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Méta
Genèse d’un avortement
1981, j’ai 25 ans et deux bébés, l’aîné a vingt mois, le second cinq. Tout mon temps leur est consacré. Nuits agitées, journées épuisantes, père décevant.
Je ne veux pas retourner chez le médecin qui a assisté à mes accouchements. D’ailleurs il n’a fait que ça: assister, les dernières minutes. C’est un homme chic, pédant et expéditif. Dans sa salle d’attente on patiente des heures, y compris pour passer une échographie, la vessie pleine à éclater, pétrifiée de trouille à l’idée qu’elle puisse se vider inopinément, là, devant tout le monde.
Donc je vais au Centre de Protection Maternelle et Infantile. Le temps file, il faut penser à un moyen de contraception. Ce sera un stérilet.
Pas de bol, le jour de la pose, c’est la stagiaire qui s’y colle. Le médecin observe du coin de l’œil. Pour elle, comme pour moi, c’est le premier stérilet. Elle tâtonne, tremblote, me fait mal. Je devrais dire stop mais je reste muette, raide comme un piquet, les ongles enfoncés dans les paumes.
Les semaines suivantes, une douleur persistante grandit dans mon ventre. Je retourne au centre. On me retire le stérilet. Puis on m’annonce que j’ai une inflammation du col de l’utérus et qu’il faut cautériser. Sur le champ. Chair brûlée. Douleur intense.
Je saigne, des jours et des jours. Je ne saigne plus. Je saigne à nouveau. Les règles sans doute. Comme si j’avais le temps de noter les dates! Je saigne encore. Finalement je consulte médecin de famille qui m’annonce que je suis enceinte. Stupéfaction. De combien? Environ deux mois. C’est à dire au moins trois semaines avant la pose du stérilet. Chapeau le Centre de protection maternelle et infantile!
Immédiatement je décide d’avorter. J’adore mes enfants mais il est hors de question d’en pondre un tous les ans. Ni mon corps ni mon mental ne le supporteraient . Ce serait au détriment de mes deux bébés, injuste pour eux. Leur père approuve illico.
La décision prise il ne reste plus qu’à pratiquer l’IVG.
Malheureusement les choses, qui n’étaient déjà pas simples, se compliquent quand l’infirmière de l’hôpital me déclare:
« Désolée, Madame, la liste d’attente est trop importante nous ne pouvons pas pratiquer l’IVG dans les délais impartis par la loi »
Là-dessus elle m’indique deux solutions: aller chez un médecin privé ou garder le bébé après tout vous êtes jeune.
Jeune d’accord mais déterminée à avorter me voilà à la recherche d’un gynécologue. Qui ne me fasse pas attendre encore des semaines. Qui pratique un tarif abordable. Qui soit fiable.
Pas si facile. Finalement par le truchement de la copine d’une copine d’une copine je débarque un samedi après-midi dans le cabinet d’un gynécologue antibois. Ses prétentions financières sont loin d’être négligeables mais au téléphone sa secrétaire m’a assuré que je ne sentirais rien, ou presque et que tout se passerait bien. De toutes façons, je n’ai pas le choix.
L’homme est froid, peu aimable. Quand il parle, il s’adresse plus souvent à mon mari qu’à moi. Il explique brièvement, la piqure pour l’anesthésie locale, l’avortement par aspiration.
Et c’est parti!
Mal, très mal! À l’évidence la piquouse ne provoque pas l’effet escompté. Ou peut-être, ai-je pensé beaucoup plus tard, le dosage était-il trop faible. La douleur est atroce. Je crie. Le médecin me lance un regard sévère. J’ai les larmes aux yeux. Je m’agrippe au lit, les ongles dans le plastique.
Une heure plus tard je quitte le cabinet. Sonnée. Le ventre en feu mais soulagée d’en avoir fini avec cette grossesse que je désirais pas.
Depuis je vais bien, merci!
Huit ans plus tard j’ai donné naissance à ma fille. Une grossesse voulue, vécue sereinement.
Jamais je n’ai regretté l’avortement. L’acte ne m’a absolument pas traumatisée, la douleur,si! Cette souffrance inutile, injuste aurait pu, aurait dû, être évitée.
C’était il y a trente ans. L’année suivante l’IVG a été remboursée par la sécurité sociale. Pendant des années j’ai pensé avec satisfaction que les femmes pouvaient désormais avorter dans de bonnes conditions.
Je me suis trompée. Depuis quelques années les difficultés se dressent autour de l’avortement. En Italie c’est devenu presque impossible.
C’est pourquoi il faut à nouveau lutter pour préserver ce droit que nos mères ont acquis. Ne pas le faire serait les trahir et prendre le risque de retourner aux temps des faiseuses d’anges!
Je viens d’avoir 24 ans et je suis enceinte je n’ai pas envie d’avoir d’enfant, pas maintenant, je vais voir mon médecin, conciliant il me donne l’adresse de l’hôpital dans lequel je pourrais faire une I.V.G.
Le rendez-vous est pris, je n’ai pas d’état d’âme, je n’en veux pas point barre.
Je suis dans un lit froid en attente dans une salle.
On vient me chercher, le lit roule sous les néons.
L’anesthésiste me prend le bras violemment.
Je laisse sortir un « aie », le mâle serre encore plus fort mon bras avant d’y enfoncer l’aiguille.
Je l’entends me cracher « ce n’est pas de ma faute si vous êtes ici » …
J’ai pensé très fort « il n y a pas de danger ».
Les années ont passé, je n’ai jamais eu de regret mais ce monsieur je ne l’ai jamais oublié………
Michelle
C’était en 1982, j’avais 21 ans, après avoir économisé, mon ami et
moi avions décidé de tout laisser et de partir sur les routes.
Destination, la Martinique.
Quelques semaines après notre arrivée je découvre que je suis
enceinte, un oubli de pilule.….
Commence de laborieuses démarches pour avorter à l’hôpital du
Lamentin à Fort de France. On me demande de l’argent, 3000 francs, je
paie.
Je rencontre la conseillère qui me dit que je vais empêcher un enfant
de vivre, j’encaisse.
L’intervention a lieu dans des conditions d’hygiène déplorables, une
petite salle, avec une table de gynécologie, un aspirateur, et.….
sans anesthésie. Pendant l’intervention une jeune infirmière me tient
la main et je vois des larmes couler sur ses joues.
C’était une année de coupe du monde de foot, j’entendais dans la salle
d’à côté une TV qui hurlait et je me disais que tant que j’entendais
cette TV, j’étais vivante…
L’intervention terminée, on me place dans une chambre avec des mamans
qui avaient leur bébé… Il fallait amené les couverts pour manger
(oui ça parait étrange), on ne m’avait rien dit, personne ne voulait
me prêter de couverts.
Le lendemain je sors. Je rencontre deux autres jeunes femmes qui ont
avorté, elles n’ont pas subit le même sort que moi. Elles, ont été
anesthésiées, on ne leur a pas demandé d’argent, on ne les a pas placé
dans une chambre avec des mamans. Pourquoi ????? J’étais la seule
blanche, la petite touriste. Difficile d’admettre que j’ai été victime
de discrimination.
Dégoûtée, je repars, continue mon voyage, mais je me dis qu’un jour
je m’occuperai de tout ça, le droit des femmes etc…
Malgré les conditions ignobles de l’IVG et la douleur physique, je
n’ai jamais regretté ma décision, je n’ai jamais culpabilisé, et
psychologiquement je vais bien. La petite infirmière a sûrement été
plus traumatisée que moi
C’est l’acte raciste qui m’a fait mal, pas la décision de l’IVG.
Je suis aujourd’hui conseillère conjugale et familiale au planning
familial.
J’ai avorté à 23 ans, sans regret, sans remords. Cette grossesse était un accident — oui, cela peut arriver avec des préservatifs. J’étais — je m’en rends compte aujourd’hui -, à cet âge, irresponsable, incapable d’assumer convenablement l’éducation d’un enfant. Je n’avais aucune ressource stable, mon ami d’alors était étudiant. La maternité aurait signifié la fin d’une certaine forme d’insouciance, qui allait de pair avec quantité de découvertes, de rencontres dont je mesure aujourd’hui combien elles ont été précieuses. J’ai 43 ans aujourd’hui, deux enfants désirés. Je sais que je peux leur apporter une plus grande attention, une plus grande affection — l’essentiel. Culpabiliser une femme qui avorte est infect.
Frédérique C.
Tout d’abord je remercie celles qui font vivre ce blog car ils nous permettent de témoigner de nos expériences et de notre vécu et de nos combats pour nos libertés fondamentales de femmes.
1984. J’ai 30 ans. Accident de parcours avec un partenaire de passage. Me voilà enceinte d’une enfant que je ne désirais pas du tout. Je vis en Corrèze loin des centres urbains et vois le médecin de village qui me confirme que je suis enceinte. Ma grossesse non désirée bien évidemment se passe mal : nausées épouvantables, sommeil irrépressible, déprime, seins douloureux. Les jours passent et je n’arrive même plus à avaler un verre d’eau tant les nausées sont fortes.
Heureusement j’ai des amies à Lyon, des féministes militantes. Je contacte la meilleure de mes amies qui m’obtient très vite un rendez-vous dans un hôpital lyonnais. L’avortement est prévu à une semaine de la fin de la période légale des trois mois de grossesse. Ouf.
Vaille que vaille je me traîne jusqu’à Lyon et suis ‘reçue’ au service IVG où le travail s’effectue à la chaîne. En attendant mon tour on me reçoit comme un enfant fautif qui devrait se repentir, on me rappelle les différentes méthodes de contraception (comme si je ne les connaissais pas…), on tente de culpabiliser en me demandant pourquoi je désire avorter. Air horrifié de l’infirmière lorsque je lui dis ne pas désirer avoir d’enfants et ma colère contre les médecins qui refusent de me stériliser. Puis c’est l’attente, assise, derrière un rideau. J’entends tout ce qui passe derrière le rideau bien sûr. Mais ma détermination reste intacte. J’attends le soulagement et la libération du fardeau que je n’ai pas choisi ni désiré et qui m’empoisonne la vie.
Enfin mon tour arrive. L’avortement se passe et je n’en ai aucun souvenir douloureux de l’IVG tant j’étais galvanisée par la douleur d’être enceinte. J’ai juste le souvenir d’un immense bonheur d’être enfin libérée des deux avortons que je portais (le chirurgien a pris le soin de me préciser que j’étais l’indigne mère de deux jumeaux). L’infirmière qui s’inquiète de mes réactions post opératoires est choquée lorsque je lui dis être très heureuse. ‘Vous devriez avoir honte’ me dit-elle. Quelle conne !
1 heure après l’intervention mon amie vient me chercher. Je suis gaie, à nouveau moi-même, prête à mordre la vie à pleine dents. Jamais je n’ai eu honte, jamais je n’ai culpabilisé et toute ma vie j’ai remercié celles et ceux qui se sont battus pour que cela soit possible, pour que nous les femmes ne soyons pas que des ventres porteurs, pour que nous puissions choisir de mettre un terme à ce que nous vivons comme un drame.
Six mois après l’IVG j’ai annoncé au père malgré lui que j’avais avorté. J’aurais dû m’abstenir car il n’était pas prêt à entendre ça. Ma décision m’appartenait et il n’y était pas pour grand chose finalement.
Bref je ne regrette rien de rien, je vais très bien merci et grâce à cette IVG ma vie n’a pas basculé dans une dimension que je ne désirais pas car garder un enfant non désiré est encore plus dévastateur pour l’enfant que pour la mère.
J’ai avorté il y a 25 ans, au Nicaragua. J’y travaillais comme coopérante pour la solidarité, après la révolution sandiniste. J’y avais un compagnon du pays, et la grossesse fut un accident. Lorsque j’ai su que j’étais enceinte, les conditions pour élever l’enfant m’ont fait peur, je ne me sentais pas prête, trop isolée, sans ressources stables. Pas d’hésitation, une seule solution, l’IVG. Ma mère avait, elle aussi, déjà avorté, dans les années 50, en Suisse.
On m’a aidé à trouver un médecin qui pratiquerait l’opération. Je n’étais pas très rassurée, mais tout s’est très bien passé.
Revenue depuis en France, j’ai fondé une famille. Mon compagnon et moi avons deux beaux collégiens en quatrième, un garçon et une fille, qui étudient cette année la contraception et l’IVG. Je leur ai raconté très simplement mon histoire, sans forfanterie ni honte.
Je n’ai jamais regretté : quand on ne se sent pas prête, quelles que soient les raisons, on risque son bonheur, celui de son compagnon et celui de l’enfant.
J’ai avorté à plusieurs reprises, car je ne supportais pas la pilule et aucune médecin ne voulait me mettre de stérilet tant que je n’avais pas eu d’enfant. La contraception était donc compliquée pour moi. Même si avorter n’était pas une partie de plaisir (hospitalisation, douleurs, etc…), ça ne m’a jamais posé de problème psychologiques, je n’était pas pas prête à avoir des enfants à ce moment-là. Je n’ai jamais regretté ces avortements, je n’ai jamais pensé à ces foetus comme à des enfants, mais plutôt comme à un processus biologique enclenché par erreur et interrompu. Je n’ai gardé aucune séquelle physique, et le jour où j’ai décidé d’avoir un enfant, j’ai été enceinte dans le mois qui a suivi… Je suis aujourd’hui la très heureuse mère d’un enfant de 13 ans, et je me sens parfaitement à l’aise dans ce rôle que j’assume avec beaucoup de joie. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me sentir prête à devenir mère, et je remercie infiniment toutes les femmes qui se sont battues avant moi pour me permettre de prendre ce temps là et de réussir ma vie de mère.
En 1980 j’ai subie une IVG à Paris alors que je vivais à Amiens.
Certes le déplacement n’était pas facile mais l’accueil reçu laissera à jamais un souvenir « positif » avec des professionnels d’une grande humanité. Pour la petite histoire : une tartelette au citron m’attendait au retour dans la chambre et après les douleurs endurées (je n’avais pas les moyens financiers pour une anesthésie) c’était particulièrement appréciable. Ceci m’a donné envie de militer et en
tant qu’infirmière j’ai eu l’occasion et la chance de travailler dans
un planning de l’Ouest. Merci à toutes, continuons notre lutte et que
les hommes montrent davantage leur engagement à nos côtés !!!
J’ai avorté début 1983, le décret d’application concernant le remboursement n’étant pas encore passé, je n’ai pas pu être remboursée. Rageant. D’autant que nous avions battu le pavé pour que, suite à la loi Veil, l’avortement soit remboursé ! Mon compagnon et moi débutions dans la vie professionnelle et n’avions pas trop de sous. Je me suis retrouvée enceinte suite à un oubli de diaphragme, c’était une grossesse non prévue. Je voulais avorter et je n’avait aucun état d’âme. J’ai eu le contact pour avorter au centre d’orthogénie de Massy Palaiseau. Le gynécologue que j’ai rencontré et qui a pratiqué l’avortement était trés sympa. Enfin presque… Car il a jugé bon de me placer des laminaires pour ouvrir le col . Ces charmantes petites algues ont déclenché des contractions durant toute la nuit passée en clinique. Peut-être voulait-il que je m’en souvienne? Je le rassure aujourd’hui grâce à ce blog et au témoignage qu’il me permet d’écrire. J’ai gardé en mémoire, la salle froide où je suis restée les pattes en l’air pendant deux bonnes heures sans autre couverture qu’une blouse fournie par la structure et les contractions qui m’ont tenue éveillée toute la nuit. Je vais bien merci car cette expérience à ancrer en moi de façon intime et pérenne la force de revendiquer ce choix et ce droit.
J’ai remis cela 10 ans plus tard, cette fois ci avec le médicament. J’ai été bichonnée au centre ivg du CHU avec une sage femme stagiaire toute dévouée à nos soins. Une autre femme avortait avec moi, elle se disait contre l’avortement, nous avons bien discuté et plaisanté de ses contradictions. Un truc entre femmes.
1989, 19 ans, étudiante, les garçons faciles, la contraception connais pas, ou si peu, un préservatif quand le partenaire y pense, la pilule ça fait grossir, le sida ne passera pas par moi. J’ai 19 ans, et je suis immortelle, rien ne peut m’arriver.
Et paf ! enceinte… je ne sais pas de qui… et je n’ai aucune envie de le garder. Attention, ce n’est pas que sois insensible, au contraire, je ne suis pas prête, je ne gagne pas ma vie. Je la commence à peine.
Vite ! chez une généraliste qui m’engueule mais me donne l’adresse d’une gynécologue. Chez la gynéco, j’invente une histoire de préservatif déchiré… pas envie de me refaire passer un savon. Elle est assez cool, ne me juge pas, et ce sera la seule. Elle s’occupe de tout.
Suivent la visite chez la psychologue, l’anesthésiste puis le jour de l’opération. Rien de notable. On m’a juste demandé de bien réfléchir, dit qu’il ne faudra pas recommencer… Oui, oui, tout ce que vous voulez, mais qu’on en finisse ! L’opération terminée, sans douleur, je me sens légère, heureuse, je vais même faire la fête.
22 ans plus tard, j’ai trois magnifiques enfants, désirés. Un jour je leur dirai.
J’ai avorté, 4 fois, à lire les autres j’ai eu de la chance. Je n’ai aucun souvenir d’attitude de reproche de la part des médecins, infirmières. J’ai eu à chaque fois une anesthésie générale, ça a été simple et facile. Je me souviens d’être rentrée à la clinique le matin et d’en être sortie vers 4h l’après-midi avec, à chaque fois, la sensation d’être plus légère. Peu importe pourquoi j’ai été enceinte ces 4 fois, je ne supportais pas la pilule, j’ai trouvé après la dernière fois le moyen qu’il me fallait parce que mon médecin a accepté de me faire essayer le stérilet alors que je n’avais pas eu d’enfants. Je ne mesurais pas la chance que j’avais d’avorter sans problèmes. Je n’ai jamais eu de séquelles d’aucune sorte, aucun regret, encore moins de remords. Peut-être une autre pétition et un prochain appel: Je n’ai pas d’enfants, c’est définitif et je vais bien merci ! Voire même… je suis heureuse ! !
Là aussi, il y a encore du chemin et du travail à faire pour ne pas voir un oeil attristé ou suspicieux vous regarder quand vous répondez non à « et toi tu as des enfants ? » J’ai remarqué que souvent la conversation flotte un peu à ce moment là, les autres ont l’air gêné, soupçonnant un drame, forcément. Et si je n’ai pas conscience de mon désir d’enfant, c’est parce que c’est inconscient, justement ! La prochaine fois je demande si la connerie niaise est inconsciente aussi. Soyons, restons vigilantes.
J’ai avorté trois fois en 4 ans, à Paris au début des années 80, dans une période (un peu longue!) de grande instabilité dans ma vie et d’adolescence difficile: les années d’avant: copain régulier, pilule sans problème, et les années d’après: vie de couple (lesbienne) sans souci et plus tard deux enfants. Mais entre les deux il y a eu cette période de transition où je n’avais plus de contraception régulière, des rapports hétéro occasionnels mal protégés, une grande ambivalence (pilule du lendemain, à l’époque en deux temps à moitié prise…) et heureusement j’ai été plutôt bien reçue à chaque fois, mais j’étais étudiante en médecine, ça aidait quand même… J’avais réussi à me faire poser un stérilet comme nullipare, et j’en veux encore à l’interne qui me l’a enlevé un jour sans me demander mon avis: j’étais jeune, je n’ai pas osé faire un scandale! Continuons à tenir bon pour protéger nos droits!
1984. j’ai 18 ans et je suis au Lycée. C’est mon 1er petit copain et je pends la pilule du planning familiale car impossible d’en parler aux parents. mais je l’oublie souvent cette fameuse pilule et je pense que cela ne peux m’arriver.…mais après un retard de plus d’un mois, je dois me mettre à l’évidence je suis enceinte .… Comment le dire aux parents, je ne veux pas me mariée, je n’aime pas assez mon copain, je ne veux pas d’un bébé.… Je l’annonce à mes parents qui sont dépassés et c’est ma grande soeur qui m’aide à prendre la décision et d’appeler le gényco.… La suite reste flou.… mais à la clinique ils sont gentils, je suis endormis et quand je me réveille c’est terminé enfin !!!! Je reprend ma vie, laisse tombé mon copain et continue mes études.… Je retombe enceinte 22 ans aprés et là ce fut le plus beau cadeau de la vie .…. je ne regrette rien même si de temps en temps je compte l’age qu’il aurait.
Bonjour
sans littérature ni faux semblants, j’ai avorté à 18 ans, parce que ma liberté et mon émancipation en dépendaient.
À cette époque pour tous les professionnels que j’ai rencontré, du gynécologue à l’assistante sociale, l’avortement devait être avant tout un acte libérateur laissant à mon corps et à mon esprit de jeune fille le temps de grandir et de s’affranchir des peurs et des fantasmes. Le temps de trouver ma place, de taire mes colères, de connaître mieux mes désirs, le temps d’être une femme. Pour chacun et chacune c’était à moi de décider si j’étais enceinte ou non, en toute conscience, et l’acte chirurgical qui en découlerait devait entériner cette décision. C’est ce qui c’est passé. Et qu’a ce moment là, le corps social soit encore en phase avec mon corps grandissant, a fait que je n’ai eu ni doute ni remord quand au choix que j’avais fait.
La suite de ma vie n’a fait que confirmer mon choix et en ce sens il a été fondateur. Rien n’ai venu contre dire l’intime conviction qui était la mienne à l’époque: J’étais tombée enceinte par ignorance, par peur, par manque de courage, en avortant je regardais mon corps et ces désirs en face, je prenais ma place d’être humain responsable et je me donnais une chance d’être au monde.
« Lorsque je me suis réveillée dans la chambre claire, tout c’était bien passé, je suis sortie sur mes deux pieds, j’ai regardé passé le bus qui devait me ramener chez moi, je ne pouvais pas courir, pas encore! J’ai souri, pas de drame, juste la vie!«
Merci pour votre initiative
Sincèrement
Valérie
j’ai vécu un peu la même chose au même âge et je ne regrette rien. j’ai deux enfants que j’adore et une petite fille magnifique. Notre corps nous appartient!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Vous vous sentez dans la peau d’une reproductrice????
Vous devez choisir votre avenir!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
J’ai avorté en 1980, j’avais 20 ans. A l’époque, j’habitais Marseille. J’étais donc allée avec une amie, au planning familial rue Sénac, où on m’avait reçue avec beaucoup de gentillesse. Rendez-vous avait été pris à l’hopital Michel Lévy (qui a été détruit depuis) pour une IVG par aspiration.
L’intervention s’était passée normalement, le personnel était attentif et à l’écoute.
A l’époque cela n’était pas remboursé naturellement, cela coûtait 450 francs.
Aucun remords, aucun regret pour moi ; j’étais étudiante, il fallait que je m’en débarrasse, et point barre. Il faut dire aussi que j’étais en 1ere année de médecine et qu’avec les cours d’embryologie, je savais ce que je faisais : un tas de cellules à extraire.
Et 35 ans après, lorsque que je lis tous ces témoignages effarants sur le net, il me semble que j’hallucine … il y a eu me semble t’il une énorme régression sur le sujet.
Et 35 ans après également, j’en profite pour remercier le personnel du planning familial de la rue Sénac, et de l’hopital Michel Lévy.
Michèle.
J’ai avorté en 1981. J’avais 27 ans. J’avais une liaison passionnée et houleuse avec un homme marié. Un jour la contraception (gélule vaginale) n’a pas marché et je me suis retrouvée enceinte. Il n’avait aucunement l’intention de quitter sa femme. Moi aucunement l’intention d’élever un enfant seule. Ma décision a été vite prise. J’ai trouvé assez facilement un gynéco charmant et non culpabilisant qui s’est occupé de moi très vite dans une clinique à Paris, j’ai oublié où. Tout s’est bien passé et je me suis sentie libre, soulagée, heureuse.
Je n’ai jamais regretté cette décision une seule seconde. Ensuite j’ai eu une fille désirée avec un père formidable.
Bonjour,
Je suis hyper-fertile, à presque faire croire à l’ immaculée conception (Mot-clé ici = presque).
Même avec un super-stérilet, pan! Mars 1989, grossesse pas désirée, avec plein de raisons (santé+famille+boulot), encore que, à mon avis, on n’a pas à se justifier.
Planning familial parisien rapide, ami toubib, anesthésie générale parce que je suis une grande douillette, le tout fut expédié en quelques jours.
Sentiment post-op’ :« ça fait du bien quand ça s’arrête ».
Ado dans les années 70 ( née en 58) dans une famille catho et pauvre, le sexe MAL et l’intervention des seventies oulah!!Mon avortement avec le planning familial sans souci, respect de l’ado en 74, même pas peur! Je me souviens par contre que mon Frère a payé 400 frs à l’époque, vu que le père s’en foutait et qu’il était hors de question d’avertir les parents, mais Maman est venue me chercher et elle a compris. Depuis j’ai deux enfants merveilleux, je ne regrette rien sauf qu’on retourne au MOYEN AGE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
J’ai peur pour ma fille, je veux qu« elle soit libre avec son corps et seule à décider, elle a une fille plus belle que tout et je me battrai pour sa liberté aussi, les bruits religieux ou pseudo religieux m’angoissent, le monde recule et je ne l’accepterai pas! Je suis résolument révoltée par cette société injuste mais je garderai toujours un regard particulier pour Simone Weill qui m’a permis de vivre librement ma vie de mère, ce que ma mère n’a pas pu vivre.
1986
Je vis avec l’homme de ma vie depuis 5 ans. Nous avons une adorable fille de 3 ans.
J’ai toujours dit que j’aurai, peut-être, un deuxième enfant, mais pas avant dix ans.
Je commence à me retrouver, la maternité et ce qu’elle implique, pour moi, d’oubli de soi a été certes heureuse mais pas facile. J’ai un nouveau boulot, en tension, mon homme est mal dans le sien et a besoin de mon support. Erreur de contraception et pour moi aucun doute sur l’avortement. Mon compagnon n’en a même pas discuté, il soutient mon choix.
Entretien à l’ecoute et bienveillant. Aspiration sous anesthésie générale.
En 1994, nous avons eu une deuxième fille, parce que nous en avions un désir très fort.
Je ne suis pas particulièrement fière, c’est quand même une erreur de contraception, qui dans mon cas relevait d’un peu de légèreté.
Mais
Je n’ai jamais eu ni regret, ni culpabilité. C’est un acte anodin, le fœtus à cette époque est une espèce de chose miniscule et indifférenciée.
Sans cet avortement, ma vie pour d’autres raison que je ne détaillerai pas ici, n’aurait pas été la même, et elle a été très heureuse et comme j’aurais pu la souhaiter.