou dans l’autre, au contraire, j’ai informée de toutes les possibilités (y compris de l’aide en cas de volonté de continuer la grossesse), du déroulement des opérations etc.
Je me serais bien passée de la semaine de réflexion, ne vivant pas très bien ce début de grossesse (physiquement: nausées, énorme fatigue et douleurs diverses). Mais bon, elle a passé relativement vite.
L’avortement a été par aspiration (vu le délai, il n’y avait pas le choix). Ce fut assez douloureux, malgré les anti-douleurs et calmants (il paraît que c’est très variable d’une femme à l’autre). Pour le reste, j’ai été bien accompagnée, mon compagnon a pu rester à mes côtés tout le long, et outre le médecin il y avait également la présence de la psy. J’ai pu rester ensuite dans une salle aménagée, confortable et calme, le temps d’être capable de rentrer chez moi.
Quelques douleurs les jours qui suivirent, un dernier passage chez la gynéco du planning pour vérifier que tout soit ok, et c’était fini.
Et donc non, je n’en ai pas souffert psychologiquement. Non, je n’ai pas de regret, non, je ne culpabilise pas.( Paradoxalement même, vu la dépression dans laquelle j’étais, c’était au moins un problème auquel je voyais une issue)
Je me suis sentie aussi un peu mal à l’aise en face de réactions de certain(e)s ami(e)s mis au courant qui clairement entraient dans un discours compassionnel.
Certes, ce n’est pas anodin, à prendre à la légère, mais de là à en faire un traumatisme…
Je ne crois pas non plus à l’argument des pro-vie comme quoi certaines femmes en feraient un moyen de contraception, ça reste une intervention trop lourde physiquement pour que ça puisse être anecdotique.
Personnellement, je sais que je ferai tout pour ne pas repasser par là.
Cet épisode m’a fait comprendre la chance que j’ai eu de vivre dans un pays où l’avortement est dépénalisé. Je le savais déjà, mais c’était uniquement théorique.
Refaire le point pour écrire ce témoignage, après avoir lu tout ceux qui avaient déjà été déposés m’a fait comprendre qu’en outre j’avais également eu énormément de chance pour à la façon dont ça s’est passé (le manque de respect auquel ont eu droit certaines femmes est vraiment révoltant).
Donc voilà, j’ai avorté, je vais bien, merci.
Merci à celles et ceux qui se sont battus pour la dépénalisation, merci à ceux qui procèdent à des avortements dans le respect des femmes et de leur choix, tous ceux qui permettent aux femmes de ne pas risquer leur intégrité physique et psychologique, leur vie même en mettant un terme à une grossesse non désirée.
Et vigilance, aucun de nos droits n’est hélas acquis…
Même si je ne pensais pas dire ça il y a un an, et bien, si, je vais bien.
Je venais d’avoir 21 ans et je suis tombée enceinte alors que j’avais un moyen de contraception, un pour lequel je m’étais « battue », un truc au taux d’échec ridicule (mais avec un taux d’échec quand même) : un DIU.
Tomber enceinte a toujours été une grande peur, d’où le DIU, qui me laissait « tranquille », rien à faire, juste l’amour et puis c’est tout. Je me souviens de quelques jours avant de faire le test de grossesse, pas encore vraiment de retard mais des sensations que je mettais sur le dos de tout et n’importe quoi, tiens j’ai mal aux seins, tiens le fromage c’est dégueu en fait, tiens je suis crevée. Quand j’ai lu le test, c’est comme si à la fois je le savais mais que le ciel me tombait sur la tête.
J’étais étudiante, mon copain aussi, nous le sommes toujours.
C’était juste pas le moment.
Prendre une décision (la trouver naturelle, la rejetter, l’accepter, se dire que c’est le moins pire, puis la meilleure chose à faire), ravaler sa colère (contre l’injustice, contre mon gynéco incapable de m’expliquer comment ça avait pu arriver, contre le manque de chance, contre mon corps, contre mon mec), tout ça m’a pris beaucoup de temps, tout comme pour arrêter d’être triste, de compter les mois.
Pour l’IVG elle-même, c’est mon gynéco qui m’a prise en charge, au Planning où ils faisaient des vacations. L’équipe a été adorable avec moi, vraiment. Moins avec d’autres. Mais je retiens quand même cette impression que non, on a pas le droit à la parole, on est totalement prises en charge, passives dans tout ça. Mon gynéco ne m’a pas donné le choix pour la méthode (mais il n’arrivait pas à enlever le DIU dont les fils avaient disparu), ça s’est passé sous AL, par aspiration, alors que j’étais enceinte de 3–4 semaines. Un petit point sur une échographie qui mesurait 2mm et qui non, n’était pas un enfant. Si j’avais eu le choix, eu le courage d’affirmer ce choix, j’aurais choisi autrement (ou pas…). J’aurais aimé plus d’explications aussi : j’ai eu un comprimé de RU 2 jours avant, et chez des amis, le soir, j’ai commencé à perdre des caillots de sang, personne au planning, personne chez le gynéco et l’infirmière m’avait dit que je ne saignerais pas. Si je n’avais pas demandé, personne ne m’aurait dit ce qu’étaient les petits cachets à prendre en mangeant (antibio). Souvenir impérissable aussi du moment où j’ai dû avancer l’argent pour l’intervention, ma mutuelle étudiante (?!) n’ayant pas fonctionné. Je ne me suis toujours pas faite rembourser d’ailleurs. Des visites ensuite ou visiblement mon gynéco n’avait pas envie de passer 10 minutes à écouter mon ressenti. Trop de patientes sûrement…
L’après est une longue (et difficile) série de prises de tête avec mon copain (surmontées) qui n’a pas vraiment été à la hauteur, de moments de grande douleur (guérie), de crises de larmes (séchées). Et puis à force de travail et de soin, autour de la date où j’aurais dû accoucher, j’ai réalisé que non, j’aurais dû rien du tout, j’avais fait ce choix, c’était le mien et il m’allait très bien.
Je ne dis pas que de parler de ça ne me rend pas un peu triste, parce que tout ça est tout sauf une période joyeuse de ma vie, que j’ai le souvenir de cette grande douleur (physique et morale) et que si elle s’atténue elle ne disparaîtra peut-être pas. Comme d’autres choses difficiles.
Mais oui, je vais bien, merci.
(Et merci à celles et ceux qui ont rendu et rendent possible l’avortement sans que cela soit un véritable cataclysme, ou un danger de mort. Pour que cela soit un évènement de la vie et pas une descente aux enfers.)
Cela fait aujourd’hui 1 an et des brouettes que j’ai avorté et je vais bien.
Le feu de l’action, la capote qui pête,… La pillule du lendemain pour laquelle il y a, je ne le savais pas, un certain taux d’échec, retard de règle, test et bingo, en plein dedans.
J’ai évidemment contacté mon « partenaire » pour lui annoncer la nouvelle. Nous avons pu calmement en discuter. A l’époque en fin de formation professionnelle, sans emploi, tributaire de pôle emploi financièrement,célibataire, je ne me voyais pas du tout future mêre!
Assez rapidemment j’ai pris la décision d’avorter. Cette décision est venue de moi, pas de pression du futur ex-papa de l’époque qui assez rapidement l’a accepté et m’a dit qu’il m’apporterait son soutien.
Je suis allée voir ma gynécologue qui a confirmé le test et m’a demandé ce que j’envisageais. Elle m’a laissé le temps de parler, m’a expliqué ce qui se passait et m’a parlé de l’avortement médicamenteux ( « ma grossesse était très jeune »: 15 jours) comment cela se passait, que cela pouvait se passer à domicile dans mon cas, qui il fallait contacter en cas de pépin…
J’ai eu droit à la semaine de réflexion, à la documentation…
J’ai envie de dire que, pour moi, cela a été cette semaine qui a été la plus difficile dans cette histoire.
J’ai eu le temps de retourner la question un peu dans tous les sens: être mêre, être femme, mon avenir… Ai-je bien le droit? Est-ce normal de ne pas vouloir être mêre là comme ça? n’est-ce pas une mesure de confort? finalement Eva, n’est-ce pas une mesure de confort? N’est-ce pas une fuite de tes responsabilités?…
Cela a été plus fort que moi, j’en ai parlé à trois amies. Je ne pouvais pas restée seule dans tout cela. Je ne me suis pas sentie jugée, j’ai tout de même expliqué mon choix (un peu de culpabilité certainement) et je leur ai demandé de m’aider, comme au futur ex-papa.
Je dois vous dire que ces personnes ont étées géniales, vraiment: ma gynéco, mes amies, ce mec…
Une semaine plus tard, j’ai réafirmé vouloir me faire avorter.
Le jour J, je suis allée chez ma gynéco qui m’a donné un médicament (le RU, un truc comme ça) et une copine est venue pour me raccompagner chez moi. Ensuite les trois sont venues au cours de la journée, elle se sont relayées. La soirée c’est finie avec le future ex-papa qui m’a veillé jusqu’au lendemain.
Par la suite, j’ai revu plusieurs fois la gynéco pour prendre encore un médicament puis un peu plus tard pour une visite de suivi.
Je tiens à dire que je n’ai rien eu à payer et que sur toutes les feuilles de soins ou de remboursements le fait qu’il s’agisse d’un IVG n’a jamais été mentionné.
Je remercie ces personnes de leur compréhension, leur aide, leur accueil, leur amour.
Je remercie ces personnes qui se sont battues pour que l’IVG soit un droit et puisse se passer sans que la mort en soit l’issue. Ces gens qui ne posent pas un regard accusateur « regarde la mère infanticide, regarde la traînée… (il n’y a pas besoin de se faire avorter pour entendre ces idioties!).
Merci aussi aux filles des 343 salopes qui me permettent aujourd’hui finalement d’écrire un petit bout de mon histoire et de réaliser que ouais c’est pas la balade de santé, ça fait réfléchir, ça chamboule mais l’IVG existe, il est un droit, il permet à la femme d’être ce qu’elle entend être.
On n’a pas été prudents mais j’ai pris la pilule du lendemain, en soulignant bien que c’était pas une bonne solution, et qu’on recommencerait pas à être cons.
Et puis des règles quasi inexistantes et cette certitude que quelque chose se passait dans mon ventre. J’ai fait le test : positif. J’ai appelé tout de suite le planning familial, qui m’a trouvé le nom d’un gynécologue près de chez moi. La secrétaire m’a trouvé un rendez-vous pour le soir même.
J’ai ensuite appelé mon copain du moment (dont je venais tout juste de me séparer, pour des raisons tout à fait autres) et nous y sommes allés ensemble. Verdict : 5 semaines, juste à temps pour l’IVG médicamenteuse. Parce qu’on étaient déterminés et qu’une de ses patientes avait finalement décommandé son rendez-vous pour la prise du premier médicament, j’ai pu prendre la première partie du traitement dès ce rendez-vous. Le gyneco m’a aussi mis sous anxiolytiques légers.
Mon ex était là deux jours plus tard, lorsque j’ai pris le second médoc et déclenché l’expulsion. J’ai un peu pleuré et perdu beaucoup de sang sur le coup, mais je me sentais tout à fait normale. Je suis partie pour un long weekend avec des amis le jour même, comme prévu.
Une semaine après, j’ai ressenti le besoin de pleurer, et mon ex, encore une fois, était là. On était tout à fait d’accord que c’était la bonne solution, mais j’avais des choses à extérioriser.
Alors oui, j’ai essayé de ne pas compter les mois, de ne pas me demander si ça aurait été un garçon ou une fille, mais je ne regrette pas du tout ma décision, et je vais bien, merci.
Aujourd’hui, lorsque je vois que ce droit est remis en cause, que certaines ont des difficultés à y avoir accès, je me dis que, plus que le fait de n’avoir pas de séquelles psychologique, j’ai eu de la chance d’être si bien accueillie et entourée.
J’avais 18 ans, ça fait presque deux ans maintenant, et c’est arrivé au premier écart fait, la seule fois où nous n’avions pas utilisé de contraception. Je pense toujours que c’est une gaminerie, une puérilité de ma part et de celle de mon copain, même si je ne culpabilise pas pour autant.
Je me suis rendue compte assez vite que j’étais enceinte et je suis allée avec mon compagnon au planning familial d’une ville pas très loin de la mienne. C’était l’été, je suis étudiante mais j’étais donc à ce moment là chez mes parents, je n’ai pas voulu le leur dire et je ne leur dirais pas justement parce que pour ma mère avorter c’est la fin du monde (elle n’est pas contre pour autant, mais elle ne comprendrait pas que j’aille bien). Comme mes parents habitaient à côté de l’hôpital, j’ai préféré jouer la prudence.
Tout s’est bien passé même si je suis passée entre les mains de tout un tas de psychologues me disant de bien réfléchir car ça allait être un traumatisme terrible. Ce discours entendu partout, que ce soit mes parents, mes amis, les médecins, est devenu ma bête noire, parce que j’allais bien et que je n’ai pas eu besoin de m’en remettre, l’expérience n’a pas été douloureuse pour moi, du tout.
J’ai été tout de même très heureuse d’être soutenue par mon compagnon, je l’aurais sûrement vécu d’une manière beaucoup plus stressante surtout. Dans les salles d’attente, je voyais toutes ces filles dans le même cas que moi, plus jeunes parfois, et aucune n’était accompagnée, je me disais que j’avais une chance folle.
Le jour de l’avortement est même un souvenir amusant et agréable : j’ai dormi chez un ami qui m’a amené très tôt le matin, moi et mon compagnon, ça a été un moment très agréable tous les trois, très particulier.
Et puis après l’avortement, mon ami est venu me rendre visite avec des pâtisseries et s’est glissé dans m chambre sans demander la permission, c’était amusant.
Je n’ai finalement que des souvenirs positifs de cette période et je suis heureuse d’entendre un discours différent, qui ne me donne pas l’impression d’être une horrible sans coeur.
Nous avons avorté en septembre 2010 mon compagnon et moi.
Nous n’étions ensemble que depuis un mois et demi on sentait que notre histoire était faite pour durer –toute la vie– je n’avais pas de contraception et ce jour là a été magique, au moment où nous avons conçu ce petit être on l’a su, on a tout de suite compris que j’était enceinte. Mais notre relation était toute récente, nous n’avions pas de travail CDI, j’avais peur du regard de ma famille et je ne voulais pas vivre une grossesse angoissée et ne pas être sure d’apporter à notre futur enfant tout ce dont il aurait besoin. Mon compagnon lui était plus détaché de toutes ces considérations matérielles mais il a vite compris que même si je faisais des efforts pour voir les choses du bon côté, je n’était pas sereine, on a donc rapidement décidé d’avorter.
Petite parenthèse revendicative… [ Nous avons avorté à Carcassonne, n’y allez pas où alors soyez psychologiquement solide, la prise en charge y est plus que déplorable: la plupart des gynécologues qui font les IVG là-bas sont loin d’être très favorable à cette pratique, nous sommes aller au rdv ensemble nous avons été « accueillis » par un piquet de glace, aucune question sur la manière dont s’est arrivé, encore moins sur la manière dont on vivait la chose, elle ne s’est adressée qu’à moi devant estimer que mon compagnon n’était qu’une décoration, elle ne lui a pas proposé d’assister à l’échographie, ne nous a pas donné les recommandations de base du post IVG.… Comme je n’était qu’à 3 semaines de grossesse elle m’a proposé la méthode médicamenteuse à faire chez moi du fait que je suis d’un groupe sanguin rhésus +, sur ce point j’était plutôt contente étant donné que, dans le service cohabitent les femmes qui viennent pour un IVG et celle qui sont enceintes et épanouies de l’être (ils ne doivent pas connaitre la notion de TACT), biensure la gynéco me dit que le jour où je prends les comprimés je ne devais pas aller travailler cela va de soit mais quand je lui demande un arrêt de travail pour la journée elle me rétorque:« mais mademoiselle ce n’est pas une maladie, je ne vous ferais pas d’arrêt de travail, si vous en voulez un vous n’avez qu’à prendre RDV chez votre généraliste ce jour là »… qu’est ce qu’on se sent épaulé c’est fou… ]
Bref 2 jours plus tard chez moi 7h je prends les comprimés que je vomi 45 minutes + tard, 9h j’appelle le secrétariat qui ouvrait pour savoir quoi faire, je doit revenir chercher d’autres comprimés j’habite à 45km de Carcassonne, 10h30 je repars de l’hosto avec mes médocs –même si les premiers n’étaient pas suffisants pour déclencher l’expulsion, j’ai quand même des sacrées contractions, 12h j’arrive chez ma généraliste pour avoir un arrêt de travail, au moins une qui a un peu de compassion elle me propose même deux jours d’arrêts, 13h je mange un peu avant de prendre les autres comprimés pas envie de vomir une 2e fois, après ca quelques heures pas très agréables mais un compagnon adorable qui reste près de moi et m’épaule du mieux qu’il peut.
On peut penser que c’est terminé mais pas tout à fait, je n’est pas vu le foetus expulsé ce jour, une semaine après une enclume dans le bas du ventre, je commence à m’inquiéter et deux jours plus tard au moment de me coucher, je sens quelque chose couler, je trouve ca étrange car je ne saigne plus depuis plusieurs jours et là je découvre le foetus, il lui aura fallu 9 jours pour sortir de mon utérus et double dose de médoc.
Je passe sur la défaillance de l’hopital pour la consult de surveillance 3 semaines après enfin j’ai juste entendu que 9 jours c’était anormal ca je sais mais je risquais soit disant une grosse hémorragie, je devais probablement reprendre une série de comprimés voir si ca ne marchait pas un curetage, tout ca à cause d’une microtache à l’écho.
Pour courronner le tout elle voulait m’empécher de partir 10 jours en vacances alors que je bossais 6j/7 depuis 6mois, heureusement que je suis infirmière et que j’ai fait un stage en service IVG (1000 fois mieux que celui ci), cela m’a permi de ne pas succomber à la panique et à la crise de nerf…
Je lui ai fermé son clapet en annoncant ma profession et rien de ce qu’elle m’avait prédit n’est arrivé ( très mauvaise madame Irma).
J’ai bien vécu cette décision car j’ai parlé à mon foetus avant l’avortement je lui ai expliqué les raisons de notre décision, et que je nous l’aimions de tout notre coeur, j’ai même proposé à son âme de revenir à ma prochaine grossesse.
Après 9 mois de recul je suis toujours avec mon compagnon on projette de faire un bébé bientôt, cette fois dans les meilleurs conditions qui puisse être, cette étape nous a rapproché et je ne regrette rien même si au moment où j’écris je devrais accoucher plus ou moins ces jours-ci.
Et même si j’y pense, c’est avec le coeur léger, plein de joie pour l’avenir et aucune culpabilité sur le passé.
J’ai avorté, je vais bien, merci !!!
Nous avons avorté, nous allons bien, merci !!!
Nous avons publié ce témoignage. Il n’en reste pas moins que c’est la femme qui avorte, qui ressent les douleurs physiques quand il y en a (ce qui est évitable) et qui est sommée d’aller mal ensuite. C’est une réalité physique et sociale.
Il faut aussi rappeler qu’il s’agit d’une expérience singulière et que si d’autres femmes ne voient pas d’enfant dans un embryon de quelques semaines, elles n’ont pas à s’en sentir coupables ou insensibles.
On se dit, c’est bon, ça va pas m’arriver.. Ce la fait 9 mois que j’ai avorté.
J’étais alors une étudiante de 21ans et n’avez pas de relation dite « sérieuse ».
Je ne sais pas comment l’expliquer mais avant même de constater un retard dans mes règles, j’ai « senti » quelque chose. Il a donc fallut se rendre a l’évidence et filer à la pharmacie.
Après, tout c’est enchaîné assez vite. Le rendez-vous chez le médecin, le rendez-vous avec l’anesthésiste, puis l’intervention. En cinq jours, tout était réglé.
Je ne sais pas si c’est à cause de la situation d’urgence dans laquelle je me trouvais, mais aucun des spécialistes que j’ai rencontré n’a prit le temps de m’expliquer comment ça aller se dérouler. C’est donc avec pleins de questions et d’appréhensions que j’ai vécu cette semaine. Heureusement, les conseils d’une amie en école d’infirmière ont pu me rassurer un peu avant l’intervention.
Je n’ai pas eu de problèmes de jugements de la part du personnel hospitalier. Au contraire, un aide soignant assez blagueur a tout fait pour me mettre à l’aise. L’intervention chirurgicale s’est bien passé. Un p’tit réveil douloureux et quelques nausées dues à l’anesthésie générale, mais rien de bien grave.
Il m’a quand même fallut quelques jours pour assumer cet évènement. En effet, la fatigue et le stress accumulés lors des dernières semaines sont retombé et j’était dans un état assez bizarre. Mais un matin, après une bonne nuit, je me suis réveillée et j’me suis dit » C’est bon, t’as fait ce qu’il fallait ! » Et en effet, dans ma situation, je n’aurais pas pu élever un enfant convenablement. Et puis, je suis jeune, je fais la fête, je sors avec mes amis, avec un bébé, mon train de vie aurait était chamboulé et je n’en avais aucune envie a cet instant.
Et donc voila 9 mois après, je peux le dire, j’ai avorté, je vais bien , merci !
Je tiens à dire que le fait dans parler à quelques amis proches m’a beaucoup aidé, j’en profite donc pour les remercier .. 🙂
Cela fait 6 mois que j’ai avorté.
J’ai 17 ans, je suis lycéenne et je ne regrette pas une seconde ma décision.
J’ai toujours eu beaucoup de problème avec mes contraceptions. J’ai a peu près tout essayé: pilule, implant contraceptif, anneau, patch… Rien a faire, à chaque fois, les effets secondaires étaient trop importants pour pouvoir continuer. Sauf pour la pilule mais beaucoup de mal à la prendre de façon régulière.
Bref, au moment ou je suis tombée enceinte, il y avait préservatif+pilule. Mais quand je me suis réveillée le lendemain matin, j’ai senti qu’il se passait quelque chose, sans pouvoir l’affirmer avec certitude. J’ai attendu deux semaines avant de faire un premier test, accompagnée de mes amies, qui était négatif mais qui ne m’a pas rassurer pour un sous. Seins tendus, sensations nauséeuses. Ça semblait mal parti.
Cinq jours plus tard, un samedi matin avant d’aller en cours, j’ai refait un test qui cette fois était positif.
Je n’oublies pas cette sensation mélangée entre de la satisfaction (savoir que tout fonctionnait normalement chez moi à été un grand soulagement) mais également une sensation d’impuissance totale.
Je suis restée 10 minutes dans ma chambre, histoire de reprendre mes esprits, et je suis directement allé voir ma mère.
« Maman, je suis enceinte, il faut que tu m’aides, je ne sais pas par où commencer »
Je savais qu’elle ne me jugerais pas, car elle a elle même subit trois IVG avant de me désirer, et ne concevait pas l’idée de devoir subir une grossesse. Son idée est qu’il faut le vouloir pour l’accepter.
Le défilé médical à commencé. Au bout d’une semaine, je me suis entendue dire que l’avortement médicamenteux n’était pas possible, que le planning familial était complet pour trois mois, et que j’avais intérêt à aller dans une clinique privée très chère pour pouvoir avoir une place.
On a donc décidé, avec ma mère, d’en parler à mon beau-père car il avait un ami gynécologue. Deux heures plus tard, j’étais dans son cabinet, il me faisait une échographie, et m’annonçait que je pouvais très bien prendre la pilule RU. Ce que j’ai fais trois jours plus tard.
Cinq minutes après la prise du comprimé, j’étais tordue de douleur, à vouloir m’arracher les tripes.
Cela à durer environ une heure, en se calmant petit à petit. Ma mère et un ami étaient là pour m’accompagner. Et mes règles sont arrivées normalement.
Je n’ai pas souffert moralement de cet avortement, c’était la seule chose à faire, et la seule solution concevable dans ma tête. Un peu mélancolique sur le moment, certes, mais aucuns regrets.
Je vois bien d’ici les caricatures qu’on peut faire de ma situation. Lycéenne et enceinte, quelle irresponsable !
Et bien non, je n’ai pas honte de ce qui m’est arrivé. Et personne ne devrait.
Pour le « père », je ne lui ai jamais dit. Non pas que j’ai honte de lui avouer, mais c’est qu’il n’y avait pas matière à discuter, et que ce n’est pas vraiment une personne de confiance.
Mes amis, eux, sont au courant, et ils ne me regardent pas de travers.
Je n’oublis pas cette période de ma vie, mais je suis très loin d’en faire des cauchemars la nuit.
Je suis fière de ce que je suis, et cette épreuve fait partie de mon histoire.
Alors, je vais bien, merci !
Juillet 2010, un préservatif qui craque…et hop enceinte.
J’ai 30 ans, j’ai fait de longues études, je suis fonctionnaire, je suis fille de médecin, j’ai une vie des plus ordinaires. Pour moi ce genre de choses ne pouvait pas m’arriver…mais non, finalement, ça n’arrive pas qu’aux autres.
J’ai rencontré mon partenaire du moment peu de temps avant, je pars en vacances une semaine et à mon retour j’apprends qu’il est allé voir ailleurs, c’est pas bien grave, un de perdu dix de retrouvés, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Seulement voilà, ma poitrine qui avait bizarrement pris du volume pendant mes vacances est de plus en plus voluptueuse, le café que je bois en quantité industrielle, je n’en supporte plus l’odeur, le petit déj dont je ne peux me passer est remplacé par des nausées. Moi qui suis réglée comme une horloge, j’ai beau compter dans tous les sens et bien oui j’ai du retard.Je sais au fond de moi ce qui se passe, j’en parle à un ami qui me dit fais un test je suis sûr que tu t’inquietes pour rien, tu ne vas pas passer le week end à te faire du souci. Il m’a bien remonté le moral le bougre, j’y aurais presque cru, je fais donc un test pour me rassurer et là pas moyen d’échapper à la vérité, je suis enceinte. Enceinte et seule. Je reprends contact avec le géniteur, je le choque à son tour, histoire de.
Nous sommes au tout début du mois d’aout, on est aussi perdu l’un que l’autre. Pas de bol le planning familial de ma ville est fermé en août, répondeur qui laisse le numéro d’une sorte de plate forme, genre accueil téléphonique service après vente. Tout ce qui interesse la personne que l’on a au bout du fil, c’est l’état de notre couple mais on s’en fiche!C’est pas ça la question, il n’y a pas de couple. Finalement, elle dit d’aller voir telle et telle autre clinique de ma ville mais pas possible pour moi, j’ai trop peur de voir des gens que je pourrais connaitre. Elle nous oriente alors vers deux gynéco habilités a accompagner les IVG médicamenteuses, on s« y pointe illico et coup de rererepasdebol, les deux sont partis en vacances en meme temps. Il nous faut les conseils d’un médecin, de quelqu’un qui puisse nous aider et vite! Mon ex partenaire de l’époque a une entière confiance en son généraliste, on y va. Je n’ai pas vu de psy pendant cette période, ça ne m’a pas été proposé mais ce généraliste là est au top, je l’ai vu 3 fois: lorsque j’ai appris la nouvelle, avant l’IVG et après. Cet homme là aurait pu faire courir un marathon à un paraplégique. Il m’a aidé à relativiser, m’a fait me poser les bonnes questions et m’a remonté le moral comme personne. Faire un IVG est une décision que l’on prend oui mais ce n’est pas quelque chose que l’on fait de gaité de coeur. Ce docteur là m’a conseillé d’écrire le pour et le contre, m’a demandé de mettre sur papier la vie dont je rêvais et comment je voyais les choses pour moi. Ca peut paraitre un peu bateau, un peu fleur bleue mais ma vie, je la vois entourée d’amour, un homme que j’aime, un nid construit, des enfants voulus, faits dans l’amour et attendus. Ce dont je revais pour moi, n’était pas là, j’étais tombée enceinte par accident, il n’y avait pas d’amour entre mon ex partenaire et moi. Je me retrouverais seule avec un seul salaire forcement, je pouvais faire une croix sur mes projets d’acheter un appart et d’évoluer professionnellement. En étant très terre à terre, avoir un enfant dans la situation dans laquelle je me trouvais, signifiait me tirer une balle dans le pied et faire une croix sur mes projets pour un certain nombre d’années.
Nous sommes donc allés dans une ville voisine, j’ai vu un gynéco, j’ai attendu la semaine légale de réflexion, qui n’a pas été des plus simples parce qu’avec tout ce que j’avais pu lire, j’avais peur de regretter, mais j’arrivais pas à savoir quoi puisqu’il n’y avait rien de positif dans ma liste. La prise des médicaments se fait sur deux jours. La première prise sert à stopper la croissance de l’oeuf et la seconde permet l’expulsion. Il n’y a pas forcement besoin d’etre arrêté pour la première prise mais mon super médecin m’a mise en arrêt de travail direct une semaine avec un motif fallacieux.Le jour de la première prise a été un vrai jour de délivrance, toutes mes craintes de regretter se sont envolées. Pour la deuxième prise, je suis restée à la clinique une demie journée. Les sages femmes ont été moyennement bof, inexistantes mais bon, j’étais prête mentalement et la semaine de reflexion avait été utilisée mine de rien à bon escient. Par contre et là j’en reviens toujours pas, j’étais à l’étage maternité, les chambres d’à coté étaient pleines de mamans et de nouveaux nés, si ‚si!
Tout ça c’est le passé mais je n’oublie pas. Tous les rêves que j’ai couché sur le papier et qui m’ont permis de prendre la décision, je ne les rêve plus, je mets tout en place pour les réaliser, je ne suis plus passive de ma vie, maintenant j’agis. Cette décision a été un sacré coup de pied aux fesses, allé hop bouge toi maintenant! Voilà ce dont tu rêves, alors fais le!
En septembre, j’ai rencontré l’homme qui partage ma vie, je lui ai donné ma « liste de rêves » dans laquelle je faisais également part de mes décisions. L’appart dont je rêvais, maintenant il est à moi, avec mon compagnon on passe notre temps à savoir comment aménager notre petit nid. L’évolution professionnelle, je la perds pas de vue non plus. Un bébé, on y pense sérieusement aussi mais ça sera un bébé de l’amour.
Merci à Jérôme de m’avoir conseillé de faire un test et de m’avoir soutenue, tu as été le seul à savoir ce qui se passait dans ma vie à ce moment là sans être directement concerné, tu dirais, c’est normal, c’est le rôle d’un ami mais moi je dis merci qd meme c’est à toi que j’ai parlé et c’est pas pour rien.
Merci à toi Stéphane, le géniteur, ex partenaire, notre relation n’a pas toujours été facile mais tu ne m’as pas laissé dans la merde toute seule, tu m’as accompagnée comme t’as pu.
Merci au petit boudha, le super médecin, vous avez su me guider sans pour autant m’influencer.
Merci à toi Alexandre, d’avoir su entendre mon histoire et d’avoir accepté ma liste des rêves avec tant d’émotions.
Merci aux 343 salopes, chapeau bas!
Merci à vous d’avoir fait ce site, s’il avait existé il y a quelques mois il m’aurait beaucoup aidé j’en suis sûre.
J’ai fait une IVG et je vais bien, merci!
Angélique
Début 2010, je travaillais, j’avais 25 ans et je sortais d’une période très difficile sentimentalement parlant. Très instable, très malheureuse, je ne prenais plus la pilule. Et je suis enfin tombée amoureuse, sereinement, passionnément.
Préservatif craqué, pilule du lendemain… 2 semaines plus tard, poussée par une intuition venue d’on ne sait où, je fais le test. Positif. Le monde s’écroule. Oui, un bébé avec lui. Non, pas maintenant, surtout pas, on est tout sauf prêts. J’ai déjà du mal à me sentir femme, alors mère, c’est l’étape d’après pour moi.
Je cours au PMI. On me donne un rendez-vous rapidement avec une conseillère conjugale. Mon copain est là. Pour lui, c’est clair, on ne le garde pas. Moi, je me sens coupable d’être enceinte et de ne pas vouloir le garder. Comme si j’étais lâche. Comme si, en avortant, je criais au monde entier mon irresponsabilité et mon incapacité à avoir une sexualité maîtrisée. Comme si je n’étais pas digne d’être aidée après avoir fait un faux pas.
Et puis j’ai dans la tête tous les discours : « une femme qui avorte ne s’en remet jamais vraiment », « c’est un terrible traumatisme », « une femme qui avorte est trop faible pour être mère un jour ». Ils sont forts, ces mots, mine de rien. Moi qui avais toujours pensé et dit que l’avortement est une chance pour grand nombre de femmes et de couples, qu’un enfant ça se désire, j’en étais à me laisser envahir par le doute : « et s’ils avaient raison ? et si je ne devais jamais m’en remettre? »
Le déclic vient d’un ami : sa mère a avorté longtemps avant de l’avoir et elle ne regrette pas, n’a jamais regretté, en a parlé avec ses enfants, et va bien, merci.
Son récit dédramatise ma situation, je réussis enfin à penser à tout ça sereinement et à envoyer balader les doutes. Nous en parlons aussi beaucoup avec mon copain : nous parlons de nous, parents, dans le futur, quand nous serons mûrs pour ça. Nous avons besoin de temps.
Tout s’éclaire enfin : ma décision est prise.
Et c’est parti. Je m’en suis rendue compte extrêmement tôt, alors ce sera par voie médicamenteuse. La conseillère conjugale me dit que par aspiration, au moins, on laisse le geste au médecin, mais moi je préfère le faire, ce geste, l’assumer, même si ce n’est « que prendre 2 cachets ». Je suis décidée, alors je fais.
Tout au long du parcours, j’ai été accompagnée magnifiquement par tous les professionnels : psy, conseillères conjugales, infirmières, gynécos… et je sais que c’est une chance.
Seule ombre au tableau : le jour de la prise du 2è cachet, j’ai été hospitalisée du 8h30 à midi. A midi, m’avait-on prévenue, « vous sortez, que vous ayez expulsé ou pas ». A midi, rien ne s’était passé. C’est donc chez moi que tout est « sorti », dans l’après-midi. La douleur était supportable, mais il m’a fallu une grande dose de sang-froid à la vue de tout le sang. Heureusement, les infirmières m’avaient tout expliqué, clairement et précisément, ce qui m’a évité de paniquer le moment venu.
Par la suite, je n’ai eu aucune complication physique, et tout est redevenu normal dans le délai annoncé par les médecins.
J’ai eu besoin de revoir la conseillère conjugale du centre IVG plusieurs fois par la suite, pour encaisser le choc, et depuis, j’y repense régulièrement, sans douleur, sans culpabilité et je suis fière d’avoir réussi à faire ce choix et d’être sereine par rapport à lui. Reste la tristesse, celle qui dit « j’aurais aimé ne pas avoir à vivre ça ».
Quand j’y pense et quand j’en parle, je vois l’avortement comme un vrai choix lorsque la contraception a failli. Et j’éprouve une reconnaissance énorme envers celles et ceux qui se sont battus pour sa légalisation.
Quant au traumatisme psychologique que je craignais tant… cette décision fait aujourd’hui partie intégrante de ce que je suis, en tant que personne, en tant que femme, et un jour, peut-être, en tant que mère. Et tout va bien, merci !
ils suffit parfois d’une fois… un petit peu de laisser aller quand on s’aime est si vite arrivé…
oui mais voila, on est jeunes, et on ne se voit pas parents a a peine 20ans… comment apporter la stabilité a un petit être fragile quand soi même on est très loin d’être stable? j’étais en accord avec moi même, en accord avec lui, la décision était très claire tout de suite, même si on en a quand même longuement discuté.
on a donc pris rendez vous au planning familial, pensant trouver face a nous du soutien. au lieu de ça la personne face a moi a tenté a chaque rendez-vous de me convaincre que ma sensation de n’être pas prête était normale et que même les futures mères mais que cela ne devait pas forcement me pousser a avorter, que je ne me sentais pas mature mais que devenir mère me ferait murir et pourrait m’aider a me sentir mieux dans ma peau… en bref de me convaincre de changer d’avis…j’ai cru halluciner! elle tentait de me convaincre, quitte a me culpabiliser ou a affirmer des chose aberrantes (on ne fait pas un enfant pour aller mieux dans sa tête!!!)
heureusement le médecin était une femme très douce a qui j’ai d’ailleurs parlé de l’attitude de la « conseillère ». elle m’a aussi expliqué qu’elle même conseillait l’ anesthésie générale pour l’ivg par « aspiration ». le jour J j’ai donc été anesthésiée. je me suis réveillée, un peu vaseuse mais rien de plus.
je savais que j’aurais été malheureuse d’être maman. et que j’aurais très bien pu de par mon histoire et mes difficultés rendre un enfant malheureux… alors non je n’ai pas hurlé de désespoir, je ne pleure pas en voyant un bébé d’ailleurs ceux des autres je les adore et ils me font beaucoup rire et sourire. je ne me sens pas coupable. j’assume mes choix et je refuse de m’en cacher ou d’avoir honte. merci a vous de nous rappeler qu’on est libre de choisir et que ce n’est pas une honte.
j’ai avorté et je vais bien, merci!
Je ne sais pas si mon message a sa place ici, mais je laisse le soin aux moderatrices de l’enlever si elle le trouve peu opportun.
J’ai du subir un avortement, mais pas parce que la grossesse n’était pas désirée, juste parce que j’ai fait une fasse couche. Et je vais bien, merci! 15% des grossesses n’arrivent pas à terme et certaines de ces fausses couches doivent être extraite par curtage.
Ce n’était pas chouette, comme pour la plus part des filles qui doivent, par choix ou par nécessité, subir un curtage ou une aspiration, ou même un avotement médicamenteux. Pour moi nomplus ça n’était pas le moment, c’est mère nature qui a pris cette décision, mais elle fait les choses bien, le bébé n’aurait pas été viable et voilà.
Et je vais bien, merci.
Je raconte ça parce que j’ai le sentiment que la perte d’un embryon DOIT être quelque chose de terrible, parce que nous sommes FAITES pour être mère et que l’échec est forcement une grande douleur. Et bien je regrète qu’on ne permette pas à la chose d’être plus légère, plus facile.
Je suis maintenant enceinte de 8 mois, par choix, d’un petit mec, j’ai une vie que j’adore et je ne regrète rien. Je dis aussi ça pour dire aux filles qui avortent et qui savent qu’elles ont pris la bonne décision: votre heure viendra quand vous le voudrez et ça sera beaucoup mieux à ce moment là.
On a pas le contrôle sur tout, ni sur notre contraception (pas à 100%) ni sur nos grossesses. ça se passe dans nos corps, c’est donc à nous d’en « subir » les conséquences quand quelque chose ne va pas. Mais ce n’est pas un drame, c’est juste comme ça. Grâce au combat de femmes de valeurs, on a la possibilité de partiquer un avortement en cas de grossesse non désirée ou de fausse couche, merci à elles (au XIXe j’aurais pu y rester…).
Il n’y a pas que ça dans nos vies. On peut bien passé par dessus, surtout avec le soutien des toubibs et l’amour de notre entourage. Merci donc à eux tous, d’avoir participé à ce que toute cette histoire ne soit pas si terrible.
J’ai avorté il y a presque un an et demi, j’avais 19 ans et il était hors de question d’avoir un enfant maintenant. Mon copain a été très présent, et au début tout aller bien, mais au contraire des autres témoignages je n’ai pas été bien accueillie par les médecin. Déjà ayant plus de 18ans le planning familial de ma ville ne pouvait plus s’occuper de moi, du coup j’ai dû aller à l’hôpital avec des femmes qui allaient avoir leurs bébés. Donc cela commençais assez mal, de là j’ai été envoyé chez une gynécologue pour avorter par voie médicamenteuse. Je pense être tombé sur la gynéco la plus froide qui existe! J’ai saigné pendant deux mois après avoir pris le médicament!
Oui je peux dire que j’ai avorté et que je vais bien, je pense que au delà de l’avortement, la façon dont mon cas a été géré par les médecins a été plus traumatisante que l’avortement en lui même…
J’ai avorté il y a de ça un peu plus d’1 an (avril 2010).
J’étais en couple depuis septembre 2009 et tout se passait merveilleusement (et c’est d’ailleurs toujours le cas!)
J’avais 21 ans et toujours étudiante alors que mon copain bossait avec un revenu correct et un CDI.
Mi février nous étions invité chez des amis pour un anniversaire et on a pas mal picolé (oui j’avoue…). Dans le feu de l’action on ne se protège pas (toute façon il n’avais pas de capote mais je prenais la pilule). Je précise que ce soir là, avec tous les gens, l’ambiance et l’alcool ma pilule est malheureusement passé à la trappe :/
Je m’en rends compte uniquement le lendemain soir au moment de prendre la suivante, ni une ni deux je prends le comprimé oublié avec celui du jour.
Petit problème c’est que j’étais en fin de plaquette quand cet incident est arrivé et selon la notice j’ai donc vu qu’il pouvait y avoir risque de grossesse…
Pas du tout stressée, parce qu’après tout à part cette nuit tous nos rapports étaient protégés (en attendant de faire les tests). Je n’ai jamais pensé qu’un oublie de pilule (réparé malheureusement plus de 24h après…) pouvait avoir de telles conséquences.
Quelque jours plus tard retard de règles, je ne m’inquiète pas sur le coup pensant que c’est du à la prise de 2 comprimés d’un coup quelques jours plus tôt.
A la date où j’aurai du reprendre ma nouvelle pilule n’ayant toujours pas mes règles je fais un test, puis deux, puis un troisième pour être sur… je suis enceinte…
Impossible, pas moi qui n’oublie d’habitude JAMAIS ma pilule… J’en parle à mon copain et nous sommes d’accord pour dire que ce n’est pas le moment : moi étudiante, et c’est surtout trop pour lui comme pour moi !
J’en ai parlé tardivement à ma mère par peur de sa réaction (petite précision : elle travaille dans le paramédical) et elle me prends donc illico rdv chez un gynéco qu’elle connait et qui est compréhensif, bref parfait quoi. Parce que j’ai trop attendu avant de lui en parlé j’en suis déjà à mon 2ème mois… Nous sommes tous d’accord pour le faire rapidement (je n’ai pas eu la semaine de réflexion et tous les rdv normalement programmé) afin de ne pas me perturber pendant mes cours (beaucoup de dossier à rendre, exams,…)
Tout c’est bien passé, mon copain m’a accompagné tout comme ma mère et j’ai eu une anesthésie locale (je ne voulais pas générale pour ressortir le soir même). Tout c’est bien passé.
J’ai eu des crampes dans le ventre les jours qui ont suivi mais sinon j’ai avorté et je vais bien.
Ni moi ni mon copain ne regrettons d’avoir choisi d’avorter. Je suis toujours étudiante (à l’étranger cette année en plus !!) et lui travaille toujours. On aura des enfants plus tard on verra, rien ne presse ! Pour l’instant ce que l’on veut c’est profiter de notre jeunesse, de notre liberté, bref de tout !!!!
Cette expérience ne m’a pas traumatisé je n’ai pas pleuré. Juste maintenant lorsque je vais à une soirée je prends bien soin de prendre ma pilule avant (même si ce n’est pas l’heure habituelle!!!) surtout que depuis on a stoppé les préservatifs avec mon copain.
Courant novembre 2010, Je suis tombée enceinte, moi qui ai toujours pris la pilule et le préservatif tant que je n’étais pas dans une relation sérieuse et que les tests n’avaient pas été faits.
Comment?
J’ai eu une gastro, et j’ai du vomir ma pilule plusieurs fois de suite sans m’en rendre compte. J’ai eu deux accidents de préservatifs, j’ai tout de suite stressé rapport aux MST, mais j’avoue ne pas avoir pensé une seule seconde à la contraception.
Pas de MST, merci. Mais une grossesse non désirée, qui plus est avec un homme avec lequel je n’étais déjà plus. A 32ans j’ai eu une grosse culpabilité de ne pas avoir su ne pas tomber enceinte, encore plus en pensant à mes amies qui, elles, essayaient en vain d’avoir un enfant.
Je me suis bagarrée pour avoir le droit à un avortement médicalisée.…parcours du combattant, alors que j’étais dans les temps (jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée).
J’y suis arrivée, mais pour moi ça n’a pas marché, j’étais toujours enceinte.
Deuxième parcours donc. L’IVG médicalisée.
Là je voudrais particulièrement remercier:
‑l’échographe de m’avoir montrée l’embryon (dès fois que ça m’aide hein!)!
‑Les secrétaires du planning, qui m’ont donnée un rendez vous pour dans un mois après, et encore en insistant parce que sinon d’après elles je pouvais bien attendre la toute fin du délai légal…parce que c’est vrai, je ne suis plus à « quelques semaines près »…
‑La Gynécologue pour m’avoir dit que je devrais en parler au père parce qu’au moins il saurait qu’il n’est pas stérile!
‑L’équipe qui m’a avortée en anesthésie locale.…c’est bien, vraiment, de tout ressentir, de tout voir, de tout entendre.…
Moi, j’ai eu le droit à un spasfon sous la langue pendant l’intervention.…c’est vrai que ça soulage.…et un autre après alors que j’étais tordue de douleurs sur un lit.
Le lit j’y ai eu le droit Dieu merci! Mais faut jamais abuser non plus: 2H maxi, après quoi, je me suis retrouvée sur une chaise à l’accueil à attendre que quelqu’un vienne me chercher.
Du coup, je suis repartie toute seule, j’ai pris le métro, j’ai monté les escaliers jusqu’à chez moi et je me suis effondrée sur mon lit en attendant que ça passe.
On était fin 2010, début 2011, l’avortement c’est toujours un combat. Je n’en ai pas parlé à ma famille, et juste 3 amies sont au courant parce que c’est toujours pareil, t’as pas le droit de dire:
J’ai avorté.
J’ai pris la bonne décision, je ne regrette pas.
Et je vais bien merci!
Merci à vous pour ce blog. Merci à toutes pour ces commentaires. Merci à nos mamans et grands-mères d’avoir mener ce combat. PROTÉGEONS NOS DROITS !
J’ai avorté il y a 7 mois. J’étais alors célibataire, jeune ingénieur diplômée au chômage de retour chez sa maman pour une durée indéterminée…
A l’époque je ne prenais pas la pilule n’ayant pas de relation. J’ai retrouvé mon ex dans une soirée. Dans le feu de l’action nous avons quand même pensé préservatif, mais il y a eu quelques problèmes… Je suis donc allée aux aurores dans une pharmacie pour prendre la pilule du lendemain.
Je finis mon stage de fin d’étude, je pars en vacances avec des copines et à la fin de ces vacances je me sens un peu nauséeuse, patraque… Mais je mets ça sous le coup du changement de rythme des vacances. De retour chez moi, j’ai toujours ce mal de ventre, des envies de vomir. Ni une ni deux je vais voir mon médecin, il me prescrit quelques médocs (et une prise de sang) et me demande quand même « tu ne serais pas enceinte pas hasard ? » et je me vois lui répondre « mais non bien sûr ! ». J’en étais persuadée. Finalement j’ai acheté un test de grossesse dans une pharmacie (j’habite un petit village alors je suis allée assez loin!). Et là tout s’écroule : je suis enceinte.
Je me suis dit que ce n’était pas possible. J’ai eu honte que ça m’arrive à moi, ingénieur de 23 ans. Quand j’écris ça je me rends compte du matraquage que l’on subit : non les grossesses indésirées n’arrivent pas qu’aux filles de 14 ans de milieux défavorisés! Évidemment je n’en parle à personne. Je prends la décision de ne pas poursuivre cette grossesse après une nuit de réflexion. Il n’y avait pas de couple, je vivais chez ma mère, j’étais au chômage, et surtout je ne voulais pas cet enfant.
Je prends donc le bottin, je cherche un gynéco à moins de 50km, et bien il n’y en a qu’une !!! J’appelle, elle est en vacances. J’appelle donc le centre hospitalier le plus proche (il n’y a plus d’hôpital), une sage femme me donne un rendez vous pour une écho dès le lendemain. La sage femme était très accueillante et m’a dit que j’étais à 7 semaines. Elle ne connaissait pas mon histoire et m’a montré en grossissant ce petit haricot, c’était un peu troublant elle m’a fait entendre son cœur et on voyait sa colonne… Mais quand je lui ai dit que je ne voulais pas le garder, elle s’est excusée et m’a dit qu’on pouvait écrire tout de suite mon avis pour que la semaine de réflexion commence ce jour. Elle m’a pris rendez vous chez un gynéco dans l’hôpital le plus proche. Elle m’a tout expliqué, les différentes méthodes, le fait que c’était trop tard pour une interruption médicamenteuse. Deux heures de route aller-retour pour l’hôpital juste pour un rendez vous avec un gynéco où j’ai décidé de faire l’intervention sous anesthésie locale pour rentrer au plus vite et pouvoir me débrouiller toute seule. Cette semaine de réflexion, j’ai trouvé ça injuste parce que ça retardait la date de l’intervention mais finalement ça m’a permis de repenser à mon geste, de me rendre compte que ce n’était pas anodin, de me consolider, et surtout d’oser en parler à ma mère. Finalement ma mère m’a accompagnée, ca a duré la journée. L’infirmière qui m’a suivi était très bien, l’intervention très douloureuse, et les moments suivant très difficiles, mais j’ai pu rester dans la chambre jusqu’à ce que je me sente mieux.
L’intervention a été un peu traumatisante. Mais je crois que le pire ça a été la contre visite avec une infirmière qui m’a dit en gros que j’étais une inconsciente, que c’était très grave et que je ne pourrais peut être plus avoir d’enfant… Les mots font parfois plus mal que les outils chirurgicaux. Heureusement d’autres rendent plus fort, comme quand ma mère m’a dit qu’elle aussi avait du avorter un peu avant de m’avoir (ça a été un moment de très grande complicité mère-fille).
J’ai avorté et je vais bien, merci !
Fin juin 2010, j’ai appris que j’étais enceinte.
Le choc fut de taille. Je prenais la pillule, mais il m’arrivait de l’oublier. Et ce fut le drame. Ca faisait un peu plus d’un an que j’étais avec mon ami, j’allais sur mes vingts ans et mon CDD touchait à sa fin. La décision a été prise très vite. Elle avait même était prise bien avant que je ne tombe enceinte.
Nous avions déjà parlé de cette situation qui peut arriver à tout le monde, et pour moi qui n’aime pas les enfants et n’en ait jamais voulu la solution était évidente.
Alors quand j’ai vu le +++ du test, même si je me suis sentie mal, la décision était déjà prise et il me fallait donc faire toutes les démarches pour une IVG.
Sauf que j’ai été bien idiote et naïve en parcourant le net pour trouver des informations sur l’avortement. Je suis tombée sur des sites très clairement orientés anti avortement, des sites qui d’ailleurs mentent ouvertement pour imposer leur seul choix. Un choix qui leur fait plaisir à eux, ils se fichent pas mal des femmes en situation d’avortement.
Et parmi ces sites facilement identifiable, il y en a un qui se démarque. En premiere page des moteurs de recherches, il se fait passer pour un site neutre et professionel, pronant la vérité sur l’IVG alors qu’ils n’en montrent que les côtés négatifs pour faire peur et culpabiliser. Ce site a un numéro de telephone si on veut discuter, et je les avais appelés pour avoir des infos et me rassurer. Je pensais encore impossible que des gens puissent à ce point vouloir interferer dans la vie d’autrui.
Le seul résultat fut que j’ai longtemps douté de cet avortement, j’avais peur et envisageait de ne pas le faire alors que ma situation, et que même mon désir (inexistant) ne me le permettait pas. Pourtant, lorsque mon ami, qui preferait une IVG mais me laissait le choix, m’a dit que finalement il était d’accord pour qu’on le garde (à contre coeur), j’ai su ce que je voulais vraiment.
Et j’ai avorté. L’opération en elle même s’est très bien passé, c’était sous anesthesie générale. Je n’ai eu que peu de douleurs et depuis je n’ai pas le moindre regret. Le pire ne fut pas l’avortement, mais le comportement des gens anti IVG, le doute qu’ils avaient fait naître en moi alors que j’étais sûre de mon choix.
Alors oui, je vais bien, merci
Il suffit d’une seule fois, je vous le confirme et même après plusieurs années de pilule !
Et voilà que je me retrouve enceinte sans l’avoir décidé, d’un garçon qui plus est n’est pas mon petit ami.
Je suis seule et loin de chez moi, mais je prends les choses en mains ! Je trouve à Clermont-Ferrand une gynécologue qui me prend entre deux patientes, je suis effectivement bien enceinte, elle me dirige vers le CHU.
Au CHU de Clermont-Ferrand, l’accueil et les explications sont très clairs et très professionnels. Je ne me suis jamais sentie culpabilisée ou jugée, les rapports avec les médecins étaient très bons, tout m’est expliqué et tout se passe bien.
Je tombe entre les mains du Dr Marie-Claire Tomé, avec qui le rendez-vous sera pris pour un IVG après la période légale de 8 jours. Cette gynécologue a l’habitude de ce genre de situation et ne pose pas de questions, elle fait son travail et elle le fait bien. Sa seule exigence est que le lendemain de l’opération, j’ai choisi une nouvelle contraception (plus efficace évidemment…)
Petit passage chez la psychologue qui comprend tout à fait qu’il peut arriver de se tromper.
Le personnel de l’hôpital s’arrange pour me trouver une date qui puisse coller à mon calendrier et le jour de l’opération j’ai même une chambre pour moi toute seule !
Après une bonne grosse journée de repos, tout est oublié, tout est revenu à la normale.
Je pensais qu’un IVG devait forcément nous faire pleurer, ce n’est pas le cas. On a simplement l’impression de pouvoir maîtriser sa vie !
Ce qui a le plus compté, ce sont mes amies avec qui j’ai parlé librement de tout ça. Même si ce n’est pas le choc de toute une vie, c’est important de pouvoir partager et échanger.
Un an pile-poil après cet IVG, je vais bien merci !
Je ne comprends pas comment de tels comportements sont encore possibles.
Anesthésie locale, on frôle la barbarie !
Je pensais que toutes les structures en France prenaient soin des patientes, il faut croire qu’il nous reste encore un petit bout de chemin.
Tomber enceinte ça ne veut pas dire être complètement idiote et immature, c’est parfois simplement pas de bol, un concours de circonstances.
Je crains que certains médecin voient l’IVG comme un tâche d’une bassesse extrême et qu’il faut bien que quelqu’un s’y colle ! Surtout que si nous en arrivons là c’est que d’un côté on l’a bien cherché non ? Peut-être que pratiquer des IVG ça claque moins que chirurgien , mais c’est beaucoup plus humain !
J’ai avorté en 2010, à cause d’un oubli de pilule, comme mes règles n’ont jamais été régulière je ne me suis pas inquiétée de leur absence, quand j’ai fait le test je ne me suis pas posée de question j’ai pris rendez-vous chez un médecin qui m’a orienté vers le planning familiale qui m’a pris en charge rapidement, sans jugement, en respectant mon choix. Tout a été très rapide car j’étais à 11 semaines de grossesse, on oubli donc les médoc et c’est directement une opération. Anesthésie locale mais gaz qui fait rire et médecin très énervée contre les restrictions budgétaires et l’avenir des plannings familiales, intéressant mais heureusement qu’il y avait le gaz car je pense que ça m’aurait bien stressé! Après j’ai même eu le droit à un lit pendant un peu plus d’une heure et à une collation. Tout le monde était très gentil et discret, je félicite surtout tous les efforts pour éviter de montrer le fœtus aussi bien pendant l’échographie quand dans mon dossier ou le paravent qui cache la machine qui aspire, une démarche qui respecte la sensibilité de chacun.
Je vais bien, j’en parle autour de moi pour casser ce tabou, je n’ai pas honte de ce que j’ai fait mais je me posait la question: est-ce normal de ne pas culpabiliser, d’aller bien? Merci de me faire comprendre que je ne suis pas sans cœur! 🙂
J’ai avorté il y a un peu plus d’un an.
Je ne prenais pas la pilule car j’étais célibataire, et j’ai eu une relation sexuelle avec un homme qui était en couple. Dans le feu de l’action, pas de préservatif.
Je ne sais pas si c’est à cause des changements dans ma vie à ce moment-là (déménagement, changement de boulot), ou parce que j’étais persuadée de ne pas pouvoir tomber enceinte, mais je n’ai pas pensé une seconde à la pilule du lendemain.
2 semaines plus tard, retard de règles, 2 tests de grossesse, positifs.
J’ai appelé l’hôpital proche de chez moi, ils m’ont adressée vers un médecin de ville, échographiste.
Il s’est comporté tout à fait correctement et humainement, m’a fait faire des analyses sanguines pour vérifier la grossesse. Confirmation et reprise de rendez-vous pour qu’il me donne le premier médicament (celui qui interrompt la grossesse). Il m’explique que je dois prendre le 2ème cachet deux jours plus tard, et que je ne dois pas être seule. J’appelle le ‘coresponsable’ pour lui demander d’être présent pour me soutenir, ce qu’il accepte.
Je n’avais pas du tout envie d’être à l’hôpital pour cela, avec des inconnus.
Au moment dit, j’avais seulement peur d’avoir mal et de beaucoup saigner.
Mais les antalgiques donnés par le médecin étaient très efficaces, j’ai à peine eu des douleurs de règles, pendant moins d’une demi-heure.
Pour le sang, j’avais eu des fibromes utérins un ou deux ans plus tôt, et c’était beaucoup moins impressionnant. J’ai ensuite perdu du sang comme pour des règles un peu abondantes pendant quelques jours.
Je ne me suis pas posé un instant la question de continuer cette grossesse, et je suis persuadée d’avoir fait le bon choix. Aujourd’hui, je vais très bien, je suis ravie de voir mes amies avoir des enfants, je ne suis pas contre l’idée d’en avoir moi-même un jour, quand ce sera le bon moment.
Je remercie toutes les personnes qui se sont battues pour que nous ayons ce droit, tous les professionnels de santé qui nous permettent aujourd’hui d’y avoir accès, et toutes les personnes humaines et intelligentes qui nous accompagnent et nous soutiennent dans ce choix.
J’ai 28 ans, un super métier, un super mari, une belle vie pour laquelle je remercie Dieu tous les jours.
Je suis tombée enceinte en décembre 2010.
Dès les premiers jours, les « effets secondaires » ont été horribles. Je n’ai jamais eu d’enfants, je ne savais donc pas à quoi je m’exposais. Ceci dit, c’est certainement très différent pour chaque femme. Impossible de dormir, de travailler, etc etc et ce dès la première semaine. C’était totalement insupportable, je voyais déjà ma carrière fichue, mon couple détruit et cet enfant que je détestais déjà pour ce qu’il me faisait subir.
J’ai sereinement pris la décision d’avorter. J’ai été soutenue par mon entourage, mais l’hopital a été une épreuve terrible.
A la première consultation j’ai eu à faire à une sage-femme « robot », qui m’a tenu un discours totalement déplacé sur mon « irresponsabilité », qui m’a montré le foetus etc etc. Elle a même osé critiquer ma façon de m’habiller en me disant « quand on est enceinte on met pas de robe et de talons hauts ». J’ai même pensé à porter plainte. Heureusement pour l’IVG en elle-même j’ai eu droit à des infiermiers adorables (souvent les hommes sont beaucoup plus sensibles que les femmes), qui m’ont très bien accompagnée. J’ai eu des douleurs totalement surréalistes et ils m’ont administré un protocole anti-douleur qui a bien fonctionné. J’ai rencontré une psychologue adorable qui m’a rassurée lorsque je lui ai dit que je ressentais un immense soulgement. Et j’ai même eu un arrêt-maladie.
Je n’ai jamais regretté ma décision et je n’ai jamais culpabilisé. Je pense qu’il vaut mieux avorter et être heureuse plutôt que d’être une mère malheureuse.
Si je temoigne aujourd’hui c’est pour que les femmes soient mieux prises en charge, notamment au niveau de la douleur physique, pour que notre droit ne soit plus menacé, pour qu’on arrête enfin de nous dire « mais si tu es traumatisée mais tu ne veux pas l’admettre ».
Merci.
J’ai oublié une pilule. Une fois. Pour être précise, je l’ai prise le lendemain, pensant que ça pourrait compenser l’oubli. Que nenni! J’ai senti que j’étais enceinte bien avant mon retard de règle. Probablement un sentiment dû à cette petite idée que je n’avais pas été très sérieuse.
La veille de faire le test, quelle idiote, je vais voir les noces rebelles avec une tripotée d’amis. Je leur dit en blaguant que puisque je suis probablement enceinte, c’est un film très à propos. Tous ont donc été au courant que j’allais faire le test. Tous m’en ont demandé le résultat le lendemain. Si tout a commencé comme une blague, je suis vite redescendue sur terre. Étape par étape.
D’abord, l’analyste qui m’a fait la prise de sang de confirmation m’a félicité. Premier choc, je ne savais pas quoi lui répondre, à part merci avec un sourire forcé. Ensuite se sont posées les vraies questions, et nous avons décidé avec mon copain de peser le pour et le contre. Ce fut une soirée horrible, mais importante, je crois, pour la suite: j’avais besoin que cette décision ne soit pas anodine, pour ne pas avoir à y repenser avec regrets.
Je m’étais toujours dit l’avortement ne serait pas un problème pour moi. J’ai été élevée dans un milieu assez conservateur, ma liberté individuelle est une acquisition, et je sais qu’elle est un bien précieux.
Dans la colonne contre, donc, se dressaient des considérations matérielles (nous sommes étudiants, ce qui veut dire sans beaucoup de moyen, avec un rythme de vie non adapté à un enfant.) Dans la colonne pour, nous étions d’accord pour dire que nous voulions avoir des enfants, beaucoup, ensemble, relativement tôt (après les études et le lancement de nos deux carrières), alors pourquoi pas maintenant nous sommes nous dit.
J’ai eu besoin des autres, pour prendre ma décision, ou pour bien faire le tour de la question, je n’en sais rien. J’ai appelé Val, une amie qui m’avait dit qu’elle avait avorté. Nous sommes allés boire un verre tous les trois, c’était un moment agréable, nous avons bien rit, finalement, en imaginant une vie avec un enfant, dans notre colocation estudiantine.
C’est en réalisant que je ne voulais pas changer de vie pour l’instant, que j’avais besoin d’être avec mes amis, avec mon copain, que j’ai su que l’avortement était vraiment la bonne solution.
Nous sommes tombés d’accord, lui et moi, en même temps.
Dès le lendemain j’appelle ma gynéco, qui me dit qu’elle ne fait pas les avortements. J’appelle le planning familial, ils me disent qu’il y a une liste d’attente longue comme la muraille de Chine, et que je devrais essayer ailleurs si je veux opter pour l’avortement médicamenteux. J’ai dû appeler tous les gynécologues de ma ville (une secrétaire m’a même répondu qu’elle n’étais pas là pour prendre les appels de filles irresponsables. Ca a été mon deuxième choc).
Je trouve, enfin, une gynéco qui propose de me prendre dans la demi-heure. Très sympa, elle m’explique le processus, me dit que ça va bien se passer, et me donne directement le premier cachet.
Je reviens une semaine plus tard avec mon copain, prête, mais anxieuse (je suis un peu chochotte) d’avoir mal. Je n’ai pas été déçue.
Avant d’arriver chez moi, je m’évanouis de douleur dans le parking où nous nous étions garés.
Puis j’ai passé la journée à attendre des saignements. J’ai du reprendre un deuxième cachet, qui celui-ci a fait effet, presque sans douleur.
Mon copain, nous sommes toujours ensemble, est resté avec moi tout le temps, il a été très attentionné, très amoureux, très bon cuisinier, très bon programmateur de films, très tendre, très là quoi…
Je crois que, sans le côté physique, cette décision l’a marqué aussi profondément que moi, puisque nous l’avons prise clairement à deux.
Nous en parlons sans complexe, entre nous et autour de nous. La plupart de mes amis savent que j’ai avorté. Ce n’est pas une vantardise, ou un sujet dont je veux me faire plaindre. Ce n’est juste pas un tabou. J’ai avorté, et je vais bien, merci !
Je ne sais pas si mon témoignage peut trouver sa place.
J’ai 31 ans, un mari adorable un bébé de 7 mois, une vie douce et a l’abris du besoin.
La semaine dernière je découvre que je suis de nouveau enceinte. Stupeur, nous avons eu bcp de difficultés a avoir notre bébé et nous avons eu besoin de la PMA. (Procréation médicalement assistés.) normalement pas de risques de tomber enceinte… Normalement !
Je me projette et me vois avec deux enfants en bas âges. Tout a coup le film se fait tout seul.
— pas de retour au travail ( je venais d’ avoir une promo avant de partir en congés)
‑seule avec deux enfants car mon époux est très souvent en déplacement
‑plus de vie sociale
— un déménagement en urgence
— un gros bidon alors que mon fils commencera a peine a marcher
— ne pas pouvoir profiter sereinement de chaque progrès de mon fils
— recommencer une 2e grossesse en moins de 7 mois
‑ne plus avoir de projet perso Pendant un bon petit moment.
— être une mère et rien qu’une mère.
Aujourd’hui je ne souhaite pas cela, c’est peut être égoïste mais je ne vois pas dans cette vie. Un deuxième enfants oui pourquoi pas mais quand je serais prête dans ma tête et dans mon corps. Je me suis confrontée a moi même et j’ai écouté ma petite voix pour ne pas faire partie de ces femmes au bord du burn out. Pour continuer a aimer ma vie, pour continuer a me reconnaitre.
J’ai décroché mon téléphone et pris les rdvs.
Je vais avorter, et je le fais pour mon bien.
-
Eh bin, comme d’autres avant moi l’ont dit, une seule fois c’est tout ce que ça prend.
Une seule fois, et je sais exactement la date. Le 8 avril.
Une (ou dix) petite coupe de vin dans le nez, et hop, on oublie les risques. « Mais non, pas de danger… Juste une fois ».
Une semaine plus tard, j’ai mal aux seins. Je dis a ma mère que ce sont mes régles qui arrivent, et elle me regarde, surprise. « Mais non, cela fait a peine deux semaines! ». Oui, maman, tu as bien raison… Nous les avons en même temps, ces foutues règles… Bon, je ne m’inquiète pas, c’est déja arrivé que j’aie mal aux seins avant. Une semaine plus tard, soit la semaine passé, je commence a avoir des maux de dos. Dans le bas du dos. Je me dis que ça arrive… Non. Et puis les crampes. La, c’est pour vrai!!!
Toujours rien.
Le stress commence. Dire que, il y a a peine un mois, moi et mon copain discutions de grossesse. « Si c’était pour arriver, ce serait fini avant même que tu ne le saches et tu ne t’en rendrais jamais compte.. », que je lui ai dit. Il a simplement souri.… Mon amour, tellement adorable, aimant… Qui ne veut pas d’enfants.
Hier soir, je me dis, « Bon quatre jour, c’est trop de retard! ». Mois qui est comme une horloge suisse.… Ce matin, je vais a la pharmacie. J’achètes un test. Retour a la maison, un petit pipi plus tard, et bang. Le monde arrête de tourner. Tout s’écroule. C’est positif. Tout de suite, je me mets a pleurer en pensant a ma petite nièce, qui a a peine trois mois… Son rire, ses sourires… Moi qui disait ne pas aimer les enfants, elle m’a prouvé tout le contraire! Dans ces quelques seconds ou mon monde tombe en ruines, tout va très vite. Ma nièce. Mon ventre. Ce petit truc qui grandit déja en moi.…
Et puis je dis « Je dois prendre rendez-vous. » Cinq minutes plus tard, c’est fait. La date? Le 18 mai.
J’ai réalisé ce que je savais déja. Je ne veux pas d’un enfant, ni moi ni mon copain. Je n’ai ni les moyens, ni la patience, ni la maturité, ni le désir d’élever un enfant. En l’espace de 24 heures, tant d’émotions. D’abord la peur, la tristesse… Et puis la panique, l’anxiété.… Finalement.…
Le soulagement. Le soulagement de savoir que je vis dans un pays ou mon corps m’appartient, et ou je n’aurais pas a imposer une vie malheureuse a ce pauvre truc qui grandit en moi. (JE l’appelle truc parce que je ne crois pas avoir le courage d’y penser comme ‘mon enfant’) Alors, Truc-Muche.… Je te parles pour la premiere et derniere fois.…
Tu est tombé dans le ventre de la mauvais maman. Je te laisse partir, et je sais que tu vivras et grandiras heureux dans le ventre d’une autre qui te désire et qui t’aimeras. Peut-être un jour croiserai-je ton regard sur la rue au Marche. Mais pour l’instant, tu dois partir.
Les treize prochains jours ne seront pas facile… Tu me donnes la nausée et t’avales tout mon énergie.… Mais je serai ‘egoïste’ dans ma générositée… Je vivrai ma vie, et toi, tu ne seras pas malheureux.
Je vais avorter, et je vais bien. Je le fais pour moi, et aussi pour toi.
J’ai 26 ans et j’ai avorté il y a deux mois.
On pense toujours que ça n’arrivera pas, que c’est pour les autres, celles trop jeunes ou irresponsables, un peu paumées. On juge vite, à l’emporte-pièce. Je n’avais jamais eu de relations sérieuses, je ne prenais pas la pilule, et jamais mis les pieds sur les étriers d’une table de gynéco. Trop prise par les études, le premier boulot passionnant, les garçons, on verra ça quand ça viendra …
Et puis, lui. Les deux premiers mois, la tête qui fait des bulles, l’esprit qui papillonne. on fait le test assez vite, je pense à aller consulter … 2 jours après la fin de mes règles, on le fait sans protection, sans même y penser. Puis je prends mon courage à deux mains, visite chez le gynéco, et reviens toute fière, avec ma boite de pilules, l’impression d’être une femme adulte… sans penser que je vais attendre mes règles plusieurs jours, impatiente, anxieuse, puis carrément flippée. [On repassera pour le coup du calendrier, 5 semaines plus tard, j’ai mal aux seins, et l’évidence dans les tripes. ]
Deux parents médecins, une mère féministe jusqu’au bout des ongles, membre du MLF dans les années 70. L’avortement, pour moi, c’est une liberté et un droit, que j’entends exercer tout de suite, comme une évidence.
Un tour sur le net pour voir les étapes à suivre en cas de.
Je veux la méthode médicamenteuse, je suis encore dans les temps. Moi qui ne vais JAMAIS chez le médecin, j’arpente les salles d’attentes et les labos d’analyses pendant deux semaines. J’ai de la chance d’être parisienne, les médecins que j’ai vu ont été très pros. En 15 jours, c’est réglé, dans des conditions tout à fait normales et acceptables. Je l’ai dit à deux copines (une est venue avec moi à l’hôpital l’après-midi de l’avortement) et à ma mère, qui m’a offert « Le choeur des femmes » de Winckler dans la foulée…
J’ai décidé de ne pas en parler à mon ami. De multiples raisons. C’est la seule chose qui m’a travaillé dans tout ça. Mais c’est mon choix, j’assume, sans culpabilité ! Je n’ai pas l’impression que ça me bouleverse, c’est juste une tuile, ça peux arriver. Et puis, je sais que si jamais, je veux être mère un jour, tout marche de ce coté…
Alors merci, je vais bien, merci les filles des 343 salopes !
(mon portable me rappelle à l’ordre, c’est l’heure de la pilule…)
J’ai 35 ans, j’ai avorté il y a 11 ans à l’âge de 24 ans, et je vais bien, merci !
C’était l’été, rencontre d’un gars au bord de la plage, il m’invite à manger sur son bateau qui mouille un peu plus loin. J’y vais, sans penser à rien. Une fois sur le bateau, il me fait des avances, et je ne me souviens même plus comment on se retrouve à un moment lui sur moi à me pénétrer. Je précise, histoire de botter le cul à un autre tabou, que je ne suis pas traumatisée non plus par cette pénétration « non entièrement voulue par les tréfonds de ma chair et de mon âme ». J’ai juste le souvenir d’un coup vite parti, sans plaisir pour moi, qui m’a laissé indifférente. Aucune question avant sur la contraception, évidemment je suis supposée prendre la pilule…Quand je lui dis que non, il est tout désolée. Je ne m’inquiète pas plus que ça, et je vais faire un plouf. Dans l’eau, je vois le nom de son bateau, et je lui cris « On l’appellera Arlequin ! », pour rigoler.
Eh voilà. Je quitte cette île, je continue ma vadrouille, et une dizaine de jours plus tard je me rends compte qu’il y a quelque chose qui cloche, des nausées, de la fatigue… Je crois que j’avais déjà l’idée à ce moment-là que j’étais enceinte. Je rentre dans ma ville, chez ma mère (j’étais sans logement fixe, sac sur le dos). J’achète un test à l’urine, je le fais dans les toilettes de mon bar préféré, celui où je suis allée pendant toute la période du lycée, je m’y sens un peu chez moi…Le test est positif.
Je téléphone à ma mère, et je suis surprise de sa réaction : cela la met vraiment de mauvaise humeur, comme si j’avais fait une connerie ; c’est d’autant plus surprenant que ce n’est pas du tout son genre de s’énerver pour rien, c’est une personne plutôt mesurée et pragmatique. Je n’en ai jamais reparlé depuis avec elle, je pense que ça a du bousculer quelque chose en elle d’assez fort.
Commence le processus, échographie, puis RDV avec une nana du planning, pas de souvenir particulier, elle ne m’a pas embêté je crois. C’est le mois d’aout, le service qui prend en charge les avortements à l’hôpital ne peut pas me recevoir, je vais donc dans une clinique d’accouchement. Pendant tout ce temps je suis accompagnée par ma mère et une amie proche. J’ai choisi l’aspiration sous anesthésie, même si je suis encore dans les temps pour la méthode médicamenteuse, car j’imagine qu’avec celle-ci je vais avoir plein de sang qui va couler et que ça va être glauque ; je préfère être inconsciente et que tout soit fini quand je me réveille.
Je ne me souviens pas de l’accueil à l’hôpital ; vu que je suis avec ma mère et mon amie, je n’ai pas besoin qu’on soit gentil et prévenant, ça me passe au-dessus de la tête. Quand je me réveille de l’anesthésie, je suis toute contente, parce que j’ai rêvé, et je ne savais pas qu’on rêvait quand on était anesthésié ; je le dis tout haut, ravie, mais personne ne me répond ou me souris…Une fois dans la chambre, là aussi, je suis avec les femmes qui m’accompagnent, donc tout va bien. Mais je me suis dit plus tard que je n’avais vraiment reçu aucun soutien de la part de l’équipe médicale : ils ne sont même pas venu me voir pour me demander si j’allais bien, après.
Les quelques jours qui suivent, j’ai vraiment très mal au ventre, avec des « vertiges intérieurs » qui m’empêchent de m’endormir ; je suis du coup très fatiguée, ces quelques jours sont rudes physiquement.
..et puis après, je reprends mon sac à dos et je continue mes vacances !
Une chose que je dois préciser : avant cet été là, je parlais de l’avortement en disant « oui, c’est bien que d’autres puissent le faire, mais moi, je ne pourrais jamais », et je disais cela en me tenant le ventre d’un air douloureux… quand je me suis retrouvée enceinte, ma décision d’avorter a été prise en une seconde et demi. Aucun désir d’enfant, une vie de vadrouille, aucun moyen de retrouver le géniteur qui était reparti dans son voilier…De la représentation a priori au vécu, il y a parfois un gouffre.
Deux années plus tard, des amis très proches ont eu un bébé. En visite chez eux pour faire connaissance avec la nouvelle venue, j’ai un jour longuement pleurer, face à la mer, en pensant au possible avorté. Ces longs pleurs sont un bon souvenir. Pendant quelques années, j’ai pensé parfois à cet « enfant », quel âge il aurait, etc. Sans douleurs ni regrets, peut-être un peu de tristesse, mais plutôt liée qu’à ce moment-là de ma vie j’aurais bien aimé rencontré un homme et faire un enfant qu’à l’acte même d’avoir avorté.
Je me souviens aussi m’être posé des questions en lisant à plusieurs reprises des écrits qui disaient que l’avortement était forcément une souffrance psychique : est-ce qu’un traumatisme était caché dans le fond de mon inconscient et allait ressurgir un jour en me ravageant de douleur ? Puis j’ai compris la manipulation morale, et je me suis mise à souvent raconté mon avortement pour témoigner : non, on n’est pas obligées d’être en souffrance, ni avant, ni pendant, ni après.
J’ai appris être enceinte à nouveau (déjà une merveilleuse princesse de 6 mois…) il y a semaine, même symptômes que ma première grossesse, allé hop ni une ni deux, un test positif évidemment.
Bon, avec déjà un bébé de 6 mois l’avortement pour mon mari et moi était une évidence.
Rdv chez la gynéco le lendemain du test. « Bonjour, je suis enceinte, mais c’est pas possible donc bon je voudrais avorter » réponse de l’intéressée « Vous avez fait un test?«
Non madame j’ai pas fait de test, j’avais juste qu’on me fasse une écho vaginale pour le plaisir!!!!!!
Madame très sympathique d’ailleurs: elle me montre les contours de l’embryon, et me donne toutes ses caractéristiques (on ne sait jamais hein!) j’ai même eu le droit de repartir (!!!!!!!) avec l’écho !
Bon après tout le bla bla sur l’avortement et ses risques messages loin d’être subliminaux: vous allez saigner madame, beaucoup saignez vous comprenez?
Combien de fois me l’a‑t-elle dit? Environ une dizaine (non je n’exagère pas…)
Mon mari et moi travaillons et impossible pour moi d’être hospitalisée pour l’IVG j’opte pour la méthode médicamenteuse… à domicile (au travail pour le coup).
Madame la gynéco ne fait pas je cite « ce genre de pratique » ll y a bien un généraliste qui le fait dans le coin, mais je pourrais pas vous dire son nom.
Me voilà donc rentrée chez moi avec mon écho sous le bras (je fais quoi je l’encadre? grrrrr) à taper dans Google: « IVG à domicile –nom de ma ville- ». Si c’est pas du professionnalisme ça. Encore un peu et j’aurais presque cru qu’elle était contre l’avortement (ben ouai ma grande mais dans ce cas là, on ne fait pas ce métier).
Enfin bref tant bien que mal je trouve ce fameux généraliste qui est juste un amour et qui me conseille de changer de gynéco au passage (c’est qu’elle a bonne réputation apparemment…).
Je vous épargne tout ce qui est prise des médicaments, douleurs (je n’en ai pas eu) etc…
Et maintenant?
Ça fera 1 semaine mardi et depuis mardi dernier, je me demande pourquoi je ne pleure pas (ben oui avorter c’est MAL bouuuuuh). La réponse est venue toute seule:
Mon généraliste qui m’a dit « tenez allez là dessus, c’est un blog sur des femmes qui ont avorté et qui vont bien. Parce que on peu très bien avoir recours à une IVG sans pour autant devenir dépressive ».
J’ai pas l’impression d’avoir tué un bébé, j’ai pas l’impression de louper quelque chose dans ma vie et j’ai pas mangé plus de chocolat que d’habitude.
J’ai avorté mardi et je vais bien, merci.
Merci à vous, c’est pas parce que l’on avorte que l’on est des monstres, bien-au-contraire ! C’est prendre conscience que non c’est pas possible d’avoir un enfant et autant attendre de pouvoir lui offrir le meilleur ou pour d’autre d’attendre de vouloir devenir mère.
Bon, voila, c’est fait.
Je vais me faire plaisir et raconter les jours qui ont suivi mon premier post.
Tout d’abord, les nausées. Effroyables. Toujours présentes. La fatigue me tenait au bord du précipice, et si je n’allait pas faire pipi 100 fois par jour, je n’y suis jamais allé!
J’ai parlé a une amie. Elle fut très receptive, bien qu’un peu mal a l’aise. Elle me parle des options (que je conaissais déja) et d’un ton incertain… « Et l’avortement…J’esseyais d’éviter ce mot »
Pourquoi? Parce que d’avorter, ça fait forcément de toi un monstre, un assassin? Parce que, encore aujourd’hui, c’est mal perçu et ça fait de toi un être damné?! PArce que, d’éviter la misère a un petit être innocent, c’est pas bien?! Parce que je devrais faire plaisir a ma mère en ayant un enfant? Parce que, maman, tu serais bien la seule a être heureuse de la situation… Raison pourquoi je ne t’en ai pas parlé. J’ai beaucoup pleuré une journée ou j’étais seule a la maison. Non pas de regrets, mais par peur de l’IVG. J’avais peur de la douleur, de l’anasthésie… Et j’ai pleuré de ne pas me sentir coupable.
Bref, les jours passent… Et le 18 arrive. Je me diriges vers la clinique au centre ville (Ah, cousine Quebecoise ici…) de Montreal pour LE rendez vous. Une jeune femme est dans l’ascenseur avec moi, on va au même endroit.… Il y a deux autres femmes dans la salle d’attente. Et aucune ne pleure. Elle lisent la documentation fournie et remplissent les documents necessaires, tranquillement, sereinement.… Je fais de même. Et puis l’attente… C’EST LONG. Je veux que ce soit fini le plus tot possible… Je vais en griller une (Quelle mere horrible j’aurais fait.. Pffff.) vite fait, je reviens, et l’intervenante m’appelle. On se dirige vers son bureau.
« Alors, comment vas tu? »
Tres bien. Je suis sure. J’assume. Je suis en paix. JE n’ai jamais voulu d’enfant. Oui, le papa est au courrant, il vient d’ailleurs me chercher pour me raccompagner chez moi tel que conseille… Sinon, le moral.… Bah. Je me sens coupable de ne pas me sentir coupable.
« Ah bah la, tu es une vrai femme! On culpabilise de ne pas culpabiliser.. C’est ce qu’il y a de plus terrible ca! » Je lui parle de ce blog, et elle semble intriguée… Quelques minutes plus tard, je lui ecrit le lien sur un bout de papier, en lui disant « J’espere que ca pourra aider ces femmes qui se croient anormales de ne pas sentir de tristesse face a l’IVG… » Je l’assures du fait que ce blog est VRAIMENT pro-choix, et non un blog pro-vie qui se fait passé pour tout autre chose…
On parle pour cinq minutes, on blague (Oui oui, on BLAGUE. Parce que, tel qu’elle m’a dit, « Avorter, ce n’est pas forcement quelquechose de dramatique. On le tourne au dram. ») un peu, et elle m’envoie en salle de repos. Je me changes et tout le tra lala… Et ensuite, direction salle d’op. L’infirmiere (Absolument formidable, comprehensive, douce.) me recoit, m’explique la chose… On fait l’echo. « C’est plus petit qu’un grain de riz! ». Ah, d’accord… Pas capable de faire le lien entre ÇA et un ENFANT. On parle pendant une dizaine de minutes en attendant le medecin… Il arrive. « Alors… T’en es sure? »
CERTAINE, que dis-je.… Et puis la, le petit masque sur le nez (gaz hilarant + quelquechose… Eh oh, pourquoi la map monde au plafond fait des vagues?!), on me fait un injection de je ne sais plus quoi, et on me dit « D’ici deux minutes, tu ne te souviendras plus de ton propre nom… »
Mon nom? J’ai oublié TOUT. Honetement, j’ai un trou noir d’une vingtaine de minutes.… Voire une heure. Je me souviens seulement qu’on m’aie aidé a me lever, et puis je me suis reveillée dans mon lit dans la salle de repos… Aucune douleurs. Rien. Des saignements legers le premier jour, et puis rien depuis. Oh, les jours 3 4 et 5 suivants l’intervention, j’ai des crampes plutot graves… Mais quelques Advil et hop, on reprend notre chemin. On m’a prescrit le Mirena… J’attend le rendez vous pour la pose.…
Je n’ai pas de regrets. Je n’ai plus de nausées. Ma fatigue, partie. Je fais pipi de facon NORMALE a une frequence NORMALE.
Alors maintenant, je peux le dire.…
J’ai avorté, et je vais bien, MERCI!
J’ai 30 ans, je suis cadre et j’ai appris que j’étais enceinte de 3 semaines 1/2 le 11 mai dernier.
A vrai dire, je m’en doutais, d’une part parce que je savais qu’on n’avait pas fait attention, que je ne prenais plus la pilule, que je n’ai pas pris la pilule du lendemain (je me demande encore pourquoi) … Et d’autre part parce que j’ai eu rapidement mal aux seins (bien plus qu’à l’approche des règles) et que j’étais tout le temps crevée.
Ce fut pendant 2 jours la confusion, prise entre 2 feux : « putain ça marche » et « vite vite il faut que j’avorte ». De suite, j’ai appelé le secrétariat de mon gynéco pour m’entendre dire « Le Dr X ne pratique pas d’avortement ». Je n’ai rien répondu et j’ai raccroché même si je sais maintenant qu’il avait l’obligation de m’orienter vers un confrère qui pratique l’avortement.
J’ai appelé le planning familial, qui m’a de suite orientée et conseillée au mieux. Donc en 2 jours, RDV avec un médecin, prise de sang, écho de datation et prise de RDV pour pratiquer l’IVG médicamenteuse à domicile. J’ai donc pris lesdit médicaments le 19 et le 21 mai dernier (ce weekend quoi).
Sans rentrer dans les détails, j’ai compris assez rapidement que c’était fait.
J’ai toujours un peu mal au ventre aujourd’hui mais je ressens comme une libération. Je dois encore retourner à l’hôpital dans 2 semaines histoire de vérifier que « tout » est bien parti mais je sens déjà que ma vie peut reprendre son cours, malgré les petits désagréments physiques actuels (saignements).
Je ne regrette pas mon choix. Je suis célibataire, et cela a toujours été clair pour moi que je ne ferai pas un enfant seule.
Alors bien sûr que je me souviendrais de cet épisode de ma vie.
Mais aujourd’hui, deux jours après, je vais bien !
J’ai avorté il y a plus d’un an.
Un choix raisonnable, qui s’est imposé à la minute j’ai eu connaissance de ma grossesse. Je suis jeune, j’ai des projets pleins la tête…je ne peux pas garder cet enfant.
J’ai choisi d’avorter. Comme une femme sur deux. Mais une femme sur deux ne connait pas le parcours du combattant que de nombreuses femmes ayant avorté ont connu.
Plus de trois semaines de délai pour avorter, des médecins qui changent à longueur de temps, le dossier médical perdu, un avortement médicamenteux à plus de huit semaines de grossesse, un doliprane pour calmer la douleur en 7heures d’hospitalisation, une prescription de pilule inadéquate qui mène à 1 an de problème hormonal, aucun suivi proposé, une sage femme qui insiste pour que l’on lui decrive ce que l’on a vu (un foetus ou non)
On se rend compte alors qu’il y a encore de nombreux progrès à effectuer pour le droit des femmes lorsqu’il s’agit de l’avortement, et surtout, celui d’améliorer l’hospitalisation. Car le traumatisme vient aussi de le prise en charge lors de l’hospitalisation
Cette histoire fera toujours parti de moi, et je vis avec…
Mais aujourd’hui, je peux le dire, j’ai avorté et je vais bien.
Voilà, là ce soir moi j’ai appris que j’étais enceinte, 3 ème avortement, je suis en colère de payer ma fécondité pour chaque écart de ma vie. Ca n’a jamais loupé.
Alors j’ai créé à l’instant un blog. Et je compte raconter comment ça va se passer.
Demain j’appelle l’hosto. Je sais pas si je vais bien, mais je sais que j’en ai plein le cul.
http://yvesegee.com/
Bonjour,
Voilà 10 mois que j’ai subi une IVG, j’étais enceinte de 2 semaines. Au départ, j’avais été sur le net afin de recueillir des témoignages malheureusement j’étais tombée sur des pro life, mais en rien cela n’a modifié ma décision de le faire. Ma seule crainte portait sur les répercussions psychologiques.
Ce qui m’a fait du bien, c’est d’en parler à une amie, qui elle-même avait déjà fait une ivg.
J’aurai très bien pu garder cet enfant sachant que je suis en couple et que nous avons déjà un petit garçon de 3ans, mais je n’ai pas souhaité retomber enceinte. Cela faisait du mal à mon ami que je le fasse mais il comprenait mes raisons. Cependant, j’ai fait toutes les démarches seule sans vraiment lui en parler, tout ce qu’il savait c’est que j’allais subir une ivg.
Je ne me sentais pas prête à une seconde maternité et j’étais encore étudiante, un enfant se désire et il faut pouvoir l’accueillir dans des conditions optimales. Cela n’aurait été le cas et tout le monde en aurait pâti. J’ai clairement expliqué tout cela avec la médiatrice du planning, mettre des mots dessus m’a encore plus convaincu de mon choix et je ne regrette pas du tout.
Au service, le personnel était très bien, très à l’écoute et disponible.
Pendant la demi journée d’hospitalisation, je n’ai pas souhaité être contacté par mon compagnon, car je devais vivre ce moment seul. Cette demi journée a été vécu comme une remise en cause, j’avais conscience de ce que je faisais, j’imaginais aussi la chance que nous avions à notre époque de pouvoir le faire dans de bonnes conditions.
Mais je pense que ce qui a fait que l’avortement s’est passé ainsi c’est que pour moi, cet enfant n’existait pas bien qu’il fut présent.
A l’heure actuelle, j’y pense rarement, tout ce que je sais c’est que ce n’est pas une fatalité d’avorter mais la conséquence d’une réflexion murement réfléchie. Aujourd’hui, je parle de mon expérience sans honte, et je suis navrée de voir que c’est encore un sujet tabou. Si tabou que des avortements se font encore clandestinement au péril de la vie de ces femmes, ou encore des femmes mettent au monde des enfants pour aussitôt s’en débarrasser, d’autres les gardent mais vivent difficilement le rôle de mère au détriment de petits innocents qui n’ont rien demandé…
voila je m’appelle marie je me suis fait avorter vendredi donc ya 3 jour !!
j’etait enceinte de 2 mois et quelque semaine .…) pareille ya 2 ans mon medecin m’a dit que j’aurais du mal a avoir des enfants , je prenais la pillule et j’ai arreter car je ne l’a supporter plus !
Pendant 6–7 moi je n’ai pris aucun moyen de contraception ! je me suis donc dit si je ne suis pas tomber enceinte maintenant ces que le medecin avais sans doute rèson..
et non un jour je commencer a voir des noses desagreable je l’ai mal vecu pendant 2 semaine cetait les noser !
donc pour moi cetait sans doute que j’ai senti je savais deja que j’etait enceinte , sur le coup je n’ai pas trop realiser ni paniquer j’en n’ai parler a mon copain j’ai fait une prise de sang et la j’ai apris que je n’etais pas enceinte que d’un bébé mes de 2 bébé
donc la le choc je ne savais pas quoi faire !
pas de situation toujour chez mes parent je me suis dit je peut pas les garder ces pas possible je m’en sortirais jamais a 20 ans ces dur quand meme je suis encore jeune mes amies mon dit reflechis bien exct.…)
mes cetait dejas tout bien reflechis , je suis aller voir le gyneco qui m’a donner un rendez-vous pour l’avortement et ces la veille du jou‑j que la je me suis sentis pas tres bien le stress ! j’i etait tout ces bien passer !
je suis rentrer, et le soir j’ai un peut pleures mes le choix je n’ai pas honte de l’avoir fait car quand je voit des jeune de 15–16 ans avoir des enfants et galerer moi ces pas une vie comme ca que je veut pour mes enfants.…)
je veut quil ne manque de rien !
donc voila la je vais bien
et pour toute les filles dans le meme cas que moi je vous trouve courageuse et je suis contente qui et aussi des fille qui pence un peut comme moi sans juger les gens !!
voila mercii a bientoot
J’ai découvert que j’étais enceinte de 3 semaines en décembre 2009. Préservatif défectueux je présume, car nous nous étions toujours protégés.
Au bout d’une semaine de retard, j’ai fait un test, 10 minutes après j’étais chez le médecin, le lendemain à l’hôpital pour mon premier rdv.
Tout ce que je savais, c’est que ce n’étais pas possible: j’avais 30 ans et toujours tout fait pour ne pas avoir à me retrouver dans cette situation.
J’ai réfléchi mais je n’ai jamais hésité.
J’étais enceinte de 3 semaines, je pensais que ça allait très vite mais il a fallu attendre 4 semaines supplémentaires pour que la date de l’ivégé ne ‘tombe pas pendant les fêtes’. C’est sans doute ce que j’ai le plus mal vécu, de devoir subir un mois de grossesse non désirée, avec les nausées et ce corps que je ne supportais pas.
Le corps médical a été bien, j’ai plutôt été déçue par les rares proches à qui j’en ai parlé qui m’ont tous expliqué que j’allais être traumatisée (et si pas maintenant, plus tard!)…
L’avortement s’est fait par voie chimique et même si d’un point de vue physique, j’ai trouvé ça vraiment dur, et fatiguant (j’ai bien mis 2 mois à récupérer), je n’ai jamais regretté, culpabilisé ou autres. Je n’y ai jamais vu un bébé potentiel, je ne me suis pas impliquée émotionnellement.
Je me sentais presque ‘anormale’ d’être si indifférente.
18 mois plus tard, tout va toujours bien, je sais que j’ai pris la bonne décision 🙂
J’ai 28 ans, je suis en couple et très amoureuse de mon compagnon depuis 7 ans. Nous vivons dans un mignon appartement parisien depuis 6 ans et nous sommes tous deux enseignants.
Et pourtant, j’ai avorté. Aucune excuse.
Et pourtant aucune envie d’enfant. Un non-désir – celui d’enfanter — qui s’est révélé incontestable à la seconde où le test m’a révélé la nouvelle. Un choix – celui d’avorter – qui s’est révélé évident durant cette même seconde. La décision je l’ai prise seule, bien que soutenue et accompagnée par mon compagnon dès que je l’ai formulée. Elle m’appartenait, c’était à moi de choisir. S’il a eu sa place dans le processus médical et dans les questionnements qui ont suivis, mon compagnon n’a pas eu sa place dans cette réflexion première. C’est mon corps, mon choix, mon droit. A moi de décider. Il n’y a pas eu de « qu’est ce que tu en penses ? » juste des « comment on fait ? ». Il est d’accord avec moi, c’est comme ça qu’il fallait faire.
Depuis je vais bien merci ! Pas le sentiment d’avoir fait une connerie, pas le sentiment d’avoir gâché une vie, pas l’idée débile et asservissante que cet amas de cellules de la taille d’un quart de cacahuète aurait pu être un « être vivant », un « bébé », ni même un « fœtus » . Amas de cellule il était, amas de cellules il n’est plus. Et c’est tout.
Et puis, des enfants j’en aurais quand j’en aurai envie.
J’ai avorté, je vais bien merci ! Mais… Parce qu’il y a un mais. Car dans une société où tout cherche à nous rappeler que ce que j’ai fait … n’est pas grave Noooon, vraiment pas grave, on accepte, c’est un droit, lalalala … Mais … C’est lourd de conséquence. Ça va déterminer beaucoup de choses par la suite. Je vais y penser. Regretter. Etc. Et bien, ce n’est pas facile !
Pas facile parce que ces comportements post-avortement déterminent des comportements médicaux. A commencer par l’obligation du délai de réflexion de 8 jours, comme si une femme ne pouvait pas être certaine de son choix, une fois la démarche faite de se rendre au planning familial. Et puis, en insistant un peu, en payant un peu plus cher, on peut tomber sur un gynéco en ville qui nous prend entre deux rendez-vous pour nous filer la pilule abortive.
C’est le sentiment que j’ai eu : on m’a filé une pilule parce que j’insistais pour ne pas avoir des symptômes de grossesse 8 jours supplémentaires alors que je n’aurai jamais changé d’avis.
Vous êtes sûre ? Oui. Alors démerdez-vous seule, lisez ce papier, signez celui-ci et gobez moi ça.
Voilà.
Ça va faire mal ? Non – me dit le médecin, comme des grosses règles.
Alors que le premier comprimé me déclenche des douleurs de règles qui m’obligent à quitter le travail, le second, qui enclenche l’expulsion me fait hurler à la mort. Je vomis, me vide par tous les trous, perd des quantités de sang importante toute la journée. Et je suis seule. Enfin, avec mon compagnon, livide de me voir dans cet état-là.
La notion de maltraitance me vient à l’esprit toute la journée. Pourquoi me fait-on subir ça ? Pour m’obliger à ne pas recommencer ? Pour que j’arrête de faire l’amour, seul moyen fiable de ne pas tomber enceinte ? Aucun personnel médical n’est là pour me rassurer et je hurle ma douleur toute la journée.
Quand enfin c’est fini, il me faut quand même expliquer à mon gynéco que des douleurs de règle, ce n’est pas vraiment ça – franchement si c’était le cas, je me serais fait enlever l’utérus il y a longtemps… « Ah oui », me dit-il, « c’est vrai que ça fait ça à beaucoup de femme. Je ne vous l’ai pas dit pour ne pas vous inquiéter » : Réduite à un statut de gamine à qui on vaporiserai de l’antiseptique en assurant que « ça ne va pas piquer ». Je me sens conne de l’avoir cru. Conne d’avoir été prise pour une conne.
Et depuis, je suis en colère. En colère devant tous les gens qui se demande comment on peut encore tomber enceinte accidentellement de nos jours. En colère devant les copines qui essaient de tomber enceinte et m’en veulent d’avoir avorté moi qui y arrive si facilement. En colère devant tout ce qui me rappelle que je devrais pleurer et compter chaque mois l’âge qu’aurait dû avoir mon « enfant ». En colère face à ce psy qui m’assène à chaque moment de ma vie que si je suis malade c’est parce que mon esprit me rappelle que j’aurais dû avoir un enfant, si je n’arrive pas à travailler c’est parce que j’aurais dû avoir un enfant dans les bras, etc.
Surtout en colère contre cette convention qui fait que l’on ne parle pas de « ça ». Surtout pas en société. Seulement avec les copines, à voix basses, devant des regards contrits. On ne dit pas : hey la semaine dernière j’étais en arrêt maladie. Pourquoi ? Oh, un petit IVG. Non, on dit « j’étais malade ». Parce que l’IVG, c’est intime, c’est une décision dure, qui implique un retour sur soi et son couple, qui ne regarde que nous… Pfffff.
Voilà, j’ai avorté, je vais bien… Mais. Mais il faut encore gagner un droit à l’avortement, pratiqué en toute dignité avec une gestion de la douleur qui ne nous fasse pas ressembler à des chiens. Un droit à l’avortement qui change les consciences et qui ne nous oblige pas à vivre l’avortement comme un drame.
j’ai avorté en juin 2011
Sortie des études, je peine à trouver du travail dans ma branche et vis chez mes parents au RSA. Trois ans avec mon ami d’un amour assez chaotique mais qui, paradoxalement, tient. Un accident, une fois sans protection comme ça, et on pense naïvement que ça n’aura pas de conséquences. On est conditionné car on voit les copines à côté ‚galérer à mettre en route leur bébé, des mois, parfois des années après l’arrêt de contraceptifs. On les entends parler de calcul minutieux de leur période d’ovulation , de techniques de poiriers improbables à effectuer après les rapports. On espère même avec elle chaque mois que ça tombera (enfin) de sorte à ce qu’elles se lavent de leur obsession d’enfantement qui les rend dépressive et pouvoir plaisanter un peu de nouveau . Alors inconsciemment, a lieu une généralisation . On se dit que soi même on est assujetti à l’hypo fertilité plutôt que l’inverse. mais bon, l’intuition est là. Plate comme une limande depuis toujours, mes seins se mettent alors à gonfler dangereusement. Dans d’autres circonstances j’aurais été ravie mais là, je me suis bien douté que ce n’était pas un cadeau du ciel histoire de combler ma féminité lacunaire. Postif youhou. Lui est plus jeune que moi et encore en formation, ne bénéficie pas d’un salaire suffisant pour subvenir aux besoins d’une famille. Quand bien même ça avait été le cas, ce n’aurait pas été le bon moment. Pas le bon moment pour mon accès à l’emploi déjà difficile, pas pour cette vie de femme que je souhaite mener avant d’être mère, pas pour ces déformations du corps et de l’esprit que je n’ai pas anticipé.Pas pour cet amour compliqué qui doit encore se stabiliser pour être accueillant. Psychologiquement, matériellement impossible.Faire un enfant pour qu’il survive plutôt que vive? Alors c’est vrai qui suis-je pour supprimer la vie? une sacré salope égoïste. Ou peut être justement tout l’inverse.… La natalité n’est pas en danger dans le monde, il paraîtrait même que nos ressources s’amenuisent. Aujourd’hui élever relativement convenablement un enfant aujourd’hui implique des sacrifices économiques non négligeables, avec les changements actuels de nos sociétés il faut compter de le nourrir l’éduquer et jusqu’à ses 25 ans révolus et de disposer de suffisamment de fric pour qu’il puisse entrer dans les grandes écoles et ne pas finir smicard frustré en manque de perspectives. Qui suis-je pour l’infliger à qui que ce soit dans des conditions merdiques? Je donnerai tout ce que j’ai à un enfant encore faut-il avoir quelque chose à donner. Un toit, des parents aimants, un avenir. Toutes mes bonnes raisons étaient là à portée de main, et la liste pouvaient s’allonger encore et encore . Ma propre existence ne devait pas passer tout de suite par la case bébé, un point c’est tout. Mais voilà, il est là dans le ventre, et le cliché se réalise. On ne voit plus les choses pareilles. les hormones jouent des tours. Difficile de rester pragmatique, de ne pas penser à cette cellule comme un enfant, Avec un prénom , un peu de vous, un peu de votre chéri, à une personne unique, avec ses qualités ses défauts. Difficile de ne pas succomber au romantique, à l’idéal de la situation. » . Quand j’ai annoncé la perspective d’un IVG à une amie elle s’est totalement effondrée en larme à cause » du traumatisme que j’allais subir ». J’apprécie son empathie mais tout de même, il me fallait relativiser, non dramatiser. Mon ami m’a soutenu, et j’ai procédé à l’IVG médicamenteuse. Le plus pénible est l’attente et les procédures bien lourdes pour devoir le faire. Échographie a plusieurs reprises, prises de sang, RDV médecin et gynécologue spécialiste. Entre les rendez vous, dans votre tête et votre corps c’est le chamboulement et l’on ne pense plus qu’à ça. Premier médicaments: Un peu difficile, le geste de porter le cachet à la bouche vous donne une mini impression de vous suicider un peu. Psychologiquement difficile, physiquement aucun symptômes. Le second beaucoup plus facile à porter à la bouche, on à juste hâte d’évacuer le tout. Psychologiquement très facile, physiquement: une torture abdominale de 3/4 d’heures, puis ensuite des douleurs le restant de la journée. Deux jours plus tard c’est oublié. 2 mois plus tard pas de regrets. J’ai avorté et je vais bien merci.
Merci pour ce témoignage. C’est vrai que le discours sur « les gamines inconscientes de 14 ans » qui ont recours à l’IVG est très présent. Mais voilà, le préservatif qui craque, la pilule du lendemain qui ne fonctionne pas, ça arrive aussi aux bacs + 5 et il faut le dire, sans honte et sans culpabilité !!
Votre gynéco est en infraction. Elle est en droit de refuser un avortement, mais elle est dans l’obligation de vous réorienter vers un médecin le pratiquant.
J’ai 32 ans, je suis maman célibataire depuis plus de 8 ans 1/2 d’une nénette de presque 8 ans.
Je suis restée maman à 200% de février 2003 à mai 2011! aucun rapport, aucun flirt, nada!
Et fin mai 2011 je saute le pas!
Depuis la rentrée scolaire (sept 2010), une petite nouvelle est arrivée dans la classe de ma fille. J’ai bien remarqué que seul son papa venait la chercher. J’ai demandé à ma fille, elle m’a répondu que sa maman est morte. Oups…
Les mois passent, les regards se font plus insistants…
Et fin mai, les beaux jours aidant, nous nous retrouvons dans le même parc de jeux pour enfant, non loin de l’école. Les filles jouent ensembles, nous sommes sur deux bancs opposés. L’orage gronde, nous nous apporochons du portillon du parc en même temps, regards tendres, petit mot sympa. Nous faisons le bout de chemin ensemble jusqu’à nos voiture.
Le lendemain, on se retrouve au parc, comme par hasard!?!
Et de fil en aiguille, on parle, on parle de nos vies, on s’échange nos téléphones, on s’envoie des textos, on s’appelle 3 heures durant et puis, le 1er baiser…
Quelques jours plus tard, je me retrouve dans son lit… Une seconde 1re fois, car après plus de 8 ans 1/2, pas facile de sauter le pas! la nuit fut géniale.
Bref nous avons passé le mois de juin avec nos filles, à sortir, à venir chez l’un, chez l’autre.
Et puis il a mis de la distance dans notre relation fin juin, sans donner d’explication. Je devais avoir mes règles autour du 29 juin. (Je précise que je ne prenais plus la pillule depuis 2003 car je n’avais aucun rapport. J’ai demandé la pillule à mon médecin traitant quand j’ai rencontré mon ami, fin mai, mais ayant mes règles, il m’a demandé de commencer la plaquette au prochain cycle, donc fin juin. On a donc essayé de faire attention lors de nos rapports, non protégés.)
Je n’ai jamais eu de règles régulières, mais le 6 juillet je m’inquiète, je vais acheter un test de grossesse à la pharmacie. Et là, verdict : positif… (je suis quasi certaine que la conception a eu lieu le 19/06).Direct, je vais chez le médecin, il me reçoit enre deux clients, je suis paniquée… Je lui dit « je suis enceinte, je dois avorter! ». Je préviens mon ami que je suis enceinte, il tombe lui aussi des nues.
On est clair là dessus (on en avait déjà parlé) : il faut avorter! on se connait depuis 1 mois, on a chacun une fille de 8 ans (lui a aussi deux belles filles de 20 et 15 ans, filles de sa compagne décéde en 2008), etc…
Bref j’ai eu un rdv 1 semaine plus tard au centre d’orthogénie. Rie à l’écho… Suspiscion de grossesse extra utérine. Prises de sang bHCG à 48h d’intervalle : grossesse normale.
Bref il m’a fallu 3 semaines entre mon test urinaire et le jour J.
J’ai donc eu recours à une IVG Chirurgicale le 27 juillet 2011, sous anesthésie locale. Tout s’est très bien passé, l’équipe médicale a été très très très prévenante. L’infirmière m’a tenu la main au bloc.
En remontant dans ma chambre je me suis sentie libérée, le sourire aux lèvres.
Je n’ai pas du tout saigné après car j’étais enceinte de 7 SA (5 semaines de grossesse) à peine.
J’ai eu mon rdv de contrôle post IVG chez mon gyneco habituel : RAS.
Bref j’ai avorté aussi, et je vais bien, très bien, merci!
courage à toutes celles qui passent par là…
Ps : mon ami (36 ans) et moi sommes séparés depuis, car déjà avant l’annonce de ma grossesse il avait pris ses distances. Il est venu à l’hôpital le jour J, il me l’avait promis, mais n’a pas assisté aux rdv avant ni après. Il m’a expliqué qu’on avait été trop vite dès le départ et que ça lui a fait peur. Bref je suis à nouveau maman à 200% et je pense le rester tant que ma fille sera à ma charge… donc encore de nombreuses années. J’ai rompu mon célibat pendant 1 mois, mais ce mois a entraîné trop de soucis…
Ps2 : J’était anti IVG, aujourd’hui ej suis bien plus tolérante!
Bonjour à toutes
Ce témoignage pour soutenir toutes celles et ceux qui doivent faire le choix face à une grossesse non désirée.
Ce fut mon cas. J’étais au début d’une relation. Nous avons eu un accident de contraception. Mon partenaire ne se sentant pas du tout près, ni à avoir un enfant, ni à lier sa vie à la mienne. Un gros déchirement pour moi car, c’est vrai, j’aurais aimé garder l’enfant (j’ai un grand désir de maternité). Mais pas sans l’accord ni le soutien du père. Je suis croyante et pratiquante mais j’ai dû revenir sur mes principes, car j’ai vraiment ressenti que je n’y arriverais pas seule (boulot très prenant, je travaille le week-end et horaires décalés) et que je ne pouvais pas imposer ce choix à cet homme non plus. D’autre part, en ayant parlé à ma famille proche, celle-ci était très réticente et je sentais que le soutien que je demandais pour une vie de mère célibataire n’allait pas de soi..
Ma décision fut donc un choix dans un non-choix. Je n’ai pas avorté dans la légèreté et l’insouciance comme nous le reprochent souvent les « anti-avortement ».
La clé de mon témoignage est ici:
Mon avortement s’est bien passé car j’ai été très bien accueillie à l’hôpital. Personnel sans jugement, respectueux, attentionné. Gynécologue très prévenant. Et soutien de la femme qui était dans le même cas que moi juste à côté (nous étions plusieurs ce jour-là). Je tiens à préciser ce contexte car j’avais lu plein de témoignages flippants sur un personnel soignant méchant, qui nous laissait dans la douleur.
Je me suis également fait accompagner par une amie proche qui est restée à mes côtés dans ma chambre.
Alors, si ce choix fut difficile, si cette épreuve reste importante, si je suis toujours en contradiction avec mes principes de base (la vie est « sacrée », je ne regrette pas mon choix dans le fond. Je ne me sentais pas capcable de faire autrement dans ces circonstances. Je suis globalement apaisée.
Je dors bien, je vis, je n’ai pas fait de dépression. Je ne retourne pas à l’église, me sentant intérieurement jugée.
J’espère qu’un jour j’aurai un enfant dans un projet avec un homme qui le désire autant que moi.
Courage à toutes les femmes qui doivent faire un choix, soyez les plus libres possibles, dans les circonstances que la vie vous impose.
Bonjour,
Je suis la journaliste qui ai lancé un appel à témoignages (cf page d’accueil de ce blog)… En lisant votre récit, je me disais que peut-être vous accepteriez de m’en parler en restant tout à fait anonyme bien sûr…
Merci
Anne
44 ans, j’ai avorté à l’étranger en 2011 et je vais bien.
J’habite à l’étranger, dans un pays musulman où l’avortement est interdit, passible de prison pour la femme comme pour le praticien.
Je ne sais pas si mon témoignage a sa place ici ou si peut être.
Je ne suis plus une gamine, j’ai deux enfants, et j’étais séparée et toujours pas divorcée, une situation un peu compliquée dans un pays où une femme seule avec enfants est très mal vue. Je n’utilisais que des préservatifs pour des relations sans lendemain, aucune envie d’un homme dans ma vie après ce que j’avais vécu.
Et un jour , on ne sait jamais quand ça va vous arriver, je rencontre X et le mot amour que j’avais sorti de mon vocabulaire me tombe dessus ! Lui ne supporte pas les préservatifs , nous allons ensemble faire en don du sang pour avoir des analyses correctes et échangeons nos résultats , négatifs des deux cotés, et notre vie amoureuse s’enchaîne, faisant attention aux dates, moi prenant la pilule du lendemain, et 3 jours de retard, 9 jours , … test.… et bingo c’est positif !
Ma première réaction fut joyeuse, un autre enfant ? Avec lui pourquoi pas ? En France sans problème , ici une relation hors mariage est aussi passible de prison , alors on parle des heures de l’avenir et on se décide à deux à avorter.
Le rendez- vous est pris avec le médecin qui a accouché mes deux enfants, je lui explique ma situation, pas encore divorcée.… il me demande si mon compagnon est au courant je réponds. Échographie… il confirme avec un doute mais … Il me donne un cachet et m’explique que si je ne saigne pas dans les 48 h je le rappelle. Je ne saigne pas, rien du tout . Je revois mon gynécologue et l’intervention est prévue une semaine après.
7h du matin, je vais dans une clinique privée, j’y vais seule en taxi, mon compagnon viendra me chercher. Sur mon ordonnance il y a écrit : révision gynécologique ! je rigole en moi même , j’ai l’impression d’être une voiture d’occasion.
J’ai une chambre pour moi ( je suis étrangère et donc j’ai les moyens de me soigner contrairement à la population du pays).
C’est là que je me rends compte que j’ai été très bien traitée, j’ai subi une anésthésie générale ( le truc qui me fait le plus peur ! j’ai toujours eu peur de ne jamais me réveiller) . Dans la salle d’intervention mon médecin a gentiment poser sa main sur mon front : » t’inquiètes pas ! à toute suite ! ». Mes yeux se ferment sur un flacon en l’air avec un tuyau comme ceux des aspirateurs.
En salle de réveil tout le monde est gentil, pas de question, je retourne dans la chambre et à midi on me dit que je peux sortir . Je paye , je prend mon ordonnance , et un flacon à faire analyser : le truc, le machin qui n’était même pas une idée d’enfant et les larmes me montent au yeux .
Mon ami est là , il m’emmène, j’ai du mal à marcher, je lui donne le flacon et il va s’occuper des analyses, des médicaments, il me couche et je m’écroule !
J’ai dormi jusqu’au lendemain, et je suis aller travailler ce fut dur et fatigant. Mon cycle est redevenu normal. Je me suis fait poser un stérilet, j’ai toujours le même compagnon !
C’était mon premier avortement. Nous avons pris la bonne décision.
J’ai 44 ans, j’ai avorté en Avril 2011 et je vais TRÈS bien.
Bonjour,
J’ai 20 ans et je suis enceinte. Je viens de l’apprendre et je suis encore sous le choc. J’ai eu ma consultation avec mon docteur-gynécologue et fait ma prise de sang pour déterminer le taux hormonal de grossesse avérée que j’ai, au jour d’aujourd’hui. Mon échographie se passe la semaine prochaine et je suis en période d’acceptation de la situation. Je ne vais pas vous le cacher, je suis triste. Et j’ai peur de l’intervention. Je me renseigne comme je peux, discrètement, et j’essaye d’être ouverte à tout opinion concernant l’avortement.
Tout d’abord, quand j’ai appris la nouvelle, la première réaction physique que j’ai eue était de trembler. Les battements de mon cœur se sont accélérés et j’ai paniqué. Réaction négative en soit. Clairement ce n’est pas le moment. Je suis en 3ème année d’école de commerce, la meilleure, en période d’examens, et en pleine rupture avec mon copain. Pas le moment, mais ce n’est jamais le moment dans le fond lorsqu’on a 20 ans et qu’on n’arrive pas encore à bien s’occuper de soi-même, et d’un seul coup, une question existentielle se pose, est-ce que je dois avorter?
Bien sûr! Pourquoi à mon âge devrais-je m’occuper d’une vie en plus de la mienne qui est déjà assez chaotique toute seule. Je n’ai même pas d’homme à mes côtés (et ce n’est pas ça qui manque sur terre), pas de boulot assez rémunéré — j’ai trois jobs à côté de mes études qui coûtent chers. La question ne se pose même pas. Je ne veux pas d’un bébé qui pleure pendant 3 ans et ne pas pouvoir faire des nuits complètes. Je veux faire le tour du monde, voyager, débattre sur des sujets enflammés, boire à la santé de mes amis, voir ma sœur grandir étant donné qu’elle n’a que 13 ans. Je veux continuer à vivre seule, et être une femme indépendante.
Je ne suis peut-être pas faite en papier mais je ne vous cache pas ma douleur de vivre tout ça. En sillonnant le web à la recherche de réponses, je suis tombée sur des sites qui bannissent l’avortement, qui démontre l’évolution de l’embryon. Je suis à deux semaines de grossesse. D’après eux, dans une semaine j’ai un deuxième cœur qui bat en moi, dans deux semaines, les membres et organes vitaux se forment, dans trois semaines, le visage est visible et dans quatre, le sexe peut être déterminé. De quoi donner la patate aux femmes qui choisissent d’avorter. Alors j’étais triste, mais je tiens à ne pas être ignorante sur le sujet. Car la détermination même d’une grossesse, c’est qu’il y a un bébé dans neuf mois qu’on le veuille ou non. Après dans mon cas, ce n’est pas ce à quoi j’aspire.
Je veux un boulot intéressant, bien rémunéré, m’épanouir seule. Pas envie de fonder une famille maintenant. Qu’on soit clair. J’ai encore le choix. Et je vais jouir de cette liberté. Pourquoi un homme a le droit de faire ce qu’il veut, quand il veut, et pas moi? Je veux encore construire ma vie, libre de toutes contraintes. Je veux apprendre de nouvelles choses et profiter de ma jeunesse. Chaque chose en son temps. Un jour, dans dix ans, j’aurais peut-être un enfant, mais pas maintenant. Un enfant qui sera le fruit d’un amour partagé. Et je dis ça, ça ne veut pas dire que l’homme avec qui j’étais n’est pas formidable. On s’est quitté. Ça arrive. C’est la vie. Ce n’était pas lui. Alors je regarde devant moi, et je me dis, il y a de l’avenir, et il faut aller de l’avant, malgré tout.
Oui je peux choisir de garder le bébé. Mais je ne pense pas que je serais heureuse après coup. Je ne sais pas, je n’ai jamais été mère. Mais si ma première réaction était tel un cataclysme, je trouve que ce n’est pas le bon choix de le garder. Et je souffre car tout cela aurait pu être évité. Mais maintenant, avortement ou non, faut savoir prendre ses responsabilités. Nous vivons qu’une seule fois et la liberté se prend, elle ne se donne pas.
Je ne veux pas d’enfant maintenant, et je ne vais pas me morfondre sur mon sort après mon avortement. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas la fibre maternelle, je l’ai. Mais c’est trop tôt pour parler bébé. Au jour d’aujourd’hui, je parle crise financière, droits d’humanité, famines, pauvreté, abus d’autorité, abus sexuels, études supérieures, examens et nuits blanches, sexe, amour, amitié, liberté, respect et ambition. Je suis fière de moi, fière de me laisser toutes mes possibilités d’évolutions, et d’apprendre chaque jour, ce que j’aime ou n’aime pas faire, je suis un chantier constant. Et je n’ai aucune envie de m’occuper d’un deuxième chantier. Alors on retrousse ses manches. Et on fait avec les douleurs physiques, psychologiques (soit disant) et on sourit à la vie, merde! Si c’est pour faire une dépression, ce n’est pas la peine. Déjà vécue, m’en suis sortie beaucoup plus forte et avec une soif de vivre qui fait que non je ne vais pas déprimer suite à cette décision relativement importante.
J’ai 26 ans et j’ai avorté il y a un mois et demi à peu près. Et je vais très bien, merci.
J’ai rencontré mon copain depuis bientôt un an, ça se passe très bien entre nous et nous réfléchissions « ensemble » à une méthode contraceptive qui nous convienne à tous les deux. Parce qu’à mon avis cette décision doit être prise à deux, ou au moins discutée ensemble. Je refuse d’être la seule responsable de ma contraception, même si c’est moi qui ai « subi » la grossesse! Nous partageons une vie sexuelle, nous devons partager les décisions qui la concernent. Cela nourrit le discours selon lequel c’est de la faute de la femme si elle tombe enceinte, c’est elle qui prend/oublie la pilule…
Je n’ai aucune envie de me justifier sur la contraception. J’ai toujours su que je pouvais tomber enceinte avec lui, j’avais d’ailleurs fait 4 test de grossesse avant que je ne tombe enceinte pour de vrai.
Depuis longtemps j’ai choisi de ne plus prendre la pilule parce que je ne m’y suis jamais bien adaptée. J’ai choisi donc le préservatif et pendant 6 ans cela a été ma seule méthode contraceptive jusqu’à que je ne le rencontre, et que je ne tombe enceinte début octobre.
J’ai opté pour la médicamenteuse; les médecins (mon médecin traitant, l’échographiste, le gynéco et finalement celui avec qui j’ai fait l’IVG) ont tous été d’une gentillesse et d’un respect admirables. Cools, agréables, sans porter aucun jugement.
Je l’ai fait chez moi avec mon copain, pendant un week-end dont je garde des souvenirs plutôt plaisants. On a écouté de la musique, on a fait à manger, on a parlé des choses et d’autres, on a lu des romans. Nous avons vécu ça ensemble, sans drame et sans regret.
J’ai le droit de vivre mon avortement sans aucune pesanteur, mes amies ont du mal à me comprendre… tant pis! Lui et moi partageons cet avis, c’est déjà ça!
Il faut dire que pour un mec ce n’est pas facile d’assumer qu’il le vit bien. Ils se sentent souvent dans l’obligation de souffrir pour nous comme si c’était une preuve de solidarité (ou d’amour, c’est ringard, mais oui, c’est bien comme ça que ça marche!) dans un moment « aussi dur ».
Le fait que je n’hésite pas une seconde, que j’agisse vite parce que je voulais vraiment me débarrasser de cette grossesse, parce que j’avais d’autres choses à faire et que ça foutait le bordel au mauvais moment, cela a été capital pour que mon copain comprenne que ce n’est pas grave, que nous avons le droit de boire un demi et trinquer « passons à autres choses ». ça nous a fait du bien de nous l’avouer.
(maintenant j’ai un implant et je conseille ça aux pilulophobes, comme moi)
Je rejoins complètement ton témoignage! Je ferais tes mots les miens! Merci!
Je voudrais juste rajouter que j’aurais aimé connaître votre site avant d’avoir avorté. On trouve plus souvent des témoignages culpabilisants, ce qui m’a persuadée d’en chercher plus sur internet à l’époque.
Merci!
Je viens de signer la pétition, je précise que je n’ai jamais eu à avorter et que je n’ai pas d’enfants. Mais je suis très touchée par tout ce qui a trait à la liberté et au respect de la femme: en effet une personne de ma famille proche a été violée, et de plus je connaissais bien la jeune Agnès qui a été violée et assassinée en novembre 2011 par un gamin récidiviste. Je trouve scandaleux que l’on conteste encore le droit à l’avortement, tant qu’il s’agit de la grossesse, il s’agit avant tout du corps de la femme, et la femme a tous les droits sur son corps. Je suis malheureusement parente d’une bande d’intégristes et leur point de vue sur ce thème me révolte tout particulièrement.
Ainsi, même si je n’ai pas avorté je me sens très proche de toutes celles qui l’ont fait.
J’ai 23 ans, un master, je pense être bien informée sur la contraception, et pourtant, je suis tombée enceinte fin 2010. Si l’on pouvait arrêter de dire que « ça » n’arrive qu’aux écervelées, incapables de se prendre en charge…
Grossesse sous stérilet, pas de chance, et énorme sentiment d’injustice. J’avais fait tout ce qu’il fallait, et je tombais quand même enceinte. Mais surtout, une évidence : je ne veux pas le garder, je ne me serais pas fait poser un stérilet sinon !
Avec mon ami, la question ne se pose pas vraiment : il est encore étudiant, j’ai commencé à travailler il y a un an, tout va bien entre nous, mais un enfant, maintenant, ce n’est clairement pas à l’ordre du jour.
Je passe quelques coups de téléphone, avec des résultats variables : si la personne qui me répond au Planning est adorable (elle me donne plusieurs numéros à contacter, m’incite à la rappeler si ça ne fonctionne pas), celle qui me répond à l’hôpital Robert Debré me donne clairement l’impression que je la dérange, et qu’elle n’a pas envie de s’occuper de mon cas. Il faudrait que je me débrouille pour aller faire l’échographie de datation (sans ordonnance, donc pas de remboursement évidemment) avant de prendre rendez-vous dans ce service.
Finalement, la Maternité des Lilas me répond, et là, tout se passe bien : on me propose un rendez-vous une semaine plus tard, pour l’échographie, et entretien dans la foulée avec l’anesthésiste, pour que ce soit fait. Le gynéco est parfait, il répond à toutes mes questions, ne me juge jamais, m’explique toutes les possibilités et me laisse choisir. L’IVG aura lieu 2 semaines plus tard, sous anesthésie générale. Idem, personnel attentif, douleur prise en charge, rien à redire.
Ce n’est pas un drame, ça ne le sera jamais. J’aurai peut-être des enfants, plus tard, peut-être pas, mais pas maintenant. Quand je l’aurai décidé. En attendant, je vais bien, merci !
J’ai bientôt vingt-huit ans, je n’ai jamais voulu et ne veux toujours pas d’enfant. Mon compagnon, qui a presque quatre ans de plus que moi, non plus. Ça m’est tombé dessus sans crier gare. Par le passé, alors que j’étais sous pilule et que j’oubliais régulièrement un comprimé sur la plaquette, j’avais déjà été confrontée aux doutes et m’était renseignée sur les démarches à suivre, au cas où. Mais finalement, ces oublis sont, par chance, toujours restés sans conséquences. Toutefois, il y a trois ans, j’ai fais le choix de ne plus avoir à penser à ma contraception et je me suis fait posé un DIU en cuivre (par choix, je refuse désormais toute hormone) que j’ai par ailleurs parfaitement bien supporté. Ce jour-là, la gynécologue m’a aussi donné une ordonnance pour le cas « où vous auriez un retard de règles ». Elle dormait depuis parmi le reste de mes papiers.
J’ai fais les fêtes de fin d’année 2011 avec les abus habituels, notamment en alcool. Aucune manifestation d’un quelconque changement. Et pourtant, début 2012, je commence à m’interroger sur ce retard qui s’accumule. Mon cycle se décalant chaque mois de cinq à dix jours, je ne me suis guère inquiétée de l’absence de règles fin décembre. Début janvier, je fais un premier test urinaire qui s’avère négatif. Rassurée, j’attends une semaine de plus. Le doute perdura jusqu’à la vue des résultats de la prise de sang le 10. J’ai espéré jusqu’au dernier moment me faire des idées et que tout rentrerait dans l’ordre une fois que j’aurais sous les yeux la preuve que je somatisais.
Mais les résultats étaient formels. La grossesse avait commencé depuis presque quatre semaines. La course contre la montre a commencé. J’ai filé chez mon médecin généraliste qui recevait alors sans rendez-vous. C’est son remplaçant qui consulte ce soir-là mais peu importe. Je suis arrivée à dans ma ville actuelle il y a seulement quelques mois et évite autant que faire ce peut tout ce qui est médical. De ce fait, je connais encore mal les médecins – généralistes ou spécialistes – et c’est sans doute ce qui m’effraie le plus. Las ! Mes craintes sont infondées et il me conseille parfaitement, me fait toutes les ordonnances, tous les papiers nécessaires et me donne des pistes pour les démarches à suivre.
La suite ne sera pas simple mais seulement parce que je me suis retrouvée confrontée à deux difficultés matérielles : n’étant plus étudiante depuis seulement quelques mois, les délais pour le changement de caisse d’assurance maladie freinent l’avancée de mes démarches car je ne suis pas en mesure d’avancer tous les frais et j’ai de toute façon un déplacement d’une semaine en Bretagne, prévu de longue date et que je ne peux annuler.
Dès le lendemain, je me rends donc aux urgences du centre hospitalier spécialisé en maternité et gynécologie qui se trouve à moins de dix minutes de mon domicile. Une première échographie laissera penser qu’il s’agit d’un œuf clair. Néanmoins, l’interne qui m’a reçue me rédige une nouvelle ordonnance pour une seconde échographie à réaliser une semaine après afin que le diagnostic puisse être confirmé (ou non). Je prends le rendez-vous pour le lendemain de mon retour de Bretagne, une semaine plus tard.
Fatigue, nausées… Mon séjour n’a pas été de tout repos. Je garde pourtant espoir que la grossesse se soit bien arrêtée d’elle-même et qu’il ne s’agisse que d’une question de temps pour que mon corps « s’en rende compte ». Mais la seconde échographie ne laisse plus de place aux doutes. Elle continuait bel et bien. Dès le lendemain matin, je me suis donc rendue au centre de planification familiale du principal CHU de la ville, et j’obtenais un rendez-vous pour le 30 janvier. Un peu tardif. Celui plus proche de mon domicile, moins débordés, m’en propose un pour le 24. Il ne me restait plus qu’à attendre ce premier rendez-vous afin de savoir comment la suite allait se dérouler.
Cet entretien a été très rapide. Étant sûre de mon choix, et après avoir simplement dis que je n’avais jamais voulu et ne voulais simplement pas d’enfant, qu’il s’agissait d’un raté de contraception parce que le DIU est descendu et que je ne changeais pas d’avis, il aura duré moins d’une demi-heure, le temps de donner les documents nécessaires, remplir les papiers et de me voir exposer les différentes méthodes par la conseillère qui m’a reçu. Je repars avec un rendez-vous pour le lendemain matin. Si tout se passe bien, étant encore à moins de sept semaines de grossesse révolues, je pourrais faire une IVG médicamenteuse à domicile.
Le 25 au matin, je rencontre donc le gynécologue qui va me suivre. Avant tout, il me retire sans difficulté mon DIU, ce qui va me permettre de faire l’IVG médicamenteuse. Il m’explique encore une fois comment cela va se passer, la prise des comprimés. Étant encore dans les délais (à un jour près !) j’ai pu faire le choix de prendre ces comprimés à domicile. J’avais la possibilité de me rendre rapidement à l’hôpital en cas de problème et mon compagnon a pris sa journée pour rester avec moi et pouvoir réagir vite en cas de souci.
Le 27, 48h après le premier, je prends enfin les deux comprimés qui vont déclencher l’avortement. J’avoue avoir angoissé la veille, non pas parce que je me serais mise à douter de ma décision, mais simplement comme on peut angoisser face à une situation inconnue. Finalement, tout s’est très bien passé. Les douleurs n’ont jamais excédées celles de règles très douloureuses, de celles qui vous obligent à rester allonger quelques heures. Et l’après-midi, j’étais déjà sur pied, l’esprit libéré avec la certitude d’être enfin débarrassée de cet amas de cellule qui, dans ma tête, n’aurait jamais dû commencer à faire sa place dans mon utérus.
C’est une grande chance d’avoir accès à un service de soins et à du personnel compétent (j’entends par là compréhensif, ouvert au dialogue. Je n’ai jamais été confronté ni au silence, ni au jugement) si près de chez moi. De plus, étant actuellement en recherche d’emploi, j’avais du temps à consacrer à toutes les démarches nécessaires qui se sont avérer être assez longues et plus lourde qui l’acte lui-même. Mon compagnon travaillant à plein temps, j’ai fais toutes les démarches et tous les rendez-vous seule, néanmoins cela ne l’a pas empêché d’être présent, tout comme mes ami(e)s que j’avais mis dans la confidence. Même sûre de son choix, ce soutien n’est pas négligeable dans ces moments-là.
Depuis, je reprends mon rythme de vie normal. Je ne ressens plus cette fatigue intense qui m’handicapait tellement. Psychologiquement, ça a été un véritablement soulagement et oui, je vais parfaitement bien dans ma tête. La semaine prochaine j’ai le rendez-vous post-IVG et le gynécologue me reposera un nouveau DIU en cuivre. J’espère ne pas revivre la même mésaventure plus tard, mais ça reste le seul moyen de contraception dans lequel j’ai réellement confiance.
Alors à ceux et celles qui souhaiteraient voir l’avortement déremboursé sous prétexte qu’il est toujours possible d’éviter une grossesse non désirée, savez-vous à quel point vous vous trompez ? Au-delà du fait qu’il est inacceptable de revenir sur cette possibilité de CHOIX qui est offerte aux femmes, un accident peut toujours arriver. Si j’avais dû prendre des risques pour avorter, je l’aurais fait, parce que c’est mon corps, ma vie, mon avenir qui est en jeu et qu’aucun(e) politique n’a le droit de décider de ce qui est bon pour moi ou non.
Cet avortement, je l’ai choisi, je ne le regrette pas et je vais très bien merci !
Élisa, 10 février 2012.
J’ai 19 ans et j’ai avorté il y a maintenant une semaine. Et je vais très bien, merci.
J’ai pas eu de chance, comme d’habitude on pense que ça n’arrive qu’aux autres. Et malheureusement non.
Quand on apprend ça , qu’on le veule ou non, on ne peut pas toujours le garder.
Etudiante sans revenu à part ceux de ma mère, apprendre à 6semaines et 4 jours que je suis enceinte. En suite suivre les démarches et avorter à 8semaines et 5 jours. C’est surtout dur moralement, surtout quand votre corps se venge et vous rend mal pendant 1 semaines, une fois à l’hôpital, on ne réalise pas. Une fois réveiller tout est derrière nous, soulagées sans doute, mais peut être un peu mal. L’intervention pour ma part, ne m’a pas fait mal, j’ai plus eu mal les jours avant (maux de ventre ect). En suite , quelques heures aprés, je me sentais comme avant , maintenant je me sens mieux, une épreuve en plus, qui fait réfléchir. J’ai eu beaucoup de chance étant jeune majeure que l’hôpital de ma ville prenne tout en charge, les gens ne vous juges pas, et essaye de vous faire sourires. Si vous allez subir cette épreuve, avant qu’on vous endormes, soyez positif. Souvent il est mieux d’agir vite, même si moi c’était trop tard pour un IVG médicamenteux. L’IVG par aspiration, ne m’a fait aucuns tord, je n’ai pas eu mal, et aucuns effets secondaires douloureux. J’ai choisit l’implant dans le bras, sans douleur, ceci m’assure pendant 3 ans une contraception je n’aurais dont pas à oublier de la prendre, vu qu’elle est dans mon bras, discret et sans prise de tête. Ceci n’est pas anodin comme intervention, elle fait grandir, on peut avoir 14 ans ou 25 ans, ceci arrive à beaucoup de personne et ce n’est pas une question d’être immature et de pas savoir réfléchir. C’est juste que malgré tout des fois il arrive des accidents, et on ne peut pas toujours choisir. Avorter n’est pas une honte, il faut du courage . Alors cet avortement, je l’ai choisi, je ne le regrette pas , car maintenant ça m’a permis d’avancer et de tourner une énorme page. N’hésitez pas à en parler , il y a des gens pour ça.
J’ai avorté il y a trois jours et je vais bien, merci. Je vais même mieux… Un accident de contraception et me voilá enceinte. J’ai 35 ans et deux enfants déjá. Aucune envie d’un autre enfant.
Décision prise en toute conscience, après dizcussion avec mon mari. Pas un instant je n’ai douté.…mais voilá les délais sont longs et bien que j’assure au médecin que je n’ai pas besoin de la semaine de reflexion .…je dois quand même m’y soumettre.Résultat depuis ma première visite, trois semaines á attendre, trois semaines de nausées, de douleurs bref de symptomes normaux lorsqu’on est enceinte. Pour moi c’est cela qui a été vraiment dur. Voilà, il y a trois jours, anesthésie générale puis intervention. Immédiatement après, je me suis sentie soulagée et depuis je revis. Je m’en veux pour cet accident de contraception mais surtout pas pour ma décisions. Je n’ai pas douté et je n’ai aucun regret. Comment accepter qu’un accident, une erreur engage toute mon existence alors même que j’ai le droit de décider!! Et c’est ce que j’ai fait.
Tout le personnel médical que j ‘ai rencontré a été subtil et délicat avec moi sans tomber dans la dramaturgie!!! Oui c’est une épreuve mais franchement je vais bien et je suis pas trauma!!! Voilá, je voulais soutenir toutes les femmmes qui doivent un jour prendre cette décizion qu’il faut dédramatiser.
J’ai avorté et je vais bien, merci
Estelle
Mon avortement par médicaments est prévu le 4 avril.
Heureusement je suis tombé sur une équipe de planning familiale belge formidable qui a tout fait pour que je puisse avorter avec cette méthode. Toute l’équipe a été à l’écoute, personne n’a essayé de minimiser ou de rendre cette situation catastrophique. « C’est votre choix et nous sommes là pour vous le rendre facile » voila ce qui les a guidés…
Voila l’attitude normale en cette année 2012.
J’ai avorté hier par méthode médicale. Et je vais très bien mentalement. C’est vrai que physiquement les crampes et les pertes de sang ressemblent, pour moi, à ces règles douleureuses que nous avons toutes connues un jour. Mais l’acte en lui-même était une simple formalité dans mon cas : il était hors de question d’avoir un enfant et l’équipe du planning qui m’a suivie ne m’a JAMAIS rendue coupable ou mis en doute ma détermination.
Donc depuis hier 14h30 je suis une de vos salopes et j’accepte ce titre avec plaisir car OUI JE VAIS BIEN
J’ai avorté deux fois et je vais bien.
La première fois, j’avais 23 ans, un copain sérieux et un moyen de contraception. Je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite, voire pas du tout. J’avais certes pris un peu de poids mais vu que mon copain était cuistot, rien de bien anormal de ce coté là ! J’ai fait un test en août car je n’avais pas eu mes règles ce dernier mois. Le test étant positif, j’ai tout de suite entrepris les démarches. L’accueil a l’hôpital fut en froid, c’est le moins qu’on puisse dire. Surtout lorsque lors de l’échographie, le médecin a réalisé que je n’étais pas enceinte de 1 ou 3 semaines comme je le pensais mais de 16. Il a bien entendu refusé de croire que j’utilisais la pilule, ou alors que je ne la prenais pas régulièrement et a fini par me renvoyer sans aucunes indications de la marche à suivre. J’ai fini par trouver : le planning familial. Accueil chaleureux, pas de culpabilisation et me voilà partie pour l’Espagne. Si ce n’est le coût financier, dont j’ai mis un an à me remettre, tout s’est très bien passé. Je ne suis ressortie qu’avec un gros ressentiment pour mon copain de l’époque, dont le corps, lui, n’avait pas changé et une parano qui m’oblige à faire des tests tous les trois mois.
Le pire ça a été quand j’ai réalisé que j’avais dit un peu avant toute cette histoire que pour être enceinte et ne pas s’en rendre compte, il fallait être paumée. Enceinte de 3 mois à ce moment là, j’aurais mieux fait de me taire.
Bref, j’ai juré qu’on ne m’y reprendrais plus.
Et… deux ans après, même période estivale. J’avais repris les études et j’étais en vacances en attendant l’année prochaine. Je n’avais pas de relations sexuelles pendant un petit moment et j’avais un copain depuis 3 mois mais je continuais à faire des tests réguliers, juste pour me rassurer. C’était fin juin, je fais mon test comme une formalité… Positif. Vu le néant de ma vie sexuelle de la dernière année, j’étais persuadée que cette fois-ci, j’étais les temps. Le médecin a l’hôpital n’était pas du même avis. Il m’a donné une date de conception au 14 février (ironie du sort). J’ai eu beau lui expliquer que c’était impossible, que je savais que je n’avais pas eu de relations sexuelles à ce moment là, il n’en a pas démordu.
« Vous êtes sure que vous n’avez pas trop fait la fête un soir et que vous ne vous en rappelez pas ? » Euh non merci bien. Mon plus grand regret, c’est de ne pas l’avoir envoyé paître. Dans cette situation là, on est perdue, assommée, sous le choc et on dépend des médecins. Triste est de constater qu’ils utilisent ces peurs.
Et rebelotte pour l’Espagne, avec ma mère cette fois-ci. Je n’étais pas mal, plutôt calme mais je me sentais néanmoins coupable de ne pas m’en être rendue compte… une deuxième fois. L’accueil a l’hôpital était bien, certains médecins parlaient français. Et évidemment lors de l’échographie, ils se sont rendus compte que je n’étais pas aussi enceinte que ceux que disaient les médecins français. Ils m’ont même confiés que ça arrivait souvent. L’opération, elle, ne fut pas une partie de plaisir, j’attendais dans une salle avec d’autres jeunes filles, en pleine détresse, avec qui barrière de la langue oblige, je ne pouvais pas communiquer. J’en garde un très mauvais souvenir mais aussi le soulagement de savoir que c’était fini !
Je suis sortie très vite pour retourner à ma vie normale… et non je ne le regrette pas.
J’ai avorté il y a un mois et 5 jours.
C’est encore pénible car j’y pense souvent, et la société nous impose une culpabilité de principe !
Malgré le deuil que je dois continuer, une chose reste claire et limpide dans mon esprit : j’ai pris la décision la plus sensée de toute ma vie.
Le géniteur s’est introduit dans ma vie en me faisant croire qu’il était libre.
Que nénni !! malgré sa situation (en concubinage notoire), lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, il m’a fait croire qu’il voulait réellement avoir cet enfant de moi.
Je savais au fond de moi que tout cela était la plus grosse imposture au monde.
La décision d’avorter était difficile à prendre parce qu’à plus de 30 ans, je n’avais pas encore eu d’enfant, étant encore célibataire, que j’ai un petit désir sourd d’enfant et que l’âge monte etc.
Mais je savais que je n’aurais pas eu le coeur d’élever un enfant seule (ou à moitié seule), que je ne voulais pas donner à mon enfant un papa « à temps partiel », et que, au dessus de tout cela, je ne souhaitais pas être liée à vie à cet homme là.
J’attend aujourd’hui encore l’Homme de ma vie, encore plus convaincue et déterminée à vivre mes rêves et à choisir ma vie.
Je vais tous les jours de mieux en mieux, merci !
J’ai 23 ans, j’étais avec un homme avec qui je m’amusait beaucoup depuis 6 mois, mais qui ne s’occupait absolument pas de ses enfants (il en a déjà quelques uns), je ne pensais pas tomber enceinte : préservatifs à chaque rapport… sauf très très rares exceptions. Nous ne sommes pas dans une relation exclusive.
La pilule, je ne la prends plus depuis longtemps (perte de libido). Avec l’anneau (qui est un contraceptif super quand on a une relation exclusive), j’ai déchiré 3 préservatifs différents avec le même homme, heureusement. Depuis 8 mois donc, je me contente du préservatif, qui ne me dérange pas, du tout.
Un peu d’alcool, mes règles qui venaient de finir, ok, on en met pas cette fois… Et bam.
La date de conception était au 9 mars, je pense qu’au bout d’une semaine et demie, je savais que j’étais déjà enceinte : douleurs très forte dans les seins.
Premier test négatif. J’invente, mes règles vont arriver, mes seins sont juste en mode gonflés avant les règles.
Deuxième test une semaine après, positif directement. Je le savait. J’aurait dû en faire tous les jours s’il fallait, des tests.
J’ai envie d’en parler à « mon homme » le soir même, je savais que j’allais avorter, mais j’avais envie qu’on en discute. Il m’annonce sans préambule que sa femme est revenue, qu’il pense se remettre avec. Ils étaient séparés depuis plus d’un an. Pas envie de lui parler de ce qu’il se passe dans mon ventre, perte de confiance en moi, en lui. Je me dit même que si je lui dit que je suis enceinte, il est capable de me demander de le garder parce que « vu comme on est beaux tous les deux ça ferait un magnifique bébé », qu’il « sera là » pour moi et que ce ne seront que de jolies paroles qu’il a dit à d’autres femmes avant moi. Et qu’il serait capable de me faire culpabiliser.
Je vois le gynéco le lundi 2 avril, dès mon entrée je lui dit que je suis enceinte et que je ne souhaite pas garder l’enfant. Il me donne la date de conception et rédige le courrier pour l’établissement qui pratiquera l’avortement.
Je dois me déplacer en personne pour prendre le rdv avec la gynéco « on ne vous donne le rdv qu’en voyant la lettre du gynéco, et seulement 8 jours après votre première consultation », la secrétaire est froide au téléphone. Sur place, c’est une autre, très conciliante pour la prise du RDV.
Le mardi 10 avril, la secrétaire veux me fait signer un papier ou je dis bien comprendre qu’il y a des risques liés à l’avortement : dont la stérilité. Elle est hautaine, je sent le jugement à son « vous avez déjà subit cette intervention ? non, c’est la première fois » Je souhaite signer le document après en avoir discuté avec la gynéco, la secrétaire fait la tête. La gynéco est beaucoup plus cool, elle me donne un fascicule, mais je ne pense pas qu’elle le fasse pour tout le monde, c’est simplement qu’elle voit que j’ai beaucoup de questions en tête… On parle du risque de stérilité, qui est quand même faible, on parle contraception, non je n’ai pas envie d’un implant, je vais me remettre à l’anneau. Nouvelle échographie pour vérifier que la grossesse est « évolutive », ordonnance pour avoir la carte de groupe sanguin et la procédure est lancée, pour moi ce truc ne ressemble en rien à une vie.
Le mercredi j’ai RDV avec la sage-femme qui me donnera les premiers comprimé, mauvaise impression que tous les soignants qui passent à côté de moi savent que je suis assise là en train d’attendre pour « ça », alors que les femmes visiblement enceinte de l’autre côté attendent pour une autre prise en charge.
Elle est gentille et souriante, mais on dirait qu’elle en fait tellement que je n’ai aucune raison de m’inquiéter. Et j’avoue, ça me rassure. Elle est expéditive, mais me dit que je risque de saigner, que normalement il n’y a aucune douleur. Elle me donne RDV le vendredi pour les autres comprimés, selon elle cela prendra 5 min. Dès le soir, je commence a saigner, comme si j’avais mes règles en 4 fois plus, la douleur est faible.
Le vendredi je m’en sens toute à côté de la plaque. Crevée, envie de pleurer tout le temps. Je parle des « règles abondantes » à la sage-femme, elle me dit que c’est bon signe. Que ça veut souvent dire que l’interruption médicamenteuse fonctionnera.
Quand elle me demande si j’ai pris des anti-douleur (ben non, on m’a pas dit), elle s’exclame « mais pourquoi tant de haine », elle va chercher dolipranes dans ue autre pièce, me demande si j’en ai chez moi, si j’ai bien l’intention de rester dans mon lit toute l’apres-midi et ce jusqu’à demain matin, je dis oui. Les larmes me montent aux yeux (la peur ?), je me contient, je lui demande combien de temps les douleurs vont durer, et les saignements, elle me dit que cela dépends de chaque femme. Elle me donne 2 Dolipranes de 500 mg et me recommande d’en prendre toutes les 6h. Ok.
Je rentre chez moi et je pleure, la douleur arrive, toujours comme des règles, puissance 10. Je pleure surtout parce que je suis seule. J’essaie de dormir. J’appelle mes copines, parle du beau temps, je les écoute parler de leur vie, non, je ne leur dirai pas ce qu’il m’arrive, je discute avec ma maman et ma soeur aussi, ça va mieux, les dolipranes calment bien la douleur. Je ne sais pas quand l’embryon est sorti : dans la douche, aux toilettes ? J’ai dormi à moitié et me suis douchée de nombreuses fois en 20heures.
Le samedi j’étais avec des amis (petit barbuc) dont « mon ex », tout s’est bien passé, à part le mal de ventre (qui a bien diminué quand même), j’ai essayé de ne pas y penser. Le mal de coeur c’est autre chose, même si l’on savait tous les deux que notre relation n’aurai jamais été plus loin. J’ai commencé à espacer les Dolipranes le samedi soir et eu mal au ventre jusqu’au lundi soir.
Aujourd’hui, j’ai toujours des règles, très fines, comme quand tu prends la pilule le premier mois, je ne sais pas combien de temps cela durera, le mois j’imagine.
Je n’ai plus mal aux seins, je suis moins fatiguée. L’échographie de contrôle, c’est vendredi 27, j’irai, mais je sais que mon corps est retourné à la normale.
Non ce n’était pas un avortement de confort, car le confort n’existe pour ce genre de décision. Ma sécu n’étant pas à jour, j’ai tout avancé, mais parce que j’en ai les moyens. Je ne sais pas encore si je chercherai à me faire rembourser.
Mais à ceux qui veulent diminuer le remboursement de l’IVG, souhaitez-vous vraiment enlever ce droit des femmes à disposer de leur propre corps, à choisir si un enfant est le bienvenu à ce moment de notre vie de femme ?
Souhaitez-vous que les femmes qui ont peu de moyens aient plus d’enfants ou galèrent d’avantage encore pour interrompre une grossesse dont elles ne veulent pas ?
L’IVG est un droit, et on doit se battre pour le conserver !
J’ai avorté le vendredi 13 avril 2012.
Et je sais que c’était le bon choix, je vais bien. Merci.
J’ai avorté un jour de mars 2012, et je vais bien merci!
Pas lepéniste pour deux sous, ce sont pourtant les propos de la présidente du FN qui m’ont le plus atteint. Comme si, oui, je me reconnaissais dans cette « IVG de confort » dont elle nous a rebattu les oreilles au cours de sa campagne. J’étais entourée, aimée, disposant de moyens financiers et soutenue, quelle que soit ma décision par familles, ami(e)s, amoureux. Alors pourquoi choisir l’avortement?
La décision s’est imposée d’elle même, sans hésitation, aucune. « Je ne suis pas prête » comme on l’entend souvent, voilà ce que je peux vous dire. Je rêve de voyages, d’aventures, d’imprévus et de coups de têtes. Je rêve d’explorer son corps, mon corps, mais pas à travers l’expérience de la maternité. Je rêve de changer le monde mais pas en éduquant cet embryon aux bons comportements.
Je ne veux pas. Et tout s’est arrêté là.
Parce que l’avortement est un droit, j’ai choisi. Cela fait plus d’un mois que cette aventure s’est passée, je porte aujourd’hui un stérilet, et je vais bien, merci!
Parce que l’avortement est un droit, nous n’avons pas à culpabiliser lorsque nous choisissons de l’exercer.
Parce que l’avortement est aujourd’hui un vote, je remercie les 343 salopes!
J’ai 24 ans, en dernière année d’école de commerce et j’ai avorté hier pour la première fois (et j’espère la dernière) et je vais bien, je suis soulagée.
Je laisse une trace sur ce site pour l’enrichir. Car quand j’étais enceinte et angoissée, ce site contrairement aux autres a été très rassurant. Heureusement qu’un site comme celui-ci existe. En voyant que j’étais enceinte, mon choix pour l’avortement était déjà fait mais c’est ce site qui m’a fait réellement comprendre qu’on a de la chance d’être dans un pays qui nous laisse avoir le choix pour notre corps et notre vie. C’est aussi injuste qu’à cause d’une erreur à 2, juste une seule personne doive subir les conséquences.
Je vous épargne les détails de comment je suis tombée enceinte et le gros coup de choc.
Pour celles qui doivent vivre ça, je vous conseille d’être bien entourée. J’ai eu de la chance d’avoir des amis proches (mon copain et moi n’étions pas dans la même ville) qui m’ont accompagnée à chaque RDV. Et ça il y en a eu pas mal. J’ai toujours eu de la chance de faire face à des gens compétents et aimables qui n’ont jamais remis en cause mon choix.
Bref, je voulais surtout parler de la méthode chirurgicale. J’ai choisi cette méthode car je ne voulais pas vivre mon avortement. J’ai vécu la grossesse qu’à travers les nausées, les seins gonflés et les changements d’humeur. Je n’ai pas vécu ça comme avoir un être qui grandissait en moi puisque ce n’était qu’un amas de cellule.
A 5h du matin, le jour de l’opération, l’anesthésiste me demande de prendre un cachet. Le cyotec. Le cachet m’a donné des douleurs, comme des règles bien douloureuses. J’ai eu peu de saignements mais la dame dans la chambre avec moi avait vraiment mal au ventre.
J’ai eu la chance de passer la première, à 9h00. Encore une fois, un personnel compétent et aimable. Ils voyaient que j’étais stressée et me faisaient des blagues pour me faire rire. Même si ça ne marchait pas, j’ai bien apprécié le geste.
Ils m’emmènent au bloc opératoire et c’est vraiment le moment où j’ai eu le plus peur. Je voyais les lumières défiler au dessus de moi, j’avais l’impression d’être dans le couloir de la mort…Une fois en salle d’opération, ils me mettent la perfusion et m’endorment. Je me suis réveillée environ 1 heure après en salle de réveil. Je ne ressentais rien. Pas de douleur, rien. J’ai alors demandé à l’infirmière si c’était terminé et elle m’a dit que oui.
J’en revenais pas. Je me rappelais même pas m’être endormie. C’était enfin fini. On me ramène ensuite dans la chambre. L’autre femme arrive quelques minutes après. On échange nos impressions. J’étais soulagée, c’était enfin fini. Avec toutes les démarches j’ai su que j’étais enceinte pendant 5 longues semaines. (Comme je voulais le faire par chirurgie, il y avait un certain délai d’attente du genre 7 semaines de grossesse pour que ça marche.)
Je n’avais pas mal, pas de saignements, je pensais qu’au fait que j’en étais enfin débarrassée. C’est que maintenant que j’ai de petits saignements, sans douleur, chose normale.
Pour info, la dame à côté de moi a eu beaucoup mal après l’opération, mais les infirmières l’ont prise en charge et lui ont donné des dolipranes.
Je sais qu’il faut attendre la visite de contrôle pour être sûre, mais je le sais que je ne suis plus enceinte.
Bref, je suis pas fière d’être tombée enceinte mais je suis soulagée d’avoir pu avorter. Je vais très bien, merci.
J’ai avorté le 1er Février 2012, et je vais bien merci!!
J’ai 24 ans, je suis en CDI à temps partiel (750€) par mois, tout se passe bien avec mon chéri mais on commencait seulement à chercher un appartement ensemble donc il n’était meme pas envisageable d’avoir un enfant, on voulait faire les choses dans l’ordre… Avec le recul même si certains professionnel n’ont pas été sympa je ne regrette absolument RIEN, voila je vais donc racontait mon petit parcours avec les rendez vous et les coûts que l’on ne prévoit pas ^^ Bonne lecture :p
Comment ais-je pu tomber enceinte?
Prise de 5 pillules différentes qui ont été une véritable catastrophe: +20kg en 2 mois, migraine à en crever, règles en continu pendant des mois…
J’ai également essayé l’anneau qui est ressortit aussi sec après avoir été mis x)
De plus je suis allergique au latex, et à savoir les préservatifs sans latex craquent quelques fois.
Donc avec mon copain c’est calcul d’ovulation et préservatif. Il a craqué quelques fois mais jamais dans les périodes critiques jusqu’au jour…
Lundi 23 janvier 2012: test de grossesse positif.
Je prends directement RDV avec mon médecin généraliste, date prévue le jeudi 26 janvier.
J’en parle avec mon copain, il pense comme moi, c’est trop tôt on commençait à peine à chercher un appartement pour vivre ensemble.
Décision prise sans aucune hésitation. ( J’en parle également avec ma mère, qui me dit que cela doit être ma décision, elle me raconte aussi avoir eut recours à un IVG qui c’était bien déroulé malgré que ce soit illégal à l’époque).
Mercredi 25 janvier je fais un 2eme test de grossesse avec estimation: enceinte 3 semaine et +.
Jeudi 26 janvier: mon médecin me dit de prendre contact avec mon gynécologue, je lui dis que je n’en ai pas car cela c’était mal passé avec le précédent. Suite à quoi il me prépare une lettre pour un gynéco vers lequel il veut m’envoyer. Il demande à se secrétaire de m’avoir un RDV le plus rapidement possible semaine d’après dernier délais. (celle-ci un peu réticente lui dit que cela risque d’être compliqué il lui a dit qu’il ne voulait pas savoir que c’était comme ça)!! Prix 23€ (intégralement remboursé)
Rendez-vous prévu le lendemain avec le gynéco.
Vendredi 27 janvier 11h45 gynéco prix 56.70€ ( intégralement remboursé)
Il me reçoit je lui explique la situation. On se dirige ensuite pour faire l’écho. Résultat début de grossesse mais décollement et pour le moment œuf clair pas d’embryon. Pour lui il y a risque de fausse couche. Un autre RDV est fixé le mercredi 1er février pour laisser passer la réflexion et voir s’il n’y a pas eu de fausse couche, sinon prise des 1ers médicaments.
Mercredi 1er février (my birthday…) 56.70€ (intégralement remboursé)
Pas de fausse couche. Il me demande si je suis toujours sûre de mon choix, je lui dis que oui. De là, une nouvelle écho, cette fois ci il y a bien un embryon, je n’en veux toujours pas.
Il m’explique que là je vais aller prendre des médicaments qui vont interrompre ma grossesse, que normalement je ne devrais pas avoir de douleur ni de saignements, et que vendredi je rentrais en clinique pour prendre d’autres médicaments pour évacuer l’œuf et que cette fois ci il y aurait des contractions (- forte que pour un accouchement) et des saignements importants plus que pour les règles.
Il me dit tendrement en me prenant la main que tout va bien aller (du réconfort ça fait du bien).
De là on prend RDV pour le contrôle le lundi 19 mars.
Je me dirige ensuite vers le service d’admission de la clinique pour réserver ma chambre pour le vendredi 3 février. Tout est pris en charges par la sécu et ma mutuelle, je n’ai rien à payer et je serais en chambre particulière.
Je me rends ensuite au service maternité ou une sage-femme m’accueille pour prendre les 3 comprimés de MIFEGYNE vers 16h.
Je rentre ensuite chez moi, aucune douleur, aucun saignement. J’ai juste l’impression que les cachets restent en travers de la gorge malgré toute l’eau bue.
Cette sensation va durer jusqu’à 19h30 environ. Soirée tranquille. Aucun ressenti particulier les jours d’après.
Vendredi 3 février: Je me présente à l’entrée de la clinique à 8h15. Je monte ensuite dans ma chambre. A 8h30 prise de 2 comprimés de CYTOTEC, quelques saignements sont apparus vers 10h20.
Mon gynéco est venu me voir en me disant que des saignements devaient apparaitre et que si tout allait bien vers 13h/14h je pourrais partir.
La douleur était supportable de légère crampe comme les règles. Par contre j’ai eu une très forte diarrhée qui elle n’était plus supportable au bout d’un moment.
J’ai donc eut peu de saignement, j’en avais quand j’allais au WC pour la diarrhée. Je pense que j’ai expulsé l’œuf avant 11h entre 2 crises de diarrhée quand je suis allée faire pipi j’ai clairement vu une petite bille transparente.
Au bout d’un moment j’ai appelé une sage-femme pour qu’elle fasse quelque chose pour cette diarrhée car j’en pouvais vraiment plus…
Elle vient donc avec tout son attiraille, me pose une perf en me foutant du sang partout au passage… tout ça pour me dire une fois la perf passée que c’était du doliprane et qu’elle n’avait pas voulu me le donner en cachet des fois que j’ai des nausées… j’ai halluciné… du doliprane… elle aurait pu simplement me poser la question parce que du doliprane j’en avait dans mon sac… je voulais quelque chose pour faire cesser cette diarrhée.
Enfin bref à 11h n’ayant que très peu de saignement, rebelote pour 2 comprimés de plus. La même peu de saignement, diarrhée atroce, et mal de ventre un peu plus intense. J’ai donc pris la décision de prendre un immodium lingual que j’avais dans mon sac parce que la sage-femme m’avait un peu gonflé ^^.
A oui à savoir aussi c’est que depuis environ 10h du mat je n’arrêtais pas de pleurer pour un rien sans raison particulière ca sortait juste comme ça… très bizarre.
Vers 13h j’ai demandé ce qu’il allait se passer vu que personne ne me tenait au courant et que le gynéco m’avait dit que si tout allait bien je sortirais entre 13h et 14h. Elle part se renseigner et me dis qu’elle va me redonner encore 2 comprimés car les saignements n’étaient pas assez important. Cette fois elle me les as directement mis dans le vagin (aucune douceur, elle me disait juste mais détendait vous bon sang… super ça va m’aider c’est sur…) donc 2 comprimés de plus à 13h30.
A 14h30 mon gynéco vient me voir en me demandant si j’avais plus de saignements, je lui dis que non. Il me dit de descendre dans son cabinet à 15h30 pour faire une écho voir ce qu’il en était et que de là on saurait si je pouvais ou non sortir.
A 15h, j’appelle encore une fois ^^ pour savoir si je pouvais manger (à jeun depuis 6h du matin) parce que je devais aller à l’écho et que je ne me sentais pas particulièrement bien. Elle me dit que non je ne pouvais pas car je risquais de vomir en revenant de l’écho… BON…
J’attends donc 15h30, je rappelle pour leur dire je dois aller à l’écho elle me dit bin allez y…
J’ai halluciné encore une fois… on m’envoi toute seule 4 étages plus bas avec une perf dans le bras alors que je leur avais signalé que je ne me sentais pas bien, un scandale…
Je descends donc les marches tant bien que mal en faisant quelques pauses et en pleurant toujours pour un rien avec la rage contre ces sages-femmes!!
J’entre dans le cabinet de mon gynéco et il me fait l’écho et me dit que l’œuf à bien était expulsé (OUF) mais qu’il y a encore des restes et que donc il allait me donner des médicaments à prendre pendant 5 jours. Il me demande comment je me sens, et là je lui dis tout en pleurant que je n’arrête pas de pleurer sans raison mais que sinon ça allait.
Il me prend dans ses bras pour me réconforter, il me dit que non je ne pleure pas pour rien, que j’étais en train de vivre un traumatisme, et que ça prouvait que je ne prenais pas ça a la légère, et que si je ne pleurais pas ça voudrais dire que j’en ai rien à faire de tout ça.
Il me donne les consignes à suivre: pas de rapports sexuels, pas de tampon, pas de bain pendant 2 semaines. Il me fait mon bon de sortie et je remonte dans ma chambre pour récupérer mes affaires soulager de savoir que je vais partir.
J’appelle une sage-femme de ma chambre pour lui donner le bon de sortie et pour qu’on m’enlevé la perf, là elle me sort vous ne voulez pas manger? D’un regard plus que noir je lui dis NON là maintenant je rentre CHEZ MOI!, je crois qu’elle a bien sentie ma rage elle n’a pas insisté.
Je suis donc partie rebelote 4 étages à descendre.
Je vais à ma pharmacie pour prendre les médicaments, et là AU malheur, ils n’en ont pas…. Mais bon très gentils ils ont appelé une pharmacie voisine qui elle les avait, ils sont même allé me les chercher, des anges…
Je suis ensuite rentré chez moi, ma mère m’avait préparé un bon pot au feu, et je me suis couchée tranquillement.
Mon compagnon n’arrêtait pas de me dire qu’il voulait venir me voir quand j’étais à l’hôpital, mais avec cette diarrhée je ne voulais pas qu’il soit là avec moi dans cette chambre.
Le samedi matin je bossais, une mine de déterrée, tout le monde me demandait si j’étais malade… oué oué je suis malade laissez-moi tranquille ^^
Je n’ai pas trop eut de saignements, j’en avais seulement quand j’étais debout ou quand je marchais.
Après j’avais une semaine de vacance. Les saignements toujours pareil très peu sauf quand je marchais ou en restant debout, ils se sont totalement arrêtais le 14 février.
Du vendredi 3 février au lundi 6 février quand même une douleur un peu plus forte que pendant les règles ce n’étais pas constant. En fait c’était surtout quand je marchais de trop ou que je m’agitais trop après j’avais très mal.
A partir du mardi 7 février plus de douleur. A la sortie de l’hôpital j’ai pris pendant 5 jours 3 comprimés par jour de METHERGIN accompagné de dafalgan si j’en avais besoin.
Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux, ne regrettant en aucun cas ma décision. Je n’ai pas repleuré, j’ai seulement pleuré quand j’étais à l’hôpital, mais je pense que c’était dû à l’ambiance des sages-femmes et au fait que j’étais toute seule là-bas.
Après je sais aussi que si j’avais su tout ça à l’avance, j’aurais pris la décision de le faire par aspiration sous anesthésie générale. Au moins, tout est déjà partit il n’y a pas l’attente de savoir si oui ou non ca a bien été expulsé. Il y aurait juste eut quelques saignement un peu de douleur et basta…
J’ai eut mon RDV de contrôle, un mois et demi après, tout était partit.
Et de la on a parlé d’une nouvelle pilule avec mon gynéco, je n’étais pas trop pour mais il ne veut pas me poser de stérilet du fait que je n’ai pas eut d’enfant. Il me donne donc une nouvelle pilule et me dit de ne pas hésiter au moindre soucis de l’appeler il me dit que des pilules il y en a pleins et que l’on trouvera bien celle qui me correspond. De la il me donne RDV dans 3 mois pour voir si tout se passe bien avec cette pilule.
Pour le moment elle à l’air d’aller même si à la premiere plaquette j’ai eut les règles pendant 15 jours ^^ on verra bien.
Ce que je retiens de cet IVG, le positif j’ai un médecin en OR, j’ai trouvé un nouveau gynéco SUPER, avec mon chéri tout va bien!!!! on emménage en juin et on est ravit!!!
Merci pour ce témoignage 🙂
Juste en passant… le gynéco qui affirme qu’un DIU/stérilet ne peut pas être posé à une femme sans enfant est soit mal informé, soit un menteur !
C’est même reconnu par les autorité sanitaire, l’ANAES, depuis 2004… cf. cet article de Martin Winckler : http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=434.
Donc, si vous voulez opter pour un DIU, vous pouvez le faire sans crainte !
J’ai très souvent entendu dire que ne pas garder l’enfant en cas de grossesse, c’était ne pas prendre ses responsabilités.
Moi, j’ai pris à bras le corps mes responsabilités: J’ai avorté en juin 2011, et je vais bien, très bien même ! Merci !
Ayant des règles très irrégulières, je ne me suis pas inquiétée quand mes règles, un beau matin de mai, ne sont pas arrivées. C’était fréquent. Au bout d’une semaine et demi de retard tout de même, j’ai commencé à me poser des questions et ai finalement acheté un test de grossesse en pharmacie: Positif.…
Aïe ! La décision s’est tout de suite imposée à moi: étudiante, 22 ans; habitant chez ma mère, et dans une relation de couple houleuse, tous les facteurs étaient réunis pour assurer à cet éventuel futur enfant une bonne vie de galère, de cris, d’angoisse et de chagrin…
J’ai donc pris rendez-vous chez le médecin, pour faire une prise de sang dans le but de confirmer les résultats du test de grossesse. Je lui annonce que mon test est positif, et il me dit « ah! mais c’est formidable ! je vais vous expliquer les premières démarches à accomplir ! » Heu, non je vais avorter. Tête de six pieds de longs du toubib, qui me regarde alors comme l’incarnation de la dépravation dans un corps de (jeune) femme.…
Je réalise finalement cette fameuse prise de sang , et entreprend d’annoncer la nouvelle à mon copain, bien que ma décision soit déjà prise et irrévocable. Que dire… Je me suis fait traitée de salope, d’abomination, de trainée, je voulais tuer son gamin, l’avortement devait être interdit car il brisait les hommes et les vies de si nombreux embryons… La famille a été appelée à la rescousse pour me vanter la formidable expérience qu’est la mise au monde d’un enfant, mon devoir en tant que femme (ou devrais-je dire matrice), ma responsabilité que je refusais d’assumer…
Comme si mettre un enfant au monde dans un environnement glauque, instable, et sans le vouloir profondément était prendre ses responsabilités… Au contraire, je considère que j’ai sauvé ma vie et celle de cet enfant en avortant… Je lui ai offert la chance de ne pas venir au monde dans un cadre hostile à son développement équilibré.
Bref, direction le planning familial pour programmer une IVG. Le planning m’oriente tout d’abord vers le gynécologue du centre pour passer une échographie.
Merci pour les commentaires insistants sur la « nécessaire prise de contraception responsable » et pour les images de l’embryon.… Je rappelle que je prenais la pilule quand je suis tombée enceinte, et que cet événement à été l’occasion de réaliser un bilan gynécologique ultérieur qui a démontré que cette pilule était en fait inefficace pour moi.…
Je retourne au planning, j’annonce à la conseillère que je rencontre que je souhaiterai réaliser l’IVG sous anesthésie générale, à l’hôpital… Mais non, « vous comprenez, vous êtes encore dans les délais pour une IVG médicamenteuse à domicile, c’est beaucoup plus simple et moins dur psychologiquement, parce que les séquelles d’un avortement, vous savez…Bla bla bla bla… » J’ai manqué de volonté et de fermeté et me suis laissée convaincre de réaliser une médicamenteuse.
La communauté d’agglomération dont je dépends, qui regroupe 14 communes, compte 108 000 habitants. Combien de médecins proposant l’IVG médicamenteuses? Les paris sont lancés ! 3 ! Fantastique, me voilà donc partie pour une demi-heure de voiture pour rencontrer ce fameux médecin. Et là surprise, quelqu’un de vraiment bien. Il ne m’a pas culpabilisé, m’a dit que l’avortement était devenu presque banal maintenant dans la vie d’une femme, il a répondu à toutes mes questions sans dramatiser, m’a prescrit des antalgiques sans que je ne lui en demande, et en nombre ! Formidable donc.
Je procède donc 2 jours plus tard à l’IVG, depuis mon lit. Douleurs atroces, mais bon jusque là rien d’anormal. Sauf que l’IVG n’a marché que partiellement. Quelques jours plus tard, j’ai une forte fièvre, toujours des douleurs au ventre, donc direction le gynéco. Il restait des débris intra-utérins qu’il fallait évacuer par curetage. Anesthésie générale, le lendemain j’étais sur pied et je sortais de l’hôpital. Une bonne nuit de sommeil, et hop ! c’est reparti !
J’ai donc vécu l’IVG médicamenteuse et le curetage, et je vais bien ! Le plus dur en réalité, cela n’a pas été l’avortement en tant que tel, mais la pression qu’ont m’a infligé autour de celui-ci. Les regards désapprobateurs, la pharmacienne qui me dit que si elle avait été à ma place, elle l’aurait gardé, la vie c’est sacré… L’impression d’être la pire des traîtresses et des salopes en voulant uniquement accomplir un acte autorisé par la loi et qui ne regarde que MON corps, MES envies et MON intimité.
Cet avortement m’a libérée, je suis sortie de l’hôpital en souriant, et si c’était à refaire je le referai sans aucune hésitation !
Nous avons pratiqué une IVG en Mars 2012. Ni mon compagnon, ni moi-même ne souhaitions de cette grossesse. Ensemble nous élevons quatre enfants dont le plus jeune n’a qu’un an. Lorsque j’ai découvert que j’étais enceinte malgrès un DIU au cuivre nous étions consternés, il nous semblait que ce mode de contraception était ultra fiable… La décision a été prise dans la minute, nous ne voulions pas d’autre enfant. Dans la journée j’ai appelé un gynéco d’une clinique privé. Nous avons pu obtenir un rendez-vous trois jours après, nous nous y sommes rendus tous les deux. Le médecin a été correcte et respectueux de notre décision. Par contre je n’ai pas eu beaucoup de détails « techniques » du déroulement d’une IVG médicamanteuse à part : « vous serez collée sur les toilettes deux heures après la prise du cytotec et ce pendant toute la matinée ». En fait l’expulsion s’est produite le lendemain de la prise du myfégine, je n’ai absolument pas souffert. Le processus a été si peu douloureux que je me suis même posé la question de savoir si l’IVG était effective. A la visite de contrôle RAS, je suis physiquement fatiguée mais sinon tout va bien,y compris psychologiquement, sans aucun doute bien mieux que si j’avais poursuivi une grossesse non désirée. Alors oui comme tant d’autres femmes je vais bien.
Mon expérience personnelle n’est en rien traumatisante, j’ai été accompagnée par l’homme que j’aime, je n’ai pas souffert, je n’ai pas eu de remarques désagréables… Peut être aussi parceque j’ai trente cinq ans quatre enfants, et une grossesse sur un stérilet encore en place. Aurais-je eu le droit à la même humanité à vingt cinq ans, enceinte après un oubli de préservatif suite à une soirée trop arrosée ? Il me semble que ce qui traumatise les femmes c’est la façon dont elles sont reçues et traitées, bien plus que l’acte en lui même.
J’ai 29 ans et j’ai avorté il y a quelques jours… J’ai 3 beaux enfants, attendus, désirés, adorés. La cadette a seulement 3 ans, le dernier à peine 7 mois.
La décision n’a pas été difficile à prendre. Nous avons regardé le test de grossesse, mon mari et moi, et il m’a tendu le téléphone pendant que je cherchais le numéro de téléphone de mon médecin. C’était une évidence, la fratrie était au complet, mes enfants sont la prunelle de mes yeux, je veux leur offrir le meilleur. Cet enfant en devenir aurait mis en péril l’équilibre familial. Je ne regrette rien. Sauf d’avoir tardé à prendre RDV pour la pose de ce stérilet qui attendait dans mon armoire à pharmacie. Mais trop tard pour pleurer sur le lait renversé.
L’équipe médicale a été impeccable, pleine d’empathie sans en faire trop, il y avait de la musique douce, l’infirmière et le gynécologue plaisantaient, car je pense qu’ils avaient compris que c’était l’attitude à avoir face à moi. Ils adaptaient sans aucun doute leur comportement à la femme qui se trouvait là.
Des larmes ont coulé durant 1 minute lors de l’aspiration. Pas de douleur, ni de tristesse, je ne me projetais pas dans cet embryon. Je ne sais pas pourquoi et c’est passé aussi vite que c’est venu.
L’intervention en elle-même a été légèrement douloureuse mais mes accouchements m’ont permis de relativiser. L’heure qui a suivi, j’étais dans un demi-sommeil et tout ce que je pouvais dire à mon mari, c’est que j’étais soulagée et que je culpabilisais un peu d’être soulagée. Je suis allée chercher ma fille a l’école, et cette culpabilité a totalement disparu.
Je connaissais ce site avant mon IVG, le témoignage me paraissait essentiel.J’ai 29 ans et mes enfants m’ont aidé à prendre du recul sur cette IVG et sur la honte qui couvre encore le geste, je ne sais pas comment j’aurai réagi il y a 10 ou 15 ans face à ça (les médecins généralistes pas forcément aidants, l’échographie en direct live avec bruits cardiaques en cadeaux bonus,le centre en préfabriqué, excentré de l’hopital, dont l’entrée est cachée, car en 2012, on avorte toujours dans le secret et la honte ?)
Aujourd’hui je vais bien. Demain, j’irai bien. Je sais en revanche que si je n’avais pas eu cette chance de vivre dans un pays ou d’autres en un autre temps se sont battues pour mes droits et celles de mes contemporaines, dans quelques mois c’est tout une famille qui serait allée mal.
Merci pour ce livre (je suis tombée dessus dans ma « bonne » librairire), merci pour cet espace. Merci et longue vie au CIVG de l’hôpital Tenon.
Une période de grande agitation : amoureuse, la tête et le cerveau en ébullition, et puis finalement, le ventre aussi.
A 25 ans, je suis une jeune femme qui démarre sa vie active après de longues études et ré apprend à aimer après des histoires qui finissent mal (en généraaal !). Passée par beaucoup de moyens de contraception différents, j’avais appris à être à l’écoute de mon cycle, à le sentir, et à apprécier de le percevoir. Etre une femme c’est connaître des variations de la forme de son corps, de son niveau d’énergie, de son désir, de tous ses sens, au cours d’un de ses cycles. Les traitements hormonaux n’étaient plus envisageables. Pas inconséquente pour autant, je pensais au stérilet, mais attendais le moment de la visite annuel chez ma gynéco.
Et puis un lendemain de fête : « tiens je me suis endormie très tôt hier, j’étais vraiment naze ». Puis « waa ! mais mes seins vont éclater ! ce sont mes règles qui arrivent ». Et enfin « mais au fait, elles auraient du arriver … il y a trois jours ! ». Panique à bord, je fonce trouver un test de grossesse dont je connais déjà le résultat.
J’ai la chance d’avoir construit mon identité de femme dans une famille où la sexualité est certes intime, mais pas tabou, et auprès d’une mère qui nous a parlé d’amour, de contraception, de gynéco et de préservatifs bien avant que la question ne se pose. J’ai honte ! J’ai l’impression qu’elle aurait l’impression d’avoir raté quelque chose si elle savait ! J’ai envie de disparaître.
Et puis il y a l’autre partie prenante de la connerie. Lui, avec qui je ne suis que depuis quelques mois mais dont je suis chaque jour un peu plus amoureuse. Lui, que j’ai toujours entendu dire qu’il ne voulait pas d’enfants. Lui qui m’a fait confiance lorsque je lui ai dit « nan, aujourd’hui t’inquiète, pas besoin de capote ». Je me déteste.
La décision est vite prise, tellement je ne trouve rien qui correspond à un soupçon de désir d’enfant en moi à ce moment là. Soulagement de mon compagnon. Déclenchement des démarches.
Je suis chez mon médecin traitant le lendemain matin à 8h, désemparée devant une démarche apparemment inhabituelle, elle me donne le contact du CIVG de Tenon, qui vient de ré ouvrir (on est en mai 2011). J’y fonce, on m’explique : la prise de sang, le délai d’une semaine, qui sera d’ailleurs 15 jours en raison de la surcharge du planning, l’échographie. On m’écoute, sans laisser de place à l’apitoiement : je suis face à des soignantes, ma décision ne fait pas l’ombre d’un pli, elle est entendue, appuyée et on y apporte des solutions. Merci !
Je suis largement dans les délais pour un avortement médicamenteux. Une date est prise, je suis prévenue des douleurs que je risque d’avoir, on me fait d’ailleurs une ordonnance ad hoc, j’ai le choix de rester dans un lit à l’hôpital ou de rentrer chez moi après la prise du 2ème cachet, mon compagnon peut rester à l’hôpital si je le souhaite, bref, Merci !
Quelques petits bugs interviennent entre le premier rendez-vous et l’intervention :
La laborantine, après la prise de sang : « Félicitations ! », avec un regard entendu. Quelle conne ! Si tu veux je te le donne !
L’échographiste : « et pourquoi on la fait si tôt cette première échographie ?? » (pour le plaisir, ducon !), « ah ben j vois rien, hein, c’est trop tôt, ‘faudra revenir », « ou alors il faut passer par l’intérieur ». Ce qu’il fit, et peu délicatement…
Et puis un contact sur un site qui se prétend d’information : une femme m’appelle, me demande si ça va, si on peut se rencontrer. Ayant répondu par la négative, elle me pose des questions sur ma situation affective et nos situations professionnelles, et décrète que comme « tout va bien », nous n’avons qu’à avoir cet enfant (ce quoi ??? on parle de l’amas de cellule que l’on ne voit même pas à l’échographie, là ?), je raccroche, elle me rappelle, à de multiples reprises, me laisse des messages disant que bientôt j’y verrais plus clair, quand je sentirai la vie bouger en moi ! (ben voyons !) Si je savais où trouver cette mégère, je pense que je me fendrais d’une visite de courtoisie. Encore aujourd’hui j’en ai les dents qui se serrent de colère quand j’y pense.
J’ai pris le 2ème comprimé, à l’hôpital, sans mon homme mais dans la même chambre qu’une autre femme, qui était là pour les mêmes raisons. J’ai souffert, beaucoup, mais j’ai refusé l’antidouleur par suppositoire que l’on m’a proposé à plusieurs reprises. Soit j’ai très bien intégré le fait que je doive expier ma faute (! Mea culpa, certes, mais de quoi ?). Soit, j’avais juste besoin de sentir mon corps se débarrasser de ce que mon esprit ne pouvait concevoir. J’opte pour la deuxième possibilité.
Aujourd’hui je vais TRES bien. Notre relation amoureuse a eu le temps de s’épanouir, nous ne l’avons pas brusquée. La question d’y faire pousser un enfant se posera probablement, quand se sera le moment.
Bonjour,
merci pour tous ces témoignages. Mon avortement est programmé la semaine prochaine. J’ai 33 ans, je suis dans une relation stable, indépendante financièrement. Mon compagnon, déjà père, souhaiterait avoir un enfant avec mois. J’ai toujours eu un doute quant à mon désir de maternité mais j’ai quand même arrêté la pilule. Je pense que j’étais persuadée ne pas pouvoir tomber enceinte, du moins pas tout de suite (j’en ai tellement oublié des pilules ces 10 dernières années et ce sans conséquence que je ne me pensais pas trop fertile sans doute). Et puis j’étais séduite par l’idée d’avoir un enfant de cet homme que j’aime tant. Par l’idée. C’est face au mur qu’on voit mieux le mur n’est ce pas et lorsque j’ai réalisé être tombée enceinte c’est plutôt de la panique que j’ai ressenti. Avec juste la satisfaction de savoir que « tout marche » peut être.
J’ai appelé le planning familial dans la foulée, une femme très compréhensive m’a programmé un rendez-vous très rapidement à l’hôpital, avec un des obstétricien disponible. Dans la salle d’attente de l’obstétricien il n’y avait que des femmes enceintes, cela m’a un peu inquiété, mais il s’est montré compréhensif et n’a à aucun moment questionné mon choix, au contraire il m’a plutôt rassuré. Sauf sur un point depuis que j’ai parcouru ce forum: je suis enceinte de 7 semaines apparemment, il me propose la méthode médicamenteuse. N’est-ce pas un peu limite?
Voilà ce forum me fait du bien car j’ai beau savoir que c’est mon choix et mon droit, j’ai honte. J’ai honte parce que ce n’était pas un accident, que j’ai une vie stable, pas d’excuse en quelque sorte. J’ai cru vouloir un enfant et je me suis trompée. C’est une erreur que je vais assumer seule, je ne souhaite pas en parler à mon compagnon qui l’accepterait sans doute mais en souffrirait trop. C’est MON erreur. Mais c’est une erreur taboue: vouloir un enfant et changer d’avis. C’est ce qui me torture en réalité, pas l’acte d’avorter. Même si je me dit qu’avec mes doutes, c’est beaucoup, beaucoup mieux pour cet embryon de ne jamais naître..
Voici ce que dit le site du planning familial :
« La méthode médicamenteuse peut être réalisée jusqu’à la 5ème semaine de grossesse sans hospitalisation et jusqu’à la 7ème semaine de grossesse avec quelques heures d’hospitalisation. »
Peut-être en parler avec une conseillère du planning et éventuellement demander une IVG chirurgicale ? Comme c’est pas un gynéco de ville, pas de raison que ce soit impossible.
Quand tu regardes le test et qu’il y a deux barres, le compte à rebours est enclenché. Et c’est là où tu réalises que la société n’est pas organisée pour te faire gagner du temps et te simplifier la vie. Tu regardes sur internet et tu trouves des numéros de téléphone de différents plannings. Tu les appelles ils sont gentils mais ils donnent des mauvaises indications : la femme me donne l’adresse d’une clinique à laquelle je me rends illico mais en arrivant l’infirmière me dit « on ne fait pas ça ici ».
Ah bon ? alors pourquoi votre numéro est sur la liste que m’a donné le planning familial ? Ensuite tu prends le deuxième nom sur la liste et le gynéco n’a pas de rendez-vous avant trois semaines. Finalement, un gynéco chicos trouve un créneau : il prescrit une prise de sang, et me donne le contact d’une autre gynéco parce que lui « ne fait pas ça, mais cette femme a des convictions ». J’avais l’impression qu’on allait me recommander à une vieille sorcière qui pratiquait des rites abjects.
Mais bon, au moins il m’a filé une adresse. Pour ne pas aller « à l’hôpital avec tous les cas sociaux ». Résultat, avortement médicamenteux dans une petite clinique, où j’avais un lit, et les infirmières plutôt gentilles, une chambre avec fenêtre au soleil et vue sur le parc, j’ai pris les cachets, j’ai attendu, pas de douleur particulière, je suis sortie deux heures après, mon copain était venu me chercher, on est rentré en bus, on a attendu que ça passe en regardant des films et en mangeant des glaces, j’ai saigné un peu plus abondamment que si j’avais des règles normales, mais pas autant que ce que j’aurais cru vu le nombre de paquets de serviettes géantes que j’avais achetées.
Je ne l’ai dit à quasiment personne. et dans mon environnement social je ne le dirai jamais : ça serait très mal vu, comme une sorte de faute dégradante, la preuve d’un mode de vie répréhensible et débauché alors que bobonne qui se fait mettre par son mari trois fois par semaine et qui tombe enceinte tous les 2 ans, tout va bien, pas de culpabilité ni de suspicion de débauche, c’est une femme honorable.
En fait quand on te reproche d’avorter, c’est comme si on te reprochait de pas assumer les conséquences de ta sexualité. et c’est vrai que ça fait réfléchir : il y a 50 ans quand qu’on qu’on couchait avec quelqu’un il y avait ce risque. donc peut-être qu’on réfléchissait plus avant de coucher. Ce qui n’est pas plus mal. C’est vrai que c’est injuste que la sexualité soit aussi lourde de conséquences pour nous les femmes. Grâce à la contraception et au droit à l’avortement on est plus sur un pied d’égalité. Si on nous enlève le droit à l’avortement, ça redevient inégal. En tout cas, la société ne peut pas d’un côté encourager la libération sexuelle des femmes, et les empêcher d’avorter ensuite.
C’était hier.
Pas comme si cela s’était passé hier, non, c’était vraiment hier.
Cela fait un peu moins de 24h que je respire à nouveau.
Le choix de l’avortement a été très naturel. C’était le début d’une histoire d’amour, mais que le début. J’ai mis du temps à me rendre compte que j’étais enceinte, parce qu’à chaque fois que je suis tombée amoureuse, mon corps me fait des blagues douteuses : il s’arrange, malgré la pilule, pour que mes règles arrivent avec trois semaines de retard, pile poil… Alors, avant ce délai supplémentaire, je ne me suis pas vraiment inquiétée. J’ai tout de même fait un test urinaire : négatif.
Mais la quatrième semaine s’est écoulée (re-test négatif)… et les nausées sont arrivées avec la cinquième… Re-test, électronique cette fois, et le petit + est apparu. Pas vraiment de surprise, sinon que depuis ce début d’histoire d’amour, je suis sûre de ne jamais avoir oublié ma pilule. Je m’étais enfin responsabilisée par rapport à sa prise quotidienne. Je pensais même que j’aurais du mal à avoir un enfant un jour parce qu’au vu du nombre de fois où je l’avais oubliée depuis mon adolescence, il était même étonnant que je ne sois jamais tombée enceinte.
Quelques jours de réflexion et je suis certaine que non, ce n’est pas le moment pour une grossesse. J’appelle donc le planning familial de la ville près de chez moi (je n’ai plus de médecin traitant, il est retraité depuis quelques semaines) où l’on m’annonce des délais irraisonnables. Le premier rendez-vous disponible est pour septembre. Euh, oui, sauf qu’à ce rythme là, en septembre, il faudra que je pense à choisir les couleurs de la chambre du haricot qui squatte mon ventre… Heureusement la dame au téléphone (très gentille soit dit en passant), m’oriente vers un autre planning familial nettement plus loin, à 1h30 de chez moi, mais moins surchargé. Et hop, nouveau coup de téléphone, rendez-vous pris pour le vendredi de la semaine suivante.
Le lendemain, le co-auteur du haricot me quitte. Je lui annonce mon état dans la foulée et cela n’a pas l’air de lui procurer la moindre émotion/réaction. S’il me restait le moindre doute sur ce que j’avais à faire, il a été balayé à cet instant. Mère célibataire, avec une maison en chantier et un travail de nuit, c’est trop loin de mon idéal de vie.
J’en parle à trois amis; l’un comprend mais personnifie trop le haricot à mon goût. Pour moi, j’étais enceinte, mais ce n’est pas pour autant qu’on était « deux »… L’une n’approuve pas et ne comprend pas que je sois plus touchée par la séparation que par le choix d’avorter, me fait peur point de vue douleur et suivi psychologique. Le troisième enfin me laisse parler, me soutient et oublie le jugement commun sur l’avortement. C’est amusant, parce que je sais que dans l’absolu, il est plutôt contre…
Le premier rendez-vous au planning arrive donc. Je suis un peu en avance et je fume une clope devant la porte avec une jeune fille qui est là juste pour les mêmes raisons que moi. Pas la même histoire, et elle est accompagnée par sa maman mais on en est au même stade et papoter toutes les deux nous a fait du bien. Moi en tout cas, je me suis sentie moins seule… Rencontre avec l’accompagnante et je commence à respirer, je n’ai pas dû me justifier quant à mon choix, pas dû entrer dans les détails de mon histoire. L’examen médical ensuite… La gynéco est extra, j’ai appris qu’on pouvait être tout à fait à l’aise durant ce type d’examen. Elle me donne toutes les indications sur l’examen en cours, sur ce qui va suivre, sur les médicaments que j’aurai à prendre avant l’intervention et sur le suivi qu’il y aura au planning.
La semaine s’écoule lentement…
Hier, retour au planning. J’ai failli être en retard, je me suis trompée sur la route mais à mon arrivée, la même jeune fille est là. On plaisante en attendant d’être accueillies. Je crois sur le moment ne pas avoir de chance, ce n’est pas la même gynéco. Mais elle vaut la première. L’accompagnante m’a tenu la main durant l’intervention. Après cela, salle de repos, pour la durée de mon choix, pour le temps dont j’avais besoin avant de reprendre la route. L’accompagnante et la gyné ont pris un café avec moi. J’ai pleuré un peu dans leurs bras. Pas pour l’intervention en elle-même. Je suis sûre d’avoir fait le meilleur choix, mais pour être là toute seule, comme une grande et avec un gros chagrin d’amour sur mes toutes petites épaules… J’ai un nouveau rendez-vous dans deux semaines pour une visite de contrôle et la pose d’un stérilet. Parce que la gyné m’a complètement rassurée sur ce moyen contraceptif
Je suis sortie assez vite du planning, je me sentais en forme, et n’avais pas de douleur. J’ai repris la voiture et souris en voyant un bébé dans une poussette parce que je sais qu’un jour on sera trois : un papa, un enfant et moi. Je me suis arrêtée sur l’autoroute pour un nouveau café et je me suis sentie libre, prête à aller de l’avant. J’ai toujours eu conscience de la chance que j’avais d’être femme à cette époque et ici. Mais je m’en rends encore un peu plus compte maintenant… Merci aux 343 et à toutes et tous les autres qui ont fait que hier, j’ai pu être quelqu’un de libre et responsable.
J’ai avorté hier, et je vais bien, merci!
Pour répondre à Aurel mais aussi aux autres: moi aussi je suis dans une relation stable, mariée depuis 15ans, deux enfants de 13 et 11 ans que j’adore et pourtant quand il y un mois et demi j’ai su que j’étais enceinte ( arret de la pilule mais préservatifs la période » à risques »!!!!) nous avons dit non;
Pas voulu , pas désiré, une méthode contraceptive qui n’a pas marché, comment investir cet enfant? On a longuement réfléchi , des nuits entières et on a dit » tant pis »..;Alors commence la parcours du combattant : appeler la clinique, un RDv rapide, une gynéco super même si elle me m’a dit » une belle grossesse bien placée » en m’auscultant, ce qui m’a fait fondre en larmes.
Car à 40 ans c’était ma « dernière chance » que je saisissais pas et je le savais qu’il n’y en aurais plus d’autres aprés.…
Prendre rdv chez l’anesthésiste, faire une prise de sang , une écho ( médecin visiblement réprobateur)„ deuxième rdv pour les comprimés de cytotec, deux jours plus tard journée à la clinique ( pas facile tous ces rdv quand on travaille!!!): deux prises de cachets qui n’expulsent rien ( à 9 h puis à 14 h) , passage au bloc à 18 h 40 , nuit à l’hopital, matin solitaire où je suis sortie seule comme une réprouvée…
10 jours plus tard rdv de controle avec la gynéco trés humaine et empathique…
non je ne regrette pas ce choix,je regrette d’avoir cru qu’ à « mon âge » on était moins féconde, je regrette de m’être sentie coupable malgré tout, je regrette d’avoir du mentir à mon entourage pour mes absences au travail, je regrette de ne pas pouvoir en parler ( j’ai essayé avec ma mère mais j’ai vite compris sa réprobation), je regrette d’avoir dû supporter cela quasi seule même si mon époux était au courant, je regrette qu’il ne m’ait pas pris dans ses bras quand je suis rentrée de la clinique seule…
Mais je ne regrette pas de continuer ma vie telle qu’elle est et je vais bien merci…
En septembre dernier, j’ai recroisé dans un bar, un mec pour qui il y a environ 4 ans, j’avais eu un énorme cruch. Nous avions flirté ensemble à l’époque, mais il avait rencontré une autre fille et nous nous étions perdus de vue. Une histoire super banale, en somme. Et puis, voila que je le recroise alors qu’il vient de se séparer. Un peu trop d’alcool plus tard et lui comme moi zappons la capote. Le lendemain pendant qu’il s’en va, je file à la pharmacie prendre la pilule du lendemain. Manque de chance, ça ne marche pas. Sincèrement, j’ai juste enfouie ma tête dans le sable quand je me suis aperçue de mon retard de règles, malgré ma fatigue constante. Et puis presque un mois après notre rapport sexuel, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait un test. Je me souviens que quand j’ai vu le résultat, j’ai remis le test dans sa boite avant de le mettre bien au fond de la poubelle. Ensuite, je suis partie me rouler en boule dans mon lit. Et j’ai vomit avant de me rendormir comme une souche. Je n’ai pas eu à prendre de décision, elle s’est imposée à moi, je n’y ai même pas vraiment réfléchis, je venais à 23 ans de reprendre mes études, et soyons réaliste, je n’ai absolument la maturité nécessaire pour assurer une stabilité à un bébé! Alors le jour même, j’ai filé au planning familial, plus le temps de garder l’oreiller sur ma tête. La femme qui m’a reçue à été super pro et sympa. Le soir même, j’ai mis mes deux soeurs au courant, elles m’ont accompagnées partout après ça, j’ai une chance folle de les avoir eu. Après elles, je l’ai juste dit à une amie qui m’a beaucoup écoutée aussi. Trois jours plus tard, j’avais rendez-vous au service de orthogenie du centre hospitalier d’Armentières. Où j’ai eu affaire à des gens qui sont là parce qu’ils ont choisit d’être là et qui souvent sont des militants. Pendant l’écho (qui n’a pas été vaginale), le médecin avait tellement tourné le moniteur, que j’ai bien cru qu’il allait se déboîter le cou pour voir l’écran et le son était coupé. J’ai aussi vu une conseillère, à ma propre demande, elle m’a décomplexée sur le fait que je culpabiliser de ne pas culpabiliser justement, de bien le vivre, que mon IVG ne soit pas un drame! Elle et le médecin ont répondus à toutes mes interrogations et à mes doutes. J’ai eu pas mal de médication pour m’éviter d’avoir mal, par exemple un valium la veille au soir pour pouvoir bien dormir, des décontractant et des anti-douleur avant et après l’intervention. Le jour même, je suis arrivée en début d’après-midi avec mes soeurs, j’ai été installée dans ma propre chambre, où je me suis reposée avant et après l’intervention. Le personnel a été génial, très très à l’écoute, répondant à toutes nos questions de manière très précise et très présent. Les infirmières sont plusieurs fois dans ma chambre, avant pour voir si cela allait, pour me rassurer sur le déroulement de l’intervention et après pour voir si je n’avais pas trop mal et m’apporter un anti-douleur. Pendant l’intervention, la conseillère était avec moi, elle me tenait la main, et l’infirmière et elle ont passées l’intervention à essayer de me faire penser à autre chose. J’ai aussi eu une poche de glace sur le ventre pour limiter la douleur. Après l’intervention, je suis restée environ 2h dans ma chambre, et en plus de l’infirmière, la conseillère et le médecin sont repassés me voir. J’ai aussi effectué ma visite de contrôle avec eux. Au vu des témoignages que j’ai pu lire, je sais que j’ai eu beaucoup de chance d’aller dans ce service et d’être autant « choyée »! Aujourd’hui, et depuis quelques mois, quand le sujet de l’avortement vient sur le tapis, j’en parle librement, car je sais que j’ai fait ce qu’il y avait de mieux. Et de tomber sur ce site m’a définitivement enlever de l’esprit que non, c’était pas grave que je le vive bien! Alors oui, j’ai eu un coup de mou en mai, soit 9 mois plus tard. Mais quand ma nouvelle gynéco note dans mon dossier « une grossesse », ou qu’un de mes amis me dit « mais en fait, t’as déjà avortée toi? ». Ben ouais, j’ai avortée et je le vis bien merci!
Histoire banale. J’ai couché avec un gars que je connaissais à peine sans protection, suis tombée enceinte dès le premier rapport. Deux semaines plus tard, le jeune homme prend ses distances. Mes règles n’arrivent pas, je m’inquiète. Je fais un premier test de grossesse la semaine suivante qui se révèle négatif. Cela ne me rassure pas longtemps car toujours pas de règles. Je fais une prise de sang qui révèle que je suis enceinte d’environs 3 semaines. Et là panique! J’avertis le gars et lui dit que j’avorterai. Il prend les choses calmement comme s’il n’était pas concerné. A part quelques messages pour soulager sa petite conscience, je n’aurai rien de lui. Le parcours du combattant commence : RDV chez la gynéco, chez le radiologue, puis chez un autre gynéco après la semaine de réflexion et enfin le vrai rendez-vous pour l’avortement. Toutes ces démarches auront pris 3 semaines et m’auront coûté plus de 400 euros.
A cela s’ajoutent les nausées persistantes, une fatigue extrême. Je me sentais à bout! Si au début j’étais un peu sentimentale en pensant à cette vie en moi, les douleurs m’ont vite fait changer d’avis. Je ne voulais pas de cet embryon et c’est comme si mon corps le rejetait tout entier.
L’opération s’est bien passée. IVG par aspiration sous anesthésie générale. J’ai eu un peu mal lorsqu’on m’a perfusée mais aucune douleur post-opératoire, juste de légers saignements. Le personnel a été très professionnel et à l’écoute.
J’ai avorté le jour de mon anniversaire. Je pensais que ce serait traumatisant mais en fait ce fut une libération ; je vois ça comme un nouveau départ. Je m’en suis voulue d’avoir été irresponsable en couchant sans protection mais ça m’aura servi de leçon! Ca n’arrivera plus, je me sens grandie. J’ai fait le ménage autour de moi, zappé les personnes négatives de mon entourage.
J’ai avorté et je vais bien merci 🙂
Bonjour
Je vais avorter mercredi en hôpital par médicaments (première prise ce matin) à semaines. On m’a dit que maintenant on ne fait que par médoc. Je ne suis pas allée dans la clinique où j’ai accouchée deux fois et où j’ai subi deux aspirations suite à deux fausses couches (entre mes deux enfants) car ils étaient injoignables! Pourtant je crois que j’aurais dû leur demander leur avis. J’ai vécu physiquement la première fausse couche à la maison, au même terme que l’actuelle grossesse et j’en garde un très mauvais souvenir (douloureux, sur les toilettes pendant plus d’une demi journée et utilisation des couches de mon fils). Donc forcément, je stresse beaucoup, d’autant que ça se passera à l’hôpital et pas chez moi, et qu’au retour, je dois assurer avec les enfants (je suis enseignante et donc heureusement en vacances!).
Les femmes qui ont fait l’écho ont été supers, mais que dire des deux hommes gynéco d’une froideur totale et expéditifs?! Heureusement que mon conjoint sera là mercredi.
Voilà juste pour dire que le « choix » de la méthode n’est pas le même partout.
Quant à notre décision, elle ne regarde que nous!
Merci pour tous ces commentaires (dommage que je n’en vois pas de maman de plus de 30 ans, ça nous arrive aussi!)
En lisant vos messages je vais mieux, merci !
Bonjour à toutes et tous,
Je vais avorté dans quelques jours et jusqu’à ce que j’annonce ma décision à mes médecins et que je vienne jeter un œil sur certains forums, tout allez bien.
J’ai été vraiment choquée de la réaction de silence de mes médecins qui me suivent pourtant depuis des années ! pas de commentaires, renvoi vers l’hôpital sans même une discussion, comme une paria à qui on ne veut pas parler ! Puis internet les sites de soutien ou on a l’impression que cette décision est quasi systématiquement une catastrophe psychologique.
Je suis en couple depuis 9 ans, mon mari s’est mis à boire il y a 5 ans, a arrêté de travailler, nous ne nous supportons plus, problèmes d’argent, il ne veut pas d’enfant …
mes valises sont prêtes mais pour certains c’est pas une raison suffisante !
J’ai même cette impression étrange que cette « épreuve » me fait grandir et me fait prendre conscience que je dois tourner la page de mon couple et trouver un compagnon « digne » d’être papa.
Je parcours depuis hier ce blog, je lis et relis vos messages et j’ai l’impression de revivre ! et de pouvoir enfin assumer ma décision sans culpabilité, de ne pas être « un monstre » et que je vais bien le vivre.
Merci de vos témoignages.
Détrompe-toi les plus de 30 ans existent aussi, j’ai 40 ans et mon ivg a eu lieu en juin 2012…autre situation qu ’ à 20 ans ‚autres raisons pour ne pas garder cette grossesse mais au final un choix assumé et réfléchi.…et je suis aussi enseignante et j’adore mes enfants voulus et désirés.…
Comment cela s’est-il passé?
J’ai 43 ans, 2 enfants 5 ans et 12 mois. Je vais avorter dans 2 jours.
Un peu de culpabilité, soutenue par mon conjoint qui pourtant aurait bien voulu garder cet enfant. Un peu peur aussi. Mais grâce à vous j’espère vraiment pouvoir dire que je vais aller bien.
Merci pour ce blog et merci pour celles qui prennent le temps de dire que tout va bien.
bonsoir,
j’ai accouché en janvier 2010 … j’ai avorté en juillet 2010
un magnifique garçon forcement 😉 le frère devenu l’aîné qui prend sa place de grand mais qui reste encore mon bébé. le papa, mon compagnon depuis 10 ans aimant et présent.
15 jours avant de reprendre le travail après le délai de congé mater et quelques petits CA grappillés, coup de téléphone de ma supérieure :
_bon il faudra faire des nuits on manque de personnel, tout le monde en fait 2 à 3 par mois
moi _ avec un nourrisson de trois mois ?, mon conjoint n’est pas prévenu qu ‘il devra assumer les nuits seul, on ne s’est pas organisé et puis ce n’est pas prévu dans mon contrat, les nuits c’est sur la base du volontariat et puis et puis et puis…
je suis infirmière de celle qui ont dû mal à dire non quand on les rappelle parce que les collègues qui se retrouvent seules, parce que les patients, parce que les soins…
très vite les 2/3 nuits se transforment en 4/5 sur un mois avec en plus les horaires de jour : levée à 5h, les horaires d’après m : revenue à 22h passée. Il m’arrive de faire trois horaires différents dans la semaine.
je decides de prendre la pilule à 7h du matin pour être carrée.
très vite je perds pied, je demandes à passer de nuits uniquement…pour voir le rythme au mois de juin mais ce sera au mois de juillet en pleine vacances scolaires… pratique…
j’ai envie de dormir tout le temps et je vomis durant mes nuits de veille. j’ai eu mon retour de couches et puis mes règles en juin. j’ai très envie d’un troisième, les hormones en feu mais avec mon épisiotomie les ébats sont douloureux et la libido en berne, et mon compagnon veut bien être le géniteur mais pas le papa d’un troisième. j’ai pris la pilule 10 ans puis un stérilet après le premier enfant. j’ai oublié ma pilule plusieurs fois, pris la pilule du lendemain une fois, croisé les doigts plus d’une fois…
C’est pas juste ! je suis dans le médicale en plus, la honte quoi, me suis fais avoir comme une bleue avec le retour de couches, après tout on en a déjà deux et j’en ai envie mais pas lui… oui mais pas comme ça, pas seule, est ce un acte manqué cet oubli de pilule ?, qu’est ce qu’il fait là comment je vais lui expliquer plus tard que c’est parce que j’avais la tête en vrac tout ça à cause de considération patronale, de conjoncture économique, de ne pas savoir dire non et ma généraliste qui me dit qu’après tout jamais deux sans trois (mais de quoi elle se mêle !), et mes 10 kg en trop et mon épisiotomie si douloureuse avec deux points qui ont sautés trop tôt (quelle futilité !, quelle égoïste !) et terminer ma vie de mère par un deuil, mon ventre devenu cercueil (ça c’est pour mon éducation catho) et les nuits que le bébé ne fait pas encore(ça c’est bien réel et ça a duré longtemps)…
mon compagnon a eu la réaction attendue et bien plus encore : toujours aimant et présent.
le service d’orthogénie a fait preuve d’une grande humanité et d’un grand respect pour un travail sans grande considération mis à part le nôtre parfois…
la decision a dû être prise en deux semaines, ce fut très douloureux, un véritablement déchirement entre désir et raison. Ecartelée entre mes contradictions intérieures et mon incapacité à penser au futur… déjà en temps normal, alors j’ai pensé au passé : aux germes de nos deux enfants et à nos ébats toujours fructueux en plaisirs. et ça ne pouvait pas se passer comme ça parce que jamais deux sans trois !
j’ai avorté et je vais bien merci
J’ai avorté il y a 3 semaines et je vais bien.
En couple depuis plus de 8 ans, cette grossesse était désirée, attendue depuis déja 1 an… Mais voila le lendemain de l’annonce du « peut-être » à mon conjoint, la douche froide… Il doute de notre avenir ensemble… Pendant 1 mois je vis entre parenthèse. Je ressens cette grossesse dans mon corps, mais je ne fais pas de test, je veux attendre d’être sure de sa décision. Il me dit qu’il réfléchit et un jour, une lettre: c’est finit. Mon monde s’écroule. Plus que d’un enfant, je rêvais d’une famille, heureuse… La décision est douloureuse, autant que la rupture, mais claire.
Je prend rendez vous avec mon médecin pour la semaine suivante, j’ai déjà dépassé le délai pour la méthode médicamenteuse.
Il travaille également dans un centre d’orthogénie, il est militant, la consultation était « géniale ». Empathique, à l’écoute, déculpabilisant, il m’a redonné le sourire.« 2 ivg sur 3 c’est pas des accidents de contraception, c’est des histoires de vie, comme vous… », » finalement c’est banal ce qui vous arrive », « vous savez c’est dur pour l’image de mon sexe de bosser en orthogénie, les femmes sont tellements fortes mais les mecs.…. » , il me raconte l’histoire de l’ivg dans ma ville. Je sens faire partie d’une communauté, des femmes se sont battues pour avoir ce droit, je suis une femme forte comme toutes les femmes qui ont traversées et traversent ces épreuves de femmes. J’ai 28 ans, je suis médecin généraliste, je vis une douloureuse mais banale histoire de couple, où la grossesse nous met face à un mur, lève le voile sur des évidences que l’on voulait oublier… mais je suis une femme comme les autres!
Il prend le rdv pour l’échographie la semaine d’après, et la consultation en orthogénie avec sa collègue (je ne pouvais pas le voir car je travaille les mêmes jours que lui).
L’échographie était la chose que j’appréhendais le plus, j’y suis allé seule, mon ex conjoint n’était pas la. alors qu’il avait préciser sur la lettre « en vu d’une interruption », la radiologue ne l’a pas lu, « pourquoi on fait si tôt? »… Echo par voie abdominale, grand écran en face de moi, je pleure, la main devant les yeux, j’apercevrais des images floues, j’avais tres peur de voir un bébé, j’ai vu un corps et des ébauches de membres. Pourquoi a t elle écouté les bruits du coeur? Je ne sais pas… ça a duré 20 secondes en tout, l’épreuve est passée, je repars avec un compte rendu et des photos! C’est difficile, et en même temps je suis soulagée d’avoir ces « souvenirs ». Elle fait partie de mon histoire cette grossesse, je crois qu’elle était nécessaire pour la fin de notre couple, et le début d’une nouvelle page de mon histoire, heureuse aussi je le crois.
Le premier rdv en orthogénie, je vois d’abord une conseillère, humaine, empathique, qui m’explique tout. Puis la médecin, idem… J’ai décidé d’une IVG sous anésthésie locale, la semaine suivante, et elle en profitera pour mettre un DIU (nouvelle vie, nouvelle coupe, nouvelle contraception!).
La veille de l’intervention, je n’ai fait que pleurer, j’ai passé la soirée chez une amie, premier comprimé avalé, c’est parti. j’ai pris l’anxiolytique precrit mais pas le somnifère, j’ai quand meme dormi normalement. Encore des comprimés le matin, qui ont déclenchés des douleurs un peu comme des règles, qui ont duré 15 minutes le long du trajet jusqu’au service, puis plus rien. Mon amie m’accompagnait. Tres bien accueillie au centre, j’ai accepté le suppo d’anti inflammatoire et l’anxiolytique, l’infirmière et la médecin sont revenu tout m’expliquer. J’étais sereine, entourée.
L’intervention s’est passée sans aucune douleur (vraiment!)… Atmosphère sereine, lumiere éteinte, l’infirmiere à ma tête, qui me propose sa main et me demande si j’accepte qu’elle me caresse les cheveux, moi qui tient le ballon de protoxyde d’azote (gaz qui a un effet « planant »), et qui peut gerer si j’en prend plus ou moins selon le stress, le moment de l’intervention… j’avais peur du bruit de l’aspiration, je n’ai entendu qu’un aspirateur…
Oui une IVG peut être « parfaite »… parfaitement bien vécue… j’ai pleuré à la toute fin de l’intervention, c’était fini, mon couple, mon projet de famille, ma grossesse…
3 semaines apres, je vais étonnement bien, j’ai des projets dans ma nouvelle vie, et je suis convaincue que mon ancienne vie ne pouvait se finir autrement, par ce passage presque banal dans la vie d’une femme…
Bonjour, je n’ai pas encore avorté mais je m’apprête à le faire dans moins d’une semaine. Non pour le moment je ne vais pas bien, mais seulement parce que j’attend avec impatience le jour où l’on va me débarrasser de ce poids (excusez moi si les mots vous paressent crus).
J’ai 20 ans, je suis étudiante. J’ai toujours était certaine de ne pas vouloir d’enfants, à vrai dire même le fait de voir une femme enceinte dans la rue me dégoûte (bien que je respecte totalement les femmes qui ont des enfants, c’est tout à leur honneurs).
Alors j’ai toujours fait attention, je me suis toujours protégée, car tomber enceinte est la pire chose qu’il puisse m’arriver.…
Malgré tous mes efforts je suis tombée enceinte.… D’un garçon que je ne comptais même pas revoir.
Coup de panique, je traîne un peu me disant que mes règles finiront bien par arriver, puis en fin de mois, face à l’évidence je file un matin au planning. Jusqu’au dernier moment j’espère, la sentence tombe: je suis enceinte. Je n’entend plus rien, je ne vois plus rien, tout s’écroule. Ayant déjà passé une année difficile entre les problèmes avec mon studio, ma fac, une énorme peine de coeur … il a fallu que je tombe enceinte.
Je ne réalise pas au début puis les symptômes commencent à prendre raison de mon corps, il n’y a pas de doute, quelque chose est dans mon corps, je me dégoûte, m’entendre dire que je suis enceinte me dégoûte, je me sens sale, il faut que je me débarrasse de ce problème et vite !
Je me lance donc dans un long périple de démarches interminables afin d’avorter au plus vite. Coup de chance après le terrible épisode de l’échographie vaginal (ça fait un mal fou) j’apprend que je suis enceinte de 6 semaines et que je peux encore avorter par médicaments.…
Est ce que je vais me sentir coupable d’avoir avorter ? Non certainement pas. Je puisse comprendre qu’une femme qui désire un enfant mais tombe enceinte au mauvais moment se sente coupable. Mais pour ma part, il n’y aura pas de culpabilité, pas de tristesse. Je serai de nouveau libre. Et une chose est sure, après cette expérience je désire encore moins avoir des enfants un jour.…
J’ai avorté ce weekend, on est mardi soir. J’ai repris le boulot lundi matin à 5h30 et bien que fatiguée, je vais bien.
Après ma petite semaine de réflexion, les deux barrettes sur le test, une conversation avec ma super gynéco, les copines au bout du fil, la confrontation avec le géniteur (un menteur sur pied pour ne pas le dire plus vulgairement), ma dénonciation des abus des anti ivg qui se disent « centre national d’information anonyme et gratuit » et qui vous disent n’importe quoi, ma conversation avec le Planning familiale (géniales ces femmes ! Merci !), les discussions avec les copines, les parents, re ma gynéco puis l’étape du j’avale un cachet, un deuxième, un troisième et puis, j’attends, je dors, je lis « j’ai avorté et je vais bien merci » (je constate que je ne suis pas seule, qu’après tout rentre dans l’ordre, qu’on peut bien le vivre, qu’on peut avoir d’autres enfants, plein, qu’on a pas à se justifier, qu’on est libre de nos choix, que c’est un droit ! Génial ce blog, génial ce bouquin ! géniale idée ! Un méga grand Merci) …
et bien tout est aussi rentré dans l’ordre pour moi !
Je ne regrette pas du tout ma décision. Je vois la vie autrement. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur la liberté dont je dispose et qu’il faut nous réussissions à conserver pour nos futurs filles. J’ai eu un peu peur car sur le moment, ça ne descendait, l’ivg médicamenteux a pris un peu son temps, mais tout est rentré dans l’ordre.
Alors, oui, moi aussi, j’ai avorté et je vais bien, merci !
Vive la liberté ! Vive la liberté des femmes ! Vive le choix !
J’ai avorté mercredi dernier, le 31 octobre 2012 et je vais bien !
Mon choix s’est d’abord tourné vers l’IVG médicamenteuse, pour en finir au plus vite, mais après discussion avec la gynécologue du planning, j’ai opté pour l’aspiration, je me voyais mal avorter dans mes toilettes en entendant mes enfants jouer de l’autre côté !!
L’intervention s’est très bien déroulée, un personnel au top, aucune douleur ressentie…
Depuis, je ressens une bonne fatigue, j’ai des saignements type règle, mais je me sens bien, libérée et libre !!
Je dois avorter la semaine prochaine et je vais bien merci.
Mais je me pose deux questions :
Ai je le droit de choisir le type d’intérruption ?
Et si j’ai le droit laquelle choisir ? Je pense que médicalement les deux sont possibles mais j’ai plutôt envie d’opter pour l’aspiration. Lors du premier rdv le gynéco ne m’a presque rien expliqué et ne m’a pas donné le choix mais j’ai un autre rdv demain et je compte bien imposer mon choix.
Le gynéco t’oriente en fonction du nombre de semaines de ta grossesse mais franchement choisis plutôt l’aspiration car avec les medocs cela peut prendre toute la journée sans que rien ne « descende » et finalement tu te retrouves au bloc.Cela m’est arrivé et franchement c’est angoissant et affreusement long d’attendre que les médocs agissent en se demandant si cela va être douloureux, si tu vas beaucoup saigner et les infirmières qui te donnent un haricot pour que « cela « tombe dedans et pas dans les toilettes pour qu’elles puissent vérifier. Ou alors on te renvoie chez toi et tu attends sans savoir quand tu seras « libérée ».Alors qu’avec l’aspiration sous anesthésie générale tu stresses un peu mais tu te réveilles sans rien avoir vu et quelques heures aprés tu rentres chez toi..Pas facile cependant d’imposer son choix me semble-t-il. Bon courage , ce n’est qu’un mauvais moment à passer tu as fait le choix le meilleur pour toi…
Tu as le droit de choisir !!
Je partais pr une ivg médicamenteuse mais c’est la gynécologue du planning qui m’a fortement conseillé l’aspiration…
Et je ne regrette pas de l’avoir écouté !!
C’était sous anesthésie locale, je n’ai rien senti (j’avais le gaz hilarant) et on est très bien entouré (une sage femme est restée auprès de moi tout le tps)…
Je pense que cette méthode est moins traumatisante !
J’ai eu un nouvel entretien avec le gyneco et en fait ils font cela sous anesthésie générale et pour lui faire une anesthésie générale n’est pas sans risque et cela ne pouvait pas se faire avant la fin du mois.
Je fais donc par médicaments lundi et mercredi, il m’a dit que c’était comme des règles au niveau de la douleur mais vu certains témoignages je pense que je vais souffrir un peu plus. Par contre pschycologiquement cela me fait pas peur car c’est très clair dans ma tête je veux avorter
Bon voilà c est fait première prise lundi un peu de saignements mardi soir deuxième prise ce matin et tout c’est très bien passé sans trop de douleur je vous remercie vraiment pour ce blog qui m’ a accompagné dans ma décision. J’ai avortée et je vais très bien merci
J’ai avorté en mai 2011.
Plus sous pilule depuis plus 1an et demi, des aléas de règles, coucou je suis là, coucou je suis pas là, et enfin une stabilisation avec des règles à 1journée près.
Un jeune homme qu’on connaît sans connaître, qu’on fréquente sans fréquenter, on se voit on boit du rouge qu’il amène, on mange ce que je cuisine, on parle politique avec des avis divergeant, on regarde des films on fait l’amour. ça fait 1mois. C’est pas une grande histoire mais ça fait passer la fin de l’hiver, on rigole bien. Après un débat houleux sur l’avortement (il est plutot contre, je suis radicalement pour) survenue à la suite d’un article trouvé sur rue89, un professeur avait passé une vidéo pro-vie à ses élèves. Personnellement ça m’avait outré j’étais même allé poster une longue tirade à un (pardonné mes termes) crétins provie, culpabilisateur, sans argument avec des thèses d’un gout douteux, qui mélangé un peu tout, dans le commentaires. J’ai pourrie ce garçon sur Internet, mais pas celui qui visité ma chambre… Il pensait que l’avortement « non n’était pas une facilité, mais que il y avait l’adoption aussi… » les trois petits points en disent long. On en a plus jamais reparlé, mais on a continué à se voir.
J’avais 21ans, j’étais étudiante, je vivais seule dans mon studio avec mon chat comme seule contrainte.
Un soir après un film, du rouge (modérément) et un repas, nous batifolons. A partir de là tout va très vite… Une capote qui craque, un retrait, je me nettoie, on se rhabille on discute pas vraiment, il repart, j’ai cours tôt demain matin, lui aussi, ça m’arrange top chrono moins de 20min. Lundi 8h j’ai cours, je passe devant 3pharmacies pour aller à la fac, elles ouvrent pas avant 8h30, c’est pas grave j’aurais du retard. Un café plus tard et une demi heure en plus, je suis devant la pharmacienne :« hier soir j’ai eu un problème de préservatif… ce serais pour une pilule du lendemain », « ah, vous êtes majeurs ? vous voulez la prendre là ou je vous donne juste la boite, » Je prend ma boite, je me déleste de 10euros ( ou quelquechose comme ça) et je vais à la fac, sur le trajet je sors ma boite je prend ma ‘tite pilule et en avant guiguant! je connais la procédure ça fait moins de 10h c’est ok, je suis dans les temps, ça me sors de la tête. On c’est revue après ça, on en a pas discuté.
Les jours passent, les semaines aussi, la fin du mois est là, le 28avril « mes copines » doivent arrivés, j’ai un doute je le sens pas. Mes seins sont lourds, beaucoup trop lourds, et douloureux bien trop douloureux, je peux pas enfilé un tshirt sans que j’érafle mes seins et que je souffre le martyre, j’ai limite pris un bonnet, mon soutif me paraît étroit, je suis fatigué bien trop fatigué, et pourtant je suis en vacances. On est jeudi, je vais m’acheter un test de grossesse, je rentre chez mes parents. Je n’ai pas encore de retard de règle. Vendredi matin 6h45, je fais pipi sur ma languette. Je le dépose religieusement au sol, je suis assise sur la cuvette la gueule en fariné le regard dans le vide, on tape à la porte des toilettes mon père qui va être en retard et qui à besoin de faire pipi…Il casse littéralement l’ambiance, et ma réverie, je réagis, j’attrape mon test, la boite et je sors l’air de rien. Je retourne dans ma chambre et regarde, je bloc, c’est positif, je le savais une poitrine aussi grosse ça pouvait pas s’expliquer autrement. Me voilà à 7h devant mon test à pas savoir quoi faire. J’ai 21ans des parents qui m’ont expliquer, l’amour, le sexe, la contraception sans tabou. Devoir leur expliquer que j’ai « merdé » m’angoisse. Il est vendredi 29 avril 7h45.… Dans une semaine mes partiels commencent je suis blindé de boulot. Non concrètement là je sais pas… Je vais sur Internet planning familial, ils sont pas ouvert avant mardi, je tombe au bon moment c’est les vacances il y a des jours fériés, demain c’ets le week end… Je décide d’allé voir ma mère.
« Maman, je peux te parler, j’ai fait une connerie, je sais pas trop comment te le dire » je lui tant mon test. -« Ha, c’est pas une connerie, je préfère que tu m’en parle, je suis là pour ça. tu veux quoi? » ma tête dit non,« tu t’es renseigné? », « je sais pas, le planning est fermé jusqu’à mardi, je trouve pas, je peux pas »; — « Bon, euh, alors je vais appeler mon médecin il est gynéco on verra ». Ma mère appelle prends rdv à 11h je suis dans la salle d’attente du médecin, elle me demande si je veux que qu’elle m’attente, je dis oui, elle sort de son sac de l’argile et commence à la manipuler, je lis un magasine à la noix. Le médecin me fait rentrer, me dit que ma mère lui a expliqué que j’envisagé l’avortement, qu’il est habilité à le faire. je lui explique, que c’ets mon choix, que ma mère m’a juste orienter vers lui, que je ne mettrais pas au courant la personne avec qui j’ai batifolé. il m’explique, me dit on va faire une prise de sang pour vérifier, même si je lui affirme que pas besoin, il m’explique que c’ets dans la procédure, il me file aussi l’ordonnance pour l’écho ainsi que des centres ou la pratiqué, je l’appelle quand j’ai tout. Je sors, go centre d’analyse, on peut venir les chercher demain. Je passe une partie de mon après midi au tel pour trouver un centre de radiographie qui me prennent rapidement. J’en ai appelé 4. Un pouvait me prendre dans 15jours, je lui ai expliqué que c’était urgent, « il y a rien d’urgent dans une echo de datation madame » — » c’est en vue d’un avortement… » « je peux rien pour vous », j’ai beaucoup apprécié. J’en ai appelé un qui ne pouvait pas me prendre avant une semaine, la secrétaire m’a réservé une place quand même et ma donné le numéro d’un autre centre qui était habitué au urgence, je devais la rappelé si je trouvé avant. j’ai appelé, j’ai eu une place, le mercredi suivant, ce fut un soulagement, j’ai appelé l’autre centre, la secrétaire, m’a dit bon ça va si vous avez trouvé avant, c’est mieux. Ce fût très agréable.
Samedi je suis allé cherché mes analyses, elles étaient positives, rien d’étonnant. pas un mot de la part du corps médical, à part qu’il fallait que je fasse attention à mon magnésium.
J’ai passé les autres jours à dormir et réviser, ça me permettais de penser à autre chose. Un ami est passé on a discuté, il m’a dit si t’as besoin je t’amène, je te surveille après la prise de caché, je te tiens compagnie, pas un mot sur le fait que je voulais pas mettre au courant « mon partenaire », il m’a dit c’est ton choix et c’est arrêté là.
mercredi ma mère m’amène, je bois 1litre d’eau pour me préparé, je me tortille sur ma chaise parceque 1litre d’eau et 10min de retard sur le rdv, ben c’ets difficile, ma mère impassible à côté tripote sa boule d’argile, sa statuette prend forme au fil des lieux ou elle m’amène. Enfin mon tour! je m’allonge il me fait l’échographie, le cadrant n’est pas tourné vers moi, il n’y a pas de son, la personne qui me fait l’échographie s’enquiert de ma condition, en me demandant si ça va si c’ets pas trop froid. C’est froid, ça appuie et j’ai très très envie de faire pipi, il sourit me dit que je peux aller faire pipi, que je dois bien vider ma vessie, et de revenir pour finir l’examen parceque là il voit rien. Soulagement, je fais pipi, c’ets un grand moment de bonheur. je vide bien ma vessie, comme demandé. Je reviens il me demande d’enlever mon bas ce que je fais. Ah la culotte aussi ? Ensuite je découvre ce que endo vaginale veut réellement dire… Endo à l’intérieur, ben dans ma tête ça avait pas fait tilt .… Bon il a été très pro, pas du tout brusque il a fait en sorte que ça dur pas longtemps, il y avait pas beaucoup de lumière, quand il a finit il m’a donné de quoi m’essuyer, m’a demandé si je voulais les cliché maintenant puis il ets sortie, et a tapé pour revenir. j’ai attendu en salle d’attente avec ma mère, ça l’a fait rire quand je lui ai expliqué que j’avais pas vraiment saisie pour endovaginale. Du coup ça a donné que j’étais enceinte de 4semaines.
J’ai appelé mon médecin pour lui dire que j’avais mes clichés. Il m’a donné rdv jeudi. on c’est arrangé avec les dates, j’avais un partiel le lundi je ne pouvais pas me permettre de pas être là, en le voyant le vendredi après la semaine de reflexions obligatoire, si je faisais un IVG médicamenteux j’étais en arret jusqu’à lundi… On c’est arrangé … Jeudi mon ami m’a amené chez le médecin, il m’a amené une fleur. Ma mère ne pouvait pas. J’ai pris mon premier caché à 11h puis les autres le lendemain. j’ai saigné, beaucoup saigné, j’étais obligé de changé de serviette mega absorbante toute les 2 heures. Puis j’ai dormi beaucoup dormi. Le lundi j’ai fait mon partiel et engagé ma semaine d’examen, j’étais éreinté. J’ai du parlé de ma situation à une personne de ma promo, là prévenir, que j’avais une ordonnance qui expliqué tout dans mon portefeuille, que si jamais je faisais un malaise il fallait leur donner. J’ai passé 15jours à saigné comme vache qui pisse… et être fatigué, une de mes profs m’a même demandé si ça allé, car il m’arrivé de piqué du nez en cours.
Par la suite j’ai refusé d’en parlé à mon « partenaire » « concepteur ». Avant son avis m’indifférait, c’était surtout mon choix, et après ça signifiait pour moi que je me justifie. J’en avais pas envie. On a continué à se fréquenté en suite, on se voyait de temps en temps, rien d’officiel. Puis on c’est perdue de vue.
Aujourd’hui j’ai envie de lui en parlé, juste pour lui dire, que quand même quand on a un préservatif qui pète et qu’on s’en aperçoit c’ets bien de savoir comment la fille gère ça.
Voilà je me suis fait avorté, merci je vais bien !
Comme pour beaucoup j’ai culpabilisé de pas culpabiliser. Puis au final… Mon entourage m’a fait comprendre que ce n’est pas un passage obligé dans la vie d’une femme, c’est pas agréable, mais que si j’ai pas envie de mener une grossesse c’ets mon choix le plus strict et que surtout à 4 semaines c’est une crevette, qui peu aussi tombé seule. Et que si je désire pas cette grossesse, je n’ai pas à culpabiliser de quoi que ce soit.
Cela fait un peu plus de 3 ans que j’ai avortée. j’avais 18 ans à l’époque et je venait d’entrer en BTS. Cela fesait 4 mois que j’étais avec mon cheri qui depuis est devenu l’homme de ma vie. Lorsque j’ai réalisé que j’étais enceinte je n’ai pas vrement reflechi au probleme. Ma decision était déja prise. Je ne voulais pas d’un bebe que j’éléverais entre deux cours avec l’aide de ma mére et je ne voulais pas non plus abandonner mes études. je veux un bébé que j’éléverai dans un environement stable avec une famille qui l’aimera. J ai avorté par une procedure medicamenteuse au bout de 5 semaines de grossesses.je pense que ce qui m’a fait le plus mal et qui me hante encore aujourd’hui c’est ce que les gens peuvent penser quand sa nous arrive si jeune. Pour eux on est une fille de plus qui couche avec le premier venu. mais c’est loin d’étre le cas pour moi. mon cheri c’etait le premier. Ce qui me derange c’est le faite que les gens m’ont vu comme une gamine insousiante de mon geste puisque je n’en n’ai pas souffert. j’ai bien compris qu’il n’aimait pas que je ne souffre pas, comme si je n’avait pas compris « la lecon » que je devais en tirer.Mais pourquoi souffrir quand c’est un choix. La plus comprehensive aura été ma maman qui m’aura aider du debut à la fin . et mon cheri aussi d’étre resté à mes cotés plutot que de s’enfuir comme aurai pu le faire d’autre garcon de notre age. Aujourd’hui j’y repense comme un acte neccessaire que je ne regrette pas. meme si je dois l’avouer j’en parle peu pour éviter le jgement penible de ce qui ne veulent pas comprendre que je n’ai pas commis de crime et que je vais bien.
Mais… C’est absolument honteux… Tu veux dire que certains médecins mentent sur l’age du truc pour décourager des femmes?!… Mais… Il faut faire quelque chose contre ça! C’est pas normal de condamner des jeunes filles de la sorte, si toi tu as pu aller en Espagne ça ne doit pas être le cas de toutes… Et en plus tu as payé le prix fort alors que tu aurais pu être prise en charge en France…
bonjour, désolée je n’habite pas en France sinon j’aurais déjà
adhérer à votre manifeste, j’ai avorté il y’a 02 semaines, je suis
musulmane célibataire et vierge pourtant … je voulais à tout prix
m’en débarrasser et si je n’avais pas trouvé ce médecin là..je ne
sais pas comment aurait été la suite probablement assez sordide. vu
que l’avortement est illégale ici (pour les grossesse illégitime)et
qu’ avoir un bébé hors mariage est encore plus grave. je ne savais
même pas ce que signifier une IVG.. je suis retournée faire
l’échographie à trois reprises pour m’assurer que mon ventre
était enfin vidé..le plus étrange c’est que je me demandais
pourquoi je ne m’en voulais pas je m’efforçais de pleurer mais
rien.. en tombant sur cet article par pur hasard..j’ai finalement pus
le dire: j’ai avorter je vais bien merci .…sachant que je ne l’ai
dis à personne je me le dis à moi même.
J’ai avorté hier et je vais bien, MERCI!!
Célibataire depuis 1 an et demi, il y a un an je me suis dit «Pourquoi continuer la pilule? De toute façon, tant que ce ne sera pas plus ou moins sérieux avec un gars, j’utiliserai le préservatif… donc je serai protégée. Je reprendrai la pilule quand j’arrêterai le préservatif… »
Je fais ma vie comme ça, ça se passe très bien (mis à part une fois où j’ai dû prendre la pilule du lendemain).
Puis un soir, une soirée arrosée (même si finalement ça ne change pas grand-chose mais les envies sont plus fortes…), cette fameuse soirée où tu es fatiguée de ta semaine, où t’as dormi 5h la veille, où t’as crapahuté toute la journée, où tu te dis « nooon ce soir c’est samedi soir mais je fais rien! » Puis, on te propose plusieurs soirées et bizarrement tu vas à celle qui commence par « apéro »… « Ok mais je vais pas boire parce que je suis K.O et après je ne sors pas »… et puis tu bois et puis tu sors…
Un jeune homme est là…on passe les détails de la soirée…et là tu vas faire ce que tu t’étais toujours dit que tu ne ferais JAMAIS !!! Nous allons donc batifoler en sortant de boite…
argggg il n’a pas de préservatif!!! « noooon??? Attends! Moi j’en ai un normalement! Mais où il est ou il est ou il est???!! » (C’est la loose parce que si je en le trouve pas c’est foutu et ce moment de recherche dans un sac de fille parait une eteeeeernité!)
« Ça y’est j’ai trouvé le Graal!! Youpi! »
Nous faisons notre batifolage et puis nous restons là, l’un contre l’autre…
Puis au bout d’un certain temps, les envies reviennent… c’est pas possible, plus de préservatif! « Pour moi c’est mort! Je le fais pas sans préservatif! J’ai trop peur! » « Oui pour moi c’est pareil, pas sans préservatif »…
Mais 2 corps nus plein d’envies collés l’un contre l’autre… et c’est le dérapage! Un dérapage très bref! Et puis: « noooon, il faut pas, on est con!! » « T’as raison on arrête! ».
5 secondes top chrono de pénétration et PAS D’EJACULATION…
On finit notre nuit tranquillement. On se dit aurevoir, on sait très bien que le « NOUS deux ensemble» n’existe pas.
Certes, même si je suis consciente que tout est possible pour tomber enceinte, là je me pose même pas de questions sur « pilule du lendemain? ». Non, pas la peine, ça serait vraiment improbable! Et puis c’est Dimanche, je me suis couchée à 7h du matin, j’ai mal à la tête, je débute dans mon métier et j’ai beaucoup de choses auxquelles je dois penser, un peu prise par le temps!
Je continue ma vie… pleine de symptômes de grossesse mais que je mets sur le compte d’autres choses…
A peine 3 jours après: des boutons d’acné qui poussent à l’intérieur de la peau et qui font bien mal surgissent d’un coup. Et pas 1 mais 4 ou 5!
Une semaine après, anniversaire: on sort. Moi qui suis toujours bout en train, là je reste sur mon tabouret, pas envie de boire ni un verre… « Qu’est-ce que t’as? » >« Je sais pas jsuis fatiguée et j’ai mal au ventre ».
Là c’est le début d’une fatigue énorme: » c’est mon nouveau remplacement chez les Toute Petite Section/ Petite Section qui me fatigue, faut être à 100% »; « je sais pas si je viendrai te voir, jsuis complètement patrak »; j’ai déserté la salle de sport et mon cours de danse ; d’habitude couche-tard, là je suis au lit à 22h!; « je crois que les petits m’ont filé la gastro, mais c’est bizarre ça dure depuis 3 jours »; petit tour dans galerie marchande avec une copine , au bout de 50mètres « ah non mais je sais pas ce que j’ai jsuis trop fatiguée, j’arrive pas à avancer… c’est parce que je mange mal en ce moment, faut que je reprenne les légumes! »
J’ai le ventre qu’à gonflé: va vraiment falloir que je me remette au régime
A la date prévue des règles: rien, bon… le lendemain un peu mal au ventre: « ahh ça va venir je vais mettre un tampon au cas où… »… rien! Bon c’est bizarre, jsuis peut-être déréglée. Ça va venir. Puis mon travail me prend, jsuis fatiguée, j’y pense plus trop…
Un soir je mets mon pyjama, « aie mon téton! » Il fait froid, il doit être plus sensible…
Le lendemain, plutôt que de faire la sieste (je veux sortir de chez moi malgré la fatigue, faut se motiver!!!), je vais boire un café avec ma copine qui m’a présenté le fameux jeune homme à qui je ne pensais plus… « Il te passe le bonjour »> « ah ba tu lui repasseras le bonjour… » et là j’ai un flash que je prends encore à la légère « han mais tu sais copine, c’est bizarre parce que ce soir-là il s’était passé ça et là j’me rends compte que j’ai un retard de… heum… 10 jours. 10 jours??? Heu je rigole mais bon c’est pas marrant! Quand même ça serait un truc de fou! J’attends encore quelques jours et j’irai me faire une prise de sang »
Retour chez moi: Ma discussion avec ma copine me travaille énormement, et je sens que ça travaille à l’intérieur de moi. Oh et en ce moment je trouve que je pette beaucoup… AHHH!! là c’est bizarre! Je cherche sur Google: oui les pets sont bien des symptômes de grossesse… Là le doute me prend vraiment, j’attendrai pas quelques jours, demain en allant au boulot je m’achète un test… j’en parle à une copine qui me dit « t’inquiète !! Tu psychotes, mais tu me tiens au courant ».
Lendemain midi, je vais à la pharmacie: je retourne à l’école, je m’enferme dans les toilettes, je me dis que j’ai dû psychoter… je le fais, je regarde, rien, j’ai vraiment dû psychoter, je le repose le temps de m’habiller, je le reprends et là… Positif!! Oh mon dieu!!! Je suis dans la merde!! Va falloir avorter! Et oui, célibataire de 24 ans, débute son métier très prenant, vit encore chez papa maman pour quelques mois…qui voudrait bien des enfants mais pas tout de suite. Pas possible ! C’est pas ça que je veux, ni pour moi ni pour lui !
En plus je dois continuer ma journée comme si de rien était… Je mets au courant beaucoup de mes copines proches parce que je peux pas garder ça pour moi, j’ai besoin d’en parler. Et puis j’ai pas honte de ce qu’il m’arrive. C‘est vendredi, tout est fermé pendant le weekend… dur très dur de n’avoir aucun soutien médical approprié à ce moment-là. Du coup internet me sauve !
Le lendemain soir, le hasard des choses fait que je dois voir le jeune homme. « Je lui dis ou pas ? » Oui je lui dis… Je lui laisse pas le temps de respirer « Tu te rappelles… ? Ba je suis enceinte mais j’avorte » Il est d’accord avec moi, « évidemment » et bien heureusement. Dans la soirée, il regarde mon ventre, il me l’effleure maladroitement, je suis gênée…
Dernière semaine avant les vacances, je suis en formation. Ouf ! Je vais pouvoir souffler un peu. Mais même comme ça je suis extenuée. Lundi, pendant la pause, j’appelle tous les numéros que j’ai pu trouver sur internet pour m’aider : personne ne répond ! Zen, restons zen… A midi, 1h15 de pause : ma copine m’accompagne à l’autre bout de la ville pour aller directement au service d’orthogénie de l’hôpital ». « Rdv possible dans 9 jours ». QUOIIIII ?? Jvais essayer de trouver une autre solution plus rapide dans un autre établissement… Finalement je le sens pas, je rappelle l’hôpital… « C’est plus le 26 mais le 27 pour le rdv avec la sage-femme»… Bon ba va pour avoir en toi ce « petit haricot » pour encore quelque temps. L’attente est longue, jsuis à fleur de peau, j’ai peur, il me tarde la fin. Les vacances arrivent heureusement ! Mais cacher tout ça aux parents alors qu’on vit sous le même toit c’est pas facile ! Surtout qu’il faut enchainer les visites médicales : échographie, 2 prises de sang, médecin généraliste, et les 3 rdvs à l’hôpital… J’ai beaucoup regardé internet pour savoir un peu ce qu’il m’attendait, avec des témoignages horribles comme d’autres beaucoup plus rassurant. Merci à ce site d’ailleurs, car il m’a beaucoup aidé pour y aller plus sereinement.
1° rdv : la sage-femme à l’air plutôt sympa, elle se veut être positive : « et bien même pas un rapport avec éjaculation et vous tombez enceinte ! La bonne nouvelle c’est que vous êtes très fertile ! ». Elle me dit que je prendrai les 1ers comprimés le 31 Décembre… bon ! J’avais pas spécialement envie de faire la fête mais bon. Je vais revoir mes plans. Le jour J arrive ! Enfin ! J’appréhende les effets mais il me tarde de commencer la délivrance même si ce n’est pas en toute facilité psychologique que je le fais. Le soir, je fais un réveillon tranquille, à la montagne, sans alcool (pour éviter tout problème mais de toute façon j’en ai même pas envie, ça m’écœure !) Ça se passe plutôt bien, pas trop de douleurs fortes, pas de saignement… Cool ! Mais avec le recul, je ne serais pas allée faire le réveillon à 2h de chez moi car j’ai en fait évité la catastrophe à quelques heures près… Le 1janvier, retour à la maison, je fais une petite sieste après cette nuit presque blanche et je me réveille de douleurs ! Contractions, nausées, je suis vraiment pas bien, je suis toute seule, je me shoute de médocs, je pleure ! Et oui, 1h plus tard je me lève et là c’est le drame ! Un raz de marée ! Je saigne comme jamais ! Je cours aux toilettes (heureusement je vis chez mes parents mais les espaces de vie sont séparés) et là c’est le déluge ! Je pense que c’est fini, je vais me nettoyer et Hoppp c’est reparti !! Je commence à m’affoler car je ne m’attendais pas à ça avant le lendemain à l’hôpital avec les 2° comprimés. Je comprends pas ce qu’il m’arrive. Mon père qui arrive et qui me demande derrière la porte si la chasse fuit et si je veux du pain pour le lendemain matin… et moi en pleurs et en panique qui essaye de sauver les apparences. J’ai expulsé l’œuf dès le début (moment très difficile quand on se s’y attend pas !) et je reste plus d’une heure sur les toilettes à ne pas pouvoir bouger tellement c’est abondant mais je comprends pas vraiment et je suis à bout de force. Pendant une mini accalmie, je cours chercher mon portable dans ma chambre et j’appelle le Samu pk je suis proche du malaise. Le médecin me rassure et met des mots sur ce qu’il se passe. Ça va se calmer… 30 minutes après ça va mieux mais je suis extenuée, je ne dors pas. Le lendemain, une copine m’amène à l’hôpital à 8h. Beaucoup de mes copines m’ont proposé de rester avec moi ce jour-là mais finalement, sur le coup j’ai préféré rester seule parce que je pensais dormir toute la journée…. Comme j’avais expulsé la nuit, je pensais que ça serait calme pendant cette journée… Mais pas du tout ! J’ai saigné comme jamais et j’avais de très fortes contractions ! A ne pas pouvoir bouger des toilettes… Je fais partie des femmes qui n’ont pas de chance sur ça parce que j’étais vraiment hors norme. Mais tout le monde est différent : la femme à côté de moi n’a presque rien eu, expulsion de l’œuf avec quelques saignements et aucune douleur…. J’ai préféré restée jusqu’à 16h le temps que ça se calme et une autre amie (qui n’est pas spécialement pour l’avortement) m’a ramené chez moi. Extenuée mais soulagée. Je me sens vide, je me sens seule dans mon corps mais je me sens MOI.
Période difficile d’une vie, moment qui fait grandir mais qui reste indispensable pour être maître de notre corps. Nous ne sommes pas des inconscientes, nous ne sommes pas des sans-cœur, nous sommes simplement des femmes qui voulons avancer comme bon nous semble. Personnellement, oui, je veux des enfants, beaucoup même, mais dans de bonnes conditions. Et celles qui ne veulent pas ou plus d’enfants ont aussi ce droit !
Je n’ai en aucun honte de tout cela, je ne le crie pas sur les toits mais j’en ai beaucoup parlé et ne le cacherai pas. Je pense même le dire à mes parents dans quelques jours. Moins ce sujet deviendra tabou,alors moins de femmes se sentiront mal au moment de prendre cette décision et de le faire.
Bon courage à toutes celles qui passent par-là, parlez-en, ça fait du bien !
J’ai avorté en octobre 2010 et je vais bien, merci. J’ai envie tout d’abord de remercier les femmes qui se sont battues pour le droit à l’IVG et de soutenir toutes celles qui vont utiliser ce droit.
Je suis tombée enceinte à l’âge de 26 ans de mon premier amoureux. Je ne prenais pas la pilule car elle me causait trop désagréments au niveau de ma santé (nodules, seins douloureux, cystite et j’en passe selon les différentes pilules essayées). Et même si j ai un bac + 5, j’étais ignorante au niveau de mon cycle et des risques. Je croyais naïvement que jusqu’à j+ 7 après le dernier jour de mes règles je n’étais pas fécondable. Nous avons donc pris un risque sans même nous en rendre compte. J’ai réalisé très vite que j’étais enceinte, je l’ai tout de suite senti. Environ 15 jours après l’incident. J’ai donc fait un test qui s’est avéré positif. J’ai tout de suite appelé mon amoureux. Étant très amoureux à l’époque nous nous étions laissé le temps de la réflexion voyant un signe dans cette fécondation. Puis, nous avons opté pour l’avortement. J’étais en plein concours (j’ai pas eu la force de les terminer du coup) et mon amoureux était en CDD. Et notre relation était jeune (environ 3 mois). J’ai cherché sur internet la marche a suivre et j’ai consulté mon généraliste pour déclencher le délai de réflexion. J’ai effectué toute la batterie de test (test sanguin pour vérifier mon état, pour établir mon groupe sanguin, échographie …) et j’ai cherché un hôpital pouvant m’accueillir dans les délais pour une IVG médicamenteuse. La recherche n’a pas été simple même dans la 2 eme plus grande ville de France entre les cliniques qui clairement des le 1 er contact téléphonique vous culpabilisent et les hôpitaux qui peuvent pas vous recevoir dans les délais. Finalement, j’ai trouvé un hôpital qui a pu me prendre en charge. Le premier jour après l’entretien et les examens, on m’a donné le 1 er médicament. Ce médicament m’a donné beaucoup de crampes. Le deuxième jour après la prise du médicament, on nous a installé dans une chambre en entendant l’expulsion. On a même fait tout le tour de l’hôpital pour aider le processus. Finalement la fausse couche s est déclenchée à la maison. Ce n’est pas un moment facile à vivre physiquement. L’après aussi est difficile : saignements très abondant pendant plus de 15 jours, baisse de l’immunité, malade tout le temps… Mais psychologiquement je l’ai toujours bien vécu. Mon amoureux tres présent aussi. Un peu plus dur pour lui parce qu’il m’a vu souffrir et s’est senti impuissant. Et pourtant contrairement à lui, je n’ai pas voulu me voiler la face en me disant que ce n’était qu’un amas de cellule, je voulais avoir conscience de ce que je faisais et savais bien que c’était un être en devenir. Je pense qu en ayant pleine conscience je me suis évitée le syndrome traumatique post IVG que j’ai découvert en cherchant ce site. D’ailleurs, selon plusieurs blogs de psy (qui arrivent dans les 1 er resultat) pour eux l’IVG est une bombe à retardement il est quasiment impossible selon eux qu on ne soit pas traumatisé par cet acte. Et bin non. J’ai pleuré quand je suis tombée enceinte parceque j’avais honte. Je n’ai jamais pleuré pour l’avortement. Et je ne pleurerais sans doute jamais. Je suis séparée de mon amoureux depuis (pas à cause de l’IVG). Je ne regrette pas ce choix. Je veux des enfants désirés et qui seront aimés par leurs 2 parents. Pour le moment, je suis jeune et je veux d’abord assurer ma carrière. En tant de crise, ce n’est pas pour le confort que l’on avorte. J’aurai bien aimé avoir ce site au moment ou j’ai avorté, juste pour me sentir normale et découvrir plein de cas similaires au mien. Nous ne sommes pas des monstres et personne n’a le droit de nous faire culpabiliser, c’est une entrave au droit de disposer de notre corps qui nous est accordé.
Bonjour,
histoire un peu particulière, je vais avorter à la suite d’une PMA. Mon compagnon et moi avons eu du mal à avoir un enfant, et notre fils est né il y a 3 ans à la suite d’une insémination. On n’était pas sûrs d’en vouloir un 2e, lui moins que moi encore, et puis si quand même, une fratrie, 38 ans ; il y a quelques mois, on s’est décidés et nous avons repris rendez-vous avec la gynéco qui nous avait suivis. Bref échange dans son cabinet : on va essayer, nous dit-elle, d’éviter les grossesses multiples, vous avez déjà un enfant, j’imagine que vous vous contenteriez d’un seul pour la grossesse à venir. Quelle perspicacité, c’est exactement ça, merci pour la compréhension, oui oui oui et je commence la stimulation de l’ovulation.
Eh mais y a quand même beaucoup de follicules, là, non ? Tout va bien me dit la secrétaire qui, une fois le traitement commencé, reste la seule interlocutrice au téléphone, ne vous inquiétez pas, rendez-vous samedi à la clinique pour l’insémination, comme c’est le week-end, ce ne sera pas votre médecin habituel mais le docteur Untel.
Super. Mais moi, je la sens pas cette insémination. Il y a quand même plusieurs follicules à maturité, me dit une petite voix. Il y a quand même des risques de… Oui mais, s’interpose une autre voix, tu sais ce qu’a dit la gynéco, elle sait que vous ne voulez pas de grossesse multiple, elle a super bien géré la première PMA, fais-lui confiance.
Jour de l’insémination. Détendez-vous, dit docteur Untel, votre col ne s’ouvre pas. Décidément, je la sens pas cette insémination.
Prise de sang deux semaines plus tard, positive. Taux HCG très haut. Forte présomption de grossesse multiple dit la moitié de Google, mais pas forcément dit l’autre. Refaites une prise de sang dans trois jours dit la secrétaire. De prise de sang en prise de sang, le taux explose. Il faut attendre un mois de grossesse pour faire l’échographie. Sans surprise, deux yeux de chat sur l’écran. Attendez, dit l’échographiste, j’ai pas encore vérifié si ces deux grossesses étaient évolutives. Tu parles d’un suspense… Alors celle-ci… oui… et celle-là… aussi…
Remarquez, elle dit et redit en voyant ma tête, il n’y en a que deux, avec la PMA ça aurait pu être pire…
Alors c’est super, ça a marché ! disent les quelques personnes qui ont suivi la PMA. Euh… oui…
Euh…
- Qu’est-ce que t’en penses, toi ? Tu te vois avec des jumeaux ?
— Non, pas du tout. Déjà un, tu sais, c’était tangent. Alors, deux, là…
— Trois enfants au total…
— Trois enfants, là, je sais pas, je vois pas du tout, je nous vois pas, crouler sous les bébés, plus de vie pendant je sais pas combien de temps, déjà qu’avec un, alors là… tu te vois toi ?
— … Non… J’ai jamais rêvé d’être mère de trois enfants. Non.
Mais quand même, merde, c’est pas une grossesse qui me tombe dessus ! Quand même, le risque de grossesses multiples avec la PMA, je le connais. C’est moi qui ai été pomme de m’en remettre à la parole d’un médecin qui, à force de faire de la procréation assistée, se confond peut-être par moment avec Dieu. Quand même, on peut pas chercher à tomber enceinte et puis quelques semaines après dire euh non finalement non, je veux plus.
On peut pas, hein ?
- Tu sais, on a besoin de temps. On va partir en vacances pour Noël. On va arrêter d’en parler tout le temps, on va marcher, on va regarder le paysage, on va prendre de la distance, il faut qu’on prenne de la distance, tu sais on va presque oublier (si tant est que les nausées et la fatigue puissent me faire oublier), et puis on verra ce qui remonte à la surface.
Surface inchangée. Pas un frémissement. Le non de plus en plus certain. Tu les vois, là, les deux petits à côté du grand sur la banquette arrière ?
Non.
C’est non.
Retour de vacances. 6e semaine de grossesse. Nausées et vomissements quotidiens. Ventre de femme enceinte de 3 mois. Permanence du planning familial. Une femme merveilleuse me reçoit, m’écoute, écoute le mélange de résolution et de culpabilité, vous vous jugez beaucoup, elle dit. Précieux temps d’échange et cette parole salvatrice : en faisant ce choix, vous protégez votre couple, vous protégez ces enfants que vous ne voulez pas mettre au monde dans une famille qui ne voudraient pas d’eux, vous vous protégez. Vous savez pourquoi vous faites cela.
Oui.
Je sors de cet entretien apaisée. La culpabilité n’est plus mon affaire. Je me sens en accord avec moi-même, avec mon corps, avec la vie que je désire.
Encore un peu de temps à attendre avant l’intervention, forcément par aspiration vue la date. Faire face aux regards qui me voient comme une femme enceinte, sourires et émotions à la clé. C’est pour quand, a tenté une personne avec qui je travaille. Je ne veux ni mentir ni tout dire. J’ai répondu : toutes les grossesses ne vont pas à terme. Tournera peut-être sa langue dans sa bouche la prochaine fois. Tout de même, plus confortable d’avorter quand ça ne se voit pas.
Mais j’ai décidé d’avorter et je vais bien. Je vais libre.
Je suis tombé sur votre site totalement par hasard.
Au détour d’un article sur Rue89 qui vous cite et en ce qui me concerne cela fait un bon moment que je ne sais par où commencer.
J’ai également avorté à 17 ans. Conscients des risques nous n’avons jamais voulu mettre de préservatif avec mon copain, avec qui je suis encore aujourd’hui (5 ans après). En début d’été, fin juin début juillet, mes règles n’arrivant et ne les ayant pas encore régulièrement je ne m’inquiète pas plus que ça. Au bout d’un certain moment cela devient inquiétant, je ne me rappelle pas de quelle manière je m’en suis rendue compte mais j’étais enceinte. Vivant encore chez mes parents et avec mon chéri depuis à peine quelques mois il était absolument hors de question que je garde l’enfant. J’aurais eu la force de le garder et de l’élever mais pas les moyens et puis je me fais une certaine idée de l’éducation à donner aux enfants. Je n’ai pas hésité.
Mais par où commencer ? Je n’ai pas voulu en parler à ma mère pour ne pas l’inquiéter et du côté de mon petit ami la discussion n’était même pas envisageable.
Le planning familial. Fort heureusement j’y ai reconnu mon médecin qui me suivait depuis toute petite ce qui m’a donné la force d’entrer au planning. Mais je ne suis pas tombée sur mon médecin et ceux que j’ai pu rencontrer ont été abjects. Moi qui ne posait pas plus de questions que ça ont réussit à me faire culpabiliser de ne pas m’être protégée « Mais pourtant vous êtes au courant, on vous informe » Oui, mais non. Et si je n’en avais pas envie ?
Bref, je fais les démarches seule, aller voir le psy, la prise de sang. D’autant plus que j’étais assez en avance dans le processus de grossesse ce qui a fait sauter un rendez-vous et m’a forcé à se dépêcher. A une semaine prés j’aurais du m’offrir un voyage.
Au fil des rendez-vous et des mes recherches internet je me rends compte que je dois être accompagnée pour avorter. Bon. Il va falloir en parler à ma mère. On fait les démarches, ma mère ne m’a rien dit. Elle ne m’a pas jugé, elle ne m’a pas reprimandé, elle m’a juste questionné. Merci maman. Ribambelle de médecins, rendez-vous, on m’inquiète de l’urgence de la situation et je me rend avec ma mère et mon petit ami à l’hôpital. Le rendez-vous qui a été le plus marquant pour moi est celui de l’échographie. C’est vrai qu’à ce moment on se rend compte qu’on a quelque chose dans le ventre. Mais je préfère encore avorter que de lui offrir une vie médiocre. Alors oui, même si on peut éprouver une sorte « d’amour » pour cet amas de cellule, si on l’aime, on doit être capable de l’épargner d’une telle vie. Je travaillais en centre de loisir à l’époque, j’ai posé une journée pour me rendre à l’hôpital avec un bouquin et c’était parti.
Entrée à la clinique on m’a pris en charge rapidement, douche, blouse d’hôpital et médicaments. Puis on m’emmène dans la salle d’opération, anesthésie générale comme il est d’usage pour une aspiration. Le médecin de l’hôpital que j’avais vu précédemment en entretien avec mon copain a su nous expliquer ce qui allait se passer. Salle de réveil, je n’ai rien senti. Je ne comprend pas je dois y rester un certain temps je me sens bien. Je remonte dans ma chambre et doit me reposer. J’ai dormi toute la journée pendant que mon chéri lisait, il devait être plus stressé que moi puisqu’il n’osait même pas descendre pour fumer… On me remet mon dossier médical, où est-il maintenant ? et je retourne le lendemain au boulot.
Pas plus compliqué que ça. Je ne me suis jamais confrontée à des personnes anti-avortement ni a des gens qui ont absolument vouloir ce qui s’était passé à cette période. Depuis je prend la pilule et tout va bien.
Comme dit dans un précédent témoignage, si c’était à refaire je le referais.
Bonsoir,
Je m’appelle Laurie j’ai avorté il y a peu de temps et je vais bien.
Je suis arrivée ici par hasard après avoir lu un article ici : http://www.rue89.com/rue69/2011/04/25/un-blog-pour-celles-qui-ont-avorte-et-vont-bien-merci-200976 suite à l’envoi de celui là par une copine : http://www.rue89.com/2013/02/14/mon-ivg-medicamenteuse-vous-etes-enceinte-bravo-239538
Mon histoire ? J’ai 35 ans un mari qui en a 40, nous sommes les parents de 2 gnomes de 6 et 3 ans, garçon et fille le choix du roi :o)
Niveau contraception 10 ans de pilule,que j’arrête quand nous nous sentons prêts à acceuillir notre 1er BB, allaitement aidant choix de l’implant pas une réussite ;o/ plus envie d’hormones on opte pour les capotes. RAS pendant 2 ans choix d’avoir un autre enfant BB2 arrive très vite (j’ai eu 2 grossesses pas épanouissantes j’ai « subit » mes grossesses au sens où cet état ne m’a jamais plus ni épanoui contrairement à certraines chanceuse parmis mes proches. A la naissance de BB2 c’est décidé on arrête là 2 c’est bien ils sont en bonne santé on a notre équilibre etc…on reprends les capotes sans autres contraceptif 3 ans se passent RAS…
Déc 2012 on prépare les bagages pour les fêtes je sais que je devrais avoir mes règles entre les fêtes j’emmène donc de quoi gérer dans mes valises.
Noël se passe aucun signes de mes règles mais par contre je sens mes seins sensibles tendus au prime abord j’me dis ah finalement ça va p‑e arriver patience… Entre les fêtes rien j’me dis bon j’suis fatiguée en ce moment ça m’arrive d’avoir des décalages d’un mois sur l’autre je ne m’affole pas plus que ça… les jours passent j’oublie un peu
Nouvel an HAPPY NEW YEAR etc… bref ce matin de 3 janvier 2013 j’ose (enfin ?) m’avouer la crainte d’être enceinte j’expose le truc à mon homme et l’envoi fissa cherchez un bâtonnet magique…le verdict est sans appel +++ panique, stress on est paumés l’espace d’1/4 d’heure… Vive le net je tape IVG et tombe sur ça : http://www.google.fr/#hl=fr&tbo=d&output=search&sclient=psy-ab&q=ivg&oq=ivg&gs_l=hp.3..0l4.2866.4144.0.4318.3.3.0.0.0.0.824.1237.4–1j0j1.2.0…0.0…1c.1.3.psy-ab.4CZXgF1bjtU&pbx=1&bav=on.2,or.r_gc.r_pw.r_qf.&bvm=bv.42553238,d.d2k&fp=2225538c85ed64f9&biw=1024&bih=455
en tête des liens celui là (que je file visiter direct : http://www.ivg.net/ je laisse un message puis décide d’appeler -> lignes occupées je raccroche. Au bout de 5–10 min de retente ça sonne…ça décroche, j’allume le haut parleur mon mari est a mes côtés :
« L’écoutante » se présente et me demande pourquoi j’appel j’explique la situation et que je cherche vers qui me tourner pour avorter (je vis à la campagne j’ai 2 petits hopitaux à proximité mais pas la certitude qu’il y ait un « service IVG » et là ça part en cacahuète.
La nana qui me demande si j’ai bien réfléchi, qu’une fois que je le sentirai bouger je me sentirai prête à l’assumer (oui sauf que le sentir bouger sous entends dépasser le terme pour avorter connasse !) elle me dépeinds les pire trucs texto : bain de sang dépression, la fin de mon couple, divorce et suicidaire etc… bref le tableau de l’âpocalypse semblait être le pays des Bisounours à côté de ça. Mon homme agacé me fait signe de raccrocher on est mal tombé. Plutôt secoués on décide d’appeler mon gyné à l’hôpital.
La secrétaire me demande pourquoi j’appelle me voilà obligée de re-raconter mon histoire…et là bonheur : « Je comprends madame ne vous inquiétez pas on en a toutes les semaines des dames dans votre cas on va s’occuper de vous ça va bien se passer ;o) whaou ça fait du bien d’entendre ça !
J’arrive à négocier un rdv en urgence le soir même je ne veux pas attendre jusqu’au lendemain. On est vendredi soir je suis accueillie avec mon mari aux urgence Gyné par UNE jeune gyné qui sera notre ange gardien pour le début de cette prise en charge : écoute, empathie, compréhension, patience etc… bref une perleje demande à n’être reçu que par elle pour la suite ele accepte sauf pour le jour de la prise du comprimé elle est en repos . Une écho pour tenter une datation à la louche j’estime que c’est tout frais puisque j’ai eu mes règles le mois dernière… trop petit pour dater (ce qui me rassure) je fais une pds le lendemain pour doser les hormones et rdv le lundi matin pour refaire une écho dixit la gyné « les qq jours du w‑e vont permettre que ça se développe un peu plus pour pouvoir mesurer correctement là c’est trop petit ») je me dis qu’en fait j’ai un truc pas plus gros qu’une groseille qui pousse en moi et faut que ça soit une framboise pour qu’elle puisse prendre ses mesure (pragmatisme à fonds de ma part). Le sam après midi on part en w‑e dans la famille et là des nausées me prennent en voiture ;o/ oups… le w‑e passe ça s’agite dans mon bocal on discute beaucoup de notre choix avec mon mari pour être sûr définitivement de notre choix. Le lundi écho et là, la claque les résultats de la pds et des mesures confirment que je suis enceinte de 7 semaines !!! je dis mais non pas possible j’ai eu mes règles (oui c’est possible d’avoir ses règles et ce même tout au long de la grossesse) je me questionne qd même la dessus ma mère étant jumelle est ‑ce que ça pourrait aussi avoir été une FC d’un oeuf ? on ne saura jamais Bref je confirme la demande d’IVG et j’opte pour l’aspiration je ne me sens pas l’énergie de prendre l’option médicamenteuse. La date proposée pour prendre le comprimé tombe sur le jour de mon anniv’ je demande à décaler de 48h choses comprise et acceptée.
Le 23 janvier j’ai passé la journée à l’hopital avec mon mari soutien primordial. Ma meilleure amie est venue garder nos enfants c’est un mercredi.
La journée sera longue d’autant que je suis dans une chambre avec 2 autres nanas dont une qui passera au bloc avant moi et l’autre qui a pris la technique médicamenteuse (à la voir je suis confortée dans mon choix de méthode j’ai mal pour elle mais elle est bien prise en charge niveau douleur) mais je suis sereine je me suis équipée de ma pierre d’améthyste, d’un spray de Fleur de Bach « RESCUE » et d’Huile essentielle de lavande que je « sniffe » pour rester zen.
vers 10h les inf me descendent au bloc vers 10h30 je rentre au bloc l’équipe se présente l’ambiance me met en confiance l’anesthésite lâche une petite vanne on rit , l’infirmier me dit des mots rassurants. A MON signal l’anesthésite me plonge dans les bras de morphée j’ouvre un oeil 20 min plus tard en salle de réveil les paupières trop lourdes je me rendort 1 h puis on me fait remonter y’a du monde en salle de réveil faut faire de la place.
En chambre je redort 2h à mon réveil mon mari est à mes côtés. j’suis dans le gaz j’essaie d’émerger je me fais servir à manger j’ai la dalle et ensuite je remplile pour 1 sieste d’1h c’est finalement vers 16h que le gyné passe et m’autorise à sortir le temps de faire les papiers je me prépapre et on rentre à la maison.
Ca va faire bientôt 1 mois que j’ai avorté et je vais bien ! je tous les jours un peu plus convaincue que nous avons fait le bon choix et je prends la vie du bon côté.
J’ai demandé suite à tout ça (mais ça fait longtemps que j’y pensais) a pourvoir bénéficier d’une ligature de trompes au jour d’aujourd’hui mon gyné m’a dit non je reste motivée dès lundi j’appel un autre gyné dans l’autre hopital près de chez moi ;o)
J’ai 38 ans, 3 enfants, mariée depuis 20 ans,sous pilule, heureuse, sans soucis.….……et je viens de faire une IVG, je n’ai pas subit mon IVG non je l’ai décidé.
Une tension dans les seins ma alerté, je n’ai que des règles aléatoires et leurs non-survenue est habituelle, le test est positif, et là, une chape de plomb me tombe sur la tête, je ne veux pas être enceinte.
Je ne veux pas d’une nouvelle grossesse a problèmes, je veux pas remettre ma carrière a plus tard, je ne veux pas remettre à plus tard, quand il sera plus grand.… tous nos projets, nos voyages. Tous ces sacrifices que l’on fait avec bonheurs pour nos bébés tant désirés, je ne veux plus les faires.
Je téléphone a mon médecin traitant, qui me prescrit une prise de sang, positive, je m’enfonce dans la tristesse, de cette vie qui s’ouvre devant moi et que je ne veux pas,
Non définitivement je ne le veux pas.
Rendez-vous, chez mon médecin, 1ere difficulté, dire a cet homme qui me suit depuis 15 ans, qui connait ma famille, mes enfants que je veux une IVG, premier soupir de soulagement, je lis dans ses yeux la tolérance, la compassion, nous discutons, il m’explique et me prend RDV dans le centre le plus proche de chez moi pour une écho de datation.
Epreuve, peur du regard des gens, peur d’avoir dépassé la date limite, peur de « voir » malgré moi, ou même « d’entendre». En fait un personnel soignant compatissant mais pas infantilisant, qui mets les mots justes sur cette grossesse et sur les gestes qui vont être fait Je suis encore dans les temps, cela se fera par aspiration.
3 jours plus tard je retourne au centre pour pendre un premier médicament.
2 jours plus tard, je rentre au centre, 2 médicaments en plus, puis l’IVG, l’aspiration dans le bloc de chirurgie, Je ressent un peu, je n’entends rien, je ne vois rien. C’est fait.
Je repose les mains sur mon ventre a nouveau vide, libre, chose que je n’avais pas fait depuis la prise de conscience de cette grossesse.
J’ai la chance d’avoir eue des infirmières, sage-femme , médecins humains et bienveillants.
J’ai fait une IVG et je suis sereine. Je vais bien, merci.
Me revoilà,
News du jour on est à 1 moiset 3 jours après mon IVG et aujourd’hui j’ai eu rdv avec un autre gynéco dans l’autre hopital près de chez moi et il a accepté sans sourciller. Quel soulagement de ne pas avoir eu encore à me battre je suis plus sereine quand à ma future sexualité je ne vais pas être obligée de me saouler avec une pilule que je ne supporte pas etc… Bref je vais allez encore mieux d’ici 4 mois (délai légal de réflexion pour la ligature). Comme quoi ça vaut toujours le coup de ne pas baisser les bras il faut continuer à se battre pour nos droits de femmes ! Prenez soin de vous et portez vous bien.
Avortement en tant que mineure l’été dernier. Mes premiers émois avec mon (encore actuel) copain. Pas de rapport, juste un contact plutôt rapproché, puis quelques pénétrations avant que nous ne nous raisonnions et arrêtons cela. Le lendemain (30h après), dans le doute, même s’il n’y a pas eu d’éjaculation, je me rend à la pharmacie pour recevoir gratuitement la pilule du lendemain. La pharmacienne, aimable, me la fournit sans problème, mais oublie cependant de me rappeler à quel point ceci n’était pas fiable. J’ai eu mon « rapport » le jour prévu de mes règles, mais ne prenant pas la pilule, elles avaient souvent du retard, et là c’était le cas. Pour moi je ne pouvais pas être enceinte : il n’y avait eu que quelques pénétrations, pas d’éjaculation, la pilule du lendemain et j’étais en fin de cycle.
J’avais des douleurs, je pensais toujours que c’était mes règles qui arrivaient, mais non. De plus, une dizaine de jours après ledit rapport à risque, j’ai eu RDV chez ma gynéco pour qu’elle me prescrive la pilule, mais elle n’a rien remarqué. En même temps, je n’envisageais tellement pas le fait d’être enceinte que je n’ai même pas abordé le sujet.
Au bout d’un mois, toujours pas de règles. J’en parle à mon copain mais nous sommes confiants. Cependant, alors qu’il est au travail, je prend l’initiative de me rendre au planning familial afin de faire un test histoire de me rassurer (il parait que le stress retarde les règles, à vérifier…). J’arrive dans cette maternité, au service de planification familiale et c’est une infirmière très aimable qui me prend en charge. Je lui explique la situation, elle me donne son avis et pense elle aussi, qu’une grossesse est peu envisageable, mais nous faisons le test. Nous observons toutes les deux les fameuses deux barres roses apparaître. Je n’y crois pas, je lui explique bien la situation, et nous effectuons un second test. Idem. Je tombe des nues, je ne comprend pas ce qui m’arrive. On me dirige vers le labo pour une prise de sang et je suis là, seule, à pleurer. J’appelle mon copain et je pleure, je pleure. Je n’envisage pas une seconde de le garder. 17 ans, de grandes études qui m’attendent, tout ça serait de la folie.
Je vais chercher les résultats le jour suivant. Mon taux de béta HCG s’élève à 63000. L’infirmière n’y croit pas, pense que ma grossesse est antérieure à la date que je lui ai donné, et pense que je me situe à environ 8 semaines. Je suis cuite, déjà que je compte procéder en anonyme et que la situation est à peine tenable, on m’annonce ça. Il me faut attendre 5 jours pour que le planning m’organise un RDV avec un gyneco pour dater la grossesse. 5 jours, c’est extrèmement long quand on pense être arrivée potentiellement au-delà du délai légal pour l’IVG médicamenteuse, mais je suis quelques peu prise au piège puisque je décide d’avorter en anonyme, et c’est le planning qui prend tout en charge.
Finalement 5 jours s’écoulent, j’ai expliqué à mes parents qui se sont montrés compréhensifs, mais je poursuis la procédure anonyme, puisque je l’ai commencée. La gynéco date ma grossesse, je suis à 6 semaines et demi. Il ne me reste plus qu’une semaine et demi et encore tellement de procédure… Je pensais en finir vite. M’imaginer avec cette chose d’un mois et demi en moi d’une part me rendait fière, mais d’autre part me répugnait. J’avais des nausées chaque matin, je me sentais mal. Et pourtant, je devais encore attendre 1 semaine de délai légal. Une énorme semaine pour décider si oui ou non j’allais avorter alors que les délais pour l’IVG médicamenteuse pressaient. Je n’avais pas le choix. J’ai attendu. J’étais d’une part soulagée car le nombre d’étape à franchir se réduisait, mais je voulais à tout prix en finir. Pourquoi une prise en charge si longue ?
Au bout d’une semaine je me rend au planning. Consultation avec une psy qui comprend que tout est clair dans ma tête. Non je n’ai pas été violée, oui je suis accompagnée dans mes démarches par un référent majeur (mon copain), ma décision est clairement prise : je ne veux pas de cet enfant. Je signe donc, mon IVG se fera 2 jours après à l’hopital et par voix médicamenteuse. Je prend les deux premiers cachets. Soulagement extrème, nous y sommes. Après deux semaines d’attente, nous y sommes.
Je me rend le sur-lendemain à la maternité, accompagnée de mon référent adulte. J’ai eu la chance d’être installée dans un lit. Vu la douleur, je n’envisageais pas ça autrement. Je n’ai jamais autant souffert, mais j’étais heureuse que ce soit fini. Au bout de 5–6h je sors, et j’ai RDV 1 mois plus tard pour une écho de contrôle.
J’ai extrèmement bien vécu cette IVG que je vois comme un obstacle qui m’a fait considérablement mûrir. Je n’ai jamais regretté mon choix, et je suis même fière de ne pas m’être laissée décourager par les interminables procédures. Il est vrai que pour la prise en charge de mineures, l’attente interminable est un poids supplémentaire dans une épreuve a priori psychologiquement difficile. Mais je vais bien oui. Je me suis faite avorter à 17 ans et aujourd’hui, je vais bien.
Bonjour à tout le monde!
J’ai connu votre site en lisant quelques articles sur l’IVG et je me suis dit que j’allais bien pouvoir raconter ma vie quelque part!
J’ai avorté en 2011, en janvier 2011 je pense. Je vais tellement bien (merci!) que je n’ai pas retenu la date de mon avortement. Je n’en fête pas la date anniversaire. Rien.
Je suis tombée enceinte en même temps qu’une amie. et là, le paradoxe intervient dans toute sa splendeur. Je suis avec mon copain (et toujours actuellement) depuis 3 ans à l’époque . Mon amie quant à elle est avec son gars depuis 1 an. Ils ont rompu, se sont disputé, se détestent. Mais elle décide de garder l’enfant… Pour de nombreuses raisons:
sa mère lui a aussi dit qu’elle serait une meurtrière! Que le Seigneur n’acceptait pas ce genre de péchés! Au centre où elle a fait sa prise de sang, con lui a bien dit , là ou elle a été reçue, qu’elle « tuait » un enfant.
J’ai eu beaucoup de mal à le croire, tellement j’avais été bien reçue de mon côté.
Des femmes compétentes, souriantes. elles ne m’ont jamais parlé d’enfant, mais de foetus. Big up à la PMI de Bordeaux!
L’une d’elle m’a même parlé d’un paquet. pas très charmant, mais ça permet bien de mettre de la distance n’est ce pas!
Elles m’ont traité comme une adulte qui avait fait ses choix.
Comment est-ce arrivé? à l’époque, j’utilisais un patch contraceptif. j’ai décalé la date de pose d’une semaine (par manque d’argent) et patatras. Mon monde s’effondre. Je suis enceinte. (j’ai 23 ans à ce moment)
Mon assurance a aussi convaincu ces femmes que je ne voulais absolument pas être enceinte. niveau contraception , j’ai presque tout essayé: pilule (classique) mais avec ma tête de linotte, je l’oubliais une fois sur deux. Anneau, mais je ne trouvais pas ça pratique (mal placé, on le sent pendant les rapports sexuels).
et donc ce fameux patch: pas terrible: je suis noire et en été, dès que je me penche on peut le voir! de plus, il égratigne un peu la peau. rien de très grave. Et son prix.
Mon copain était présent tant qu’il pouvait (il travaille). j’ai même rassuré une jeune femme totalement terrorisée. Elle semblait étonnée de mon détachement. Je ne suis pas psychopathe, simplement cette décision était d’une part la mienne, d’autre part la bonne. Et en plus l’unique décision à prendre. pas question de me traumatiser à penser à quelque chose que je ne désire absolument pas.
Financièrement, psychologiquement, matériellement, et encore d’autre mots en ‑ment, je n’étais pas prête. Nous n’étions pas prêts. Il aurait bien voulu le garder, mais se rendait bien compte que c’était fou.
J’ai donc fait une IVG médicamenteuse. sans le regretter le moins du monde, et aujourd’hui ça va. J’espère même avoir mon premier bébé l’année prochaine!
Bien sûr qu’il y a eu des douleurs (putain être enceinte c’est une épreuve hein!). Mais également des avantages: mon copain aux petits soins!
Quant à mon amie, sa fille a aujourd’hui 1 an et demi, et, loin du géniteur, elle galère. parce qu’elle n’a pas su se persuader que, non, elle ne tuait pas un enfant, mais qu’elle assurait pour le prochain enfant à venir un avenir meilleur. cependant, sa fille est magnifique hein et elle ne regrette rien! mais elle dit souvent que si c’était à refaire.…
A la suite de ça, j’ai mis un implant. Parfait: il dure 3 ans et vu que j’avais une mutuelle, il m’a été quasiment complètement remboursé. Au final, cet implant est très peu cher (156 € pour 3 ans environ) faites le compte par mois!
J’avoue que j’appréhende un peu le retrait…
J’ai avorté en mai 2012 et je vais bien.
J’avais 18 ans et je ne prenais plus la pilule à cause des oublis trop fréquents et mon médecin m’avait dit que j’étais stérile. Je continuais à mettre des préservatifs pour me prévenir des IST sauf une fois où nous n’en avions pas, je savais qu’il n’avait rien donc je ne m’inquiètais pas pour les IST.
Pourtant 4 jours plus tard j’ai de fortes douleurs aux ventres, je dors presque toute la journée et j’en suis presque sûre : je suis enceinte. Tout d’abord le choc : comment est-ce possible ? Je suis sensée être stérile et je ne pourrais pas être sûre avant plusieurs jours car je ne suis pas encore à la date présumée de mes règles.
Je fais quand même un test au bout d’une semaine mais c’est encore trop tôt et il s’avère négatif. Jugement de ma famille à qui j’avais fait part de mes doutes : « Tu vois, t’as rien, t’es juste feignante ».
Encore 1 semaine plus tard devant la persistance des symptômes je vais acheté deux tests de grossesses pour être sûre. Les deux s’avèrent positifs, un certains soulagement : ce n’est pas dans ma tête et puis le retour du jugement :« Comment t’as pu tombé enceinte ? On ne t’a donc jamais appris l’importance du préservatif ? Tu vas avorté j’espère … » et bien oui je vais avorter mais parce que je l’ai décidé. J’ai 18 ans, je suis en pleine année sabbatique et avec le « père » de l’enfant ce n’est pas sérieux et puis je ne veux pas d’enfant, je n’en ai jamais voulu.
Je vais voir mon médecin de famille qui me prescrit une prise de sang, une écho et me fait signer un papier confirmant ma décision d’avorter. J’en profite pour lui demander des comptes sur ma soi-disant stérilité et je récolte un « Vous avez une malformation de l’utérus, l’oeuf peut s’accrocher et commencer à se développer mais il ne peut pas arriver à terme ou alors il sera déformé à cause du manque de place ». Pour lui parce que je ne peux pas mener une grossesse à terme je suis stérile. De la désinformation en somme parce que je suis bel et bien enceinte.
Après les analyses qui annoncent que je suis à 4 semaines d’aménorrhée, c’est la galère pour trouver où avorter. L’hôpital du coin me renvoie de service en service avant de me proposer la PMI qui elle me propose de chercher des médecins la pratiquant. Finalement j’arrive à trouver sur internet une gynécologue qui propose l’IVG médicamenteuse. Je prends rendez-vous pour le mercredi suivant et ronge mon frein en attendant.
Le mercredi j’attends quelques temps avec mon père avant que la gynéco ne me prenne, mon père reste dans le couloir. Elle confirme ma décision d’interrompre la grossesse sans me culpabiliser, me donne le premier médicament et nous discutons d’une contraception plus adaptée. Elle me donne les autres médicaments que je pourrais prendre le vendredi tranquillement chez moi.
Le lendemain soir premières douleurs mais je prends sur moi, c’est un moindre maux à côté de celui d’avoir un enfant non-désiré. Le vendredi je prends comme prévu les médicaments et passe l’après-midi dans mon lit à cause de la douleur. Malgré des saignements pas de signe de l’embryon, je pense l’avoir simplement pas vu alors je ne m’inquiète pas.
Dès le lendemain je suis forcée de prendre le train avec mes parents qui avaient loué une villa pendant deux semaines en vu du mariage de ma soeur. Le mariage étant dans une semaine j’avais demandé à les rejoindre plus tard mais je me prends un « T’as baisé sans capote, t’assume » dans les dents et doit me plier à leur exigence.
Là bas, et ce malgré les recommandations je décide de me baigner en utilisant un tampon, je n’ai pas envie que cet avortement me gâche la vie et je pense toujours que l’embryon est partie. Finalement je le découvre accroché à un tampon le mercredi soit une semaine après la prise du premier médicament. C’est avec soulagement que je le jette à la poubelle avant de prévenir ma famille et le « père » qui éprouvent tous un vif soulagement.
Au cours du fameux mariages j’ai eu le droit à de nombreuses remontrances de la part d’une de mes tantes bien que je ne lui avais rien dit de vive voix qui n’a pas hésité à me traiter d’irresponsable et qui se montrait particulièrement choquée par mon attitude désinvolte.
Cette expérience m’a conforté dans l’idée de ne pas parler de ma malformation à ma famille, j’ai vu leur réaction à chaud et je n’ai aucune envie qu’ils se déversent en compassion en apprenant la vraie raison de mon imprudence sachant que pour eux c’était forcément mon irresponsabilité qui était responsable de cet incident.
Je viens pourtant d’une famille qui se dit moderne mais visiblement moderne ne rime pas avec le fait de ne pas juger le choix des autres.
Un mois plus tard je suis retournée voir la gynéco qui s’est assurée que je n’étais plus enceinte et avec qui j’ai décidé de me faire poser un implant ce qu’elle a fait dès le retour de mes règles.
Au final je n’ai aucun regret. Le seul bémol étant la réaction de ma famille et celle du « père » qui s’est avéré plus qu’absent mais je m’attendais pas à mieux de toute manière.
Je me suis fait avortée à 18 ans et j’allais bien quand je l’ai fait et je vais toujours aussi bien, n’en déplaise à ceux qui voudraient que je culpabilise ou que ça me traumatise.
Pour moi j’ai avorté d’un grain de café un peu plus gros que la moyenne, c’est tout.
J’ai avorté en août 2012 (à 25 ans), et je l’assume entièrement.
C’est 1 mois et demi plus tôt que le verdict est tombé, seule, dans les toilettes avec mon test à la main qui sentait l’urine. « 2 barres ». Ma première réaction : j’explose de rire, je n’y croyais pas du tout, puis je pleure. Je faisais pourtant très attention et utilisais des préservatifs. Je sors des toilettes et l’annonce à mon ami !
Apres une discussion très sérieuse, nous décidons de ne pas garder cet enfant. C’est alors que commence la « COURSE ». Je l’appelle comme ça car il s’agit bel et bien d’une course. Contre la montre, contre les médecins, rarement au courant, les chirurgiens non disponible.
Des le lendemain, je prends rendez-vous chez un médecin. Après lui avoir dit que je suis enceinte, il me félicite. Je lui réponds « merci mais ce n’est pas une bonne nouvelle ». Le médecin en question ne sait pas ou je peux me faire avorter dans ma ville (qui est Bordeaux). Il me donne tout de même un nom (par la suite je me suis rendu compte que ce médecin n’exerçait plus). Ok… Super… Pendant plusieurs longs jours je cherche… J’appelle les hôpitaux, les cliniques, et quand je compte enfin sur un médecin qui pratique l’IVG par aspiration, il me dit que je dois prendre 2 RDV à plusieurs semaines d’écart (pour être sur de ma décision)… « Mais pourquoi ? Je suis sur à 1000% vous savez ? » — « Vous pouvez toujours changer d’avis ». Je me suis rendu compte que TOUT les médecins que j’ai vu, sans exception, aurait voulu que je sois heureuse d’avoir cet enfant. Pourquoi ? Élever un enfant non voulu ? Le voir malheureux ? Me sentir prisonnière et inconsciemment lui en vouloir ? Non merci. Je préfère souffrir et subir une intervention plutôt que de faire du mal à mon « enfant ». Mais ça les médecins ne le comprennent pas. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs !!! Une amie qui veut un enfant depuis des années et qui n’y arrive pas décide de ne pas me soutenir dans cette « aventure ». Pourquoi est ce encore tabou aujourd’hui ? On a le choix de ne pas rendre malheureux quelqu’un que l’on porte ? Pourquoi ne pas accepter et féliciter ce choix ?
J’ai finalement rencontré un chirurgien compréhensif et expéditif. Il ne m’a posé aucunes questions sur mon choix (bien ou pas… je ne sais pas). Le jour de l’intervention, les IVG se pratiquait à la chaine ! On aurait dit des animaux partant à l’abattoir. Toutes ses filles… Toutes ses infirmières venant nous voir une par une, sans expressions sur leur visage, comme si elles perdaient leur temps avec nous ? Heureusement je suis tombée sur la plus gentille !!! Compréhensive et douce, ce qui m’a aidé. Arrivé dans la salle de chirurgie, pas de bonjour, pas de mots rassurants, pas un merde, on me pique, je demande ce qu’ils font et j’entends un très léger « vous allez dormir avec ça ». Une main se pose doucement sur ma tête, ma nuque se raidi et… Je me réveil dans une salle ou il y a 5 ou 6 autres filles. Je vomis et me fais engueuler parce que je le fais par terre et pas sur moi, j’insulte l’infirmière.
Toutes ces attitudes m’ont énervé, j’ai un peu mal au ventre, mais heureusement, une gentille infirmière me ramène dans ma chambre. Ils me gardent 1h en observation et me voit pleurer. Les nerfs. Je pars soulagée que tout soit enfin terminé.
Il a fallu 5 semaines, 3 médecins, 4 prises de sang, beaucoup de patience pour enfin être libre !
En 2013, personne ne m’a aidé, personne n’a su bien m’éclairer à part ma gynécho peut être. Si je peux donner un conseil à toutes celles qui sont sur de leur choix : Ne vous laissez pas intimider par des médecins blasés. J’assume mon choix et je le vis parfaitement bien. Evidemment ce n’est pas une chose agréable et il ne faut pas croire qu’il s’agit d’un moyen de contraception, car ça reste éprouvent autant physiquement que mentalement. En tout cas, j’ai été sidérée de voir comment ça pouvait se passer…
hello,
merci pour ton témoignage parce que je suis dans la même situation que toi aujourd’hui. Moi aussi ‚je suis enceinte de 3 semaines et je dois avorter la semaine prochaine (je suis dans la semaine de réflexion). J’ai 33 ans , un taf, un mec que je ne suis plus sûr d’aimer. je sais que je suis enceinte depuis 72 heures et mon mec me regarde comme si j étais une extra terrestre et il sait mieux que moi, ce que je ressent, que les nausées et le mal en bas du ventre, c ‘est dans ma tête… Je suis contente d’être enceinte, quand je l’ai su ma première reflexion a été, » putain , ça marche! » mais je ne veux pas le partager avec lui, je ne veux pas de son patrimoine génétique et je suis sûre de mon choix. c’est mieux pour tout le monde… de plus, j’ai appris en même temps que j’avais eu un appart. bref, il me tarde le mois de mai, que tout ça soit derrière moi…
Voilà ça fait 3 semaines que je suppose etre enceinte, j’ai eu la
confirmation vendredi dernier en faisant un test pipi! POSITIF , je
pleurs je n’en veux vraiment pas de cette chose, je n’arrive plus à
poser ma main sur mon ventre sans me sentir dégouter, j’appelle de
suite l’hopital pour connaitre la marche a suivre, injoignable. Je
decide alors d’appeler le planning familial lundi pour savoir ce que
je dois faire. Lundi matin je me rends chez le medecin, mais il prend
trop de temps alors je file dans un laboratoire, je me fais une pds,
résultat dans 4 heures. J y retourne, je suis bel et bien enceinte !
de 4 semaines dit elle. J ai largement le temps d’avorter ‚mais le
plus vite sera le mieux. Je contacte l’hopital, celui ci me propose
une consultation dans 2 semaines! MAIS NON! JE veux en finir au plus
vite, je demande alors des numéros de gynécologues pratiquant l’IVG!
J’en appelle une, prête à me prendre le jour même, cependant
l’échographie necessaire je ne pourrai la faire qu’a 17h45 et son
cabinet se ferme a 17h30, bon, rendez vous jeudi pour l’ivg
medicamenteuse! Mercredi soir je me suis posée tout plein de
questions, me demandant ce que cet enfant serait devenu. Puis jeudi,
je repris mes esprits. 14h, je me prépare j’ai rendez vous dans moins
de deux heures. J’y arrive un peu stressée, ignorant comment cela se
passera, puis on rentre dans son cabinet, on discute, je souris, elle
me sourit, elle comprend ce qui se passe, et me demande si je suis
sûre de mon choix, je cri OUI avec conviction! Je n’en voulais
définitivement pas. Première prise de cachets, je me sens déjà
soulagée, libérée d’un poids, prête a vivre ma vie, dans deux
jours je prends les prochains, j’ai hâte d’en finir ! Dans deux
semaines pose d’implant contraceptif, je ne souhaite pas repasser par
tout ca , sachant que je ne veux pas d’enfant avant 28 ans. Je me sens
bien, je ne regrette pas, j’ai le sourire au lèvre et j’en parle avec
gaité!
Clara, je viens de te lire ton témoignage, qui me rassure beaucoup. Je viens d’apprendre que ce je suis enceinte, il y a seulement 4 jours. Accident de préservatif, inefficacité de la pilule du lendemain. J’ai 21 ans, je suis étudiante et avec mon copain depuis 1 mois et demi ; ce n’est pas le moment, je ne peux et ne veux pas. Il a appris la nouvelle et est très présent (heureusement!).
J’ai rendez vous lundi chez mon gynécologue pour faire une échographie, pds etc… Le problème est que cet « accident » tombe au mauvais moment: je passe mes partiels dans une semaine (et chaque examen sont espacés de 4 jours à 7 jours entre eux) je ne sais pas si le plus pratique pour moi est de subir une intervention chirurgicale ou médicamenteuse pour passer mes examens « tranquillement » même si je sais que ça sera difficile ou bien d’attendre la fin de mes examens (qui sont dans un mois) au risque de dépasser le délai autorisé.
Je suis vraiment perdue, je cherche sur internet des informations permettant de m’aiguiller mais beaucoup d’entre elles se contredisent ou certaines sont quelque peu terrifiantes.
Merci de ta réponse, bravo pour ce site qui rassure beaucoup d’entre nous
J’ai avorté cette année et je vais mieux.
Tout est parti d’une sacrée bêtise.
Cela faisait quelques mois que j’étais chamboulée par mes hormones, je ressentais parfois l’envie d’être mère, mais une envie purement égoïste je suppose, sans pour autant me projeter et réaliser en quoi consistait le rôle de parent.
Mon copain, avec qui j’ai une relation dite « sérieuse », a envie d’avoir des enfants. Il a même hâte. Mais de mon côté je ne me suis jamais sentie prête. Depuis que j’ai fini mes études je suis un peu paumée, j’ai un emploi précaire, pas de sous, je vis dans une ville que je compte quitter et enfin, je n’ai vraiment pas la maturité suffisante pour assumer un enfant.
Donc un jour, le fait que je décide de faire une pause avec la pilule + le désir d’enfanter de mon copain + ma baisse de vigilance (et + l’alcool, il faut bien le dire), tout ça conjugué, et bien ça a donné ce que ça a donné. Des seins lourds et douloureux, un retard de règles… et l’immense déception et incompréhension le jour où j’ai effectué le test de grossesse. Incompréhension parce que je suis d’un naturel si sérieux, que comme la plupart des gens j’ai été sensibilisée dès le collège aux risques de grossesse, j’ai été éduquée et toujours résolue à « éviter le pire » (le pire étant de tomber enceinte sans le vouloir, pas l’avortement).
De la honte aussi. Beaucoup. A tel point qu’il n’y a qu’à mon copain que j’en ai, à ce jour, parlé. Peut-être que j’aurai moins de mal à raconter tout ça à mes proches une fois que ce texte sera publié.
Mon copain l’a très mal pris. Enfin, c’est ma décision qu’il a mal pris. Je m’en suis beaucoup voulue de lui enlever ça, que son point de vue, quel qu’il soit, ne puisse pas modifier mon choix. Car après tout c’est mon corps. Il l’a senti, et je le comprend, comme une grande injustice.
Après avoir tenté de me faire changer d’avis, il m’a soutenue comme il le pouvait, mais je suis allée à tous mes rendez-vous seule.
Quelques points mémorables:
_l’efficacité et le tact dont a su faire preuve cette femme du planning familial quand il s’agissait de m’orienter vers les bons services au tout début du processus. J’aimerai retrouver cette dame et trouver un moyen de la remercier.
_mon médecin traitant me demandant si je n’allais pas regretter de prendre le risque de faire disparaitre un futur Mozart. Lol. Il aurait aussi pu être un futur petit Hitler !
_le fait que chacune vit son avortement à sa façon. Le jour de l’expulsion, qui s’est fait à l’hôpital, j’étais dans la même pièce qu’une autre fille. Nous avons pris les médicaments en même temps. Chez elle, les effets ne se sont pas fait attendre, elle a souffert le martyr presque dès le départ. Quant à moi, j’ai du attendre 2h que ça se manifeste en essayant de m’occuper avec n’importe quoi pour ne pas céder à l’angoisse.
Le gynéco de l’hôpital commençait à s’impatienter car il avait d’autres patients à gérer.
Puis l’œuf est sorti, la douleur n’a pas été insurmontable, mais l’émotion, elle, m’a submergée. J’étais encore dans les toilettes en train de pleurer et d’évacuer les plus gros caillots quand le gynéco m’a demandé de sortir pour faire immédiatement l’échographie de vérification. Je me suis sentie humiliée, j’aurai aimé avoir un peu de temps pour moi. Mais je comprends aussi qu’il avait beaucoup de travail…
Maintenant, je vais beaucoup mieux. Je me sens comme libérée d’un poids et je retrouve la possession de mon corps. Bien que je regrette de ne pas avoir fait le nécessaire pour me protéger, je sais qu’au final, j’ai fait ce qu’il y avait de mieux.
J’ai avorté et je vais bien, merci.
J’ai avorté il y a 5 ans et je vais bien merci. Mais, sur le coup, j’en ai bavé. Non seulement, j’avais intégrée une nombre incalculables de normes en tout genre, mais l’équipe médicale à enfoncer le couteau là où ça pique. Et, pour couronner le tout, j’étais dans une très très mauvaise période.
En couple depuis un an, mon copain venait de me quitter. Me suis retrouvée dehors. Donc, bon… Comme toute personnes censées, sans revenue, sans toît, en conflit avec ses proches en hivers, j’ai squatté chez des inconnus ou dehors.
Entre une passe, quelques aventures et un retour éclair de mon Ex, et mon manque d’intérêt pour la contraception et prévention des risques, je savais que je risquais la grossesse. Pas une grosse surprise.
Bref.
Test positif : 3ième semaines.
Prise de conscience. Test positif, de qui ? De quel mec ?
Culpabilité. « Je ne suis pas une fille bien ».
Test positif : 3ième semaines.
Je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J’entendais le « être fille-mère, c’est mal » et « avorter, c’est lâche » en boucle dans ma tête. Sans me poser la question de ce que je voulais faire, simplement, pour moi. Deux injonctions, deux diktats, gros débats.
Me serait écouté, tant, j’aurai mené la grossesse à terme… Ou pas. J’en sais rien, en fait.
Test positif : 4ieme semaine
Je démarre les démarches, puisque c’est ce qu’il FAUT faire. Et me dis que je prendrais la décision plus tard, quels « crimes » je choisirais. Il fallait juste que toutes les possibilités soient ouvertes jusqu’au dernier moment.
Donc démarche, retour à la réalité administrative.
Ravaler sa fierté, rentrer chez ses parents : CHECK
Avoir un rendez-vous pour la prise de sang : CHECK.
Appel avec un planning : CHECK
Rendez-vous avec un gynéco : CHECK.
Test positif : 5 ieme semaine
Merde ! Moi, voir un gynéco. J’en ai une phobie !. Je les crains. Certains ne supportent pas le dentiste, moi c’est le gynéco.
Je suis à son cabinet. Rien pour me mettre à l’aise. Le regard glacial.
« A la base, je faisais ce métier pour donner la vie… »
« Mais, vous pleurez Mademoiselle ? Il fallait y penser avant ? »
Hum…*chiale*
Dans le bénéfice du doute, j’appelle mon Ex (j’imagine que c’est le co-responsable, d’après mes calculs.). Il me menace de pas mal de trucs, si j’avorte pas. Cool.
Test positif : 6 ième semaine
Rien à foutre. J’oublie, il n’y a pas d’embryon, il n’y a pas de souci. Mais, je ne retournerai pas chez le GYNECO ! Il ne me touchera pas, ce con. JAMAIS !
Test positif : 6ième semaine et demi…
Bah, ouai, ma grande, mais là, il va quand même falloir prendre une décision.
Ok, je le garde.
Donc 1 : ne plus boire, remettre de l’ordre, pour faire les choses biens. Au moins, t’es pas lâche. Tu respecte une de tes injonctions, tu as la conscience tranquille.
Test positif : 10 ième semaine
Mais… en fait, je veux paaaaaaaaaaaaas d’un môme.
Je vais pas avoir un gamin, parce que j’ai peur du gynéco
si
non
si
NON !
Démarches, je refuse le gynéco de la dernière fois.
Test positif 10 ième semaine et demi.
Appel centre familial et premier rendez-vous : CHECK.
Et qu’on vous montre comme il est mignon, ce fœtus !
Et qu’on vous gronde d’avoir attendu autant !
Et qu’on vous demande plusieurs fois si vous êtes toximane !
Et qu’on vous demande qui est « le père » !
Et que vous ne comprenez rien aux démarches !
Et que vous découvrez l’intérêt d’une mutuel complémentaire !
*chiale * *craque *
J’avorterai la dernière semaine.
Test positif : 12ième semaine
« A quelques jours et ce n’était plus possible Mademoiselle.… »
Le geste d’avorter, pffff… Il ne m’en reste rien. Si je me demandais si ce n’était pas à la kétamine qu’ils m’ont endormis. En revanche, l’accompagnement, le contexte… oui, j’en ai pas mal bavé. Une de mes jolies cicatrices de vie.
J’ai avorté, je vais bien, merci.
J’ai avorté il y a 24h, je vais bien, merci !
J’ai bientôt 23 ans, je suis étudiante Erasmus à Istanbul et je suis en couple ici avec un garçon depuis 4 mois.
En janvier, en France, le débat sur la pilule contraceptive explose, je pars en Turquie en février, sans renouveler ma contraception, parce que de toute façon : » J’vais pas avoir de copain sérieux là bas ! J’aurais toujours des capotes ! »
Et pourtant… me voilà en couple quelques semaines après mon arrivée, et tout se passe bien, petit accident de parcours, je prends la pilule du lendemain, deuxième accident passé à la trappe… et un mois plus tard : retard de règles !
J’ai normalement un cycle très régulier, alors je me suis tout de suite posé des questions. Et puis j’ai eu une infection urinaire, j’ai dû prendre un traitement antibiotique, et j’ai de suite été malade… ça m’a mis la puce à l’oreille, en plus de cela, ça faisait plusieurs jours que j’avais des douleurs de règles sans qu’elles arrivent, alors j’ai fait un test quelques jours plus tard… Positif.
C’était plutôt négatif comme nouvelle mais bon…
Et là je me suis sentie trèèèèèèèès seule à 3 000 km de ma famille, mes amis…
Je ne pouvais pas en parler à mon copain, il a déjà vécu ça deux fois, on en avait parlé, il est contre l’avortement, et puis il veut des enfants et il est très croyant aussi.
Je n’avais pas envie de lui imposer ça alors qu’il n’allait pas bien à ce moment là, pourquoi lui imposer une souffrance pour qqchose dont je ne prendrais pas compte de son avis??
Le jeudi donc, j’ai apprit que j’étais enceinte par un test.
J’ai heureusement une bonne amie sur place à qui parler et qui me soutient.
Ma prise de décision n’a pas été dure : je n’en veux pas !
Je ne veux pas de ça ! Je veux m’en débarrasser le plus vite possible avant d’avoir les premiers symptômes !
Le lundi une prise de sang me le confirme : 4 semaines
Je suis en Turquie, mon assurance ne couvre pas les frais liés à une grossesse.
Ma mutuelle ? J’en sais rien… J’ai tenté de les joindre par mail mais leur réponse n’est pas claire pour moi.
Le mardi je prends rdv à l’hopital public pour voir un médecin et savoir comment faire ici… Je pars toute seule, dans un hôpital où personne ne parle anglais et où je ne parle pas turc.….….. Deux heures à tourner partout pour au final voir une médecin et m’entendre dire qu’ici on ne fait pas d’avortement.
Je rentre chez moi complétement perdue.. J’ai tout de même le nom d’un planning familial que cette médecin m’a donné.
Je ne savais pas quoi faire à ce moment là… 4 semaines de grossesse déjà… je rentrais en France dans 3 semaines… mais je ne voulais vraiment pas attendre tout ce temps… devoir faire ça de suite après mon arrivée, ça aurait été trop de « chocs » émotionnel… et puis je n’avais pas envie de laisser ça grandir en moi encore autant de temps, alors que ça va super vite à pousser !!
J’appelle une très bonne amie turque, elle téléphone partout et me rappelle, il y a une clinique qui fait des IVG pour 220€ (examen gynéco comprit)
A ce moment là, je préfère payer ce prix pour mon propre bien être !!
Elle me dit qu’en Turquie ça va très vite, j’peux avoir un rdv médical et faire une IVG le lendemain.
Le mercredi je pars à la clinique avc ma copine, prévoyante je n’ai pas mangé le matin… j’espère pouvoir avorter dans l’après midi même.
Et ce fût le cas !
Mercredi, je passe à 15h pour l’IVG, anesthésie générale… Je me réveille 20 mins après, on me ramène dans ma chambre, et deux heures après je peux sortir !
Les médecins étaient gentilles, l’anesthésiste souriante, et l’infirmière accueillante.
Tout s’est très bien passé du point de vue médical !
Seulement des douleurs types règles en fin de journée, et le lendemain, plus rien !
Je suis d’un groupe sanguin négatif, il faut donc que je prenne une piqûre de je-ne-sais-quoi pour prévenir tout risque pour une prochaine grossesse.
Entre prise de sang + IVG + piqure j’en ai eu pour 300€ de ma poche !
J’attends mon retour en France pour savoir si je peux me faire rembourser, mais je n’ai aucun regret.
J’ai éprouvé un peu de culpabilité de ne pas avoir su me protéger, et par rapport à mon copain qui veut déjà des enfants. Malheureusement je ne suis probablement pas la future mère de ses enfants… et il faut penser à soi dans la vie.
Je veux encore voyager partout dans le monde ! Rencontrer d’autres personnes, et librement ! Je veux faire un Master les deux prochaines années. Faire un stage à l’étranger… Trop de choses à faire, et je veux les faire sans avoir à m’occuper de qqun d’autre que de moi et de ma propre vie !! Je veux vivre MA vie avant de la donner !
Je ne m’étais jamais posée la question d’avoir des enfants ou pas, cette expérience m’a forcément mené à y réfléchir, et oui… d’avoir été si proche d’en avoir, je me dis que plus tard, je voudrais avoir des enfants. Quand ce sera voulut, ça sera encore plus beau, et je suis sure que j’en serais hyper heureuse !
Maintenant, dès mon retour en France… je prends rdv chez une gynéco, pour un contrôle déjà, et après je demande un stérilet !
J’ai choisis l’IVG, je vais bien, merci !
Voilà deux semaines que j’ai avorté et tout va très bien pour moi !
J’ai 23 ans je suis une étudiante comme les autres ou presque, j’ai avorté.
Tout à commencé en mars de cette année, je suis avec mon copain depuis 4 ans, nous sommes fiancé depuis 6 mois, c’est le bonheur dans notre couple aucunes ombres à l’horizon, nous somme le 23 mars j’ai quelques jours de retard dans mes règles mais cela ne m’inquiète pas vraiment. Je fais quand même un test de grossesse histoire de me rassurer, mais normalement il devrait être négatif je prends la pilule je suis très régulière et n’en n’oubli aucune, un bébé n’est pas du tout dans nos projets.
Quand le test devient positif tout s’écroule autour de moi, mon fiancé est en déplacement pour le travail, je suis toute seule face à cette nouvelle. J’appel ma meilleure amie pour lui expliquer, elle arrive très peu de temps après avec un nouveau test de grossesse pour être sur, positif. Une seule solution j’appel mon fiancé pour lui expliquer, je lui dis que dés le lendemain je vais me rendre au planning familiale pour que l’on m’indique les démarches. Il ne se fâche pas se qui été ma plus grande crainte, il me dit qu’il va tout faire pour rentrer au plus vite.
Le lendemain je me rends au planning familiale on m’oriente vers le centre hospitalier de ma ville, ou je prend directement rendez vous, qui aura lieu une semaine plus tard.
Entre temps mon fiancé est rentré il m’annonce que nous devons garder cet enfant, je ne comprend plus rien, nous sommes jeunes je n’ai pas envie d’un enfant, je n’ai pas fini mon master, je n’ai pas de travail quelle vie je pourrais offrir à cet enfant. Mais je me laisse attendrir par mon fiancé qui a les mots pour me rassurer. J’annule mon rendez vous à l’hôpital et appel ma gynéco pour un rendez vous avec elle pour voir si tout va bien.
Nous sommes le 8 mai, je suis à environ 2 mois de grossesse, mon fiancé prend peur, il me dit que je dois absolument avorter, que nous ne pouvons pas garder le bébé, que si je ne le fais pas il me quitte. Je ne sais plus quoi penser, je décide de partir chez ma meilleure amie pour réfléchir, là je suis perdu, mon amie me dit d’appeler mon grand frère , j’ai beau être forte là je suis trop perdu pour elle. Je suis son conseil, j’explique la situation, après quelques cris de colère après moi et après mon fiancé, il me demande se que moi je veux vraiment, et j’avoue que je ne me suis pas faite à l’idée d’être maman, et la tout devient claire.
Le lendemain je me rend au centre hospitalier, pour prendre rendez vous encore une fois, on me donne rendez vous pour une échographie le lendemain, j’ai très peur qu’il soit trop tard. Je me rend au rendez vous plus stressé que jamais, la personne que me reçois, me fais un sermon, avant même de faire l’échographie, j’ai envie de pleurer mais je m’y refuse je sens que cela lui ferait trop plaisir. Elle me dit que je suis à 12 semaines, tout s’écroule, dans ma tête je me vois devoir garder ce bébé, arrêter mes études mon avenir s’écroule totalement. Elle ajoute 12 semaines d’aménorrhée, j’ai encore eu le droit à un sermon mais je laisse ma joie exploser tant pi pour cette personne que je pense avoir choqué!
Rendez vous le lendemain avec le gynécologue pour une discussion très longue, je lui explique la situation le pourquoi j’ai tardé à venir, il comprend très bien me rassure, me demande si ma décision et bien réfléchit, si personne ne me pousse à avorter. Je lui explique que personne ne me pousse même si mon fiancé menace de me quitter la décision est la mienne elle l’était dès le jour où j’ai appris que j’étais enceinte. Dans la foulé j’ai rendez vous avec l’anesthésiste, qui m’explique encore une fois comment l’intervention va se dérouler, ce sera une ivg par aspiration sous anesthésie générale. J’ai rendez vous le 24 mai pour avorter.
Mais avant, je décide de rompre mes fiançailles, je refuse de passer ma vie avec une personne capable de me faire du chantage, de changer de décision aussi rapidement en ne pensant qu’à lui.
La vieille de l’intervention, ma meilleure amie organise une petite soirée avec notre groupe d’amis, qui n’est au courant de rien, ils sont simplement surpris de ne pas voir mon fiancé, alors, je décide de leur expliquer, je ne veux rien leur cacher ils le seront un jour de toute façon, alors autant qu’ils l’apprennent de ma bouche. Je ne m’attendais pas à leur réaction, ils ont tous été si gentil, aucun n’a porté de jugement sur ma décision, ils ont tous été triste pour moi, mais je leur ai dit que tout aller bien , j’étais heureuse tout simplement. C’est bizarre à dire mais j’étais heureuse, vraiment heureuse, je ne sais pas si les hormones peuvent jouer des tours à environs 10 semaine peut être que c’est du à cela ou alors j’étais vraiment heureuse.
Le lendemain il est 7h quand je me rends à l’hôpital seule mon amie ne pouvant pas m’accompagner, je suis prise en charge par des infirmières qui m’explique encore une fois comment va se dérouler l’intervention. Je suis emmenée dans « le bloc » et trou noir, je me réveille dans ma chambre, je ne sais pas combien de temps après, une infirmière vient me voir pour me dire que tout c’est bien passer, elle me prend ma tension vérifie que tout va bien me donne à boire, et m’annonce que quelqu’un souhaiterai me voir. j’avais peur que se soit lui, je lui ai demandé à quoi il ressemblé mais la description ne lui correspondait pas. Je ne m’attendais pas à ce que mon frère traverse la France, j’ai tout simplement fondu en larme quand je l’ai vu pousser la porte.Ma meilleure ami m’a fait la surprise de faire venir mon grand frère. J’étais si heureuse de le voir. Mon amie est arrivée quelques heures après, puis nous sommes sorti, tous les trois. Mes émotions n’était pas fini, mes amis étaient à la sortie de l’hôpital, pour me prouver leur soutient. Je ne me souviens pas avoir pleurer durant les épreuves que j’ai pu vivre, malgré le faite de me retrouver seule après 4 années passé aux côté d’une personne que je pensée connaitre, mais de voir mes amis ainsi réuni autour de moi j’ai craqué.
Depuis j’ai repris ma vie, je viens d’avoir mes résultats pour mon master, je suis reçu je vais pouvoir faire mon doctorat, me concentrer là dessus.
Je suis toujours aussi heureuse, et aussi bien entouré, j’ai eu des nouvelles de mon ancien fiancé me demandant de lui pardonner, mais je ne peux pas, je ne veux pas, je veux reconstruire ma vie sans lui, et c’est se que je fais, avec l’aide de mes amis et de mon frère.
Je suis heureuse, sera ma nouvelle philosophie de vie.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont écouté, qui m’ont prise en charge à l’hôpital, je suis heureuse de ne pas mettre sentie jugé, et pour cela je leur dit mille mercis.
Bonsoir,
Je commence mon témoignage par une brève présentation, je suis âgée de 20 ans en dernière année de licence d’anglais (que j’ai finalement obtenue), et pour cette dernière année en 2012–13 je suis partie en Angleterre pour étudier. J’habitais au sud ouest de l’Angleterre, et mon copain, avec qui je suis depuis 2 ans vivait près de Londres, on se voyait environ toutes les 3 semaines. Je ne prenais pas la pilule, étant de nature hypocondriaque et ayant entendu un bon nombre de récits inquiétants au sujet des effets néfastes de la pilule (prise de poids, risque accru de contracter une phlébite, embolie pulmonaire) mon cher et tendre et moi même sommes resté aux bons vieux préservatifs.
Ce qui devait arriver, arriva en février 2013.
Mars 2013, dans ma chambre étudiante je me décide à faire un test de grossesse, en ayant tous les symptômes : seins douloureux, retard de règles, mal de dos et grosse fatigue. Lorsque le résultat tombe j’étais sur skype avec le géniteur qui tente de me consoler tant bien que mal. En fait le plus ironique c’est que oui j’étais triste d’être enceinte pendant cette année d’études qui devait être si exceptionnelle, mais je ressentais aussi une certaine joie, je portais la vie, je pouvais le faire. Évidemment, au vu de ma situation et de celle de ma moitié, il était inconcevable de le garder. Ce qui m’a rendu le plus triste c’était de me sentir seule et abandonnée, mon copain n’était pas là, et il était la seule personne à qui je me résignais à en parler. Il était hors de question de mettre un seul membre de ma famille au courant, ma mère est contre l’avortement, elle aurait sûrement accepté ma décision, mais le simple fait de savoir que j’allais subir une intervention à l’étranger l’aurait trop angoissé. Je me suis donc décidé à le dire à ma colocataire.
Pour résumer, samedi 16 mars test positif, dimanche je l’annonce à ma coloc, lundi nous nous rendons chez le médecin, médecin qui me prend un rendez vous pour une échographie dès le lendemain matin, mardi 19, échographie, l’infirmière appelle un centre Mary Stopes, intervention prévue pour le vendredi 22.
J’étais bluffée, moi qui avait lu des témoignages de Françaises qui disaient que cela était très long, qu’il fallait une semaine de réflexion, que le délais pour avoir un rendez vous était très long, je craignais de ne pas rentrer dans les délais légaux et de rester dans cet état encore longtemps, et finalement tout allait si vite ….
Mon ami, qui est venu à la veille de l’intervention, et moi avons beaucoup parlé, il se sentait mal et impuissant de me savoir dans cet état, nous n’avions jamais pensé que cela nous arriverait. C’était une épreuve difficile pour nous, j’avais peur des médecins, de ce qui allait m’arriver, mon ami avait peur pour moi, il ne cessait de me dire qu’il était désolé.. Il est venu le jour j, m’a tenu la main dans la salle d’attente. Quand je suis rentrée au bloc, j’ai vu 5 médecins, j’ai fondu en larmes, piqûre dans le bras je m’endors. On me réveille, m’emmène dans une pièce où je retrouve les autres filles qui faisaient la queue avant moi. On me donne à manger, à boire, 15 minutes après je sors, mon copain et moi rentrons à la maison. J’ai fait l’expérience de l’avortement à la chaîne. A la chaîne ou non, je suis contente d’avoir su prendre la bonne décision, et que tout ce soit passé si vite.
J’ai avorté, j’ai essayé d’aller mal, peut être pour me sentir normale, puis je suis tombée sur votre site, et je tenais à témoigner à mon tour, pour aider comme on m’a aidé. Ce site m’a fait déculpabilisé, je vous en remercie indéfiniment.
Merci à vous les filles ! Je remercie aussi ma super coloc Espagnole qui m’a accompagnée, ainsi que mon chéri, je vous aime !
Un matin normal dans une vie normale, voilà ce que je vis, là, tout de suite. Et je pense à d’autres, à ce même instant, qui vivent peut-être un matin glacial (on a froid à l’hôpital) et rempli d’angoisse. On peut se dire que l’on est capable de le vivre du mieux possible, que l’on «va aller bien», ça n’enlève pas tout le poids de nos épaules tant que «ça» n’est pas passé. «J’ai peur.» Voilà ce que j’ai passé mon temps à dire, les dix jours qui viennent de s’écouler jusqu’à hier 12h et des poussières. Savoir que l’on prend la bonne décision, ou bien que l’on n’a pas le choix, prendre des distances envers soi-même et ce qu’on vit pour tenir le coup, tout ça, ça aide, mais ça ne fait pas tout, jusqu’à la fin demeure l’angoisse: comment vais-je le vivre, comment vais-je vivre après?
En apparence, j’ai tout pour être heureuse, milieu de la trentaine, un conjoint, un enfant, une maison, un travail qui va tant mal que bien mais quand même… Seulement les difficultés au sein de mon couple font que je ne suis pas épanouie et que depuis quelques mois j’ai décidé de me «retaper la tête», d’aller bien, de sortir d’un état de déprime permanent, ce qui fait que le choix ne se posait pas: je devais d’abord penser à moi, penser à nous, tellement d’autre chose à penser en quête d’une sérénité que je ne trouve déjà pas en l’état… Quand j’ai su que j’étais enceinte (sous contraceptif), c’était donc simple: mon cerveau a fait «barrage», je ne me suis pas imaginée une seconde le garder, il n’était pas «concret» comme l’avait été mon fils dès le début de ma première grossesse, cette période où je me suis défendue bec et ongles pour le garder, pour convaincre le père et tout le reste que l’on pouvait faire «avec», qu’on allait rendre un enfant heureux, lui donner de l’amour, que tout irait bien. A cette période-là, je me souviens répéter; si on me fait avorter je me suicide après, je ne m’en remettrais jamais. Mon histoire avec mon fils depuis l’instant que j’ai su que je le portais, c’est l’histoire d’une passion, un être arrivé par hasard, par «accident», mais que j’ai «réellement désiré» dès que j’ai su que je l’attendais. Ce mois-ci, ces dix derniers jours, rien de tout cela, rien. Jamais je n’aurais imaginé ressentir «si peu» en regard de la décision que je devais prendre, cette décision dont je m’étais toujours dit que j’en serais totalement incapable.
Je l’ai su un dimanche à 8h du matin. Rien de pire, puisqu’on ne peut rien faire, que tout est fermé et que les ami(e)s font la grasse mat’… Je me suis sentie seule, mon conjoint ne m’a pas particulièrement écoutée, parlé ou aidée, jusqu’au jour de l’opération, hier, je l’ai senti absent, ailleurs, très loin de moi.
Mes amies ne vivent pas dans ma ville, mais j’ai pu passer du temps au téléphone avec celles qui l’avaient vécu, ou pas. C’était la seule source de réconfort que j’ai eue. Mais aujourd’hui que c’est passé, je n’ai rien dont je puisse me plaindre, pour plusieurs raisons, j’ai eu de la chance.
Le lundi à la première heure je me suis rendue au planning familial, en me disant que tout serait «géré» là-bas et que c’était sûrement la meilleure démarche. On me propose (gentiment toutefois), un «1er» rendez-vous pour dans… 3 semaines. Impossible. J’apprendrai une heure après que je suis à environ 4 semaines de grossesse, ce qui me semble encore raisonnable pour accepter psychologiquement que je n’avorte pas d’un «enfant» mais d’un embryon, un tout petit truc, si on peut dire… Si j’avais dû attendre un mois comme ça, je crois que je n’aurais pas pu envisager l’interruption.
On me conseille d’aller à la clinique où j’ai été suivie pour ma première grossesse. Angoisse. Angoisse de retourner là-bas, là où j’avais attendu et espéré mon fils en bonne santé, ayant alors été pas mal hospitalisée à cause de ma grossesse difficile. Mais pas le choix.
Une heure après j’y étais prise en charge par mon gynéco, qui m’a fait comprendre que ce n’était «pas grave», que tout allait bien se passer. «On ne peut pas le garder? Non, et bien on va s’occuper de vous». A partir de là, le soulagement, j’ai eu droit au délai le plus court, les 8 jours légaux, sans non plus qu’on me donne vraiment le choix de la méthode (enceinte de 4 semaines, j’en étais quand même à plus de 7 SA), sachant qu’étant psychologiquement fragile, l’opération était la meilleure solution pour moi. Lorsque je lis les récits des ivg médicamenteux, je suis «contente» d’avoir limité les dégâts que peuvent causer de devoir vivre un ivg «en live». Certes il n’y a pas de «meilleures» méthodes, mais je sais que la mienne était adaptée, pour moi, par rapport à ma façon de vivre les choses. J’avorterais à 5 semaines. J’essaye de ne pas trop me renseigner où «ça» en est à ce stade, mais je me blinde totalement, je continue à ne pas faire le lien entre «mon état» de grossesse et ce que représente «un enfant». Tout ce qui touche à la maternité, aux femmes enceintes, aux petits enfants, ne me touchent pas, je ne m’émeut de rien ou presque. Et cette absence d’émotivité me rassure, me «prouve» que malgré mon âge et ma situation ce n’est pas le moment où j’en ai «envie». Pendant cette semaine-là je me sens, bien sûr, sous le choc, je pleure en allant faire les courses, je pleure à tous les guichets où je dois faire des démarches (je refuse de serrer la main à l’anesthésiste lors du r‑v pré-opératoire en lui disant «je préfère pas, je viens de pleurer dans ma main»…), un instant je dis que «tout va bien aller», et cinq minutes après je m’effondre.
Je fais la liste des choses que je pourrais regretter après, des choses qui pourraient me rendre triste, et je m’aperçois que j’ai surtout une peur égoïste de me sentir «vide» après, de quitter l’état «plein» que signifie être enceinte. Mais tout ça est bien égocentrique, tourné sur soi, pas sur l’autre, et donc pas une raison pour garder un enfant. Bref, si je ne trouve pas de raisons rationnelles précises pour expliquer mon geste, je peux parler d’une raison «généralisée», ce n’est juste pas le moment, ce n’est juste «pas celui-là», je me rassure seule (le père, qui rêvait d’un autre enfant, a bien réalisé une fois devant le fait accompli que notre couple était trop fragile pour qu’on puisse le garder maintenant). Mais je fais aussi la liste des choses que l’interruption va me permettre de faire: certes, la vie va continuer avec son lot de problèmes, comme avant, certes tout ne va pas redevenir idyllique parce que ce «problème» sera résolu, mais ça va me permettre de redéfinir mes priorités, me mettre un coup de pied au derrière pour prendre des décisions, changer certaines choses ou certaines façon de voir. Je sais que je ne vivrai pas pareil après, mais dans mon cas, je sais qu’il y a l’infime possibilité que j’en sorte grandie, plus forte. Pas meurtrie ni suicidaire comme les discours que l’on peut entendre ou même ce que j’avais pensé lors de la première grossesse que le père voulait me faire interrompre (cette idée était alors tellement un choc pour moi que j’ai plusieurs années durant «fait le deuil» d’un avortement qui n’avait pas eu lieu, chaque année à la même période durant 3 ou 4 ans, alors que mon fils était là, en bonne santé, c’est dire si j’en avais une idée traumatisante!).
L’attente du jour de l’opération fut la semaine la plus étrange de ma vie. D’un côté je «baladais» mon ventre, je partais marcher seule, je ne me sentais pas «mal» enceinte, et de l’autre, au milieu de mes proches, je ne me «sentais pas enceinte». J’étais pleine d’impressions contradictoires. La première fois je détestais être enceinte mais j’étais passionnée par l’enfant à venir, cette fois j’aurais pu aimer être enceinte mais il n’»y avait pas», dans ma tête, d’enfant là-dedans, juste un petit truc pour lequel j’avais la chance d’avoir encore le choix, un enfant potentiel, certes, mais uniquement potentiel.
Moi qui ai souvent besoin de coucher par écrit ce que je ressens, ce que j’ai à dire, je n’en ai rien fait à ce sujet durant cette semaine-là, à part la fameuse «liste» que j’ai prise avec moi chez le psy (qui, comme beaucoup de psy privés, n’a fait aucun commentaire sur la chose en me disant qu’on ne pouvait rien anticiper sur ce que j’allais ressentir). Pour moi c’était, c’est et ça restera, je l’espère, un «état» que j’ai vécu dix jours, rien de plus.
Et donc vint hier. En partant à 7h de la maison tout me semblait un peu glauque, une fois installée j’ai beaucoup pleuré, puis j’ai attendu patiemment 12h (le temps que les cachets pré-op fassent effet), seule, sans pouvoir rien faire d’autre qu’attendre, en essayant de ne plus pleurer, en relativisant que cette journée allait passer et bien se passer. Ce fut le cas. J’ai été bien accueillie, bien traitée, à tous les stades je me suis sentie comprise par le personnel que j’ai trouvé humain et bienveillant, même si je continuais à répéter et répéter encore que ça faisait très peur. On m’a endormie sans trop que je m’en rende compte, et quand je me suis réveillée j’ai juste dit ‘c’est déjà fini? Merci’. Les douleurs des heures qui ont suivies m’ont empêchée de vraiment me reposer. Les medocs mis dans la perf n’avaient apparemment pas fait effet mais on m’a vite redonné de quoi faire une fois réinstallée dans ma chambre et à partir de là, tout est rentrée dans l’ordre. J’étais bien, soulagée, pas forcément de la «chose» en elle-même mais de la pression, des questionnements et de l’angoisse dans lesquels j’avais vécue pendant 10 jours.
Hier soir j’ai mangé plus que de raison en cherchant à tout prix à me «faire plaisir», et si je ne me suis pas forcément bien endormie, c’est surtout à cause du mal d’estomac causé par l’orgie de macdo, de gâteaux apéro, de cafés et de brioches en tout genre sur lesquels je me suis vengée en rentrant à la maison!
Ce matin, je n’ai mal nulle part. Je ne me sens pas «différente» des jours d’avant, je ne me sens pas «vide», je me sens «normale», comme si rien n’avait changé en moi, même s’il est encore un peu tôt pour que j’arrive à me concentrer correctement sur le travail que je dois préparer ou sur les occupations auxquelles je dois m’atteler à la maison. Mais ça reviendra, je sais qu’il me faut encore quelques heures pour digérer ce que je viens de vivre, mais j’ai surmonté cette épreuve, et moi qui avait peur de la solitude dans laquelle je l’ai traversée, je me dis que même cette solitude-là m’a rendue plus forte.
Maintenant j’aimerais que ça puisse aider les autres, j’aimerais aussi dire que la façon dont on le vit dépend aussi du symbole qu’on lui attache. Pour ma part, en relativisant le symbole que je lui ai accordé, je l’ai vécu et je vais bien. C’est d’ailleurs la seule chose que je peux en dire à quiconque aujourd’hui: je vais bien.
Je suis tombée enceinte à 27 ans. Je venais de déménager à l’étranger pour être avec celui que j’aimais, je ne savais pas si j’y resterais, je n’avais pas de boulot. J’ai été malade pendant quelques jours, beaucoup vomi, et je n’ai pas songé au fait que ça pourrait diminuer l’effet de ma pilule (que je prenais depuis des années sans vraiment y penser). J’avais des règles très irrégulières et je m’en suis rendue compte assez tard, et puis ça a été un peu la course vu ma situation administrative un peu particulière, mais j’avais décidé d’avorter et j’ai pu le faire. Dès le départ, je ne me sentais pas prête à avoir un enfant, mon amoureux non plus, la décision paraissait évidente. Pourtant j’y ai beaucoup réfléchi ; quand un médecin m’a mis par surprise une échographie sous les yeux, j’ai hésité. J’avais peur de m’en vouloir, de regretter, car si je l’avais voulu, j’aurais probablement pu m’occuper de ce bébé. Mais je ne voulais pas, tout simplement; j’aurais pu m’en occuper mais je n’aurais pas pu l’aimer et l’attendre comme il le mérite, je l’aurais vu comme un poids. J’ai eu la chance de pouvoir en discuter au planning familial avec des infirmières très compréhensives, très neutres, à qui j’ai pu exprimer ce que je ressentais et tout est devenu plus clair.
L’opération en elle-même n’a pas été trop difficile, je n’ai eu qu’une anesthésie locale mais je n’ai pas vraiment eu mal. Après on m’a laissée me reposer seule pendant une heure et j’ai passé ce temps à analyser ce que je ressentais. Et je me sentais… normale. Moi-même. Je me sentais presque coupable de ne pas me sentir coupable. On parle de toutes ces femmes qui n’arrivent pas à avoir d’enfants ou qui souffrent de perdre un foetus, de leur douleur, et moi je ne ressentais rien de spécial.
Je suis rentrée chez moi, j’ai changé de contraception pour quelque chose de plus adapté, et j’ai continué ma vie. Trois ans plus tard, je suis toujours avec le même amoureux et un jour nous aurons des enfants. Si je tombe enceinte demain, je serai prête à accueillir ce bébé et à fonder une famille, ce qui n’était pas du tout le cas il y a trois ans. Je n’ai aucun regret, aucune tristesse. Je n’ai parlé à personne de cet avortement, parce que je ne veux pas avoir à expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit ; c’était mon choix et celui de mon amoureux, personne n’a besoin de savoir et je n’ai pas besoin d’en parler. Sauf si un jour mon expérience peut servir à quelqu’un. Alors je lui expliquerai que oui, j’ai avorté et je vais bien.
Je voulais témoigner depuis mon avortement, mais javais oublié et puis un déclic: Un article sur le Dico des filles 2014 que de nombreuses adolescentes recevront surement à Noël, dans cet article un extrait de la section « Avortement »: « Le recours à l’avortement est toujours une blessure qui met longtemps à cicatriser […] C’est une décision grave et forcément douloureuse. »
Et bien NON!!! Je suis on ne peut plus heureuse d’avoir avorté.
Il est vrai que quand j’ai pensé être enceinte j’ai paniqué. J’ai eu très peur. Je ne voulais ABSOLUMENT PAS être enceinte. Mais c’était trop tard et il fallait vérifier si mon appréhension était juste.
Avec mon copain on est allés au planning familial, tout s’est très bien passé jusqu’à l’annonce: J’étais bel et bien enceinte. J’ai fondu en larmes.
Le lendemain j’allais mieux, la machine était lancée: Un rendez-vous chez le médecin le jour même, un rendez vous pour une prise de sang et une échographie le lendemain.
On m’a demandé « C’est pour quoi? » « Pour un avortement », les réactions ont toutes été parfaites: aucun apitoiement, aucun jugement, aucune pitié.
Ma mère m’a conseillé l’avortement par aspiration, elle a avorté trois fois dont une fois avec médicaments et elle avait eu très mal (d’ailleurs elle aussi va bien, merci!).
Après un premier rendez-vous à l’hôpital, dans le service dédié (Merci à tous, vous avez été géniaux!!!) et une prise de rendez-vous pour l’opération je suis partie en vacances le cœur léger: tout allait enfin s’arranger.
Ensuite viens l’opération. J’ai eu mal. Très mal, il faut le dire. Mais en quelques minutes c’était réglé. Après un peu de repos, la prise d’un nouveau rendez-vous pour me faire placer un implant contraceptif et avoir remercié l’infirmière qui m’a laissé lui broyer la main pendant l’opération je suis partie. Le sourire aux lèvres.
Je suis heureuse d’avoir pu faire ce choix et de l’avoir fait le cœur léger: Même si, de par mon éducation plutôt féministe et de liberté des mœurs j’aurais pu supporter que l’on me culpabilise, je sais très bien que d’autres jeunes femmes n’ayant pas ma chance aurait pu être démolies par cela. Je suis donc heureuse de voir que nous avons tant de bon-nes médecins et infirmiers qui font leur travail avec professionnalisme et gentillesse. Merci à toutes et à tous.
J’ai avorté…
Et je vais bien, merci!!!
J’ai 34 ans et j’ai avorté le 2 juin 2013.
Je n’ai pas l’excuse de la jeunesse (il serait même temps que je me dépêche si je veux procréer, selon certains). Je suis parfaitement au courant des divers moyens de contraception. Je gagne bien ma vie, et le papa potentiel aurait été plus que ravi d’apprendre que j’étais enceinte. Je n’ai aucune excuse, et je n’en cherche pas. Simplement, je ne voulais pas de cet enfant. Je considère que ça suffit à rendre ma décision parfaitement légitime.
Il m’a fallu quelques temps avant de prendre conscience que ce retard de règles n’était pas tout à fait comme les autres, et que ces seins gonflés et douloureux étaient un peu bizarres. Il m’a même fallu le secouage énergique d’une amie pour me décider à aller acheter ce fameux petit test, dont j’étais absolument sûre qu’il serait négatif. Je ruminais même déjà les reproches à la copine en question, pour m’avoir fait flipper inutilement.
Au bout d’une minute, la languette vire au rose vif. 99% de fiabilité, dit l’emballage. Mon médecin confirme, au téléphone, même s’il prescrit un deuxième test, sanguin cette fois. Celui-là aussi sera clairement positif. A ce moment-là, tout est confus dans ma tête : je suis certaine que je ne veux pas d’enfant avec cet homme-là, et pas à ce moment-là de ma vie. Mais, c’est idiot, je me sens contente de porter un embryon de vie humaine en moi. Je suppose que les films, livres et autres récits d’amies nous ont conditionnées à penser que c’était forcément une bonne nouvelle. Et puis je suis contente aussi qu’à mon âge, tomber enceinte ait été aussi facile. Avec le recul, je sais très bien que c’est pour ça que j’ai pris ce risque insensé : j’ai voulu, inconsciemment, vérifier si je n’étais pas stérile. Me voilà rassurée sur ce point…
L’étape suivante, c’est l’échographie de datation. La femme qui me reçoit est formidable : elle me demande tout de suite si c’est une grossesse souhaitée, et devant mon « non » déterminé, me prévient qu’alors elle ne me montrera pas les images. Allongée sur la table, je m’écroule, en sanglots. Jusqu’ici, j’étais en mode commando, je-suis-sûre-de-mon-bon-droit-et-je-fais-juste-ce-que‑j’ai-à-faire, prenant toutes les décisions seule, refusant qu’on m’accompagne aux examens médicaux. Là, dans la pénombre avec cette femme compréhensive, je m’autorise à me sentir triste. Il faudrait élever une statue à ces gens qu’on croise à peine, et qui se révèlent si déterminants dans les moments où on souffre. Devant son écran, elle s’exclame : «mais c’est tout petit ! Ca n’existe même pas ! C’est juste un amas de cellules, à ce stade ! Vous avez mis trois semaines à vous en rendre compte ? Mais c’est normal, il faut bien constater l’absence de règles tout de même !» Elle me donne des adresses, et me laisse quelques minutes finir de dépenser mes sanglots dans le secret de son cabinet.
Au final, le « machin » a environ trois semaines. Il mesure un millimètre sur 0.8, n’a ni tête ni queue. Difficile de parler d’un être humain. Pourtant, pour une poignée de connards rétrogrades et liberticides, dont certains vivent ici même en France, ce que je m’apprête à faire fait de moi une meurtrière. C’est même encore interdit dans le pays de naissance du « géniteur ».
Il est clair depuis le début, dans ma tête et dans mes entrailles, que je ne veux pas être enceinte de cette façon. Je prends rendez-vous avec un médecin pour un « avortement de ville » (détestable expression, comme si je passais louer une voiture ou prendre un vêtement au pressing). Dans son cabinet, je suis assise face à lui, le cœur battant et les larmes aux yeux. Je dois avaler les deux premiers comprimés devant lui, ceux qui vont interrompre la grossesse, et attendre de voir comment mon corps réagit. Ma gorge est nouée, mon nez coule. Je prends le temps de me moucher et d’essayer d’avaler ma salive. Ça ne passe pas très bien. J’ai conscience, au plus insignifiant de mes gestes, que je me souviendrai d’eux toute ma vie. Mais ma décision est prise, il ne faut pas reculer maintenant. J’avale les comprimés.
Deux jours plus tard, je devrai prendre les deux suivants, qui m’aideront à expulser l’œuf mort, selon les mots du médecin. J’aime bien qu’il ne parle pas d’ « embryon », et il a raison : ce n’est même pas encore cela. Entre les deux prises de médicaments, il y a une fête qui est importante pour moi. J’y vais, et à part quelques légitimes moments de blues et d’inquiétude quand quelques gouttes de sang commencent à tacher ma culotte, je m’amuse bien. Je danse même avec une énergie que je me suis rarement connue. Besoin de combattre la tristesse par un surcroît de vie.
Le soir, je dors chez une amie, entourée par une autre. Lorsque je prends les fameux comprimés du lendemain, elles sont à mes côtés. J’appréhende énormément les douleurs et le sang, que j’ai peur de perdre par litres. Il me faut une demi-heure pour commencer à ressentir les premiers effets. J’ai très très mal au ventre. Une amie m’apporte une bouillotte, qui ne fait pas grand-chose. Tout mon corps se contracte, estomac, intestins, utérus. Je vomis, ai une brève diarrhée et expulse un gros caillot de sang, suivi d’un deuxième vingt minutes plus tard. Et c’est tout. Cela aura duré moins d’une demi-heure, pas assez pour parler de traumatisme physique, mais suffisamment pour conchier les salauds qui osent parler d’ « avortement de confort. »
A la fin de la journée, seule et de retour chez moi, je pleure. Beaucoup. De fatigue, de tension nerveuse et de cette tristesse difficilement explicable aux autres. Le sentiment d’une potentialité non saisie, et dont on ne sait pas si elle se représentera. De culpabilité, aucune trace. J’ai reçu une éducation féministe, et je ressens une telle certitude de mon bon droit que je pulvériserais littéralement qui se risquerait à m’expliquer le contraire. Je l’ai d’ailleurs partiellement fait auprès d’un médecin qui se montrait trop curieux lors de la prise de sang (« vous avez des symptômes de grossesse ? Vous avez déjà des enfants ? »)
Les jours suivants, je saignerai encore un peu. Ma poitrine restera enflée et douloureuse pendant trois semaines environ. J’ai peu parlé de mon aventure sur le coup, parce que ça ne regarde personne. Je commence à le faire, six mois après. J’ai aussi beaucoup écrit pour donner du sens à ce que j’avais vécu, et qui n’est pas anodin.
Le « géniteur » n’a rien su et ne saura jamais rien de ma démarche. Il était déjà hors de ma vie lorsque j’ai fait ce petit test à la languette rose. Cet homme n’était pas bon pour moi, il n’aurait pas fait un bon père selon mes critères. Il était catholique, approchait la quarantaine et voulait des enfants. Il n’aurait sûrement pas accepté ma décision. A quoi bon lui donner une information qui le ferait seulement souffrir ?
Aujourd’hui, je vais bien, même s’il faut continuer de digérer tout ça. Je n’ai toujours aucun doute sur la justesse de mon choix, et je me remets doucement de ce qui m’est arrivé. Je comprends mieux maintenant ce que j’ai cherché à faire, et ce que je veux. Ce qui m’a tenue, pendant ces quelques jours bien pénibles, c’était de me dire « La prochaine fois que je serai enceinte, ce sera avec un homme que j‘aime. La prochaine fois, ce sera une bonne nouvelle ».
Ouais. Il y aura une prochaine fois, et j’en serai heureuse.
Bonjour à toutes !
J’ai avorté en avril 2010 et oui je vais bien.
Je suis étudiante, tombée enceinte à 18 ans en plein milieu de ma première année supérieur.
Je me souviens très bien du rapport à risque car c’était une merveilleuse soirée avec mon copain (avec qui je suis toujours d’ailleurs) et où le préservatif a été mis trop tard.
Je témoigne aujourd’hui à cause d’un travail que je dois rendre dans lequel je me déclare en faveur pour l’avortement et qui m’a replongé dans ma propre histoire. (à l’heure où de nombreuses législations veulent durcir ce droit fondamentale dont dispose la femme)
Au moment où j’ai constaté que j’avais un retard de règle, je l’ai su tout de suite et j’ai prévenu mon copain, lui même étudiant et du même âge que moi. Donc c’était clair, je ne pouvais pas le gardé.
Je me suis rendu le lendemain au planning familiale pour la prise de sang afin de confirmer mes soupçons : mais pour l’infirmière il était trop tôt et on a donc défini un rendez-vous pour plus tard.
Au final test positif évidement, mais ce délai, plus tous les examens préalables m’ont fermé la possibilité d’avorter par voix médicamenteuse.
D’ailleurs je souhaite relever la même chose qu’un témoignage plus haut : la vue de l’embryon. Ca été un moment assez dure pour moi, être obligé d’être confronter à cette image de la vie alors que notre décision est prise. J’ai l’impression que l’on fait tout pour nous dissuader.
Bien que j’aurai préféré le médicament, mon opération s’est finalement déroulé et grâce à la compréhension de certaines personnes je n’ai rien payé (étant étudiante je n’avais pas de ressources à l’époque et pour moi il était impossible d’en parler à mes parents). Néanmoins comme un autre témoignage plus haut j’ai tout senti car je n’ai eu qu’une anesthésie locale qui ne faisait pas encore effet et la douleur, la sensation ont été atroce.
Ca a été une période difficile car la nouvelle de ma grossesse fut durant des examens de mi-semestre et l’opération en elle-même pendant mes examens terminaux.
J’ai redoublé mon année. Comme je ne l’ai pas dit à mes parents par peur de leur réaction je me suis renfermée sur moi même et inventé des excuses pour mon redoublement.
Seul mon copain a été donc au courant et ce durant presque 2 ans. L’année dernière je l’ai dit à trois de mes plus proches amies qui ont regretté de ne pas avoir été au courant et de ne pas avoir pu me soutenir.
Je considère que c’est une épreuve encore plus difficile du fait que l’on ne peut pas la partager tellement c’est mal vu.
Je regrette également toutes les formalités qui doivent être accomplis pour pouvoir pratiquer l’IVG qui rendent la procédure très longue. Mais également la prise en charge qui est inexistante. J’ai eu de la chance de pouvoir être soutenue par mon copain et aujourd’hui encore je ne regrette pas mon choix (bien que de temps en temps on y pense).
J’ai tout jeté de cette période.
Je suis toujours étudiante et à 21 ans si je tombais de nouveau enceinte je referais exactement le même choix. Je considère qu’il y a un temps pour tout, un temps pour chaque événement de la vie et celui de la grossesse je ne l’attends pas avant mes 30 ans. Il ne faut pas avoir peur de ses choix.
J’ai d’abord cru à un bonne gastro. Puis, j’ai découvert ma grossesse avec effarement. Mon conjoint et moi n’étions pas prêts pour cela. La décision d’ivg n’a pas été longue à prendre. A l’heure où la majorité de mes amies pensait « bébé », « mariage », il était inconcevable pour moi de devenir mère. J’ai eu l’impression d’un parcours du combattant; cela n’en finissait pas en rdv médicaux. L’ IVg médicamenteuse n’a pas fonctionné, le calvaire a continué un peu plus longtemps. Obligation de curetage. L’anesthésiste, en retard à notre rendez vous, me dit qu’elle n’a pas beaucoup de temps à m’accorder et surtout des femmes qui veulent accoucher dont elle doit s’occuper… Elle s’est excusé ensuite, trop tard. J’aurais aimé avoir la force de me défendre, de lui cracher au visage sa mesquinerie. Par contre, le planning familial et les infirmières furent très professionnelles et pleines d’empathie. Une fois le curetage réalisé et l’échographie de contrôle, j’ai ressenti un grand soulagement. Par contre, je me suis sentie vraiment coupable et idiote d’être tombé enceinte et de m’infliger tout cela… J’avais honte de mon erreur de pilule. Je n’ai pas voulu/pu en parler à mon entourage. C’était difficile de vivre cela seule. Aujourd’hui j’ai « digéré » et je ne regrette pas de l’avoir fait.
Bonjour à toutes.
J’ai découvert ce site suite à la lecture de « et toi, quand est-ce que tu t’y mets, tome 2 ».
C’est alors que j’ai décidé d’apporter mon témoignage. J’ai 24 ans et déjà 2 enfants (14 mois d’écart). Et je devrais en avoir un 3ème qui aurait eu 1 mois environ aujourd’hui. J’ai avorté le 5 Avril. Je me sentais coupable et n’arrêtais pas de pleurer. Mais pas par rapport à moi car, avec déjà 2 enfants en bas âge, il m’était tout simplement impossible de garder ce 3ème enfant.
Non, je me sentais coupable par rapport aux gens qui m’entourent car, à cette même période, j’avais plusieurs amies et connaissance qui faisaient tout pour tomber enceinte et n’y arrivaient pas ou alors, faisaient des fausses couches. Elles voulaient vraiment avoir un bébé. Moi, je n’en voulais pas. Et pourtant, un oubli de capote a suffit pour que je tombe enceinte. Je m’en voulais à moi-même d’être autant fertile. Et j’en voulais à la vie d’être aussi injuste.
J’ai eu l’intervention par aspiration. J’ai quelques amies qui avaient déjà eu une IVG. Certaines ont eu la médicamenteuse et d’autres ont eu l’aspiration.
Chacune m’a expliqué comment ça s’était passé. J’ai eu peur. Peur d’avoir mal, peur de me faire juger, critiquer. Et puis il y a eu « les maternelles » sur France 5 avec leur émission spéciale IVG, avec 2 témoignages. Ce qui ne m’a pas rassuré…
Du coup, je suis allée au planning familial avec mon mari et mes enfants. Je n’ai pas été jugée ni critiquée.
Premier rdv pour l’écho et le psy. Rien à redire. La gyneco ne m’a rien montré du début à la fin. La psy a été très compréhensive et a presque insisté pour que je ne change pas d’avis.
Le jour de l’intervention, pareil. Un personnel très compétent, des infirmiers et infirmières très gentils et très rassurants.
Mais toujours ce sentiment de culpabilité par rapport aux autres. Les gens autour de moi ont beau me dire que ce n’est pas de ma faute, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable.
Aujourd’hui, très peu de personnes sont au courant de cette IVG. Et je préfère qu’il en soit ainsi le plus longtemps possible.
La question qui m’énerve le plus dans ce genre de situation c’est : comment est-ce arrivé? Et la réflexion qui me mets hors de moi : t’avais qu’à te protéger.
Enfin voilà ma petite histoire.
J’espère qu’un jour, les mœurs évolueront et que les gens arrêteront de faire une fixette sur l’IVG.
Bon courage à toutes celles qui passeront par là.
Dîtes-vous que vous n’êtes pas les premières et ne seraient certainement pas les dernières à traverser cette situation.
J’ai avorté le 18 septembre 2012 et je vais très bien, merci.
J’ai eu le parcours classique de l’étudiante qui tombe enceinte, ne veut pas d’enfants et décide d’avorter. Heureusement, je n’ai eu aucun soucis à en parler ni à mon chéri, ni à quelques amis proches, ce qui m’a permis d’aborder ça avec le sourire, malgré l’état de santé lamentable dans lequel j’étais à cause de la grossesse.
Si le médecin généraliste a été adorable, j’ai assez mal vécu l’échographie, faite par une dame désagréable qui m’a inséré la sonde pour une écho intra vaginale comme une brute sans aucune considération pour moi, alors que j’étais visiblement faible et que je tenais à peine sur mes jambes!
Les infirmières de l’hôpital ont par contre été charmantes, me renseignant bien sur les différentes possibilités qui s’offraient à moi, sans aucune pression. J’ai opté pour une aspiration en anesthésie locale qui c’est plutôt bien passée, bien encadré par le personnel toujours aussi gentil et professionnel. Bon j’ai eu super mal et j’ai vomi les médicaments qu’ils m’avaient donné un peu après, mais en retournant dans la chambre où mon chéri m’attendait je me suis tout de suite sentie tellement mieux! Enfin cette envie de vomir permanente était partie et je commençais déjà à reprendre du poil de la bête !
Au final, même si la grossesse a été dure à vivre physiquement et psychologiquement, j’ai au contraire vécu l’avortement comme une libération.
J’étais heureuse que mon chéri puisse m’accompagner quasiment tout du long, et qu’autour de moi personne ne dramatise la chose, au contraire. Du coup quand j’entends des remarques lancées comme quoi ce serait forcément un traumatisme ça me mets vraiment en rogne. Chacun vit les choses comme il/elle les sent, inutile de dramatiser à tout va ou de prendre toutes les femmes pour des écervelées! Petit coup de gueule enfin contre le site ivg.net, sur lequel je me suis retrouvée en faisant mes premières recherches avec un copain. Je me souviens l’avoir regardé, puis lui avoir dit « heureusement que j’ai le moral, c’est à se tirer une balle ce site ».
J’espère en tout cas que ce blog pourra avoir une longue vie et connaitre de plus en plus de témoignages où tout se passe bien! Merci enfin à toutes les équipes médicales qui savent rester professionnelles, sans jugement, et avec gentillesse. Bon courage à toutes!
Hello !
J’ai avorté le 17 décembre 2013, et je vais vraiment bien.
Mieux. 9 semaines à vomir et avoir des nausées incessantes, avec deux enfants en très bas âge, et des animaux à gérer, je n’en pouvais plus.
Relation stable, pleine d’amour, petite famille pleine d’amour aussi. Mais déjà je ne prévoyais pas de devenir mère, l’amour m’a fait voir les choses autrement, ok. De là à avoir un 3ème ? Que nenni.
Une capote qui claque après un retour de couche, et bien entendu, le one shot. Comme pour mes deux premiers. À croire que mon corps ne sait vivre qu’en grossesse. Est fait uniquement pour ça. Hyperfertile, ça s’appelle. J’avais déjà eu une fc sous pilule, plus une il y a quelques mois.
Bref, j’ai su après une semaine que j’étais enceinte, j’ai eu une confirmation un mois plus tard avec un test urinaire. Voulu attendre, comme si attendre allait faire mentir mes symptômes de grossesse plus qu’évidents.
Très clair, le + apparaît. Très claire aussi, la décision de l’ivg sans même y réfléchir, sans panique, sans énervement.
Le lendemain, car test fait le soir, j’appelle le planning familial, rdv est pris pour le 12 décembre, en attendant je dois voir ma généraliste pour la première consultation car beaucoup de monde au planning, et ainsi, on raccourcit les délais.
Généraliste au poil, ne me demande pas pourquoi, juste si je suis sûre, oui, ok, voilà votre courrier et votre prescription d’écho. Echo le 3 décembre, praticien au poil, sait pourquoi je suis là, ne me pose pas de questions, tourne l’écran vers lui, coupe le son, m’annonce que je suis à 5sg, donc tout va bien je suis dans les délais, impeccable, merci au revoir, le tout réglé en 5 minutes.
12 décembre rdv au planning, d’abord une conseillère conjugale et familiale au cas où j’ai besoin de voir un psy, au cas où je sois mal, elle voit que non, on parle de tout, de rien, des petits, et puis hop je passe au médecin. Médecin cool, me prescrit diu et bétadine, rdv anesthésiste le lendemain, planifie avec moi la date de l’ivg. Ce sera le mardi 17 décembre, un beau cadeau pour nos 5 ans de fiançailles.
Le lendemain, l’anesthésiste est nickel, très cool, très au courant en matière d’allaitement et anesthésie. Ce sera une générale car ils ne font que ça pour les ivg à Bayonne, mais pas grave, je peux allaiter dès le réveil si je veux, aucun des médocs qui me sera donné n’est incompatible, donc tout va pour le mieux.
Le lundi soir je dors mal, peu, car je suis un peu nerveuse. Une AG, un curetage, ne vont pas sans risques, même si ce sera très court, même si lesdits risques sont minimes, rares. Surtout, j’ai faim.
Mardi matin, branle bas de combat, il faut réveiller ma puce (mon loulou dort chez son papi), très tôt, me doucher, me préparer, partir. Une fois sur place, j’attendrai avec une autre fille, de l’âge de ma petite soeur. Comme il y a eu beaucoup d’accouchements, les chambres sont pleines, donc on nous a improvisé une chambre double dans une simple, pas le choix. Mais la demoiselle est sympa, sa maman aussi. Moi je suis restée seule pour que mon compagnon puisse rendormir la petite à la maison, et aller chercher le sapin de Noël.
Je fais connaissance avec ma camarade de chambre, elle passe vers 10h30, moi 11h. Pour moi tout se passe impeccable, pour elle réveil chaotique, mais de retour quasi en même temps. Elle saigne pas mal et est encore mal de l’anesthésie, alors, je sais pas, je m’attendris, je la prends sous mon aile, l’aide, et on passe finalement une bonne journée, on discute, on plaisante, on parle de nourriture (oui on est surtout mortes de faim au final), puis enfin un plateau repas beeeeeeeeeeerk, arrive mais on dévore. Régulièrement on nous prend tension, on nous demande si on a fait pipi, et comment on s’appelle. Tout ça nous fait pas mal rire.
16h15 l’interne passe, on nous déperfuse, prescription de prise de sang, carte de diu, retour de nos papiers, et nous sommes libres.
Je n’ai pas mal, je saigne peu, et la fatigue est très modérée. Je me sens libre, revivre, heureuse de reprendre ma vie en main. Et les rênes de mon corps.
Ma puce, à peine me voit elle, elle demande à téter, et tète comme une bienheureuse.
Je me sens bien.
Je peux enfin remanger normalement, et je savoure, plus de nausée, plus de fatigue permanente.
Je ne veux pas d’un 3ème enfant, ni maintenant, ni jamais. Mes parents me comprennent, mon compagnon est 100% à mes côtés, une amie m’a bien épaulée.
Alors, j’ai avorté le 17 décembre 2013, et je vais plus que bien, merci 😉
J’ai 34 ans et j’ai fait une IVG il y a un peu plus de 2 ans maintenant.
J’ai vécu pendant 8 ans avec un homme qui me considérait plus comme un objet sexuel que comme une femme. Je me suis séparée et je suis restée célibataire pendant 1 an, bien trop contente de profiter de ma précieuse liberté et surtout sans contrainte de pilule…
Et puis un soir j’ai rencontré un homme, c’était merveilleux, j’étais enfin une vraie femme désirée, alors dans le feu de l’action pas de préservatif ! Eh eh, fallait pas tout gâcher, enfin pas tout de suite mais le soufflé est retombé bien vite.
Je ne suis pas née de la dernière pluie, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit que ce n’était pas pour une fois comme ça que j’allais tomber enceinte donc pas de pilule du lendemain non plus et puis de toute façon ça n’arrive qu’aux autres ou dans les films … mais bien sûr !
Quelques jours plus tard, le monsieur me remercie pour la gentille nuit passée ensemble et me souhaite bonne continuation … toute seule.
Encore quelques jours et je commence à avoir mal aux seins. Je n’ai jamais été enceinte mais j’étais sûr que c’était ça. Gros moment de panique, grosses larmes, et puis je me suis rappelé de ce que j’avais conseillée quelques années plus tôt à ma sœur à qui il était arrivé la même mésaventure sauf qu’elle a échappé à la grossesse.
Je lui avait dit de ne pas paniquer avant de connaitre la réponse et d’aviser après.
Alors ni une ni deux, je suis allée chercher un test de grossesse, je l’ai fait tout de suite, j’avais besoin de savoir mais je n’en menais pas large. Pour le coup, le test à virer positif au 1er jet de pipi et ma décision d’IVG a été tout aussi immédiate. D’abord, je ne me voyais pas être mère et d’autre part, pour moi, la conception d’un enfant résulte du fruit de l’amour, et pas d’un plan Q. Allez expliquer ça à votre enfant plus tard …
Je téléphone donc à ma gyneco, qui très « aimable » m’a répondu qu’elle ne faisait pas ça et que je n’avais qu’à prendre un rendez-vous à l’hôpital, chose que j’ai faite.
En attendant mon rendez-vous, j’ai fait une prise de sang qui à re-confirmer la grossesse. Re-grosses larmes, mais je crois que c’était à causes des hormones cette fois.
J’ai rencontré une sage femme, qui m’a fait une échographie pour encore confirmer, mais qui a eu la délicatesse de ne rien me montrer, et de ne rien me demander du pourquoi du comment. Elle m’a expliqué le processus : une semaine de délai de réflexion obligatoire, anesthésie générale pour curetage dans la journée, présence d’une personne pour la sortie, contrôle 15 jours après et coordonnées d’une psy gratuite si besoin après. Parfait, me restait plus qu’à trouver une copine pour la sortie.
La copine a été super, elle était tout de suite ok et pas de jugement non plus, la seule chose qu’elle m’ai dit mais que je n’ai pas saisi tout de suite « eh ben, au moins, une chose est sûr, c’est que ça prend bien chez toi ! ».
Jour J, 9h, pas de souci, shooté à l’arrivé, pas le temps de comprendre, opération, rentrée à 17h à la maison, petite bouffe avec la copine et la vie continue comme si de rien n’était. L’évènement n’a été qu’une « formalité ».
Je suis retournée voir ma « charmante » gynéco, pour le contrôle, qui a commencé à me faire culpabiliser, en me demandant si je savais ce qu’était un préservatif etc …
Et puis pendant quelques mois, je me suis demandée pourquoi j’avais été aussi inconsciente, si j’aurais préférée un garçon ou une fille, et ouf, 9 mois ont passé, je n’ai pas accouché !
Encore quelques mois, ou j’avais peur de rencontrer quelqu’un et de recommencer le même scénario. J’ai changé de gynéco, super sympa, à qui j’ai demandé une contraception parce que j’avais peur de retomber enceinte. Elle m’a dit que ce n’était pas la peine tant que je n’avais personne, qu’elle serait dispo à ce moment là et que c’était dommage de ne pas profiter de sa jeunesse. Elle m’a conseillé d’aller voir la psy, si j’avais besoin d’en parler. Je me suis dit que je pourrais déjà en reparlé avec mon amie, et puis j’ai repensé à la petite phrase qu’elle m’avait dit … et là j’ai pris conscience que si j’étais allée aussi loin, c’est qu’inconsciemment j’avais « simplement » besoin d’être rassurer en tant que femme. Certes c’est un peu lourd, peut-être idiot mais l’inconscient est incontrôlable, c’est comme ça, personne n’est parfait !
Bon courage à toutes. Vous êtes libre de vos choix, ne laissez pas les autres vous faire culpabiliser. Je ne regrette absolument pas mon IVG, c’était évident, je regrette simplement d’être retournée voir ma gyneco.
Bref, j’ai fait une IVG et je vais bien, merci !
Bonjour,
Il y a 9 semaines j’ai découvert que j’étais enceinte. Quelquechose clochait dans mon corps. J’ai bien eu un léger doute sur le préservatif utilisé mais je dois reconnaître que j’ai eu un excès de confiance. Cela ne pouvait pas m’arriver a moi qui n’ai aucune liaison amoureuse. Je pensais mettre plusieurs mois pour tomber enceinte lorsque cela aurait été envisagé. Raté de taille pour moi qui n’est plus de logement. J’ai subi une agression de la part de plusieurs personnes que je connaissais. S’en ai suivi une douloureuse procédure. Lorsque j’ai découvert ma grossesse j’étais affaibli et ne me sentais pas la force de passer par une nouvelle épreuve; celle de l’avortement. J’ai décider de le garder et j’ai même informé le géniteur qui lui était ravi. Quelquechose clochait encore en moi. Je n’arrivais pas a me réjouir de cette maternite. Un enfant conçu sans amour, dans des conditions vraiment pas favorables matériellement. Du haut de mes 26 ans j’ai craquer en voyant maman, j’ai pleure et me suis confiée. Elle ma consolée et rassurée. Une vrai maman; cette maman formidable que je ne suis pas prête a devenir, pas encore. Tout s’enchaînent les rendez vous les symptômes les fêtes de fins d’années, le ventre de ma belle sœur qui s’arrondit… Aujourd’hui j’ai laisser partir un petit bout de moi, pour son bien et pour mon bien. J’étais terrifiée et je dois l’admettre je me suis sentie comme un condamné a mort. Tout devient noir.… Je me réveille je ne suis donc pas morte. J’ai envie de croquer la vie et de rendre Grace a mon petit bout. Je ne l’ai pas sacrifier pour pleurer sur moi même et me laissee couler. Non j’ai envie de me battre et de crier par la fenêtre de l’hôpital : je vais bien merciiiiii
C’était il y a 3 ans, j’avais 27 ans. En couple depuis 4 ans, nous habitions ensemble depuis 2 ans, super appart, travail stable et situation très correcte pour tous les deux, on pourrait se dire que… Non, aucune envie de.
L’IVG comme une évidence, pas une seule seconde d’hésitation.
Un long parcours de la combattante, un rendez-vous, puis deux puis trois. Téléphone. Ici, c’est complet, là, aussi. Une gynéco peu délicate, un deuxième. Des prises de sang, des échographies. Des kilomètres à faire. Des gens peu aimables, qui vous font comprendre que franchement vous auriez pu faire attention, et quand même vous pourriez le garder. Et que vous êtes bien sûre de vous quand même?
Et mes seins pas loin d’imploser. Cette odeur de cigarettes insupportables. Cette prison.
Un comprimé, puis deux autres deux jours plus tard. Des douleurs, des contractions, du sang, du sang, du sang. Des douleurs.
Visite de contrôle dix jours plus tard. Utérus vide.
Liberté. Liberté retrouvée.
Je ne me suis jamais sentie aussi libre qu’en sortant de cette visite de contrôle.
Liberté. Liberté chérie.
Changement de cap.…
J’ai avorté il y a trois mois, suite à une situation de vie très difficile et douloureuse. J’ai toujours été une anti avortement dans les principes, ayant grandi dans un milieu pieux et moi-même croyante. Je peux dire que je comprends dorénavant les deux points de vue, et peut maintenant témoigner avec un regard différent de la réalité, à 180°.
Je suis moi-même l’arrière petite fille d’une femme courageuse, qui a refusé de se faire avorter à l’âge de 17 ans après une aventurette et qui m’a donné la grand maman la plus merveilleuse qu’il soit. Mais au prix d’avoir passé toute sa vie avec un homme qui ne l’aimait pas… Cela a toujours marqué mon esprit et je m’étais dit que « si cela devait m’arriver, je ferai pareil… » jusqu’au jour où la bande du test était positive et où tout mon monde s’est écroulé.
Nous allons voter prochainement une initiative en Suisse contre le remboursement de l’avortement par l’assurance maladie… et je voterai contre cette loi.
Car ma détresse de me savoir enceinte était telle que j’aurais pu mettre fin à ma vie sans regrets, si cette solution-là n’avait pas été possible.
Cela faisait plus d’une année que j’étais avec mon chéri et nous étions censés nous marier cet été. Jusque là, pas de nuages dans le ciel. Il y avait bien certaines choses qui me dérangeaient, mais je me disais « que ça va aller, qu’il finira par comprendre et que les choses changeront. » Lorsque je suis tombée enceinte, j’ai découvert l’envers du décors d’un homme qui n’en avait que pour lui et pour qui, finalement, était bien content des circonstances car cela n’aurait fait que précipiter notre mariage. Il n’était pas en souci pour moi, il était en souci pour lui et son avenir à sécuriser. Moi-même, étant en formation et me battant pour un rêve depuis des années, j’allais me retrouver mère au foyer en ratant le coche primordial de ces années-ci, et lui aurait dû également arrêter les siennes pour subvenir à nos besoins.
Mais avant toutes les questions matérielles, j’étais juste dans un énorme cauchemar. Je me réveillais au milieu de la nuit, en pleurs en réalisant que ce n’était pas un rêve, mais que c’était bien la réalité, et que j’étais emprisonnée d’une petite chose qui était en moi et que je n’arrivais pas à accepter comme étant mon enfant. A cela s’est ajoutée la pression psychologique de celui que j’aimais et qui s’est montré plus menteur et manipulateur que jamais.
J’ai pris la décision finalement de faire le pas, à son insu, et j’ai pu avorter médicamenteusement dans les premières semaines, faisant passer cela pour une fausse couche. Si cela peut en choquer certains, je peux comprendre. Mais face au niveau de manipulation et de mensonges que j’ai subi, j’ai la conscience tranquille de garder cette vérité cachée, qui finalement, m’a sauvé la vie.
Alors que c’était à l’encontre de mes valeurs et de mes principes, j’ai découvert que je ne pouvais plus juger de cette situation comme je le faisais auparavant. J’ai été apaisée par la compassion et la compréhension du personnel soignant qui a été exemplaire, et je me suis dit que je ne pourrai plus jamais regarder une femme qui allait avorter comme je le faisais auparavant… .
J’ai finalement quitté celui que j’aimais et je recommence à vivre petit à petit, prenant soin de moi et redécouvrant la joie de vivre. Je ne souhaiterais jamais le revivre, et ne le souhaite à personne, mais la vie d’une femme vaut plus qu’un enfant à venir qui lui aussi, souffrirait de condition inopportunes et de parents absents. Je suis finalement sortie d’une expérience douloureuse, mais renforcée et avec plus de compassion encore pour ceux et celles qui m’entourent.
Je sais que j’en aurais, d’autres enfants et avec un homme qui m’aimera pour qui je suis, et non pour ce que je lui apporte. Je comprends que finalement, chaque histoire et chemin de vie est différent, et mérite d’être écouté et considéré dans son ensemble. Merci à celles et ceux qui se sont battues, et qui se battent ensemble pour le droit et surtout la considération des femmes.
J’ai 32 ans, j’ai avorté fin novembre 2013.
Je me suis toujours protégée, j’ai toujours fait attention depuis ma jeunesse (génération capote à 1 franc)
Avec mon copain actuel on s’était un peu laissé aller sur la protection et j’étais à cours de pilules, mais comme beaucoup je me suis dit ça ne m’arrivera pas.
Et puis quelques semaines après j’avais des douleurs à la poitrine des crampes de douleurs au ventre mais comme j’ai des problèmes de dos et d’intestins je ne me suis pas trop inquiétée et j’avais eu une sinusite une semaine auparavant je me suis dit c’est peut-être les médocs, par contre en n’ayant pas mes règles je commençais à angoisser.
Je suis alors allée chercher un test de grossesse à la pharmacie. Je rentre chez moi et confirmation je suis enceinte. Je vais alors voir mon médecin pour qu’elle me prescrive un test sanguin, elle veut me faire le calendrier prénatal alors je lui dis non en fait je pense recourir à une IVG, ah oui pardon…
J’ai alors confirmation le lendemain de ma grossesse. Alors je contacte le planning familial, je précise la date de mes dernières règles mais c’était un peu flou dans ma tête. je n’ai un rdv que 2 semaines après.
Arrivé au planning familial je suis assez choquée de voir une minuscule salle d’attente toute vieillotte, des femmes qui ont fait le même choix que moi mais qui d’emblée disent donnez-nous les médocs c’est tout ce qu’on veut. Moi qui culpabilise à mort de devoir subir une IVG je suis assez abasourdie, je ne juge pas ces femmes mais on n’a pas toutes le sourire dans ces moments-là.
Alors c’est un peu l’usine, rdv avec le gynéco, allez déshabillez-vous, mise de lubrifiant, ah ben vous êtes à plus d’aménorrhée que prévu oui d’une semaine…. comme si c’était la fin du monde dans sa voix….excusez-moi d’être perturbée je me suis peut-trompé de quelques jours, ils n’ont même pas pris en compte mon analyse de sang…
Ensuite on parle contraception je lui dis que je souhaiterais maintenant un implant, il me le prescrit tout de suite, assez efficace. Après il me demande si je souhaite la voie médicamenteuse, euh non je suis à 11 semaines d’aménorrhée c’est normalement jusqu’à 5–6 semaines, ah oui mais on fait jusqu’à plus tard… ah ok mais ca doit être plus douloureux (il me réponds pas)… non non je veux une IVG chirurgicale pour ne rien sentir (du moins c’est ce que je pensais). Ok il note ça a duré 5 minutes et au revoir.
Ensuite de nouveau de l’attente pour voir la psy, bien que c’est un rdv non obligatoire je me dis bon ça fera pas de mal de parler alors je lui dit voilà je suis en reconversion professionnelle donc au chômage et je prépare des concours.
Je suis consciente d’avoir eu un raté dans la contraception mais je suis porteuse d’une maladie génétique (la myopathie de Duchenne) et j’ai des problèmes financiers, mon copain me soutient dans ma démarche et pour lui non plus ce n’est pas le moment, il a un nouveau boulot, encore en période d’essai, etc.
Je ne veux pas avoir un enfant et ne pas pouvoir lui offrir le confort et la vie qu’il mérite.
Ensuite je vois l’anesthésiste alors ayant des soucis respiratoires (apnée du sommeil, ronflement etc.) il me dit donc ça sera anesthésie locale (rachi). J’ai pas le choix donc ok mais je ne reçois pas plus d’infos.
J’attends encore et on me prend rdv pour deux semaines après donc près des 14 semaines d’aménorrhée légales et pas de second rdv comme ça doit normalement être la procédure. Bon je ne m’en formalise pas et je n’ai d’ailleurs pas le choix.
Mais entre le droit à l’avortement, la procédure décrite (France) et la réalité il y a un fossé je sors de l’hôpital assez déboussolée mais toujours décidée pour une IVG.
Alors avant l’opération je dois aller à l’hôpital faire une carte de groupe sanguin, avant cela je n‘ai eu aucune opération…Alors ben super je tombe sur une stagiaire qui me pique là où on ne jamais piqué complétement à l’extérieur du bras : un bleu pendant une semaine.
Arrive enfin le jour de l’intervention, je suis assez angoissée mais résolue, arrivée obligatoire avant 7h du matin…tout ça pour juste prendre un cachet et ça sera mon tour sur la table d’opération à 11h, donc repos dans une chambre, finalement je passe vers 13heures, il y a eu des urgences oui ok.
Alors on me prépare pour l’opération, on m’anesthésie ça fait bizarre de ne plus sentir ses jambes, par contre on m’a raté pour le cathéter j’avais la main en sang et j’avais super mal (encore une stagiaire…)la deuxième fois fut la bonne.
Le docteur arrive ah ben c pas une AG, ben non…ensuite j’ai des douleurs lorsqu’il commence alors on m’injecte un anti douleur mais vous allez sentir qu’on vous triture mais pas de douleurs ah super je l’apprends.
Il veut continuer le curtage et l’infirmière lui demande d’attendre l’effet des antidouleurs. Après vers la fin de l’opération il dit enfin bon on est presque à 14 semaines, vous auriez dû venir avant, ben je n’ai pas choisi et là je craque je pleure le reste de l’opération, les infirmières se sont souciées de moi mais le médecin refait des siennes il m’appuie comme un sauvage sur le ventre c pour vérifier qu’il y a plus rien. J’ai gardé deux bleus sur le bas ventre pendant 3 semaines !!!
Ensuite arrivée en salle de réveil, sympa c’est à côté de la pouponnière, ça m’a foutu le moral encore plus bas, tu viens pour ne pas garder un enfant et tu entends crier ceux des autres….
Après on me ramène dans une chambre le temps que mes jambes se réveillent un peu plus et surtout de voir si je peux aller aux toilettes, condition pour sortir. Le service devant fermer on m’envoi dans une autre chambre j’ai juste le droit à un fauteuil dans la chambre d’une personne ayant aussi subi une IVG mais complétement dans les choux. Et finalement mon copain arrive et je peux enfin aller aux toilettes alors on part et on doit même pister des infirmières pour le dire.
Je suis super contrariée de la façon dont ça s’est passée et je suis choquée que le droit à l’avortement d’un pays comme la France soit limite bafoué et qu’on vous fait ressentir que vous avez fait quelque chose de mal.
On a suffisamment réfléchi à ce qu’on voulait et on culpabilise assez, alors pas besoin en plus d’avoir un jugement négatif sur l’opération que l’on choisit de subir de son plein gré.
Après une petite dépression post IVG, maintenant merci je vais bien.
Courage les filles, avorter c’est un droit et un choix.
J’ai avorté pour la troisième fois, il y a trois mois.
Je me bouche les oreilles pour ne pas entendre le fameux « 3 fois?! Mais tu le cherches à la fin! » Pas vraiment non. Un parcours de vie un peu bancal, des mauvais choix, et voilà. La contraception, et notamment celle d’urgence ne sont pas toujours efficace. Je témoigne aujourd’hui non pas pour banaliser la chose, mais juste parce que je me suis retrouvée exposée à une « pro-vie », ou l’inverse, appelez-là comme bon vous semble, mais en tout cas, une de ces nanas de la plateforme téléphonique sur laquelle on peut tomber en un seul clic, après le coup de panique.
Etudiante infirmière, je n’ai pas souhaité avorté à l’hôpital, pour ne pas tomber sur mes camarades en stage, qui je pense, n’ont pas encore intégré la notion d’anonymat et de secret professionnel.
Bref, un dimanche, après avoir pissé et constaté ma grossesse, je ne pense qu’à une chose: trouver un médecin généraliste qui accepterait de me faire avorter à domicile.
Il faut savoir que cette pratique existe, et qu’elle sauve la mise à pas mal de nanas, qui, en fonction de leur histoire, ne peuvent, ou ne veulent avorter en établissement de santé. Bien suivie et encadrée, elle ne comporte pas plus de risque qu’une IVG « classique ».
Revenons à nos moutons. J’appelle donc le numéro vert, en expliquant la situation à mon interlocutrice. « 25 ans mademoiselle, c’est peut-être l’âge de songer à sérieusement avoir un enfant » « Vous avez un crédit étudiant? Quand on veut on peut vous savez » « Vous portez la vie en vous, ce n’est pas anodin, ce n’est pas arrivée pour rien ».
Cette conversation s’est terminée sur une proposition: rencontrer un psy dans ma ville pour parler de la situation.
Je l’ai insulté, j’ai raccroché.
J’étais énervée, car j’ai pensé à toutes ces jeunes filles, un peu en galère, qui se posent des questions sur la valeur de leur vie, en pleine crise existentielle. Et à toutes les autres, un peu larguées, un peu fragiles, qui pourraient se faire retourner le cerveau en trois secondes chrono.
J’ai par la suite appelé le planning familial pour leur exposer le fait. Ils étaient bien sûr au courant du truc, me confiant que cela avait pu avoir des répercussions dramatiques sur la vie de certaines, engagées justement par ces « pro-vies ».
L’entrave à l’ivg est un délit, mais malheureusement, cela « ne concerne pas ce qui est publié sur internet ». A l’heure où ça se bouscule pour supprimer ce droit dans certains pays, renseignons-nous, battons-nous. Ne nous désolidarisons pas. Hommes et Femmes, Femmes et Femmes.
Bonjour,
J’ai avorté en septembre 2013, et je vais bien, merci.
MERCI d’avoir ce DROIT à l’IVG… MERCI, vraiment.
C’est un droit essentiel pour la femme, pour ses choix de vie, pour la liberté. Je serai éternellement reconnaissante envers le gouvernement français et Mme Veil, pour avoir créé ce droit.
J’ai 26 ans, séparée depuis un an de mon ami de longue date, je continue à prendre la pilule, 10 ans que je la prends. Cet été, je re-tente ma chance avec un ex petit ami, cela dure quelques semaines, je prends toujours la pilule mais nous ne mettons pas de préservatif. Un jour, je suis malade, je digère mal un repas du soir, je vomi. Je ne pense pas au fait que par la même occasion je vomi ma pilule.
Cela a suffit à ce que je tombe enceinte, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Forcément, je ne m’en rends pas compte… Je continue à prendre ma pilule, et j’ai donc des « faux cycles ». Et puis, 8 semaines après, je n’ai pas mes règles… Du coup, je doute, mais au fond, JE SAIS, c’est inexplicable mais je sais que je suis enceinte. Je ne suis plus avec cet homme, je ne peux pas offrir d’avenir convenable à mon goût à ce futur enfant. Je fais un test, il est positif. Rdv pour une prise de sang qui date la grossesse à plus de 2 mois. Le médecin ne m’a pas du tout aidé dans mes démarches, du tout. J’ai du me débrouiller seule, pour finalement avoir une personne en or au bout du fil du planning familial de la ville voisine de ma ville de résidence, qui a pris rdv pour moi. S’en suis ensuite l’écho obligatoire, la personne a été très bien, je n’ai rien vu rien entendu. Rdv fixé la semaine suivante pour l’intervention chirurgicale, anesthésie générale.
Je n’ai pas peur, tout m’est très bien expliqué, et sans jugement cette fois, je suis confiante, je sais que c’est la meilleure solution c’est une certitude.
7 jours plus tard, j’arrive tôt le matin, l’opération est prévue à 11h.
Au bout d’une heure de douleur ( chacune réagit visiblement différement), plus rien, je peux me reposer… On me descend au bloc, retard « technique » je n’étais visiblement pas prévue au programme. L’anesthétiste me rassure, me prend en charge, me fait rire. Je m’endors, je me réveille, je n’ai aucune douleur, je suis juste un peu faible pendant 2/3h mais moralement ET physiquement je vais bien!
Mesdemoiselles ou mesdames, rassurez vous, tout ira bien. Vous vous souviendrez probablement bien sûr de chaque étape de cette période de votre vie, mais vous irez bien!
J’ai pleuré de « stress » passé environ un mois après, un besoin de libérer au fond quelque chose d’enfoui en moi. Je pense que j’ai + pleuré pour le fait que j’aurais aimé que le jour où j’apprenne que je suis enceinte, ce soit dans des conditions différentes…
Merci à ce site d’exister, j’ai lu les témoignages quand j’ai du prendre ma décision, cela m’avait beaucoup conforter dans le fait que j’avais le DROIT d’avorter.
Merci de m’avoir lue.
Septembre 2012, je suis avec mon copain depuis environ 6mois. Nous avons fait un dépistage VIH mais je refuse de prendre la pilule car je ne suis pas à l’aise avec l’idée d’hormone, de chimie à prendre quotidiennement. Je n’envisage pas non plus le stérilet, d’après ce qu’on m’a dit c’est réservé aux femmes ayant déjà eu des enfants… Nous continuons à utiliser des préservatifs, jusqu’à cette fois, la seule fois ou dans le feu de l’action, l’alcool aidant, on l’oublie. Je ne me pense pas vulnérable. et continue à vivre ma vie de jeune étudiante de 19ans.
Mes règles ont toujours été assez irrégulières, j’ai fais le test de grossesse après 35jours d’absences totales de règles, sans trop m’inquiéter mais en pensant à cet oubli de préservatif. Le test est positif, je m’effondre, pleure toutes les larmes de mon corps. A cette époque je travaillais à Mcdo en même temps que mes études. Beaucoup de stress et de fatigue accumulés donc… Quelques heures après avoir appris la nouvelle je dois aller travailler, je retiens mes larmes pendant 4h au dessus de cette affreuse friteuse. En rentrant je retrouve mon copain j’ai du mal à lui annoncer, il le devine tout seul. Je sais déjà qu’il sera là pour moi. Dès le lendemain nous allons ensemble au planning familial (la question s’est à peine posée, la grossesse est ma phobie, nous sommes tous deux étudiants..). Je suis déjà majeure mais on me prend en charge complètement, c’est très rassurant. La femme du PF appelle l’hôpital de mon choix pour moi, elle prend un rdv dans la semaine. Elle prend également rdv pour l’échographie de datation (qui a d’ailleurs été prise en charge financièrement par le PF). A partir de là tout s’enchaine très vite… Je suis à 6 semaines d’aménorrhées, on m’impose un peu la méthode médicamenteuse. J’ai très peur, mon angoisse principale est de savoir si « l’œuf » que je vais expulser probablement chez moi, ressemblera à quelque chose… Mais je n’ose pas poser cette question au début. Mon petit ami est très présent, il assiste au cours que je manque à cause des rdv à l’hôpital… Je ne pleure devant aucun professionnel de la santé jusqu’au moment très symbolique où une infirmière me fait signer l’acte de consentement (ou qqchose comme ça, attestant que j’ai conscience de ce que je fais). Je tombe en larme devant elle. Elle me propose de voir la psychologue que j’ai précédemment refusé de voir. Je refuse de nouveau, à cette époque je n’aime pas étaler mes sentiments, j’intériorise énormément, (d’ailleurs mon petit ami aura pendant longtemps été la seule personne au courant de cette ivg).
Le jour de l’intervention arrive, c’est un jeudi matin de novembre, dans le nord de la France. J’ai rdv à 9h à l’hôpital. Il fait encore nuit, le ciel est brumeux, j’ai les yeux emplis de larmes durant tout le trajet en bus.
Si il y a une chose que je pourrais reprocher à l’hôpital, c’est de placer les femmes qui viennent avorter dans le service maternité. C’est terrible alors que l’on se lève toutes les 10mn pour voir si l’on saigne, de croiser des parents avec leur nouveau né dans les bras, d’entendre des bébés pleurer…
Passons ce « détail » qui a quand même son importance ; la prise du premier médicament se passe mal puisque je le vomis aussitôt, je fais une chute de tension, c’est la panique totale, je me sens très mal. Un moment plus tard je reprend le médicament par sécurité. A partir de ce moment je me lève sans arrêt pour voir si je saigne, mais je ne saigne pas… La femme qui est dans ma chambre elle, saigne énormément je panique un peu, j’appelle une infirmière qui me rassure, j’en profite pour lui demander si je vais voir « quelque chose » ou pas. Elle me rassure une 2e fois, « vous ne verrez que des petits caillots de sang ». Vers 14h je peux partir. Je suis un peu sous le choc, mon copain n’est pas là car en stage. Je suis donc toute seule. C’est dur.
J’ai commencé à saigner 3 ou 4 jours plus tard. C’était l’horreur, ça a duré plus d’un mois. Je devais changer de serviette toute les heures. Je n’osais pas aller en cours de peur de me tacher si je n’osais pas sortir pour me changer. Je suis quand même obligée d’aller travailler à Mcdo. J’ai des rush de 4h consécutives, et n’ai droit qu’à une pause pour boire et aller aux toilettes (oui oui…) J’ose en demander 2 mais pas plus sinon on m’engueule en me demandant « quel est ton problème pour pisser autant ». C’est l’horreur, je me tâche mais mon pantalon est noir ça ne se voit pas, je le détache chaque soir en rentrant. Je finis par « oser » acheter les « panties » de mamies pour les fuites urinaires. Je crois que ça a été la plus grosse honte de ma vie, mais je n’avais pas le choix. Environ un mois après l’avortement je me sens très mal, je suis tout le temps fatiguée,je souffre de mots de tête constants c’est terrible. Je m’essouffle rien qu’en montant les deux étages de mon appartement. Je prend rdv chez mon généraliste, ma tension a chuté à 7, il me prescrit une prise de sang, résultat je fais de l’anémie à cause de ma trop grande perte de sang. Il me fais un arrêt maladie d’une semaine et me prescrit un traitement de fer de 3 mois. Peu de temps après je démissionne de mcdo. Trop de pression, ce job c’est l’enfer.
Sur le plan plus personnel, je n’ai pas osé parler de ça à ma mère tout de suite. Ça a été compliqué, je dépends toujours de sa mutuelle, étant majeure l’ivg est remboursée mais pas anonyme, j’ai donc dû payer la part mutuelle de tous les soins (près de 200€). J’ai fini par lui en parler quelques mois plus tard. Ça a été un moment très intense pour moi, elle m’a confiée avoir avorté au même âge que moi (en 1982). Elle a voulu savoir comment avait été le personnel de l’hôpital, car pour elle cela avait été très dur, le personnel était méprisant, froid etc. Elle a en même temps appris l’existence de mon petit ami et a été très rassurée de savoir qu’il avait été là pour moi.
Quant‑à mon petit ami… Nous sommes encore ensemble aujourd’hui. Mais il y a eu une période délicate. Les 3 mois qui ont suivi l’ivg ont été 3 mois d’abstinence. Je n’avais plus aucune libido. Je crois qu’inconsciemment je le tenais responsable des souffrances que j’avais vécu. Ce qui est absurde, il n’était pas plus responsable que moi, mais je me persuadais qu’il n’avait pas souffert alors qu’en vérité il avait également beaucoup souffert avec moi.
Mais aujourd’hui je vous rassure, tout va mieux, dans mon couple, dans ma tête. Je n’ai jamais regretté un instant d’avoir avorté. C’était la meilleure chose que je puisse faire pour me protéger. Depuis je me suis confiée à quelques amis. Notamment depuis ces dernières semaines avec l’actualité espagnole… Je suis fière de mes aïeules qui m’ont permis de pouvoir disposer de mon corps comme bon me semble.
Désolée pour ce témoignage un peu, mais après vous avoir lues j’avais besoin de partager moi aussi, et tous les petits détails de cette expérience/épreuve, me semblaient important à raconter.
Me revoilà dans 2 jours ça fera 1 an que j’ai avorté. 1 an et quel chemin parcouru, je me relis et j’en ai des frissons à repenser à tous ces moments de peur, de doutes d’angoisse. Il y a 1 an je prenais une des décision les plus difficile de ma vie mais je ne regrette rien et surtout JE VAIS BIEN. J’ai finalement pu me faire opérer en juin dernier l’opération s’est bien passée, les suites post op’ un peu raides faut le dire j’ai dégusté gros hématomes sur le bides pendant + d’1 mois mais idem je ne regrette pas. Je suis tellement dégoutée de ce qui se passe en Espagne j’espère que les choses ne vont pas en rester là ;o/ Chez nous ça bouge doucement mais surement il faut continuer à défendre le DROIT DES FEMMES à disposer de leur corps !!! Portez vous bien mesdames <3
Il y a quatre ans, j’avais 21 ans, et un meilleur ami. Paumés tous les deux, on a couché ensemble (sans protection) et je suis tombée enceinte. Émancipé ni l’un ni l’autre, étudiants, on a choisi l’IVG. Le personnel médical, ma gynéco, ma mère, personne n’a eu de discours culpabilisant à notre encontre. L’acte chirurgical s’est bien passé, entrée à l’hôpital le matin, j’en suis ressortie le soir.
Aujourd’hui nous sommes en couple, profs tous les deux, et nous pensons à avoir un bébé. Pour autant, nous n’avons jamais regretté l’IVG. Pas une seule fois. ça n’a pas été facile, mais quels parents aurions-nous été à l’époque ?
Ce droit à l’interruption de grossesse, celui de disposer de son corps, est d’une grande importance. Je suis certaine que beaucoup de femmes qui y ont eu recourt le taisent, mais si on savait combien elles sont (combien nous sommes), je crois que beaucoup seraient sidérés .
Merci pour ce site, je faisais justement une recherche pour voir ce qui se faisait en terme d’anti-anti-IVG, et je suis bien contente de lire tous ces témoignages !!
En bref, il y a quantre ans j’ai avorté, et je vais bien, merci !
Bonjour, bravo pour ce site
J’ai trois enfants, je suis tombée enceinte pour la quatrième fois en 2012, problème de préservatif et la pilule du lendemain n’a pas marché. Je ne voulais pas d’autre enfant, je ne me sentais pas à la hauteur pour en accueillir encore un de plus. En plus j’étais en train de quitter le père, divorce difficile, bref, le pire moment pour avoir un enfant. J’ai très très mal vécu ces quelques semaines de grossesse.
Heureusement que ce droit à l’avortement existe !
Je suis allée à l’hôpital et tout s’est très bien passé. Personnel très gentil, aucune culpabilisation. J’ai choisi la méthode médicamenteuse, ça a été très vite, j’ai saigné moins d’une heure, sans aucune douleur (elles m’ont dit que c’était peut être parce que j’avais déjà accouché plusieurs fois). Je suis rentrée chez moi, j’étais soulagée et joyeuse. Je n’ai jamais regretté.
J’ai avorté et je vais vraiment très bien, merci.
Mars 2013, mal au ventre depuis plusieurs jours, ce qui ne m’arrive quasiment jamais. Je crains malgré tout une infection urinaire et vais consulter. Le médecin ne détecte rien de particulier (bien joué, buddy), à part une éventelle infection et me prescrit le traitement adéquat et les analyses idoines.
Une semaine plus tard, toujours la même douleur mais les analyses sont négatives. J’ai du mal à m’alimenter, tout me dégoute. Ma soeur insiste pour que je fasse un test de grossesse. En théorie, il n’y a aucun risque mais comme elle me lourde (<3), je finis par capituler.
Bon sang, cette sueur froide quand le test s’avère positif ! Aucun doute sur la suite à donner, mais la perpective des démarches à accomplir, des complications à prévoir dans l’organisation de mes journées déjà trop remplies, et surtout l’idée d’affronter un service hospitalier que je côtoie depuis plusieurs mois car je suis (ironie du sort) en pleine démarche de stérilisation et que je sais paternaliste et condescendant m’angoisse.
Le jour même je m’organise pour faire une prise de sang et voir le généraliste pour qu’il me fasse un papier daté attestant que je souhaite une IVG, ceci afin que ce soit cette date qui soit prise en compte pour le délai de réflexion de mes fesses 7 jours (ahah oui, vous savez quoi ? les irresponsables qui avortent ne savent pas ce qu’elles veulent en fait).
Ensuite, pendant plus de 24 heures, je me morfonds à résoudre le problème qui se pose à moi : je crois savoir que le seul endroit où se pratique l’IVG près de chez moi est le centre de planification de l’hôpital, dont le chef de service est précisément le gynécologue avec lequel j’ai maille à partir au sujet de la stérilisation et qui a fait preuve à ce sujet de très graves manquements professionels (j’y reviendrai dans un prochain article). Ce bouleversement hormonal me rend totalement déprimée, et contrairement à d’habitude, je n’ai pas la force de me battre ni d’envisager d’avoir à me confronter à qui que ce soit. Je ne veux pas avoir affaire à ce practicien, ni même le croiser dans les couloirs, j’essaie donc de trouver une solution pour aller ailleurs.
Je finis, à force d’atermoiements, par appeler le planning familial (ne surtout pas confondre avec le centre de planification de l’hôpital) qui me dit que je ne trouverais effectivement pas autre que ce service pour me faire avorter, mais que je peux tout à fait demander à ne pas voir une personne précise et par exemple demander à n’être auscultée et prise en charge que par des femmes. Cela me parait effectivement la bonne solution.
J’appelle donc le centre de planification. Pas de rendez-vous possible avant 7 jours. Je suis néanmoins assurée de voir une femme. Je comprendrais par la suite que le gyneco-chef de service n’intervient pas dans les IVG et que je ne risquais pas en fait de le rencontrer dans le couloirs à cette occasion. Finalement, ça ne me parait pas si étonnant, il a été tellement paternaliste et humiliant que je le suppose de vouloir contrôler les femmes (ces freaks immatures), plutôt que de les accompagner dans leur vie sexuelle et reproductive.
S’ensuivent les pires jours de ma vie. Je le pressentais, je sais maintenant que c’est vrai, être enceinte, c’est juste physiquement horrible. Mal au bide, mal aux seins, nausées 24/24, pas d’appétit et un profond abattement (ahaha, personne ni rien n’a jamais réussi à m’abattre, mais mes propres homones, oui). Je sais pertinemment la chance qu’on a de pouvoir avorter. « Chance » est le terme, hélas, car même si j’estime que c’est un droit fondamental et inaliénable, et du seul ressort de la femme concernée, je n’oublie pas que d’autres pays ne le permettent pas. J’ai usé de ce droit sans me poser une seule fois la question de le faire, mais avec la totale conscience que ça n’avait pas été acquis facilement. Je sais maintenant que si cela n’avait pas été légalement possible, j’aurais tout fait pour avorter. Être condamnée à supporter l’insupportable 9 mois durant, me retrouver prisonnière 20–25-50 ans (qui sait?) et corps et âmes liés à tout jamais, être aliénée à quelqu’un qui me le serait aussi, cette idée me révulse, moralement et physiquement. Plutôt mourir (je pèse mes mots).
Le premier rendez-vous au centre de planification me laisse une impression mitigée. Pas d’intrusion dans ma vie privée, pas de question ni de reflexion déplacées, on ne me demande pas de me justifier et le personnel (féminin à 100%, je me rends compte que j’avais bien tort de m’inquieter) à qui j’ai affaire est poli. Mais, l’écran de l’échographie reste tourné vers moi pendant la durée de l’acte, l’ambiance est froide et il me faudra plusieurs mois avant de réussir à mettre les mots sur ce que je ressens à chacune de mes visites là-bas : bien que poli, le personnel a un air sévère et on se sent comme devoir être coupable de quelque chose, qu’il ne faut pas que ce soit facile. L’absence de compassion et de douceur est pregnante. Qu’on se comprenne bien : je ne considère pas que l’IVG soit un acte médical particulier (sauf bien entendu si on désire un enfant mais qu’on est obligé d’avorter, cela existe), mais comme toute hospitalisation, il n’est pas non plus anodin et il me semble qu’un espace médical doit être un lieu où on se sent protégé, en confiance, et où l’on devrait recevoir douceur, compréhension et compassion. Lors de la visite médicale, j’expose ma très grande déprime et mon mal de ventre persistant, mais il faudra que j’insiste pour qu’on me propose l’anti-douleur adéquat : pour la déprime, même si cela fait plus de 2 semaines que je la subit et que l’IVG n’interviendra pas aussitôt, on me laisse mariner dans mon desarroi. Je prend ça comme une punition.
Le plus gênant reste les choix d’IVG possibles et leur présentation. Une fois posé le diagnostic (« vous êtes enceinte et c’est viable »), on est dirigé vers le bureau infirmier où la responsable explique les méthodes, le déroulement de l’intervention le jour J, les papiers à faire et enregistre le choix de méthode et la date de l’IVG.
Dans cet hôpital deux choix possibles à discrétion de la patiente (heureusement encore) : l’IVG médicamenteuse (en gros on prend divers médicaments pour déclencher un accouchement ‑sans péridurale- et expulser l’amas de cellules qui nous encombre) ou l’aspiration (sous anésthésie, on aspire l’amas de cellule). J’avais déjà réfléchi aux possibilités d’IVG et il était absolument hors de question que mon choix se porte sur l’IVG médicamenteuse. Je ne comprends même pas qu’on puisse proposer cette méthode douloureuse, traumatisante et barbare qui force la patiente à vivre un ersatz d’accouchement, en pleine conscience, qui doit gérer parfois seulement de retour à la maison et donc seule les contractions et l’expulsion, la douleur liée, les quantités de sang… Je m’attendais à minima à ce que dans un esprit de respect des femmes, de leur corps et de leur libre-arbitre tous les choix soient proposés : IVG médicamenteuse, IVG par aspiration sous anésthésie locale ou IVG par aspiration sous anésthésie générale (vers laquelle se portait mon choix). Ici seule l’IVG médicamenteuse et l’IVG par aspération sous anésthésie locale sont proposée. J’ai déjà subi plusieurs anesthésies, locales et générales, aucune ne m’angoisse, mais pour cette opération je n’ai aucune envie d’entendre un aspirateur faire son oeuvre dans mon utérus, ni d’en ressentir les vibrations. Pourtant, par manque de choix, j’opte pour cette solution. Concrètement, on pique dans l’utérus pour injecter l’anesthésiant, comme c’est fort douloureux, parait-il on nous applique en plus un masque et pour éviter d’entendre quoi que ce soit, on a le droit à la musique au casque. SYMPA !
L’IVG est programmée deux semaines plus tard.
Deux semaines de plus à me morfondre de plus en plus, à trouver des stratagèmes pour pouvoir m’alimenter, à me traîner au boulot et dans tout ce que j’entreprends… L’horreur.
Enfin, le jour dit, après les 4 douches obligatoires à la bétadine (l’hallu), on se pointe à l’hopital. L’infimière de service ce jour-là était de loin la plus chaleuresue que j’ai vue dans ce service, enfin, et je suis contente d’avoir eue la chance qu’elle s’occupe de moi. Avec gentillesse et douceur, elle me réexplique le processus, me donne les médicaments (un sédatif et un truc pour dilater je crois) je prends encore une douche, et on vient me chercher pour le bloc. L’infirmière m’accompagenra tout le long de l’intervention.
La chirurgienne de service pour les IVG ce jour était en retard… J’ai attendu 3/4 heures. Finalement elle arrive, énervée. Je suis en position gynécologique, on me pose le masque et les écouteurs, la gentille infirmière tient le masque et reste très près de moi, me parle doucement pour m’expliquer ce qu’il se passe. La chirurgienne me prévient qu’elle va faire l’anesthésie.
Là, bizarrement, je ne sens rien : ni la piqûre d’anesthésie, ni la chaleur qui se diffuse normalement avec le produit anesthésiant. Ça me parait bizarre sur le moment, mais j’ai quand même confiance en la médecine, et j’ai le temps de penser que ça doit être normal.
Et, tout à tout, la douleur, les sensations horribles. Je sens qu’on me râcle l’utérus, ça fait mal, j’entends le bruit de l’aspirateur, malgré les écouteurs (franchement pas étonnant), je résiste tant bien que mal quelques minutes, mais la douleur est importante, et c’est insuportable d’admettre qu’un médecin puisse porter atteinte à mon intégrité physique de la sorte, tout ça parce qu’on refuse l’anésthésie générale pour les IVG dans cet hôpital, et je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. L’acte durera très longtemps, deux fois plus long qu’un avortement habituel me dira plus tard l’infirmière, parce que « j’y arrive pas votre col est trop serré » (super, mais moi je m’en fous). La chirurgienne est désagréable, énervée puis excédée, et brusque dans ses gestes. J’ai l’impression qu’elle me fait payer mon avortement.
Une fois que c’est enfin terminé, la chirurgienne n’a même pas un regard vers moi, ni de parole de réconfort, ce qui aurait été la moindre des choses. Non, elle se contente de parler à mon cul en disant « voilà c’est fini mais votre col est trop serré » puis tourne les talons et me laisse aux soins des infirmières.
On me laisse un bon quart d’heure à pleurer dans un couloir avant de me remonter, au grand soulagement de F. (je suis partie 1:30 à peu près) qui s’est fait des tas de films (et, finalement, il n’était pas si loin de la vérité). J’ai très mal au ventre encore pendant quelques heures, mais après une collation et des anti-douleurs, on peut repartir.
Je suis soulagée, la nausée que je me tape depuis plus de 2 mois a miraculeusement disparu et la déprime avec. On file fêter ça devant un bon plat de frite et des glaces.
Par la suite, lors de la visite de contrôle puis une autre visite gyneco dans ce même service de l’hôpital, même si l’ambiance reste la même et le ressenti global également, je rencontrerais deux médecins supers, qui n’ont pas un air sévère, sont à l’écoute et respectueux. Je leur raconterai à tout deux mon impression que l’anesthésie n’a pas fonctionné et aucun de semblera vraiment étonné. Le premier dira même que si je n’avais pas eu le masque la douleur aurait été insupportable.
J’ai avorté et je vais bien, ouais, merci. Je n’aurais pas avorté, je serais morte, peut-être pas physiquement, mais il n’y aurait plus qu’une enveloppe corporelle. La question d’un choix ne s’est jamais posé. Je suis en accord avec moi même et estime n’avoir de compte à rendre à personne à ce sujet.
En revanche, je suis complètement traumatisée par la façon dont l’acte médical a été pratiqué, par l’absence de choix réel quant à la méthode, par la négation de mon intégrité physique qui en a découlé, par la négation de mon intégrité intellectuelle dans la prise en charge des demandes d’IVG par ce service hospitalier.
Je suis extrêmement en colère contre ce système qui ne permet pas aux femmes leur libre-arbitre, qui veut qu’elles aient à se justifier de ce qu’elles font de leur cul (surtout pas trop de liberté). Qui se cache derrière la bienveillance qui veut que pour l’instant on accepte l’IVG et la bien-pensance qui juge qu’on doit la vivre comme un douloureux échec. PUTAIN mais on n’en veut pas de la bienveillance, on n’en veut pas de la bien-pensance : personne n’a à décider pour quiconque de la façon de se servir de son corps, personne, pas même un médecin, ne peut juger de ce qui est bon ou non pour nous et imposer quel que choix que ce soit. Au nom de quoi, quelqu’un peut se permettre de proposer à une tierce personne un truc aussi barbare que l’avortement médicamenteux ? Où l’absence d’anesthésie ? Les aiguilles à tricoter, c’était pas forcément pire.
CHU Le Mans — Avril 2013
Bonjour à toutes,
J’ai avorté en 2010 et je vais bien merci.
J’ai une fille de 12 ans maintenant, dont le père est décédé alors qu’elle avait 4 ans 1/2 et moi 29. Dans la foulée, j’ai été licenciée économique d’une petite société d’édition qui mettait la clé sous la porte.
Adieu projet de mariage l’année suivante, d’achat d’une maison et de petit frère/sœur pour notre puce. Retour en appartement avec un enfant et un chat sous le bras avec la question de savoir comment j’allais payer les factures à venir (vivant en concubinage, tout l’héritage est passé directement au profit de ma fille, sur un compte bloqué, sous contrôle d’un juge des tutelles).
Je suis restée debout, grâce à cette puce justement, et mes parents m’ont énormément soutenue (psychologiquement et financièrement).
Après 3 années de célibat total, pendant lesquelles j’avais cessé de prendre la pilule (pourquoi payer des plaquettes alors que l’idée même de partager mon lit avec un homme me semblait inconcevable !?) j’ai rencontré un homme fort charmant avec lequel je me suis autorisée à envisager un avenir. Au fil des mois, nous avons fait plus ample connaissance et nous sommes passés à l’action.
J’ai ENFIN trouvé un nouveau boulot, dans mon secteur d’activité, mais en contrat aidé de 6 mois, associé au RSA que je percevais.
On aurait pu croire que la vie était de nouveau décidée à me sourire (un pas après l’autre…).
J’ai décidé de prendre rdv chez ma gynéco pour une prescription de pilule et nous avons fait un test de dépistage VIH. Les tests étant revenus négatifs, le « charmant jeune homme » a lourdement insisté pour qu’on renonce au préservatif, même si je n’avais encore aucune garantie que la pilule soit efficace, m’assurant qu’il se retirerait à temps…
Cela a duré 2 mois, pendant lesquels il était perpétuellement chez moi (plus simple, puisque moi j’avais ma fille à la maison). Il était même chez moi avant que je rentre du boulot… décidant de tout (menu, prog TV, ce que ma fille pouvait ou ne pouvait pas faire, etc). Bref, il a vite pris TROP de place chez moi, tout en restant sagement assis sur mon canapé pour dispenser ses ordres/conseils. Découvrant le vrai visage du personnage, j’ai mis fin à notre relation.
2 mois après l’avoir invité à ramasser ses affaires, j’ai commencé à m’inquiéter de ma consommation de lait : en temps normal, c’est un chocolat au lait au petit déj et un verre quand j’ai l’occasion de prendre le goûter avec ma fille, mais là, j’en étais à 2 litres par jour ! et mes seins étaient douloureux…
Prise de sang : résultat positif :/
3 options se présentent à moi :
— je le garde et j’explique à ma fille (8 ans à l’époque) que son petit frère/sœur n’aura pas de père parce que j’ai décidé qu’il en serait ainsi (alors qu’elle subi chaque jour l’absence du sien, qui lui a été imposée…). Je fais une croix sur un retour complet à l’emploi parce que j’aurai prochainement un nouveau né à la maison. Nous mangerons donc des pommes de terre tous les jours parce qu’il est inutile d’imaginer vivre, pour les 2 ou 3 prochaines années, autrement qu’au crochet de la société, avec le RSA et les alloc familiales… NON MERCI
— je le garde et je rappelle le géniteur. Avec son salaire, ça fera un petit plus (quoique, il verse déjà une pension alimentaire à son ex) et, sachant comme il n’est pas simple d’élever un enfant seul, je me vois difficilement corser la chose avec 2 enfants, donc un père à la maison ne ferait pas de mal. Oui, mais voilà, ce mec là, je l’ai viré il y a peu parce qu’il me sortait par les yeux et que je n’appréciais pas la façon dont il s’adressait à ma fille… NON MERCI
— je ne le garde pas : j’avorte. Après tout, j’ai encore quelques années devant moi pour faire un enfant désiré. Et puis si je ne rencontre pas LA personne avec laquelle j’aurai envie de refaire un enfant, et bien tant pis… OK
Je n’avais devant moi que 15 jours pour agir. Je n’ai rencontré aucun obstacle. Tous les interlocuteurs ont bien fait leur boulot : m’ont demandé si j’étais sûre de mon choix, mais sans insister. (Petit bémol tout de même pour la petite jeune qui m’a fait l’échographie : j’ai pu voir en long et en large à quel point le fœtus était parfaitement bien développé…) Ma meilleure amie est venue me rechercher après l’intervention, ma fille n’a rien vu et ne le sait toujours pas (elle le saura un jour, probablement lorsque nous aborderons sérieusement la question de la contraception pour elle). J’en ai parlé à mes amis proches (et moins proches parfois) à mes parents et aux grands-parents paternels de ma fille. Tous ont parfaitement compris mon choix.
Aujourd’hui, j’ai 35 ans, je suis en CDI, mes factures sont payées dans les temps et on peut s’accorder des loisirs par ci par là. Ma fille a un amoureux au collège (mais elle n’ose pas lui dire 🙂 ), sa mère fait des rencontres de temps à autre, mais rien de significatif.
En gros, la vie suis son cours, avec ses hauts et ses bas.
Je vais bien, merci !
Un petit bémol. On ne vit pas « aux crochets de la société » parce qu’on vit des prestations sociales. On cotise, on paie des impôts, on touche des prestations, ça dépend des revenus et des
périodes de la vie. Rien de critiquable.
Et j’ai oublié de vous donner une petite astuce pour l’IVG médicamenteuse : ne vous couchez surtout pas et marchez de long en large, ça ira plus vite et ça fera moins mal. C’est exactement le même principe que pour un accouchement, ne surtout pas s’allonger, il faut profiter du mouvement, de la pesanteur, et bien se détendre. Et exigez un bon anti douleur, moi j’avais de l’acupan. Et franchement, c’était vraiment rien du tout, de la rigolade.
Sur internet, vous trouverez surtout des témoignages de femmes qui ont eu atrocement mal et qui ont fait des hémorragies, parce que ces femmes là ont besoin d’en parler. Mais le plus souvent, l’IVG c’est parfaitement anodin.
Bonjour,
J’ai avorté en 2013 et je vais bien. J’ai mes raisons… Je venais de connaître mon ami dont je suis éperdument amoureuse encore aujourd’hui et pour longtemps. J’avais déjà deux enfants. J’avais un stérilet, bien placé. Et bien, un petit miracle s’est produit… une fécondation a eu lieu…Même lors du retrait du stérilet, l’embryon est resté bien accroché. Alors, on a hésité… longtemps… et puis, j’ai décidé à la 7ème semaine d’avorter médicalement.
Je pouvais, moi, ne pas être sûre de mon avenir avec mon conjoint et supporter d’être mère malgré tout, je pouvais aussi envisager de me serrer la ceinture financièrement pour nourrir un troisième bambin, je pouvais tout supporter, moi, pour un enfant! Mais cet enfant… pour lui… rien que pour lui, tout était trop risqué. Hors de question de faire comme tous ces irresponsables qui au nom de la religion (je suis croyante, il n’empêche…) ou je ne sais quelle autre lubie, mettent au monde je ne sais combien d’enfants qu’ils n’auront pas la possibilité d’élever correctement (que ce soit sur le plan psychologique, affectif, matériel…).
Savez-vous combien de toxicomanes le sont à cause de leur enfance? Savez-vous combien de SDF le sont par rapport à leur départ dans la vie? Je pense que l’avortement est avant tout pour le bien de notre société!!! Heureusement qu’un enfant non désiré n’est pas mis au monde!!! A moins qu’on ne veuille faire la fortune de tous les psychiatres…
Avorter n’est pas un confort… Même pour celles, tiens, qui se font avorter plusieurs fois, qui soit-disant utilisent l’avortement comme contraceptif… Mais croyez-vous que l’avortement soit si simple? Moi personnellement, je préfère le préservatif, la pilule, le stérilet ou même tiens l’abstinence! Ça fait mal d’avorter, ce n’est pas rigolo, ce n’est pas facile physiquement, ce n’est pas toujours facile mentalement. Mais heureusement que c’est possible!!!
Oui si j’avais été du temps de ma grand-mère je n’aurais pas eu le choix. Mais je vous présenterai ma tante qui est arrivée loin derrière son frère et sa soeur… Non désirée.. Mal aimée… Elle fait une adulte… remarquable! (c’est ironique bien sûr, elle se bourre d’antidépresseurs et en veut à la terre entière)
La nature est bien faite : elle provoque des avortements spontanés en cas de malformation ou maladie de la mère… Acceptons que le mal-être, les mauvaises conditions de vie et le non-désir soit une contre-indication à la grossesse.
Et surtout : occupons-nous de nos fesses et de celles de nos enfants!!! Au lieu de défendre l’idée d’en créer d’autres, occupons-nous de défendre ces pauvres gamins dans les centre d’accueil pour enfants : ces enfants battus, ces enfants abandonnés, ces enfants dépendants de toxiques parce que leur mère l’était, ces enfants tout simplement délaissés.
Bref, j’ai avorté, j’ai eu un moment de tristesse, finalement assez court. Mais vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait du bien de prendre une décision telle que celle-là : pour ma vie, pour celle du petit bout qui serait arrivé dans de bien mauvaises conditions!!!!
J’ai avorté et je vais bien.
Par contre, je suis en colère contre toutes celles et ceux qui remettent ce droit en cause, cette liberté fondamentale de disposer librement de son corps.
Courage si c’est dans vos projets d’avorter mais ayez confiance, ça se passera bien.
Ete dernier, j’ai 20 ans, je suis avec mon copain depuis 6 mois, ma plaquette de pilule arrive à sa fin et je ne veux pas la renouveler car je souhaite une méthode plus naturelle et sans hormones. Je passe l’été comme saisonnière dans une petite ville sans gynéco.
Septembre 2013, toujours pas de rdv chez le gynéco. Nous faisons gaffe mais je tombe enceinte. Je me rends au centre de planification de ma ville. J’ai un peu peur mais tout se passe bien. Je suis très bien accueilli par les médecins (des femmes bien évidemment). Je dois faire des prises de sang et des échographies. Mon copain m’accompagne à chaque fois. Je dois me rendre plusieurs fois au centre de planification. Je me force un peu à avoir l’air triste car les médecins prennent un air grave lors des rdv comme si je devais être déprimée. Alors je fais un peu semblant. Bien sur ce n’est pas la grande joie mais ça va relativement bien. Mon copain est très présent et je sais que tout cela va se terminer un jour. Bien sur les premiers jours je me suis posée des questions. Même si je connaissais les réponses : nous avons 20 ans, des études à terminer, une situation financière quasi inexistante.. Mais forcément les premiers jours on réfléchit et on voit des gamins partout, encore plus que d’habitude.
Je dois dire que par rapport à d’autres femmes, je n’ai eu droit à aucune réflexion de la part du personnel médical que j’ai rencontré. Que ce soit des médecins ou des infirmières tout ont été très correct avec moi. Et ce qui a énormément participé à la bonne réalisation de l’ »opération » c’est qu’elle a été réalisée à domicile. Les médecins du planning m’ont proposé cette option qui est encore peu connue. Dans ma ville à Caen, seul un docteur propose à ses patientes l’IVG médicamenteuse à domicile. En fait le premier cachet se prend au planning. Le deuxième se prend deux jours plus tard à domicile. J’ai choisit la date de la prise des médicaments en fonction de mes disponibilités. Tout s’est bien passé sauf la nuit suivant la prise du premier médicament, le jeudi, où j’ai ressenti d’énormes douleurs au ventre. La nuit fut longue et mon copain a hésité à appeler les urgences. Mais de l’ibuprofène et des bains d’eau bouillante ont finit par faire leurs effets et j’ai finit par m’endormir.
J’ai donc prit mon deuxième cachet le samedi matin chez moi. J’ai dû acheter des énormes serviettes hygiéniques immondes et j’ai prit de l’ibuprofène. Tout s’est bien passé, j’ai pu passer la journée chez moi tranquillement. J’ai très peu saigner et les douleurs ont été quasi inexistantes.
Renseignez vous sur cette pratique. Il y a certes quelques conditions (ne pas être seule, habiter à moins de 30 km d’un hôpital..) mais en général c’est très simple.
Je la recommande vivement. Je pense que cela a énormément contribué au fait qu’aujourd’hui je vais très bien. Malgré une forte envie d’avoir des enfants (envie que je ne ressentais pas avant) je vais très bien et mon couple en est ressortit plus fort.
Je vais bien, merci !
Cela vas faire 3ans que j’ai avorté.
Je n’était pas sous pilule, et un capote s’est perdue , c’est bête mais ça arrive. 1 mois plus tard j’ai mal au ventre, des pertes étrange mais pas de règle, je fait un test urinaire : bingo!. Première appréhension l’annoncer à mon copain (ça faisait à peine un mois que l’on était ensemble), j’avais peur qu’il me le reproche un peu comme dans certain film mais il m’a juste dit que c’était génial mais vraiment prématuré (il était déjà très amoureux apparemment 😉 ).
Je prend tout de suite rdv avec mon médecin traitant, ne sachant vraiment pas comment procéder, après m’avoir ausculté il me confirme ma grossesse et me demande ce que je souhaite faire, à l’annonce de mon attention il à l’air plutôt soulagé me disant que je suis en effet bien jeune (j’avais 21ans) et qu’étant étudiante cela aurait été compliqué. Je repart avec les coordonnées d’un hôpital pratiquant l’ivg.
Je me confie à une amie qui c’était fais avortée auparavant, elle me raconte des choses horrible avec un médecin lui reprochant son choix, une i.v.g médicamenteuse ou elle à eu très mal avec une quantité de sang perdu affolante pour finir par un curetage car il y avais finalement deux fœtus et qu’un est encore présent. Elle me conseille d’acheter des serviettes très absorbante et de bien réfléchir car elle regrette son choix (son copain de l’époque lui ayant reproché)
Une fois à l’hôpital, des infirmières s’occupent de moi, elles sont souriantes m’expliquent les démarches à effectuer, puis je vais voir le médecin ‚une femme très antipathique, qui me reconfirme ma grossesse et me dit que mon avortement serait par voix médicamenteuse , je suis soulagée une curetage par cette femme aurais été horrible.
Je prend le médicament chez moi, la peur au ventre, mon copain à voulu rester pour me soutenir et je lui en suit encore reconnaissante. Finalement j’ai eu légèrement mal au ventre, de petit saignement , et je suis surtout soulagée.
Je retourne à l’hôpital, tout est ok. et on me donne la pilule mais on ne m’a jamais proposé de me faire un dépistage ce que je trouve étonnant.
Bref une fois tout cela fini, j’allais bien et maintenant encore je vais bien.
Non je ne pleure pas devant un bébé en me disant que j’ai tué le mien, non je ne fait pas de cauchemars, non je ne me dit pas qu’il à souffert (sérieusement!!) et non je ne me sent pas sale ou quoi que ce soit d’autre.
Quand j’y repense je me dit juste que j’ai bien fait, car le garder aurait été dommageable pour moi (surtout) et pour cet hypothétique enfant, et je me dit que j’ai de la chance d’être née ici à cette époque ou j’ai eu le choix de mener à terme ou non une grossesse.
En espérant que cette possibilité de choix persiste!
Bonjour,
Je vais avorter la semaine prochaine et je constate que c’est toujours le parcours du combattant! Nouvelle arrivée dans ma ville, je n’ai pas encore de médecin ni de gynécologue. Lorsque j’ai compris que j’étais enceinte (très rapidement fort heureusement), j’ai été dès le lendemain à la pmi à côté de chez moi. J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur une sage femme à l’écoute, qui m’a fait l’ordonnance pour l’écho et la prise de sang. Elle m’ donnée une liste de medecins pratiquant l’ivg médicamenteuse…et là, la galère! J’ai réussi à décrocher un rendez-vous pour 10 jours après.
Je note juste que malgré la loi, qui veut qu’un médecin est obligation de recevoir sous 5 jours une personne voulant pratiquer une ivg, la plupart c’est:
‑nous ne prenons pas de nouveaux patients
‑Nous ne pouvons pas vous prendre avant 2 semaines, ça sera trop tard, bonne journée (ce qui est FAUX, je suis à 4 SA donc dans 2 semaines à 6SA, si on m’avait laissée le temps de le dire!)
‑Je ne pratique plus l’ivg avec force soupirs (merci de le signaler alors pour vous fiare retirer de la liste!!!!)
Au final, j’ai quand même réussi à avoir un rendez vous, mais il faut que j’apporte tout (la carte rhésus, la prise de sang, l’écho et l’attestation de 1ere consultation)…à se demander comment font les plus jeunes ou celles qui sont dans une angoisse telle qu’elles sont paralysées.
Je ne parlerai pas de l’ivg au tour de moi, parce que ca va etre des soupcons sur mon inconscience, alors que:
Je suis sous pilule(non je n’ai pas oublié une pilule) et que j’ai mis le préservatif.…oui, c’est vraiment la faute à pas de bol.….j’entends d’ici les bien pensants drapées dans leur moralité d’un autre âge:
« Encore de l’intox des féministes, une femme sous contraceptif ne tombera JAMAIS enceinte! ».… Messieurs, mesdames mieux éclairés que moi et mes consoeurs, sachez que je vous emmiele bien fort, et qu’à chaque fois que vous parlerez sans réfléchir, moi et d’autres (nombreuses qui sont aussi vos soeurs, vos mères, vos filles) ont veillera à ce que ce DROIT demeure et progresse, car nous allons bien merci!
Bonjour
Je tenais à faire part de l’histoire de mon avortement.
J’ai 32 ans, j’ai eu recours à l’avortement il y a 3 mois.
Je suis médecin généraliste remplaçante. J’ai fait un DU de gynécologie médicale, mon sujet de thèse parlait de contraception. Bref, autant dire que côté contraception, IVG et compagnie, je fais partie des personnes les mieux informées. Mais il parait que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés…
Je suis en couple depuis 1 an et 8 mois. Nous nous sommes installés ensemble depuis 1 an et 1 mois, tout se passe bien pour nous deux. Nous avons une vie assez riche, nous avons plusieurs projets professionnels et non professionnels en tête et rapidement, quand on nous demandait « à quand le bébé ?», on répondait spontanément « on n’veut pas d’enfants » afin qu’on nous laisse vivre notre vie à deux.
Après avoir essayé diverses pilules pendant mon adolescence (que j’oubliais régulièrement), pris les « pilules du lendemain » parce que l’oubli était trop important, testé l’anneau (qui pesait un peu dans mon budget d’étudiante), je me suis fixé sur un DIU au cuivre qui me convenait très bien (chance inouïe que j’ai eu d’avoir un médecin qui veuille bien me le poser alors que j’étais nullipare).
Et puis voilà, un jour de décembre, ces règles qui ne veulent pas venir, je ne sens pas mon ventre qui se tord, pas une goutte de sang qui tache mon slip, rien, le néant. C’est d’abord cela qui m’a inquiété, ce vide, je ne me retrouve pas, je ne me reconnais pas. Je n’ai jamais aimé avoir mes règles mais là je les attends, je les supplie de venir et rien, mon ventre ne réagissait pas. Et puis mes seins qui commencent à me peser, à être sensibles, « non c’est pas possible ! ». J’en parle à mon ami, je fais un test « pour me rassurer » car dans ma tête une grossesse était inenvisageable, mais si les résultats reviennent, implacables…le test est positif, je suis enceinte.
Etant médecin généraliste remplaçante, j’ai reçu les résultats seule, dans le cabinet où je travaillais. J’étais seule face à cette feuille de résultats. J’ai appelé mon ami, qui attendait également ces résultats, il était également choqué. J’ai contacté illico le service d’IVG de l’hôpital pour prendre les RDV au plus vite, j’ai terminé mes consultations comme je pouvais et je suis rentrée, les larmes aux yeux tout le long du parcours jusque chez moi.
Mon ami et moi n’avons pas envisagé une autre solution que l’avortement cependant cette décision me rendait malade et mon ami le comprenait bien.
Je ne voulais pas être enceinte pour ne pas à avoir faire ce choix : c’était là la véritable raison de ma tristesse, de ma colère. Je trouvais qu’il y avait une formidable injustice au fait que quand j’oubliais ma pilule je n’ai jamais eu de soucis et qu’avec ce DIU je tombe sur le 0,1% de malchance d’être enceinte, c’était injuste, simplement.
Le soir même mon ami et moi en avons parlé à nos parents respectifs au téléphone. Main dans la main, nous étions l’un à côté de l’autre, pour soutenir celui qui parlait. Nous n’avons pas eu à nous défendre, ils comprenaient. La décision était délicate, mais nous l’avons expliqué simplement, calmement. Nous avons voulu leur en parler afin d’éviter un « secret ». Nos parents nous ont dit qu’ils ont été touchés de notre confiance envers eux car effectivement rien ne nous obligeait à leur en parler, mais nous voulions êtes honnêtes, être francs et clairs avec eux.
La première consultation s’est passée le lendemain avec le médecin que je remplaçais que je connaissais bien. Tout s’est bien passé, je repars avec mon petit papier certifiant que je désire une IVG… reste les 7 jours d’attente pour la seconde consultation…
Les seins qui grossissent, les nausées matinales qui pointent le bout de leur nez pour prendre de plus en plus de place au point que j’ai envie de vomir dès que je franchis le seuil de la cuisine, je dors mal, je ne me sens pas moi, je me tape le ventre parfois (sors de là !), je pleure…
Deuxième consultation, cette fois-ci à l’hôpital, mon ami m’accompagne également. On nous dirige vers une petite porte à l’écart du service de gynécologie, qui donne sur une petite salle d’attente jolie mais sans ouverture. Une sage-femme nous accueille en premier, très professionnelle et très empathique. On fait rapidement le point, elle me dit qu’elle craint que je ne puisse pas bénéficier d’une IVG médicamenteuse étant donné qu’il faudra retirer le DIU. Je vois ensuite un médecin, interrogatoire formel, échographie avec écran de son côté. Echographie vaginale, OK, le sac gestationnel intra-utérin pas de grossesse extra-utérine à craindre et il a la taille prévue. Elle termine avec une échographie pelvienne et là elle me dit « ah oui, il est là, vous voulez le voir », j’ai dû lui lancer un regard avec un mélange d’interrogation et de « tu ne vas pas me faire ça toi ! », et là elle complète « le stérilet ? ». J’accepte alors, et effectivement je vois ce bout de cuivre qui n’a pas fait son travail mais je ne vois pas le sac gestationnel. Nous terminons notre parcours avec un petit tour chez la secrétaire pour fixer les rendez-vous pour l’IVG, secrétaire très arrangeante.
Mon « mal-aise » se poursuit donc, auxquelles se rajoutent des douleurs pelviennes de plus en plus importantes, je prends tous les médicaments antalgiques proscrits en cas de grossesse, je bois de l’alcool, j’aurai fumé si les nausées ne me l’empêchaient pas. C’est ma façon de m’exprimer face à ce corps étranger. « Je ne te veux pas, je ne te désire pas, tu n’es pas le bienvenu »
Le 1e janvier je vais chercher le premier comprimé. Je me suis rarement levée aussi tôt pour un premier janvier, mais là je m’en moque, je veux cette pilule. Et là j’attends… je désire les maux de ventre, je désire le sang, venez, venez, mais rien, toujours rien…n’est-ce pas assez fort ? Et le grand jour arrive, je prends le 2e comprimé 1h avant de partir et là, méga nausée, je prends rapidement un anti-nauséeux « ah non, tu ne vas pas t’en aller, tu restes dans mon estomac ! », j’ai l’impression que mon ventre se retourne. J’ai très mal mais paradoxalement je commence à m’apaiser.
On m’installe dans une chambre avec une autre patiente qui subira une IVG, elle me raconte son histoire, ça me fait du bien, je pense qu’à elle aussi. Je commence à saigner, des caillots, énormes, ça coule, je me change toutes les ½ heures en attendant de passer au bloc opératoire. Le corps soignant ne me fait aucune réflexion, de toute façon je m’étais dit, s’ils me sortent un truc, je leur répondrais, je n’ai aucune honte. L’intervention se passe bien, je me réveille, je mange avec plaisir mon plateau repas, mon ami vient me chercher. Un peu sonnée par l’anesthésie mais heureuse, le sourire aux lèvres.
Les jours suivants mes seins ont repris leur taille normale, les nausées ont disparu, j’ai eu quelques douleurs à type de courbatures suite à l’intervention, et surtout, je me suis retrouvée, j’étais de nouveau moi.
A la consultation post-IVG, l’interne qui m’a reçu m’a demandé si je ne me sentais pas triste, je lui ai répondu que non au contraire, j’étais enfin soulagée !
L’ironie du sort va faire que dans quelques mois je travaillerai en tant que médecin dans ce service d’IVG. J’espère pouvoir accueillir aussi bien les femmes qui viendront me consulter.
J’ai avorté, je vais bien merci.
Je suis maman de 2 enfants d’une première union. Je vivais en couple depuis un peu plus de 2 ans. Ce bébé, nous l’avions décidé, mais je souffre d’endométriose donc la patience est de rigueur. Puis la douche froide : la séparation, mon ami me quitte ! Une semaine après, mes règles n’arrivent pas… impossible, je fais un test, il vire immédiatement. Le mercredi je rencontre mon médecin, elle me fait l’attestation, m’écoute, prend le temps de tout m’expliquer. J’appelle de suite mon gynéco, il ne fait pas d’IVG mais son associé si et la semaine suivante, me voila dans son bureau : écho bonne, il ne me pose qu’une seule question : vous ne souhaitez pas le garder ?. Je n’ai eu qu’un mot à dire, un seul.… et les médicaments à prendre. Je n’hésite pas une seconde, ce qui me surprend presque. Suivent 2 jours de nausées atroces et l’heure du 2° médicament… Je prends l’antidouleur prescrit par le gynéco et le médicament.… Tout s’est bien passé, ce ne fut pas douloureux et guère différent de mes règles. C’est mon gynéco habituel qui a vérifié que tout était évacué.
3 médecins, 3 personnes qui ont fait preuve d’un grand professionnalisme face à ma détresse. Je n’oublierai pas cette histoire, mais je vis très bien avec, j’ai toujours cru qu’un avortement était un traumatisme, il n’en est rien quand le choix est le bon. Je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience en France et en 2014, ou je n’ai jamais été condamné, culpabilisé, mais ou j’ai au contraire été suivie par des professionnels faisant preuve d’empathie et d’écoute.
Bonjour à toutes,
J’ai avorté il y a deux ans. A l’époque étudiante, entretenue par maman, en couple depuis deux mois avec ce que je pensais être l’homme de ma vie.
Un jour, rapport sexuel sans capote alors que je ne prends pas de contraception. Plusieurs semaines plus tard je me sens constamment fatiguée, hyperémotive et toujours pas de règles. Je tourne, je vire et puis quand même, rendez-vous chez le médecin histoire de faire une prise de sang pour être sûre que ce ne serait pas une grossesse.
Mon médecin traitant me rassure, me dit que quand même y a peu de chances que ce soit ça. Un peu moins paniquée je vais faire la prise de sang et, quelques jours plus tard, je vais chercher les résultats, accompagnée par des amis parce que je redoute d’être seule en cas de mauvaise nouvelle.
La secrétaire me donne les résultats sans broncher, je sors et me rends compte que je ne comprends rien à ce charabia médical. Je re-rentre et demande à la secrétaire la traduction du bout de papier qui allait bouleverser ma vie. Elle me répond, aimable comme une porte de prison « beh oui vous êtes enceinte, de 6 à 8 semaines environ ».
Panique générale. Comment je vais annoncer ça à ma mère? A mon copain? Qu’est ce que je vais faire, moi qui ait passé mon adolescence à clamer que si je tombais enceinte, c’était avortement direct?
Heureusement les amis sont là. Ma meilleure amie me dit « on fonce chez ta gynéco, qu’elle te fasse une échographie en urgence ». Aussitôt dit, aussitôt fait, la secrétaire médicale m’envoie balader mais, grâce à l’insistance de ma meilleure amie, accepte de soumettre mon cas à ma gynéco. Une demie heure d’angoisse plus tard, elle me demande, pendant qu’elle fait l’écho : « et vous allez le garder? » je lui réponds que non, comme une évidence. Elle s’étonne et me demande pourquoi non. « Eh bien parce que j’ai dix-neuf ans, que je suis étudiante et entretenue par ma mère, ce qui n’est pas vraiment le cadre idéal pour avoir un enfant ».
A la fin de la journée, tête à tête avec ma mère. Je fonds en larmes et lui annonce la nouvelle. Et, stupéfaction totale, elle prend ça avec un calme hallucinant et me demande ce que je compte faire, si j’en ai parlé avec mon copain et ce qu’il en pense.
Ah beh tient c’est vrai que ça ne m’a pas traversé l’esprit de le lui dire. Je lui annonce donc la chose et il ne me croit pas! Il achète un test de grossesse et, humiliation totale, me regarde uriner sur le test pour être sûr que je ne triche pas, que je ne le mène pas en bateau. Et ensuite, une fois prouvé que sa copine n’est pas une mythomane, il m’annonce qu’il ne se sent pas prêt à être père mais qu’on aura la vie pour avoir d’autres enfants.
Pleine de sentiments contradictoires, je ne sais pas quoi faire. Je retourne habiter chez ma mère, et je passe mes journées à pleurer sur le canapé au lieu de réviser pour mes partiels. Et heureusement que ma mère est là : elle m’emmène me renseigner sur les aides si je choisis de garder l’enfant et sur les démarches à suivre si je décide d’avorter.
Quelques jours plus tard je suis dans ma voiture devant la fac, un de mes exam commence dans 10 minutes et j’appelle ma mère en pleurs, lui disant que je ne peux plus continuer, que je ne me sens pas de passer les exams comme si de rien n’était. Elle m’encourage et, nauséeuse et épuisée, je vais finalement passer ce partiel, ainsi que tous les autres.
Et là je me rends compte que ma vie, c’est ça. Etre étudiante, sortir avec mes amis, j’aime cette vie et je me sens encore trop « égoïste » et immature pour assumer un enfant.
Je prends rendez-vous pour un avortement chirurgical. Tout se passe très vite et, dieu merci, je tombe sur des gens compétents et à l’écoute.
Le jour J le personnel de l’hôpital est adorable, au petits soins pour moi, la seule ombre au tableau c’est que mon copain a tenu à m’accompagner alors que je ne veux vraiment pas de lui à mes côtés. Il ne comprend pas ce que je traverse et, depuis le test de grossesse « en live », j’ai l’impression qu’il me suit uniquement pour être sûr que je ne lui fasse pas un enfant dans le dos.
Au final j’obtiens mon semestre du premier coup, l’homme de ma vie me laisse tomber pour une autre et je me demande tous les jours si je n’ai pas fait une erreur, que personne ne comprends ce que j’ai vécu.
Puis je rencontre un autre garçon, qui ne prétend pas comprendre mon mal-être et qui me dit, sans détours « tu avoues toi-même aimer trop ta vie d’étudiante pour avoir un enfant. On n’a pas besoin d’avoir des gosses pour donner un sens à sa vie. Si tu l’avais gardé, tu aurais été mère célibataire, aigrie d’avoir sacrifié ta jeunesse et abandonné tes études ». C’est cash, ça fait mal à entendre parce que je pense que je vaux mieux que ça et en fait… il a raison. Pour la première fois depuis longtemps, j’ouvre les yeux.
Aujourd’hui ça fait deux ans que je suis en couple avec ce garçon, nous n’avons et ne voulons pas d’enfants, je poursuis mes études et je n’ai jamais été aussi heureuse.
Je poste ce témoignage parce qu’aujourd’hui c’est ma meilleure amie qui est dans cette situation et que, quel que soit son choix, je me rends compte que je ne suis pas seule au monde. Il y a des gens qui comprennent ce que j’ai vécu et d’autres qui ont besoin d’entendre qu’il y a une vie après l’avortement, qu’on ne devient pas un monstre en décidant de ne pas se reproduire, ou de choisir quand on veut le faire.
Aujourd’hui ça fait deux ans que j’ai avorté et JE VAIS BIEN, merci!!
Bonjour,
J’ai 22 ans, en couple avec mon chéri de 24 ans depuis un an et demi : du bonheur à l’état pur.
En arrêt de contraceptif car voulant en changer pour des raisons diverses et variées, il n’a suffit que d’une seule fois sans faire attention, une seule fois, le premier mois sans contraceptif, pour que ça nous tombe dessus.
Retard de deux jours : je vois sur les forums qu’après l’arrêt de la pilule ce n’est pas anormal que les règles n’arrivent pas à la fin du supposé premier cycle car notre corps peut mettre plusieurs mois à se remettre en marche. Mais voilà, j’ai ce sentiment, cette sensation : je fais un premier test qui devient très très très légèrement positif. Puis le lendemain un deuxième un peu plus positif que la vieille. Je file dès le lundi faire une prise de sang. Elle est positive. Le premier sentiment est étrange : « mon corps fonctionne je suis apte à porter la vie ». Puis viennent, les larmes et la peur.
Le soir même le monde s’écroule : oui j’ai toujours voulu avoir des enfants, c’est une certitude, mais pas tout de suite, pas avec mon CDI qui se signe dans deux semaines, pas avec l’achat récent de mes billets d’avions pour l’ascension de Kilimandjaro dans 9 mois, pas avec notre projet immobilier. Pas comme ça. Alors oui : on a pleuré, on a parlé, puis on a évité d’en parler, ensuite on s’est imaginé, on a re pleuré, on a re rigolé, on a eu peur mais la décision est très vite apparue : non ce n’est pas le bon moment.
Sans suive alors les 2 semaines les plus longues de ma vie : Je prends RDV le lendemain avec mon médecin généraliste qui m’oriente vers un gynéco : RDV une semaine après soit le lundi. Tout s’est extrêmement bien passé : gentil, à l’écoute, professionnel. Il m’explique sur l’échographie que c’est vraiment tout tout petit : je regarde et je n’y vois qu’un tout petit rond. Oui c’est tout petit. Je suis enceinte de 3 sg / 5 sa. Et dans ma tête ça, ce n’est pas un bébé. Et ça ne peut pas décider de ma vie sur les 20 prochaines années. Il me propose l’ivg médicamenteuse.
Je reviens à son cabinet deux jours plus tard, le mercredi, prendre les premiers comprimés : moment un peu plus compliqué mais je refuse de pleurer devant lui. Et deux jours plus tard, le vendredi, je dois passer l’après midi à la clinique pour y prendre les cachés suivants. Je suis restée deux heures dans une chambre que je n’ai pas eu à partager, avec un infirmier adorable qui passait prendre ma tension. J’étais avec mon homme : on lisait, jouait sur nos smartphone : on dédramatisait. J’ai eu mal comme des règles mais aillant des règles très douloureuses, je n’ai pas l’impression d’avoir beaucoup souffert. Le soir même je suis partie à la mer, comme prévu : durant le week end j’ai perdu pas mal de sang ce qui m’a énormément fatiguée. Mais ça allait.
Aujourd’hui, deux semaines plus tard, je suis toujours très fatiguée. Mais je vais bien. Nous avons fait le meilleur des choix. Ce n’est pas à 100 % évident, mais ça va de mieux en mieux. Et après avoir lu énormément de témoignages qui m’avaient terrorisée sur le personnel de santé qui juge et culpabilise, je peux moi vous dire que je ne suis tombée QUE sur des gens agréables, compétents et qui ne m’ont jamais jugée (sur la région Toulousaine). J’ai été accompagnée de mon homme à chaque étape, chaque comprimé, chaque RDV. Il a été parfait.
J’ai eu il y a 6 jours le RDV de contrôle : le gynéco m’a expliqué que sur l’échographie mon utérus était tout beau tout parfait et il m’a expliqué ce qu’on y voyait : il a finit l’entretien en me disant : voilà, vous êtes guérie. Je lui ai répondu que oui et qu’il ne me reverrait pas de si tôt. Il m’a répondu en souriant : peut être vous reverrais-je mais pour une occasion plus joyeuse. Avec un sourire sincère.
J’ai avorté et je vais bien merci.
J’ai avorté il y a une semaine…
Je ne m’épancherais pas en explications sur le pourquoi du comment, a priori, on tombe toutes enceinte de la même manière… Un bel amoureux, un calin et PAF, un bébé. Pour certaines c’est un heureux événement, pour d’autres, un peu moins. Je fais partie de la seconde catégorie. Pas le moment d’être maman, même si j’ai déjà 27 ans, pas le moment d’être papa, il en a seulement 23, la décision est très vite prise…
L’IVG avant de le vivre, on en entend vaguement parler, on ne sait pas comment ça se passe, ni comment s’y prendre… Quand on commence a chercher des renseignements, ça parait être le parcours du combattant. Mais cela s’avère être surtout un combat de patience, attendre entre chaque rendez-vous, attendre la date de l’opération, attendre et voir son corps et ses envies changer petit à petit, c’est dur.
J’ai été bien soutenue, mon amoureux, mes amis, mais c’est fou comme on peut se sentir seule face à tout ça
(une semaine plus tard, je me rends déjà compte du poids du soutien de mes proches)
Quand on visite internet à la recherche d’informations, ça fait peur, c’est terrible.
En réalité, je n’ai rencontré que des médecins très compréhensifs, très professionnels, et une équipe à l’hôpital vraiment exceptionnelle. (vite oublié le premier tête à tête avec un médecin généraliste peu avenant…)
C’était douloureux, ne nous le cachons pas, mais c’était rapide, et le soulagement éprouvé après est tel que la douleur est très vite oubliée.
L’IVG c’est une décision, la mienne, la votre, il n’y a pas a en culpabiliser, c’est tellement important de pouvoir choisir de donner la vie dans les meilleures conditions possibles, et de pouvoir décider de ne pas le faire quelqu’en soient les raisons.
Un jour je choisirais d’être maman, parce que ce sera le bon moment, aujourd’hui j’ai choisi d’avorter, et je vais très bien, merci.
Voilà, je suis fière d’être dans un pays (et une ville) où l’avortement peut se faire sans problème ni jugement, en revanche, je trouve que la contraception n’est affaire des femmes que parce que cela leur incombe par nature. Notre société, si elle veut évoluer, devrait penser à la CONTRACEPTION MASCULINE de longue durée et sans préservatif. Cela ne doit pas être si compliqué? Réservé aux femmes la prise de poids, les sautes d’humeur, la libido en berne (merci la pilule), les manipulations (sterilet), la peur, la culpabilité, la responsabilité?????
J’ai avorté hier, par IVG médicamenteuse. J’ai 40 ans déjà deux enfants et deux IVG anciens :un à 18 ans et un autre il y a 4 ans. Le tout premier avortement, à 18 ans, fut libérateur; je me serait jetée d’un pont si j’avais du mener à terme cette grossesse d’un compagnon qui s’est révélé horriblement prétentieux et égoïste. Le deuxième s’est fait à la maison avec une peur sous-jacente mais un soutien de mon compagnon. Ce troisième fut à l’hôpital, et je dois dire que je suis très étonnée de la gentillesse et de la compétence des interlocuteurs que j’ai eu. Une chambre à moi toute seule pour une matinée, un suivi de douleur, une expulsion très rapide (une heure environ) et très peu de saignements (pas beaucoup plus que le 2e jour de règles..). J’ai compris que la fois où je l’avais fait à la maison, j’avais laissé fondre le Cytotec trop rapidement, alors qu’il fallait le caler dans les joues…et la diffusion du produit est beaucoup plus lente, et mon corps a donc réagit plus tranquillement (à la maison, j’avais eu des contractions violentes, presque à en vomir..). Bon, donc ce sera stérilet, même si le dernier m’a provoqué des saignements..
Et je salue encore une fois le service d’orthogénie de mon hopital.
J’ai avorté hier et je vais trèèès bien, merci!!!!
Bonjour,
j’avais 22 ans, en dernière année de master. N’ayant pas eu de relations stables depuis un moment j’avais arrêté la pilule et le préservatif suffisait.
Rencontre d’un jour pendant les vacances. Ni mon partenaire ni moi n’avions de quoi nous protéger sous la main. On tente le coup quand même, pari risqué mais ma mère a eu d’énormes difficultés à être enceinte, ça arrive pas comme ça hein (Bac+5 en bio la fille, si si). Il se retire « à temps », je retourne à mes études.
2 semaines plus tard, je suis nauséeuse tous les matins, épuisée (moi qui suis très sportive)… Mes règles sont irrégulières de toute façon mais je commence à angoisser. J’attends encore une semaine pour faire un test, c’est positif.
Je ne traîne pas, je sais que le temps est compté. L’hôpital m’oriente vers le service de médecine universitaire qui me reçoit le jour-même. On refait un test, toujours positif. Le médecin et l’infirmière sont très compréhensives, moi je pleure toutes les larmes de mon corps. Je ne veux pas de cette grossesse, je ne veux pas que ça se sache. L’idée qu’un être grandit en moi contre ma volonté me révulse.
Je signe le consentement, on programme une prise de sang pour « officialiser » la grossesse. Le résultat est encore et toujours positif. Je n’ai encore rien dit à mes parents, ils ont beau être ouverts je suis terrifiée par leur réaction.
1er RDV à l’hopital, le gynécologue qui me reçoit est détestable. Je ne suis pas larmoyante, il se comporte froidement, sans le moindre tact physique et moral. Je ne supporte pas qu’il m’examine. La secrétaire de l’hôpital ne vaut pas mieux « La prochaine fois vous ferez attention »…
On programme l’IVG médicamenteuse, j’apprends que je ne pourrais pas la faire chez moi mais qu’il faudra que je sois hospitalisée toute la matinée. J’aurais largement préféré me cloitrer chez moi, je hais l’hôpital. Difficile de cacher ça en plus, j’invente des histoires pour justifier mes visites à l’hôpital. J’ai mis mes parents au courant, ils me soutiennent à 100% et me proposent de venir m’accompagner.
Il m’impose aussi de refaire des test de groupe sanguins, arguant que ma carte de dons n’est pas valable, de même que les tests réalisés pour une précédente opération quelques années plus tôt.
Le dimanche, je me rends à l’hôpital pour y prendre le premier comprimé. Je ne sens rien de particulier, un léger mal de ventre mais pas pire que le 1er jour de mes règles. Le mardi, retour à l’hôpital. J’ai une chambre pour moi toute seule. On me donne un premier comprimé, soi-disant antalgique. Mon ventre se contracte instantanément. On m’apporte 1/2h plus tard un second, censé être celui qui déclenchera les contractions… Je suis certaine qu’ils les ont échangé. A part ça les infirmières sont très gentilles. Je passe la matinée au téléphone avec des proches. Je ne perds presque rien, on pourrait presque dire que je pète la forme. L’infirmière me conseille de marcher, puis carrément d’aller monter et descendre les escaliers. J’enquille sans sourciller les montées/descentes d’escaliers, baladeur sur les oreilles.
En fin de matinée je suis « convoquée » par un gynéco pour évaluer l’avancement. Je suis angoissée mais ce n’est pas le même. Il se montre bienveillant, délicat. J’apprends que l’embryon n’est pas expulsé encore mais qu’il est bien mort. Je rentre chez moi avec les comprimés à reprendre régulièrement et la consigne de revenir si souci.
Je refuse de revoir le 1er gynéco, j’ai donc mon RDV de contrôle avec une 3ème. L’embryon a été évacué (je n’ai rien vu). J’ai perdu assez peu de sang et les douleurs ont été largement surmontables.
On me propose un dernier RDV facultatif, que je décline.
Globalement, j’ai très bien vécu mon IVG, beaucoup mieux que mon mois de grossesse. Le pire dans cette histoire a été la peur du regard des autres et la culpabilisation de certains professionnels (alors que vu ma situation il n’y a eu aucune hésitation de ma part !).
Quant au « père », je ne lui ai jamais dit.… mais aux dernières nouvelles il faut être 2 pour créer un embryon. Il serait temps que les hommes soient concernés aussi.
J’ai finalement arrêté la pilule que la 3ème gynéco m’avait prescrite. Après 6 mois d’utilisation j’avais pris du poids et ma libido s’était fait la malle, sans parler des problèmes d’acné. Elle me donnait l’impression d’être enceinte, j’ai fait 2 tests de grossesse alors que je n’avais eu aucune relation depuis plusieurs mois.
Bonjour à toutes,
Tout d’abord, merci pour ce blog rassurant, qui m’a été recommandé par la conseillère du planning familial . Grâce à vous, je suis sortie de la case hyper culpabilisante de la « fille irresponsable et sans morale » qui a, un jour, du prendre la décision d’avorter.
Déja maman solo d’une petite fille de deux ans, je suis tombée enceinte de mon nouveau compagnon suite à un accident de pilule. Pour moi et pour lui, il n’était biensur pas envisageable de poursuivre cette grossesse. La décision a été très rapide à prendre .
J’etais encore dans les temps pour une IVG médicamenteuse, je me suis donc empressée d’effectuer les premières démarches (prise de rdv avec un conseiller, delai d’une semaine, echo de datation). Deux semaines plus tard, plus de nouvelles de mon compagnon, apparition de nausées et vomissements gravidiques du matin au soir (que j’avais déja connus pour ma fille), c’est sans regret aucun et avec un certain empressement que je me rend à mon rdv pour prendre les 3 premiers comprimés censés stopper la grossesse. 48 h plus tard, je passe la matinée a l’hopital pour la prise des deux autres comprimés en intra vaginal (a cause des vomissements). J’angoissais beaucoup car selon les témoignages lus sur beaucoup de forum, les douleurs allaient etre atroces. Les deux premieres heures, rien ne se passe. L’infirmiere revient m’en donner deux autres que je fais, cette fois, fondre sous la langue. Je veux en finir au plus vite! 10 minutes plus tard, de gros saignements surviennent, je vais aux toilettes et j’expulse deux grosses choses. La, on a toutes ce réflexe bizarre de regarder ;). Je ne peux pas dire que ca m’a laissée indifferente mais j’etais vraiment soulagée. Une heure plus tard, on me sert une généreuse collation et je suis sortie.
Ca fait une semaine que cela s’est passé, les saignements ont été tres abondants mais ont cessés aujourd’hui même. Voila le seul désagrément. Pour le reste, je n’ai ressenti AUCUNE douleur et en sortant de l’hopital, mes nausées et vomissements avaient miraculeusement disparus. Merci à l’equipe très humaine et competente que j’ai rencontrée. Nous n’avons pas toutes cette chance.
Bref, j’ai avorté et je vais très bien !
J’ai 14 ans je suis très jeune, je suis tombé enceinte a l’age de 13 ans, j’été avec mon copin depuis 1ans et on voulais conclure notre histoire d’amour (…), pour cela tout cété bien passer, le faite d’avoir eu un rapport avec lui nous a rapprocher, on est devenu inséparable, puis nous avons recomencer 1fois 2fois jusqu’au jours ou nous n’avions plus de préservatifs et plus d’argents pour en rachetter, bien évidemment nous avions eu trop peur de le dire nos parents, donc nous l’avions fait sans préservatifs
nous l’avions fait plusieurs fois jusqu’au jour ou je suis tombé enceinte. Je vomissais chaque matin, mais j’étais térrorisé je me renfermé sur mois je n’en parler a personne apart a mon copin qui le savai lui aussi, mais qui été térrorisé de devenir papa.. On étai trop jeune on pouvais pas le garder mais on a eu trop peur de le dire.. J’étais en 3ème jallais a la fin de l’anné passer mon brevet et si jaurais garder mon bébé je crois que je n’aurais mm pas pu le passer.. Mais je voulai tellement avoir mon diplome que un jour je me suis dit qu’il fallais que jose et que j’en parle, alors j’en est parler a ma meilleur amie et a 2autres amies de confiance, quelque semaines plus tard sa fesai 2mois que je n’avais pas eu mes règles… Sa commencer a devenir grave j’ai attendu, je n’y croyais pas, jusqu’au jour ou en sport une fille m’a fait une réflexion sur mes seins et mon ventre comme quoi il avais grossi et qu’on dirais que j’été enceinte.. Je ne savais pas trop quoi lui répondre mais sa réflexion m’a fait réagir.. quelque semaine plus tard on ma dit qu’il fallai que jaille a linfirmerie le dire, en parler et que sa me soulagerai et que au stade ou j’étai il fallai faire un choix.. Alors j’ai foncer de toute façon je n’avais rien a perdre, j’ai tt raconter a l’infirmière qui l’après midi mm a acheter une boite de test de grossesse, j’ai fait le test, il savère positif.. Elle appela ma mère pour la consulter le soir mm a la fin des cours, elle lui disa avec moi a côté qui été éffondrer en larmes.. Nous avons donc pris rendez-vous chez le gynécologue qui ce fut pas très acceuillent… je lui expliqua que j’était enceinte et que je voulait avorter et la seul chose qui pu me dire c’est que avec lage que javais il n’avais pas lenvi de soccuper de client comme sa.. Ce qui me blaissa et je m’éffondri en larmes. J’été a 3mois de grossesse quand je l’est consulté, et il ma donner 5jours avant l’avortement.. Ce qui fut des jours de panique total… il ma dit que lavortement qui va ce produire est illégaux mais que je devais en parler a personnes, il ma dit que j’étais trop jeune que j’avais pas l’age pour avorté et que dans les règles légal il devait en parler aux chef du département ou je ne c plus trop quoi.. Le jour de lavortement, dzns la salle préparative, j’ai eu peur, il faisait froid je voyais des médecins partt j’ai pleurer, les médecins m’on consoler et mon parler mais c’étai leur il fallait que j’y aille.. A mon réveille j’ai remarquer que l’éspèce de machine a coté de moi ne faisai que bipper, il y avai un problème, ma tension été trop faible mais il ne pouvais rien faire appart attendre, j’ai fait une hémoragie et quand les médecins mon demander de me levé je me suis évanouie !! mais a 1h du matin quand les médecins mon demander de me lever et de tester si jarriver a marcher sa allai bocoup mieux :p
Mais pendant 2mois j’ai souffert de énorme mal de ventre chaque jours, j’ai louper la moitier de mon premier trimestre d’école, mais mainteneant tout a changer !!!!
Je prend la pillule comme contraception (ce qui au début n’a pas été facile) je loublier tout le temp, mais mon infirmière ma conseiller de mettre une alarme a mon téléfone et sa a pluto bien fonctionner^^
Mais pendant 5mois de pillule sa été l’enfert!! jai grossi et jai eu de térrible mal de ventre (parce que je loublier de temp en temp les 1er moi) sa na pas été facile mais je me suis dit que sa allais passer avec le temp sa aller saméliorer, et sa a fait ces preuves, je n’est plus mal au ventre mm kan j’ai mes règles, par-contre sa fait encor grossir^^ j’ai pris 3kilos mais sa ne me dérenge pas tellement car j’assume mon corp, j’assume mon avortement je suis fière dans parler et d’aller bien car malgrès tout ces paniques ces peurs ces mal de ventre, et bah ce qui m’a arriver ma fait grandir et m’a fait réfléchir sur les conséquence qui peut avoir l’orsqu’on a des rapport non-protégé !! Mais il n’y a pas que mon physique qui a changer, il y a aussi mon mental, j’ai changé, jai grandi et je ne peut plus arriver a la jeune fillette que jété avant, je suis maintenant une adolescente qui a un passé certe plutôt douloureux mais qui d’un côté m’a fait du bien 🙂
Aujourd’hui j’ai été a mon collège voir les résultat de mon brevet et je l’es eu et j’en suis fière !!
Je suis une adolescente heureuse et comblé car je vais super bien et je suis fière et j’assume moi mm mes résponsabilité <3
Je suis encor avec mon copin qui a toujours été la pour moi <3
J’ai avorté, j’ai 14 ans mes je vais bien merci !!!
Bonjour à toutes,
j’ai 33 ans, 2 enfants, je suis divorcée, je bosse (cadre, bac+5)
je suis tombée enceinte par accident il y a un mois, et j’ai avorté avant hier.
Dès que j’ai fait le test positif j’ai appelé l’hôpital, ils me donnaient RDV 10 jours plus tard, j’ai demandé si on ne pouvait pas faire ça plus vite, ils m’ont donné les coordonnées d’un médecin de ville, j’ai eu RDV le jour même. un accueil très gentil. Il a bien vu que ma décision n’avait souffert d’aucune hésitation. la seule question a été de prévenir ou non le géniteur, je n’y tenais pas particulièrement (à peine 3 mois de relation pas sérieuse), le médecin a insisté sur le fait je ne devrais pas le faire seule, demander à une copine ou n’importe qui de venir.
en sortant de chez lui j’ai appelé le labo d’écho qu’il m’avait conseillé « bonjour, je voudrais un RDV pour une écho de datation » « ok madame, pour une grossesse qui va se poursuivre ou non? » et sans me sentir jugée j’ai eu RDV le lendemain même.
Puis j’ai revu le doc qui m’a donné les médocs.
juste à la pharmacie pour aller chercher anti nausées anti douleurs, je suis tombée sur une pharmacienne jeune et bien enceinte, moi ça ne m’a rien fait, mais elle la pauvre a eu l’air se projeter un peu.
bref j’ai fini par prévenir le géniteur qui est venu passer gentiment 24 heures avec moi,
tout s’est bien passé a priori, je pense avoir expulsé dans les 5 heures après la prise des 2nds médocs. on est resté tranquillement chez moi, on a fait des jeux, regardé un film, rien de palpitant mais tranquille.
Les 5–6 premières heures ont été un peu douloureuses, c’est là que je pense avoir expulsé, j’ai entendu 5 « plouf » dans les toilettes mais tout était tellement rouge que je n’ai pas vu si c’était caillots ou oeuf, et ensuite les saignements ont pas mal diminué, même aujourd’hui j’en ai assez peu.
Pris de sang de contrôle à faire prochainement bien sûr, mais j’ai la sensation que tout s’est bien passé.
Je ne regrette rien, la question ne s’est même pas posée, j’ai 2 enfants que j’ai désirés et que j’aime plus que tout, je suis séparée de leur père, il n’y a aucune place pour un 3ème non voulu et sans père, quel avenir nous aurais-je offert à tous les 4 ?
J’en ai parlé à 3 copines et 1 copains, je n’en dirai rien à mes parents je pense, ma séparation leur a déjà fait un choc, je ne vais pas les inquiéter plus que ça, je pense qu’ils ne comprendraient pas que j’aille aussi bien dans ce choix.
Merci à toutes les femmes qui se sont battues pour ce droit,
n’oublions pas qu’il est précieux et qu’il faut être vigilantes — cf Espagne.
J’ai avorté et je vais très bien, merci !
Début mars 2014, j’ai 27 ans, je viens d’emménager avec mon compagnon.
Mes règles tardent, j’ai les seins gonflés depuis 2 semaines. L’inquiétude grandit.
« Impossible! j’ai un DIU (=stérilet)! Impossible!Je n’ai aucune raison d’être enceinte »
Je fais tout de même un test de grossesse. Et paf! Positif!
Effondrement. « Pourquoi ça m’arrive? Qu’est-ce qui s’est passé? »
Le choix est déjà fait pour moi et mon compagnon suit. Pas de poursuite de la grossesse, pas maintenant.
Une copine me donne le nom d’un médecin qui reçoit rapidement près de chez moi pour avoir une ordonnance pour l’échographie de datation et l’attestation datée d’intention d’IVG. Celui-ci réagit bizarrement à mon annonce de grossesse « ah beh ça c’est une bonne nouvelle! » et fait l’innocent pour me faire mon document « il faut faire ça, ça sert à quoi? ». Quid de comment les professionnels peuvent influencer des femmes et/ou retarder les délais.
Le lendemain, échographie. Le radiologue est réglo, il ne me montre pas l’écran contrairement à ce que peuvent subir certaines femmes. Je suis sous les 7 semaines sans règle et en plus j’ai l’explication logique de cette grossesse: le DIU a bougé et se trouve dans mon col de l’utérus! J’ai le début d’une explication.
J’appelle l’hôpital le plus proche de chez moi pour une prise de rdv. On m’annonce cash que si mon DIU est encore placé, je n’ai pas le choix sur la méthode d’avortement et que je dois forcément procéder à une IVG par aspiration et donc… attendre 3 semaines enceinte.
Là je m’écroule. Je réalise que je ne peux pas rester dans cet état de grossesse aussi longtemps.
Heureusement, je vis dans une (trés) grande ville et je réussis à avoir le contact d’une médecin/gynéco sensibilisée.
« Si le DIU est placé loin du sac ovulaire, ça peut être possible, venez avec l’échographie et on verra si c’est possible ». Soulagement!
J’ai rendez-vous le lendemain.
Le DIU est enlevé sans encombre.
J’apprends la possible raison du déplacement du DIU: j’utilise une mooncup ( coupe menstruelle utilisée pendant les règles) et malgré un DIU en place depuis 2.5 ans, il a suffit d’une mauvaise manipulation pour le faire bouger. 2ème soulagement: il y a une explication logique.
La première prise de médicament pour l’IVG médicamenteuse est faite. J’ai mon arrêt de travail pour le vendredi qui suit, mon compagnon sera avec moi à la maison.
Le vendredi, j’ai peur de la douleur, de la durée, de la quantité de sang, « que va t’il se passer? »
Je vomis 30 minutes après la prise du comprimé et j’ai des saignements quelques heures après mais qui me semblent réduits, pas de douleur excessive comme je le pensais.
Le doute s’installe le lundi. La quantité de sang et la douleur me paraissent si faible que j’ai l’impression que l’IVG n’a pas fonctionné. Je téléphone à la médecin qui me conseille les urgences pour vérification, mon compagnon me rejoins. L’attente et puis l’échographie: « Tout va bien, il n’y a pas de sac ovulaire. »
C’est terminé. Voilà.
Sauf que la grossesse est terminée, mais il faut se préoccuper de la suite.
Le DIU me convenant totalement, j’opte pour la même technique contraceptive mais sans utiliser de mooncup.
Et voilà que la première insertion me provoque des douleurs et une hémorragie quelques jours après. Urgences de nouveau…
Mon corps finit par de nouveau le faire bouger dans le col (témoignage du compagnon).
Retour chez la médecin, retrait du DIU et là encore risque de grossesse non-prévue.
Des choix, encore, et rapides.
Je choisis le DIU comme contraception d’urgence.
Ca fait déjà 4 mois. Ce DIU tient la route et j’ai pu retrouver des pages de mon agenda sans rendez-vous médical.
Cette période, je l’associe au sentiment de vulnérabilité. « Etre enceinte alors qu’on ne l’a pas décidé ». Je me suis imaginée dans un pays où je n’aurai pas eu le choix. J’ai haïs les anti-IVG qui voulaient décider de leurs vies à la place des autres et faire en sorte qu’en France ou ailleurs, les femmes ne puissent pas choisir ce qui leur correspond.
J’ai avorté et je vais bien, merci!
J’ai choisi l’IVG il y a un peu plus d’un an, je vais bien, j’y repense parfois, mais je crois encore que cette décision était la meilleure pour moi. J’ai choisi ma vie, mon plan, mon avenir. J’ai pris, sans aucun doute, une décision «égoïste» et j’assume que cette possibilité de penser à soi d’abord est une chose à laquelle les femmes d’avant le féminisme n’avaient pas accès.
Je n’avais aucune «bonne raison» pour choisir l’IVG. J’avais 31 ans, un conjoint depuis plus de 10 ans, un petit garçon de 11 mois que j’allaitais toujours. Une grossesse surprise post-grossesse: un grand classique de la reproduction humaine — la fertilité dans le plafond! Ma mère était décédée d’un très long cancer quelques mois auparavant, je tentais de reprendre, pour la terminer, ma thèse de doctorat interrompue par ces aléas de la vie. Mon père âgé, pas de frère et soeur: cette grossesse que j’ai choisie d’interrompre signait définitivement l’arrêt de mes études, la suspension de ma vie professionnelle souhaitée et sa réorientation complète. Elle faisait potentiellement de moi une femme dont la trentaine aurait été consacrée à prendre soin des autres: ma mère malade, mes bébés, mon père vieillissant ensuite.
J’ai refusé ce destin auquel la «nature» (ou la culture?) assigne les femmes depuis le début du monde. J’ai refusé ce destin en me disant que le monde traditionnel dans lequel cette situation va de soi n’existe plus autour de nous. J’étais épuisée mentalement par cette année trop pleine d’émotions fortes (un suivi de grossesse à risque, le deuil de ma propre maman). La poursuite de cette grossesse, je l’aurais acceptée comme une fatalité. J’ai préféré choisir mon destin plutôt que de le subir. Aucune éthique ne saurait trancher sur la validité de ma décision, comme de beaucoup d’autres décisions qui se prennent sur la terre.
J’ai obtenu mon doctorat dans l’année qui a suivi. Ma relation de couple a repris ses belles couleurs, suite à la série noire des conflits caractéristiques de la nouvelle négociation domestique qu’implique l’arrivée de tout enfant — je ne suis pas certaine qu’elle aurait résisté à la venue d’un second bébé à ce moment-là, compte-tenu de l’état de frustration dans lequel cette situation involontairement subie m’aurait plongée. J’ai excellé dans mon cheminement professionnel, j’ai obtenu un poste prestigieux. Je pense maintenant à redonner la vie: j’ai toujours désiré plusieurs enfants.
Je témoigne car tous ce que j’ai lu ici l’an dernier m’a permis de me sentir bien avec ma décision, et je répond à l’appel de Lola: moi, j’avais 30 ans, j’étais déjà mère, je n’étais pas seule, ni dans la misère. Mais j’ai pris cette décision et je vais bien, merci.
ps: tout cela s’est passé au Québec, par aspiration (pas d’interruption médicamenteuse ici, sauf très rarement) et de façon très très respectueuse, sans souffrances physiques. Je porte maintenant un DIU au cuivre, une méthode que je conseille à toutes tant pour l’aspect pratique que pour l’aspect écologique, pour sa neutralité hormonale. La contraception hormonale n’est pas une option pour toutes les femmes, et il s’agit, à mon sens souvent, d’une autre manière de «réguler» le corps des femmes, de «stabiliser» l’humeur des femmes, comme si la dynamique inhérente à notre système naturel était un symptôme, une anomalie, quelque chose à «réparer». Le SPM n’est pas une maladie, c’est la vie, c’est de l’énergie. Pour la liberté d’être comme bon nous semble, pour la liberté des états d’âme, pour la valorisation sociale de l’énergie féminine! Merci!
Merci pour le témoignage. Je m’apprête à subir un IVG. Ce forum m’aide tellement. Merci, merci milles fois.
Merci pour votre témoignage. Je me reconnais dans votre histoire et ça me fait du bien.
Quelquefois on attend des mois pour être enceinte, on s’impatiente, on a un bébé, et puis un autre, on pleure pour une, deux fausses couches, on a un troisième bébé, on approche 40 ans, les enfants grandissent enfin, et .… on se réveille un matin avec des nausées, ça alors.… c’est juste… injuste, mon mari est tout aussi désolé que moi, et me dit que s’agissant de mon corps, il assumera ma décision. Bien sur une autre grossesse n’était plus envisagée par lui et moi depuis bien longtemps et la contraception bien présente… je panique, l’IVG est la solution sur le papier mais j’ai l’impression de passer du coté obscur de la force. de commettre une faute. je ne me sens pas a l’aise pour en parler a quiconque, juste à la plus proche de mes amies , elle me dit que peut être mon malaise vient du fait que pendant des années ce geste était répréhensible… et cette remarque me parait juste. Mon appel au planning familial me fait un bien fou, merci pour leur disponibilité et leurs informations précises. Le centre d’orthogénie et plus précisément par ordre d’apparition l’infirmière, la conseillère et le médecin, se révèlent également plein d’empathie et de chaleur humaine. D’un grand professionnalisme. Grâce a eux, j’ai avorté et je vais bien, merci. Je me sens militante maintenant. et je serai vigilante pour défendre ce droit.
Bonjour j ai fait une ivg en juin 2014 et je vais bien .
Même très bien ! Je n ai aucun regret . Mon histoire est très simple et commune a beaucoup j ai accouché d une magnifique petite fille en janvier , un couple stable deux boulots une maison etc… Et me revoilà enceinte en mai , fameux retour de couche !! Moi qui avait mis 2 ans à tombe enceinte je ne me méfiais pas et ce fameux +++ qui apparaît , mon petit monde s est écroulé .
Je n’étais tous simplement pas prête à assumez une deuxième grossesse un deuxième bebe tout de suite.J ai suivie mon premier choix mon conjoint a été d accord avec moi voulant profitez de notre fille , j ai optez pour l ivg et ce site ma bcp aidez .
Grace a vous j ai trouvée une adresse à côté de chez moi ou j ai été reçu sans jugement , sans question sans culpabilité . Et tout à été rapide , une semaine de réflexion et me voilà partie a prendre ces médocs .
Je ne vous dit pas que j’ai pas pleuré mais bon c était la bonne décision et je ne regrette pas . Le seul hic est sûrement le regard des autres , très peu de personnes de mon entourage sont au courant c est un sujet difficile , les gens jugent et se permettent de vous dirent que vous avez tort . Aujourd’hui leur avis ne comptent pas mais j’aurais été plus jeune peut être qu’il m aurait influencés enfin c est comme cela . Les gens pensent que c est facile à éviter mais ça peut arriver a tous le monde de tout âge .. Voilà tous sa pour dire que ce n est pas un drame n y un échec et que je remercie ce site pour ces témoignages et son existence . Bon courage à toute celle qui vivront cela 😉
J’ai vécu un IVG très récemment et je vais bien, merci.
Voici mon portrait: 25 ans. En couple depuis plusieurs années avec un amoureux formidable qui m’a fiancée il y a quelques mois. Nous avons terminé nos études l’an dernier et avons une situation financière relativement stable depuis 3 mois. Dans les dernières années, beaucoup de compromis et de sacrifices pour réussir nos études. Depuis maintenant quelques mois, nous avions l’impression que nous commençions à profiter de notre vie de jeunes professionnels.
Un soir, je rentre à la maison et me plaint de crampes inhabituelles dans le bas-ventre. Je prends la pilule contraceptive depuis longtemps, mais ce mois-ci, j’ai eu de la difficulté à être régulière dans la prise. Pas une crampe menstruelle, plus étrange que ça (et mes règles ne doivent arriver que dans 1 semaine et demi). Pas précaution, je vais acheter un test de grossesse. Je vois deux barres apparaitre. Enceinte. Panique. Panique totale, angoisse, pleurs. Mon copain qui ne comprend pas tout de suite ce qu’il se passe et qui me console du mieux qu’il peut. Je n’ai pas dormi de la nuit.
Je veux des enfants. Et je veux des enfants avec cet homme.
Le hic, c’est que ce bébé était loin d’être planifié, à court et moyen terme! Il y a d’autres projets sur la table auxquels je tiens énormément et pour lesquels je fais des sacrifices depuis maintenant un an! Suis-je prête à laisser tomber ces projets pour me dédier entièrement à une vie de famille? Suis-je prête à mettre mes économies durement gagnées pour mon grand voyage (mon rêve) pour aller acheter une bassinette et des jouets à cet enfant? La réponse était non. Je voulais planifier mon bébé, avoir des conditions gagnantes pour l’accueillir et tout lui donner: mon amour, mon temps, mon énergie, mon argent, TOUT… Quand je serais prête!
Dès que j’ai connu mon état, j’ai tout de suite appelé dans une clinique d’avortement pour prendre rendez-vous. Avec les délais d’attente, je ne voulais pas prendre ma décision et ensuite attendre de 2 à 3 sem de plus. Il fallait que ça se fasse vite. J’ai donc eu un rendez-vous fixé 2 semaines plus tard. Et s’en ai suivi les deux semaines les plus longues — et les plus dures vous vous en doutez — de ma vie.
2 semaines de réflexion très intense avec mon copain, à ce fait je vous conseille l’outil de réflexion créé par SOS Grossesse (Québec) qui aide grandement à la réflexion, à aller surfer sur Internet pour trouver toutes les informations nécessaires (et tomber sur des sites pro-vie qui m’ont mis hors de moi — bande de débiles profonds rétrogrades!), à pleurer beaucoup, intensément… de tristesse, d’injustice d’être prise dans cette situation non-voulue, déprimée, deuil (oui, parce que je ressentais que je commençais déjà le deuil d’une grossesse qui n’aurait pas lieu). Tous ses états d’âmes étaient aussi accompagnés des symptômes habituels de grossesse: nausées, fatigue…
J’ai eu un peu honte aussi. Honte parce que je considérais qu’à 25 ans et dans ma situation de vie, je n’avais pas de raison assez « bonne » pour avoir recours à un IVG. Je me suis tellement détestée, de ne pas être rendue là, de ne pas être prête. J’ai eu beaucoup de culpabilité aussi: Pourquoi n’étais-je pas prête? Pourquoi n’étais-je pas capable de reconsidérer toute ma vie pour accueillir cet enfant? Étais-je normale? C’est en venant ici et en parlant avec des femmes de mon entourage que je ne suis rendue compte et que j’ai accepté qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » raison d’avoir un IVG. Il n’y a pas d’âge non plus ni de situation qui sont « meilleures » pour y avoir recours.
Mais ce que je pense être l’essentiel dans la décision n’était pas là: je n’étais pas prête à devenir mère dans 8 mois et j’avais cette impression qu’il me restait encore des projets à accomplir en couple et seule.
Je me suis beaucoup exprimée pendant cette période, j’en ai beaucoup parlé. Je suis allée au bout de chaque crainte (si je le garde: perte d’emploi, finances. Si IVG: opération, douleur, séquelles) pour enfin avoir un portrait de la situation éclairé et absent de toute crainte dans ma tête, ce qui me permettrait de prendre une décision responsable (oui, responsable) et réfléchie.
Je vous mentirais si je vous disais que je suis allée à ce rendez-vous entièrement certaine de ma décision. Je ne crois pas que ce soit possible. Toutefois, quand je suis allée à mon rdv, je savais que je prenais la « meilleure » décision entre les deux pour moi et pour mon copain. Je n’aurais jamais voulu avoir à prendre cette décision. Même si mon rationnel me disait que je ne devais pas le garder, ça ne change pas que l’annonce d’une grossesse c’est une bonne nouvelle en soi. Ce n’est juste pas le bon moment, ce n’est que partie remise.
Maintenant, parlons de l’IVG en tant que tel, parce que moi c’est ce qui me terrorisait le plus. J’avais peur de souffrir, que les gens soient inhumains, que ça se passe mal. En fait, au contraire, tout s’est très bien passé pour moi. Si j’ai une place à conseiller dans la région de Montréal, c’est la Clinique de santé des femmes de Montréal. Un très bel endroit calme et qui ne ressemble en rien à une clinique (beaucoup plus chaleureux). J’ai rencontré une intervenante très compréhensive avant l’intervention, qui m’a posé des questions sur ma santé générale et qui a répondu à mes questions. Ensuite, j’ai rencontré l’infirmière qui m’a posé un cathéter pour deux injections (un relaxant et un anti-douleur). La médecin est venue me rencontrer pour se présenter et calmer mes dernières craintes en vue de l’intervention. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi doux et d’empathique. Ensuite, je suis allée dans la salle d’opération, où trois femmes (médecin et deux infirmières) m’y attendaient. Elles étaient toutes habillées en civil, ce qui était beaucoup moins impressionnant. Mon copain pouvait m’accompagner. Pendant que je discutais très calmement avec les femmes de ce qu’il m’était arrivé, je suis devenue étourdie. Je ne m’étais même pas rendue compte que l’infirmière m’avait fait mes deux injections!
Oui, l’IVG est douloureuse. Toutefois, avec les médicaments qui sont donnés, ça rend la chose vraiment plus facile. Je n’ai pas senti la piqûre de l’anesthésie locale. Je n’ai pas senti le spéculum. Par contre, j’ai senti trois crampes. Les deux premières d’intensité modérée et la dernière, plus forte. Mais les femmes sont là et aident beaucoup. Et le temps de dire: « Outch, j’ai très mal » et c’est terminé. L’opération en tant que tel a duré environ 5 minutes, pose d’un stérilet en prime. Ensuite, arrêt à la salle de repos pour environ 1h où je sors des vappes tranquillement. Pour moi, ce repos a été doux: les plus belles déclarations d’amour avec mon copain et de l’amour pur: nous étions ensemble à passer à travers cette épreuve dure. J’ai ensuite eu mon congé de la clinique. Pour ma part, que de légers saignements et de petites crampes (beaucoup moins pire que mes crampes de grossesse). Mon copain et moi avons passé la journée à se balader dans les rues et avons manger au restaurant.
À la lumière de mon témoignage, il est certain que je n’aurai JAMAIS voulu vivre ça. Les deux semaines de réflexion ont été très difficiles psychologiquement. Le stress et l’anticipation avant l’IVG n’ont pas été faciles à vivre non plus. Hier soir, j’ai pleuré. Je n’avais pas pleuré le jour de l’IVG. Mais hier, oui. J’ai pleuré le deuil de ma grossesse, et les dernières semaines très pénibles… Je sais que j’aurai probablement des moments de tristesse dans les jours et mois à venir. Mais je sais surtout que j’ai pris la meilleure décision pour moi et pour mon copain… et qu’en somme, je vais bien merci.
J’espère que mon témoignage servira à une femme qui vit cette situation de prendre la meilleure décision dans les circonstances et surtout de ne pas se sentir seule.
À ce jour, je remercie les militant-es pour la lutte pour le droit à l’avortement. Je suis à mon tour une militante et je resterai vigilante pour ce droit dans le monde, mais particulièrement au Canada.
« Je sais que j’aurai probablement des moments de tristesse dans les jours et mois à venir ». Ou pas 🙂
Seul le temps le dira… et tant mieux si je n’ai pas de tristesse et que du soulagement! Je me laisse toutefois le droit de vivre toutes les émotions, même les moins bonnes 😉
Bonjour !
Je tenais à témoigner à mon tour car vos témoignages m’ont beaucoup aidée durant ce dernier mois.
J’ai 36 ans, une situation professionnelles stable, mon conjoint également, une jolie maison à la campagne, et … trois enfants. Une petite fille de 6 ans, un petit gars de 4 ans et un tout petit de 16 mois.
Lorsque j’ai accouché de mon second, j’ai eu la sensation immédiate que notre famille n’était « pas complète », décision prise, nous aurions un troisième enfant. 2013, notre petit nait, nous sommes très heureux ; ca y est nous sommes tous là !!
Juillet 2014… je m’aperçois que j’ai une semaine de retard de règle…ca n’arrive jamais…je saisis immédiatement que je suis enceinte. J’ai les seins tendus, suis fatiguée… il n’y a aucun doute possible. Je pleure beaucoup : comment peut-on être si stupide ? Comment peut on tomber enceinte sur une simple erreur de calcul ? eh oui, bien sûr, ca n’arrive pas qu’aux autres…
je suis en colère contre moi, en colère contre le fait que je tombe enceinte trop facilement. Ma décision est prise dans la minute : je ne veux pas d’un autre enfant. J’en parle avec mon chéri, on est complètement du même avis. On a trouvé notre équilibre à 5, nous avons des projets de couple, de famille mais aussi individuels, nos finances sont déjà justes et surtout pas envie.
Je prends rendez vous dans une assoc, accueil du médecin ni bon ni mauvais, elle me fait juste un papier et me donne quelques info. Le lendemain, prise de sang, puis écho. Rendez vous au CHU 10 jours plus tard…c’est long car je travaille, je m’occupe des enfants et j’ai tous les symptômes de grossesse… c’est dur à supporter quand ce début de grossesse n’est pas souhaité… dossier au chu, ivg médicamenteuse est possible (à 9 semaines) et débutera la semaine suivante (encore attendre, pfff).
Jour j, premier médicament pris au CHU, puis je rentre chez moi. Il ne se passe rien de spécial, j’ai un peu mal au ventre la veille de mon entrée en hospitalisation de jour, mais rien d’autre. Le lundi, j’arrive à 7h30 en gynéco. L’infirmière est plutôt sympa. Je prends des anti nauséeux et des relaxants, puis les médocs pour les contractions. Pendant 2 h, rien. Tellement rien que j’en reprends. Ah, enfin quelques saignements mais pas une contraction. Bref, en 1h30 de saignements c’était bouclé. Pas de douleur (c’était ma crainte de départ). Et surtout je suis soulagée, enfin je vais reprendre le cours de ma vie !!!
Oui j’ai subi une ivg, oui un début de grossesse non souhaité ce n’est pas marrant mais OUI, je vais super bien !!!!
Merci à toutes pour vos témoignages, courage à toutes celles qui vivront une ivg, nous avons de la chance, la chance de pouvoir faire ce choix, battons nous pour lui !
Merci pour ton témoignage.… ça m’aide beaucoup dans ma décision.…
J’ai 37 ans et j’ai avorté il y a une semaine. Je ne veux pas d’enfant, je n’en ai jamais voulu. Je ne veux pas me justifier du « comment c’est arrivé ». C’est arrivé parce que j’ai fait l’amour sans être protégé. C’est arrivé pour la première fois au bout de 20 ans de vie sexuelle. ça arrive. Et même si c’était arrivé au bout d’une semaine de vie sexuelle c’est pareil : ça arrive!
Quand je l’apprends c’est la panique : est ce un acte manqué? On va devoir déménager, j’ai beaucoup bu la semaine dernière.…
Et puis, je suis allée voir mon médecin traitant qui m’a fait le document stipulant que je voulais mettre un terme à ma grossesse. J’ai pris rendez vous à l’hôpital d’Antony pour l’échographie la semaine suivante. Le délai de réflexion légal a commencé. Je me sens grosse, mon corps semble encombré tout à coup et j’ai des nausées.
Nous avons beaucoup discuté avec mon copain. Ni lui ni moi ne voulions d’enfant mais cet événement nous fait comprendre que, oui finalement, peut être un jour, mais pas là, pas comme ça. La décision est donc prise. L’avortement est le seul moment dans la vie ou on peut revenir en arrière après avoir fait une erreur. Nous n’allons pas nous en priver.
L’échographie révèle que l’embryon de 6 semaines. Je vais avorter par aspiration la semaine suivante. Pendant tout le processus, les intervenants sont vraiment géniaux : personne ne me juge, personne n’essaie de me faire douter et on m’informe que l’anesthésie sera générale. Soulagement. J’arrive au bloc, on m’endors, je me réveille : je ne suis plus enceinte!!! Je vais reprendre ma vie. Nous parlons encore beaucoup avec mon ami. Lui se sent coupable, plus que moi. Je le rassure.
Aujourd’hui, je ne peux pas dire que je n’y pense jamais. Mais je me dis que j’ai fait le bon choix. Je ne culpabilise pas. Je sais que je referai exactement la même chose si je revenais en arrière. Cet événement me fait reconsidérer certains choix de vie, me rappelle les objectifs que je me suis fixée. Avoir un enfant ou pas est une question que je me suis toujours posée et que je me pose encore et la balance penche encore un côté du non mais qui sait?
J’ai 24 ans bientôt 25 et j’ai avorté il y a bientôt 3 ans et je vais bien.
Cela faisait seulement 3–4 mois que j’étais avec mon copain. Absence de règles depuis 2 semaines et vomissement depuis quelques jours et je l’ai senti je lui ai dit : » je suis enceinte, je le sens ». Il m’a pas cru, je fais un test de grossesse et là positif.
Direction le gynéco et là il m’apprends que je suis enceinte de 3 semaines, je fonds en larmes parce que étudiante et qu’on a pas de sous pour assumer un enfant. Mon chéri m’attends à la fin de la consultation, et comprends à ma tête que je suis bien enceinte. Je prends rendez-vous à l’hôpital et mon chéri m’accompagne. La décision est prise un IVG par médication. Le premier cachet est pris à ce moment là, pas de sensation particulière ni de douleur. Le doc me dit que je dois prendre le deuxième à la maison que je ne sentirai quasiment rien (menteur).
Le vendredi matin chez moi, mon copain est au boulot je prends mon courage à deux main et prends le deuxième cachet et au bout de 30minutes-1heure je commence à avoir une douleur comme je n’ai jamais eu, j’ai l’impression de me faire éventrer de l’intérieur. En plus je suis seule à ce moment là, personne pour me dire que sa va aller, me rassurer, m’aider. Personne pour essayer de me détendre de partager ce moment douloureux avec moi. Je décide de me bomber la tête avec 4 doliprane 1000 et je me recouche. Je me réveille vers midi fatigué, vidé d’énergie. La journée fut longue jusqu’au retour de mon chéri, surtout quand on est seul.
2semaines plus tard visite de contrôle, l’œuf est bien tombé, on est soulagé.
Aujourd’hui je suis toujours avec le même homme 🙂
Des enfants, ils sont prévus mais sa c’est quand je serais diplômé.
Oui j’ai vécu une IVG, mais je suis heureuse d’avoir eu le choix et la possibilité de le faire. Le seul regret avoir été seul au moment du deuxième cachet, j’aurais été rassuré d’être avec quelqu’un.
Maman de 2 petites filles, je suis tombée enceinte à 41 ans… Plus maligne que les autres je pensais qu’avec un cycle très régulier je pouvais tout calculer, mais voilà au bout de 4 ans de ce type de contraception verdict je suis enceinte. Après avoir poser le pour et le contre d’une grossesse à mon âge, avec mon mari on a décidé de stopper. Après 5 jours de retard et un test positif urinaire j’ai appelé le numéro IVG de l’hôpital, très réactif il m’ont permis d’avorter 10 jours après par médicaments, je remercie le corps médical qui sait être à l’écoute sans jugement… J’ai juste eu de fortes douleurs de règles lors de la prise du 2ème médicament. Un mari très concerné et des amis à l’affût, mon avortement c’est bien passé physiquement et mentalement. Un mois après aucun regret et je sais que c’était ma décision. Maintenant j’ai un stérilet car même si tout c’est bien passé et que je vais bien je n’ai pas pour autant envie de recommencer!!!! Et dernier conseil évitez les témoignages négatifs sur la toile, je soupçonne les « anti-IVG »…
J’ai avorté il y a… 4 ans. J’avais déjà deux enfants et j’étais épuisée physiquement et psychologiquement. A cette époque, je ne m’expliquais pas cette fatigue. Mais ce dont j’étais sûre, c’est que je ne voulais pas d’un autre enfant. Non, vraiment, cela n’aurait pas été possible. Ma décision était donc prise.
Sauf que… j’ai, surement comme vous toutes, fait des recherches sur internet. je me suis renseignée sur les conséquences, sur les risques. Et je suis tombée sur un site de désinformation.
Sauf que… mon compagnon n’était pas de cet avis. Lui me disait désirer cet enfant. Lui ne voulait pas que j’avorte. Mais avec lui, à ce moment-là, rien n’allait. Je ne l’aimais déjà plus.
Pourtant, tout cela n’a que peu ébranlé mes convictions. La conviction que le mieux était pour moi de ne pas mener cette grossesse à terme.
Aujourd’hui, je suis fière d’avoir pris cette décision, que jamais je n’ai regretté. Je suis fière d’avoir fait ce choix et de l’avoir assumé, d’autant plus face à un compagnon qui me culpabilisais. Aujourd’hui je suis fière d’avoir quitté celui qui m’a manipulée. Et je vais bien, très bien même !
Bonjour à toutes !
J’ai 25 ans, j’ai avorté il y a un peu plus de deux ans… et je vais bien, merci !
A l’époque, Monsieur et moi étions tous les deux étudiants, même si en contrat d’apprentissage, et nous parlions déjà enfants… mais pas avant d’avoir une situation stable, dans laquelle on se sente bien. Un bébé, on en voulait un, mais dans toutes les bonnes conditions pour l’accueillir.
Et là, un week-end, promenade dans la famille et oubli de pilule. « Bof, tant pis, je la prendrai en revenant, il y a quand même très peu de chance que ça arrive, pour UNE FOIS que je l’oublie »…
Ben tiens. Paf.
C’est le retard qui m’a inquiétée, j’ai fait un test et là… non non non ! Pas possible ! Ca peut pas m’arriver à moi !
Ma décision était prise au moment même où j’ai vu le résultat positif.
Panique à bord, appel à une copine, appel à une maman fantastique, appel à un chéri fantastique qui étaient tous d’accord avec ma décision… tout en me laissant libre de mon choix. J’aurais voulu continuer ma grossesse, ils auraient été avec moi malgré tout… et je crois que c’est vraiment ça qui m’a fait ne pas me sentir coupable.
Ce choix, c’était moi qui le faisais, ils n’étaient pas là pour me juger mais pour m’accompagner.
Evidemment, malgré ce soutien, c’était quand même la panique à bord. Est-ce que je vais pouvoir avorter ? C’est pas trop tard ? Il ne va pas y avoir de séquelles, je pourrai quand même avoir un enfant plus tard ?
Je suis directement allée voir ma médecin généraliste, qui a été super pro, et en même temps très attentionnée, même si j’ai trouvé toutes les démarches longues et stressantes : médecin généraliste, puis 1ère écho, puis une semaine plus tard, pour me laisser le temps d’être sûre (mais j’en suis déjà sûre, bon sang !) 2ème visite médicale avec 2ème écho, puis première pilule le samedi, puis IVG le lundi…
Le stress, la panique, c’était surtout dû au fait que c’est moi qui avais oublié ma pilule, c’est moi qui provoquai tout ce bazar, en imposant à mes proches une bonne dose de stress et d’inquiétude (ben oui, quand même)… et puis aussi LA question : « Ca va faire mal ? » (et oui, ça a quand même fait un peu mal…)
Mais le fait d’avoir pris cette décision d’avorter, je n’en ai jamais douté, je ne m’en suis voulu.
Je m’en serais bien plus voulu de mettre au monde un bout de chou qui n’était pas forcément le bienvenu à ce moment-là et qu’on aurait probablement eu du mal à gérer.
Donc voilà. Aujourd’hui, je vais bien, je suis fière d’avoir su gérer tout ça correctement, de m’être posé les bonnes questions.
Aujourd’hui, nous avons tous les deux un boulot qui nous plait, nous sommes bien installés, nous sommes prêts et nous serons contents d’accueillir un p’tit bout de chou avec plein d’amour !
Aujourd’hui, je vais bien, MERCI ! 🙂
J’ai 33 ans et j’ai avorté il y a 6 jours. Et je vais bien Merci !
Je n’ai pas d’enfant, mais un jour j’espère que j’aurai cette chance.
Cette décision je l’ai prise sans doute aucun. Et je ne regrette rien.
Ce n’était pas le moment…je ne voulais pas que ça arrive comme ça.
L’acte n’est pas banal, même très intense mais j’ai eu la chance d’être entouré d’une équipe médicale qui a su me mettre à l’aise. Je n’ai ressenti aucun regard aucun jugement. Mes proches ont su comprendre ma décision et malgré leur inquiétude on compris que je ne voulais pas y donner trop d’importance ( même si je suis consciente que ça en a), pour me protéger tout comme l’équipe médical qui n’a pas insisté sur le fait de ma décision.
Je remercie toutes les femmes qui ont lutté et qui luttent toujours pour m’avoir offert ce droit a disposer de ma vie.
J’ai avorté et je vais bien merci.
Bonsoir,
A 33ans et maman d’une petite fille de 3 ans, j’ai avorté début 2103 par aspiration dans un hopital public parisien. ma décision était tout a fait réfléchie et assumée. je vais bien merci!.…mais je suis révoltée par ce que j’ai vécu car je pense avoir vécu le parcours du combattant : peu d’info, un vrai tabou, des personnels désabusés, des propos déplacés (le brancardier qu m’a amené au bloc a annoncé « le petit paquet du jeudi« en entrant…!!). j’avais l’impression qu’en fait ce n’était pas un « droit » mais plutot « un service rendu »..depuis 10 ans, dans mon travail je me bats chaque jour pour faire valoir les droits des publics que je rencontre, je pensais avant 2013 que le combat était gagné dans le domaine de l’IVG…je suis aujourd’hui choquée et révoltée pour celles qui ne s’en relèvent pas ou ne seront pas assez fortes pour aller au bout du parcours du combattant ! j’aimerai rencontrer des personnes engagées afin de faire évoluer les choses …
Bonjour Ga2L
Tu peux peut-être te mettre en contact avec le MFPF (mouvement français pour le plannung familial) qui est une association (différente des centres de planification familiale) qui à la fois accompagne les femmes et milite pour la défense du droit à l’IVG.
Re bonjour,
Je suis l’auteure de ce témoignage : je souhaite apporter un nouveau petit témoignage :
Quelques mois après mon IVG, j’ai eu quelques petits soucis d’infections urinaire : j’en ai alors parlé à LA remplaçante de mon généraliste (je tiens à préciser que c’est la seule femme que j’ai pu rencontrer lors de mon parcours IVG)
Je lui ai posé une question toute bête : est ce possible que ces infections soient dues à mon moyen de contraception ?
Réponse : « Non mais alors!! ne vous mettez pas dans l’idée d’arrêter votre contraceptif parce que quand même il ne faudrait pas que CETTE situation ce répète tous les trois mois, c’est totalement irresponsable etc etc etc etc »
Je n’ai d’abord ABSOLUMENT pas compris ou elle voulait en venir car pour moi l’IVG n’avait pas été abordée, c’est du passé.
J’ai ensuite réalisé qu’elle avait mon dossier, fait par mon généraliste, que j’avais vu lors du premier RDV des démarches IVG (et qui avait été lui adorable et pro)
J’ai alors répondu d’un ton sec que CETTE situation n’était pas prévue au programme dans mon futur et que je n’étais pas là pour parler de ça mais pour qu’elle me soigne alors qu’on en revienne à nos moutons
JE VAIS BIEN ALORS FOUTEZ-MOI LA PAIX !
je suis surtout estomaquée que cette situation se soit déroulée avec une femme, la seule, l’unique femme du corps médical que j’ai pu rencontrer.…. incroyable…
Bon courage à toutes, et à tous.
Bonjour,
j’ai vécu une ivg par voie médicamenteuse il y a tout juste une semaine et j’ai lu beaucoup de témoignages sur ce blog avant le jour j. Il me paraît donc essentiel de participer en racontant ma propre histoire. Mon témoignage est plutôt détaillé car je pense que cela peut parfois aider les femmes qui vont affronter cela à répondre aux questions qu’elles se posent et à se sentir rassurée. J’espère que ce sera le cas !
J’ai 29 ans et cela fait plus de 5 ans que je ne prends plus la pilule. J’ai pris cette décision à l’époque car je voulais reprendre le contrôle de mon corps, comprendre comment il fonctionnait, percevoir mon cycle et pouvoir gérer ma fécondité et ma contraception de manière non médicamenteuse, éviter les hormones bien entendu et enfin, avoir un rapport plus égal vis-à-vis de cela avec mon partenaire. Depuis 5 ans donc, je suis la méthode symptothermique et nous utilisons des préservatifs quand cela est nécessaire. Je n’avais jamais eu de problèmes jusqu’à maintenant et je pense continuer à utiliser cette méthode et le préservatif.
Mais aucun moyen de contraception n’est fiable à 100%… Et surtout, l’erreur est une humaine. Il y a 7 semaines, nous avons fait l’amour sans nous protéger et je me suis rendue compte après coup que je m’étais totalement trompée en regardant mon agenda et en pensant que nous ne courrions aucun risques. J’ai donc filé à la pharmacie le lendemain matin et j’ai pris la pilule du lendemain environ 8h après le rapport en question. 3 semaines après, je ressens les symptômes habituels pré-menstruels ; mal au sein, mal au ventre, au dos. Mais rien ne vient… Après une semaine, je fais un test qui s’avère positif. Les symptômes que je ressentais étaient en fait ceux de la grossesse.
J’ai immédiatement appelé le planning familial et j’ai eu un rendez vous le vendredi après midi. Lors de ce rendez-vous, une sage-femme très gentille et professionnelle me fait une échographie et m’annonce que je suis bien à 5sa/3sg. Suite à cette échographie, je réfléchis beaucoup et en parle beaucoup avec mon amoureux. La situation est étrange car on se sent tous les deux heureux face à cette idée mais pas du tout prêts à l’accepter. Je me pose beaucoup de questions même si au fond il me paraît clair que ce n’est pas possible pour le moment. Le mardi d’après je retourne donc au planning familial pour une consultation et je leur explique la situation:
Oui je suis amoureuse et heureuse avec mon copain, cela fait 6 ans que l’on est ensemble mais on sort d’une période de grosse crise et on est en train de reconstruire notre couple = pas le moment.
Je viens de commencer un master de 2 ans. Il est très très prenant et c’est essentiel pour moi de m’investir totalement dans mon travail = pas le moment.
J’ai 3 jobs à côté de mon master dont un qui me tient particulièrement à coeur et pour lequel je viens juste d’être engagée ! = pas le moment.
Mon amoureux a prévu de partir 4–5 mois pour un projet qui lui tient à coeur et qu’il prépare depuis longtemps = pas le moment.
Tout cela en plus du fait que je n’ai pas voulu tomber enceinte! Il s’agit d’une erreur, que j’ai essayé de réparer par la prise de la pilule du lendemain. C’est une grossesse non désirée et je ne veux pas d’un enfant qui naisse dans ces conditions. C’est un droit que de décider quand et comment.
Les dames du planning familiale comprennent et ne jugent pas. Nous discutons du choix entre l’ivg médicamenteuse et l’aspiration. Après quelques hésitations, je préfère opter pour l’ivg médicamenteuse, tout en sachant qu’elle est plus douloureuse, prenante, invasive. Je décide cela car je veux agir vite et aussi car cela me semble plus naturel de provoquer cette fausse couche, je préfère ressentir ce qui se passe car même si je suis sure de moi, je ne vois pas cette intervention comme quelque chose d’anodin.
Etant certaine de ma décision, les dames du planning familial me donnent un comprimé de mifégyn que je devrais prendre le lendemain matin mercredi à 8h chez moi. Et je dois revenir le vendredi matin pour le deuxième médicament.
Le lendemain matin, je prends donc comme prévu le comprimé. Je n’ai aucun symptôme (ni saignements, ni douleurs) suite à ce médicament. Je me rends donc le vendredi matin à 8h à l’hôpital avec mon amoureux. L’infirmière nous installe dans un chambre où nous sommes seuls et elle me donne d’abord des comprimés anti douleur et anti nauséeux. 30 minutes après, elle revient avec le médication destiné à provoquer l’expulsion. Je ressens rapidement les effets. J’ai des très fortes douleurs dans le ventre, des bouffées de chaleur, je vomis un peu. 45 minutes très intenses et très douloureuses où j’ai aussi commencé à saigner. 2h après, je n’ai toujours pas expulsé l’ « oeuf » et on me redonne donc une nouvelle dose des mêmes médicaments. J’ai à nouveau des douleurs fortes mais moins que la première fois. c’est plus lancinant, et ça dure plus longtemps mais c’est moins intense. Après 1h, la médecin vient me voir et me dit que je peux rentrer chez moi, que j’expulserai chez moi et que normalement tout devrait bien se passer. Il est prévu que je revienne le 6 janvier pour vérifier que tout est parti. Alors que je m’apprête à rentrer, je passe encore aux toilettes et finalement j’expulse l’ « oeuf ». J’avais peur de voir mais finalement ce n’est qu’un amas de chair, petit. Rien de traumatisant, je me sens toujours en accord avec ma décision et ne ressens ni culpabilité ni tristesse. Toutes les grossesses ne sont pas faites pour être menées à termes. Une femme sur 4 fait une fausse couche, le corps dit non. Parfois c’est la tête qui dit non et, à nouveau, c’est un droit que les femmes ont.
Après cela, je rentre donc chez moi, j’ai encore mal tout l’après midi mais mon chéri s’occupe bien de moi. Je suis restée au lit du vendredi 14h au samedi 9h. Ca aura été intense et fatiguant mais rien d’insurmontable.
Depuis, j’ai encore des saignements et parfois quelques douleurs légères. Mais ce qui est important, c’est que je me sens normale. J’ai ressenti de la tristesse lorsque j’ai pris ma décision car je sais que je veux un enfant bientôt mais j’étais en accord avec le fait que ce n’était pas le bon moment. D’ici quelques années, je serais heureuse de devenir maman quand je l’aurais désiré et non pas par erreur. Donc oui, je vais bien merci!
Merci pour votre blog, site qui m’a beaucoup aidée et rassurée quant à la procédure.
Merci d’avoir ajouté ton témoignage rassurant pour nos prochaines visiteuses
Cela me fait tellement bien de te lire…J’ai pris la décision d’avorter, avec mon ami, et je rencontre ma médecin lundi… Merci..
J’ai avorté pour les 40 ans de la loi Veil…
J’étais enceinte sans l’avoir voulu/envisagé/programmé comme on peut le faire aujourd’hui. Je ne raconterai pas pourquoi, comme pour tout le monde ici, ce n’était pas possible de mener cette grossesse, ça n’a pas d’intérêt. Et surtout, je ne raconterai pas COMMENT je suis tombée enceinte. Parce qu’il n’y a aucune raison de se justifier. Etre enceinte, c’est naturel. Et je n’ai pas à me justifier d’avoir merdé dans le contrôle de mon corps et de mes sentiments.
Je vais vous dire par contre que je suis tombée enceinte sans l’avoir voulu alors que la moitié de mes amies étaient enceintes ou venaient d’accoucher en l’ayant voulu. Et j’ai ressenti de la honte. C’est nul mais c’est vrai. Honteuse d’avoir merdé! Honteuse d’être enceinte quand d’autres galèrent à l’être. Honteuse d’être médecin, d’avoir 30 ans et d’être enceinte sans l’avoir voulu.
J’y ai quand même réfléchi, à garder ce truc, j’ai envisagé sérieusement la possibilité de… Ce n’est pas simple quand autour de vous ça éclot à n’en plus finir et que oui franchement, un enfant, c’est chouette! J’en avais la possibilité matérielle, financière, et naïvement, plus jeune je m’étais toujours dit que jamais je n’avorterais si j’avais la possibilité matérielle d’avoir l’enfant. Mais les choses ne sont pas si claires en fait!
Alors j’ai avorté. J’ai pu constater qu’à l’hôpital du coin, le numéro vert de l’orthogénie n’était pas sur le magnifique site web, et que le service était mentionné rapidement au milieu du topo sur la gynéco. J’ai essayé d’éviter les sites et témoignages mais je suis quand même tombée sur ivg.net, au secours!!!!! que je ne connaissais pas, et dont j’ai pu admirer l’art de la manipulation.
J’étais triste, j’étais mal, j’étais contente d’avoir pris la décision mais quand même!
L’orthogénie? J’y ai passé une matinée complète pour la 1ère consultation. Une secrétaire de service adorable et dévouée au téléphone (« ce sera par médicament pas de problème », pas de choix possible a priori), une gentille conseillère familiale (« ce n’est pas obligatoire mais on préfère vous voir, nous pensons que la prise en charge globale c’est mieux, vous pouvez refuser ») qui a au moins le mérite de donner des conseils pratiques: « mettez un pantalon large et confortable, prévoyez des serviettes assez épaisses, je vois souvent les femmes se précipiter vers les toilettes au milieu de la conversation »; un confrère compréhensif (« ben oui c’est pas parce que vous êtes médecin que vous êtes pas une femme quoi! ça n’empêche rien, et c’est pas plus grave! »).
Première prise de médicament à domicile le 17 janvier (« vous le prendrez à 10h pile » m’avait dit le doc!), joyeux anniversaire la loi Veil! Des douleurs nocturnes très supportables. Et puis les saignements rouge vif, goutte à goutte, rapidement, dans la salle de bains, impossible de s’équiper correctement sans en mettre partout, et merde, je vais dans la douche comme ça y en aura pas partout par terre, oh là là mais quelle horreur pourquoi je saigne comme ça ah oui c’est vrai je fais une IVG bon mais là faut que je choppe une serviette ça va dégouliner partout, et zut il faut que je change de pantalon.… une sensation de solitude intense malgré la copine qui est là pour vous appuyer, elle-même enceinte jusqu’aux yeux! Bon ok donc il faut des serviettes-couche-culotte hein parce que sinon c’est pas possible! Des saignements en moyenne quantité toute la fin de journée…
Et le lendemain 19 janvier, hospitalisation le matin, dans une chambre double, on avait été prévenues avec les excuses de l’équipe, pas possible de faire autrement; dans le service de gynéco. Prise du CYTOTEC à 9h, la sage femme me donne 3 serviettes super épaisses, une demi-heure plus tard déjà des douleurs, une espèce de sensation qui travaille dans le bas ventre, 2 Spasfon et ça va passer j’espère, des bouffées de chaleur, une énorme diarrhée (oui effet secondaire bien connu!) et une première expulsion d’un tas de caillots… allez c’est fini me dis-je… je retourne m’asseoir tranquillement…, en fait chaque fois que je me lève je perds un tas de caillots, avec des douleurs très spasmodiques et intenses… je suis épuisée… ça dure comme ça jusque 13h, j’ai les jambes en coton, j’ai changé de culotte, utilisé je ne sais combien de serviettes, squatté les toilettes, heureusement que pour ma voisine ça tarde un peu sinon on se serait battues à la porte de la salle de bain! A 14h30, la sage-femme qui s’accroupit à côté de mon fauteuil, « ça va aller, comment vous vous sentez, bon on va vous laisser partir, vous continuerez à saigner, plutôt comme des règles, si c’est plus n’hésitez pas à venir aux urgences gynéco ». Adorable.
Je suis reparti vidée au sens propre comme au sens figuré. Je me suis jetée sur un burger frites (on était a jeun « au cas où! »), puis effondrée sur mon lit, les jambes coupées, j’ai dormi 3 heures, encore saigné toute la nuit, puis toute la journée du lendemain. Progressivement, les saignements ont diminué mais ils persistaient encore lors du contrôle d’échographie un peu plus de 15 jours après. Un radiologue très… gracieux… « C’est pour un contrôle après une IVG? — Oui, d’ailleurs je saigne encore. — Ouais ben c’est normal hein faut quand même 2–3 cycles pour que ça rentre dans l’ordre!« 10 secondes d’échographie endovaginale, « Ouais ben c’est bon pas besoin de curetage rhabillez-vous », j’ai attendu les résultats les larmes aux yeux, et failli éclater en sanglots quand on m’a demandé 56euros à l’accueil… ça fait cher la seconde avec une sonde dans le vagin!! pleuré comme une madeleine en rentrant… Mais ça a été la seule indélicatesse de ma prise en charge.
Infos pratiques: si vous faites une IVG médicamenteuse, et que vous n’êtes pas hospitalisée, exigez un arrêt de travail! C’est un droit, et ça me paraît indispensable! Les premières 48h si vous devez travailler ou sortir, prenez des sous-vêtements et un pantalon de rechange. Prenez les serviettes les plus épaisses du commerce, voire même achetez en pharmacie des protections pour l’incontinence, c’est carrément plus efficace que les produits habituels des grandes surfaces! Et surtout prenez avec vous le paquet complet, on ne sait jamais! Prenez du Spasfon dans votre sac et n’hésitez pas à en prendre si vous avez des douleurs, ça ne sert à rien de souffrir! ça peut arriver n’importe quand, immédiatement ou au bout de 3 jours mais mieux vaut être équipée. Prenez de quoi vous distraire à l’hôpital si vous êtes hospitalisée, car même si c’est seulement une demi-journée, ça peut paraître très long! Et une tablette de chocolat pour se réconforter…
Voilà, c’est fini, c’est terminé, je ne saigne plus, j’attends mes règles, je n’ai pas repris de contraception parce que je suis un peu paumée, et que là je n’en ai pas besoin, je pense à un stérilet, mais cuivre ou hormonal? je ne sais pas, bref, je me pose les questions de tout le monde.
Je repense à la honte que j’ai ressenti et je me suis dit qu’il fallait que j’en parle… Je n’en reviens pas d’avoir eu tellement honte… Qu’on ne le clame pas sur les toits, soit, c’est quand même intime! Mais que j’ai pu éprouver ces sentiments de gêne, de honte, de culpabilité… j’ai presque du mal à y croire. Mes amis proches ont été géniaux, et malgré tout… Bizarrement, c’est quand je me suis résolue à le dire par écrit à mes copines enceintes ou jeunes mamans que j’ai commencé à me sentir mieux, vraiment mieux. Peut être d’avoir le courage d’assumer. Peut être de savoir qu’elles sont derrière vous quoi qu’il arrive, même enceintes jusqu’aux yeux.
Alors voilà, j’ai 30 ans, je suis médecin, j’ai eu honte, j’ai eu mal, j’ai eu peur, j’ai eu confiance dans ma décision, j’ai été triste, j’ai été soulagée, j’ai douté, j’ai pleuré, je me suis sentie mieux, j’ai lu le blog, j’ai repleuré, je n’avais plus honte, plus peur, encore un peu mal, mais j’ai toujours su que je ne regrettais pas d’avorter, et encore moins le jour des 40 ans de la loi Veil.
J’ai avorté et je vais bien, un peu grâce à vous toutes, merci.
J’ai 28 ans et il y a deux semaines, j’ai passé un test de grossesse, vu que j’avais quelques jours de retard; il était positif. Tout s’est passé très vite. Deux semaines plus tard, a 8 semaines de grossesse, j’ai eu l’IVG. Je ne me sentais pas enceinte, car je ne voulais pas vivre cette grossesse et encore moins devenir mère. En somme, je ne désirait pas de ce qui se développait en moi. Je fais présentement de longue étude pour pouvoir vivre la vie que j’aimerais: faire des contrats a l’étranger, voyager, etc. J’ai toujours voulu avoir un bébé, mais pas maintenant et surtout, je voulais que ce soit un bébé de l’amour. Quand j’ai passé le test de grossesse, je n’étais plus en contact avec mon partenaire et je ne tenais pas a passer ce moment avec lui a mes côtés. C’était fini. J’en ai seulement parlé a des amiEs. Ma mère m’aurait accompagnée, mais elle n’aurait pas compris ma décision. Ma sœur aurait un jour dit une connerie, sur le coup de la colère. Le jour J, j’étais impatiente d’en finir avec tout ça. De pouvoir enfin tourner la page. J’attendais mon tour dans la salle. J’étais impatiente que l’intervention de débute. Quand ce fut fait, sans aucune drame, je me suis dit que j’avais enfin récupérer ma vie et mon corps. C’était mon droit de ne pas devenir mère et encore plus de ne pas vivre cette grossesse. Quand j’ai rencontré la travailleuse sociale, elle m’a demandé quelles valeurs mettaient en scène l’avortement. J’ai simplement répondu que c’était mon droit, que ce n’était pas un choix de société. En fait, ça aurait plus simple de lui dire que, pour moi, ce n’était pas une question de valeur, mais un choix. J’étais tannée d’être aussi fatiguée, de ne pas pouvoir faire les activités que je faisais auparavant. J’étais tannée de ces nausées, d’avoir mal aux seins, de mal dormir la nuit. Je crois qu’elle a répété mes propos a l’infirmière chef; je l’ai entendu en parler avec quelqu’un d’autre. Le fait que j’ai justifier mon IVG en disant que- j’en avais le droit- l’a choqué. Le lendemain, je me suis réveillée l’esprit en paix, aucune culpabilité. Oui, c’est possible de vivre ça sans remord, mais les contre-discours sont tellement forts que l’on se sent anormale de vivre cela sans peine et en allant bien par la suite. Et on guette ce genre de sentiment, jusqu’à temps que l’on se dise que c’était notre choix, notre décision et que notre conscience en paix est la manifestation d’une décision éclairée. Et voila, j’ai eu une IVG et je vais (plus que) bien.
Bonjour,
j’ai avorté il y a 2 mois je vais bien.
Je suis tombée enceinte suite à des problèmes de contraception (je ne supportais pas la pilule) et des troubles hormonaux (règles anarchiques ). J’avais 33 ans, un boulot stable, des revenus convenables, un désir d’enfant depuis quelques années (sacrée horloge biologique) mais ce n’était juste pas le bon moment.
Le problème: je suis la 2 ème femme, de 15 ans de moins que la 1 ère, le petit démon, la vilaine maîtresse quoi. Et puis il y a l’officielle, l’épouse depuis plus de 20 ans, la mère de ses 2 enfants, sa femme qu’il aime toujours (autant que moi, ni plus ni moins soi-disant) et qu’il a toujours dit n’avoir aucune intention de quitter.
Mais comment élever un enfant seule lorsque l’on a des jours et des horaires de boulot qui changent tout le temps, aucune famille autour et un compagnon jamais présent?
L’ivg était la seule solution, pas forcément celle que j’aurais voulue, mais la seule. Ce choix a été fait à 2 même si finalement c’est moi seule qui ai choisi.
J’ai pris rdv rapidement car mon compagnon tenait à être présent mais partait en vacances avec sa « vraie » famille 10 jours plus tard. Un grand merci d’ailleurs à tout le personnel du service de gynécologie de ce petit hôpital, ils ont été super. Le gynécologue qui m’a recue pour le 1er rdv a été extra. Il m’a mise a l’aise, n’a pas dramatisé ni fait de commentaire. Il m’a expliqué les différentes méthodes et m’a laissé choisir librement, prenant en compte mes craintes. J’ai opté pour la médicamenteuse. Et la sage — femme qui m’a prise en charge le matin de mon hospitalisation a été formidable. Elle m’a écoutée, déculpabilisée, m’a dit que ca arrivait dans la vie d’une femme et qu’en aucun cas je devais me sentir fautive.
Et tout s’est bien passé. Mon compagnon m’a tenu la main toute la matinée, m’a laissée lui planter mes ongles dans la peau lorsque la douleur était très vive, m’a raccompagnée chez moi à 13h, m’a fait manger et m’a tenue dans ses bras tout l ‘après-midi.
10 jours après je le suis fait poser un stérilet.
Je n’ai pas honte, loin de là, mais je n’ai mis personne au courant à part le père, ça ne concerne que nous, et ça évite les discussions.
J’ai l’intention d’avoir un enfant, mais quand je l’aurai décidé et surtout quand je pourrai m’en occuper convenablement.
Bonjour,
Dans le cadre de mes études je réalise un reportage écrit sur l’avortement,
j’ai beaucoup apprécié votre témoignage et j’aimerais savoir s’il était possible de vous poser quelques questions par téléphone par exemple?
Ce témoignage restera strictement anonyme évidemment.
N’hésitez pas à me contacter via mon adresse mail pour en discuter,
Merci!
Bonjour Lisa,
Je ne sais pas si tu liras mon message, mais j’aimerais savoir où tu en es dans ta vie aujourd’hui?
Ton histoire ressemble à la mienne, surtout dans le fait d’avoir pris le risque pour me prouver inconsciemment que oui je suis fertile. J’ai 37 ans et je dois faire l’ivg ce week-end
J’appréhende beaucoup. Parfois je suis sereine, parfois je me roule et pleure beaucoup. Et les paroles de certains amis me font culpabiliser et douter et peur car j’espère que après cela, je me sentirais mieux et soulagée. C’est un droit, c’est ma vie. Je ne sais pas ce qu’il m’attend par la suite et même si j’y ai beaucoup réfléchi, je sais que je ne veux pas d’un enfant seule, mais je veux un enfant conçu dans l’amour et désiré des 2.
Ce n’est pas facile, surtout face aux commentaires des forums et amis qui disent que à mon âge car sans enfants, et à ma place, il le garderait. Ils ne sont pas à ma place, je trouve tout aussi égoïste de le garder sans papa.
J’espère que depuis tu as rencontré l’homme de ta vie, et que tu pourras me raconter la suite de ton parcours depuis
J’ai avorté en 2010 et je vais superbement bien… Merci! J’étais alors étudiante, 22ans, en couple depuis plus d’un an avec un garçon fantastique, pleins de projets en tête dont un emménagement commun juste après des vacances en amoureux. Les vacances se passent merveilleusement bien. Bon! c’est vrai on a oublié une fois de se protéger mais après tout ce n’est pas très grave dans nos esprits! Septembre arrive, je reprends mes études, nous emménageons ensemble, c’est l’amour fou. C’est le bonheur total. Mais je n’ai pas mes règles… Je le sens ce n’est pas normal il y a quelque chose qui se passe à l’intérieur de moi. Mon compagnon décide de m’acheter un test de grossesse, il faut qu’on en est le coeur net! Aucun doute,dès que j’urine sur ce test il est positif. Hors de question de garder ce futur enfant: ma décision est prise en une fraction de seconde; je suis jeune, je veux vivre, finir mes études, m’épanouir professionnellement, voyager, profiter d’une vie à deux… Un milliard de raisons pour ne pas poursuivre cette grossesse.
Mon compagnon me soutient. Il est un peu plus âgé que moi,plus stable, serait prêt à être père. Mais qu’elle que soit ma décision il sera en accord avec moi. Je lui explique les mille raisons qui font que je ne veux pas d’enfant à ce moment là. Il me comprends.
C’est lui qui a appelé le planning familial pour qu’on prenne rdv. On y est allé tous les deux, main dans la main. J’ai été très bien reçu. Je m’attendais à être sévèrement jugé. Pas du tout! la dame qui nous a reçu a vu que la décision était sûre, elle a tout de suite appelé un médecin de ville pour qu’un rdv soit fixé le lendemain afin qu’un avortement médicamenteux soit réalisé les jours suivants car elle ne voulait pas que le délai pour celui-ci soit dépassé et que nous soyons plus en galère, les places étant peu nombreuses. Elle m’a envoyé tout de suite faire une échographie dans un centre indépendant . La personne qui me l’a pratiqué a eu la décence de couper le son de l’échographe quand je lui ai dit que je voulais avorter. Là aussi aucun jugement et toujours accompagné de mon compagnon.
Après tout est allé assez vite. J’ai rencontré le médecin le vendredi qui a commandé les médicaments pour le mardi…j’ai pris les premiers médicaments ce jour-là chez le médecin… Puis le jeudi j’ai pris les autres médicaments ainsi que les anti-douleurs.
Je ne vais pas mentir, ça a été assez douloureux, j’ai vomi, j’avais mal. Mais mon compagnon,toujours présent, a pris soin de moi. J’ai senti le moment où j’ai réellement avorté de l’embryon. Ce moment-là restera gravé dans mon esprit. Non pas dans l’horreur mais dans le soulagement et une certaine forme de joie.
Tout est alors rentré dans l’ordre. De cette expérience qui, pour bon nombre de femmes signifient souffrance, remords, culpabilité, j’en ai tiré des éléments positifs: cela nous a rapproché encore plus avec mon compagnon, qui aujourd’hui est mon mari. Nous n’en parlons que très rarement car cela ne nous a pas traumatisé. Nous savons que dans les moments difficiles nous savons nous soutenir. Nous savons aussi que le jour où nous choisirons d’avoir un enfant nous pourrons en concevoir un sans difficultés. Je me suis encore plus investie dans mes études car j’ai compris la chance de pouvoir en faire sans entraves majeures. Moi qui voulais m’arrêter à une licence j’ai poussé jusqu’à un master 2.
J’ai encore des projets plein la tête notamment de voyages… J’ai déjà visité quelques pays mais je rêve d’en visiter encore et encore avec mon mari adoré.
Je ne me sens pas prête encore à élever un enfant, je veux encore profiter de ma vie.
Quand je pense à mon avortement je ne me sens jamais triste, coupable ou quoi que ce soit. C’est l’une des meilleures décisions que j’ai prise pour MOI ‑et non pas pour la vie d’un petit être qui aurait souffert (on entend souvent cette justification)- quand je regarde en arrière je suis toujours soulagée et heureuse de ne pas avoir mis au monde un enfant. Heureuse pour moi: je n’aurais certainement pas poursuivie mes études, quid de mon couple alors qu’on est si bien à deux… Les voyages auraient été impossibles, mon mariage: moins centré sur l’amour que nous nous portons mon mari et moi… Les fins de mois difficiles quand on avait un seul salaire… Bref je ne regrette absolument pas mon choix! A refaire, je referais pareil sans l’ombre d’un doute.
A savoir que je suis pour la reconnaissance claire d’un droit constitutionnel à l’avortement « de confort » comme cela existe dans certains pays et dont les contours seraient fixés par le législateur.
Je témoigne aujourd’hui car j’en ai marre de voir ce droit remis sans cesse en question…avec les images chocs que certains anti-ivg nous sortent à tout va, les sites créés pour ajouter de la peine, de la honte et de la culpabilité à ces femmes pour qui un avortement est un déchirement. Je suis sûre que si nous, femmes qui ont avorté et qui vont bien, sommes entendues, de nombreux autres avortements se passeront bien mieux psychologiquement.
Il n’y a pas de fatalisme là-dedans. J’ai avorté et je vais très bien merci
Merci ce message fait vraiment vraiment du bien
J’ai avorté en 2014 et je vais bien… Merci ! Depuis très jeune, l’idée de tomber enceinte (sans l’avoir décidé) me terrorisait. Adolescente, j’ai plusieurs fois oublié la pilule mais par chance, jamais je ne tombai enceinte. En 2011, je décide de me faire poser un stérilet au cuivre, n’étant pas du tout à l’aise avec ces histoires d’hormones artificielles. Et puis, c’est la contraception la plus efficace nous dit-on ! Malheureusement j’ai fait partie des 0,9% de femmes qui tombent enceintes sous DIU. Et pourtant, la semaine précédente, j’avais passé une IRM pelvienne et le DIU apparaissait bien en place, impeccable. C’est après deux semaines de retard, les seins atrocement douloureux, que j’ai passé le test de grossesse pour la première fois, à 28 ans. Il m’arrivait fréquemment d’avoir des retards de règles, il suffisait que je sois malade, fatiguée, que j’ai vécu un stress important dans le mois… Mais là ça faisait long donc il fallait écarter cette hypothèse. A la découverte de la mauvaise nouvelle, j’ai pleuré, hurlé, c’était terrible. Mon copain, avec qui j’étais déjà en couple depuis des années, était aussi sous le choc. Étrangement, alors que je savais que ce n’était pas le moment et que je ne désirais pas cette grossesse, je me suis pourtant mise à douter. Peur de l’avortement, peur de laisser filer une occasion qui peut-être ne se re-présentera pas (on commençait à me faire peur avec ces questions de stérilité à cause d’une suspicion d’endométriose)… Et puis, on est un couple solide, et mon copain a 35 ans… Mais non, dans le fond je n’en voulais pas, je détestais ce qui m’arrivait, c’était pour moi une injustice atroce, une malédiction. En plus d’avoir souffert le martyr à la pose du DIU, d’avoir un SPM horrible chaque mois et d’autres mauvaises conséquences de ma contraception, elle n’était même pas fiable ! Et puis, pourquoi les femmes, qui prennent quasiment toujours en charge la contraception, devraient aussi subir les mauvaises conséquences d’un échec de contraception, alors que c’est un acte qui se fait à deux ? J’en ai beaucoup voulu à mon copain, qui pourtant était tellement désolé et me soutenait à fond, qui m’a déclaré que s’il avait pu, il aurait préféré que ce soit lui qui subisse cette épreuve et pas moi, qui a déjà eu des problèmes de santé et des hospitalisations répétées. Ce n’était pas juste, et je garde encore aujourd’hui un sentiment amer de ma condition de femme, de ne pas pouvoir choisir que ce soit mon partenaire qui porte un enfant et non moi, à l’avenir. Bref. Dans mon désespoir, et la décision d’avorter étant prise, j’ai beaucoup consulté internet. Les faux sites de désinformation, ces manipulateurs réactionnaires, et vous, tous vos témoignages, touchants et fantastiques car donnant une issue optimiste. J’ai avorté et je ne le regrette pas, au contraire ! Merci à toutes. Aujourd’hui je vais super bien, je n’ai bien sûr pas remis de DIY, les capotes c’est bien, efficace, et les mecs participent à la tâche !
J’ai avorté le mois dernier et je vais bien, merci.
J’ai déjà 3 enfants et je n’en veux plus, j’ai atteint ma limite. Et puis, mon corps commence à fatiguer, à en avoir marre. Donc ça a toujours été très clair depuis quelques années. « Si je tombe enceinte, j’avorte ».
Jusque là, je n’avais eu aucun souci.
Et puis, l’accident bête, en juin. Le test de grossesse positif nous désespère, mon mari et moi. Mais tout est tellement clair dans ma tête.
J’appelle aussi vite le planning familial. Une dame adorable me donne une liste de généralistes pratiquants les ivg et qui ne sont pas en vacances.
Ça a été ça le plus galère : trouver un médecin disponible en juillet.
Après 2h à téléphoner à tous les médecins de la ville, je trouve une gynéco à deux pas de chez moi qui peut me prendre en urgence.
A l’échographie j’apprends que je suis enceinte de 6SA et quelques jours. Le délai pour l’ivg médicamenteuse. Il faut donc faire vite. Heureusement que le délai de réflexion de 7 jours a été supprimé, merci (et remis, depuis).
D’ailleurs, à l’échographie je ne ressens rien, aucun plaisir en voyant ce petit haricot. Et la gynéco ne me culpabilise à aucun moment. Pourtant, énormément de médecins profitent de l’échographie pour mettre le doute aux femmes ou les culpabiliser « regardez, il est là, il est déjà bien beau, allez, on insiste pour écouter le cœur », quelle horreur !
Bref, la gynéco finit par me donner tout un tas de papiers qui m’expliquent comment l’ivg va se passer, quand prend quels médicaments, etc etc. Comme elle n’a plus de comprimés en stock, je dois revenir la voir 3 jours plus tard.
Le lundi matin à la 1ere heure je suis donc à son cabinet, je prends immédiatement deux comprimés de mifégyne. Et je repars aussi vite avec mes comprimés de cytotec.
48h plus tard, mon mari part travailler. Je commence à avoir un peu peur. L’acte reste tout de même impressionnant. Et si je souffre vraiment beaucoup ? Et si ça se passe mal ?
Je prends un anti douleur puis les cytotec avec lui. Il attend un peu, me rassure, puis s’en va au travail.
2h plus tard, je sens que c’est le moment, je file aux wc et je découvre l’œuf sur ma serviette hygiénique.
Je n’ai ressenti aucune douleur, strictement rien. Même pas de douleur habituelle aux règles. Absolument rien. Pas d’hémorragie non plus (ouf, je n’aurais pas à abandonner mes enfants pour filer à l’hosto)
Absolument aucun problème.
Physiquement ça va très bien. Psychologiquement, aussi. Je ne regrette pas, je ne sombre pas dans la dépression. Mon mari et moi prenons très bien la chose, on en rigole, même.
J’ai avorté il y a 3 semaines et je vais bien, merci.
J’ai 29 ans et j’ai avorté début juillet, je vais bien merci…
Tout a commencé fin juin par un retard de règles, je suis avec mon nouveau copain depuis seulement 2 mois.
Je ne prends plus la pilule depuis déjà 2 ans car mon organisme ne supporte pas les hormones de synthèse.
Début juin, défaut de protection de notre part… il a suffit d’une fois…
Outre le retard de 4 jours de mes règles, mes seins commencent à gonfler et à me faire très mal au touché, j’ai des maux dans le bas ventre, de plus en plus prononcés, la nausée de temps en temps… (Horreur…) Je me dis dans un premier temps que c’est impossible.
Malgré tout, au bout de 2 jours, j’achète un test de grossesse en pharmacie avant de rentrer chez moi où mon copain m’attend. Je n’avais pas spécialement prévu de la faire en sa présence, mais quelque-part ça me rassure de voir le résultat en même temps que lui.
Quelques minutes passent… le résultat est sans appel. La Terre vient de s’écrouler sous nos pieds, je pleure, choquée. Lui aussi est choqué. Aucun de nous ne veut de cet enfant. S’en suit une soirée difficile durant laquelle j’ai bu volontairement quelques verres d’alcool dans l’unique but de « tuer cette chose en moi ». Le lendemain sous la douche, je me donne des coups au ventre « tu n’as qu’à crever! »
Matinée de travail compliquée, je suis extrêmement perturbée, ma chef me donne mon après-midi car elle voit que je ne vais pas bien.
Après-midi, prise de sang, avec espoir qu’elle dise le contraire de ce qu’a dit le test de grossesse la veille. Mais le résultat est sans appel encore une fois. Enceinte depuis environ 3 semaines… Je pleure de nouveau, besoin d’aller prendre l’air, besoin d’aller hurler, d’avoir mon RDV immédiatement, qu’on me retire ce poids immédiatement! Mais à 18h, personne ne répond plus au téléphone pour les prises de RDV… Il faudra attendre le lendemain.
Qu’importe, nous prenons la voiture pour que je puisse aller me défouler en pleine forêt. ça fait du bien mais je ne me sens plus moi même, je suis tellement mal que des pensées morbides viennent à me traverser l’esprit.
Le lendemain matin, enfin je peux faire avancer les choses. Mon copain travaille et regrette de ne pouvoir m’accompagner. Je glane quelques informations, j’apprends alors qu’il me faut une attestation de mon médecin, une échographie de datation et une carte de groupe sanguin.
RDV avec mon médecin l’après-midi même, elle me fait l’attestation sans la moindre réflexion. Je viens de faire un pas en avant, ça me soulage déjà un peu.
J’obtiens un RDV pour le lundi matin dans un hôpital pour rencontrer le gyneco qui va me faire mon écho et me suivre durant mon IVG.
Arrive le lundi, mon copain est présent jusqu’à l’entrée du Centre de régulation des grossesses de l’hôpital.
Je rencontre le gyneco, lui donne la lettre du médecin et mon résultat de prise de sang. Il me fait mon écho mais ne voir rien à l’écran! Il me dit que ça ne lui arrive pratiquement jamais et soupçonne une grossesse extra-utérine. « Revenez dans 2 jours pour la refaire ». Je recommence à paniquer, je ne veux pas passer sur une table d’opération, je veux une IVG médicamenteuse!
Je sors de là, mon copain n’est pas rassuré par ce qui vient de se passer non plus.
Je retourne donc 2 jours après, dans un premier temps il me dit de nouveau qu’il ne le voit pas à l’écho, puis… « ah non! le voilà! il est minuscule! », je regarde, une tache noire insignifiante en forme de haricot… ça ne me fait ni chaud ni froid, cette image me dégoute plutôt…
Il mesure, j’en suis à 5 semaines d’aménorrhée maximum. J’aurai donc possibilité dans 4 jours de bénéficier de mon IVG médicamenteuse. Soulagement!
Je rencontre l’infirmière pour diverses informations et prises de sang. Elle m’explique comment va se passer la prise des médicaments. Les trois premiers comprimés vont m’être donnés par le gyneco, ces comprimés vont stopper la grossesse. 48h après, chez moi, je vais devoir prendre 4 comprimés de cythotec qui vont provoquer des contractions afin d’évacuer l’embryon. Une prise de suppositoire à base de dérivé de morphine 20 min avant le cythotec est largement conseillée… (dans ma tête, j’en mène pas large car je suis une personne sensible à la douleur… Mais qu’importe! Ma décision est prise!).
Le lundi suivant me voici devant le gynécologue pour la première prise de médicaments. J’ai peur, je l’admets, et en même temps j’ai tellement hâte que ça se termine… Mon copain est entré avec moi dans les locaux cette fois.
J’entre dans le bureau, le gyneco me tend un verre d’eau et les trois comprimés, comme prévu. Une fois les médicaments pris et le cythotec en poche, je repars.
Besoin d’un petit remontant, mon copain va donc à la cafétéria de l’hôpital pour nous acheter un petit déjeuner. Je me sens alors prise de vertiges, la panique sans doute, la peur d’avoir mal… Je fais un malaise vagal qui me conduit pour 4h aux urgences de l’hôpital…
Sur le chemin du retour, j’ai la nausée. Je suis mal dans mon corps. Pourquoi? Je ne sais pas, je suis juste impatiente que tout soit enfin terminé…
48h plus tard… En me levant le matin, je saigne beaucoup et je sens quelque-chose de lourd tomber dans la cuvette. Je ne sais pas ce que c’est mais je vais quand même continuer mon protocole et faire la prise de cythotec.
J’aménage mon logement de manière à avoir tout à portée de main. Je ne tourne pas la clé dans ma porte d’entrée pour permettre aux secours de venir plus facilement en cas de soucis.
Je suis seule car mon copain travaille. Je prends alors le suppositoire comme indiqué sur le protocole. J’attends 20 min. Puis je glisse les comprimés de cythotec à faire fondre dans ma bouche.
Je m’allonge, j’attends… 15 min plus tard me voilà tordue de douleurs dans mon lit, je crois n’avoir jamais eu autant mal de ma vie. La douleur a duré pas loin de 30 min non stop. Puis les contractions se sont calmées… Malgré tout, je n’arrive pas à me lever. Mes jambes sont en coton, j’ai du mal à tenir débout.
J’ai peu mangé ce jour là, et les saignements n’étaient pas vraiment à la hauteur de mes espérances.
Je ne me suis mis à saigner vraiment que 2 jours après. Vient alors dans les mêmes temps, mon départ en vacances… Je rentre dans ma région d’origine comme prévu. Je me suis sentie incapable de révéler la vérité à ma famille.
Je pense qu’ils m’auraient jugée négativement et cela m’était insupportable. J’ai donc inventée l’histoire d’une grossesse extra utérine et d’une fausse couche provoquée. Il fallait bien dire quelque-chose car c’est en vacances que j’allais devoir faire ma visite de contrôle…
La suite ne s’est pas passée comme prévu…
Au bout d’une dizaine de jours, je fais contrôler mon état par un médecin qui ne décèle rien d’anormal, ce qui me soulage grandement. « Enfin tout cela est terminé… » (je retrouve mon sourire).
Mais c’est alors que la nuit suivante, je suis prise de courbatures en bas du dos et de fièvre. Je retourne donc en urgence chez le médecin dès le lendemain. Je suis envoyée aux Urgence Gyneco de l’hôpital le plus proche. Je fais partie des 3 à 4% de malchanceuses qui font une endométrite suite à une IVG médicamenteuse…
S’en suit une nouvelle prise de cythotec (panique à bord, vous pouvez imaginer…) par voie vaginale et une prescription pour presque 3 semaines d’antibiotiques, ainsi qu’un contrôle au bout de la première semaine de prise, pour vérifier que tout est bien rentré dans l’ordre.
Lors du contrôle mon copain était de nouveau présent car il m’avait rejoint pour quelques jours. Dernière prise de sang (la septième en 3 semaines), contrôle gyneco… Tout va bien… « c’est vrai? tout va bien? » oui… je peux m’en aller! Je ne vais pas me faire opérer!
Alors voilà, c’était mon histoire… j’ai avorté début juillet, j’en ai un peu (excusez moi du terme) chié, je culpabilise non pas d’avoir avorté mais d’avoir dû cacher la vérité à ma famille. MAIS! je vais bien! Je redeviens moi-même petit à petit et je suis bien contente d’avoir fait partir cet « Alien ». Je n’ai aucun désir d’enfant et je pense que je n’en voudrais peut-être jamais…
bonjour,
je suis vraiment heureuse d’être tombée sur ce site … après deux tests positifs, une visite chez le gyneco, j’ai eu confirmation que j’étais enceinte de 4semaines, je vais pratiquer une IVG médicamenteuse, j’ai deja commencé aujourd’hui , j’ai pris ce matin la myfégine, il ne se passe rien… Mercredi, je retournerai pour la prise des autres cachets.. je vous avoue qu’en lisant sur les autres forums, sites et compagnies , j’ai eu une peur bleue et j’étais a deux doigt d’opter pour la méthode par aspiration… mais je préfère par amour pour ce qui vis en moi, de le faire partir de manière naturelle, donc j’ai décidé de rester sur ma médicamenteuse… et votre site m’a énormément rassurée .… j’ai deja moins peur pour mercredi, je sais que ce sera surement douloureux, mais surmontable, supportable et pas si terrible … J’aurai ma cousine et mon amie pour m’accompagner, je n’ai pas voulu que mes parents soient au courant et leur causer de la peine… je voulais donc vous demander, si je reste chez ma cousine le mercredi après l’ hôpital, si je dors la pour que mes parents ne voient rien, est ce que le jeudi je peux reprendre mes activités normales comme travailler une heure le midi et trois le soir??? sans que quelqu’un remarque quelque chose? je pense aussi que le fait de bouger et voir du monde me ferait du bien mais est ce que c est gerable niveau douleur??? (pour changer ma serviette ça va, car j’en ai que pour une heure le midi, et le soir je suis seule dans mon bâtiment de travail donc je peux me changer comme je veux … c’est plutôt niveau douleur que j ai vraiment très peur .… ) j’aurai besoin de vos messages d’encouragements, de conseils et de soutien … je voulais remercier lili pour son commentaire ou elle dit de marcher, de ne pas s ‘allonger, de marcher pour que ça aille plus vite et que c est moins douloureux comme ça.. je n’avais vu ce conseil nul part et je suis sure qu il me sera d une grande utilité mercredi …
Je vais avorter, et je vais bien , (je vous expliquerai mon histoire dans un prochain commentaire c’est promis 🙂 hihi )
bisous les filles, vous êtes géniales …
J’ai avorté et je vais bien, merci ! J’ai même avorté deux fois. La première fois, j’avais 17 ans, et ça a été affreux. J’étais sûre de mon choix, d’ailleurs ce n’était pas un choix mais une évidence, mais les conditions dans lesquelles j’ai dû avorter…
Le premier généraliste que j’ai été voir m’a culpabilisée au possible, j’ai été à l’hopital pour faire une écho. Le mec qui me l’a faite était prévenu par moi dès le début que c’était pour un avortement. Mais pourtant il m’a montré l’image, en me disant « ça c’est sa tête », m’a fait écouter le coeur. Du haut de mes 17 ans j’ai tout subi sans rien dire. Et j’ai été obligée d’avorter à la maternité,sans anti-douleurs, en croisant donc des femmes enceintes et des nouveaux nés un peu partout, sans compter les photos de bébé par centaines derrière le comptoir de l’accueil. Je l’ai caché à mes parents, ma mère a fini par l’apprendre. Et elle m’a traitée de salope.
La deuxième fois, j’ai 22 ans (c’était cet été). J’ai été au planning, et c’était gé-nial ! Très bien accueillie, rassurée, écoutée… J’ai eu une prise de sang, une écho (la gynéco a été super), et puis j’ai pu prendre les comprimés chez moi, avec mon copain pour me soutenir. Et j’avais même des anti douleurs, incroyable ! Avec 3 numéro de téléphone à appeler, dont le portable perso de la gynéco, qui m’a dit que je pouvais appeler n’importe quand, si j’étais angoissée, inquiète ou si j’avais des questions. Pour finir, une prise de sang pour vérifier si la grossesse était bien terminée.
Merci à vous de faire ce que vous faîtes, c’est vraiment nécessaire encore aujourd’hui, et ça ne peut qu’aider les femmes.
Bonjour
Je dépose à mon tour une pierre à l’édifice, de manière à lutter contre la culpabilisations subie lorsqu’on envisage / on a avorté un jour.
Je n’ai pas avorté par plaisir. Ni pour avoir une image de fille cool qui a vécu un quelque chose de grave dans sa vie. Ma décision a été mûrement et longuement réfléchie, en pesant le pour et le contre. Je n’ai pas eu besoin d’aller sur des forums pour m’orienter dans mon choix, et heureusement car en parcourant certains sites en apparence neutre, je suis effrayée par les discours culpabilisants de certaines.
De quel droit osent elles juger une décision prise par une femme dans la tourmente?
J’avais 18 ans lorsque je me suis rendue compte que mes règles avaient un peu de retard. Malgré la prise de pilule contraceptive, j’ai voulu être rapidement fixée. Je me suis rendue seule au planning familial de ma ville (mon copain de l’époque vivait en Normandie).
Le verdict a été clair: j’étais enceinte.
La dame qui m’a accueillie m’a demandé ce que je voulais faire, je lui ai dit d’entrée que je n’étais pas prête a avoir cet enfant et que je voudrais avorter au plus vite.
Elle m’a beaucoup écouté et m’a donné sur ma demande le numéro de téléphone de l’hôpital en me disant de réfléchir posément quelques jours.
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps en rentrant chez moi. J’avais l’impression de porter un fardeau sur mes épaules.
j’étais à 3 mois de mes épreuves du bac, je vivais chez mes parents, loin de mon copain qui n’était pas l’amour de ma vie (même si je l’aimais a l’époque), je voulais continuer mes études et être indépendante pour avoir mon premier enfant. J’étais sûre que je ne pouvais pas avoir cet enfant, je n’en voulais pas.
J’ai rapidement appelé l’hôpital pour savoir quand je pourrais avorter. Mon interlocutrice étais très compatissante mais m’a quand même demandé de réfléchir une semaine avant de la rencontrer.
Ce fut la semaine la plus longue de ma vie: je savais que cet embryon ce développait en moi, plus les jours passaient et plus j’étais mal. Il fallait stopper cette grossesse au plus vite!
A l’issue de cette semaine, on m’a diagnostiqué une grossesse extra-utérine en plus de l’embryon que j’avais dans l’utérus: des jumeaux …! J’ai donc eu une celioscopie (en anesthésie générale) rapidement pour éviter que ma trompe n’éclate. Une fois sur la table, les chirurgiens se sont rendu conpte qu’ils avaient confondu une grossesse extra ut. avec des kystes sur mes ovaires!
L’embryon quant à lui a été aspiré de manière classique.
Cette erreur de diagnostic a donc permis une prise en charge plus rapide: ce que je voulais!
Après l’opération, une psychologue est venue à ma rencontre pour « m’aider si j’avais besoin de parler ». Après 20 minutes, elle s’est vite rendue compte que j’allais bien, et que ma décision a été la bonne.
Mon copain était retissant quant à mon choix, mais devant mon désarroi il m’a tout de même soutenu. Notre histoire a pris fin un an plus tard.
J’ai continué mes études, j’ai rencontré mon mari, nous avons une superbe petite fille et je n’ai jamais regretté mon choix!
Continuez à soutenir les femmes! L’avortement est un droit qui appartient à chacune!
Bonjour.
J’ai avorté et je vais bien. Ça n’a pas été facile. À 23 ans, un accident en voyage, je suis tombée enceinte. L’homme responsable m’a dit que c’était mon problème, vu qu’il avait déjà une famille, avant de partir sans me laisser d’adresse. Je n’avais ni l’envie, ni la possibilité matérielle de d’avoir un bébé. Et je ne voulais pas d’un enfant sans père. J’ai décidé d’avorter, je n’ai pas hésité. J’ai le droit de décider de mon corps et de ma vie. Le temps de renter en France, j’ai dépassé le délai pour une IVG médicamenteuse. À part le premier médecin consulté, tout le personnel médical à été aussi humain que professionnel. Et l’opération, sous anesthésie locale, s’est bien passée. Malgré tout, j’ai fait des cauchemars et des insomnies durant trois mois. Je n’ai pas avorté comme on prend un cachet d’aspirine, ou comme moyen de contraception. Ça a été un moment dur. Mais je n’ai jamais remis en question ma décision et mon acte. J’aurai des enfants peut être un jour, peut être pas, mais ça sera mon choix. Et si j’en ai un jour, je veux leur offrir le meilleur, et non pas les subir. C’est mon corps et ma vie. J’ai vécu un IVG, et je vais bien. Merci.
J’ai avorté le 23 décembre 2015 , juste avant les fêtes , super le cadeau ‑_- , mais je vais bien et je suis soulagée , je pensais que j’aurais pu le vivre mal, mais non , pas une larme , pas un seul regret . Il faut dire que je n’ai jamais voulu d’enfants , et avec mon compagnon , avec qui je suis depuis 8 ans, nous nous sommes mis d’accord dès le début , notre choix de vie est ainsi, une vie sans enfant mais heureuse ! contrairement à ce que certaines mauvaises langues auraient pu dire autour de nous : » tu regretteras quand tu seras vieille , tu n’auras personne pour s’occuper de toi ! » , ah bon tu fais des enfants juste pour avoir un aide soignant à vie ?! ben ya des personnes agées délaissées par leurs enfants dans des établissements c’est peut être ce qui te pends au nez ! ; » comment ?! une femme qui ne veut pas d’enfants n’est pas une femme ! « , et bien si je me sens femme sans enfant , pas besoin d’avoir l’instinct maternel pour en être une et pleinement accomplie et heureuse !
» à 36 ans , il serait temps d’en avoir , ton horloge biologique tourne … » non je ne me réveille pas chaque matin en me disant que je ferais bien de me dépêcher de faire une chose que je ne ressens pas comme un besoin naturel , c’est écrit où que les femmes doivent procréer à tout prix ?! les gènes ne sont pas une excuse ! un homme on ne lui dira pas ça parce que même a 70 ans il peut en avoir encore !
Je vais bien merci ! et je remercie la gynéco qui m’a suivie et qui a été compréhensive , bon même si elle m’a posé la question fatale au 1e rdv: vous ne voulez pas d’enfants à 36 ans ? mais elle n’a pas insisté , ce qui montre que c’est un bon médecin.
J’ai eu une ivg médicamenteuse, j’étais dans les temps et même limite trop en avance ,
je voulais que ce soit fait rapidement, je ne ressentais rien pour cette grossesse , et les changements physiques eux me faisaient souffrir , je n’en pouvais plus .
C’est pour cela que j’ai demandé à la faire avant les fêtes de fin d’année , même si ce n’était pas joyeux , j’ai passé le réveillon à la maison , mais au moins je suis libérée et sereine.
Je sais qu’il n’est pas facile de lire mes mots pour des femmes qui elles , veulent des enfants mais n’y arrivent pas, c’était un accident , en 8 ans de vie commune nous n’en avions jamais eu , je comprends que mes propos peuvent choquer ou ne pas être compris, mais c’est ma vie , mon corps, je n’ai pas à me justifier de mon manque d’envie d’enfant et d’instinct maternel .
Je vais bien merci ! et mon compagnon aussi ! Nous sommes heureux ainsi .
Bonjour, je suis une jeune femme de 22 ans je viens de reprendre mes études dans la coiffure ce que j’ai toujours voulu faire depuis mon plus jeunes âge. Heureuse depuis septembre de enfin avoir la chance de vivre mon rêve tout s’est basculer d’un coup. Plus de prise de pilule depuis 3 mois ayant pris trop tard rdv chez le gygy enfin bref je continuais tout de même les préservatif un jour bam elle craque je le dis oh ce n’est pas pour une fois qu’il va m’arriver quoi que se soit et pourtant… Quelques semaines plus tard ne voyant pas les règles arriver ayant de grosse douleurs dans la poitrine et de drôle de maux de ventre je me décide tout de même a allez chercher un test qui se révéla donc positif, choquée au bout de ma vie venant de reprendre mes études vivant toujours chez mes parents même si ma relation avec mon copain est elle de quatre ans il m’est impossible de le garder , arrzter les cours arrêter mon rêve depuis toujours non pourquoi maintenant? Cetais tout réfléchis j’en ai parler a mon copain a ma meilleure amie et a ma mère qui m’ont sousoutenue.. le lendemain donc a la recherche d’un gynéco qui veuille bien m’accueillir car pendant les fêtes de noël vous imaginez bien la galère.. Rdv pris le surlendemain au planning familiale explication tralala premier papier signe attente de une semaine très.longue a mon gout des doutes qui s’installe j’ai vraiment vécu cette semaine comme un calvaire.. Puis rdv pour lecho de datation petit haricot qui bouge jai mal au Coeur mais je n’en veut pas.. Prise des premiers médicaments ce jour même puis deux jours après les seconds a l’hôpital, sage femme très agréable très présente mon copain étant avec moi tout s’est bien passer malgres les grosse douleurs.. Maintenant sa fais 15 jours que j’ai avorter et je vais bien merci. Jai eu du mal la semaine qui a suivis j’ai beaucoup pleurer mais je vais bien j’ai eu la chance d’être entourer de personnes qui n’ont eu aucun jugement et entendre vos témoignage me fais encore un plus grand bien, cette experience ma appris beaucoup sur moi je desire aujourd’hui plus que tout réussir ma vie afin de pouvoir donner la vie dans le futur, je pense que cette experience ma fait prendre conscience des choses et je vis désormais pour moi et mon bébé futur qui aura un toit et qui vivra avec des parents qui auront une situation stable, je ne regrette pas ce choix, aujourd’hui jai grandis et je vais bien. Merci
J’ai avorté et je vais bien merci !
J’ai 20 ans et j’ai avorté il y a presque 1 mois par chirurgie.
Voici mon histoire; je suis avec mon compagnon (qui a 25 ans) depuis 2 ans et nous vivons ensemble depuis 1 an. Lui il travaille mais moi j’attend de reprendre mes études l’année prochaine.L’accident est arrivé, je suis tombée enceinte. J’ai toujours eu un profond désir d’enfant dans ma vie mais ma situation actuelle ne me permet pas d’avoir un bébé maintenant, je n’ai rien pour offrir une vie stable à un enfant pour l’instant, j’aime profondément mon compagnon mais 2 ans c’est peu on a pas assez profiter de notre couple ainsi j’ai pris rdv à l’hôpital pour une IVG. On m’annonce un avortement médicamenteux le 24 décembre.… j’ai dis non … je ne voulais pas faire sa ce jour-là sinon j’y repenserais tous les ans … ainsi j’ai attendu que les fêtes passent et ils m’ont dit que il n’y avais plus que la chirurgie .… j’ai eu très peur car c’est la première fois que j’allais aller au bloc opératoire .… j’ai attendu 8 jours avant l’opération et tous les jours je me disais que j’avais fait le bon choix, qu’il fallait que je m’assume moi avant d’essayer d’assumer un enfant et je pense toujours ainsi car même si j’ai toujours cette envie d’enfant qui me ronge je préfère attendre et bien faire les choses que me précipité et avoir des regrets par la suite car pour moi un enfant ne doit pas être un regret jamais … de plus mon compagnon ne se sent pas prêt à être père encore et je veux que cet enfant soit désiré. J’ai avorté et je vais bien l’opération c’est très bien passée je n’ai absolument rien senti même après l’opération, le personnel a été adorable avec moi et je n’ai pas été jugé. Je n’aurais pas voulu de la méthode médicamenteuse car je ne voulais pas être confrontée à la vision de ce bébé dans les wc ou une serviette hygiénique l’avantage de l’opération c’est que l’on dors que l’on ne sens rien on entend rien et on vois rien je recommande cette méthode après je ne veux influencer personne. Mon compagnon m’a soutenue et nous allons bien et envisageons un bébé dans quelques années car on veut des enfants mais au bon moment. Je vais bien merci !
Aujourd’hui, journée des droits de la femme, moment opportun pour livrer mon témoignage.
J’ai avorté il y a plus d’une semaine et je vais bien, merci !
On pourra se dire sans doute que cet avortement est trop récent pour juger pleinement de mon état et pourtant, depuis cette matinée, je n’ai jamais eu le sentiment de souffrir ou de regretter ma décision.
J’aimerais avant tout souligner que ce blog mériterait amplement d’être plus mis en avant, car l’on ne trouve ailleurs quasiment que des témoignages effrayants sur l’avortement, ce qui est particulièrement dommageable pour les femmes dans le doute, comme je l’ai été.
Bravo pour cette initiative !
Mon histoire est simple. J’ai toujours voulu être mère, j’ai toujours voulu avoir un enfant. Malheureusement, je traverse une période très difficile et stressante moralement, je suis plutôt mal dans ma peau, j’ai un boulot difficile avec des horaires irréguliers et je m’étais empêtrée depuis plusieurs années dans une relation assez malsaine avec un homme très instable… Et ce qui devait arriver arriva… Moi qui avais toujours secrètement désiré ce moment, ma première réaction en découvrant que j’étais enceinte a été la panique. Pendant des jours, je n’ai ressenti aucune joie, rien. Je n’ai fait que pleurer, je ne mangeais plus, j’avais l’impression de vivre un cauchemar. Cette grossesse a été une énorme prise de conscience. Je me suis rendue compte que ma vie allait dans le mauvais sens, que ma relation avec le père était complètement absurde et me rendait plus malheureuse qu’autre chose.
Mais je devais prendre une décision qui me paraissait insurmontable. Mon envie d’être mère aux prises avec l’implacable réalité : avoir un enfant dans ce cadre me paraissait irresponsable. En fait, je n’étais pas du tout prête. Le père, encore moins… Malgré ses belles paroles, dans les actes il n’y avait jamais personne. Il ne m’a apporté aucun soutien et me promettait seulement un avenir « idyllique » où je devenais plus ou moins sa chose et notre enfant, son faire-valoir… J’avais l’impression que j’allais lamentablement tomber sous son emprise et devoir tirer un trait sur ma liberté, mon indépendance, mon droit d’être respectée et aimée. Tout sauf ce que j’imaginais comme vie familiale…
Pour prendre ma décision, j’ai donc dû faire un « cheminement » (mot qui est revenu souvent dans les entretiens), lequel a été très douloureux. Ça a même été bien pire que l’ivg en soi…
D’abord le rendez-vous de datation chez un gynéco très aimable et chaleureux : « la société n’a pas à payer pour des femmes je-m’en-foutistes dans votre genre »… Sortie de ce rdv en larmes, j’avais l’impression d’être une criminelle, comme si ce n’était pas déjà assez dur comme ça. Et comme si l’homme, lui, n’avait rien à voir dans l’histoire ! Mais bien sûr, seule la femme est « coupable » d’un accident de parcours. C’est ce qu’on m’a bien fait comprendre.
Puis le père, qui refuse de m’aider à prendre une décision, car je sens bien qu’il pourra ainsi se défausser après de sa responsabilité… Lorsque je pleure à ses côtés, il me dit d’arrêter de faire autant de bruit car je l’empêche de dormir. Lorsque je l’appelle pour lui dire qu’il faut absolument qu’on se parle parce que je souffre, il m’annonce qu’il part en week-end avec des amis pendant cinq jours. Il fuit les discussions sensées et se projette dans un avenir irréel. Aucun courage, un vrai lâche. Je ne peux pas envisager une minute d’élever un enfant avec lui.
Et pour finir, mes parents, qui changent de version chaque jour, passant de « un enfant, ce n’est pas un jouet, tu te crois réellement capable d’être mère ? » d’un ton réprobateur à « tu ne vas quand même pas jeter cet enfant à la poubelle, c’est trop facile d’effacer l’ardoise comme ça » d’un ton accusateur…
J’ai eu droit à tout. Et lorsqu’enfin la décision d’avorter s’est imposée d’elle-même comme étant la meilleure et la plus raisonnable à mon sens, j’ai aussi dû faire face à ma mère qui me harcèle au téléphone car elle revit son propre avortement, douloureux car vécu sous la pression de son entourage, à travers moi. Elle m’accuse d’avoir pris cette décision pour la tourmenter, me met son mal être sur le dos, me dit que je suis une fille ingrate qui ne pense pas à la souffrance des autres ! J’explose ! C’est MA décision, c’est MA vie, c’est MOI qui vais vivre avec ça et personne d’autre !
Pour finir, j’envoie balader tout le monde, annonce au père que notre « relation » est définitivement terminée et prends rdv pour l’ivg.
Au milieu de tout ça, il y a eu aussi des personnes formidables : mon meilleur ami, ma cousine, la gynéco du planning familial, celle de l’hôpital où j’ai fait l’ivg, celle qui a réalisé l’intervention et la psychologue de ce même établissement. Je les remercie pour leur écoute pleine d’empathie et dénuée de tout jugement. Merci ! Grâce à eux, j’ai pu retrouver la sérénité et avorter sans être traumatisée, ni avoir l’impression d’être un monstre. Nous sommes des femmes, oui, mais nous n’avons pas à porter le poids de notre utérus ! Rien ne fait de nous des assassines quand nous sommes en détresse face à une grossesse, et personne n’a le droit de porter ce regard sur nous. Malheureusement, bien des femmes posent elles-mêmes ce regard-là sur elles. C’est ça le plus triste.
Je ne regrette pas ma décision. Tout s’est bien passé. Je n’ai pas souffert. Je n’ai pas pleuré après et je ne deviens pas folle de chagrin en voyant des bébés dans la rue maintenant. Au contraire, je me félicite d’avoir eu le courage d’admettre que je n’étais pas prête à accueillir dignement un enfant, admettre que ce n’était pas cela l’avenir que j’envisageais pour moi, ni pour lui. Je me sens plus forte, car j’ai pris une décision pour mon avenir, et j’ai enfin pu couper avec une relation néfaste. Il y a donc aussi du positif dans l’avortement, lorsqu’on est sûre de sa décision, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire.
Mon témoignage est long, je m’en excuse, mais j’avais vraiment envie de m’exprimer sur ce sujet : on parle énormément du « traumatisme post-avortement », mais le plus dur est bien souvent la souffrance « pré-avortement », causée par les pressions et les accusations encore trop tenaces en 2016 à l’égard des femmes… Battons-nous ensemble pour changer cela !
J’ai avorté et je vais bien, merci !
J’ai avorté début octobre 2015. Je voulais prendre du recul pour faire le bilan. Et bien pas de panique, tout va bien et ça a bien été depuis le jour de l’avortement. En fait, c’est l’avant, quand on doit prendre la décision, qui est dur. Puis attendre avant et pendant le jour J (y compris à jeun, dans la salle d’attente gelée, ou quand on se fait attacher sur la table d’opération). Je me suis réveillée soulagée. Après, j’ai eu quelques larmes sans doute partiellement hormonales, mais c’est passé très vite.
En fait, mon compagnon et mes amies étaient même étonnés de voir que je ne m’effondrais pas (la grossesse était désirée, mais le bébé avait un grave problème chromosomique). À tel point que le seul moment où je me suis sentie un peu mal, ça a été quand j’ai pensé : « est-ce que je suis monstrueuse d’être soulagée? »
Mais je me suis vite rebiffée : je le vivais bien, tant mieux. Après tout, il y a des animaux qui laissent leur bébé mourir et il y a eu des esclaves qui les tuait à la naissance. De tout temps, les femmes et femelles ont mis fin à la vie qu’elles portaient ou avaient porté pour des raisons leur appartenant. Ceux qui font passer cet acte pour contre-nature sont à côté de la plaque. Ceux qui parlent de traumatisme refoulé aussi.
Pour ma part j’ai avorté en août 2015, il y a donc quelques mois et je vais plus que bien.
Avec mon copain depuis quelques mois je faisais une pause avec ma pilule a cause des nombreux effets secondaires. C’est à ce moment que je suis tombée enceinte, je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite, j’essayai de me convaincre que l’absence de règles étaient du a un dérèglement, a la grosse chaleur du moment. Puis prenant mon courage à deux mains je suis allée faire un test, positif bien évidement. Rdv une semaine après chez le gynéco : « vous êtes enceinte de plus de 2 mois mademoiselle ». Ce a quoi j’ai répondu bêtement que ça ne m’arrangeait pas.
4 jours après rdv avec la gynéco de la clinique qui m’annonce que j’en suis a 2 mois et 3 semaines !!! Donc pas le temps de réfléchir je fonce, j’avais déjà pris ma décision je n’étais pas prête. Le lendemain rdv en urgence avec l’anesthésiste puis 2 jours plus tard a 14h viens l’heure de l’IVG. Tout le personnel était adorable, tout s’est bien passé, pas de douleur, seulement des saignements.
A 18h je ressors rejoindre mon papa et j’étais tellement soulagée !! Même à 25 ans je ne désirais pas d’enfant.
Les suites de l’IVG se sont parfaitement passées, aucune douleur et a peine 3 jours de saignements. Mais je revivais. A une semaine près c’était trop tard!!
Depuis je me suis séparée de mon copain qui n’avait pas été du tout présent depuis l’annonce de cette grossesse. Mais je vais parfaitement bien.
Personne ne m’a jugé, c’était mon choix et depuis j’ai recommencé une nouvelle vie. Reprise des études, changement d’entourage.
Au final cet épisode m’aura fait comme un électro choque, malgré le stresse de l’intervention je n’ai eu que du positif. Et j’ai grandi, j’aurai pu devenir maman on prend un sacré coup de vieux quand même lol.
Aucun regret, aucun remord, aucune larme. Et non je ne suis pas un monstre sans coeur 🙂
A ma nouvelle vie !!
J’ai avorté il y a 10 jours et bien que cela me fasse encore drôle de l’écrire je vais bien merci.
Merci à ce blog, la seule source rassurante que j’ai pu consulté lors de mes deux semaines d’angoisse précédant l’IVG.
J’ai 26 ans et je suis expatriée en Asie avec mon ami. En couple depuis un an mais sans revenus stables car nous venons de nous installer à notre compte. À l’heure actuelle nous n’avons même plus droit à la sécurité sociale à cause de notre statut d’expatriés
Cette grossesse, c’est dur à dire, mais je l’ai mérité. Depuis le début de ma vie sexuelle j’ai toujours été très sérieuse: pilule + préservatif. Seulement quand j’ai rencontré mon ami, souffrant d’un problème de libido j’ai décidé d’arrêter. Ça faisait plus de 10 ans que j’étais sous pilule et j’avais besoin de reprendre le contrôle de mon corps.
Au bout de quelques mois mon copain ne supportait plus le preservatif alors malgré les risques nous nous sommes basés sur la méthode naturelle…cela a marché oui…six mois.
Il faut préciser que le pays dans lequel nous vivons n’autorise ni l’avortement et ne propose pas de contraception orale. Fin mars, de plus en plus stressée à l’idée de prendre autant de risques je décide de profiter de mon retour en France de trois semaines pour aller chez le gyneco et changer ma contraception.
Rdv le 1er avril, la gyneco m’examine: parfait tout va bien! Rdv 15 jours plus tard pour poser un implant. Je me sens rassurée. Arrive la semaine suivante, mes règles devraient arriver mais rien…quelques pertes marrons rien de plus. Je ne m’inquiète pas cela doit être à cause du décalage horaire. Et puis j’ai comme des douleurs de regles de façon réguliere donc elles vont forcément arrivee. Mais non rien. Mon copain me fait remarquer que mes seins ont grossi. Un hasard bien sur. Nous partons une semaine dans le sud comme prévu mais je me sens bizarre et de plus en plus fatiguée. Et la c’est le déclic « je suis enceinte » j’en suis sure. Mais nous sommes dimanche et impossible d’acheter un test avant le lendemain.
Lundi matin…en panne de voiture nous sommes bloqués a Cahors. Je n’y tiens plus je vais discrètement faire un test. J’attends le résultat et la je m’écroule litteralement: il est positif. J’ai l’impression d’avoir le souffle coupé je fais une veritable crise de paniqué je fonds en larme et j’appelle ma mère. Heureusement elle me calme et s’occupe de prendre tous les rdv en urgence. En une heure toutes les dates sont déja bloquées et mon gyneco me promet une ivg le lundi suivant. Je dois cependant a tout prix faire la prise de sang et l’echo de datation avant le rdv de vendredi. J’appele le premier cabinet medical du coin qui accepte de me prendre en urgence deux jours plus tard.
Mon copain me voit en larmes et je lui dis tout, en etant sure qu’il va me quitter dans la minute. Je m’excuse encore et encore je suis dans un etat atroce. Heureusement il me rassure et me dit qu’il sera la que tout ira bien. Je me calme un peu.
Les deux jours suivants sont horribles, je n’arrive plus à dormir, j’ai des nausées terribles j’ai peur d’avoir depasser le delai pour l’ivg. Mercredi heuresement l’echo de datation m’apprends que je n’en suis qu’a 3/4 semaines. Elle me conseille l’ivg medicamenteuse.
Mais le vendredi le chirurgien de mon hopital pense apparemment differemment. Sans meme m’examiner il m’annonce que l’autre gyneco s’est trompée et que j’en suis a au moins 7 semaines. Il me reproche de devoir repartir à l’etranger. Veut m’imposer une date d’intervention plus tardive que celle initialement reservee…refuse l’ivg medicamenteuse et m’impose une chirurgicale dans dix jours alors que mon ami a deja changé son billet d’avion pour rester a mes cotés. Me fait comprendre qu’il se fiche de mon cas. Quand je lui explique mon probleme avec la pilule il ne m’ecoute ps et me prescrit leeloo g sans meme me poser de questions. Je ressors quasiment en larmes.
Heureusement la secretaire est bien plus gentille et fixe l’intervention au mardi. Ouf au moins mon copain pourra etre avec moi. Je reviens le dimanche prendre le premier comprimé. Je n’ai aucun effet secondaires particulier si ce n’est un leger mal de ventre. Ras le lundi. Mardi matin je rentre dans ma chambre a 7h30 j’avale 6 cachets sans meme savoir ce que c’est. Au bout de quinze minutes je me tords de douleur, je deviens blanche, j’ai envie de vomir a m’en tordre en deux. L’infirmiere a l’air de trouver ca normal et m’annonce qu’avec un peu de chance « je le perdrais peut etre avant de monter ». Elle me dit de ne surtout pas vomir. Je vis un enfer les contractions sont bien trop fortes. Heuresement on me monte rapidement. L’equipe de soignant qui m’acceuille est super. N’en pouvant plus je vomis sur la table d’operation. Ils sont obligés d’attendre que mes nausees se calment pour m’endormir. Et puis tout va tres vite en 20 secondes je m’endors. Je me reveille en douceur peu apres. C’est finit je me sens si soulagée. Aucune douleur
Je retrouve mon copain et ma maman. Je suis extremement fatiguee j’enchaine les siestes. Je perds peu de sang donc a 15h malgré mes jambes flageollantes je peux sortir. J’enchaine chez moi avec 20h de sommeil d’affilés et le lendemain j’ai l’impression que rien n’est arrivé.
Je mz sens en pleine forme. Plus aucune nausée. Plus de fatigue. Et depuis je n’ai eu aucun effet secondaire notable. Je me sens mieux dans ma tete. Meme si je ne peux pas encore avoir de rapports sexuels ma libido revient doucement. Mon copain est hyper présent. C’est l’esprit libéré que nous reprenons l’avion demain. Même si ethiquement avoir fait une IVG me pose encore problème je me sens delivrée d’un fardeau. J’etais pas encore prete a avoir un enfant. Ma pharmacienne m’a recommandé la pilule qlaira et mon copain consent a de nouveau utiliser les preservatifs.
J’espere que mon temoignage pourra en aider certaines vis a vis de ce qu’est l’ivg chirurgicale. C’est un mauvais moment a passer mais on s’en remet.
Oh la la. Heureusement l’IVG chirurgicale est rarement précédée de douleurs et de vomissements. Le gynéco semble avoir fait preuve d’une belle envie de te punir en te faisant subir les douleurs d’une IVG médicamenteuse sans anti douleur en plus de l’IVG par aspiration. Qui elle n’est pas douloureuse, comme tu l’as constaté.
J’ai avorté deux fois sous anesthésie générale, et aucune des deux fois on ne m’a fait subir ce que tu as subi, c’est absolument facultatif
Bon voyage à vous deux
Bonjour Cathy.
En effet j’étais très surprise qu’on me donne ce cachet également 🙁
Surtout qu’on ne m’a pas prévenu donc je n’étais pas du tout prête à ressentir ces douleurs. l’infirmière m’a dit que c’était pour préparer l’ouverture du col et que mes douleurs étaient normales. L’envie de vomir également. Mais une douleur de cette intensité je n’avais jamais connu…J’ai cru lire sur d’autres témoignages que le cachet que j’ai pris oralement est généralement inséré par voie vaginale justement pour éviter les nausées et vomissements. Donc j’ai peut être été victime d’une erreur de l’infirmière. Et elle aurait pu me prévenir que j’avais le droit à un antidouleur. Mais bon ce qui est fait est fait.
Heureusement on m’a monté et endormie rapidement donc je ne peux pas trop me plaindre mais je ne suis pas prête d’oublier.
J’ai appris début mai que j’étais enceinte et j’ai avorté il y a quelques jours via une IVG chirurgicale.
Cela n’a pas été une énorme surprise, j’en étais déjà tellement convaincue que les deux barres du test de grossesse ont simplement confirmé ce que je pensais déjà.
Par contre, ça a été un tourbillon de questions ! J’ai 27 ans, un boulot, fini mes études, je suis en couple depuis 5 ans, hyper amoureuse et sûre d’avoir trouvé le bon, envie depuis toujours d’être maman un jour. Et pourtant après avoir tout retourné dans tous les sens pendant presque 3 semaines (c’est très long), nous avons pris la décision d’avorté.
Je trouve que l’on parle beaucoup des potentiels traumatismes post-IVg et bien moins des questionnements pré-IVG qui sont hyper éprouvants. J’ai eu énormément de mal à m’abstraire de toute pression sociale, de toute idée reçue, pour prendre ma décision, en ne se préoccupant pas de ce que peuvent penser les autres, les amis, la famille, le boulot, la société. C’est ce qui a été le plus dur. Se laisser aller pour savoir ce qu’on veut vraiment, au fond.
Ce site m’a énormément aider à me faire confiance et à assumer ce que me disait ma petite voix. Merci à toutes pour vos témoignages, les plus récents comme les plus vieux ! Je vous en suis vraiment reconnaissante !
Une fois que ma décision a été prise, tout s’est enchainé, et plutôt bien !
J’ai eu la chance de tomber sur un gynéco super, très à l’écoute, sans aucun jugement, très prévenant, qui m’a demandé si je voulais voir l’échographie avant de me la mettre sous le nez, qui a coupé le son, qui a respecté mes choix, et qui m’a conseillé une clinique qu’il connaissait. Et là aussi, j’ai eu une équipe super pro, attentionnée, spécialisée dans les chirurgies gynécologiques. Il y avait des femmes de tous les âges, qui étaient là pour plein de raisons différentes, et ça m’a touché. Je me suis dit l’IGV c’est aussi une histoire de femmes.
Je n’ai eu aucune douleur, à peine saigné, et 2h00 après l’anesthésie j’étais ressortie !
Je n’ai pas encore assez de recul pour parler de comment je vois cette étape à postériori mais aujourd’hui même je vais bien. Je me sens soulagée déjà, mais aussi libre et moderne. Avec le sentiment que la vie est devant moi et pas derrière.
Je pense vraiment que ce n’est ni un drame, ni insurmontable, mais une étape, et qu’il faut essayer de dédramatiser l’acte, sans le banaliser.
Je serai un jour maman, c’est sûr, mais à un moment où on l’aura décidé, où on sera prêts à accueillir ce bébé avec tout l’amour et le bonheur du monde, et à 100%. Je ne veux en aucun cas être une maman avec des regrets, qui met une croix sur sa vie sans enfant à contre coeur.
Alors merci à ce site, merci aux médecins sur qui je suis tombée et merci au progrès ! Parce que j’estime avoir de la chance que tout soit possible et si bien encadré en 2016 !
Je suis en train d’avorter et je vais bien merci. C’est la seconde fois. J’interromps ma grossesse par voie médicamenteuse. La premiere fois aussi mais aujourd’hui, je suis à domicile. J’ai 36 ans, 3 enfants. La première fois, je suis tombée enceinte sous stérilet bien placé. J’étais depuis 3 mois à peine avec l’amour de ma vie. Je n’imaginais pas pouvoir continuer cette grossesse pour tout un tas de raison. L’IVG a été difficile, pas l’acte mais la prise de décision. Nous nous aimions déjà tellement et nlus avons beaucoup hésité. Je m’étais juré de ne plus jamais devoir faire ce choix. Et voilà qu’à peine 3 ans plus tard, je me retrouve à nouveau enceinte suite à un échec de notre méthode contraceptive trop naze du retrait et de la pilule du lendemain. 3 enfants dont un petit de 2 ans, une formation de directice prévue en septembre, impossible pour moi d’envisager poursuivre cette grossesse. Pas de place pour un 4 eme enfant dans notre vie. Je m en veux, beaucoup. Comment puis je faire ça pour la 2ème fois??? Comment moi à mon âge et avec toutes mes connaissances sur le sujet je n’ai pas été capable d éviter ça? Mais en même temps, je vais bien, je vénére mes aïeules pour m’avoir permis de choisir pour ma vie, pour faire que ce moment que je suis en train de vivre soit possible, si simplement. J’ai été orientée vers un médecin généraliste extraordinaire, tellement à l’écoute, tellement gentil, parfait! Il communique avec moi toutes les 2 heures par sms pour savoir comment je vais. Et je vais bien. Dans quelques heures, je serai soulagée. Je n’oublierai pas bien sûr mais nos vies continueront, grâce à tous ces hommes et ces femmes qui ont fait et qui font que ce soit possible. J’ai fait ces choix parce que je les avais. J’ai fait ces choix pour moi, pour mon conjoint, pour mes 3 enfants, pour ma famille et pour cet embryon.
Je regrette de n’avoir pas été plus vigilante, je suis triste de me dire que j’aurais eu un enfant de plus si je ne faisais pas ça aujourd’hui mais je suis vraiment soulagée d’avorter et j’assume pleinement. Merci.
Une dernière chose:
Je me souviens toujours de cet humoriste qui parle sur l avortement: SI L’AVORTEMENT EST UN CRIME, LE PRESERVATIF C’EST QUOI ALORS? UN GENOCIDE?!
J’avorte et je vais bien merci.
Je tiens à laisser ici ma petite contribution car ce site est une véritable bouffée d’air au milieu d’un océan de pages internet voulant réduire la Femme à sa fonction reproductrice.
Moi, à 40 ans et deux enfants, je ne voulais plus d’enfants, la chose était claire, et je suis donc heureuse d’avoir bénéficié d’une IVG il y a 3 semaines.
Je remercie le professionnalisme et la gentillesse de tout le personnel du CMCO à Schiltigheim : j’ai eu droit à du respect et des sourires, exactement ce dont j’avais besoin.
Enfin, je précise que je n’ai eu absolument aucune douleur, ni avec la méthode médicamenteuse qui n’a fonctionné qu’en partie, ni après l’aspiration par anesthésie générale.
Et même s’il est vrai que j’aurais préféré éviter cette expérience, je suis tellement heureuse de vivre en France, pays qui permet aux femmes de choisir la maternité et non pas de la subir.
J’ai avorté il y a quelques mois, et je vais bien, merci.
J’ai 26 ans, et je suis en couple depuis plusieurs années. J’ai depuis quelques mois beaucoup plus de travail que d’habitude, et ne me suis donc pas inquiétée d’être très fatiguée pendant plusieurs semaines d’affilée. Sous stérilet depuis plus d’un an, je n’ai pas non plus fait très attention à la période de mes règles (ça m’a toujours gonflée!). En discutant avec une amie, j’ai fini par réaliser que cela faisait peut-être un moment, et elle m’a convaincue d’acheter un test en pharmacie. Le lendemain matin, stupeur, je suis enceinte. Je cours au centre d’analyses le plus proche pour faire un test sanguin, et les résultats confirment l’après-midi même ceux du premier test. Sur le coup, je n’hésite pas : je n’ai jamais eu aucun problème avec l’idée d’avorter, et professionnellement, ce n’est vraiment pas le moment. Mon copain était peut-être un peu plus partant, mais dans la mesure où je ne le suis pas, il me soutient dans ma décision.
Je parviens à avoir un rendez-vous dès le lendemain matin avec la sage-femme qui me suit et là, deuxième choc : je suis en fait à ma treizième semaine, il faut faire vite. Elle m’oriente vers un planning proche de chez moi, où je me rends la peur au ventre d’être jugée et/ou qu’on me refuse. Et c’est à partir de là qu’interviennent toute une série de femmes FORMIDABLES qui m’ont rassurée, accueillie, aidée, soutenue. Secrétaire, psy, gynéco, infirmière, interne de ce planning rattaché à une maternité historiquement militante ont toutes été parfaites. A l’accueil, la personne qui s’occupe des rendez-vous parvient à me trouver un créneau 48 heures après pour une IVG par aspiration sous anesthésie générale, et à me faire rencontrer médecin et psy dans l’intervalle. Elle prend le temps, malgré sa charge de travail importante, de se montrer bienveillante (« ça a du être un choc! »), ne s’agace pas quand mon copain et moi hésitons et changeons d’avis sur la date du rendez-vous de suivi, me sourit. Gynéco et psy sont tout aussi gentilles et efficaces. La psy me dit notamment que c’est important de ne pas culpabiliser, que ce n’est pas de ma faute, que je ne pouvais pas deviner.
Evidemment, en sortant de l’hôpital avec les médicaments à prendre avant l’opération, j’ai tout à coup l’impression physique d’être super enceinte. Nous sommes un peu tristes avec mon copain parce qu’on a déjà parlé d’avoir des enfants ensemble et que, dans d’autres circonstances, ça nous aurait bien dit. Mais ça ne dure pas, on se dit que c’est préférable pour nous de véritablement décider quand mettre en oeuvre ce projet.
Ma mère et mes ami-e‑s sont très présent-e‑s et m’aident à passer ces heures d’attente avant l’opération. J’annule différents rendez-vous professionnels et personnels les jours suivants sans cacher la cause de mon absence (on me dira ensuite à l’hôpital que je n’étais pas obligée). Pas de mauvaise réaction, si ce n’est indirectement, puisque ma mère me rapporte qu’une de mes tantes (catholique…) s’est dite « bouleversée » et « très surprise qu’on m’ait posé un stérilet alors que j’étais nullipare » (argh..).
Le jour de l’IVG, j’arrive un peu plus tôt à l’hôpital pour remplir les papiers d’admission. Apprenant que je n’ai pas de sécu (je travaille temporairement à l’étranger), mon interlocutrice décide de me faire la gratuité des soins. Là encore, je reste sans voix et pleine de reconnaissance pour cette femme qui se soucie des conséquences financières pour moi de ce choix. L’opération en elle-même se déroule ensuite très bien. Bon, je passe sur le seul homme rencontré, le chirurgien bien sûr, qui se présente d’une voix sépulcrale pour m’annoncer qu’il est celui qui va me faire « LE geste », parce que la jeune interne à côté de lui était super gentille et souriante pendant qu’on m’endormait. Au réveil, aucun souci, ni dans les jours qui viennent. Tout s’est très bien passé, et le nouveau stérilet que j’avais apporté a pu m’être posé.
Donc heureusement que le droit à l’avortement existe, heureusement que le délai n’est pas trop court, heureusement que la notion de service public a encore un sens dans certains endroits, et bien sûr heureusement que le planning et cette super équipe de meufs sont là pour que « mon droit, mon choix » ne soit pas un slogan creux. En plus de surveiller plus sérieusement mes cycles, je suis bien décidée à essayer de trouver un moyen de soutenir le planning, déjà financièrement. Et merci aussi pour ce site, bien rassurant au moment où on découvre la grossesse.
Et en ce mois d’août où des arrêtés débiles sont pris pour interdire les places à certaines femmes, j’aimerais bien entendre plus de voix pour défendre le droit de TOUTES à disposer de leurs corps, et interdire par exemple les manifs anti-IVG 🙂 ?
J’ai avorté il y a deux mois, consciente de ma situation d’étudiante pas totalement autonome financièrement et qui est encore une enfant (malgré 19 ans).
Je n’ai pas su avant le premier test que j’étais enceinte. J’étais juste très fatiguée, je mangeais tout le temps des olives et j’étais plus irritable que la normale. Après une semaine sans faire mes règles, j’ai fais un test.
Et quand je l’ai fais ce que je devais faire était simple et j’en étais très consciente.
Une amie m’a suivi pendant tout le long de processus, ainsi que mon copain et ma sœur (à qui cela a du faire bizarre d’apprendre que sa petite sœur était enceinte) qui ne m’ont jamais jugé, qui sont toujours là pour là.
Au début, j’ai cru que ça allait me détruire, quand je lisais les commentaires sur internet, ce que je pouvais entendre, ce que je pensais de moi même (« tu l’as bien cherché, vous n’aviez qu’à vous protéger »). J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que j’étais enceinte. Cela n’arrive pas qu’aux autres.
Et d’un côté j’étais très soulagée de savoir que je n’étais pas stérile.
Dans le planning où j’ai été reçu, le personnel était des amours. J’ai été suivi, conseillé, aidé. On ne m’a pas forcé pour l’écho de contrôle, on m’a demandé si c’était vraiment mon choix et pas celui de mon copain, si j’avais des peurs, des doutes,… La médecin psychologue que j’ai vu avant l’IVG était très souriante, et m’a dit à chaque fois que je pouvais revenir la voir quand je voulais, et que c’était normal que je pleure : j’étais projetée dans un monde adulte alors que, pour moi, je n’étais qu’une enfant.
Lors de l’IVG, les infirmières sont venues me voir plusieurs fois, et m’ont aidé à calmer les douleurs. L’une d’elle m’a aidé à faire de la méditation car cela m’aidai à penser à autre chose.
J’étais dans une chambre toute seule, avec de la musique et un livre. Si j’avais un problème, je pouvais appeler une infirmière (qui ont d’ailleurs régis super rapidement !) en cas de problème.
Je ne regrette toujours pas. Je sais que le jour où je voudrais avoir un enfant, j’en aurais un. C’était mon choix. Des gens m’ont aidé, m’ont soutenu. J’aurais été détruite si je n’avais pas fais la démarche. A 19 ans, on est pas prête à assumer quelqu’un d’autre que nous. Nous avons notre vie à vivre avant d’en créer une autre. Heureusement que ce droit existe.
Cela arrive, même si on est sensibilisée jeune, même si on SAIT que l’on doit être protégée. L’erreur est humaine. Chaque femme devrait avoir accès au droit de l’IVG. C’est notre corps. Si nous ne sentons pas prête, c’est notre choix.
Même si j’y pense encore un peu, mon choix était le meilleur et je le sais. Je continue à sourire et à rire, à sortir et à aimer.
Donc, je vais bien, merci. 🙂
Je voulais témoigner dans la rubrique « Je vais avorter » et puis tout s’est enchainé.
J’ai appris que j’étais enceinte alors que j’étais à 6 semaines. ça a été un choc même si je sentais bien que quelque chose se passait dans mon corps… Il était clair dans ma tête que je ne voulais pas d’enfant, et encore moins avec cette personne que je fréquentais depuis à peine un mois, alors que lui voulait le garder.
Mon premier travail a été de lui annoncer, et ainsi d’affirmer mon choix.
Il m’a accusée de ne pas être forte, de me faire un monde de la chose la plus naturelle et la plus belle du monde, m’a dit qu’avoir un enfant ça permettait de ne plus jamais être seul… Je le remercie dans un sens, car ainsi, il m’a confirmé que je ne voulais certainement pas un enfant avec lui!!!
Le deuxième travail a été de décider de ne pas en parler à mon entourage, pour justement me préserver des éventuels avis opposés et des « conseils ». Je n’ai mis au courant que deux amis proches, qui m’ont beaucoup soutenue, sans me juger. Des amis quoi.
Le plus difficile pour moi a été d’affirmer ma décision face au personnel du planning familial, et d’engager la procédure médicale, ce qui rend la chose très concrète. Surtout que je ne suis pas fan des hôpitaux. Mais c’était pour moi une nécessité, j’avais même hâte, je ne supportais pas l’état dans lequel je me trouvais, avec des nausées permanentes du matin au soir, condamnée à n’avaler que des petits beurres et du Gaviscon, esclave de mes hormones en folie.
J’ai opté pour la méthode par aspiration, car j’étais très angoissée par l’idée d’avaler des médocs et d’attendre de me vider du contenu de mon utérus seule chez moi. Il fallait donc patienter encore 2 semaines pour l’opération. Une éternité.
Le personnel du planning familial a été adorable, j’ai demandé à voir la conseillère régulièrement afin de me confier, cela m’a fait du bien psychologiquement. A part 2 gynécos femmes qui ont eu l’élégance de me dire » Vous êtes sûre de votre choix? A votre âge, vous avez bien réfléchi? » et une copine qui m’a dit que « Mère célibataire, c’est pas mal, t’auras droit aux allocs », j’ai été bien accompagnée.
Bien sûr j’ai eu des moments de doute, des questionnements sur mes envies profondes, sur le fait que la Nature avait fait son œuvre… Mais non, décidément, je n’en voulais pas. Deux mois de grossesse m’ont suffi comme expérience.
Bien sûr j’ai passé des soirées à chercher des réponses sur internet, en moi, à me retourner le cerveau, je voulais en finir tout de suite, je n’avais que ça en tête, et en plus j’avais l’impression que c’était écrit sur ma figure que j’étais enceinte!
48h avant l’opération, j’ai avalé ma dose de Cytotec pour dilater le col de l’utérus, non sans angoisse de ressentir des douleurs. Rien. Puis le jour de l’opération, j’ai été accueillie avec bienveillance. Moi qui me réveille généralement tendue des anesthésies générales, je me suis réveillée en douceur et avec un grand sourire, apaisée. C’était fait!
J’avais bien sûr peur de beaucoup saigner, de souffrir. J’ai pris les antidouleurs prescrits et les antibiotiques. Effectivement j’ai pas mal saigné, mais j’étais sur pied pour travailler 2 jours après.
Cela fait maintenant un mois, et tout va bien, je ne regrette absolument pas mon choix. Et cette expérience m’a permis de davantage m’affirmer dans ma vie, car j’ai pris une grande décision seule, sans en référer à personne. Cela m’a rendue plus forte.
Je suis en train d’avorter par médicaments. Je voulais laisser un mot car prendre cette décision n’a pas été si simple et que ce site m’a aidé à trouver ma décision normale. J’ai 36 ans et je n’ai jamais voulu d’enfant, j’ai toujours fait attention et là, suite à un changement de contraception pour raison médicale, bim ! Malgré ce que j’ai toujours pensé il a fallu que je me re-décide. Le choix n’était plus abstrait et c’était dans mon ventre. Tu as beau savoir que tu ne veux pas d’enfant, tout te dit que c’est là, que tu peux peut-être y arriver, tu arrêtes la bière avec les copains le temps de.… Tu cherches sur internet et tu trouves des sites qui te poussent à aller dans ce sens là… Je n’avais jamais fait attention à quel point il y a des sites partout, des magasines pour sacraliser la femme enceinte… Je me croyais progressiste, matérialiste et scientifique et j’ai du refaire un choix et c’est là où tu te dis que les femmes sont loin d’être libres encore.…
Mais voilà ni moi ni mon compagnon ne voulons être parents, je respecte trop les enfants pour cela alors c’est décidé. Et là le parcours du combattant débute. Il n’y a que 3 médecins en ville qui peuvent te recevoir là où j’habite ( plutôt une grosse ville) , à l’hôpital les délais sont très longs. Heureusement même si mon médecin traitant ne savais pas trop quoi faire, il m’a fait toutes les ordonnances qu’il me fallait pour préparer mon dossier à temps, que je puisse avorter par médicaments. Voilà, je dois vous dire que j’avorte et que je vais bien merci. La lutte pour l’émancipation des femmes est un long trajet et merci à celles qui l’ont ouvert!
Voilà déjà 6 ans que j’ai avorté et en ce jour du décès de Simone Veil, il est temps que je laisse moi aussi mon témoignage… je vais TRES bien MERCI!
Merci à ce blog que j’ai lu attentivement quelques jours avant d’avorter, aux médecins et au personnel soignant, à mes amis qui m’ont accompagné et qui ont respecté ma décision.
J’étais jeune, pas du tout amoureuse et certainement pas en mesure d’avoir un enfant. Et je n’ai jamais regretté ma décision, et je n’en ai jamais souffert.
Aujourd’hui 6 ans après je suis fiancée, terriblement amoureuse, mes études sont terminées, indépendante financièrement : fonder une famille me semble un doux rêve qu’il me tarde d’accomplir!!
Encore merci à Simone Veil, merci au 343 salopes ( et à leur filles), merci à toutes les femmes ( et les hommes) qui se sont battus, qui se battent ou se battront pour défendre le droit des femmes et leur libertés de corps et d’esprit! <3
Je tiens à témoigner sur votre site car il y a 2 ans quand il m’a fallu prendre la décision d’avorter, tous ces témoignages d’autres femmes m’ont beaucoup aidé à ne pas culpabiliser et à ne pas avoir peur d’avorter.
A l’époque, en 2015, je venais de tomber amoureuse, j’avais 32 ans. Et deux mois après notre rencontre, alors même que j’avais pris rdv pour reprendre la pillule (et qu’on puisse arrêter les préservatifs) j’ai appris que j’étais enceinte… À ma propre grande surprise, cette nouvelle m’a assez vite plutôt enjouée. Je suis de nature très optimiste et je me suis dit que c’était « un cadeau » de la vie cet enfant, même si au début j’avais du mal à réaliser que « j’étais enceinte ». Mon copain de l’époque au départ était d’accord avec ma décision première qui était de le garder. On avait donc décidé d’en parler à personne pour attendre les quelques mois avant d’annoncer. On a passé quelques semaines comme ça, J’étais très amoureuse et sur mon petit nuage. Autour de moi beaucoup de mes amies venaient d’avoir un enfant ou étaient enceintes. Je me sentais prête , alors même que je n’avais jamais consciemment évoqué un désir d’enfant, et surtout dans la situation tout de même assez « précaire » de notre couple — dans le sens où nous nous connaissions depuis peu avec mon ami (depuis 6 mois) et nous avions entamé une relation que depuis 2 mois.
Au bout de 3 semaines, mon ami m’a finalement dit qu’il n’était pas complètement sur de ses sentiments pour moi (il avait quitté sa femme il y a 6 mois, après 15 ans de relation). Le rôle de son ex-femme je pense a été important pour lui dans tout cette histoire , il disait « je ne peux pas lui faire ca » (il l’avait quittée alors qu’elle souhaitait continuer leur relation et souhaitait un enfant de lui). Du coup, je me souviens que pour moi cela a été comme un coup de massue. Plus rien n’avait de sens d’un coup, si il n’était pas sur de m’aimer, qu’est ce qu’il adviendrait de cet enfant — c’est lui qui m’a parlé d’avortement. Cela a été dur pour moi — et pour lui aussi — nous avons beaucoup parlé et pleuré. On s’est donné quelques semaines pour réfléchir même si une difficulté je trouve de la décision d’avorter c’est que justement il fait faire assez vite et on ne peut pas prendre beaucoup de temps pour réfléchir… Je me suis alors confiée à mes amies et j’ai été extrêmement surprise du soutien avec lequel elles m’ont accompagnées dans cette phase de ma vie: aucune de mes amies ne m’a jugées, elles ont été à l’écoute et là pour moi, cela a été très fort comme sentiment d’être aussi bien entourée. Et de voir aussi combien mes amies étaient solidaires et je dirai aussi combien elles étaient des femmes « modernes »: qui ne remettaient pas en cause ma liberté de choix, qui m’ont aidé avec délicatesse et attention dans ces moments difficiles. Car oui je dois le dire cela a été difficile pour moi comme période , même si j’ai réalisé combien cela était important pour moi de faire un enfant « à deux »: à partir du moment où le père n’était pas d’accord je me sentais incapable de laisser quand même cet enfant venir au monde. J’avais l’impression que je n’avais pas le droit de faire cela à cet enfant, ni à son père. Et aussi que je n’avais pas envie d’élever un enfant seule. C’est compliqué tous les sentiments et émotions par lesquelles je suis passée à ce moment là. Il y avait aussi notamment la peur: peur de ne pas s’en remettre (de l’avortement), peur d’être trop malheureuse après, de regretter mon choix, etc. À la lecture de votre blog, cela m’a permis de me dire que cette peur était injustifiée: j’ai pu voir combien de femmes avaient avorté et s’en étaient sorties. J’ai compris que si j’étais sure du « pourquoi » j’avortais cela m’aiderait à surmonter et ne pas culpabiliser. Finalement je crois qu’une des pensées qui m’a aidé a été de me dire que ce n’était pas le bon moment pour moi et mon ami : que si nous étions faits pour nous aimer et rester ensemble, nous aurons tout le temps plus tard d’avoir un enfant qui lui aura été désiré. J’ai donc avorté dans un hôpital à paris oú le personnel — et surtout les infirmières — ont été vraiment incroyablement attentionnées, sans jamais me juger, toujours plein de douceur et de gentillesse. J’en garde un souvenir ému. C’était l’été, il faisait beau, je me revois sortir de la clinique, avec mon ami, nous allions bien. Lui avait eu peur pour moi pendant l’opération, cela est certainement courant, je ne sais pas (j’ai fait un IVG par aspiration, avec anesthésie générale). Le lendemain de mon opération j’étais en Normandie à un mariage : ce que j’avais lu était donc bien vrai, j’étais sur pieds dès le lendemain, j’en étais moi-même étonnée.
Les mois suivants ont été plus difficiles à cause de la relation : mon ami a finalement voulu qu’on se sépare quelques mois après (3 mois après l’IVG). Il était très paumé et alors qu’il avait signé son divorce avec son ex-femme, il a finalement voulu revenir avec elle !! Bref, pour moi Ca a été une période triste car j’étais très amoureuse et la rupture a été un choc et j’étais très triste. Mais voilà, le temps aidant, tout cela est passé. J’ai été aussi aidée par un psy chez qui j’ai été pendant toute cette période : pouvoir en parler librement avec lui m’a aussi beaucoup aidé je crois à ne pas culpabiliser, à être plus « sure » de mon choix ou en tous cas à mieux assumer ce choix.
Aujourd’hui je vais bien! Je suis retombée amoureuse depuis (même si cela n’a finalement pas duré) et cela a été très réparateur pour moi pour passer à autre chose… aujourd’hui j’ai de plus en plus de facilité à en parler à des amis proches, je peux maintenant en parler sans pleurer, et cela pour moi (je suis très émotive) a été un grand pas vers l’acceptation et la non culpabilité de ce qui s’était passé.
Maintenant j’ai 34 ans et je regarde devant, je profite de la vie et je me dit que « mon tour viendra » où je rencontrerai un homme avec qui cette fois nous pourrons faire le choix ensemble d’avoir un (voir plusieurs!) enfants désirés.
En cette semaine du décès de Simone Veille, je ne peux pas ne pas lui rendre hommage ici, ainsi qu’à toutes les femmes qui ont lutté ou luttent toujours pour le droit à l’avortement , et au droit d’ « aller bien » après, sans honte ni culpabilité.
J’ai avorté il y a deux semaines. 5 mois de relation avec mon copain, il était en voyage pendant 1 mois lorsque j’ai appris ma grossesse. Un rapport non protégé, je ne prenais pas la pilule car je ne la supportais pas, ai pris la pilule du lendemain et ne pensais pas que c’était aussi « facile » de tomber enceinte. Et bien, si! 3 jours de retard de règles, un test de grossesse positif plus tard et une sensation de mal-être m’envahit. J’étais à la fois « heureuse » de me savoir fertile et emprisonnée d’être enceinte. La question ne s’est pas posée, ivg medicamenteuse, echo de contrôle deux semaines plus tard, une petite rétention, qui selon mon gynéco partira avec les prochaine règles, cette histoire n’est pas terminée car prochaine écho après mes menstruations, je vais bien après l’ivg mais je crois surtout que je ne réalise pas encore ce qui s’est passé.
Mon copain a été très présent et rassurant, mais pour l’instant ce qui m’importe c’est que mon utérus soit complètement vide. Je n’ai pour ma part subi aucun stress psychologique après l’ivg, mais plutôt pendant que je me savais enceinte. Je sais que certaines nous en veulent car donneraient tout pour avoir un enfant mais en même temps comment avoir un enfant sans pouvoir lui offrir un minimum de stabilité, je ne m’en voyais pas capable.
J’ai avorté il y a quelques jours, à pas tout à fait deux mois de grossesse. J’ai appris que j’étais enceinte à 5 SA. Mon mari et moi, pour différentes raisons, avons pris la décision de ne pas poursuivre cette grossesse. Après les fêtes, je me suis rendue chez son médecin généraliste, qui m’a très mal reçue. Cela a été le seul aspect négatif de ma prise en charge. Il ne m’a donné aucune information, m’a juste prescrit une échographie de datation en me répétant x fois que je pouvais encore changer d’avis, le tout avec une grande froideur et sans me faire le certificat de demande d’ivg. Je suis sortie de chez lui très en colère.
Toute la suite s’est déroulée au service de planification de mon hôpital et la prise en charge a juste été parfaite. Echographie de datation avec une sage-femme très douce et qui, heureusement, ne l’a pas fait par voie basse. Une grande gentillesse et pas de jugement, malgré mes quelques larmes. Puis rendez-vous avec la gynécologue, qui m’a informée avec précision, a été efficace, a répondu à toutes mes questions et m’a laissé le choix de la méthode. Pour ma part, j’ai choisi l’IVG par aspiration avec anesthésie générale. Je ne voulais pas avoir à gérer la douleur générée par l’IVG médicamenteuse. Deux jours plus tard, RDV avec l’anesthésiste, très agréable lui aussi. Enfin une semaine plus tard, l’opération. Concernant la prise en charge, elle a été parfaite du début à la fin : des infirmières à l’anesthésiste en passant par le brancardier, tout le monde a été rassurant, réconfortant, gentil. Je suis entrée en service ambulatoire à 8h30, endormie à 9h45, retour dans ma chambre (individuelle) vers 11h30 et je suis sortie à 15h45. Quelques douleurs après l’opération et une tension très basse car j’avais perdu beaucoup de sang. Les jours suivants, quelques douleurs au bas-ventre mais rien de très important, peu de sang perdu et quelques vertiges à cause de ma tension. Toutefois, rien qui gêne mon quotidien et les symptômes de grossesse ont disparu instantanément (si ce n’est que je n’arrive toujours pas à boire de l’alcool, cela m’écoeure, mais je pense que ça passera petit à petit).
Voilà pour l’aspect pratique, concret, physique. Pour l’aspect psychologique, je tiens d’abord à préciser que chaque femme a son histoire, chaque situation est unique. L’IVG est un droit fondamental des femmes, celui de ne pas avoir à subir son corps, un droit essentiel qui ne devrait jamais être remis en question. Mais ce n’est pas qu’une question politique ou sociétale. C’est avant tout un événement intime. De mon côté, je le vis mal. Quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai hésité, longtemps. Ma décision a été motivée par le désir profond de protéger mon mari, dont les peurs à ce sujet étaient nombreuses. Je ne voulais pas lui imposer un mode de vie qu’il craignait de ne pas savoir assumer (même s’il m’assurait qu’il ferait tout son possible). Je me suis laissée aveugler par mes propres peurs. Trop consciente de ce que signifiait au quotidien ‘avoir un enfant’, j’ai préféré opter pour l’option raisonnable.
Le jour de l’intervention, je ne voulais pas avorter. Durant ce deuxième mois de grossesse, je m’étais inexplicablement attachée à cet embryon, au point de lui avoir donné un nom. Ce qui se passait à l’intérieur de moi était une révolution. Ce n’était pas seulement dans ma tête, je pense que les hormones ont aussi joué leur rôle. Spontanément, je posais mes mains sur mon ventre pour me calmer, je lui parlais (parler à son propre ventre est une expérience étrange tout de même). La part militante en moi me disait que je donnais ainsi raison aux anti-IVG et cela m’énervait. Mais j’aimais déjà cette enfant. Je voulais qu’elle ne quitte jamais mon ventre. Le jour de l’opération, j’ai pleuré. Jusqu’à la fin et même quand l’anesthésiste m’a posé un masque sur le visage, je voulais dire Non. Non, non et non. Mais je ne l’ai pas fait.
Je ne culpabilise pas. Mais je regrette de l’avoir fait, car en faisant ce choix je savais que je mettais de côté mon véritable désir. Trop tard.
J’imagine que cela ira mieux avec le temps. Peut-être aussi tout cela me permet-il aujourd’hui de reconsidérer la question de la maternité, moi qui, il y a quelques mois, clamais haut et fort ne pas vouloir d’enfant. Aujourd’hui j’en ai envie, mais je préfère laisser du temps au temps, quelques mois pour me reconstruire et faire mon deuil. Le temps aussi pour moi d’affronter mes peurs, si nombreuses, liées à la maternité.
L’avortement est un choix intime, qui n’est jamais simple. Ce n’est pas seulement une question sociétale, c’est un événement de la vie que chacun et chacune peut avoir à connaître à un moment donné.
Malgré mon chagrin, cette IVG a renforcé les liens avec mon mari, nous a unis encore plus. Ce n’est pas simple dans ma tête, mais de manière générale, je vais bien, merci.
J’ai avorté, je n’avais simplement pas du tout envie d’un second enfant, mon mari aurait voulu en avoir un autre, pas moi. J’ai demandé et obtenu un avortement suite à une erreur de pilule. Egoïste ? Oui. Enfin les femmes peuvent l’être. Pas envie d’être mère ? Non, j’ai pas la fibre maternelle et alors ? Regrets ? Absolument pas. Est-ce que parfois je pense à l’être humain qu’il serait maintenant ? Pas du tout. N’ai-je pas de « coeur » ? Des enfants meurent partout dans le monde du fait des conflits. Occupons-nous de ceux-là avant de s’occuper de gamètes qui se sont retrouvées… Et arrêtez de penser qu’une femme doit avoir envie d’être mère, doit s’épanouir dans la grossesse. J’ai eu un enfant, ma grossesse ne m’a pas spécialement épanouie… Bien d’autres choses m’aident dans mon épanouissement, pas le ventre rond.
Merci Angélique pour ton témoignage, je me retrouve un petit peu dans ton histoire. J’ai fait 2 IVG médicamenteuses.
La première j’avais 25 ans, je venais de me séparer de mon conjoint, il était plus âgé, intelligent, riche, il pouvait m’offrir tout ce dont je rêvait, il le voulait cette enfant. Mais il était borderline psychologiquement, il ne me respectait pas, il était très sexiste, parfois violent dans ses propos et actes. Je n’ai pas hésité une seconde pour cet avortement. Je ne voulait pas que cet enfant ait pour père cette homme.
Je rencontre ensuite un homme parfait pour moi, on a beaucoup de choses en communs, un voyageur, un vrai gentlemen, l’homme le plus respectueux que j’ai jamais connus. Je quitte tout pour partir à l’aventure avec lui, on se lance dans le yachting (il est capitaine), on voyage pendant 1 an, puis à l’age de 28 ans je retombe enceinte… Cette fois ci c’est différent, on s’aime vraiment, et je me sens prête. Mais lui ne veut pas d’enfant, du moins pas tout de suite, il panique, me dit que si un jour il aurait des enfants se serrais après avoir un endroit où loger, après avoir voyager, après s’être construit, avoir le temps, aujourd’hui il commence tout juste sa carrière, il me dit qu’il ne pourra pas assumer, que si je voulais le garder, il ne sera pas là, il m’aidera financièrement mais c’est tout. Nous n’avions pas se nid de prêt, et même si mes parents m’ont poussé à le garder en me disant qu’il m’aiderai, j’ai eu la même image. Mon rêve, le même que le tien, un homme qui m’aime (check), un travail stable (non), un toît (non), un enfant voulu tout les deux (non). Je me suis donc résigné à avorter une seconde fois… Mon conjoint m’a accompagné dans toutes les démarches, il est venu voir la psychologue avec moi, il a vraiment été super.
Il m’arrive de culpabiliser de temps en temps, de me dire avorté 2 fois ça craint vraiment et surtout à 28 ans et de pleurer la nuit, mais ton témoignage m’aide beaucoup. Merci vraiment. Je vais faire en sorte de ne pas rêver mais de réaliser mes rêves à partir de maintenant.
Merci pour ce blog, j’ai avorté en 2012
Je sortais d’une relation, entre deux contraception. J’ai rencontré un homme qui a semblé charmant , je suis tombée enceinte très rapidement , mon ami a été emballé par la nouvelle
J’ai mis des semaines à me convaincre que la bonne chose a faire était de mettre au monde ce bébé. Je n’arrivais pas à visualiser , j’en ai fais des cauchemar. Première écho : on m’informe que tout va bien, je ne me sens pas mieux , pire j’en suis à 12 semaines , j’en suis malade, le gygy pensait plutôt 9–10 semaines
Entre temps, cette relation tellement récente et qui m’angoisse.. ce dévoile peu à peu, je vois un manipulateur de la pire espèce
Je refuse de porter l’enfant de cet homme , je refuse d’etre Liée à vie avec cet homme
Je consulte en urgence le planning et l’informe que j’en suis à 13 semaines nous sommes à quelques jours de noël, tout le service est au ralenti
On me donne un rendez vous pour le premier jour après les congés des fêtes
Je me sens immédiatement soulagée
Les fêtes de noël cette Année là m’en semble interminable
Je me présente à mon rendez vous et on informe que je dépasse les délais acceptable pour cet établissement
On doit me référer à un autre centre qui accepte les IVG passée les 12 semaines
Je suis exactement comme dans un rêve, je fais ce qu’on me dit de faire
J’attends patiemment de sortir de ce cauchemar
Après plusieurs intervenant qui m’ont expliqués en détail la procédure
On vainement attendu que je me rétracte…on a repousser un de mes rendez vous alors qu’ils savent bien que j’ai déjà trois mois de grossesse. pourquoi ces gens travaillent elles Dans ce domaine si fondamentalement elle ne supporte pas moralement les femmes
Je n’y comprend rien. On perd un temps fou à vouloir que informe ‘le père’
Non je n’informerais pas le géniteur, il est déjà trop extatique, il me fait peur, il tente déjà de contrôler les plus menu détail de cette grossesse , j’en ai l nausée cela ne tourne pas rond chez lui.
Je tente de m’en éloignée , mais ce n’est pas facile à gérer
Je dois mentir , pour lui cette grossesse ce soldera pr une fausse couche
Ce sera un pieux mensonge
Enfin le jour J, après m’avoir inséré des tiges la veille
On procède à mon IVG lors d’une froide matinée d’ hiver , je suis reconnaissante de vivre dans un pays qui offre des services d’ivg Et peu importe le nombre de semaine de grossesse
Après l’intervention je me sens libre
Fabuleusement bien
Mes dames l’avortement est un droit mais il est sans cesse menacé
Restons vigilante
J’ai avortée à 29 ans et je vais bien,merci ! Mille fois
Ps : je n’ai jamais regretté mon choix
Écouter votre cœur
J’ai avorté en 2016, j’avais 20 ans, et je venais de me mettre avec mon copain de l’époque. La capote a craqué mais je n’étais pas inquiète, ma mère me répétant depuis toujours que elle avait galéré à avoir un enfant, et qu’elle avait très peur que moi aussi. C’était complètement infondé mais quand on répète un truc à quelqu’un depuis qu’il est petit, surtout une peur comme ça, ça finit par rentrer malgré nous. Elle m’avait aussi dit quand j’étais petite que si on pouvait se faire percer les oreilles, c’est parce qu’il n’y avait pas de sang dedans. C’est en première année de prépa bio que j’ai réalisé que ben si, il y a du sang dans les oreilles. Et en deuxième année de prépa bio, j’ai réalisé que ben non, moi clairement j’avais pas de problème pour tomber enceinte.
Je connaissais mon copain de l’époque depuis quelques mois seulement, mais il a été super. Il m’a aidée et supportée, quand même pas jusqu’au point de venir avec moi à l’hôpital, faut pas pousser. Mais au moins il était là pour me soutenir entre tous les rendez-vous.
Quand j’ai appris la nouvelle c’est un monde qui s’est écroulé sur ma tête. Je me suis sentie impuissante. Je ne voulais pas du tout de ce truc là. Je croyais même que c’était impossible que ça m’arrive, et là bim. J’ai tapé un truc genre « comment recourir à une ivg » sur Google et j’ai appelé le premier numéro que j’ai trouvé. Une de ces associations qui disent vouloir supporter et aider les femmes mais qui en fait militent contre l’ivg, essaient de dissuader. J’avais lu un article là-dessus quelques mois avant, du coup j’ai vite raccroché. Après avoir appelé les médecins que je connaissais et qu’ils m’expliquent qu’ils ne la pratiquaient pas non plus j’étais complètement démunie. Mais fort heureusement j’ai eu une illumination et ai appelé le Planning familial, et à partir de ce moment là tout a été comme sur des roulettes. J’ai eu énormément de chance de tomber de bout en bout, depuis l’échographie jusqu’à la prise des médicaments, sur des gens géniaux. Je ne me suis absolument plus sentie jugée. Les infirmières étaient adorables, personne ne jugeait ou du moins on ne le ressentait pas. J’ai partagé ma chambre avec une fille du même âge que moi, en attendant que les médicaments fassent effet on discutait et on se promenait, ça a pris plus de temps pour moi et elle est restée pour me soutenir. Je sais que beaucoup doivent subir le regard des autres, du personnel soignant, il suffit de lire les autres commentaires ici, et je sais que j’ai eu énormément de chance que ça se passe si bien.
Mais n’empêche, c’est dans ces moments là qu’on se rend bien compte qu’interdire l’ivg ne servirait à rien. J’étais sure à 100% que je ne voulais pas de ça maintenant, c’était clair et net, impossible de me faire changer d’avis. Moi je voulais être ingénieure, voire chercheuse, faire mes études à l’étranger et compagnie : ça c’était pas du tout pour moi, du moins pas maintenant. D’ici 8–10 ans pourquoi pas. Mais clairement pas à 20 ans. L’ivg aurait été interdite j’aurais changé de pays ou utilisé des méthodes dangereuses. Interdire l’ivg n’empêcherait absolument pas les avortements, ça les rendrait juste dangereux.
Je ne regrette absolument pas mon choix puisque je n’ai même pas l’impression d’en avoir fait un. C’était une évidence, même pas besoin de réfléchir une seconde. L’autre scénario c’était juste l’enfer pour moi, impossible d’envisager ça. Je n’ai pas non plus cette impression d’avoir tuer quelqu’un, déjà parce que je sais qu’à ce stade là on ne peut clairement pas parler d’un individu à part entière, merci les cours de biologie, que ce n’est qu’un amas de cellules, que j’ai pu voir de mes yeux. Un argument que je vois souvent contre l’ivg est lié au manque de connaissances, les gens ont l’impression qu’on avorte d’un mini-humain. Quand c’est pris à temps, on avorte d’un amas de cellules, ça ne ressemble à rien du tout, et c’est normal, puisqu’à ce stade ce sont juste des cellules qui se multiplient.
La relation avec ce copain a duré trois ans, elle vient de se terminer pour un motif qui n’a rien à voir. On n’a plus jamais parlé de l’ivg par la suite puisqu’on n’en avait pas besoin. Moi c’était la fête quand toute cette histoire s’est finie, pour lui aussi j’imagine.
Si l’ivg est voulue à 100%, que c’est vraiment pas envisageable de garder l’embryon pour n’importe quelle raison qui vous tient à coeur, il ne faut pas avoir peur de regretter sa décision. Je n’ai subi aucun traumatisme, aucun regret, et je suis vraiment reconnaissante d’avoir accès à ce service. Je n’ai subi aucune séquelle. A part peut-être le fait de voir rouge quand on essaie de m’expliquer pourquoi il faudrait interdire l’ivg !
Bonjour,
j’ai avorté il y a il an et demi et je vais bien, merci !
J’ai arrêté la contraception hormonale car je ne supportais pas les hormones : baisse de libido (ou inexistence ?), irritation, prise de poids. Lorsque j’ai arrêté la pilule, j’ai découvert enfin que j’avais envie de sexe ! Fou ! Cela a également éveillé des réflexions concernant la responsabilité de la contraception qui revient malheureusement toujours à la femme… !
Bref, du coup nous avons fait la contraception naturelle avec mon compagnon : prise de température, toucher du col, analyse des glaires cervicales etc. On avait fait un mini formation ensemble et on s’y tenait vraiment bien.
Seulement les cycles peuvent être chamboulés par beaucoup de facteurs extérieurs. Il a suffit d’une fois, un rapport non protégé lorsque j’étais apparemment fertile (après 1 an et demi sans souci). s
Nous avions déjà discuté de l’éventualité d’une grossesse avec ce mode de contraception et tous les deux étions sur la même longueur d’onde.
Je ne désire pas (et n’ai jamais désiré) mettre un enfant au monde, lui aimerait peut-être être père un jour mais pas pour le moment.
Lorsque nous l’avons appris, j’ai paniqué. Directement je me suis dit « c’est impossible je ne peux pas garder ça en moi, c’est impossible ».
Nous avons trouvé un planning familial génial avec qui j’ai eu le premier rdv après les congés de Noël (qui étaient, cette année là interminables). J’avais des nausées et à chaque fois je me disais « j’aimerais tellement ne rien avoir en moi »
C’est fou à dire mais je considérais cet amas de cellules comme un quelque chose duquel je devais absolument me débarrasser.
Aujourd’hui je pense que si l’IVG n’était pas dépénalisée, j’aurais trouvé n’importe quel moyen d’avorter… Légalement ou pas.
J’étais à 7 semaines de grossesse et j’ai choisi l’avortement par aspiration afin de placer un stérilet en cuivre après l’intervention. Sur le moment, j’ai pleuré de soulagement. Je me sentais coupable mais en même temps incroyablement soulagée de pouvoir choisir la vie que je veux avoir. Mon compagnon m’a soutenu tout le long du processus. Je n’ai jamais regretté. Je n’imagine pas la présence de ce potentiel enfant aujourd’hui à côté de nous (je suis toujours avec le même compagnon) Ca ne me vient même pas a l’esprit. Pour moi, un amas de cellule a existé et je l’ai empêché de se développer. Je pense pas être une mauvaise personne d’avoir pris cette décision.
Je pense que malheureusement les textes de loi anti avortement pénalisent uniquement la femme alors qu’une femme n’est pas seule responsable de la fécondation d’un ovule ! Le géniteur n’est jamais cité dans les textes de loi à ce que je sache…
Je suis ravie de vivre dans un pays où le droit de la femme est considéré (il y a encore énormément de progrès à faire !). Je me rends compte que ce droit est incroyablement fragile et qu’il faut se battre encore aujourd’hui pour que toutes les femmes du monde ait le droit à disposer de leur corps.
Merci de faire entendre nos voix.
Charline
Merci pour ce blog. J’ai avorté il y a 2 mois, je ne regrette absolument pas mon choix, et ça fait du bien de lire tous ces témoignages où je retrouve pas mal de mes ressentis.
Je voulais témoigner ici pour dire que ma prise en charge a été simple et rapide, le processus s’est bien passé et j’ai été très bien accueillie, que ce soit par mon médecin traitant, mon gyneco ou la sage femme du CHU.
La même chose pour mes amies (sauf une à qui j’ai très vite rappelé que c’est un choix qui concerne mon compagnon et moi, personne d’autre) et mes parents, qui ont été compréhensifs, présents et bienveillants.
En revanche, la personne qui a été la plus dure avec moi même…c’est moi. Je me sentais nulle de tomber bêtement enceinte à 27 ans (pas de préservatif sous la main, « ce ne serait vraiment pas de chance de tomber enceinte la seule fois où on en utilise pas »…et pourtant), j’avais peur du regard qui serait porté sur moi, peur d’être traumatisée, peur d’avoir mal, peur d’être stérile suite à l’IVG…un mélange entre des peurs et des idées reçues et ancrées dans la société qui contribuent à la culpabilisation des femmes qui avortent.
Si j’ai fait le choix d’en parler uniquement à mon compagnon, mes parents et amis proches pendant la démarche (ça a été un choc de réaliser que j’étais enceinte, je ne savais pas comment réagir et faire face, j’avais envie de redevenir « normale » très vite), j’avais demandé à mon compagnon de ne pas en parler à ses amis et je crois que ça l’a affecté. Aujourd’hui, ayant dépassé tout ça et ayant eu le temps de réfléchir et de poser des mots sur mes émotions, j’ai envie de le crier sur tous les toits, collègues, connaissances, famille élargie, pour montrer que ça peut arriver à tout le monde, à tous les âges, et que ce n’est pas grave. Quand on n’est pas prête on n’est pas prête.
Je pense qu’un tabou entoure encore l’IVG et c’est cela qui contribue à éviter d’en parler, minimiser les choses et à diffuser de fausses croyances.
En en parlant autour de moi, j’apprends que beaucoup d’autres personnes de mon entourage ont eu recours à l’IVG, et que je ne le savais pas.
Merci encore pour ce blog et nous permettre d’en parler!
J’ai avorté chez mon copain, alors que ses parents étaient dans le même maison, et ça s’est très bien passé. Pour moi qui m’imaginer le pire, j’ai été surprise de bien le vivre et de n’avoir aucune répercussion psychologique. Finalement, c’était surtout les autres le soucis, et l’image que l’on donne à cette décision et de ce terme « l’avortement » qui fait peur et qui est un sujet dont il ne faut pas parler. Et d’ailleurs, j’en parle aujourd’hui librement sans gène, ni tabou. Aussi, contrairement à ce qu’on peut penser, pour moi le pire n’était pas l’après, ni le pendant. Le pire, c’était surtout l’avant : la découverte, l’effet de surprise, l’attente, et l’incompréhension.
Attention, je raconte MON expérience et MES ressentis. Ce n’est pas un acte anodin, en aucun cas je ne le minimise ni le banalise.
L’avant : La découverte
Nous sommes en septembre 2018, j’ai 21 ans, je rentre en bac+5. Une semaine après la rentrée, je découvre que je suis enceinte. A ce moment là, je suis dans les toilettes, détendue et sereine, en attendant la réponse du test : je me dis qu’il sera négatif évidemment. Ce n’est pas le première fois que j’en fais un, après tout, on est jamais trop prudent. Ils sont très rapides ces petits engins, une minute plus tard je vois une barre s’afficher et une autre barre à peine perceptible à côté. Sur le moment, je ne prête pas attention à la seconde.
Une barre = pas enceinte
Deux barres = enceinte
Une barre, c’est bon non ? Je ne suis pas enceinte. Je me rhabille, mais je refile quand même un petit coup d’oeil sur le test. Tiens, mais cette autre barre à peine visible, peut-être considérée comme une « deuxième » vrai barre ? Naaaaan. Ça aurait était bien plus perceptible. Il me semble qu’on voit toujours très vite fait cette barre à chaque fois que je fais des tests. Non ?
Parano que je suis (et visiblement j’ai eu raison), je monte dans ma chambre pour lire une énième fois le mode d’emploi. Je ne sais pas quoi y penser, c’est vraiment pas clair ces trucs là ! Mais plus je passe mon regard sur le test plus je me dis que si en fait, malgré l’illisibilité, il y a bien deux barres… Je suis bien enceinte. Pour être honnête je ne sais même plus ma réaction sur le moment, d’un côté j’y croyais pas, et d’un autre côté j’étais en panique intérieure entrain de pleurer. Ce n’est pas possible, pas moi, ça n’arrive qu’aux autres, puis elles sont même pas bien visibles les deux barres ! J’espère que je suis encore parano pour rien. J’appelle mon copain en pleure, pour lui dire (tout en sachant pertinemment que si c’était vraiment le cas, l’avortement serait pour nous la seule solution). Je pense que ni lui ni moi ne nous rendions compte de la situation à ce moment là, c’est pas possible en même temps. Qui peut y croire ?
Je ne sais pas quoi faire, en même temps je peux rien faire il est 21h, donc à part aller dormir c’est pas maintenant que je vais trouver une solution ! Je le dis à des amis, ils me croient et me rassurent. Mais au moment où j’envoie la photo du test… « Mouais. » (C’est vraiment pas clair ces tests. On ne me croit même pas.) Bon, j’ai un autre test clear blue digital « le seul test qui indique le nombre de semaines » on sera fixer. Et puis, j’ai même pas encore de retard de règles, je dois les avoir dans deux jours, on verra bien. J’en refais un demain matin avant d’aller en cours aller.
Le lendemain matin sur le test, écrit noir sur blanc : « Enceinte. 2 semaines«
Il est 6h00 du matin, je suis seule, dans mes toilettes, tout le monde dort. Et je suis bien enceinte. C’est impossible que je garde cet enfant. Déjà car je n’en ai jamais voulu, et car aujourd’hui je n’en veux toujours pas. Je n’ai même pas besoin de réfléchir, depuis des années. C’est une évidence pour moi. C’est peut-être ça qui a facilité le reste du processus me direz-vous. Certains diront que ma pensée est cruelle, mais non. Je ne me vois pas élever un enfant maintenant. Je suis étudiante déjà, et puis même, ce n’est pas mon souhait, je ne veux pas lui offrir une mauvaise vie. C’est mort.
Je suis sûre de mon choix. Bon et maintenant ? Je sais qu’on peut faire un avortement par médicaments. Je suis enceinte de peu de temps, avec un peu de chance je peux avoir l’avortement médicamenteux et non chirurgical. Puis c’est juste une prise de médicaments, ça doit pas être si terrible après tout.
L’avant : Les rendez-vous
Je suis trop chamboulée, je sors de chez moi sinon je vais être en retard. Jusqu’à la dernière minute de mon trajet, je me demande si je vais en cours ou non, tout en consultant les horaires des plannings familiaux. Je finirai par ne pas aller en cours.
Je me rends au planning familial qui ouvre le plus tôt, il est de l’autre côté de Paris. Je suis seule, il pleut, je sèche les cours, mon copain ne pouvait pas du tout se libérer, j’essaie d’appeler mes amis, tout le monde dort, il est à peine 8h. Je suis devant le planning, impossible de me décider à rentrer. Je pleure, et je pense que ce moment était pour moi plus difficile que l’avortement lui-même. Va savoir pourquoi, je n’arrive pas à rentrer. Il aurait fallut que j’explique au corps médical que j’étais enceinte et que je veux avorter ? Pas possible. Surtout qu’à ce moment là, ce deviendrait vraiment réel.
Je n’y arrive pas, je me pose sur les marches à côtés, en sanglot, les gens passent et me regardent avec peine, une dame me demande si ça va et si elle peut m’aider. J’ai faillit lui dire, que je n’arrivais pas à rentrer, que c’était plus fort que moi, mais qu’il faut qu’elle m’aide à passer cette porte. Mais j’étais tellement mal… Après plus d’un quart d’heure, d’un élan de lucidité je me décide à rentrer, dans tous les cas : attendre ou y aller à un autre moment serait pire. J’ouvre la porte, j’arrive à l’accueil et au moment où elle me demande pourquoi je viens, je fond en larmes (encore une fois) et impossible de parler. J’ai eu de la chance, elle a tout de suite compris. En même temps, elle doit en voir passer tous les jours des jeunes femmes comme moi. Elle me dit de prendre mon temps, me propose un verre d’eau, que je lui expliquerai quand je pourrai. Je vais m’asseoir, je me calme, et 5 minutes plus tard je me relève et me redirige devant elle, je n’y arrive toujours pas.
Elle sait, elle me dit en chuchotant « Vous êtes enceinte. » je re-fond en larmes en hochant la tête. « ….Vous ne voulez pas le garder. » je lui fais un signe négatif de la tête. On va dans son bureau. Elle m’explique la procédure, que là elle ne peut rien faire, que je dois aller chez un médecin généraliste pour qu’il me fasse une attestation officielle de ma demande, que je fasse une prise de sang, une échographie, que je revienne et blablabla. Elle me demande si je veux que mes parents soient au courant, car je peux mettre une autre adresse pour ne pas recevoir la facture si je refuse. Elle me renseigne sur les différents types d’avortement :
– Avant 7 semaines : Médicamenteux.
– Jusqu’à 12 semaines : Chirurgie – Aspiration (Oui, aspiration, on vous rentre un petit engin qui inspire le contenu de l’utérus, sous anesthésiée générale ou locale selon le choix de la personne).
Attention, il faut bien faire la différence entre les semaines de grossesse, et les semaines d’aménorrhée (absence de règles). Selon les établissements, la façon de faire (chez soi ou en clinique) les dates maximales d’avortement peuvent varier. Lorsque l’on est à 7 semaines d’Aménorrhée, on est à 5 semaines de grossesse. C’est-à-dire, 5 semaines depuis l’ovulation (soit 2 semaines après le début du dernier cycle). A ce moment, j’étais à ma 4/5ième SA.
Elle me demande quelle méthode je veux utiliser. Tout est 100% remboursé, mais il est possible que j’ai à avancer des frais. A savoir que l’IVG médicamenteuse coûte environ 100/200€, et l’opération 500€. Je choisi l’IVG médicamenteuse, évidemment. (Ce sera finalement ma gynéco habituelle qui s’occupera de mon IVG, et non ce planning familial). Je sors, je prends tous mes rendez-vous dans la même journée grâce à une application : RDV à 13h30 avec ma sage-femme/gynéco (j’ai de la chance que ma gynéco habituelle soit aussi sage femme et qu’elle fasse des ivg), RDV à 15h pour l’échographie, et à 16h30 pour la prise de sang. J’avais l’habitude des échographies vu que j’en avais fait pour contrôle avant pose de DIU, donc aucune inquiétude pour tout ça.Je me rends chez ma gynéco, toujours seule, je m’assois.
« Ah ! Vous allez bien ? On va enfin pouvoir vous le poser ce stérilet ! 🙂 »
Je la regarde, je rigole nerveusement et je lui dis « Je suis enceinte. »
– « Oh merde. »
Je me retiens de pleurer.
Elle savait pertinemment que je ne voulais pas le garder. J’ai l’impression que toutes les personnes que j’ai rencontré savaient que j’étais sûre de ça, car normalement on doit voir un psy, il y a des délais de réflexion etc. Mais bon, j’ai eu de la chance de tomber sur un corps médical hyper compréhensif, rassurant, et qui ne me jugeaient pas, au contraire !!
Elle m’explique la procédure de l’ivg médicamenteuse : je peux faire la faire en clinique ou chez moi. Je lui dis que je préfère la faire à domicile. Elle me rassure, me dit qu’il n’y a pas de quoi avoir peur, qu’il y a peu de risques, mais qu’il faut quand même que je puisse avoir accès à un hôpital en cas de complications.
Elle me dit qu’il faut que je fasse l’échographie et la prise de sang pour qu’on soit sûre que je sois enceinte, de savoir la date, et qu’il s’agisse bien d’une grossesse intra-utérine ( et non extra-utérine, sinon : complications, pas besoin d’avorter car on ne peut dans tous les cas mener une grossesse à terme) pour pouvoir faire l’avortement. Je sors, rassurée. Si on nous dit qu’on peut faire un avortement seul à domicile, c’est que c’est supportable niveau douleur.
Echographie n°1 : Présence d’un potentiel sac gestationnel, sans présence de vésicule.
15h : Je fais l’écho, le gars est hyper gentil, il me laisse insérer la sonde moi même. Il savait directement que je ne voulais pas le garder, il ne m’a pas jugé, ni rien, et il m’a dit qu’au vue de l’échographie, c’était ok pour l’ivg. Effectivement on voit un sac gestationnel (mini poche dans l’utérus) mais qui ne contient pas encore de vésicule (d’embryon) à ce stage de la grossesse, et confirme que je suis bien à 4–5 SA. En gros, c’est un sac qui se forme pour ensuite accueillir l’embryon, Je suis bien enceinte. (Oui parce qu’au fond de moi j’avais toujours espoir que le test se trompe). L’écho ne m’a pas traumatisé, ne m’a rien fait, c’est tout petit, quelques millimètres à peine, et il n’y a même pas encore d’embryon.
16h30 : Prise de sang. On me demande la raison, j’explique que je suis là pour savoir si je suis enceinte.
« Félicitations«
Waw. Et là ça fait tilte, des personnes auraient été heureuses d’avoir cet enfant, et moi c’est tout le contraire. Je commence à culpabiliser.
C’est tout à fait normal de dire ça, et pourtant… Et c’est là où je me suis rendue compte, que si j’attendais 9 mois, j’allais VRAIMENT avoir un mini humain qui sort de mon corps. Que c’était vraiment réel, pendant une minute je me suis dis « Imagine je le garde? » et je suis vite revenue à la réalité, non non c’est impossible. Je pense que ça a été mon seul vrai moment de doute. Je lui dis que je ne veux pas le garder (sans aucune gène), elle s’excuse et se sentait hyper mal la pauvre. Mais aucun jugement. Vraiment j’ai eu de la chance de ouf de tomber sur des personnes hyper compréhensives tout le long ! Rapidement, dans les jours qui suivent je ne sais plus quand exactement, j’ai les résultats, qui reconfirme le diagnostic. J’envoie l’échographie + les résultats de la prise de sang à ma gynéco qui me dit :
« On ne voit pas la vésicule, on ne peut pas faire l’IVG maintenant, il se peut que ce soit un œuf clair (en gros que l’embryon ne se pointe jamais et que j’expulse naturellement = fausse couche), ou que la grossesse soit extra-utérine (dans ce cas, soit opération soit expulsion naturelle, mais une grossesse extra-utérine, c’est dangereux). On refait l’écho dans quelques jours. »
-« Quoi, je dois rester encore des jours avec un corps étranger qui pousse en moi ? »
Vous êtes entrain de me dire que je n’ai que 2/3 semaines pour faire une IVG médicamenteuse, mais que je dois attendre quelques jours pour refaire une écho alors que là je suis clairement enceinte, et que dans tous les cas je voudrai le faire expulser.
L’avant : Une attente interminable
L’attente. Faire comme si de rien était. Aller en cours, en sachant, qu’on a un truc, certe minuscule, qui pousse dans le bide. Vraiment j’pense que c’était la pire chose. Faire genre devant mes parents que tout va bien. J’étais tellement désespérée que j’ai même cherché sur internet des possibilités d’avorter seule, par méthode naturelle. « Comment déclencher une fausse couche », « avortement naturel » …
J’ai vraiment du mal à rester toutes les journées en cours, psychologiquement je trouve que c’est vraiment le plus compliqué cette attente. Je n’ai qu’une hâte : que cet avortement se fasse. Je suis à deux doigts de craquer, je sors à la fin du cours, je vais voir la directrice pédagogique de mon école et lui demande si je peux lui parler en privé. Elle voit que je tremble, que je me retiens de pleurer. Je lui explique que je suis enceinte, que c’est dur pour moi d’assister à tous les cours psychologiquement, que je vais avoir plusieurs rendez-vous, et qu’en attendant l’intervention, j’ai peur de dépasser les 18h de volume maximum d’absence autorisés par l’école. Elle est hyper compréhensive, mais VRAIMENT. Elle me dit qu’il n’y a pas de soucis, que ça va rester confidentiel, que je n’ai qu’à lui envoyer un petit mail quand je sens que je ne peux pas aller en cours et elle excusera mes absences. A‑do-rable. Quelques jours s’écoulent, je n’ai pas encore de nausées heureusement, parfois j’ai le ventre hyper gonflé et hyper dur, je prends des seins, mais franchement à part ça, tout va bien (physiquement). Mentalement, c’est autre chose, je craque hyper souvent, les réveils sont compliqués car ce sont des gros « retours à la réalité » pas forcément agréables…
Echographie n°2 : Le sac gestationnel a un tout petit peu grossi, toujours aucune trace de vésicule.
J’ai changé d’échographiste entre la première et le deuxième échographie. Je suis revenue à ma toute première échographiste qui s’occupait de moi pour savoir si je pouvais faire la pose de DIU ou non. Une crème cette dame, vraiment adorable. Si vous recherchez une sage-femme/gynéco et une échographiste en Ile de France, je vous les recommande mille fois.
Elle ne faisait que me rassurer, elle m’a même dit « J’aime bien les patients comme toi ». Elle ne m’a en rien juger sur ma décision, on se sent hyper soutenue. Je rends les résultats à ma Gynéco.
« Bon, il a peu grossi, toujours aucune trace de vésicule même si la grossesse est bien intra-utérine. Il se peut qu’il s’agisse d’un œuf clair et que vous l’expulsiez naturellement. Pour savoir si la grossesse est évolutive ou non, il faut refaire une prise de sang dans quelques jours, voir si le taux d’hormones à doubler ou non. Si non, c’est non évolutif. Et on refait une échographie dans quelques jours. »
Je suis hyper heureuse sur le coup, du bonheur mêlé à une frustration d’avoir encore à attendre. Mais peut-être vais-je faire une fausse couche naturelle dans les prochains jours ! Peut-être que je n’aurai pas besoin d’avorter ! Peut-être que la grossesse est non évolutive ! C’est super ! Mon corps aurait-il compris mon désir de ne pas le garder ?
Pendant les jours qui suivent, je suis plutôt confiante. J’espère que c’est vraiment ça, car il ne me reste plus beaucoup de temps avant que l’ivg médicamenteuse ne se transforme en IVG chirurgicale.
Je refais la prise de sang… le taux d’hormone a bien doublé…. Putain.
Echographie n°3 : Le sac gestationnel fait maintenant 2 cm, et on y voit un mini embryon. La grossesse est bien évolutive.
Vous imaginez mes émotions faire les montagnes russes en l’espace de quelques jours. Des montagnes russes entre : Je vais avorter je suis enceinte, ah il faut attendre parce qu’on est pas sûr que ce soit intra-utérin, ah la grossesse est peut-être non évolutive je ne vais pas avoir besoin d’avorter, ah en fait si elle est bien évolutive.
Mais à ce moment, je n’en peux plus, alors oui c’est cru, mais c’est ce que j’ai ressenti : j’avais vraiment envie de l’arracher de mon ventre, d’avoir un autre être vivant dans mon corps (oui car même au stade de l’embryon, le cœur bat déjà) c’était insupportable pour moi.
Je ne perds pas de temps, je peux enfin avorter, on est mardi. J’envoie les résultats à ma gynéco/sage-femme qui me réponds : « C’est ok pour l’IVG. RDV demain 13h«
Pendant : L’avortement
Plus de deux semaines se sont écoulées depuis que je suis au courant du mini être vivant qui pousse dans mon ventre, je commence à avoir des nausées. Il ne me reste une semaine avant le passage à l’ivg chirurgicale. Heureusement que l’avortement se fait aujourd’hui. Je suis soulagée et hyper stressée en même temps, surtout en ayant lu sur divers forums que parfois la grossesse restait évolutive même après l’ivg, que ça pouvait ne pas fonctionner. J’ai beaucoup de soutien de mon copain, qui sera là pendant toute la durée de mon avortement. Le soutien également de mes amis à qui je l’ai dit, et d’une fille sur twitter qui a vécu également l’avortement et qui m’a é‑nor-mé-ment aidée (merci encore d’ailleurs).
Ma sage femme me réexplique, je signe le papier qui dit que si l’ivg ne fonctionne pas je m’engage à tenir ma grossesse à terme (j’ai d’ailleurs pas compris pourquoi je devais signer ce truc???). Je demande à ma sage-femme, qui me dit « non mais une fois le processus commencé, si la grossesse est interrompue, même si ça ne s’expulse pas, on fait l’opération pour l’enlever hein. » Bon.
On est mercredi : je prends le premier médicament dans son cabinet: celui qui interrompt la grossesse. Puis je rentre chez moi directement après l’avoir pris. Pour le reste je ne peux pas faire ça chez moi, je vis encore chez mes parents. Chez mon copain aller. Même s’il vit chez ses parents, la maison est grande, et je resterai dans sa chambre.
« Il se peut que vous ayez des saignements ou des douleurs le lendemain du premier médicament, ou aucun symptôme, cela dépend des personnes. Et je vous passe les 4 prochains médicaments qui déclencheront l’avortement : à prendre vendredi. Les deux premiers à prendre à 8h00 du matin, les deux derniers à 10h. Vous aurez des contractions étant donner que cela déclenche l’ouverture de l’utérus comme à un accouchement, il se peut que vous tombiez dans les pommes, certaines personnes ont des douleurs atroces, d’autres simplement similaires aux règles. Vous allez expulser l’œuf, qui sera éjecter sur votre serviette hygiénique ou dans les toilettes selon les conditions du moment. Il ne faut pas vomir les médicaments, vous allez beaucoup saigner. Prévoyez des grosses serviettes, si vous vous changez 2 fois par heure pendant plus de deux heures d’affilées c’est une hémorragie : il faut vous rendre aux urgences. Généralement ça se passe bien, je vous préviens juste des éventuels risques, il est rare que ça ne fonctionne pas : 5%. (c’est énorme putain). Vous pouvez prendre un Antadys 30 minutes avant 8h00, puis des nurofen/spasfon si les douleurs sont trop intenses. Vous allez saigner abondamment pendant 10 à 20 jours suivant l’avortement. A la fin des saignements, vous devrez faire l’échographie de contrôle pour voir si tout a bien été expulsé, et qu’il n’y ait pas de débris. Nous, on se revoit dans un mois, à la visite de contrôle. Les filles qui ont des règles douloureuses et des saignements abondants ressentent plus de douleurs pendant l’avortement, enfin ça dépend. »
Ok. J’ai jamais eu de règles hyper douloureuses, ni abondantes, ça me rassure.
L’après midi du premier médicament, je suis chez moi, rien ne se passe : tant mieux. Le lendemain non plus, je m’inquiète un peu, est-ce que ça a marché ? Est-ce que ma grossesse est interrompue ? Je regarde sur internet, c’est écrit partout que les filles avaient des saignements après le premier médicament. Bon. Tant pis, ma gynéco m’a dit que certaines femmes ne ressentaient rien après le premier médicament. On verra bien ce qu’il se passe avec les autres. Après tout, ça a juste arrêté la grossesse, ça n’a pas déclenché l’expulsion. J’envoie un sms à ma gynéco pour la tenir au courant, et je lui demande si c’est possible de dormir pendant l’avortement ? Si je prends les médocs à 8h et que je me rendors, je ne sentirai rien ?
(Ca peut paraître débile comme question, mais on se pose un tas de questions plus ou moins connes, tout ce qui peut nous permettre de passer vite cette étape et d’avoir le moins de douleur possible est bon à savoir) « Vous ne pourrez pas dormir, vous allez avorter. » Oui bon JE SAIS. Mais peut-être que …. bref.
J’étais équipée : Serviettes hygiéniques, couches pour adultes (Oui parce que j’avais lu partout que c’était beaucoup plus efficace que des serviettes, surtout pour la nuit, vu ce que j’allais rejeter), Antadys, Vogalib, Spasfon, Nurofen, le papier expliquant le processus de l’IVG, compote de pomme, bouteille d’eau, bassine (au cas où) et serviettes de bain (j’étais chez mon copain je ne voulais pas tacher les draps la nuit)
Pendant : L’expulsion
Le vendredi :
– Reveil 7h30 : je prends un Antadys. Je me rendors.
– Reveil 8h00 : à peine réveillée, je prends les deux premiers médicaments. Je suis hyper stressée, surtout après tout ce que j’ai lu sur internet… Ce sont 2 médicaments à prendre dans les joues, donc ça agit hyper vite. J’essaie quand même de me rendormir. 10 minutes plus tard : je commence à me tordre dans tous les sens car j’ai des contractions. Honnêtement, ça fait mal oui, un peu plus mal que les règles oui, mais je m’attendais à pire.
Je trouve que la pose du DIU est plus douloureuse. Peut-être grâce à l’Antadys ? Et surtout, le fait de se dire qu’on a des contractions POUR expulser, bah ça aide grave à supporter en fait. Ce n’est pas une douleur sans objectif, donc plus t’as mal, mieux c’est au final, car c’est que l’expulsion commence. Sur le moment, je ne m’attarde pas sur la douleur, parce que j’étais occupée à autre chose : NE PAS VOMIR. Les contractions, c’est une chose, mais il faut gérer : le mal de tête, les vertiges, l’angoisse, les nausées, et l’envie horrible de « pousser » (expulser l’œuf + faire caca hein en gros), et les saignements qui viendront ensuite. Pour moi les nausées c’était le pire, car à peine 10 minutes après la prise, mon corps rejetait le médicament. Je me retiens au maximum, c’est plus fort que moi, je vomis un tout petit peu… Merde, j’espère vraiment que ça ne va pas annuler l’effet des 2 médicaments. Je prends rapidement un Vogalib. Je fais des allers retours aux toilettes, l’envie de pousser mais rien ne sort (à part une diarrhée..). Les saignements commencent.
10h00 : Je prends les deux derniers + un nurofen. Les contractions sont stabilisées, mais pendant les deux heures il y avait des « piques » assez violents, mais maintenant ça ne s’amplifie plus. Cool ? Merde ? Comment ça se fait ? Rien n’est encore expulsé !
Je n’ai plus envie de vomir. Mais toujours mal au ventre, je suis faible, j’ai toujours cette envie de pousser, j’essaie, en vain. Les saignements s’intensifient eux par contre, je mets ma couche, j’ai peur de faire une hémorragie.
Il est 10h30 du matin, je suis seule avec mon copain dans sa chambre, sans corps médical pour m’aider à y voir plus clair et à supporter tout ça. Mon copain se sent impuissant face à la situation. J’avoue que c’est pas le meilleur des moments, mais bon honnêtement c’est pas le pire non plus.
12h : je vais une énième fois au toilette, j’entends un « poc » et je sens comme quelque chose sortir. Je vais parler très cru : Sur le moment, je ne sais pas si c’est ça ou si c’est un énième caillot de sang. On m’avait dit qu’il était possible que je ne sache pas si oui ou non l’expulsion est faite au moment où elle se fait, que je pouvais ne rien sentir, que l’œuf pouvait se fondre dans mon sang et que je puisse ne pas le voir. Mais je regarde dans les toilettes… Entre le PQ, les saignements, et mes affaires, impossible de distinguer quoi que ce soit. Je crois apercevoir une petite boule translucide, mais je ne suis pas sûre… (Aujourd’hui, je pense finalement que c’était ça)
Je sors des toilettes, et finalement plus le temps passe, plus mon état s’améliore en même pas quelques minutes/heures. Les contractions sont moins présentes, les saignements s’affaiblissement (c’est encore abondant, plus que des règles, je sors toujours glaires et caillots de sang ÉNORMES, mais c’est moins qu’au début), plus d’envie de pousser. Je refais ma vie normalement, je mange, je suis sur mon téléphone, je rebouge, je rigole, je me lève, et même si je suis faible je n’y pense déjà quasiment plus. Tout le week-end je suis fatiguée. Mais je vais très bien, comme si de rien était. La semaine qui suit, je retourne en cours, tout va pour le mieux. Des saignements dureront pendant environ 20 jours, mais rien d’alarmant. Bref : je vais très bien et ce n’était pas si terrible que ça, en à peine quelques heures, c’était fini.
Je me rends à mon échographie de contrôle. Il y a quelques détritus restant, je pensais qu’il fallait faire un curetage mais non, les détritus s’en iront durant les prochaines règles.
Finalement, l’IVG s’est plutôt bien passé, je n’ai pas eu de complications, j’ai eu la chance de tomber sur des professionnels compétents et qui ne me jugeaient pas (je sais que ce n’est pas toujours le cas). Je le répète mais je ne banalise en rien l’acte, et je ne le minimise pas malgré mes propos parfois crus. C’était simplement mes vrais ressentis à l’instant T.
Donc, on peut très bien passer au dessus, ne même plus y penser, et très bien aller seulement quelques minutes après la fin l’acte. Par ce témoignage, je cherche à déculpabiliser et rassurer les personnes en détresse, bien sûr qu’il peut y avoir des complications, mais la plupart du temps, ça se passe bien et surtout, nous n’avons pas à regretter notre choix. Ne culpabilisez pas d’aller bien et de ne pas regretter. Nous sommes dans notre droit, c’est notre corps, notre décision.
Je me rends compte que je n’ai jamais écrit mon histoire, moi qui ai signé la pétition des filles des 434 salopes par soutien sans avoir avorté !
J’ai finalement avorté à mon tour (fini le sentiment d’imposture) en juin 2015, après une grossesse liée à un stérilet mal posé 3 ans auparavant (soit il a bougé sur le tard soit j’ai eu une chance folle pendant 3 ans !).
2 enfants, pas de projet de 3e (déjà le 2e c’était pas écolo 😉 ), un projet professionnel intéressant, incompatible avec une grossesse (partir en congé mat’ pendant l’intérim d’un congé maternité ! n’importe quoi). Mes hormones de gonzesse m’ont fait hésiter mais c’est aussi bien : j’ai pris la décision en étant certaine de ne pas vouloir garder cette grossesse.
Il m’arrive d’oublier que j’ai avorté tant je l’ai bien vécu !
En même temps, on ne peut pas faire partie de la troupe de potes à l’origine de ce site et culpabiliser de choisir d’avorter ! 😉
Au boulot ceux que j’ai mis au courant (je parle beaucoup) ont été adorables et compréhensifs sur les rdv à prendre au dernier moment.
La gynéco que j’ai été voir et que je n’avais jamais rencontrée de ma vie a été ultra professionnelle, d’ailleurs je l’ai gardée comme gynéco (même si je n’y vais jamais, honte sur moi). Elle m’a reçu super vite, m’a ré-expliqué la procédure (on a beau être informé, le stress de ne pas louper un délai fait occulter des choses), puis j’ai harcelé toutes les cliniques de Lyon pour avoir un rendez-vous au plus tôt (j’avais un projet pour lequel je ne voulais plus être enceinte, oui c’est égoïste mais quitte à avorter autant que ça ne foute pas tous mes plans en l’air).
J’ai eu du bol, j’ai eu un rdv pas trop tard [et j’ai pu partir « le ventre vide » à mon week-end amical.]
L’IVG lui-même s’est bien passé (ouais, j’arrive pas à dire une IVG), l’attente avant l’opération a été longue et je me sentais un peu déplacée à côté d’une rescapée du cancer qui attendait pour enlever son cathéter. Je sentais que j’étais censée échanger avec elle sur nos malheurs respectifs, mais j’étais pas malheureuse, j’étais là volontairement et j’étais impatiente…
Pendant l’attente, ma mère m’a annoncé que ma grand-mère avait nommé le foetus « pour l’aider à passer dans la lumière ». Soit, admettons, chacun ses opinions : chez moi les enfants non nommés restent dans les limbes. C’est dommage, quand même non ? Alors ma grand-mère nomme à distance tous les foetus décédés sans nom. C’était pas nouveau pour moi et si ça l’aidait, elle, à mieux vivre que sa petite-fille avorte, qui suis-je pour la juger ?
Bon, si on m’avait demandé mon avis je lui aurais donné un autre nom que Bernard ! 😀 (celui de feu mon grand-père), d’ailleurs je lui aurais donné un nom de fille, Leila, et puis j’aurais bien aimé d’ailleurs qu’on me demande mon avis, quoi merde ! Mais à part cette pointe de révolte, sinon je le vivais bien.
Je me serais bien passée de le savoir, quand même. Mettre un nom sur ce que je m’obstinais à ne vouloir appréhender que comme un amas de cellule en formation m’a fait mettre des images sur cette petit Leila qui ne serait pas. Mauvaise idée ^^
Quand enfin ça a été mon tour, je crevais la dalle. J’ai échangé quelques mots super gentils avec l’infirmière, j’ai plaisanté avec le chirurgien (qui se trouvait être mon obstétricien des deux premières grossesses — je ne voulais plus jamais le revoir après la 2e, trop indélicat, mais je remercie Quiquecesoits’ilexiste d’être tombée sur lui au final), j’ai été endormie, je me suis réveillée en salle de réveil et voilà, c’était fini.
Je recommande donc instamment l’IVG chirurgicale par rapport à ce que je lis de la médicamenteuse !!!
Ensuite ma mère m’a ramenée, tout allait bien. J’ai retrouvé mes enfants à la sortie de l’école, c’était le début du week-end, mon mari est parti à une réunion d’asso pendant que je savourais sous la couette la fin de cette course effrenée.
Puis j’ai cherché sur le net des idées de tatouages (un projet du moment) et je me suis mise à fondre en larmes en lisant le symbolisme du coquelicot prévu. La légèreté, l’impermanence, la fragilité de la vie, je ne sais même plus trop mais ça m’a ramené à cette petite âme qui s’était envolée, comme une petite fille en robe rouge coquelicot qui se serait envolée dans des nuages vaporeux, emportée par un ballon… Des trucs du genre à mettre la boule dans la gorge.
Je m’en voulais ! Quoi, moi, qui milite pour le droit à bien vivre son avortement, je fonds en larmes alors que tout va pour le mieux ? Reprends toi ma fille !
Mon mari n’a rien compris à mes textos (trop de sous-entendu), donc il n’est pas revenu me consoler en urgence.
Alors j’ai appelé ma copine Anne-Lise (qui me manque, bordel !!!) que j’avais été voir pendant ce bout de grossesse, quand elle était à l’hôpital pour devenir une femme sous toutes les coutures.
Elle m’a écouté pleurer, m’a rassurée en me disant que la vie n’est jamais aussi simple et manichéenne que mes beaux principes féministes, que j’avais parfaitement le droit de vivre un paradoxe et que tout allait et irait bien.
Comme d’habitude, il fallait que je commence par arrêter de me juger moi-même ou d’avoir peur d’être jugée…
J’étais comme au creux de son épaule, le téléphone calé dans l’oreille avec sa voix dedans, et c’était un moment précieux.
Elle est décédée depuis, son corps avait tout donné dans sa transformation, la sortie de sa chrysalide l’avait vidée des forces qu’il aurait fallu pour lutter contre le cancer.
Je ne l’ai pas su de suite, je lui laissais de temps en temps des messages sur sa boîte vocale, je l’ai même grondée sur le ton de l’humour de ne pas me donner signe de vie ; j’aimerais aujourd’hui encore pouvoir lui laisser des messages…
Je souhaite à toutes celles qui avortent d’avoir une Anne-Lise dans leur vie !
Voilà, c’est tout…
Bonjour,
Je souhaitais témoigner car il est vrai que je trouve important de le faire, de dédramatiser cet acte qui n’est, certes pas anodin, mais qui peut arriver à n’importe qui, ne pas détruire un couple et ne pas traumatiser une personne.
J’ai avorté en 2010, je suis tombé enceinte parce que j’avais arrêté la pilule. En effet, mon ami, qui est aujourd’hui mon mari, a une maladie orpheline qui était censé le rendre stérile… Après avoir eu l’accord du médecin j’avais donc arrêté ma pilule… Finalement, je suis tombé enceinte.
Moi je voulais garder ma grossesse mais mon ami ne voulait pas. A époque j’avais 21 ans et lui 25, j’étais étudiante (j’ai pu finir mes études sans souci). Après beaucoup de discussions, j’ai pris la décision d’avorter. J’ai pris RV au planning familial qui m’a indiqué où prendre RV (dans une commune prés d’une grande ville) car dans la grande ville en question tout était saturé et je risquais d’attendre longtemps!
L’avortement était médicamenteux, cela s’est très bien passé. J’ai pu en parler à l’occasion dans mon entourage, cela s’est toujours très bien passé. Une fois j’en ai parlé à une copine, elle m’a dit qu’elle aussi avait avorté, elle ne l’avait jamais dit.
Aujourd’hui, je n’ai aucun regret, je suis resté avec le même homme, cette épisode n’est pas une ombre entre nous, j’ai eu trois enfants sans aucun problème. J’ai déjà dit à mon fils aîné qui a sept ans que j’avais avorté, il m’avait posé la question car nous devions lire quelque chose sur cela. Il a très bien réagi.
Ce qui m’a aidé dans mon avortement, c’est peut être bête mais c’est que je me suis dit: tu as peut être pas donné la vie cette fois ci mais si tu l’avais donné et bien tu n’aurais pas eu les enfants que tu vas avoir… Bon c’est peut être bête et je ne sais pas si vous comprenez mon raisonnement, mais moi cela m’a aidé. Et puis j’ai fait aussi beaucoup de voyages et des choses que je n’aurais pas faite si j’avais eu un enfant.
J’ai 23 ans, et cela fait six mois que j’ai avorté. Je suis tombée enceinte sous stérilet UT au cuivre, je devais le changer environ huit mois plus tard. J’ai fait un test de grossesse au bout d’une semaine de retard de règles, il s’est avéré positif. Étant un samedi, j’ai dû attendre deux jours pour prendre un rendez vous médical, autant dire que le week end m’a paru long.
J’ai tout de suite averti mon compagnon avec qui je suis depuis plus de deux ans et demi, nous étions d’accord pour ne pas le garder, la question ne se posait même pas pour nous (trop jeunes, pas assez matures, pas indépendants financièrement et matériellement puisque nous vivions tous les deux chez nos parents).
J’ai pris rdv chez mon médecin dès lundi matin, il a accepté de me recevoir dans la matinée et après un entretien rapide mais rassurant, il m’a orientée vers le centre de planning familial.
J’ai eu beaucoup de chance, car au moment de prendre rdv au centre ils venaient tout juste d’avoir un désistement, et j’ai donc pu avoir un rdv deux jours plus tard, alors que j’aurais dû attendre trois semaines sans ce désistement.
J’ai vu successivement une médecin et une une infirmière, j’ai rempli un questionnaire et des papiers administratifs, répondu à des questions, on m’a fait passer deux échographies (la médecin ne voyait pas assez bien à la première et à du passer par voie endo vaginale) et une prise de sang pour dater precisement la grossesse. J’étais enceinte de cinq semaines, et ai donc pu choisir de pratiquer une ivg médicamenteuse. J’ai pris le premier cachet au centre et le second chez mon compagnon deux jours plus tard.
La journée de prise du deuxième cachet à été horrible, j’ai subi de fortes nausées et des séries de contractions très douloureuses, et je ne me suis sentie un peu mieux qu’en fin de journée. Je suis restée relativement fatiguée pendant quelques jours, et j’ai expulsé le fœtus deux jours après la prise du deuxième cachet. J’ai beaucoup saigné pendant quelques jours et de façon moindre pendant trois semaines au total mais tout à fini par rentrer dans l’ordre. J’ai choisi de me refaire poser un stérilet au cuivre, car je ne veux pas d’une contraception hormonale et je refuse de m’enfermer dans la peur d’un autre accident.
Au final, je n’ai pas mal vécu cette ivg psychologiquement, mais je réalise avec le recul la chance que j’ai eu tout au long du processsus: personnel médical compréhensif et rassurant, rdv très rapide au planning familial, et surtout mon compagnon qui a eu un comportement irréprochable tout du long et qui m’a énormément soutenue.
Je ne regrette pas mon ivg car je pense que j’ai fait le bon choix au vu de ma situation et surtout de notre état d’esprit à tous les deux. Je pense qu’un enfant non désiré n’est jamais souhaitable, et je sais que lorsque j’aurais fait le choix d’avoir un enfant je ne serais que plus heureuse d’avoir pris la bonne décision des années plus tôt. Mon seul regret est de voir que les femmes qui avortent sont toujours stigmatisées et que certaines font face à des comportements détestables venant même du corps médical, bien que cela n’ait pas du tout été mon cas. Avorter n’est pas souhaitable en soi, mais c’est un droit fondamental qui devrait être accessible à toutes les femmes du monde. Notre corps nous appartient, de même que les décisions le concernant.
J’ai avorté en 2016 et tout va bien, merci! Je suis deja mère d’un enfant et je ne souhaite pas de deuxième. J’ai avorté sous anesthésie générale et je témoigne ici pour dire que contrairement à ce qu’on entend partout une ivg peut parfaitement bien se passer!! Je n’ai eu aucune douleur physique, tout à été pris en charge à 100% par la sécu, le personnel médical a été adorable (je regrette juste le délai de réflexion d’une semaine que l’on m’a imposé…) et puis surtout pas de souffrance psychique. Je pensais que je serai malheureuse et que je regretterai mais il n’en est rien. Moi qui était plutôt hostile à l’IVG avant je suis devenue une vrai militante et je défends ce droit bec et ongle !!!! Merci la France de nous laisser ce droit, le droit de choisir, le droit de disposer de notre corps , le droit d’être libre en somme. Bref j’ai avorté et je vais bien merci ! ☺️
Bonjour
J’ai avorté il y a 3 semaines et je vais bien merci!!! Je n’avais « aucune excuse valable » j’ai 34 ans, un travail stable, une relation stable et une petite fille adorable de 8 mois…et voila l’oubli contraception, le « on a mis 18 mois à avoir notre fille Ca va pas marcher sur 1 coup » …voila stupeur et colère envers moi meme, de me « faire avoir » à mon âge, de connaître si mal mon corps bref beaucoup d’auto flagellation !! Pour le côté « pratique » un rendez vous chez mon gyneco en 1 semaine, tres a l’écoute, explication , j’en étais à 4 SA , choix des 2 techniques je choisis la médicamenteuse, 2 eme rdv 4 j plus tard prise des premiers comprimés (au cabinet du gyneco ) et 48h plus les autres au cours d’une courte hospitalisation de 3h à la clinique, quasiment aucune douleur, des saignements abondants les 24 premières heures (pas’non plus une hémorragie j’étais à une cérémonie le lendemain midi!) , puis comme des règles pendant 4j puis encore quelques discrets saignements encore 1 semaine , un contrôle échographiste 10j plus tard !
Un soulagement enorme, je voudrais un jour un deuxième enfant mais la c’était inenvisageable, c’est peut être un caprice de bourgeoise mais je me suis effondrée à la vue du positif
Merci d’avoir rendu cela possible
Merci la France
Merci la sécurité sociale (une couche de culpabilité de plus de faire payer mon étourderie à la société )
Merci à ce site qui m’a beaucoup aidé à déculpabilisiez
Merci
Merci
Bonjour,
Je suis ravie d’avoir trouvé votre site qui n’a pas été facile à trouver. Mais ne trouvant pas de témoignage positif, je me suis demandée si j’étais normale et si j’avais un « cœur » (comme j’ai pu l’entendre dire) parce que je vivais bien mon avortement récent. Et OUF, vous êtes là !
Cela s’est passé en moins d’une semaine. Je trainais un doute depuis plus de deux semaine, j’avais seulement un dégoût pour certains aliments. Je me suis persuadée que ce n’était pas ça et j’avais honte d’acheter un test comme si on allait voir que ce n’était pas voulu. Et prenant la pilule depuis des années sans encombre, je croyais qu’il fallait absolument que lorsque je ferai un jour un test de grossesse, ça serait pour confirmer une grossesse dont j’aurais voulu. Bref, je me suis décidée pour me rassurer. Ça n’a pas marché, puisque lorsque que je l’ai réalisé, il a indiqué un résultat positif avant même que j’ai le temps de finir de faire pipi. J’ai appelé dans l’instant un centre de planification trouvé sur ivglesadresses qui m’a donné RDV le lendemain. Je n’ai pas eu à réfléchir. J’y ai réfléchi toute ma vie, depuis ma première fois. J’en ai parlé à mon copain, juste pour lui énoncer les faits mais je ne lui demandais pas son avis même si je savais qu’il pensait comme moi.
Le lendemain RDV, j’espérais vraiment rester dans cet état le moins longtemps possible. Le gynéco m’a fait l’écho sans parler. L’infirmière me rassure « vous n’avez pas dépassé le délai ne vous inquiétez pas. » et lui de me dire « vous êtes bien enceinte, c’est une grossesse gémellaire, 8 semaines. ». Je me demande pourquoi il me le dit, je lui ai déjà dit que je voulais avorter et je ne voulais pas de détail. Je ne voulais pas non plus qu’on me dise « vous êtes enceinte. », je ne suis pas enceinte, enceinte c’est pour les personnes qui le veulent, celle qui poursuivent. Pas pour moi. Je suis compliquée ?
Mais bon, apparemment il doit me le dire, car ça pourrait changer les choses.
Non.
Il m’explique les 2 types d’IVG et je dois choisir et prendre rdv auprès de la secrétaire en gynéco (ou il y plein de femme enceinte qui le souhaitent). Je choisi médicamenteuse en montant les escaliers parce que le gynéco m’a dit qu’avec les vacances il serait plus long de trouver un créneau pour l’opération. RDV est pris dans 2 jours pour le 1er médicament et dans 4 jours à l’hôpital pour les autres prises. Deuxième rdv pas mieux, pas d’informations, pas très envie de poser des questions même si plein de questions en tête, le médicament et « A dans 2 jours, 7h30-8h hein, pas 9h ! » .
Attention, je suis très contente d’y avoir eu accès si vite, mais je pense que ça n’aurait rien coûté de passer 10 minutes de plus avec moi par rdv pour être attentif à mon état psychologique et j’aurais trouvé normal qu’on me propose un rdv psy. Personne ne s’est attardé assez longtemps sur moi pour savoir si je le vivais bien. Mon accès a été très efficace et facilité et c’est vraiment bien car j’avais très peur de tomber sur des personnes qui allait tout faire pour me ralentir, mais bon le côté psychologique en a pâtie. Et niveau contraception après ivg, c’est débrouille toi mais débrouille toi aussi pour par refaire la même erreur…
Le jour de l’ivg arrive, à J+5 test grossesse. On ne m’a rien expliqué et je suis dans le doute depuis le début de ce qui va se passer à l’hôpital et dans mon corps. On ne m’a même pas dit si j’aurais besoin de serviettes ou quoi. Cela relève-t-il d’une sorte de bon sens que je n’ai pas ? J’avais pris un médicament à 6h, arrivée à l’hôpital à 7h15, je n’ai pas eu le temps de faire le trajet voiture-chambre d’hôpital. J’ai tout perdu dans mon jogging, sur le parking….Repeinte, sans rechange, sans autre possibilité que de marcher comme je pouvais jusqu’au 1er étage du bâtiment gynéco. J’ai paniqué, j’ai eu honte, ca a fait paniqué mon copain qui voulait m’aider mais qui ne savait pas quoi faire. Je me suis précipité au premier toilette avant de monter. Personne ne m’avait parlé de ça. On ne m’avait même pas dit que je perdrais ne serait-ce qu’une goutte de sang avant de prendre les autres médicaments à l’hôpital. Après ça tout s’est plutôt bien passé. Pas plus de douleur que ça, infirmière et gynéco plutôt gentils. Un peu long. Après avoir expulsé l’œuf 1h après la première prise je suis résté 11h à l’hopital à attendre que les résidus descendent. La gynéco a dû aller en chercher une bonne partie pour pouvoir me laisser rentrer chez moi. Et je suis rentrée, j’ai mangé et toute suite dormi jusqu’au lendemain. Et je me suis réveillée, tout allait bien.
Et nous en venons maintenant au sujet qui nous intéresse.
Je vais bien. Je vais très bien. Je vais même mieux qu’avant mon test. Une amie qui avait avorté quelques temps avant m’avait dit que même si tu n’en veux pas tu es obligée de ressentir quelque chose, en plus les hormones t’y obliges et puis sinon t’as pas de cœur.
Je n’ai pas de cœur. Je ne veux pas qu’elle pense que je n’ai pas de cœur mais je n’ai rien ressenti pour ce « truc ».Je ne suis pas normale ? J’ai pleuré, lors du premier rendez-vous et quand j’ai vu le test positif. Mais si j’ai pleuré c’est juste par pur égoïsme, parce que je ne voulais pas faire endurer ça à mon corps et je ne voulais pas que cet évènement vienne « entacher le CV de ma vie ». J’avais honte, mais jamais je n’ai pensé à autre chose. Ça m’a juste mis devant le fait accompli : si ça continu, c’est sans retour possible.
Bref, quelques jours après (J+2), je vais bien, je n’ai aucune culpabilité si ce n’est celle de nous avoir mis devant cette situation mon copain et moi. J’ai bien vécu mon ivg et ce n’est pas pour ça que je la considère comme une contraception et que je ne vais pas faire attention. Je n’ai jamais envisagé de vivre ça et j’aimerais ne jamais avoir à le revivre. Mais je ne veux pas avoir à me forcer à choisir une vie, qui pour moi n’existe pas encore, plutôt que la nôtre, pour l’idée de ce qu’elle va devenir.
Je me sens encore mieux maintenant que je sens que j’ai récupéré mon corps. Je suis de nouveau moi-même. Je peux manger ce que je veux, je me sens bien et j’ai de nouveau envie de faire des choses, je ne suis plus fatiguée, j’ai envie d’être avec mon copain, j’ai envie de lui, et je l’aime à nouveau passionnément, tout ça, je l’avais perdu pendant 2 mois, sans savoir pourquoi. Et maintenant que je sais que c’était « juste » à cause de ça si je n’étais plus moi-même, je vais tellement bien.
J’espère ne pas être un monstre.
Merci pour votre site et désolée d’avoir autant parlé.
Pardon, je ne vous ai pas précisé le contexte mais si vous souhaitez l’ajouter avant de poster mon témoignage le voici :
J’ai 24, je vis avec mon copain avec qui je suis depuis 8 ans. Nous travaillons tout les deux. Je prends la pillule depuis le début de ma vie sexuelle et je n’avais jamais eu de problème avant. Peut être que nous aurions pu assumer un enfant (surement pas 2)Mais nous n’aurions pas eu la vie que nous voulions pour nous et pour des enfants. Et nous n’en avions pas envie, de toute façon.
Bonjour, je suis tombé sur tous ces témoignages pendant l’attente de mon IVG. Ça m’a beaucoup aidé, alors je tiens à mon tour à partager mon témoignage qui est aussi positif.
J’ai 25 ans, il y a presque 1 mois et demi je suis parti en voyage, et après avoir correspondu pendant presque 1 an avec un garçon que j’adulais complètement on a fini par se voir, seulement une nuit. On se protège mais pas de chance, le préservatif a sûrement été mal mit. Je suis étudiante, quelques jours après arrive le jour le plus important de l’année sur lequel je travaille depuis des mois, je ne suis pas en France bref, je me dis que peut être ça passera pour cette fois ci. Sauf que mes règles n’arrivent jamais et que je sens que quelque chose en moi est étrange ; je fais un test de grossesse qui s’avère être positif. Je panique quelques minutes mais ma décision est déjà prise. Je ne peux pas, ne veux pas aller plus loin. Heureusement pour moi je savais déjà que mes parents me soutiendraient a 100%. J’essaie d’abord l’hôpital le plus près de chez moi, 21 jours d’attente car j’ai décidé de le faire par aspiration. Mais ma mère décide quand même d’appeler un autre hôpital, et j’arrive à gagner une semaine en moins. Et même si j’ai très peur, je me dis que plus vite ça arrivera plus vite ce sera derrière moi. Mon corps change déjà, mes seins gonflent mon ventre aussi, j’ai les pieds et les mains toujours glacés je dors mal, j’ai des nausées horribles à longueur de temps et surtout je me sens dépossédée de mon corps.. Mais je n’en veux à personne, j’essaie de ne pas dramatiser et de rester positive. Ce matin je suis allée tôt à l’hôpital, tout s’est passé vite et bien, je n’ai presque pas de douleur, je me sens libre et je reprends enfin le contrôle sur ma vie et mon corps. L’équipe médicale a été adorable, j’ai passé mon après midi à parler et à rire avec ma voisine de chambre qui m’a encore plus aidé à dédramatiser toutes les idées que l’ont peut se faire sur l’avortement.
Car je le vois comme une chance et je suis reconnaissante du combat que toutes les femmes ont eus pour que l’on puisse accéder à tout ça et choisir notre avenir.
J’ai avorté ce matin, et je vais bien, merci.
Bonjour, j’apporte aujourd’hui mon témoignage, un peu plus d’un mois après mon avortement. À vrai dire, celui-ci s’est étonnamment bien passé !
J’ai 28 ans, en couple depuis 9 ans.
Je ne suis pas vraiment tombée enceinte par accident. Mon petit démon culpabilisateur intérieur me disait même : « tu l’as bien cherché ! Nierk nierk ! Alors maintenant t’assumes ! » En effet. Je n’ai pas pris de « vrai » moyen de contraception depuis quatre ans. Méthode des températures et préservatifs ont fait l’affaire pendant tout ce temps, mais un beau jour… Éh bah… disons qu’on était un peu trop lancés pour… voilà quoi. Et paf. J’ai eu un semblant de règles, mais ma courbe de température stagnait à 37,2°C. Alerte rouge !
Je préviens mon cher et tendre, qui est chez ses parents pour quelques jours, il est inquiet. Tremblante, je vais chercher un test de grossesse en pharmacie, bien que je connais déjà le résultat. Celui-ci se confirme dans mes toilettes. Et là, l’angoisse, qui était présente depuis plusieurs jours, me mène à la question : je fais quoi maintenant ? Non pas que j’aie le moindre doute sur ma volonté de me débarrasser de ce petit pois qui grandit dans mon utérus sans mon consentement, mais plutôt : qui donc que je contacte ? Mon médecin traitant est trop loin de chez moi depuis mon déménagement, essayons la jeune et sympa docteur que je suis allée voir quelques semaines plus tôt… Elle devrait comprendre non ?
Arrivée dans son cabinet, elle me pose évidemment la question suprême : « prenez-vous une contraception ? » Non. « Ah, ça c’est un problème ! »
Un problème ? Le problème serait plutôt que je tombe enceinte AVEC une contraception non ? Je lui explique mon choix de la non-contraception hormonale, puisque la méthode des températures est bel et bien un moyen de contraception, nom de Dieu, mais madame L….. me sermonne un petit peu, me faisant bien comprendre qu’il va falloir penser à changer la manière dont je gère ma sexualité. Elle me donne l’adresse du centre d’orthogénie (j’aurais au moins appris un nouveau nom) le plus proche, avec les ordonnances pour prise de sang + échographie. Éh oui, l’échographie… Mais comment que je vais trouver un centre de radiologie pouvant me prendre en urgence ?
Le service d’orthogénie ne pouvant ni me recevoir rapidement, ni réaliser d’échographie, je tente de trouver un rendez-vous avec un gynéco obstétricien sur Internet : bingo ! Rendez-vous mardi soir, après le boulot. Celui-ci, avec beaucoup de douceur, me confirme la grossesse (youpi), avec la décence de ne pas me montrer l’image de ce qui vit désormais à l’intérieur de mon utérus. Il me fait une petite leçon sur la fiabilité des préservatifs contre celle de la pilule ou de l’implant, je le laisse dire en prenant un air docile et naïf. Je ne devrais pas, je sais, mais je suis encore trop timide pour dire M**** aux médecins, qui d’ailleurs ne font que leur devoir d’information. Il me donne le nom d’une sage-femme pratiquant l’IVG médicamenteuse, me déconseillant de recourir à la technique chirurgicale. Ah… oui mais je suis encei… heu, oui, enceinte de 5 semaines et 4 jours : vais-je avoir un rendez-vous avant une semaine et 3 jours, c’est-à-dire l’échéance qu’il me reste avant l’aspiration ? Surtout que nous sommes vendredi soir, et que les chances de trouver un rendez-vous à cette heure-ci sont minces… Le service d’orthogénie est déjà fermé, je tente donc la sage-femme. Hourra, celle-ci me répond et me recevra mardi matin. Je vais donc devoir m’absenter quelques heures du boulot… Le stress baisse à mesure que les étapes sont franchies, une par une. J’ai quand même hâte d’en avoir fini. Mais je reste sur ma position d’assumer et je commence même à parler de cet évènement avec humour. Attendons mardi.
Mardi. J’arrive avec un peu d’avance au rendez-vous. La sage-femme me reçoit immédiatement et se montre… adorable. Moi pour qui la crainte principale était d’être jugée et sermonnée, je suis désormais face à une femme joviale et dynamique, dont le métier n’est pas uniquement de s’occuper des femmes dont la grossesse est un vrai bonheur, contrairement à ce que je pensais (on est naïf hein). Elle me confirme que la méthode des températures et le préservatif sont des moyens légitimes de contraception, et ira même jusqu’à me prescrire une boîte de capotes, m’apprenant qu’elles sont désormais remboursées par la sécu ! (comme quoi y’a du progrès malgré cette ambiance actuelle de manif pour tous…) Elle comprend que ce petit pois est le résultat d’une petite erreur de parcours, et ne prend pas la peine de me dire que cela me servira de leçon. Elle le sait bien.
Le rendez-vous se termine par la prise du premier médicament. Un jour de congé sera posé deux jours plus tard pour la prise du second. Le lendemain, je commence à saigner alors que je suis en plein supermarché XD
Le surlendemain… On y est. Ma crainte n°1 = d’avoir très mal. Heureusement, la sage-femme m’a prescrit un anti-douleur. Crainte N°2 = que ça ne marche pas. Et qu’il faille tout reprendre à zéro : prises de rendez-vous, échographie, tout le tralala jusqu’au jour du charcutage final. Crainte N°3 = que je ne puisse pas reprendre le boulot demain à cause de la fatigue. Bon, stop les ruminations. Quand faut y aller, faut y aller !
Glou-glou-glou. J’avale mes deux comprimés et me cale sur le canapé, une manette à la main, pour une journée super Mario. Au bout de quelques dizaines de minutes, je ressens… quelque chose qui s’apparente à des règles. Une sensation assez légère de contractions, avec un important écoulement sanguin. Je perds pas mal de caillots… Pas de violente nausée ni de véritable douleur, pour l’instant tout va bien. Je fais ma petite vie en allant régulièrement aux toilettes, et arrive même à manger à midi sans aucun problème. Pas de fatigue non plus. Si je ne me vidais pas de mon sang, j’irais même bien faire une bonne balade pour profiter du soleil.
Le soir, j’ai une pêche d’enfer. Le lendemain matin, retour au boulot, avec une bonne réserve de serviettes ultra épaisses au cas où. Aucun souci. Pas d’évanouissement devant les enfants (je travaille dans une école), ni à la maison d’ailleurs ! Je saigne, c’est tout.
Le week-end arrivant, je reste sagement à la maison alors que j’irais bien vadrouiller, mais soyons raisonnables.
Les saignements durent une petite semaine, pour continuer sur des pertes marrons pendant deux semaines supplémentaires. C’est à ce moment-là que je commence à fatiguer. J’en parle à la sage-femme que je retourne voir pour la visite de contrôle. On vérifiera le fer lors d’une prochaine prise de sang. Mais d’après elle, tout va bien, et compte tenu de mon faible taux de béta HCG, l’IVG s’est déroulée correctement.
Voilà… Quelques jours plus tard, la forme revient. Aucun traumatisme, aucun remords, je suis prête à reprendre ma vie comme si rien ne s’était passé. Une petite erreur de parcours, que mon compagnon et moi avons surmonté sans que cela change quoi que ce soit à notre amour. Je termine sur cette note attendrissante et vous remercie, les 343 salopes, de l’aide que votre site m’a apportée pendant ces quelques jours de stress intense. Ça va désormais beaucoup mieux, merci 😉
Bonsoir,
Tout d’abord, j’aimerai vous remercier. C’est avec beaucoup de bonheur que je suis tombée sur vos témoignages qui m’ont rassurée, soulagée, déculpabilisée ..
J’ai 21 ans, vis avec mon copain, suis dans une relation extrêmement stable et suis très heureuse de cela. Encore étudiante, vous vous doutez bien que ce n’était pas dans mes plans immédiats de tomber enceinte, même si j’espère vivre ça avec beaucoup de bonheur plus tard ! Nous avions tous les deux évoqué la possibilité qu’il y ait un « accident » et étions d’accord pour l’IVG si cela arrivait trop vite.
C’est arrivé trop vite. Retard de règles, douleurs constantes dans le bas ventre, grosse fatigue, et test positif. Et là, la panique. Pas de planning familial à proximité, mais un rendez-vous sur Doctolib chez une sage femme. S’en sont suivis de nombreux rendez-vous, prises de sang, échographie de datation précoce sur laquelle on ne voyait pas encore la grossesse car trop tôt. Donc report du planning pour prendre les médicaments et une nouvelle semaine avec les mêmes rendez-vous en perspective pour voir l’évolution. Et toujours ces douleurs dans le ventre, continuellement, qui n’améliorent pas l’état émotionnel déjà bien fragile. Ayant besoin de prendre un peu de temps pour moi, je n’annule pas la course de 10 kms que j’avais prévu de faire le dimanche, pour me redonner du courage avant d’attaquer une nouvelle semaine difficile. Et ce même dimanche soir, des pertes de sang, bien rouges cette fois-ci, absolument pas comparable avec les quelques pertes brunes perdues les jours précédents. Vous voyez venir la suite ? Le lendemain, encore plus abondant, des quantités que je n’avais jamais eu avec mes règles. Ma sage femme me demande d’aller aux urgences, pour confirmer et gérer cette fausse couche spontanée, qui arrive deux jours avant la prise des médicaments. Je finis tout de même ma journée de cours (une éternité .. et j’étais dans un sale état ..), de toute façon mon copain travaille et je ne me vois pas y aller toute seule, je tiens difficilement debout de toute façon. Verdict sans appel, fausse couche sans complication, à 2 semaines et demie de grossesse. Et enfin, la douleur dans mon ventre s’est apaisée, cette grossesse était de toute façon anormale. Pas d’autre explication, on m’a bien confirmé que ma course de la veille n’y était pour rien. Avec le recul, je me dis que c’était presque une meilleure solution que de prendre tout le traitement, même si mon corps en a clairement pris un coup. Je pense que j’ai eu les mêmes effets secondaires que vous toutes, des pertes très abondantes, une fatigue extrême, et des crises de larmes, souvent, avec la chute des hormones, et en prime, le traitement à cause du Rhésus négatif.
C’était loin d’être un moment facile, mais j’ai été magnifiquement entourée par mon copain bien sûr mais aussi par toute l’équipe médicale, en ville comme aux urgences. Et j’ai l’impression d’en avoir appris plus sur mon corps et moi en deux jours qu’en 20 ans.
Et oui, j’ai fait une fausse couche spontanée d’une grossesse non désirée, et je vais bien, merci ! Et merci à vous toutes !
J’ai avorté deux fois. Je pensais que ça ne m’arriverait jamais. Ces choses-là, ça n’arrive qu’aux autres, n’est-ce pas … Et puis, non … La première fois c’était il y a 3 ans et demi. J’avais 33 ans. Le géniteur, mon mec de l’époque, était un gros connard. J’étais victime de violences psychologiques et verbales, mais à l’époque, je ne m’en rendais pas compte, j’étais sous emprise. Le même jour, j’ai appris qu’il m’avait trompée et tellement menti et que j’étais enceinte de lui. Le même jour ! Y a des fois comme ça où le ciel vous tombe sur la tête. Le ciel s’est assombri d’un coup. J’ai fait le test de grossesse dans les toilettes de mon boulot. Pendant quelques secondes, j’ai vu ce petit sablier … J’attendais et je me répétais « Non, je ne suis pas enceinte, je ne suis pas enceinte … » et là … le petit mot s’est affiché « enceinte ».
« Noooooonnn, pas çaaaaaa !! » Mais quelle plaie. Les mois précédents, je n’avais pas été très régulière avec ma pilule, je l’avais souvent oublié. Mais puisque les gens (famille, médecins, société, …) n’arrêtaient pas de dire qu’après 30 ans et à l’approche des 35 ans, les chances de tomber enceinte diminuaient, je ne m’inquiétais absolument pas. Je me disais : « Il faut apparemment tellement de conditions réunies pour tomber enceinte … si je ne le veux pas, si je ne le prévois pas, à 33 ans, ça ne m’arrivera pas comme ça. » Hey ben non ! Ca se passe pas comme ça. J’étais tellement mal. On s’était engueulés le matin-même avec mon connard de mec à propos de ses infidélités. Mais il fallait bien que je lui dise. De toutes façons, la décision était claire de mon côté : pas de bébé avec ce connard (bon, à l’époque, je crois que je ne disais pas « connard »). Je me voyais enceinte et lui à côté, à rien faire, à glander, à me laisser seule … puis je me voyais avec le bébé dans les bras et lui à côté, à fumer des pétards. J’avais des visions très précises. Je me suis dit quelque chose de très clair : « Plutôt jamais de bébé qu’un bébé avec lui. »
Le soir-même, une amie venait dîner chez moi. Je lui ai tout raconté. Elle m’a dit qu’elle avait déjà avorté. Par la suite, plusieurs amies m’ont dit avoir avorté. Mais sinon, on ne parle pas de ces choses-là hein ! Même en France au 21è siècle … quelle tristesse.
Après, tout s’est enchaîné, comme l’ont beaucoup raconté les filles avant moi, dans les récits précédents. Le rendez-vous avec ma médecin généraliste, qui a été géniale et m’a conseillé, au vu de mes pleurs, d’aller voir un psy. Elle a très vite compris que le problème principal n’était pas l’IVG, mais ma relation toxique avec mon mec. Donc, tout s’enchaîne : prise de sang, échographie, prise de rendez-vous avec la planning familial. L’échographie ne m’a pas trop dérangée, mais c’était bizarre évidemment. Mais on ne voit rien, juste un tout petit truc qui ne ressemble absolument à rien de vivant. Au planning familial, c’était pas terrible. Le personnel avait l’air débordé, il n’y avait pas d’endroit où être en tête-à-tête avec un médecin. Ca criait et bavardait de partout.
Ce n’est pas normal.
Ils m’ont dit que je ferai l’IVG médicamenteux. J’étais à 4 semaines environ. Je pouvais le faire chez moi à l’hôpital. J’ai choisi l’hôpital. Je ne comprends pas pourquoi ils laissent le choix. C’est un moment très désagréable, on a besoin d’être entourées par du personnel soignant. Deux jours avant, j’ai donc pris ce médicament qui stoppe la grossesse. Et le fameux jour est arrivé. J’étais si inquiète. On m’a invitée à m’allonger dans un fauteuil inclinable dans une salle avec une autre femme. Il y avait une télé, des petits gâteaux et du thé. C’était rassurant d’être tranquille dans une salle isolée. Puis une infirmière est venue me donner le médicament qui provoquerait les contractions pour expulser l’embryon. Elle m’a prévenue que j’aurais des douleurs donc j’avais un petit bouton pour l’appeler si j’avais mal. Effectivement !! Quelques minutes plus tard, j’avais horriblement mal, je l’ai appelée, elle m’a donnée du spasfon. Puis tout est allé très vite, j’ai couru aux toilettes et comme ça a déjà été dit plus haut, je me suis vidée de partout : vomi, diarrhée et bien sûr : sang. C’était effrayant et très intense. Je me souviens avoir été par terre, quasi allongée à gémir et à maudire ce corps de femme. Et dire qu’ils me proposaient de faire ça chez moi !!! Mais pourquoi ??
J’ai mis une grosse serviette hygiénique, je suis sortie des toilettes et je suis retournée m’allonger, épuisée. L’infirmière est passée. Je pouvais restée me reposer tout l’après-midi si je le désirais. Mon connard de mec ne m’a pas accompagnée, il ne voyait pas l’importance de venir. De plus, son père était mourant, donc il avait d’autres priorités et il ne voyait vraiment pas pourquoi je me sentais mal. Quand je dis que le ciel me tombait sur la tête : je devais affronter en même temps l’infidélité et les mensonges de mon mec, mon IVG seule et le soutenir face à la maladie de son père. J’étais sans dessus-dessous. Son père est mort quelques jours plus tard. La vie. Chienne de vie. Et en même temps, on se relève. Après cet IVG, je pensais sérieusement à la rupture, mais je culpabilisais, je devais être là pour le soutenir après la mort de son père. Bref, c’est une autre histoire. Je l’ai quitté quelques mois plus tard, après une dispute où, persuadé que j’avais un amant (le fameux transfert, appris avec mon psy), il m’a traitée de « sale pute ». Aucune violence physique, mais ce terme m’a fait l’effet d’un coup de poing. Encore aujourd’hui, le souvenir de cette phrase et de son visage déformé par la rage, me font frissonner. Depuis, je suis engagée contre les violences faites aux femmes.
Le deuxième avortement a eu lieu la semaine dernière. Depuis deux ans et demi, je suis en couple avec un homme formidable. Ensemble, on a décidé d’utiliser la méthode de contraception naturelle. Car je ne veux plus prendre d’hormones. Ca me flingue la libido et il y a tout un tas d’autres raisons. J’ai des cycles très réguliers, j’ai un calendrier avec mes ovulations et mes règles. Pendant l’ovulation, on met des préservatifs. Mais voilà, là, une fois, après deux ans de succès, ça n’a pas fonctionné. Les filles, si vous ne voulez vraiment pas tomber enceinte, n’utili